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Channel: Histoire de la Bibliophilie
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Le mois prochain, je découvre le bas ! ...

Un Américain à Paris : la vente Benzon.

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Palazzo Orio-Semitecolo-Benzon, sur le Grand Canal, à Venise.

Descendant de la famille vénitienne Benzoni, un riche Américain, magnat de l’industrie de l’acier, était l’un des chefs d’une importante maison de commerce établie à Londres, « Naylor, Benzon & Co » : 


Edmund-Ernst-Léopold Schlesinger-Benzon, né à Hambourg [Allemagne] en 1819, possédait une collection peu nombreuse, mais choisie avec goût, de livres en langue française, dont la plupart lui avaient été cédés par un amateur bordelais, Henri Bordes (1841-1911).



Son super ex-libris [39 x 32 mm.] montre un aigle sur une enclume, deux éclairs et des flammes sortant de son bec, entouré d’un ceinturon portant une étoile de David à six branches et la devise « PER ASPERA AD ASTRA. » [Vers les étoiles, à travers l’adversité.], qui est celle du Grand-Duché de Mecklembourg-Schwerin [Allemagne] et de l’État du Kansas [États-Unis].

Beau-frère du portraitiste allemand Rudolf Lehmann (1819-1905), il mourut dans sa résidence secondaire, en Écosse, le 14 septembre 1873. 


Ses livres furent apportés à Paris, où une vente publique eut lieu, à Drouot, salle n° 8, au premier, du mercredi 21 au vendredi 23 avril 1875, par le ministère de Maître Delbergue-Cormont, assisté de Bachelin-Deflorenne : Catalogue des livres rares et précieux, manuscrits et imprimés, provenant de la bibliothèque de feu M. Benzon (Paris, Bachelin-Deflorenne, 1875, in-4, VIII-104 p., 400 lots).

« Ce n’est pas le désir de la famille Benzon de voir des détails imprimés sur l’amateur éminent dont le nom figure en tête de ce Catalogue.
Nous nous contenterons de dire seulement que M. Benzon rechercha les livres français véritablement rares de préférence à tous autres ; qu’il acquit ce qu’il appelait ses « perles bibliographiques » dans les ventes des bibliothèques de MM. de Radziwill, Yéméniz, Brunet, baron Pichon, Potier, docteur Danyau, etc., et qu’il compléta sa collection par l’achat direct de la plus grande partie des volumes précieux de M. Henry Bordes.
On peut reconnaître dans notre Catalogue les plus beaux livres qui figurent dans la Description d’un choix de livres faisant partie de la bibliothèque d’un amateur bordelais. A Bordeaux, pour l’auteur.
Nous avons respecté le travail de cet auteur distingué, M. Henry Bordes, et toutes les notes de lui sont signées H. B.
M. Benzon était citoyen américain ; il dirigeait à Londres l’une des plus grandes maisons de la Cité, la maison Naylor, Benzon et Cie. Il mourut en septembre 1873, dans sa maison de campagne d’Ecosse, à cinquante-deux ans, laissant un grand renom dans le monde des bibliophiles d’Angleterre, d’Amérique et de France. » [sic] (p. VII-VIII)

Parmi les acheteurs : Bachelin, J. Baur, Caen, Claudin, Cocoz, Daffis, Danyau, Decloux, De Ruble, Firmin-Didot, Fontaine, Gaiffe, Giraud, Gruel, Labitte, La Roche Lacarelle, Lécureux, Lefilleul, Lesouëf, Maisonneuve, Mercier, Fr.-J. Olivier, Paillet, Portalis, Potier, Quentin-Bauchart, Rouquette, Saussel, Techener, Tross. 

Le produit de la vente s’est élevé à 376.000 francs, près de 1.000 francs en moyenne pour chaque article :

24. Heures de Vérard. In-4 goth., fig. sur bois, mar. vert, coins et milieu à petits fers, dos orné semé de marguerites, tr. dor. (anc. rel.). Heures connues sous le nom de Grandes Heures de Vérard (Paris, 1488). Ex. sur peau de vélin, provenant de la vente Henry Perkins (Londres, 1873, n° 366) où il a été adjugé 225 £. 6.000 fr. à Olivier.
25. Heures de Vérard. Ex. sur papier de la même édition. In-4, 13 grandes fig. sur bois et encadr., mar. br., riche dorure à la Grolier avec compart., mosaïque mar. noir et rouge, doublé de mar. rouge, dent. mosaïque noire (Capé). Vient de Henri Bordes. 4.100 fr. à Ambroise Firmin-Didot.
36. L’Homme criminel, ou la Corruption de la nature par le péché, par le R. P. J.-F. Senault, de l’Oratoire. Paris, veuve Camusat et Pierre le Petit, 1644, in-4, mar. r. à riches comp., pet. fers, fil. tr. dor. (Le Gascon). Ex. de dédicace en grand papier, aux armes du cardinal de Retz, alors qu’il n’était que coadjuteur de Paris. 610 fr. à Bachelin.
39. De l’Imitation de Jésus-Christ, trad. nouvelle, par l’abbé de Choisy. Paris, A. Dezalier, 1692, in-12, v. m., tr. dor. (anc. rel.). Ex. aux insignes de la maison de Saint-Cyr et portant un envoi autographe de Madame de Maintenon. Ex. de Nodier. 1.000 fr. à Cocoz.
43. Les Provinciales, ou les Lettres escrites par Louis de Montalte (B. Pascal) à un provincial de ses amis et aux RR. PP. Jésuites sur le sujet de la morale et de la politique de ces Pères. Cologne, P. de la Vallée (Amsterdam, L. et D. Elzevier), 1657, pet.in-12, mar. bl., riches compart., doublé de mar. r., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Ex. de la vente Potier, adjugé 400 fr. 1.000 fr. à Portalis.
48. Le Moine sécularisé, augmenté de nouveau de la Vie des moines. Villefranche, Jean le Grand, s. d., pet. in-12, mar. r., fil., tr. dor. (Duru). Dans la collection des Elzévirs. Aux armes et aux chiffres du marquis de Morante. 115 fr. à Rouquette.
51. Cy comance la légende dorée autrement dite la vie des saints et sainctes de Paradis, translatée de latin en françoys par frère Jacques de Hautpas, de l’ordre des frères prescheurs, à la requeste de noble et puissante dame Madame Marie de Borgoig (Bourgogne), jadis royne de France. Ms. du quatorzième siècle, sur peau de vélin, enrichi de 87 miniatures, 99 lettres initiales peintes et 323 ornements en marge du texte, 2 vol. grand in-fol., mar. citron, fil., tr. dor. (Ancienne rel. aux chiffres de Lauraguais). Payé £ 600 par Benzon. 10.000 fr. [sic] à Bachelin.  
52. Essais de messire Michel, seigneur de Montaigne. Bourdeaus, S. Millanges, 1580, 2 part. en 1 vol. pet. in-8, v. ant., fil., tr. dor. 1.420 fr. à Fontaine (1.650 fr. vente Potier).
53. Essais de messire Michel, seigneur de Montaigne. Édition seconde. Bourdeaus, S. Millanges, 1582, in-8, mar. r., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). 1.425 fr. à Fontaine.
55. Essais de Michel, seigneur de Montaigne. 5eédition. Paris, Abel l’Angelier, 1588, in-4, front. gravé, mar. rouge, compart., dos orné, tr. dor. (Du Seuil). Édition la plus recherchée des bibliophiles, la dernière donnée du vivant de l’auteur et la première où se trouve le troisième livre. 3.020 fr à Fontaine (2.750 fr. vente Potier).
56. Les Essais de Michel, seigneur de Montaigne. Édition nouvelle. Paris, Abel l’Angelier, 1595, in-fol., mar. rouge, doublé de mar. r., larges dent., fil., tr. dor. (Duru-Chambolle). 1.750 à Bachelin.
59. Les Essais de Michel, seigneur de Montaigne. Bruxelles, Fr. Foppens, 1659, 3 vol. in-12, portr., mar. bl., fil., tr. dor. (Padeloup). Aux insignes de Longepierre. Vient de H. Bordes. 5.000 à Fontaine.
60. De la sagesse. Trois livres, par Pierre Charron. Leide, Jean Elsevier, s. d., pet. in-12, tit. gr., mar. r., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). De la collection de Quentin-Bauchart. 310 fr. à Gruel.
64. Les Caractères de Théophraste, trad. du grec, avec les Caractères ou les Mœurs de ce siècle. Paris, Est. Michallet, 1688, in-12, mar. r., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Édition originale. Provient de la vente Potier (275 fr.). 680 fr. à Olivier.
67. Les Caractères de Théophraste. 7eédition. Paris, Est. Michallet, 1692, in-12, mar. bl., tr. dor. Ex.de Luzarches. 60 fr. à Bachelin.
70. Les Caractères de Théophraste, trad. du grec, avec les Caractères ou les Mœurs de ce siècle, par La Bruyère, avec la clé en marge. Amsterdam, Wetstein, 1720, 3 vol. in-12, réglé, mar. vert, fil., tr. dor. (Boyet). Ex. provenant des ventes La Vallière, d’Ourches, et en dernier lieu de Quentin-Bauchart. 360 fr. à Saussel.



74. La Description de l’isle d’Utopie. Par Thomas Morus. Paris, Charles Langelier. 1550, pet. in-8, fig. sur bois, réglé, mar. bl. à compart., tr. dor. (Le Gascon). Avec les chiffres de Louis XIII et d’Anne d’Autriche. A successivement fait partie des bibliothèques de La Vallière (11 fr. en 1784), J.-J. De Bure (230 fr.) et J.-Ch. Brunet (1.500 fr.). 4.900 fr. à Lacarelle.
77. Livre de la génération de l’Homme. Par Jacques Sylvius. Mis en françoys par Guillaume Chrestian, médecin ordinaire du Roy. Paris, Guillaume Morel, 1559, pet. in-8, mar. br., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Catalogues Chédeau (n° 297) et Potier (n° 403, 470 fr.). Vient de H. Bordes.  520 fr. à Bachelin.
80. Les Vrayes Centuries et Prophéties de maistre Michel Nostradamus. Amsterdam, Jean Jansson à Waesberge, 1668, pet. in-12, tit. gr., mar. r., fil., comp. à petits fers, tr. dor. (Duru). Ex. de Quentin-Bauchart (275 fr.). 350 fr. à Olivier.
82. Champfleury. Paris, Geofroy Tory et Gilles Gourmont, 1529, pet. in-fol., fig., mar. br., riches comp. à la Grolier, fil., tr. dor. (Capé). Provient du cabinet de L. Double (350 fr.). 350 fr. à Bachelin.
87.Œuvre d’Estienne de La Belle (Stephano della Bella). 3 vol. in-fol., mar. rouge, tr. dor. (Anc. Rel.). Ex. de la vente Pichon.700 fr. à Decloux.
92. Le Patissier françois.Amsterdam, Louys et Daniel Elzevier, 1655, pet. in-12, front., mar. rouge, fil., dos et coins ornés, comp. à la rose, doublé de mar. bl., dent. intér., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Hauteur 128 mm. Vient des collections Sensier, Bignon, Coislin, Montesson, et en dernier lieu de la vente Potier (2910 fr.). 3.255 fr. à Fontaine.
93. Le Cuisinier françois. Par le sieur de La Varenne. La Haye, A. Flacq, 1664, pet. in-12, front. gr., mar. r., tr. dor. Hauteur 127 mm. Ex. de Pieters. 335 fr. à Fontaine.
97. Trois dialogues de l’exercice de sauter et voltiger en l’air. Par Archange Tuccaro. Paris, Claude de Monstrœil, 1599, in-4, fig. sur bois, cuir de Russie. (Thouvenin). Ex. de J.-Ch. Brunet. 195 fr.
102. L’Odyssée d’Homère, ou les Aventures d’Ulysse en vers burlesques (par H. de Picou). Leyde, J. Sambix (Elzevier), 1653, pet. in-12, mar. orange, fil., dos orné, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Hauteur 130 mm. Ex. de la vente Huillard. 600 fr.



103. L’Iliade d’Homère, traduite en françois. Par Mme Dacier. Paris, Rigaud, 1711, 3 vol. in-12, réglés, front. et fig., mar. r., dent., doublé de mar vert, dent. – L’Odyssée d’Homère. Par Mme Dacier. Paris, Rigaud, 1716, 3 vol. in-12, réglés, fig., mar. r., tr. dor. (Boyet). Proviennent des bibliothèques de la maréchale Montrevel, de Ch. Nodier, marquis de Coislin et baron Pichon (1.010 fr.). 3.100 fr. à Lacarelle.
104. Catullus, Tibullus, Propertius. Venetiis, Aldius, 1515. – Diversorum veterum poetarum in Priapum lusus. Venetiis, Aldus, 1517. 2 tomes en 1 vol. in-8, mar. à compart., tr. gaufr. Reliure italienne du seizième siècle sur les plats de laquelle se voient d’un côté le buste de Catulle, et de l’autre un emblème composé d’un dauphin et de plusieurs étoiles. Ex. de J.-J. De Bure et de J.-Ch. Brunet. 195 fr. à Fontaine.
105. Publ. Virgilii Maronis Opera, studio Th. Pulmani correcta. Amstelod., Joannem Janssonium, 1628, pet. in-12, réglé, mar. r., compart. de mar. noir, dorure à petits fers sur les plats, tr. dor. (Le Gascon). Aux armes de Habert de Montmort. 150 fr. à Bachelin.
107. Les Odes d’Horace, en vers burlesques (par H. Picou). Leyde, Jean Sambix (Elzevier), 1653, in-12, mar. bleu, fil. à compart., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Non rogné. Vient des bibliothèques Armand Bertin et marquis de Morante. 1.200 fr. à Labitte.
112. Le Jardin des roses de la vallée des larmes, traduit du latin par J. Chenu. Paris, Panckoucke, 1850, in-12, pap. vergé, mar. r., fil., comp., petits fers, doublé de mar. vert, fil., semé de larmes, tr. dor. (Duru). Ex. de Desq. 46 fr. à Fontaine.
114. Le Roman de la rose (commencé par Guillaume de Lorris et achevé par Jean de Meung). S. d. (1485), in-fol. goth. à 2 col., fig. en bois, mar. citron, fil., doublé de mar. bleu, guirlande de feuillage. (Trautz-Bauzonnet). Provient de la vente Double (2.950 fr.). 4.600 fr. à Techener.
120. Le Champion des dames (par Martin Franc). S. l., s. d., pet. in-fol. goth., fig. en bois, mar. bleu double de mar. rouge, larges dent., fil., tr. dor. (Duru). Impression attribuée à Guillaume Le Roy. Ex. de Yemeniz (1.000 fr.). 850 fr. à Techener.
121. Le Champion des dames. Paris, Galliot du Pré, 1530, pet.in-8, fig. en bois, mar. bleu, riches compart. sur les plats, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Ex. de Yemeniz (adjugé 800 fr. et revendu 1.325 fr. vente Danyau), avec son chiffre sur les plats et sans doute le plus grand connu (143 mm.). 1.350 fr. à Labitte.
124. Les Vigilles de la mort du roi Charles septieme. Paris, Robert Bouchier (après 1500), in-fol. goth. à 2 col., fig. en bois, mar. bleu, fil. fleurdelisé, doublé de mar. r., larges dent., tr. dor. (Niedrée). Ex. du marquis de Coislin. 700 fr. à Labitte.
126. Les Faicts et Dicts de feu de bonne mémoire Jehan Molinet. Paris, Jehan Petit, 1537, pet.in-8 goth., mar. r., fil., tr. dor. (Derome). Ex. de Berryer. 400 fr. à Labitte.
128. Le Chasteau de labour (par P. Gringore). Paris, Galliot du Pré, 1532, in-16, lettres rondes, mar. r., comp., doublé de mar. citron, dent. de fleurs, fil., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). 3.005 fr. à Fontaine.
129. Espistres familières du Traverseur (J. Bouchet). Poitiers, Jacq. Bouchet et de Marnef, 1545, in-fol., mar. vert, fil., riches comp. à la Grolier, tr. dor. (Lortic). Ex. de la vente Giraud. 330 fr. à Fontaine.
133. Recueil des œuvres de feu Bonaventure des Périers. Lyon, Jean de Tournes, 1544, in-8, mar. bleu, fil., dos orné, tr. dor. (Bauzonnet-Trautz). Aux armes du marquis de Coislin. A depuis fait partie de la bibliothèque de Sainte-Beuve, dont signature sur la garde et notes en marges. 505 fr. à Fontaine.
134. Le Banquet du boys. S.l., s. d., pet. in-4 goth., mar. r., tr. dor. (Thibaron-Échaubard). Ex. de La Roche Lacarelle. 345 fr. à Lacarelle.
137. Jan Marot de Caen, sur les deux heureux voyages de Gênes et de Venise. Achevé d’imprimer le 22 janvier 1532 pour P. Roffet, dit le Faulcheur, par Geofroy Tory, de Bourges. Pet. in-8, lettres rondes, réglé, mar. rouge, fil., doublé de mar. rouge, tr. dor. (Boyet). De la bibliothèque de L. Double. 580 fr. à Bachelin.
138. Les Œuvres de Clément Marot. Paris, Jehan Bignon, s. d., 5 parties en 1 vol. in-16, mar. rouge janséniste, doublé de mar. r., riche dorure à compart. et rinceaux de feuillages, tr. dor. (Duru). Vient de H. Bordes. 1.060 fr. à Fontaine.
140. L’Adolescence clémentine. Anvers, 1539, pet. in-8, lettres rondes, mar. rouge doublé de mar. bleu, guirlande de feuillages, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Ex. d’Armand Bertin et de Chaponay. 500 fr. à Olivier.
143. Marguerites de la Marguerite des princesses, très-illustre royne de Navarre. Lyon, Jean de Tournes, 1547, 2 tomes en 1 vol. in-8, fig. sur bois, très riche reliure en mar. vert avec mosaïques de fleurs et compart., doublé de mar. citr., semés de marguerites mosaïques. (Chambolle-Duru). 1.155 fr. à Labitte.
146. Les Œuvres de Hugues Salel, valet de chambre du Roy. Paris, Estienne Roffet, dit Le Faulcheur, 1539, in-8, mar. rouge, doublé de mar. bleu, dent., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Ex. de F. Baluze. 1.305 fr. à Fontaine.
147. Opuscules d’amour, par Heroët, la Borderie et autres divins poètes. Lyon, Jean de Tournes, 1567, pet. in-8, mar. rouge, fil., tr. dor. (Niedrée). Ex. des ventes Chaponay, Desq et Huillard. 355 fr. à Rouquette.
151.Œuvres de Louise Labé. Lyon, Jean de Tournes, 1556, pet. in-8, veau marbré. Aux armes du duc de La Vallière. Ex. court de marges, venant des ventes Soleinne et Cailhava. 200 fr. à Bachelin.
154. Les Premières Poésies de Jaques Tahureau. Poitiers, De Marnef et Bouchetz frères, 1564 (i. e. 1554), 2 parties en 1 vol. in-8, mar. rouge, fil., doublé de mar. bleu, dent. int., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Signature d’Étienne Baluze sur le titre. 620 fr. à Fontaine.
159. Les Odes d’Olivier de Magny, de Cahors en Quercy. Paris, André Wechel, 1559, in-8, mar. bleu doublé de mar. rouge, compart., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). 1.700 fr. à Fontaine.
162. L’Importunité et Malheur de noz ans, par M. B. Bailly, conseiller du Roy à Troyes. Troyes, Claude Garnier, s. d. (1576), in-8, mar. rouge, fil. à froid, tr. dor. (Capé). Ex. acheté en 1810 par Durand de Lançon, alors étudiant à l’Université de Goettingue, vendu à l’amiable par son fils. Vient de H. Bordes. 380 fr. à Bachelin.
166. Les Œuvres de P. de Ronsard. Paris, Gab. Buon, 1567, 6 tomes en 5 vol. in-4, réglés, portraits gravés sur bois, mar. vert, dent., tr. dor. (Duru). Ces vol.ont figuré aux ventes Ch. Giraud (1855) et E. Turquety (1868). 2.505 fr. à Fontaine.
168.Œuvres poétiques de Joachim du Bellay. Paris, Fed. Morel, 1561-1565, 15 pièces en 1 vol. in-4, mar. rouge, fil., compart., dos orné, tr. dor. (Capé). Ex. provenant des ventes Giraud, Solar et Odiot. 600 fr. à Rouquette.
170. Les Œuvres en rime de Jan Antoine de Baïf. Paris, Lucas Breyer, 1572-1573, 4 vol. in-8, mar. bleu, compart., tr. dor. (Duru). 1.450 fr. à Rouquette.
176. Les Œuvres de Remy Belleau. Paris, Mamert Patisson, 1585, 2 tomes en 1 vol. in-12, mar. bl., compart., dos orné, dent., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). A figuré à la vente S. Germeau. 420 fr. à Rouquette.
179. La Génération de l’homme et le Temple de l’âme (par René Bretonnayau). Paris, Abel l’Angelier, 1583, in-4, mar. rouge, très riches compart., tr. dor. (Chambolle-Duru). Ex. du docteur Th. Baron, puis de Brunet (230 fr.), recouvert depuis d’une riche reliure. 305 fr. à Rouquette.
180. Les Œuvres poétiques d’Amadis Jamyn. Paris, Robert le Mangnier, 1575, in-4, mar. bl., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Ex. de Quentin-Bauchart. 600 fr. à Bachelin.
181. Les Œuvres et Meslanges poétiques d’Estienne Jodelle. Paris, Nicolas Chesneau, 1574, in-4, mar. rouge, ornements du seizième siècle sur les plats, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Vient de la vente L. Potier. 2.005 fr. à Rouquette.
187. Les Royales Couches, ou les Naissances de Monsieur le Dauphin et de Madame (par Claude Garnier). Paris, Abel l’Angelier, 1604, in-8, réglé, vél. bl., ornements sur les plats, tr. dor. (Rel. anc.). Reliure semée de fleurs de lis et portant au milieu des plats les armes de Henri IV. 1.010 fr.
190. Poésies de Malherbe. Paris, J. Barbou, 1776, in-8, portrait, v. gr., fil., tr. dor. (Anc. rel). Notes autographes d’André Chénier dans les marges. Ex. provenant des ventes Tenant de Latour et L. Potier (1.500 fr.). 1.500 fr. à Gruel pour Mauroy.
194.Œuvres du sieur D***, avec le Traité du sublime ou du merveilleux dans le discours, traduit du grec de Longin. Paris, Denys Thierry, 1674, in-4, mar. rouge, front. gr., fil., dos orné, tr. dor. (Duru). Vient de la vente Solar. 255 fr.
195.Œuvres diverses du sieur Boileau-Despréaux, avec le Traité du sublime ou du merveilleux dans le discours, traduit du grec de Longin. Paris, Denys Thierry, 1701, in-4, front. gravé par Landry, 2 fig. par Chauveau, mar. rouge doublé de mar. olive, riche dorure à petits fers, genre Le Gascon, tr. dor. (Chambolle-Duru). Dernière édition donnée par Boileau et connue sous le nom d’ « édition favorite ». Envoi autographe de Boileau au marquis du Bellay. Provient de chez le Normand du Coudray. Vient de H. Bordes. 1.100 fr. à Olivier.
198. Moyse sauvé, idylle héroïque du sieur de Saint-Amant. Leyde, Jean Sambix (Elzevir, à la Sphère), 1674, pet. in-12, titre gr., mar. r., fil., doublé de mar. bleu, fil., compart. à petits fers, tr. dor. (Hardy-Mennil). Vient de la vente Danyau. 195 fr.
200. Les Baisers, suivis du mois de Mai, poème (par Dorat). La Haye et Paris, 1770, in-8, mar. rouge, fil. et coins, tr. dor. (Anc. rel.). Sur papier de Hollande. 1.025 fr. à Rouquette.
201. Joseph, par Bitaubé. Paris, Didot l’aîné, 1786, 1 tome en 2 vol. in-8, mar. bl. doublé de tabis, non rogn. Sur peau de vélin. 9 dessins originaux de Marillier. Provient de la vente Double. 3.000 fr. à Cocoz.
203. Fables choisies, mises en vers par M. de La Fontaine. Paris, Denys Thierry, 1668, in-4, fig. de Chauveau dans le texte, mar. r., fil., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Édition originale. 2.050 fr. à Fontaine.
206. Fables choisies, mises en vers par M. de La Fontaine. Paris, Denys Thierry et Claude Barbin, 1678-1679-1694, 5 vol. in-12, fig. dans le texte, mar. rouge, fil., comp., tr. dor. (Thompson). Provient de la vente Solar. 865 fr.
207. Fables choisies, mises en vers par M. de La Fontaine. Paris, Desaint et Saillant, 1755, 4 vol. gr. in-fol., fig. d’Oudry, mar. vert, large dent. sur les plats, tr. dor. (Padeloup). Aux armes du maréchal de Montmorency-Luxembourg. 6.100 fr. à Fontaine.
208. Fables nouvelles (par Dorat). La Haye, 1773, gr. in-8, mar. rouge, fil., tr.dor. (Derome). Grand papier. 1.600 fr.
210. Contes et nouvelles en vers, par J. de La Fontaine. Amsterdam (Paris, Barbou), 1762, 2 vol. in-8, fig. d’Eisen et Choffart, mar. citron à compart.de couleur, doublé de tabis rose, tr.dor. (Derome). Édition des fermiers généraux. Successivement, des bibliothèques du duc de La Vallière, de Naigeon, de Firmin Didot, de La Bédoyère (1837) et de J.-Ch. Brunet. Vient de H. Bordes. 13.000 fr. à Mercier.
217. La Muse historique, ou Recueil des lettres en vers escrites à S. A. Melle de Longueville (par Loret). Livre premier. Paris, Charles Chesneau, 1656, in-4, titre gravé, portrait, mar. rouge, compart., tr. dor. Aux armes de Mazarin. Provient du marquis de La Borde. 755 fr. à Fontaine.
225. Le Parnasse satyrique du sieur Théophile. (Amsterdam, les Elzeviers), 1660, pet. in-12, mar. rouge, fil., tr. dor. (Derome). Ex. de Charles Nodier et Pieters. 600 fr. à Potier.



230. La Bataille des rats et des grenouilles. Paris, Martin le Jeune, 1580, pet. in-8, mar. rouge, doublé de mar. brun à compart., tr. dor. (Chambolle-Duru). 299 fr. à Fontaine. [9.500 € Librairie Amélie Sourget, 2015]. Vient de Bordes (n° 243, 1872), passera chez Lignerolles (n° 756, 1894), puis Moura (n° 162, 1923).
231. L’Enfer de la mère Cardine. S. l., 1597, in-8, mar. citron doublé de mar. viol., dent., fil., tr. dor. Réimpression faite par Didot l’aîné, en 1793, sur peau de vélin. Provient de la vente Desq. 1.000 fr.
234. Choix de chansons, mises en musique par M. de La Borde. Paris, Delormel, 1773, 4 vol. gr. in-8, mar. vert, fil., tr. dor. (Derome). Estampes par J. M. Moreau. 1.555 fr. à Fontaine.
236. Il Petrarca, con l’espositione d’Alessandro Vellutello. Venetia, appresso Gabr. Di Ferrarii, 1544, in-4, fig. sur bois, compart., tr. dor. (Anc. rel.). Ex. de Canevarius, médecin du pape Urbain VIII, avec son emblème, Apollon sur son char gravissant le Parnasse. 755 fr. à Quentin-Bauchart.
240. Plauti Comoediæ viginti. Florentiæ, Ph.de Giunta, 1514, 1 tome en 2 vol. in-8, mar. bl., fil., dent. tr. dor. (Bradel). Ex. de Renouard et de Quentin-Bauchart. 150 fr. à Fontaine.
243.Œuvres de Corneille. Rouen et Paris, Ant. de Sommaville et Aug. Courbé, 1644-1647, 2 vol. pet. in-12, portr. et front., mar. bleu janséniste, doublé de mar. citron, compart. mosaïque, mar. vert et rouge, tr. dor. (Chambolle-Duru). Vient de H. Bordes. Édition originale. 4.000 à Gruel.
244.Œuvres de Corneille. Rouen et Paris, Toussainct-Quinet, 1648, 2 vol. pet. in-12, mar. r., fil., tr. dor. (Capé). 1.505 fr. à Fontaine.


246. Le Théâtre de Pierre Corneille, reveu et corrige par l’autheur. Rouen et Paris, Thomas Joly, 1664, 2 vol. in-fol., front. gr., portr., mar. rouge, tr. dor. (Duru-Chambolle). Véritable édition originale des Œuvres de Corneille. 9.000 fr. à Lécureux.
247. L’Illustre Théâtre de M. Corneille. Leyden (à la Sphère), 1644, pet. in-12, mar. rouge, dos orné et riches ornements à petits fers au milieu et aux angles des plats, doublé de mar. bleu, dent., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Vient de la vente Potier (4.000 fr.). Vient de H. Bordes. 6.600 fr. à Bachelin.
268. Les Œuvres de Monsieur Molière. Paris, Claude Barbin, 1666, 2 vol. in-12, front. gravés, mar. rouge, fil. comp. Du Seuil, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Vient de H. Bordes. 2.355 fr. à Fontaine.
271. Les Œuvres de M. Molière. Amsterdam, Jacques le Jeune (Daniel Elzevier), 1675, 5 vol. pet. in-12.- Œuvres posthumes, 1 vol. pet. in-12. Ensemble 6 vol., mar. r., dos orné, fil., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Provient de chez de Montesson et de la vente Potier. Vient de H. Bordes. 2.700 fr. à Rouquette.



273.Œuvres de Molière. Paris, P. Prault, 1734, 6 vol. in-4, fig., mar. rouge janséniste doublé de mar. olive, riches compart. à petits fers dorés en plein au pointillé, tête dor., non rogné (Chambolle-Duru relieur, Marius Michel doreur). Avec une pièce autographe signée de Molière. Vient de H. Bordes. 10.000 fr. à Decloux.
279. La Critique de l’Escole des femmes. Paris, Claude Barbin, 1663, in-12, mar. rouge jans., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Provient de la vente Huillard. 1.180 fr. à Fontaine.
284. Monsieur de Pourceaugnac. Paris, Jean Ribou, 1670, in-12, mar. r., tr. dor. (Duru). Édition originale. 1.500 fr. à Fontaine.
287.Œuvres de Racine. Suivant la copie imprimée à Paris (Amsterdam, Abr.Wolfgang), 1678-1691, 3 vol. in-12, mar. bleu, fil., dos orné, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). De la bibliothèque de Montesson. Vient de H. Bordes. 2.350 fr. à Fontaine.
304. Théâtre de M. Favart. Paris, Prault, 1746, 2 vol.pet. in-8, mar. rouge, fil., tr. dor. (Rel. anc.). Aux armes du maréchal de Saxe. Vient de H. Bordes. 600 fr.
308. Chronique et histoire faicte et composée par Révérend Père en Dieu Turpin, archevesque de Reims. Paris, Regnuld Chauldière, 1527, in-4 goth., mar. rouge, doublé de mar. bleu, riches compart. à petits fers, tr. dor. (Bauzonnet-Trautz). Première édition. Ex. de A. Bertin, Alfred Chenest et de Chedeau. 1.300 fr. à Gaiffe.
311. Sainct Graal. Paris, Philippe Le Noir, 1523, 2 tomes en 1 vol. pet. in-fol. goth. à 2 col., fig. sur bois, mar. rouge, doublé de mar. vert, larges dent., fil., tr. dor. (Duru). Provient de Yemeniz. 3.900 fr. à Olivier.
312. Perceval Le Galloys. Paris, Jehan Sainct-Denis et Jehan Longis, 1530, pet. in-fol. goth. à 2 col., fig. sur bois, mar. r. doublé de mar. olive, dent., fil., tr. dor. (Bauzonnet). Ex. du prince d’Essling et de Yemeniz. 5.800 fr. à Techener.
313. Perceval Le Galloys. Pet. in-fol. goth. à 2 col., fig. sur bois, mar. r., fil., comp., doublé de mar. r., larges dent., fil., tr. dor. (Simier). Titre refait. Vient de Yemeniz. 1.250 fr. à Techener.
318. Les Quatre Livres de M. François Rabelais. (A la Sphère, Hollande, Elzevier), 1663, 2 vol. pet. in-12, mar. rouge, fil., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Provient de Montesson. 700 fr. à Rouquette.



319.Œuvres de maître François Rabelais. Amsterdam, Jean-Fréd. Bernard, 1741, 3 vol. in-4, mar. citron, fil., dos orné, tr. dor. (Padeloup). Grand papier provenant des bibliothèques de Courtanvaux, Louvois, Paris, Radziwill et Odiot. 5.500 fr. à Portalis.
321. La Princesse de Clèves (par Madame de La Fayette). Paris, Claude Barbin, 1678, 4 tomes reliés en 2 vol. in-12, réglés, mar. citron, fil., dos orné, tr. dor. (Traitz-Bauzonnet). Édition originale. 1.650 fr. à Fontaine.
326. Histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut (par l’abbé Prévost). Amsterdam (Paris), 1753, 2 vol. in-12, fig. de Gravelot et de Pasquier, mar. bleu, fil., doublé de mar. orange, dent., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). 1.335 fr. à Quentin-Bauchart.
334. Contes et nouvelles de Marguerite de Valois, reine de Navarre. Amsterdam, George Gallet, 1698, 2 vol. pet. in-8, front. gr., fig. à mi-page, mar. citron, fil., tr. dor. (Padeloup). Aux armes du comte d’Hoym. Auparavant chez Du Fay, vient de la vente du baron Pichon. 805 fr. à Fontaine.
335. Heptaméron français. Les Nouvelles de Marguerite, reine de Navarre. Berne, Société typographique, 1780-1781, 3 vol. in-8, fig. de Freudenberg et fleurons par Dunker, mar. viol., fil., dos orné, tr. dor. (Derome). Provient de la vente Radziwill. 1.020 fr. à Baur.
341. Hypnerotomachia Poliphili. Venetiis, Aldus, 1499, in-fol., fig. sur bois, mar. rouge, larges dent, tr. dor. (Hardy). Un des plus beaux spécimens. 1.250 fr. à Maisonneuve.



346. Histoire de l’admirable Don Quichotte de la Manche (trad. par Filleau de Saint-Martin). Suivant la copie imprimée à Paris, chez Cl. Barbin (Hollande), 1681, 4 vol., front. et fig., et Amsterdam, P. Mortier, 1696, 1 vol., front. et fig. – Nouvelles aventures de l’admirable Don Quichotte de la Manche (trad. par Le Sage), Liège, J.-F. Broncart, 1705, 2 vol., front. et fig. Ensemble 7 vol. pet. in-12, mar. bleu, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Vient de la bibliothèque de Veinant. Relié depuis. Chiffre de La Villestreux sur les dos. Vient de H. Bordes. 1.000 fr. à Potier.
349. Recueil général des œuvres et fantaisies de Tabarin. Rouen, L. du Ménil (Hollande), 1664, pet. in-12, mar. rouge, fil., dos orné, dent. int., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Ex. de Pieters. 225 fr. à Rouquette.
350. Recueil général des caquets de l’accouchée. S. l., imprimé au temps de ne plus se fascher, 1623, pet. in-8, front. gr., réglé, mar. vert, fil., tr. dor. (Padeloup). Ex. de Girardot de Préfond, de Nodier, de Baudelocque et de Montesson. Vient de H. Bordes. 810 fr. à Fontaine.
351. L’Éloge de la folie. S. l., 1751, in-12 tiré in-4, fig. d’Eisen, mar. r., dent. fil., tr. dor. (Padeloup). Grand papier. Vient de Quentin-Bauchrt. 425 fr. à Rouquette.
355. De la Beauté. Avec la Paulegraphie. Lyon, Barthélemy Honorat, 1587, in-8, mar. bleu, doublé de mar. orange, dos orné, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Vient de H. Bordes. 1.510 fr. à Fontaine.
358. Proverbes et dicts sententieux (par Charles de Bouvelles). Paris, Sébastien Nyvelle, 1557. L’Anthologie (par Pierre Breslay). Paris, Jean Paupy, 1574. En 1 vol. pet. in-8, mar. r., fil., comp., tr. dor. (Rel. anc.). Sur le dos se trouve l’écureuil de Fouquet sommé d’une couronne royale. Vient de Nervet, de Normandie, puis de Nodier. 505 fr. à Bachelin.
359. Epistolæ græcæ. Venetiis, apud Aldum, (1499), 2 part. en 1 vol. in-4, mar. r., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Ex. de Yemeniz avec son chiffre sur les plats. 300 fr. à Fontaine.
366. Monteville compose par messir Jean de Moteville, chevalier natif Dangleterre. Lyon, Barnabé Chaussart, s. d., pet. in-4, fig. sur bois, mar. r., fil., comp. (Koehler). Provient des ventes Coste et Yemeniz. 255 fr. à Olivier.
371. Dictys cretensis de bello Troiano. Amstelodami, apud Joan. Janssonium, 1631, in-32, tit. gr., mar. r., fil., comp., tr. dor. (Le Gascon). Aux armes du cardinal de Richelieu. 400 fr.
375. Les Anciennes et Modernes Généalogies des roys de France. Poitiers, Jacques Bouchet, 1531, pet. in-4 goth., portr. gravé sur bois, mar. r., tr. dor. (Capé). Ex. de J. Coppinger et E. Odiot. 139 fr. à Rouquette.
376. Le Rozier historial de France. Paris, 1522, in-fol. goth. à 2 col., fig. sur bois, mar. r., fil., tr. dor. (Capé). Ex. de J. Coppinger. 510 fr. à Labitte.
380. Les Mémoires de messire Philippe de Commines. Leyde, Elzeviers, 1648, pet. in-12, mar. rouge, tr. dor. (Derome). Un des Elzévirs les plus recherchés. Vient de H Bordes. 1.230 fr. à Olivier.
384. Commentaires de messire Blaise de Montluc, maréchal de France. Paris, Adr. Beys, 1607, 2 tomes en 1 vol. in-8, mar. vert, fil., tr. dor. (Rel. anc.). Aux armes et au chiffre de Charles de Valois, duc d’Angoulème, fils naturel de Charles IX et de Marie Touchet. 220 fr. à Fontaine.
387. Mémoires de Gaudence de Luques (par Dupuy Demportes). Amsterdam, 1753, 4 part. en 2 vol. in-8, mar. r., large dent., dos orné, tr. dor. (Derome). Aux armes du maréchal duc de Richelieu. 165 fr. à Rouquette.
393. Les Vies des hommes illustres grecs et romains. Paris, Vascosan, 1567, 6 vol. in-8. – Les Œuvres morales et meslées de Plutarque. Paris, Vascosan, 1574, 6 vol. in-8. – Décade (par Ant. Allègre). Paris, Vascosan, 1567, in-8. Ensemble 13 vol., mar. vert, fil., dos orné, tr. dor. Ex. de Guyon de Sardière, du duc de La Vallière puis du baron Pichon (1.500 fr.). 1.005 fr. à Fontaine.
395. Histoire de Louis de Bourbon, second du nom (par Desormeaux). Paris, 1766, 4 vol. in-12, mar. r., fil., tr. dor. (Anc. rel.). Aux armes du roi Louis XVI encore dauphin. 230 fr. à De Ruble.              
                           
      
        

   
                    
        
      
  

       
 
       
       




















De Charles-Antoine de Bourgevin au comte de Saint-Morys

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D’une famille originaire de Champagne installée à Paris, trésorier des Chevau-Légers et Mousquetaires de la Garde du Roi depuis 1656, anoblie par la charge de secrétaire du Roi en 1739, Charles-Antoine-Jacques de Bourgevinest né à Paris, le 18 mars 1680. Il était fils de Charles de Bourgevin (1647-1708), seigneur de Norville et de Moligny, lieutenant d’Infanterie en 1672, puis trésorier des Chevau-Légers et Mousquetaires de la Garde du Roi, et d’Anne Huby (1649-1701), fille de Jacques Huby, descendant de conseillers au Parlement de Bretagne.
D’abord conseiller du Roi, trésorier général des Chevau-Légers et Mousquetaires de la Garde du Roi, il fut pourvu en 1719 de la charge de conseiller du Roi, trésorier général des Maréchaussées de France, et en 1739 de l’office de conseiller-secrétaire du Roi, Maison, Couronne de France et de ses Finances.
De son premier mariage, avec Jeanne-Françoise Plançon, fille de Jean Plançon, maréchal des logis du Roi, et d’Élisabeth de Lacoré, il n’eut pas d’enfant. De son second mariage, en 1712, avec Catherine-Thérèse Boucher († 8 décembre 1768), fille de Louis-Paul Boucher, secrétaire du Roi, et de Marie-Anne Le Gallois, il eut Charles-Paul de Bourgevin de Moligny et Louis-Paul de Bourgevin de Norville [La Norville, Essonne], auteur du rameau de Linas [Essonne].
Il mourut le 29 juin 1764.



Bibliophile, il utilisait un ex-libris [70 x 55 mm.] portant ses armes « D’azur à la fasce d’hermines, accompagnée de trois coquilles d’or posées deux en chef et une en pointe », surmontées d’une couronne de marquis.
Sa bibliothèque fut vendue en sa maison, rue Chapon [IIIe], les 7 et 8 mai 1765 : Catalogue des livres de feu M. de Bourgevin(Paris, Gueffier fils, 1765, in-8, 15 p., 179 lots).

Par C. H. Letellier (détail)


Charles-Paul de Bourgevin de Moligny naquit à Paris le 5 mars 1713, devint commissaire des Gardes du corps du Roi en 1735 et chevalier de l’Ordre de Saint-Louis en 1759. Il épousa, le 21 janvier 1740, Marie-Élisabeth-Jean-Baptiste Guyard de Saint-Clair (1721-1765), fille de Jean Guyard de Saint-Clair, gendarme de la Garde du Roi, et de Marguerite-Élisabeth de Vialart : il s’engagea à joindre à son nom celui de Vialart et d’en porter les armes, « D’azur à un sautoir d’or, cantonné de quatre croix potencées de même », pour soutenir et faire revivre le nom de la famille Vialart, dont il ne restait plus que la grand-mère de sa femme.
De ce mariage sont issus Charles-Paul-Jean-Baptiste de Bourgevin de Vialart et Charles-Jean-Baptiste de Bourgevin de Vialart.
Il mourut en messidor an II [juin 1794], et c’est sa bibliothèque qui fut vendue le 22 floréal an III [11 mai 1795] : Catalogue des livres rares et curieux du citoyen *** (Paris, De Bure l’aîné, an III, in-8, 32 p.). La vente produisit 86.433 livres et 2 sols.



Dictionnaire portatif de cuisine, d'office et de distillation 
(Paris, Lottin, 1772, in-12)
Saumur, 13 mars 2013

Depuis l’erreur de Joannis Guigard [In Le Livre. Bibliographie rétrospective. Paris, A. Quantin, 1880, p. 341-342], tous les auteurs ont attribué à son fils, Charles-Paul-Jean-Baptiste de Bourgevin de Vialart, le catalogue de la vente de sa bibliothèque et son ex-libris [70 x 52 mm.], portant les armes « Ecartelé au 1 et 4 d’azur, à un sautoir d’or, cantonné de quatre croix potencées de même, qui est de Vialart ; au 2 et 3 d’azur, à une fasce d’argent, chargée de trois roses de gueules, accompagnée de trois fleurs de lis d’or, posées deux en chef et une en pointe, qui est de Guyard ; sur le tout d’azur, à une fasce d’hermines, accompagnée de trois coquilles d’or, qui est de Bourgevin. »
L’erreur est attestée par la présence de ces armes sur son portrait, dessiné et gravé par C. H. Letellier, et sur celui de sa femme, gravé par Stéphane [i.e. Étienne] Fessard d’après F. Martin.

Louis-Paul de Bourgevin de Norville naquit à Paris le 4 mars 1717 et épousa, le 23 août 1756, Marie-Charlotte Pillet, fille de Jean-André Pillet, receveur général des Postes et Relais de France, et de Marie-Jeanne-Charlotte Poan. Trésorier général des Maréchaussées de France en 1764, sa banqueroute de 1769 provoqua son suicide, se brûlant la cervelle d’un coup de pistolet le 29 décembre 1769. Sa bibliothèque fut vendue le 15 mars 1770, en sa maison, rue du Grand Chantier [portion de la rue des Archives, IIIe] : Catalogue (Paris, Mérigot, 1770, in-8, 23 p., 290 lots).

Par J.-B. Greuze (Musée des Beaux-Arts, Nantes)

Charles-Paul-Jean-Baptiste de Bourgevin de Vialart, comte de Saint-Morys, est né à Paris le 11 juillet 1743. Mousquetaire, puis conseiller au Parlement de Paris, il épousa, le 29 juillet 1769, Éléonore-Élisabeth-Angélique de Beauterne de Jauville qui lui apporta une grande fortune et lui donna un fils, Charles-Étienne de Bourgevin de Vialart.
Il demeurait à Paris, 8 rue Vivienne [IIe]. En 1780, il acheta la terre d’Hondainville [Oise], où il fit construire un nouveau manoir sur l’emplacement du Châteauvert, vieux fort qui avait joué un rôle important au temps de la Ligue. Il y transporta son cabinet d’histoire naturelle et sa galerie de tableaux, et s’occupa d’agriculture : c’est à lui qu’on doit l’introduction de la pomme-de-terre dans le canton de Mouy en 1784.
La Révolution chassa le comte de son domaine. Il émigra en 1790, divorça le 3 décembre 1794 

Combat de Quiberon, par Jean Sorieul (1850)

et participa comme intendant général des troupes royales à la tentative de débarquement de Quiberon [Morbihan] : il mourut à l’île de Houat [Morbihan], le 28 thermidor an III [15 août 1795], où il avait été débarqué. Ses biens furent confisqués. On envoya ses collections artistiques, dont plus de 12.600 dessins, dans les musées nationaux : la collection Saint-Morys, aujourd’hui au cabinet des dessins du Musée du Louvre, est l’une des trois plus importantes collections constituées en France au xviiie siècle, avec celles de Crozat et de Mariette. Le château fut transformé en prison, puis rasé, les terres furent vendues. Une partie de ces biens fut acquise par le colonel Guillaume-Michel Barbier-Dufay (1769-1834).

Charles-Étienne de Bourgevin de Vialart, comte de Saint-Morys, est né à Paris le 17 janvier 1772. Il suivit son père dans l’émigration de 1790 et épousa, le 21 novembre 1791, à Coblence [Allemagne], Marie-Anne-Charlotte de Valicourt, fille de Maximilien de Valicourt et de Marie-Madeleine de Calonne, et nièce du ministre Calonne.
Il servit comme simple volontaire dans la légion de Mirabeau. Il fit la campagne de 1792, en qualité d’aide-de-camp du maréchal de Broglie, puis continua à servir dans l’armée de Condé.
Après la dissolution des armées royales, il se consacra à l’étude des sciences et des arts, et voyagea dans le nord de l’Europe. Il a gravé pour son amusement, à Londres, un grand nombre d’estampes et publia un cahier de 24 vues exécutées par l’aquatintiste J. Mérigot, d’après les dessins de L. Belanger, intitulé 

Stockholm
Voyage pittoresque de Scandinavie(Londres, 1802, in-4).

Rentré en France en 1803, il fut compromis dans la conspiration de Georges Cadoudal en 1804, fut emprisonné à la Force, puis mis en surveillance à Hondainville, où il ne put récupérer qu’une partie des terres de son père. Il s’intéressa particulièrement aux arbres, importa dans la région le pin de Corse, et publia divers mémoires politiques, archéologiques et d’histoire naturelle. Membre depuis 1807 de l’Académie celtique [nom sous lequel fut fondée en 1804 la Société des Antiquaires de France], il 




publia la « Description d’un monument trouvé en avril 1806, rue Vivienne, dans la maison de Madame de St-Morys » (In Mémoires de l’Académie celtique. Paris, L.-P. Dubray, 1808, t. II, p. 113-117).

Membre du Conseil général de l’Oise sous l’Empire, il fut nommé maire d’Hondainville sous la première Restauration, puis lieutenant des Gardes du corps du Roi et maréchal de camp. Dans ses Aperçus sur la politique de l’Europe, et sur l’administration intérieure de la France (Paris, L. G. Michaud, Delaunay et Dentu, février 1815), il produisit un chapitre abolitionniste sous le titre « Traite et Esclavage des Nègres » (p.37-88). Au mois de mars suivant, lors des Cent-Jours, il fut obligé de suivre le roi Louis XVIII dans son exil à Gand.

Château de Saint-Aignan, reconstruit à la fin du XIXe siècle

Il avait fait construire à Hondainville le château de Saint-Aignan, dans le style gothique du xve siècle [aujourd’hui disparu], pour y loger ses collections d’histoire naturelle, d’objets du Moyen Âge et sa bibliothèque. Il réunit dans le parc de son château, au lieu-dit « l’Élysée », des monuments funéraires de diverses époques, la statue du maréchal Schomberg, un chapiteau gothique provenant de l’église de l’abbaye Saint-Lucien de Beauvais, etc.
L’animosité du colonel Barbier-Dufay, qui avait suivi l’Empereur pendant les Cent-Jours, contre le comte de Saint-Morys se traduisit par une provocation, obligeant le comte à un duel avec le colonel, qui le tua le 21 juillet 1817. 



Il fut inhumé au cimetière du Père-Lachaise [22e div.].



Sa bibliothèque fut vendue en sa maison, 10 rue de Seine [VIe], située à l’emplacement du palais de la reine Margot, du lundi 12 au jeudi 22 janvier 1818, en 9 vacations, : 



Notice des principaux articles de la bibliothèque de feu M. le comte de Saint Morys, maréchal de camp, lieutenant des Gardes du corps du Roi, chevalier de Saint-Louis et officier de la Légion d’honneur. (Paris, De Bure frères, 1818, in-8, [2]-43-[3] p., 3.550 vol. et 36 cartes de géographie en 69 lots). La vente produisit 9.823 livres et 70 sols.
Débuta ensuite la vente de ses tableaux, le 26 janvier 1818, chez Charles Paillet, commissaire-priseur : Catalogue de tableaux des Écoles d’Italie, de Hollande et de France, dessins et estampes en recueils, bustes, figures et bas-reliefs en bronze et en marbre, ancien laque, ivoire sculptés […] provenant du cabinet de feu Mr. le comte de Saint-Morys (Paris, 1818, in-8, 30 p.).

La comtesse de Saint-Morys voulut venger son mari et réclama, en vain, la condamnation du colonel. Le domaine d’Hondainville devint la propriété du gendre du comte, Engelbert Schillings, ancien officier prussien, second mari de Joséphine depuis 1832.    


Les Gardiens de Bibliopolis

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L’histoire de la bibliophilie est avant tout celle des bibliophiles, qu’ils soient particuliers de toutes professions ou rentiers, libraires, imprimeurs, relieurs, bibliothécaires, bibliographes, etc.
Tous sont collectionneurs de livres, rares, singuliers, curieux ou précieux, et ont pour but de construire une bibliothèque.
L’étude de ces « gardiens de Bibliopolis » est donc une étape préparatoire indispensable à la compréhension du phénomène bibliophilique et à son histoire.
C’est pourquoi cent soixante d’entre eux, de toutes catégories sociales, du xvie au xxe siècle, ont été choisis sur des critères éliminant l’essentiel des inconnues de leur biographie et de leur pratique bibliophilique, pour servir à l’histoire de la bibliophilie. 







Disponible le 15 novembre.
Souscription www.hexaedre.fr




In-8 [23 x 17 cm.], cousu collé avec rabats, 640 p., front. et 160 ill. en noir.

Edition courante 42 € : papier bouffant sous couverture carte 250 g.

Edition de tête 98 € : papier bouffant sous couverture Rives vergé blanc naturel 320 g.
Tirage à 40 exemplaires numérotés, nom du souscripteur imprimé.
Augmenté d'un 161bibliophile sur encart de 6 p., sur papier vergé cream, comprenant le front. en 2 états, couleur et noir, 2 photos et 1 dessin inédit du bibliophile, ill. couleur. 





Substantial Gutenberg Bible Fragment for Sale

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Leaf from the Gutenberg Bible’s Book of Joshua, courtesy of Dr. Jörn Günther Rare Books. 


At London’s Frieze Masters art fair next week, the Switzerland-based Dr. Jörn Günther Rare Books will offer for sale the largest Gutenberg Bible fragment currently known in private hands or available on the market. The 13-leaf, handsomely rubricated fragment is comprised of the complete Book of Joshua and the beginning of Judges from Gutenberg’s famous Latin Bible, printed in the 1450s. The price is €2,000,000 ($2.25 million).  


According to the bookseller, Johann Gutenberg printed only 185 copies of his 42-line Bible, the first major book printed in the West using movable type. Some 48* copies have survived, only 20 of which are complete. Single leaves occasionally appear at auction (selling for $50,000 and up), and earlier this year, Sotheby’s New York sold an eight-page fragment deaccessioned from New York’s Jewish Theological Seminary for $970,000. A complete copy of the Gutenberg Bible, however, has not been seen at auction since 1978.  


In a press release, Dr. Jörn Günther Rare Books described the fragment’s provenance: “The present remarkable fragment comprising 13 leaves originates from the Bible of Mannheim Court Library, which was incorporated into the Bavarian Court Library in Munich, c. 1800 and was then sold as an incomplete duplicate. Since 1832 it was in the hands of Robert Curzon, 14th Baron Zouche (1810-1873), in whose family it remained for three generations. In the 1920s it was dispersed it in single books and leaves. Our Book of Joshua comes from the collection of the great bibliophile Otto Schäfer (Schweinfurt), who bought it in 1965 from H. P. Kraus (New York).”

*Some sources say 49. 




La Bibliothèque Bigot

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La bibliothèque de la famille Bigot, normande et originaire du Perche, fut célèbre dans toute l’Europe savante du xviiesiècle.





Petit-fils d’Étienne Bigot, orfèvre à Rouen [Seine-Maritime] et seigneur de Fontaine, près de Brézolles [Eure-et-Loir], Jean Bigot, fils du lieutenant-général du bailli de Rouen, naquit dans cette ville le 18 mars 1588.
Il épousa, à Rouen, le 20 octobre 1613, Barbe Groulart, fille de Claude Groulart, qui avait été premier président du Parlement de Rouen de 1585 à 1607, et l’un des plus doctes philologues de son temps. Elle lui donneradix-neuf enfants.
En 1621, il acheta la terre de Sommesnil [Seine-Maritime]à Henri Groulart, son beau-frère, et fit abattre l’ancien château. 



Mais, de son projet gigantesque de reconstruction, il n’a été exécuté que les communs (remise, écurie, maisons de garde, de concierge et de domestiques) dans le « style Médicis » et les deux portes de l’entrée, qui semblent deux vrais arcs de triomphe.
Il finit par devenir doyen de la Cour des Aides de Normandie.

Dans son hôtel de la rue du Moulinet [détruit en 1840 lors du percement de la rue Alain Blanchard], Jean Bigot forma une bibliothèque :

 « composee de plus de 6000. volumes, entre lesquels il y a plus de 500. manuscrits tres-bons & bien rares, lesquels il communique facilement à ceux qui en ont besoin pour le public, en quoy il sera à iamais louable. » [sic]
(Louis Jacob. Traicté des plus belles bibliotheques publiques et particulieres, qui ont esté, & qui sont à present dans le monde. Paris, Rolet le Duc, 1644, p. 681).

Il se procura des manuscrits dans les bibliothèques de quelques amateurs normands et, surtout, dans les bibliothèques des abbayes de La Trinité de Fécamp [Seine-Maritime], Notre-Dame du Bec-Hellouin [Eure], de Conches-en-Ouche [Eure], du Mont-Saint-Michel [Manche], de Saint-Étienne de Caen [Calvados], de Saint-Évroult [Orne], de Saint-Taurin d’Évreux [Eure], de Saint-Wandrille [Saint-Wandrille-Rançon, Seine-Maritime], du Valasse [Gruchet-le-Valasse, Seine-Maritime], et de Valmont [Seine-Maritime] ; dans les bibliothèques des prieurés de Notre-Dame de Gournay-sur-Marne [Seine-Saint-Denis] et de Bonne-Nouvelle de Rouen ; dans les bibliothèques de la cathédrale d’Évreux [Eure] et des églises de Bayeux [Calvados], de Coutances [Manche], d’Écouis [Eure], d’Évreux, de Lisieux [Calvados], de Rouen, de Sées [Orne].  




Il fit graver un ex-libris portant ses armes, « D’argent, au chevron de sable, chargé au sommet d’un croissant d’argent, accompagné de trois roses de gueules », dont quatre modèles furent adaptés aux formats des livres : 150 x 90 mm. et 55 x 50 mm., avec son nom « Iohannes Bigot » ; 93 x 79 mm. et 60 x 45 mm., sans son nom.

Il fut en particulier en relation avec l’historiographe André du Chesne (1584-1640), le Père Frédéric Flouet (1584-1662) et le généalogiste Pierre d’Hozier (1592-1660).



Il mourut à Rouen, le 15 avril 1645, et fut inhumé dans le chœur de l’église Saint-Laurent [aujourd’hui Musée Le Secq des Tournelles, rue Jacques Villon]. 



Selon ses volontés, son cœur fut rapporté dans l’église de Sommesnil, bâtie dans les grandes avenues du château dont elle était comme la chapelle, et fut placé sous le lutrin, là où une dalle de marbre noir montrait un cœur en relief, avec cette inscription qui finit par s’ effacer : « Icy repose le cœur de Jean Bigot […] lequel trespassa […] 1645. Priez Dieu pour luy. »

Son fils Émery Bigot, dit « Louis-Émeric », conseiller au Parlement de Rouen, était né à Rouen le 23 octobre 1626.

« L’amour qu’il avoit pour les sciences, fit qu’il s’éloigna de toutes sortes d’emplois pour se consacrer tout entier à l’étude dans la bibliothèque qu’il avoit euë de son père, qu’il augmenta considérablement. Il y tenoit toutes les semaines [le jeudi] des conférences, & se rendoit utile à tous les Sçavans de l’Europe, soit par ses lumières & ses avis, soit par les services qu’il s’empressoit de leur rendre. » [sic]
(Louis Moréri. Le Grand Dictionnaire historique(Bâle, Jean Brandmuller, 1731, t. II, p. 254)

Il visita les grands dépôts littéraires de la France, de la Hollande (1657), de l’Allemagne (1657-1658), de l’Italie (1659),  et de l’Angleterre. Il y étudia particulièrement les manuscrits grecs. 




Il découvrit, dans la Bibliothèque du Grand Duc, à Florence, le texte grec de la vie de saint Chrysostome (347-407) attribué à l’évêque Pallade, et le publia avec cinq autres pièces grecques anciennes, qui n’avaient point encore vu le jour, le tout accompagné de la version latine d’Ambroise le Camaldule (1386-1439) : De vita S. Johannis Chrysostomi dialogus (Paris, Veuve Edme Martin, 1680, in-4). 
Il fixa aussi son attention sur les manuscrits des abbayes normandes, à Évreux, à La Vieille-Lyre [Eure] et au Bec, en 1665.





Il posséda quatre modèles d’un ex-libris portant ses armes, « D’argent, au chevron de sable, accompagné de trois roses de gueules », avec son nom « L. E. Bigot » : 74 x 70 mm., 80 x 74 mm., 53 x 50 mm., 49 x 42 mm. Ils sont signés d’un monogramme formé d’un B et d’un D enlacés.



Émery Bigot avait aussi un fer à dorer.

Il comptait parmi ses amis Gilles Ménage (1613-1692), chez qui il logeait à chaque fois qu’il allait à Paris, Nicolas Heinsius (1620-1681), Antoine Vyon d’Hérouval (1606-1689), Jacques Basnage (1653-1723), Jean-Baptiste Cotelier (1629-1686), Jean Chapelain (1595-1674), Charles de Sainte-Maure (1610-1690), Richard Simon (1638-1712), Étienne Baluze (1630-1718), Jean Mabillon (1632-1707), Charles du Cange (1610-1688).

« Emericus Bigotiusétoit de l’Assemblée que M. Dupuy, Garde de la Bibliotheque du Roy tenoit tous les jours chez lui avec Messieurs Grotius, Boüilleau, Blondel, de Launoy, Guiet, Ménage, Thoinart & plusieurs autres. » [sic]
(Vigneul-Marville. Mélanges d’histoire et de littérature. Paris, Claude Prudhomme, 1713, t. III, p. 257-258)

En 1682, après la mort de son frère Nicolas, il voulut empêcher la dispersion de sa bibliothèque : par testament, il ordonna que le prix de ses meubles fût employé à l’acquisition d’un fonds, dont le revenu joint à une partie de ses acquêts, servirait à acheter chaque année de nouveaux livres.

Il mourut d’apoplexie à Rouen, le 19 décembre 1689, célibataire, et fut inhumé le lendemain dans le chœur de l’église Saint-Laurent, « à main gauche au pied du balustre du Sanctuaire devant la Chapelle de M. le Président Bigot. » (De Moléon. Voyages liturgiques de France. Paris, Florentin Delaulne, 1718, p. 417).

« On trouve dans la Bibliotéque de M. Bigot, tous les anciens Auteurs Grecs & Latins trés-bien conditionnez, quantité de petits Livres rares sur des matiéres singuliéres, & des piéces fugitives qu’on auroit peine à rencontrer ailleurs. Au reste cette Bibliotéque n’est pas complette. Il y manque bien des suites ; & c’est sans doute ce qui a empêché M. Bigot d’en faire le Catalogue, comme on l’en avoit prié.
Ses amis depuis sa mort, qui fut subite, avoient promis de donner au Public ses Lettres, & celles des Savans avec qui il avoit commerce ; mais on a reconnu quelles n’en valoient pas la peine. On ne sait point ce qu’est devenu le Catalogue qu’il avoit dressé de tous les Auteurs Grecs. Ce qu’il a laissé de bon, & qui mériteroit d’être recuëilli, ce sont les Notes savantes qu’il a écrites de sa main sur des papiers volans, & dans les marges du Tresor Grec d’Henry Estienne, de Plutarque & de quelques autres. » [sic]
(Vigneul-Marville. Mélanges d’histoire et de littérature. Paris, Claude Prudhomme, 1713, t. I, p. 206)
        
La bibliothèque, estimée à plus de 40.000 livres, fut confiée à son cousin issu de germain, Robert Bigot (1633-1692), seigneur de Montville [Seine-Maritime], conseiller au Parlement de Paris. 





Celui-ci fit graver, pour cette bibliothèque, un ex-libris [80 x 67 mm.], à ses armes et portant son nom « Ro. Bigot ».

Quelques années après sa mort, la bibliothèque fut achetée par trois libraires de Paris, installés rue Saint-Jacques [Ve] : Jean Boudot (1651-1754), Charles Osmont (1668-1729) et Gabriel Martin (1679-1761).    
Sur leurs instructions, Prosper Marchand (1678-1756) en rédigea le catalogue. Ce fut son premier catalogue de vente. Il en reconnaît lui-même la paternité en 1709, dans son Catalogus librorum bibliothecae domini Joachimi Faultrier, mais y renie le système bibliographique qu’il avait employé, perdant ainsi toute possibilité de partage de paternité du système bibliographique dit « des libraires de Paris », auquel Martin demeurera toujours fidèle.



La vente de la bibliothèque de Jean [II], Nicolas et Louis-Émeric Bigot eut lieu à partir du 1er juillet 1706, au Collège de Maître Gervais, rue du Foin, à l’angle de la rue de Boutebrie [Ve] : 


Bibliotheca Bigotiana. Seu catalogus librorum, quos (dum viverent) summâ curâ & industriâ, ingentique sumptu congessêre Viri Clarissimi DD. uterque Joannes, Nicolaus, & Lud. Emericus Bigotii, Domini de Sommesnil & de Cleuville, alter Prætor, alii Senatores Rothomagenses (Paris, Jean Boudot, Charles Osmont et Gabriel Martin, 1706, in-12, [1]-[1 bl.]-[4]-[2]-72-[1]-[1 bl.]-150 [chiffrées 73-220]-[1]-[1 bl.]-248-61-[1]-31-[1]-31-[1 bl.] p., 2.954 [i.e. 2.972] + 4.345 [i.e. 4.363] + 8.147 [i.e. 8.025] + 597 [i.e. 609] + 450 [i.e. 478] lots).



Catalogue de 16.447 lots, avec nombreuses erreurs de pagination et de numérotation [manquent nos 6.375 à 6.513, 3e partie, p. 248], 92 nos doublés [*] et 1 n° triplé [n° 905 **].
Divisé en 5 parties, par formats [I (in-fol.), II (in-4), III (in-8, in-12, etc.), IV (Appendix, seu Libri in digerendo Catalogo prætermissi), V (Catalogus codicum manuscriptorum)], et, au sein de chaque format, en cinq classes : théologie, droit, philosophie, belles-lettres et histoire.

Gabriel Martin, auteur de la « Préface », s’attarde sur l’ordre observé pour la vente : les livres seront vendus par tranches, mais « à rebours » des numéros du catalogue, à la fois pour chaque classe et pour chaque format. Il donne comme exemple les lots mis en vente le premier jour :

« Historici [Livres d’histoire]   in8. à Num. 8147. ad 8100. exclusivò.
                                                      [du Num. 8147 au 8100 non inclus]
                                                  in 4. à Num. 4345. ad 4321.
                                                  in fol.à Num. 2954. ad 2950. »

Il en va de même pour les portions des autres classes mises en vente jour après jour, jusqu’à l’épuisement des numéros. Le libraire faisait afficher chaque jour les numéros des lots mis en vente, pour éviter aux acheteurs de manquer un exemplaire. Cet ordre de vente comporte quelques exceptions : les manuscrits, les exemplaires annotés et les éditions bibliophiles, qui seront vendus à part.
Les libraires insérèrent dans ce catalogue beaucoup de livres de la famille De Mesmes, qui n’avaient jamais appartenu aux Bigot : des manuscrits [nos 9-35-67-97-98-102-131-131*-162-163-194-195-196-201-313-314-358*] et la collection des Alde sur vélin formée par Grolier [Partie II : n°4.015 et Partie III : nos 5.136-5.314-5.335-5.389-5.395-5.398-5.399-5.956]. Cette dernière a été déreliée, de même que les armes furent enlevées des plats des reliures, pour effacer la trace de leur provenance :

« Cette Précaution fut néanmoins fort inutile ; car, l’Empreinte de ces Armes paroissoit encore assez sur le Carton de quelques-uns de ces Livres, pour découvrir ce vain Mistere : & tout Paris se mocqua de cette mauvaise Finesse. Un des principaux Ornemens de cette belle Bibliotheque étoit un magnifique Recueil d’Auteurs Classiques, tous d’Edition d’Alde Manuce, la plûpart imprimez sur Velin, ornez de très belles Miniatures & Lettres peintes, & enrichis de cette Reliure si révérée des Savans de France à cause de l’Inscription Joannis Grollierii & Amicorum. Malheureusement, cela tomba entre les Mains d’un Gredin de Notaire, qui n’achetoit des Livres que pour en tapisser un Cabinet, & qui, absolument incapable de connoitre le Mérite de ceux-là, les fit impitoïablement dépouiller de ces Vêtemens précieux & respectables, pour les revêtir de Reliures modernes plus brillantes à son Gré : Attentat, véritablement digne de l’Indignation des Honnêtes-Gens, & qui méritoit incomparablement mieux la Berne ou les Etrivieres, que celui de ce Vieillard du Boccalin qui s’amusoit à lire des Chansons & des Madrigaux avec des Lunettes. »
([Prosper Marchand]. Histoire de l’origine et des premiers progrès de l’imprimerie. La Haye, Veuve Le Vier et Pierre Paupie, 1740, p. 96)

Malheureusement, dans le catalogue Bigot, les volumes en maroquin dignes de remarque ne sont indiqués que par les lettres « mq ».     

Les manuscrits et un grand nombre de livres imprimés furent acquis par l’abbé de Louvois, pour la Bibliothèque du Roi. 


6.750 $ (Jeremy Norman & Co)




Une méthode rigoureuse pour traiter de la bibliophilie et de son histoire.

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Une Préface de Yann Sordet, directeur de la Bibliothèque Mazarine.


Des textes inédits, avec retour obligatoire aux sources, archives et monuments.



160 illustrations, dont de nombreuses inédites.





Une présentation inédite du résultat des ventes publiques des bibliothèques.




160 biographies, inédites par leur précision documentaire.


Pour les 40 souscripteurs : un supplément inédit, illustré en couleur, au nom imprimé du souscripteur.



Tirage limité.









Amédée Rigaud (1819-1874) identifié

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Fils de Gaspard Rigaud et de Mélanie-Geneviève Musnier, mariés depuis 1818, Jacques-Amédée Rigaud est né à Paris, le 5 mars 1819. En 1846, il épousa Marie-Léonie Moisant et succéda à son oncle, agent de change. Il se démit de sa charge en 1866, peu de temps après la mort de son père.

Il commença à se créer une bibliothèque en 1852.

« A cette époque, on trouvait encore des occasions : il sut en profiter et s’enrichir de beaux et bons ouvrages sur mille sujets divers ; des livres de choix et des livres utiles. Car Rigaud n’était pas seulement un amateur, un curieux, il fut un lecteur assidu, acharné ; ses livres, il les lisait, il les relisait sans cesse. Il était parvenu, grâce à leur fréquentation, à connaître à fond l’histoire et la littérature des trois derniers siècles. Lorsque la mort vint le surprendre, il préparait un catalogue raisonné de sa bibliothèque, qu’il nous a été permis de voir, et qui est un modèle d’érudition  critique et de science bibliographique. »
(P. L. Jacob, bibliophile. In Catalogue […] de feu Amédée Rigaud. Paris, A. Aubry, 1874, p. XV)



Il plaça son ex-libris circulaire sur le contreplat supérieur de tous ses ouvrages : sur papier noir, avec, en lettres dorées, l’initiale « R » entourée de la devise de l’imprimeur lyonnais Benoit Rigaud († 1597), « BONA FIDE SINE FRAVDE » [De bonne foi sans dommage].



Certains volumes portent  en outre le monogramme « AR » sur les plats, poussé en or ou à froid.

En 1869, Amédée Rigaud fut reçu membre de la Société de l’Histoire de France.
Il mourut brutalement en son domicile parisien, 12 rue Fortin [VIIIe], le 28 janvier 1874.

La première partie de sa bibliothèque fut vendue à l’Hôtel Drouot, du 28 avril au 6 mai 1874, en 8 vacations : Catalogue des livres composant la bibliothèque de feu M. Amédée Rigaud agent de change honoraire, bibliophile (Paris, Auguste Aubry, 1874, in-8, XIX-[1 bl.]-188 p., 1.489 lots).  

« La bibliothèque de feu Amédée Rigaud, qui va, comme tant d’autres, comme les plus belles et les plus précieuses, tomber et se dissiper sous le terrible marteau du commissaire-priseur, avait été formée ou commencée depuis plus de vingt ans, et elle représente cependant le goût des livres actuels, le dernier goût, le bon goût de la bibliophilie. Ce goût-là, Amédée Rigaud l’avait ressenti et pressenti, quinze ou vingt ans avant les bibliophiles ou bibliomanes (l’un et l’autre se disent en très-bonne part) de l’an de grâce 1874 ; goût délicat, raffiné, élégant, qui ne sent pas le moins du monde sa République.
C’est le goût des belles et charmantes éditions françaises du dix-huitième siècle, avec leurs estampes magistrales d’après Coypel, Cochin, de Sève, le Barbier, etc., leurs intéressantes suites de figures d’après Gravelot, Boucher, Moreau, Marillier, Monnet, etc. ; leurs exquises vignettes d’après Eisen, etc. ; avec leurs superbes portraits gravés par Fessard, Ficquet, Savard, Grateloup, Odieuvre, etc. Peut-on comprendre aujourd’hui que, pendant trois quarts de siècle au moins, ces merveilles du dessin, de la gravure, de la typographie, aient été négligées, dédaignées, abandonnées ? […]
Il y a vingt ans que notre regretté Amédée Rigaud avait ouvert à ces pauvres déshérités l’asile de ses armoires d’acajou ; il y a vingt ans qu’il se préoccupait de choisir et de faire soigneusement relier de bons exemplaires de tous ces livres, aujourd’hui si recherchés, et qui le seront encore davantage. […]
La bibliothèque de feu Amédée Rigaud est donc, avant tout, une petite, une gracieuse bibliothèque du dix-huitième siècle. On peut donc appliquer au Catalogue de cette bibliothèque le titre que le libraire Mérigot l’aîné donnait, en 1782, au Catalogue anonyme de la bibliothèque d’un aimable et intelligent financier, nommé Desbrière : Catalogue de livres singuliers, facétieux, choisis et amusants. On ne trouve pas, en effet, dans la bibliothèque d’Amédée Rigaud, beaucoup d’ouvrages du genre ennuyeux, de ce genre redouté, qui a produit tant et tant de volumes remarquables, qu’on respecte et qu’on ne touche jamais. Dans cette bibliothèque, la Théologie n’offre que quarante-huit numéros, et encore ce ne sont que de beaux livres d’heures manuscrits ou imprimés, des volumes en vieux maroquin aux armes, des raretés ou plutôt des singularités. La Jurisprudence n’a que huit numéros, dont la Charte constitutionnelle avec les figures de Monnet. La classe des Sciences et arts est beaucoup plus riche, et les livres, les grands livres à figures, n’y font pas défaut. Mais la véritable richesse de la bibliothèque est dans la classe des Belles-lettres, et c’est bien là le dix-huitième siècle : poésies, romans, contes, théâtre, facéties, polygraphes. Puis, surtout et partout, des estampes et des vignettes du plus beau choix. […]
Les ouvrages que Amédée Rigaud a réunis de préférence ne sont pas encore les plus rares, mais ils sont déjà les plus estimés et les plus recherchés. Leur prix augmente tous les jours, et l’on ne sait pas où s’arrêtera cette hausse qui n’a rien de factice, car ce ne sont pas les libraires qui l’ont faite ; ce sont les amateurs qui se disputent entre eux les beaux livres à figures, que la librairie ancienne et moderne a trop longtemps laissés dans l’oubli. Amédée Rigaud, comme je l’ai déjà dit, connaissait bien ses livres ; il les avait tous lus, et, s’il eût vécu plus longtemps, il n’aurait pas manqué de les relire encore. Les livres sont des amis ; l’affection qu’on a pour eux se mesure au plaisir qu’on prend à les relire. Amédée Rigaud a si bien lu les siens, qu’il en a fait un Catalogue raisonné, très-étudié, très-détaillé, qui eût mérité peut-être d’être publié, si les bibliophiles savaient se borner dans les catalogues qu’ils font de leurs livres. [sic]
(Ibid., p. V-XIV)

Théologie [48 lots = 3,2 %], Jurisprudence [8 lots = 0,5 %], Sciences et Arts [172 lots = 11,6 %], Belles-Lettres [871 lots = 58,5 %], Histoire [390 lots = 26,2 %].

Drouot, 18 mars 2010 : 2.900 €

120. Ouvrage de Pénélope ; ou Machiavel en médecine. Par Aletheius Demetrius (La Mettrie). Berlin, 1748, 3 vol. in-12, mar. r., fil. tr. dor. (Rel. anc.). Édition originale, bien complète des cartons signalés par Stoddard.



Londres, 14 mai 2013 : 2.500 £
Antiquariat In Libris, Vienne (Autriche), 2015 : 12.500 €

157. La Vénerie de Jacques du Fouilloux, seigneur dudit lieu, gentil-homme du pays de Gastine en Poictou. Paris, en la boutique de L’Angelier, chez Claude Cramoisy, 1624, in-4, mar. noir à comp. semé de lions, doublé de mar. r. à large dent. (monogramme au milieu), gardes en soie cerise. (57 fig. sur bois). Rel. par Cuyls. Timbre humide des princes de Öttingen-Wallerstein sur la page de titre.    

Rouen, 16 décembre 2010 : 300 €
Librairie Dechaud, 2015 : 1.500 €

240. Les Iliades d’Homère, prince des poëtes, traduict de grec en vers françoys, par Hugues Salel, abbé de Saint-Chéron. L’augmentation outre les précédentes impressions, l’umbre dudict Salel, par Olivier de Magny. [… ] Autres poésies par P. de Ronsard, gentil-homme. Paris, Claude Gautier, 1571. [À la suite :] Premier et second livre de l’Odissée d’Homère. Par Jacques Peletier du Mans. Paris, Claude Gautier, 1570. In-8, v. viol., fil., tr. dor. (Purgold).

Drouot, 15 mars 2007

739. Splendeurs et misères des courtisanes, par M. de Balzac. Paris, L. de Potter, 1845, 3 vol. in-8, cart. n. rog. Édition originale de la seconde partie.

Paris, 21 mars 2012 : 1.500 €

1.015. Lettres de Marie Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné, à madame la comtesse de Grignan, sa fille. S. l., s. n., 1726, 2 vol. in-12, mar. bleu, tr. dor. Portraits ajoutés de Mme de Sévigné et de Mme de Grignan. Seconde édition originale, dite « de Rouen ». Exemplaire réglé. Complet des feuillets d’errata.

Morel de Westgaver : 100 €

1.262. Mémoires de Madame la marquise de Pompadour, […]. Écrits par elle-même, et publiés par R. P. Paris, Ve Lepetit, 1808, 5 vol. in-12, demi-rel. mar. vert, 2 portraits. 

Librairie Bertran, 2015 : 1.200 €

1.369. L’Histoire de Chelidonius Tigurinus sur l’institution des princes chrestiens, & origine des royaumes, traduite de Latin en François, par Pierre Boistuau, surnommé Launay, natif de Bretaigne. Paris, Vincent Norment et Jeanne Bruneau, 1564, pet. in-8, mar. br., tr. dor., monogramme.

Paris, 28 mai 2004 : 2.800 €

1.401. Histoire de Charles VII roy de France, par Jean Chartier, sous-chantre de Saint-Denys, Jacques Le Bouvier, dit Berry, roy d’armes, Mathieu de Coucy, et autres autheurs du temps. […], par Denys Godefroy. Paris, Imprimerie royale, 1661, in-fol., mar. bleu du Levant, tr. dor., semé de fleurs de lis d’or sur le dos et les plats. (Rel. mod.).


La vente de la seconde partie, beaucoup moins importante, eut lieu les vendredi 5 et samedi 6 juin 1874 : Catalogue des livres anciens et modernes composant la seconde partie de la bibliothèque de feu M. Amédée Rigaud (Paris, J.-B. Dumoulin, 1874, in-12, 37 p.).

Il est né !

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Chez L'Hexaèdre, éditeur

http://www.hexaedre.fr/




Avec l'éditeur, Remy Bellenger, 5 novembre 2015







In-8, 640 p., frontispice et 161 illustrations en noir



















Et un cahier en couleur, nominatif, pour les exemplaires de tête 




LIVRE DU MOIS - BOOK OF THE MONTH

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Edition originale de Les Gardiens de Bibliopolis
de Jean-Paul Fontaine, 
un des 400 exemplaires numérotés.



First edition of Jean-Paul Fontaine's
The Guards of Bibliopolis,
one of 400 numbered copies.

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L'Hexaèdre 
10, rue Joseph de Maistre
75018 Paris
France
tél. 01 42 64 08 64
http://www.hexaedre.fr/

INVITATION : BIBLIOTHEQUE MUNICIPALE, REIMS, 24 NOVEMBRE 2015, 18 H. 30

Un catalogue exemplaire

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Bonne Année 2015 !


CADEAUX NOËL 2015

Basbanes Collection Acquired by Cushing Library at Texas A&M

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Image Courtesy of Nick Basbanes.


We’re happy to share some good news: the Cushing Memorial Library at Texas A&M University has acquired the archives of author, literary critic, and longtimeFB&C columnist Nicholas Basbanes, as well as a significant portion of his personal library. In a statement released yesterday, Dr. Francesca Marini, director of Cushing Memorial Library & Archives, said, “We are extremely honored to become the repository for Mr. Basbanes’ collection. Throughout the years, his passion for book culture and his advocacy have been very important to institutions that house rare books and special collections.” Pictured above are Kevin O’Sullivan, curator of rare books at the Cushing Library, and Nick Basbanes as they cleared the shelves and filled 345 boxes just before Thanksgiving.  


In addition to the research materials related to the writing of his own nine books, the acquisition also counts approximately 800 books inscribed to Basbanes over the course of his career--by the likes of Annie Dillard, John Updike, Joseph Heller, Margaret Atwood, etc. Before focusing on book writing, Basbanes was the book review editor for the Worcester Sunday Telegram and a nationally syndicated literary columnist. There are also a number of literary “firsts” collections, including that of Tennessee Williams, James Agee, William Styron, Toni Morrison, and E. L. Doctorow. 

Basbanes has had a longstanding relationship with Texas A&M University Libraries, most recently serving as the guest lecturer for the opening of the Cushing’s Hand to Hand exhibition in February. He wrote about A&M as a “major new player in the world of special collections” in FB&C back in 2009, and he plans to devote his spring 2016 column to the experience of documenting and packing his collections.

                                                                                      BY REBECCA REGO BARRY ON DECEMBER 8, 2015 



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Les Catalogues du comte Libri

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L'affaire Libri « est demeurée troublante, malgré le temps écoulé, car elle a dépassé les limites d'une simple affaire judiciaire. Elle a divisé les partis, passionné le public lettré du temps, fait fuir Libri en Angleterre … et conduit Mérimée en prison. […] S'il est innocent, pourquoi fuir ? car il fuit. S'il est coupable, comment des hommes tels que Mérimée, Panizzi, Jubinal, F. Buloz, ont-ils été si longtemps ses dupes, l'ont-ils soutenu et défendu avec tant de courage et de persévérance ? » (Marie-Louise Pailleron. « François Buloz et ses amis » In Revue des deux mondes, 15 septembre 1918, p. 306-308)

Guglielmo Libri. Lithographie Alexis-Nicolas Noël. Imprimerie Lemercier.
Guglielmo Libri est né à Florence [Italie], le 2 janvier 1803, de Giorgio Libri (1781-1836), comte de Bagnano, et de Rosa Del Rosso (1783-1849).

Son père, né à Florence le 6 octobre 1781, s'était montré un des plus chauds partisans des Français à leur arrivée en Italie. Il leva deux régiments pour eux, à ses frais, se battit dans leurs rangs et commanda même avec distinction, de 1799 à 1801. Mais à la paix, il fut obligé de quitter l'Italie, où sa conduite l'avait rendu suspect aux autorités autrichiennes, et se retira en France. Exposé à des poursuites pour escroquerie, il fut acquitté à Toulouse en 1802. Marié en 1801, mais fondé à se plaindre de son épouse, il provoqua un divorce en 1807. Condamné à dix ans de travaux forcés, pour faux en effets de commerce, à Lyon en 1816, il parvint à se soustraire à l'exécution de sa peine, mais fut condamné à Riom en 1817, aux travaux forcés à perpétuité, pour faux en récidive. Sa peine fut commuée en un emprisonnement perpétuel, puis, en 1825, en un bannissement perpétuel. Il passa alors à Bruxelles [Belgique], où il devint l'agent du roi de Hollande. Il défendit dans Le National, qui a paru du 16 mai 1829 au 26 août 1830,la politique de Guillaume Ier, et par là s'attira l'antipathie la plus prononcée de la part des Belges. 

La maison de Libri Bagnano  dans la nuit du 25 au 26 août 1830
(Louis Hymans. Bruxelles à travers les âges. Bruxelles, Bruylant-Christophe et Cie, 1884, t. II, p. 296)
Le 25 août 1830, au soir, l'insurrection belge éclata. Son premier acte fut d'envahir les bureaux du National, rue Fossé-aux-Loups, et de là se porter chez lui, rue de la Madeleine, où tout fut pillé. Il se retira à Amsterdam [Hollande], où le roi se montra généreux avec lui, jusqu'à sa mort, arrivée le 12 janvier 1836.

Élevé par sa mère, Guglielmo Libri entra en 1816 à l'Université de Pise pour étudier le droit, puis les mathématiques. Il fut remarqué après avoir publié, à l'âge de 17 ans, Memoria di Guglielmo Libri sopra la teoria dei numeri [Mémoire sur le théorie des nombres] (Firenze, Leonardo Ciardetti, e figlio, 1820). En 1821, il devint membre de l'Accademia dei Georgofili [Académie de Georgofili], à Florence, académie des sciences agricoles, logée alors dans la Bibliothèque Magliabechiana et dont le siège est aujourd'hui dans la Torre dei Pulci. Il fut nommé en 1823 professeur de physique mathématique à l'Université de Pise. En 1824, devenu membre de l'Académie des sciences de Turin, il fut particulièrement bien accueilli à Paris par les membres de l'Académie des sciences, conduits par leur président, l'astronome et physicien François Arago (1786-1853). À son retour, en 1825, il fut nommé directeur de la bibliothèque de l'Académie de Georgofili ; il aurait démissionné l'année suivante, pour éviter un scandale, quand on découvrit la disparition de 300 volumes. La plupart de ses travaux furent publiés dans ses Mémoires de mathématique et de physique (Pise, Prosperi, 1827). Après un séjour à Milan en 1829, puis à Turin en 1830, il fut contraint de quitter Florence, pour des raisons politiques. Avant de se réfugier à Paris, il rencontra le patriote italien Giuseppe Mazzini (1805-1872), exilé à Marseille.

Soutenu par Arago, qui était devenu député, Guglielmo Libri obtint la naturalisation française le 19 février 1833 :

« N° 3495. ˗ Ordonnance du Roi qui accorde des Lettres de déclaration de naturalité au sieur Guillaume-Brutus-Icile-Timoléon comte de Libri-Carucci-Dalla-Sommaia, né le 2 janvier 1803 à Florence, ancien département de l'Arno, propriétaire, membre des académies royales des sciences de Berlin, de Turin, correspondant de l'académie des sciences de France, et demeurant à Paris. » (Bulletin des lois du royaume de France. Paris, Imprimerie royale, février 1834, IXe série, IIe partie, IIesection, t. IV, n° 65, p. 118)

Guillaume Libri fut élu, le 18 mars 1833, membre de l'Académie des sciences. L'année suivante, il fut nommé professeur adjoint à la Faculté des sciences, installée à la Sorbonne. Devenu une des sommités scientifiques contemporaines, il fut fait chevalier dans l'Ordre de la Légion d'honneur en 1838.
On lui doit alors une remarquable Histoire des sciences mathématiques en Italie(Paris, Jules Renouard et Cie, 1838-1841, 4 vol. in-8). La première édition du premier volume (Paris, Paulin, 1835) avait été consumée dans l'incendie du 14 rue du Pot-de-Fer [Ve], le 12 décembre 1835, et avait été entièrement refondue. Rédacteur à la Revue des deux mondes et au Journal des débats depuis 1832, il collabora également au Journal des savants,à partir de 1838,et à la Biographie universelle ancienne et moderne de Michaud, en 1843.

Libri était « bibliophile, bibliographe, et surtout bibliopole » [J.-Ch. Brunet. Manuel du libraire et de l'amateur de livres. Paris, Firmin Didot frères, fils et Cie, 1862, t. III, col. 1.059].
Il avait acheté son premier livre à l'âge de 12 ans. Dès 1837, après la mort de Van Praet, et de nouveau en 1839, il tenta, en vain, de se faire attacher à la Bibliothèque royale. Mais, devenu le rival d'Arago à l'Académie des sciences, Libri avait trouvé la protection du ministre des Affaires étrangères François Guizot (1787-1874) et fut nommé, le 2 septembre 1841, membre et secrétaire d'une commission chargée d'assurer les travaux relatifs à la confection du Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques des départements. C'est à ce titre qu'il visita de nombreuses bibliothèques publiques. Profitant de l'abandon de certaines collections et des négligences de quelques conservateurs, il usa de sa position pour piller dès 1842 les dépôts les plus riches de Paris - Bibliothèque nationale, Bibliothèque Mazarine, Bibliothèque de l'Arsenal, Bibliothèque de l'Observatoire, Bibliothèque de l'Institut -, et de la province - bibliothèques municipales de Tours, Lyon, Orléans, Troyes, Dijon, Grenoble, Albi, Poitiers, Carpentras, Montpellier, bibliothèque du séminaire d'Autun.
Selon le degré d'avancement des catalogues, il choisissait de voler des manuscrits entiers, qu'il remplaçait parfois dans les rayons par des volumes de peu d'intérêt, non cotés, ou seulement un certain nombre de feuillets ou de cahiers, choisis de façon à former des volumes apparemment complets. Avec la complicité de certains libraires et relieurs, dont Hippolyte Duru (1803-1884), il faisait gratter les estampilles, quand elles existaient, et défigurait les manuscrits en les faisant relier à l'italienne [planchettes de bois réunies par un dos de cuir] et en leur ajoutant une fausse mention de provenance, dans le but de faire croire qu'ils avaient jadis appartenu à des institutions de son pays natal.
En 1843, il succéda à Sylvestre-François Lacroix (1765-1843), professeur de mathématiques au Collège de France. Le 6 juin 1846, après avoir rédigé les catalogues des manuscrits des bibliothèques de la ville et de la Faculté de médecine de Montpellier et celui des manuscrits d'Albi, Libri se démit de ses fonctions de membre et de secrétaire de la commission, et cessa entièrement de participer à ses travaux.

De 1835 à 1846, Libri rédigea quinze catalogues de ventes, anonymes ou sous pseudonymes, dans lesquels figuraient des pièces vendues aux enchères pour son compte, à la Maison Silvestre, 30 rue des Bons-Enfants.



Catalogue des livres composant la bibliothèque de feu M. A. de Canazar, collection remarquable (Paris, Merlin, 1835, in-8, X-127-[1] p., 1.428 + 28 bis = 1.456 lots de livres, 68 [chiffrés 1.429-1.496] + 1 bis = 69 lots d'autographes). Vente du 9 au 26 décembre 1835. 75 pièces autographes appartenaient à Libri.



Notice de livres rares et curieux, de beaux manuscrits et d'un choix de lettres autographes des plus précieuses, provenant du cabinet de sir Thomas W.... baronet (Paris, Merlin, 1837, in-8, 39-[1bl.] p., 200 + 3 bis = 203 lots de livres, 106 + 1 bis = 107 lots d'autographes, 10 lots de manuscrits). Vente annoncée pour le 27 avril et remise du 18 au 20 mai 1837. 106 lettres autographes appartenaient à Libri.

Catalogue des lettres autographes rares et précieuses provenant du cabinet de feu M. Riffet (Paris, Merlin, 1837, in-8, IV-39 p., 521 lots). Vente du 20 au 24 novembre 1837. En outre, 24 lettres non cataloguées. Toutes les pièces du catalogue, sauf les lettres d'époque moderne, appartenaient à Libri.

Catalogue des livres et des lettres autographes du cabinet d'un officier général étranger (Paris, Merlin, 1837, in-8, 66 p.). Vente du 24 janvier au 2 février 1838. 105 lettres autographes. Les pièces antérieures au XVIIIe siècle appartenaient presque toutes à Libri.




Catalogue d'une belle collection d'autographes provenant du cabinet de M. T. de Saint-Julien (Paris, Merlin, 1838, in-8, 54 p., 399 numéros et 30 numéros de supplément, faisant 1.644 pièces). Vente du 21 au 28 mai 1838. Sauf les autographes modernes, toutes les pièces appartenaient à Libri.

Catalogue d'une belle collection d'autographes (Paris, Charon, 1839, in-8, 78 p., 579 lots). Vente du 7 au 14 février 1839. Une partie de ces autographes provenaient de Libri.

Catalogue d'une belle collection d'autographes provenant du cabinet de M. W. Gottlieb W***(Paris, Merlin, 1839, in-8, 64 p., 334 lots). Vente du 27 février au 2 mars 1839. Àl'exception des pièces modernes, ces autographes appartenaient à Libri.



Catalogue des livres composant la bibliothèque d'un ancien oratorien (Paris, Merlin, 1840, in-8, [2]-80-[2] p., 882 lots). Vente du mercredi 29 janvier au jeudi 6 février 1840, en 8 vacations.


Catalogue des livres et des manuscrits, composant la bibliothèque de feu M. le professeur Bern. Lori (Paris, R. Merlin, 1840, in-8, [4]-115-[1] p., 1.472 [chiffrés 1.482] lots). Vente du mardi 21 avril au jeudi 7 mai 1840, en 14 vacations.

Catalogue analytique des autographes la plupart relatifs à l'histoire de France provenant du cabinet du bibliophile Jacob (Paris, Techener, 1840, in-8, IV-48 p., 244 pièces autographes et 20 non cataloguées). Vente commençant le 25 mai 1840.

« La préface du catalogue de cette vente est signée du bibliophile Jacob et peut servir à donner une idée des petits artifices familiers à ceux qui se trouvent mêlés à ce que M. Lacroix a appelée lui-même la cuisine des ventes d'autographes. On y lit les passages suivants : Les autographes que je possède sont, pour la plupart, remarquables au point de vue historique ; je les avais choisis avec soin, en m'assurant de leur authenticité. J'ai voulu que ce catalogue survécût à la vente de mes autographes, et me consolât ainsi de leur dispersion.Or, les autographes qui appartenaient à M. Lacroix et formaient son cabinet, se composaient de dix-huit lettres à lui adressées ou autres pièces modernes dont la vente lui a rapporté la somme de 78 fr. 20 cent. M. Libri, à qui, par pure obligeance, cela va sans dire, il avait bien voulu servir de prête-nom, se trouvait être ou avoir été le propriétaire de la presque totalité du reste des pièces annoncées sur le catalogue. » [sic]
(Lud. Lalanne et H. Bordier. Dictionnaire de pièces autographes volées aux bibliothèques publiques de la France. Paris, Panckoucke, 1851, p. 45, n° 69)



Catalogue d'une belle collection d'autographes provenant du cabinet de feu M. S***[Simon] (Paris, Merlin, 1841, in-8, 32 p., 177 lots). Vente les 18 et 19 novembre 1841. Ces autographes appartenaient tous à Libri.

Catalogue d'une belle collection de lettres autographes (Paris, Charon, 1843, in-8, 76 p., 536 lots). Vente du 15 au 20 mai 1843. Ces autographes appartenaient en partie à Madame de Dolomieu et à Libri.

Catalogue d'autographes de la collection de M. Van Sloppen (Paris, R. Merlin, 1843, in-8, 66 p., 526 lots, faisant environ 2.300 pièces). Vente du 13 au 17 juin 1843.

Catalogue d'une belle collection de lettres autographes (Paris, Charon, 1845, in-8, 64 p., 434 lots). Vente du 8 au 11 décembre 1845. La plus grande et la plus précieuse partie de ces autographes appartenait à Libri.

Catalogue d'une belle collection de lettres autographes (Paris, Charon, 1846, in-8, XV-71 p., 476 lots). Vente du 16 au 21 avril 1846. La plupart des pièces anciennes appartenaient à Libri.

Dès janvier 1846, Libri avait décidé de vendre clandestinement la collection de manuscrits qu'il s'était constituée, tout en faisant croire à des propositions de don. 

Antonio Panizzi, s. d.
La vente au British Museum, malgré le bon vouloir d'un bibliothécaire, son ami et compatriote Antonio Panizzi (1797-1879), puis à l'Université de Turin, échoua.

Pendant ce temps, le 5 février 1846, le préfet de police fit remettre au procureur du Roi, Félix Boucly (1797-1880), une note qui avait été rédigée sous ses yeux :

« M. L....[sic], qui a la réputation d'un bibliomane peu scrupuleux sur les moyens à employer pour se procurer les manuscrits qui lui conviennent, a vendu à la maison de librairie Painn et Foss, de Londres, pour le prix de 7,000 fr., un psautier manuscrit très curieux, ayant appartenu autrefois à la chartreuse de Grenoble, et qui fut classé dans la bibliothèque de cette ville, où bon nombre d'amateurs l'ont vu. Comment ce manuscrit passa-t-il dans les mains de M. L....? Ce qu'on peut dire, c'est que tout le monde fut surpris de l'en voir possesseur.
Il y a eu des soustractions semblables à Montpellier, de la part de la même personne. »

Cette note accompagnait une note pseudonyme signée « Henri de Baisne », qui était parvenue à la préfecture de police, le 3 décembre précédent, et qui dénonçait au procureur du roi M. Libri, membre de l'Institut, comme étant parvenu à réunir, à l'aide de soustractions commises dans les bibliothèques publiques des villes du midi, notamment à Carpentras, des livres rares, des manuscrits précieux et des lettres autographes, d'une valeur de 3 à 400.000 fr. On ajoutait que, pour écarter tous soupçons, Libri, après avoir gratté les cachets marqués sur ces livres et manuscrits, les avait artificieusement envoyés en Italie, pour les faire revenir habillés à l'italienne et qu'ensuite il les avait vendus en Angleterre. Un seul volume avait été acheté de lui, au prix de 6.000 fr., par le Musée de Londres. Enfin, on lui imputait d'avoir soustrait les lettres de Henri IV à la Bibliothèque de l'Arsenal. Les investigations, dont le résultat fut incomplet et incertain, furent suspendues.

ÀLondres, informé de la vente des manuscrits de Libri par John Holmes, conservateur-adjoint des manuscrits au British Museum, Bertram, quatrième comte d'Ashburnham (1797-1878), envoya à Paris le libraire Thomas Rodd (1796-1849), dit « le Jeune », pour examiner la collection, et finit par se porter acquéreur de 1.923 manuscrits, pour 8.000 £., en prenant l'engagement d'honneur de garder le plus profond secret sur cette acquisition. 

Ashburnham Place. La bibliothèque, avec le portrait d'Elizabeth Ashburnham.
Les manuscrits, emballés dans 16 caisses, arrivèrent à Ashburnham Place le 23 avril 1847.


Un catalogue reproduisant les notes très abrégées que Libri avait rédigées en 1845 pour vendre sa collection sera édité en 1853 : Catalogue of the manuscripts at Ashburnham Place. Part the first, comprising a collection formed by professor Libri (London, Charles Francis Hodgson, s. d., in-4, [1]-[1 bl.]-[238] p., 1.923 numéros).




Deux mois après la vente de ses manuscrits, Libri mit en vente la série des Belles-Lettres de ses imprimés : Catalogue de la bibliothèque de M. L****(Paris, L. C. Silvestre et P. Jannet, 1847, in-8, xlij-[1]-[1 bl.]-496 p., 3.025 + 51 bis + 2 ter = 3.078 lots).
Elle était surtout précieuse pour la littérature italienne, et se composait, pour la plus grande partie, de livres rares et curieux des quinzième et seizième siècles. Il aurait dépensé, pour certains volumes, 1.000 francs de restauration et 150 francs de lavage, outre le prix d'acquisition et les frais de reliure.
La vente, qui eut lieu à la Maison Silvestre, du lundi 28 juin au mercredi 4 août 1847, rapporta 105.751 francs.
On a pu lire alors, dans la Bibliothèque de l'École des chartes (Paris, J. B. Dumoulin, 1846, t. III, 2esérie, p. 535) :

« En comptant au même taux les quatre autres sections du catalogue (théologie, jurisprudence, sciences et arts, histoire), les livres imprimés de M. Libri pourront rapporter environ 550,000 francs, lesquels joints aux 200,000 qu'il a reçus en vendant aux Anglais les manuscrits précieux rassemblés par ses soins pendant ses voyages scientifiques dans nos départements et en Italie, formeront en total un chiffre dont la perspective est tout à fait propre à encourager chez nous le goût des vieux livres. La partie de la bibliothèque du duc de la Vallière, vendue aux enchères en 1783, qui fut la plus précieuse des collections de manuscrits et d'éditions rares qu'un particulier ait jamais possédée, ne produisit qu'une somme de 464,677 livres. Le duc de la Vallière, malgré son opulence, avait mis près de cinquante ans à former sa collection ; en quelques années, M. Libri a été assez heureux pour réunir une bibliothèque d'une valeur beaucoup plus grande. Telle est la splendide hospitalité que donne la France, et les prodigieuses ressources qu'elle peut offrir en peu de temps aux savants étrangers qui viennent lui demander un abri. »

Pendant la vente des Belles-Lettres de ses imprimés, le 13 juillet 1847, une seconde dénonciation, anonyme, portée contre Libri, fut adressée au procureur général près la cour royale, qui la transmit au procureur du Roi : Libri aurait commis des soustractions dans les bibliothèques Mazarine et de l'Arsenal, à Paris, et dans celles de Carpentras, Troyes, Poitiers, Albi et autres villes du midi de la France. On répétait que ces vols étaient connus de tout le monde, mais que personne n'osait les divulguer. Les investigations furent reprises et fournirent des renseignements de quelque gravité.

Le rapport du procureur du Roi, daté du 4 février 1848, fut adressé au garde des sceaux Michel Hébert (1799-1887), quand arriva la révolution des 23 et 24 février. Le rapport fut retrouvé dans les cartons de Guizot, ancien chef du gouvernement, et fut bientôt rendu public. L'affaire Libri éclata au grand jour le 19 mars 1848 à la parution du rapport dans Le Moniteur universel.

Libri s'était enfui à Londres, dès le 28 février, averti en séance de l'Institut par Albert Terrien, rédacteur au journal Le National, qui lui avait écrit un billet portant : « Monsieur, vous ignorez sans doute la découverte qui a été faite du rapport judiciaire concernant votre inspection dans les bibliothèques publiques. Croyez-moi, épargnez à la société nouvelle des réactions qui lui répugnent ; ne venez plus à l'Institut. ». Il se fit suivre de 18 caisses de livres, expédiées par le libraire Hector Bossange (1795-1884) et embarquées au Havre.

Une instruction criminelle fut aussitôt commencée, et l'un de ses premiers actes fut l'apposition des scellés au domicile de Libri, à la Sorbonne. La rapidité de la fuite du contumax ne lui avait pas permis pas de faire enlever les meubles meublants, tableaux, objets d'art et de curiosité, d'une valeur considérable, qui garnissaient son magnifique appartement, et qui furent dès lors mis sous la main de la justice. Mais le reste de la bibliothèque avait été enlevé et caché par des relieurs, des libraires et des amis, rue de Sèvres [VIe] et rue d'Enfer [XIVe], avant d'être récupéré par le juge d'instruction. Celui-ci délégua, le 13 avril 1848, cinq archivistes-paléographes, pour examiner les 30.000 volumes de cette bibliothèque, les autographes et autres documents : Ludovic Lalanne (1815-1898), Félix Bourquelot (1815-1868), Henri Bordier (1817-1888), Louis de Mas Latrie (1815-1897) et Jules Quicherat (1814-1882). Àpartir du 22 juin 1848, cette commission fut réduite aux trois premiers membres.

Au cours de l'instruction, on fut d'abord frappé de l'immense disproportion qui existait entre la richesse de ses collections et ses ressources personnelles. On trouva à son domicile des fers servant à l'imitation des reliures anciennes, des volumes ayant subi ce genre de falsification, les modèles qui avaient été habilement calqués et reproduits, une boîte remplie de caractères d'imprimerie. On reconnut qu'il avait fait monter à l'anglaise des pièces sur feuilles de papier, de manière non seulement à les consolider et à leur donner meilleure apparence, mais encore à les dépayser entièrement et à pouvoir les confondre dans un même lot d'autographes avec d'autres pièces venant de Londres ; que, plus d'une fois, les écritures, se trouvant en tête des premiers feuillets comme à la fin des livres, avaient disparu sous le lavage ; que des estampilles avaient été tantôt grattées, tantôt enlevées au moyen de procédés chimiques.
L'instruction constata, à la Bibliothèque Mazarine et dans les bibliothèques de Troyes, Grenoble, Montpellier et Carpentras, la disparition d'ouvrages rares et précieux, et toujours dans les mêmes circonstances. Partout on reconnut la main d'un visiteur à qui ses relations scientifiques, ses missions officielles avaient assuré une liberté à peu près sans limite.
L'instruction constata également des soustractions d'autographes, dans les bibliothèques de l'Observatoire, de l'Institut, nationale [collections Baluze, Boulliau, Peiresc, Dupuy], de Carpentras et de Montpellier, et dans les Archives de l'Institut. Elle constata enfin que, sur environ 800 manuscrits dont on ne voit aucune trace d'acquisition de la part de Libri, 93 étaient antérieurs au XIIesiècle. On se demanda comment un simple particulier avait pu, avec des ressources fort ordinaires, réunir tant de précieuses raretés qui, depuis longtemps, ne se trouvaient plus que dans les bibliothèques publiques, les ventes publiques offrant peu de manuscrits antérieurs au XIIe siècle.

Libri ne s'est pas présenté devant le juge d'instruction, mais il s'est défendu. De Londres, il s'est fait passer pour une victime de la révolution de 1848, de la calomnie et de la jalousie des professeurs et des élèves de l'École des chartes. Pour sa défense, il publia lui-même, ou fit publier par ses amis, de nombreuses brochures et articles, à la suite de sa Réponse de M. Libri au rapport de M. Boucly, publié dans Le Moniteur universel du 19 mars 1848 (Londres, Schulze et Cie, 1848, xii p.), datée de Londres, le 30 avril 1848.
Il fit travailler le faussaire Théodore Hagué (1823-1891), alors présent à Londres, et continua d'organiser la vente de ses livres :

Catalogue of very fine, important, and valuable books, selected from the library of an eminent literary character which will be sold by auction (London, S. Leigh Sotheby & Co, 1849, in-8, 97 p., ). À cette vente figurèrent les précieux manuscrits de l'abbaye de Stavelot que Libri avait fait acheter à Gand en 1847.Vente du lundi 19 au vendredi 23 février 1849.

Catalogue of the extensive, curious and valuable library and manuscripts of an eminent collector (London, 1850, in-8, 152 p.). Les manuscrits sont tous orientaux ; les papiers de Klaproth y sont compris. Vente à partir du 21 février 1850.

Libri épousa, à Londres, Jeanne-Charlotte-Mélanie Double, née à Paris le 25 mai 1810, fille du docteur François-Joseph Double (1776-1842), un des fondateurs de l'Académie de médecine, et de Caroline Pelletier ; elle était la sœur aînée du bibliophile Joseph-Louis-Léopold Double (1812-1881) et veuve de l'avocat Athénodore Collin (1798-1849). Les conditions civiles de leur union furent réglées sous le régime de la séparation de biens, par-devant le chancelier de l'ambassade de France à Londres, et le contrat déposé pour minute chez Maître Turquet, notaire à Paris, le 25 avril 1850. Par un autre acte, en date de la veille, et déposé également chez Maître Turquet, le 27 avril 1850, Libri avait fait donation entre-vifs et irrévocable à sa nouvelle épouse de tous les objets lui appartenant, à Paris, et qu'il n'avait pu emporter dans sa fuite.

Accusé d'avoir, à différentes époques, remontant à moins de dix ans, soustrait, frauduleusement, diverses pièces contenues dans des dépôts publics, et consistant en livres imprimés, en autographes et en manuscrits, Libri fut renvoyé, par la chambre d'accusation de la Cour d'appel de Paris,
par arrêt en date du 12 avril 1850, devant la Cour d'assises du département de la Seine, pour y être jugé conformément à la loi.
Le 22 juin 1850, la Cour d'assises du département de la Seine condamna Libri, par contumace [bien qu'il ne fût pas contumax, n'ayant jamais été appelé à comparaître devant la justice], à dix ans de prison et, envers l'État et par corps, aux frais du procès liquidés à 9.224 fr. 75 c.
L'administration des domaines se trouva dès lors investie du droit de séquestre et de l'administration des biens du condamné.

De son côté, Libri avait réussi à convaincre des gens illustres, parmi lesquels se trouvèrent le mathématicien britannique Auguste de Morgan (1806-1871), le littérateur Gustave Brunet (1805-1896), Achille Jubinal (1810-1875), professeur de littérature étrangère à la Faculté des lettres de Montpellier, les érudits Paul Lacroix (1806-1884) et Paulin Paris (1800-1881), le lexicographe Alfred de Wailly (1800-1866), le jurisconsulte Edouard Laboulaye (1811-1883) et l'écrivain Prosper Mérimée (1803-1870). 

Prosper Mérimée prisonnier à la Conciergerie
Autoportrait à l'encre brune, 23 juillet 1851.

Ce dernier fut condamné à quinze jours d'incarcération à la Conciergerie et 1.000 francs d'amende, pour avoir contesté la décision de justice dans un article de la Revue des deux mondes du 15 avril 1852 (p. 306-336).

Mélanie Double finit par faire lever le séquestre des biens de son mari condamné. Une partie des livres séquestrés fut dispersée pour couvrir les frais de justice et désintéresser quelques créanciers :


Catalogue de livres la plupart rares et curieux provenant de la bibliothèque de M. Libri Carucci (Paris, Victor Tilliard, 1855,[3]-[1 bl.]-IV-174 p., 1.853 lots). Vente du jeudi 12 au samedi 28 avril 1855, en 15 vacations, au dépôt domanial, cour des Barnabites, 3 place du Palais de Justice.


Catalogue d'une collection extraordinaire de livres […] provenant de la bibliothèque de M. Libri (Paris, Victor Tilliard, 1857, in-8, [4]-16-477-[1 bl.] p., 7.179 lots). Prévue le 15 avril 1857, sous le titre Catalogue de livres principalement sur les sciences mathématiques, la vente fut reportée du jeudi 2 juillet au vendredi 14 août 1857, en 38 vacations, à la Maison Silvestre.



Catalogue d'une collection extraordinaire de livres […] provenant de la bibliothèque de M. Libri […]. Deuxième partie. (Paris, Victor Tilliard, 1858, in-8, XII-396 p., 5.608 lots). Vente du jeudi 14 octobre au samedi 13 novembre 1858, en 26 vacations, à la Maison Silvestre.

Les ventes se poursuivirent à Londres :


Vente du lundi 28 mars au mardi 5 avril 1859, en 8 vacations : Catalogue of the extraordinary collection of splendid manuscripts, chiefly upon vellum, in various languages of Europe and the East (London, Sotheby and Wilkinson, 1859, in-8, [2]-L-260 p. et XXXVII pl. h.-t., 1.190 + 9* lots). Ces manuscrits ont produit 7.000 £.


Vente du lundi 1erau lundi 15 août 1859, en 13 vacations : Catalogue of the choicer portion of the magnificent library, formed by M. Guglielmo Libri, so eminent as a collector, who is leaving London in consequence of ill health (London, S. Leigh Sotheby & John Wilkinson, 1859, in-8, xx-380 p., 2.824 + 2* = 2.826 lots).
La vente a produit 275.000 francs.

La préface de ce catalogue a été publiée en français : Introduction au catalogue des livres imprimés de M. Libri (Traduction.) (Paris, s. n., 1859, in-8, XVIII p.).


Vente du jeudi 25 avril au mercredi 8 mai 1861, en 12 vacations : Catalogue of the mathematical, historical, bibliographical and miscellaneous portion of the celebrated library of M. Guglielmo Libri, […] ; and a most interesting collection of books with autograph annotations […]. Part the first,A-L. (London, S. Leigh Sotheby & John Wilkinson, 1861, in-8, xxxi-[1]-475-[1 bl.] p., 4 pl. h.-t., 4.335 + 7 * = 4.342 lots).


Vente du jeudi 18 au vendredi 26 juillet 1861, en 8 vacations : Catalogue of the mathematical, historical, bibliographical and miscellaneous portion of the celebrated library of M. Guglielmo Libri, […]. Part the second, M-Z. (London, S. Leigh Sotheby & John Wilkinson, 1861, in-8, [3]-[1 bl.]-323 [chiffrées 477-799]-[1 bl.] p., 3.293 [numérotés 4.336-7.628] + 8* = 3.301 lots).


Vente du vendredi 25 au mardi 29 juillet 1862, en 4 vacations : Catalogue of the reserved and most valuable portion of the Libri collection, containing one of the most extraordinary assemblages of ancient manuscripts and printed books ever submitted for sale, […] ; several unknown block-books ; and a large collection of ancient drawings by the great masters; […]. Together with the magnificent collection of historical ornamented bindings (London, S. Leigh Sotheby & John Wilkinson, 1862, in-8, [3]-[1 bl.]-185-[1 bl.] p., 713 + 1 bis = 714 lots).
La vente a produit 258.000 francs.
Il existe une édition de ce catalogue en français : Catalogue de la partie réservée et la plus précieuse de la collection Libri, comprenant une des plus extraordinaires réunion de livres imprimés et manuscrits qui aient jamais été mises en vente, […] ; plusieurs livres xylographiques inconnus, et une grande collection de dessins anciens des plus grands maîtres. […]. Avec la réunion la plus extraordinaire de reliures historiques ornées (Londres, S. Leigh Sotheby et John Wilkinson,1862, in-8, [3]-[1 bl.]-143-[1 bl.] p., 713 + 1 bis = 714 lots).
C'est à des articles compris dans la vente de 1862 que se rapportent la plupart des notices et des planches de l'ouvrage de Libri intitulé, dans l'édition anglaise : Inedited or scarcely known monuments forming part of the cabinet of Guglielmo Libri ; et dans l'édition française : Monuments inédits ou peu connus faisant partie du cabinet de Guillaume Libri […] Seconde édition. (Londres, 1864, in-fol., 14 p. et 60 pl.).


Vente le mercredi 1erjuin 1864 : Catalogue of the magnificent collection of precious manuscripts and objects of art and vertu, of M. Guglielmo Libri (London, Sotheby, Wilkinson & Hodge, 1864, in-4, [1]-[1 bl.]-[2]-44 p., 15 pl. h.-t., 153 lots).


On a publié en français un abrégé de ce catalogue : Abrégé du catalogue de la magnifique collection d'objets d'art, de manuscrits à miniatures et de dessins, appartenant à M. G. Libri(Londres, 1864, in-4, 8 p., 150 lots).

Pour trois de ces ventes, celles du 28 mars et du 1er août 1859 et celle du 25 juillet 1862, on a publié une liste des prix et des noms des acquéreurs, qui, entre autres avantages, a celui de nous faire connaître les nombreux manuscrits de Libri qui ont été achetés par sir Thomas Phillipps : 


The Libri collection of books and manuscripts. Prices and purchaser's names to the catalogues of the« collection of manuscripts, » (eight days'sale,) « the choicer portion of the library, » (thirteen days'sale,) and« the reserved portion of the ancient manuscripts and printed books, » (four days'sale,) sold by Messrs. Sotheby and Wilkinson, of Wellington street, strand, 1859-1866. (London, Puttick and Simpson, 1868, in-8, [2]-48 p.).

Pendant ce temps, Mélanie Double avait adressé, le 16 décembre 1860, une pétition au Sénat pour faire annuler la condamnation de son mari, qui ne pouvait pas recourir directement à la justice. Bien que signée par Guizot, membre de l'Institut, le marquis d'Audiffret, sénateur et membre de l'Institut, Prosper Mérimée, sénateur et membre de l'Institut, Édouard Laboulaye, professeur de jurisprudence au Collège de France et membre de l'Institut, Victor Leclerc, doyen de la Faculté des lettres et membre de l'institut, Paulin Paris, conservateur à la Bibliothèque impériale et membre de l'Institut, Jules Pelletier, conseiller-maître à la Cour des comptes et membre de l'Institut, Alfred de Wailly, inspecteur général de l'Université, Romain Merlin, conservateur bibliothécaire au ministère d'État, et Henry Celliez, avocat, cette pétition fut rejetée le 11 juin 1861.
Mélanie Double mourut de chagrin le 26 avril 1865, en son domicile parisien, 114 rue Neuve-des-Mathurins [VIIIe].
ÀLondres, le 4 juillet 1867, Libri se remaria avec Hélène de La Motte (1845-1919), de quarante-deux ans sa cadette.

Cimetière des Portes Saintes, à Florence.
Rentré enfin en Italie en 1868, pour raison de santé, Libri mourut à à Fiesole [au N-E de Florence] le 28 septembre 1869, sans avoir osé affronter les débats publics de la Cour d'assises. Il fut inhumé au cimetière des Portes Saintes [cimitero delle Porte Sante], à Florence, dans l'enceinte du bastion fortifié de la basilique San Miniato al Monte. Sa très jeune veuve fit graver sur sa tombe une inscription élogieuse.

Le comte d'Ashburnham avait très tôt soupçonné la véritable origine d'une partie des manuscrits de Libri et très vite saisi la portée des accusations qui s'élevèrent en France contre le malfaiteur. La législation anglaise l'autorisant à conserver les manuscrits volés, il prit néanmoins soin de faire imprimer les catalogues de ses collections, dont celui de la collection Libri en 1853, et autorisa, dès 1865, le docteur Charles-Victor Daremberg (1817-1872), bibliothécaire à la Bibliothèque Mazarine, et Paul Meyer (1840-1917), conservateur à la Bibliothèque nationale, à travailler sur les manuscrits du fonds Libri.
Après sa mort, son fils Bertram, cinquième comte d'Ashburnham (1840-1913), qui ne portait pas un attachement aussi prononcé à ces manuscrits que son père, annonça son intention de vendre les collections. Auparavant, il se crut obligé de remettre à l'ambassadeur de France les fragments du Pentateuque de Lyon, du VIe siècle, après que Léopold Delisle (1826-1910), administrateur général de la Bibliothèque nationale depuis 1875, lui ait démontré la mention de l'existence des dits fragments à la Bibliothèque de Lyon, dans un ouvrage du docteur Ferdinand-Florens Fleck (1800-1849), publié à Leipzig en 1837.


Léopold Delisle à la Bibliothèque nationale de France.
Après l'échec des premières négociations en 1880 et en 1883, ce fut grâce à la ténacité de Léopold Delisle, et avec l'aide du libraire strasbourgeois Karl-Ignaz Trübner (1846-1907), neveu du célèbre libraire londonien Johann-Nikolaus Trübner (1817-1884), que 166 manuscrits, indûment sortis de leurs bibliothèques, rentrèrent en France en 1888. En 1901, la Bibliothèque nationale se rendit acquéreur de 69 autres manuscrits.    

JOYEUX NOËL !

Louis-François-André Gaudefroy, bibliographe éclairé.

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Rue Saint-Leu au XIXe siècle, par Chapuy.
Hôtel-Dieu à droite, église Saint-Leu à gauche, cathédrale au fond.
Louis-François-André Gaudefroy est né à Amiens [Somme], le 20 septembre 1758, rue Saint-Leu, et a été baptisé le même jour en l'église Saint-Leu. Ses parents, André Gaudefroy, marchand épicier, et Marie-Geneviève Petit, s'étaient mariés le 26 avril 1755, en l'église Saint-Firmin-le-Confesseur [détruite en 1798].

Il fut reçu libraire à la Chambre syndicale de Paris en 1787.
Sous la Révolution, il fut nommé commissaire littéraire à la Bibliothèque du district de sa ville natale. C'est sous sa direction que fonctionna la Commission formée le 26 floréal an II, pour la recherche, le transport, l'inventaire, le récolement et la conservation des monuments des arts appartenant à la Nation, dans l'étendue du district. C'est en cette qualité qu'il a rédigé les catalogues alphabétiques des livres des bibliothèques de l'abbaye de Saint-Jean d'Amiens, des religieux Dominicains d'Amiens et du marquis de Vérac, émigré, trouvés en son château d'Orival [Somme, détruit].
Les fonctions de la Commission des arts ayant cessé avec la suppression du district, le 10 frimaire an IV, Gaudefroy ouvrit un magasin de librairie à Amiens, rue des Rabuissons [rue de la République], n° 5.395, au premier, près le Département. Il annonçait « que son magasin est des mieux fournis dans toutes les classes bibliographiques, même en ouvrages secrets parus à l'étranger sous Louis XV et Louis XVI, écrits de mains de maîtres, prohibés sous l'ancien régime, présentant un tableau fidèle et exact des anecdotes secrètes les plus piquantes, et la chronique scandaleuse de la cour et de la ville, etc. » Il offrait de ranger dans le meilleur ordre bibliographique les bibliothèques qu'on voudrait bien lui confier et d'en dresser les catalogues.
Dès le début du siècle suivant, n'ayant pas trouvé le succès qu'il espérait, Gaudefroy retourna s'installer à Paris, 32 rue de Grenelle-Saint-Honoré [partie sud de la rue Jean-Jacques-Rousseau, Ier], vis-à-vis la rue des Deux-Écus. Il profita des lumières du bibliothécaire Louis Ripault (1775-1823), qui l'appela quand il fut chargé, en juillet 1800, de constituer à Saint-Cloud une bibliothèque pour le Premier Consul. Il rédigea divers catalogues d'ouvrages dont il opérait la vente aux enchères, entre autres celui de Le Monnier :



Catalogue des livres de la bibliothèque, et notice d'instruments de physique, d'astronomie, etc. provenants [sic] du cabinet de feu L. G. Le Monnier, docteur régent de la Faculté de médecine de Paris, membre de l'Académie des sciences de Paris, et autres, premier médecin de Louis XVI ; […] : le tout disposé et mis en ordre par L. F. A. Gaudefroy. (Paris, Gaudefroy, an XII-1803, in-8, xxij-[1]-[1 bl.]-226-4- p., 2.176 + 21 = 2.197 lots).
Vente en 23 vacations, du lundi 11 nivose-2 janvier au vendredi 6 pluviose-27 janvier an XII-1804, Salle de vente rue des Bons-Enfants, 19 et 36, en face de l'entrée de la cour des Fontaines.

D'une famille originaire de Saint-Sever-Calvados, Louis-Guillaume Le Monnier est né à Paris le 27 juin 1717, de Pierre Le Monnier (1675-1757), professeur de philosophie au Collège d'Harcourt, et de Marie-Louise Gaillard (1685-1757).
Physicien et botaniste, il fut placé dès 1739 à Saint-Germain-en-Laye, comme médecin de l'hôpital. Membre de l'Académie des sciences, comme son père et son frère, en 1743, il fit l'herborisation de la forêt de Fontainebleau en 1745, avec Linné et Antoine et Bernard de Jussieu. En 1755, il fut nommé professeur au Jardin des plantes. En 1771, Louis XV lui donna les fonctions et les honneurs de la place de premier médecin du Roi, dont il ne prit le titre que sous Louis XVI, en 1788.
Le 2 octobre 1773, il épousa, à Versailles, Marie-Ursule Durant Demonville (1727-1793), première femme de chambre de Madame Victoire de France et veuve de Jean-André Martin (1725-1762), commissaire de guerres. Remarié le 26 pluviose an VI [14 février 1798], à Versailles, avec une de ses nièces, Renée-Michelle Le Monnier (1769-1820), fille de l'astronome Pierre-Charles Le Monnier (1715-1799), il mourut à Versailles, en son domicile du 18 rue Michel Montaigne, le 21 fructidor an VII [7 septembre 1799].

« Après avoir rendu le compte que j'ai cru nécessaire de la rédaction de notre Catalogue, il ne me reste plus qu'à entretenir un instant les Amateurs des articles importants qu'il présente : ils en trouveront d'excellents dans toutes les classes.
L'Histoire Naturelle en fournit un grand nombre dans toutes ses parties, principalement dans la Botanique, étude chérie et adoptive de la vie paisible de M. Le Monnier : on y verra d'abord presque tous les ouvrages de Linné, parmi lesquels on pourra distinguer un exemplaire précieux du Species Plantarum avec notes et additions manuscrites, l'Histoire de la Jamaïque de Browne, Gessner historia naturalis, le bel exemplaire du comte d'Hoym de l'Aldrovande, la majeure partie des figures enluminées des Oiseaux de Buffon, Oiseaux et Glanures d'histoire naturelle d'Edwards, fig. coloriées, Morison Plantarum historia, un très bel exemplaire de l'Hortus Malabaricus, Desfontaines Flora Atlantica, pap. vélin, Recueil des Plantes de Robert, Bosse et Chastillon, deux recueils très précieux de Fleurs, Plantes, Arbres et Arbustes dessinés et peints à la Chine. On en ajoutera de plus un troisième, qui sera exposé sous le n° 421 bis. Il avoit été réservé par la veuve comme le plus fini dans ce genre, du pinceau et des couleurs les plus agréables, moins volumineux à la vérité que les deux précédents, ne contenant que 135 dessins d'Oiseaux et 6 de Dorades supérieurement exécutés à la Chine : cette estimable dame vient de s'en détacher en reconnoissance des soins que j'ai donnés à son Catalogue, raison pour laquelle il n'a pu y être compris et annoncé.
On y trouvera encore les descriptions de divers jardins célèbres, données par les Trew, Commelin, Dillenius, Aïton, et autres illustres Botanistes ; les éditions originales et très rares du Phytobazanoset de l'Ekphrasis, l'Héritier Stirpes novæ; un magnifique exemplaire de Schœffer Fungi circa Ratisbonam, etc. ; l'édition rarissime de 1741 du Dillenius historia Muscorum, Plukenet opera botanica, Kempfer Amoenitates exoticæ, Commentarii de rebus in Scientiá naturali et Mediciná, 34 vol. in-8° ; ce recueil, imprimé à Leipsick, très intéressant, et rarement aussi complet, fut porté à la vente du médecin Baron, où il ne se trouvoit alors qu'en 28 volumes, à 160 liv.
La Médecine, l'Anatomie, la Chirurgie, la Chimie et l'Alchimie, contenant une collection aussi importante qu'immense d'ouvrages estimés, curieux et piquants, je n'en extrairai ici aucun, renvoyant les Amateurs instruits, qui voudront en prendre connoissance, aux divisions où ils sont détaillés : je puis leur assurer d'avance que, depuis les Ventes Baron et Petit, ils n'auront trouvé une réunion aussi complete de bons livres sur ces parties de sciences si utiles à l'humanité souffrante.
Les Mathématiques et l'Astronomie offrent aussi d'excellents ouvrages.
Les autres subdivisions de cette classe présentent encore la grande Galerie de Versailles, et la Description des Arts et Métiers, presque complete.
Quoique les Belles-Lettres aient été la partie la plus négligée de la Bibliotheque de notre célèbre Médecin, parmi les Dictionnaires qu'il y a placés, on y remarquera un exemplaire pur du Lexicon, grec et latin, de Constantin ; et dans les Poëtes, un exemplaire de présent du Racine de Luneau de Boisjermain, en pap. de Hollande, relié en mar., etc.
L'Histoire, et sur-tout la partie des Voyages qui a une connexité plus intime avec la Botanique, passion favorite, comme on l'a vu plus haut, de notre savant Naturaliste, présentera une plus abondante moisson aux Amateurs : ils distingueront d'abord, dans la Géographie, un bon exemplaire du Strabon, grec et latin, de 1707, le Neptune oriental de d'Après de Mannevillette, un très bel exemplaire du Cours du Danube, etc. ; dans les Voyages, un exemplaire de souscription de la traduction des 3 Voyages de Cook, presque tous les Voyages savants, ceux de Tournefort, Niébuhr, Chardin, Sonnerat, et autres célèbres Voyageurs ; ceux de Richard Pococke, 3 vol.in-fol., en anglois, de Bruce, 5 vol. in-4° idem, un superbe exemplaire du Voyage à Madere, aux Barbades et à la Jamaïque, de Hans Sloane, 2 vol. in-fol. mar. r., aussi en anglois, etc.
L'Histoire ancienne offre également les bons écrivains traduits, ou originaux. Les Antiquités et l'Histoire Littéraire présentent de même des articles, qui eussent été très importants si la perte de la fortune de leur propriétaire ne l'eût empêché de s'en procurer les suites : parmi ces articles intéressants on distinguera les premiers volumes des Antiquités Etrusques d'Hamilton, des Peintures d'Herculanum, 131 vol. des Mémoires de l'Académie des Sciences, 35 vol. de l'Académie de Pétersbourg, et autres parties de diverses Académies, etc.
Enfin on trouvera dans l'Addition nombre de bons ouvrages qui méritoient pareillement leur place dans le présent Catalogue. Les livres en nombre et en blanc, qui le terminent, étant d'un Astronome qui a joui d'une grande célébrité, M. Le Monnier, frere du médecin, pourront présenter encore de l'intérêt aux libraires qui en fonds des articles de Sciences exactes, et qui font des échanges avec l'étranger.
Les Instruments de Physique, Mathématiques, Astronomie et autres, satisferont les curieux, plusieurs étant très précieux et d'une correction achevée. » [sic] (p. x-xiij)
Gaudefroy fut nommé en 1810 inspecteur de la librairie et de l'imprimerie à la résidence de Paris. Il demeurait alors 30, rue Saint-Thomas-du-Louvre [Ier, disparue en 1850]. Quand cette place fut supprimée en 1815, Gaudefroy reprit la confection des catalogues, d'abord à Paris, puis à Bruxelles, de 1816 à 1823, où il prit part à la rédaction de la Revue bibliographique des Pays-Bas, fondée en 1822 par P. J. De Mat (+ 1828), libraire et imprimeur sur la Grand' Place.


Catalogue raisonné de la bibliothèque de feu C. L. Van Bavière, ancien professeur d'histoire à l'École centrale du département du Nord, secrétaire de l'Académie et de la Faculté de droit de Bruxelles :rédigé et mis en ordre par L. F. A. Gaudefroy, ancien libraire de Paris. Tome premier. (Bruxelles, P. J. De Mat, 1816, in-8, xxiv-[4]-433-[2]-[1 bl.] p., 5.460 lots).
Vente en 22 vacations, du mardi 12 novembre au vendredi 6 décembre 1816. Salles basses de l'ancienne Cour, qui sont sous le Musée.

Charles-Louis Van Bavière est né le 18 octobre 1765 à Cassel [Nord], de Robert-Jean Van Bavière et de Marie-Ernestine-Claire Lombart.
Licencié en droit de l'Université de Douai, il préféra toutefois les travaux d'érudition et les recherches historiques et littéraires. Il fut bientôt appelé à Lille comme professeur d'histoire à l'École centrale du département du Nord, puis à Bruxelles comme secrétaire de l'Académie et secrétaire général de la Faculté de droit. Il profitait du temps des vacances pour visiter les villes les plus commerçantes en librairie, tant de la Hollande que de la France et de l'Allemagne : Amsterdam, Leyde, Paris, Francfort, Leipsick, etc. Ses nombreuses et riches collections étaient distribuées dans huit pièces. Alors qu'il voulait se retirer en France, il mourut à Bruxelles, presque subitement, le 16 mars 1815.

Depuis Carlos-Antonio de La Serna Santander (1752-1813), il ne s'était point formé en Belgique de bibliothèque particulière aussi riche que celle de Van Bavière.

« J'ai connu dans mon enfance cet excellent Van Bavière, qui était bien le plus paresseux de tous les suppôts de l'académie de Bruxelles, après son recteur, bien entendu. Les inscriptions, les examens, l'expédition des diplômes l'ennuyaient à la mort ; il ne prenait plaisir qu'aux bons dîners et aux ventes de livres. Là il recherchait de préférence les paquets de hasard, qu'on obtient pour quelques sous. Il comptait, en effet, sur la fortune, et avec sa méthode de dépecer des volumes pour en extraire les pages qui se rapportaient à certaines [sic] sujets favoris, il trouvait toujours dans le plus affreux fatras, de quoi se satisfaire. » (Frédéric de Reiffenberg. « Des marques et devises mises à leurs livres par un grand nombre d'amateurs. » In Le Bibliophile belge. Bruxelles, A. Van Dale, 1845 [i.e. 1844], t. I, p. 172)

Pour détailler le contenu de 80 caisses dans lesquelles se trouvaient toutes les collections, Gaudefroy fut aidé, pendant les cinq premiers mois, par Pierre-François De Goesin-Verhaeghe, imprimeur, rue Hautport, à Gand.

« D'après un simple apperçu de la main du propriétaire, nous voyons que sa bibliothèque est composée de 40,000 articles au moins : nous ferons nos efforts pour en présenter au Public le choix dans un Catalogue raisonné, que nous réduirons, si faire se peut, à 4 Volumes in-8° d'environ 500 pages chacun. » [sic] (p. xij)

Outre le tome 1er, consacré aux ouvrages de Théologie, le catalogue devait comprendre un tome 2 [Sciences et Arts, Codes religieux et Histoire des religions et des superstitions, Histoire de la Belgique, de la Hollande, de la France et des pays du Nord de l'Europe], un tome 3 [Géographie et Voyages, Chronologie, Histoire universelle et ancienne, Histoire des autres pays de l'Europe, Histoire de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique, Histoire héraldique et Antiquités, Histoire littéraire et Biographie], un tome 4 [Belles-Lettres] et un tome 5 [Subdivisions des Belles-Lettres, Histoire littéraire et bibliographique].
Gaudefroy n'a mis en ordre que la première partie du tome 2, qui fut imprimée, en son absence, sur très mauvais papier, ainsi que les suivants publiés de 1817 à 1820. Les dix ou onze ventes successives réussirent mal. De surcroit, les créanciers opérèrent une saisie judiciaire sur les débris de la bibliothèque : Catalogue des livres saisis de Ch. Van Bavière (Bruxelles, 1818, in-8).
Van Bavière utilisait un ex-libris typographié [50 x 45 mm.], avec une couronne d'olivier, gravée sur bois : au centre, « EX BIBLIOTHECA C. VAN BAVIÈRE, FACULT. JURIS ACAD. BRUXELL. A SECRETIS» ; au bas, « FRANC et LOYAL».


Description bibliographique d'une très-belle collection de livres rares et curieux, provenant de la bibliothèque de Melle la comtesse d'Yve,rédigée par feu M. D. L. S. [De La Serna] ; revue et achevée par L. F. A. Gaudefroy,ancien libraire de Paris. Tome premier. (Bruxelles, Aug. Wahlen et Compe, 1819, in-8, [1]-[1 bl.]-[1]-[1 bl.]-[2]-xix-[1 bl.]-338-[1]-[1 bl.] p., 2.915 lots).
Vente en 15 vacations, du lundi 4 au mercredi 20 octobre 1819, en son hôtel, 29 rue de Louvain.

Auguste Wahlen (Bruxelles, 1785-Paris, 1849), imprimeur-libraire de 1817 à 1830, rue de l'Evêque, à Bruxelles, fut le régénérateur de l'imprimerie en Belgique. Son nom fut utilisé comme pseudonyme par Jean-François-Nicolas Loumyer (1801-1875).
Anne-Thérèse-Philippine d'Yve (Bruxelles, 28 juillet 1738-25 mars 1814), fille de Gaspard-Henri-René d'Yve (-1749), comte de Ruysbroeck, et de Anne-Philippine-Antoinette Van der Noot (1715-), s'était d'abord vouée à la politique et fut une des héroïnes de la révolution brabançonne de 1789. Elle est morte sans alliance. Sa bibliothèque passait pour l'une des plus riches de l'Europe. 


Son ex-libris portait ses armes, « Palé de gueules et de vair ».

« Sous le n° 6 la Bible de Mayence, sans date (vers 1455), dans sa première reliure, dont les catalogues des plus beaux cabinets, publiés depuis 60 ans, n'ont offert que 3 exemplaires sur papier.
Sous le n° 7, la première Bible avec date fixe, celle de 1462, aussi imprimée à Mayence par Fust et Schoiffer. L'exemplaire de M. Crevenna, coupé en 4 vol. et relié en maroquin, conséquemment en seconde reliure, fut porté à sa vente, en 1790, à 1460 flor. Notre exemplaire est en 2 voL, dans sa première reliure en bois. […].
On trouvera dans la JURISPRUDENCE, sous le n° 555, la Bulle du Pape Pie II contre les Turcs, imprimée à Mayence, en 1460, par P. Schoiffer ; […].
On remarquera d'abord dans les SCIENCES ET ARTS, la première édition de l'Encyclopédie, en 35 vol. in-fol., sous le n° 1167 ; à l'HISTOIRE NATURELLE, celle de Buffon et Daubenton, édition de l'impr. royale, 37 vol. in-4, sous le n° 1813 ; l'Aldrovande, édition de Bologne, 1599, 13 vol. in-fol. sous le n° 1820 ; […].
Quoique les BELLES-LETTRES paraissent avoir été la partie la plus négligée de cette Bibliothèque, on y rencontrera encore d'excellens ouvrages : d'abord sous le n° 2409, Le Glossaire de Ducange, avec le Supplément de Carpentier, 10 vol. in-fol., et quelques autres articles très-rares qui se trouvent décrits depuis le n° 2516, jusqu'au n° 2530 ; […].
Reste à parler de la rédaction du catalogue : je l'ai trouvé tout fait, et je n'en ai même eu connaissance qu'entre les mains de l'imprimeur, quand il en avait déjà fait composer 4 feuilles, par son invitation, à l'effet d'en coordonnancer les divisions et d'en corriger les épreuves. » (p. i-v)

Description bibliographique d'une très-belle collection de livres rares et curieux, provenant de la bibliothèque de Melle la comtesse d'Yve; rédigée et mise en ordre par L. F. A. Gaudefroy,bibliographe. Tome second. (Bruxelles, Aug. Wahlen et Compe, 1820, in-8, [1]-[1 bl.]-[1]-[1 bl.]-[1]-[1 bl.]-[6]-xvij-[1 bl.]-561-[1 bl.] p., 3.906 [numérotés 2.916-6.821] lots).
Vente en 19 vacations, du lundi 9 au lundi 30 octobre 1820, en son hôtel, 29 rue de Louvain.

« quoique ce volume n'offre pas au premier abord, comme notre précédent, des articles de la première rareté, […] qui se trouvaient principalement dans la THÉOLOGIE, on verra, dans ce tome 2, après plusieurs articles des premières éditions de l'HISTOIRE UNIVERSELLE, ou CHRONIQUES, […], une version latine de Flavius Josephus : Argentinæ, typis Mentellianis(circà 1472). Cette édition est aussi rareque celles qui viennent d'être citées, quoiqu'elle soit inférieure en prix. » (p. i-ij)

Gaudefroy a revu la 3eédition du Manuel du libraire et de l'amateur de livres(Paris, chez l'auteur, 1820, 4 vol. in-8),par Jacques-Charles Brunet (1780-1867), contrefaite par l’imprimeur-libraire bruxellois H. Remy, rue de l'Empereur, en 1821 : 


Manuel du libraire et de l'amateur de livres (Bruxelles, P. J. De Mat et H. Remy, 1821, 4 vol. in-8). Le premier volume a paru en janvier, les trois autres ont suivi régulièrement de deux en deux mois. Informé que cette édition avait rectifié un grand nombre de numéros de renvoi fautifs, l'imprimeur-libraire P. J. De Mat traita avec son confrère du restant de l’édition, un mois après la mise en vente du dernier volume :
Dans cette édition de Bruxelles, les signatures sont placées de huit pages en huit pages et en chiffres, au lieu d’être en lettres et de seize pages en seize pages.
Le tome I de l’édition de Paris finit à la page 616. Celui de l’édition de Bruxelles a sa pagination continuée jusqu’à 620 : les deux derniers feuillets contenant les additions du même volume qui sont placés, avec celles des tomes II et III de l’édition de Paris.
Le tome II de l’édition de Paris est terminé à la page 608. L’édition de Bruxelles a 610 pages, deux pages de plus pour les additions de ce volume.
Le tome III de l’édition de Paris, ayant à la fin toutes les corrections et additions de ses trois volumes, a 644 pages, tandis que le même volume de l’édition de Bruxelles a 638 pages. Les corrections de l’édition de Paris, ayant été rectifiées à leur place dans l’édition de Bruxelles, ne se trouvent conséquemment pas à la fin de chacun des volumes de cette édition.
Au tome IV, édition de Paris, la page vij des pièces préliminaires se termine par une table de 13 lignes dont la dernière est : « Classiques italiens, imprimés à Milan … 588 ». Dans l’édition de Bruxelles, après cette même ligne, on a ajouté un « AVISESSENTIEL. », contenu en 14 lignes, qui indique sommairement une partie des corrections faites dans les trois précédents volumes ; plus, la manière qu’on a été obligé d’employer dans ce volume pour rectifier les erreurs des chiffres de renvoi du tome I ; c’est-à-dire qu’on a placé, entre deux crochets, le vrai chiffre de renvoi, après celui de la série qui se trouve être fautif dans l’édition de Paris. Le tome IV dans les deux éditions finit à la page 589 : dans celle de Paris, au verso, est une correction pour la « Page 9, n° 339 », qui a été faite à sa place dans l’édition de Bruxelles ; cette dernière a, sur le verso de la page 589, une « ADDITION AU TOME QUATRIEME. », composée seulement de trois lignes dans la première colonne et de quatre dans la seconde ; plus, un « ERRATA. » aussi de quatre lignes ; enfin il a été ajouté dans cette dernière édition des « NOUVELLES ADDITIONS AU TOME PREMIER. », sur les traductions françaises de deux ouvrages d’Aristote, données par Oresme, et imprimées chez Antoine Vérard, en 1488 et 1489, signées « L.-F.-A. GAUDEFROY, bibliographe. »

« En s’emparant ainsi de ma propriété, ces messieurs ont usé d’un droit que je ne puis légalement leur contester hors de France ; mais en même temps ils ont fait une chose qui n’est loyale nulle part : c’est d’avoir mis en circulation une partie des exemplaires de leur contrefaçon avec des titres portant l’indication de Pariset mon adresse, et d’avoir donné ainsi à certains libraires anglais qui me sont bien connus, le moyen de les vendre pour l’édition originale. Or, comme je ne veux répondre que de mes propres fautes, je désavoue entièrement cette édition de Bruxelles, qui se distingue de la mienne au premier coup d’œil […] » (J.-C. Brunet. Nouvelles recherches bibliographiques. Paris, Silvestre, 1834, t. I, p. xj)


Le dernier travail de Gaudefroy en Belgique fut le Catalogue de la bibliothèque d'un amateur, […]. Tome premier. [Tome second.] (Bruxelles, P. J. De Mat, 1823, 2 vol. in-8, [1]-[1 bl.]-[1]-[1 bl.]-iv-lxxxviij-20-318 et [1]-[1 bl.]-[1]-[1 bl.]-490 [chiffrées 319-808] p., 2.834 et 4.084 [numérotés 2.835-6.918] lots). Avec une « Table alphabétique des noms des auteurs, et titres des ouvrages anonymes. »
L'amateur est P. J. De Mat. 



La vente n'eut lieu qu'en 1841, en 19 vacations, du jeudi 5 au mercredi 26 mai, 24 rue de Batterie : Catalogue des livres anciens et modernes composant la collection connue depuis 1823 sous la dénomination de : Bibliothèque d'un amateur belge, collection délaissée par feu P.-J. De Mat, ancien libraire, à Bruxelles, décédé le 24 février 1828(Bruxelles, Imprimerie de Jean De Mat, 1841, in-8, VIII-361-[1 bl.] p., 6.084 + 403 = 6.487 lots).

« Après les collections de MM. Van Hulthem et Lammens, le catalogue que nous présentons aujourd'hui au public est un des plus complets qui aient été exposés en vente publique dans notre royaume. […]
Cette collection, fruit de 30 années de recherches et de la fréquentation des plus belles ventes faites en Belgique depuis 1805 jusqu'à nos jours, a été enrichie successivement par son fondateur, feu P.-J. De Mat, d'une foule d'excellentes éditions ; on retrouve dans la partie des Belles-Lettres beaucoup de ces ouvrages si purs de texte, édités par les Elzevir, les Plantin, les Alde, les Wettstein, les Verdussen, les Baskerville et autres imprimeurs célèbres, dont les chefs-d'œuvre deviennent plus rares de jour en jour. » (p. I)

41, quai des Grands-Augustins
Revenu de nouveau à Paris en 1824, il s'installa dans un immeuble construit en 1680, 41 quai des Augustins [quai des Grands-Augustins, VIe], y vendit des livres et y dressa des catalogues.

Catalogue des livres composant la bibliothèque de feu M. le chevalier Delambre(Paris, L. F. A. Gaudefroy et Bachelier, 1824, in-8, [1]-[1 bl.]-[1]-[1 bl.]-xiv-[2]-100 p., 1.554 + 9 = 1.563 lots).
Vente en 15 vacations, du lundi 10 au mercredi 26 mai 1824, en sa maison du 10 rue du Dragon [VIe].

Fils aîné de Jean-Nicolas-Joseph Delambre (1718-1800), drapier rue de la Viesserie [sic], et d'Élizabeth Devisme, Jean-Baptiste-Joseph Delambre est né à Amiens [Somme], le 19 septembre 1749. Il a été baptisé le même jour en l'église de Saint-Firmin-en-Castillon [détruite en 1806].
Il eut dans le collège de cette ville le poète Jacques Delille (1738-1813) pour professeur. Il devint ensuite l'élève de Jérôme Lefrançois de Lalande (1732-1807) dont il fut le collaborateur et l'ami. Précepteur des enfants de Jean-Claude Geoffroy d'Assy (1729-1794), receveur général des Finances, qui mit à sa disposition un petit observatoire [détruit en 1910] sur le toit de son propre hôtel, rue de Paradis [58 bis rue des Francs-Bourgeois, IIIe, dépendance des Archives nationales], Delambre y dressa ses tables astronomiques, qui lui ouvrirent les portes de l'Académie des sciences dès 1792. Dans la même année 1792, il fut chargé avec Pierre Méchain (1744-1804) de mesurer un arc du méridien depuis Dunkerque jusqu'à Barcelone, et il est généralement considéré comme ayant fixé la base du système métrique. Entré au Bureau des Longitudes à sa création en 1795, il fut nommé en 1802 un des trois inspecteurs généraux des études. En 1804, il épousa sa compagne de longue date, Élisabeth-Aglaé Sinfray, veuve d'Achille Leblanc de Pommard, ancien prévôt général de la maréchaussée de Touraine. Élu par la classe des sciences de l'Institut secrétaire perpétuel en 1805, il fut appelé au Collège de France en 1807 pour remplacer Lalande dont il prononça l'éloge. Son rapport sur les progrès des sciences mathématiques, de 1789 à 1807, jouit d'une estime méritée, et son grand ouvrage sur l'histoire de l'astronomie, est un livre classique. Delambre mourut à Paris, le 19 août 1822, et fut inhumé au cimetière du Père-Lachaise [10e div.]. Sa veuve, née à Paris le 5 août 1761, décéda le 30 septembre 1833 et fut inhumée au cimetière de Bréauté [Seine-Maritime].

« Chargé, en 1815, de faire le Catalogue de la Bibliothèque de l'illustre Lagrange, je fus obligé d'en abandonner bientôt la rédaction pour me livrer à d'autres travaux bibliographiques beaucoup plus considérables, qui m'ont retenu à Bruxelles pendant huit ans. Maintenant que je viens reprendre à Paris les occupations auxquelles je m'étais livré pendant 30 années, je me trouve très flatté d'avoir été choisi pour rédiger le Catalogue de la Bibliothèque de mon savant Compatriote qui m'a honoré de son amitié, et qui fut mon premier protecteur. […]
Riche d'ouvrages du premier ordre, mais modeste dans ses apparences, j'ai contribué depuis 1781 à l'augmenter, en procurant à M. Delambre les livres relatifs aux divers genres d'études qu'il embrassait. Aussi la collection que nous allons offrir, beaucoup plus complète, en livres de Mathématiques et d'Astronomie, que ne l'était celle de son collègue De Lalande, et qu'aucune des bibliothèques de ce genre qui les précédèrent, pourra devenir un Répertoire classique pour les Amateurs de la Science » (p. xii)

Gaudefroy a coopéré à la rédaction du catalogue d'Antoine Boulard, pour les tomes I, II et IV.

Catalogue des livres de la bibliothèque de feu Mr. A. M. H. Boulard, notaire honoraire à Paris, […]. Première partie, contenant la théologie, la jurisprudence et les sciences et arts ; rédigée par L. F. Gaudefroy et J. A. Bleuet, anciens libraires. (Paris, L. F. A. Gaudefroy et J. A. Bleuet, 1828, in-8, xxxij-507-[1 bl.]-[4] p., 5.146 lots).
Vente en 60 vacations, du lundi 19 mai au samedi 26 juillet 1828, en sa demeure, 21 rue des Petits-Augustins [rue Bonaparte, VIe].

Catalogue des livres de la bibliothèque de feu Mr. A. M. H. Boulard, notaire honoraire à Paris, […]. Tome II, comprenant les belles-lettres ; rédigé par L. F. A. Gaudefroy, libraire.(Paris, L. F. A. Gaudefroy, 1829, in-8, xvi-287-[1 bl.] p., 4.205 lots).
Vente en 42 vacations, du lundi 18 mai au lundi 6 juillet 1829.

Catalogue des livres de la bibliothèque de feu Mr. A. M. H. Boulard […] comprenant un supplément aux trois premiers volumes, une collection d'ouvrages relatifs à la Révolution française, et les manuscrits (Paris, L. F. A. Gaudefroy, 1833, in-8, 172 p., 1.899 lots).
Vente du 3 au 25 juin 1833.

Fils de notaire, Antoine-Marie-Henri Boulard est né à Paris, le 5 septembre 1754. En 1782, son père lui céda son étude de la rue Saint-André-des-Arts [VIe] et il épousa Marie Chrestien des Ruflais (1765-1858). Passionné par la littérature et les langues étrangères, il forma une bibliothèque dès les premières années de la Révolution, qui devint la plus nombreuse de Paris, après celle du Roi. Nommé maire du XIe [VIe], arrondissement de Paris en 1800, député du département de la Seine en 1803, il 

21, rue Bonaparte
fit l'acquisition de l'immeuble du 21 rue des Petits-Augustins [rue Bonaparte], à l'angle de la rue des Marais [rue Visconti], en 1804 et remit sa charge à l'aîné de ses fils en 1808.
Il faisait chaque jour des acquisitions, sur les quais ou à la salle Silvestre. Il mourut d'une pleurésie le 8 mai 1825, et fut inhumé au cimetière du Père-Lachaise. Il laissa une bibliothèque d'environ 500.000 volumes, entassés dans plusieurs maisons. La plus grande partie, particulièrement riche en ouvrages de la période révolutionnaire et en ouvrages de littérature anglaise et allemande, fut vendue en sa demeure et forma 5 catalogues, rédigés par Gaudefroy, Jean-Antoine Bleuet (v. 1750-v. 1828), André-Thomas Barbier, neveu du bibliographe, et Jean-Pierre Parison (1771-1855) pour les manuscrits.

Dans le Feuilleton du Journal de la Librairie du 28 avril 1838, l'éditeur de Jacques-Charles Brunet, Louis-Catherine Silvestre (1792-1867), libraire rue des Bons-Enfants [Ier], fit paraître un « Avis aux bibliophiles et aux libraires de tous les pays » :

« Il vient de paraître à Bruxelles, une nouvelle contrefaçon du Manuel du Libraire et de l’Amateur de livres de M. Brunet, et des Nouvelles Recherches du même bibliographe, le tout, à ce que porte le titre, rédigé et mis en ordre (lisez désordre) par une société de bibliophiles belges [Bruxelles, 4eéd., Société belge de librairie, Hauman et Compe., Meline, Cans et Compe., 1838-1845, 5 vol. in-8, dont 1 vol. de « Table méthodique » complétée et mise en ordre par le Bibliophile Jacob]. Or, le travail de cette société anonyme, ou plutôt du plagiaire qui s’est caché sous un nom collectif, s’est réduit à intercaler, tant bien que mal, les articles des Nouvelles recherches dans le Dictionnaire formant la première partie du Manuel, en conservant du reste, sans autre changement que quelques coupures assez maladroites, le texte de l’édition de 1820. […] Encore si quelque intelligence avait présidé à cette déplorable opération […] nous nous serions contentés de gémir de ce nouvel attentat porté à la propriété litéraire [sic] et de prendre des mesures pour en atténuer l’effet […]. Mais dans l’état de mutilation et d’absurdité où l’on a réduit le grand travail de M. Brunet, nous devons hautement protester, au nom de l’auteur et de tous ceux qui apprécient l’utilité de son ouvrage, contre un abus aussi intolérable, et signaler aux pays étrangers comme à la France ce nouveau forfait de la piraterie belge. »


À Bruxelles en effet, le baron Frédéric de Reiffenberg (1795-1850) s’était chargé de revoir et de compléter le Manuel et son supplément dans la contrefaçon du libraire Louis Hauman (1810-1872), sur les instances d’un littérateur distingué, ami de Brunet, qui lui avait affirmé que cette entreprise était désirée par l’auteur. Mais averti par Joseph-Marie Quérard (1796-1865) qu’au contraire Brunet la désavouait, il rompit les engagements qui pouvaient porter atteinte à une propriété littéraire sacrée, et écrivit, le 20 octobre 1836, à Quérard : « j’aime mieux payer au libraire avec qui j’avais traité, des dommages et intérêts assez considérables que de faire quelque chose de désagréable à un homme pour qui j’ai une grande estime. » Hauman mit alors, sur le titre de son édition, qu’elle était rédigée par une Société de bibliophiles belges : cette société belge se réduisait en réalité à un ancien libraire parisien, Gaudefroy, qui envoyait ses notes à Hauman.

Louis-François-André Gaudefroy mourut à Paris, le 25 mars 1839. Il avait formé une collection de 825 catalogues de bibliothèques ou notices de ventes de livres faites à Paris de 1784 à 1831, avec les prix et les noms des acquéreurs, qui fut dispersée en vente publique en 1839.














































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