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Bibliographie de J.-P. F. Rhemus, bibliophile

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Librairie Guerlin-Martin, Reims, 1998

THÈSE D’ÉTAT


 

La Pan-angéite diffuse nécrosante. Problèmes nosologiques à propos d’une observation personnelle. Thèse de doctorat en médecine. Faculté de médecine de Reims. Reims, Entradame, 1974, 21 x 29,7 cm, [11]-54-[11]-vi-[3] f., ill.

 

DIPLÔME INTERUNIVERSITAIRE


 

Regard sur un outil pédagogique. Le Livre médical de la Renaissance au siècle de Molière. Mémoire pour le D.I.U. de pédagogie médicale. Faculté de médecine de Reims, 1989-1990. Reims, s.n. [Le Bibliophile rémois], 21 x 29,7 cm, 35 f., ill.

 

OUVRAGES D’AUTEUR


 

1- IVe centenaire de la mort de Jean de Foigny. Reims, Le Bibliophile rémois, 1986, 21 x 29,7 cm, [12] f., ill.


 

2- Les Bibliophiles rémois du XIXe siècle. Reims, Le Bibliophile rémois, N° 16, octobre 1989, 21 x 29,7 cm, 26 p., ill.

 


3- Annuaire des historiens de l’imprimerie provinciale française. Reims, Le Bibliophile rémois, 1991, 21 x 29,7 cm, 14 f.

 


4- Le Livre des livres. Paris, Hatier, 1994, in-4, 192 p., ill.    


 

5- Hubert-Martin Cazin libraire-éditeur (1724-1795). Reims, Bibliothèque municipale, 1995, in-8, 88 p., ill.   


 

6- L’Aventure du livre. Paris, Bibliothèque de l’image, 1999, in-4, 192 p., ill.


 

7- Nouvelles recherches sur la gravure dans le livre rémois d’Ancien Régime. Reims, Le Bibliophile rémois, N° 62, mars 2002, 21 x 29,7 cm, 26 p., ill.

 


8- Biblion. Bibliophilie et langage. Reims, Le Bibliophile rémois, N° 66, mars 2003, 21 x 29,7 cm, 24 p.

 


9- Physiopathologie & terminologie médicale. Paris, Bertrand-Lacoste, 2005, in-8, 112 p., ill.


 

10- Bibliothèque du Docteur Jean-Paul Fontaine. Troisième partie. Bouleuse, chez l’auteur, 2005, 21 x 29,7 cm, [55]-[1 bl.] p., 392 lots).

 


11- Bibliolexique à l’usage de l’amateur de livres. Paris, Éditions des Cendres, 2007, in-12, XLIV-[IV] p.


 

12- Cazin l’éponyme galvaudé. Paris, L’Hexaèdre, 2012, in-8, [2 bl.]-[4]-322-[2 bl.]-2-[2 bl.]-[2] p., 1 front. et 4 pl. en noir in-texte, 64 pl. en couleur h-t. Mention spéciale du jury du Prix de bibliographie du S.L.A.M. en 2013.

 




13- Les Gardiens de Bibliopolis. Paris, L’Hexaèdre, 2015, [t. I], in-8, 637-[1 bl.]-[2] p., 1 front. et 161 vignettes en noir in-texte. Nommé au 17ePrix de bibliographie de la L. I. L. A.-Breslauer en 2018.


 

14- Les Gardiens de Bibliopolis. Paris, L’Hexaèdre, 2018, t. II, in-8, 558-[1]-[1 bl.] p., 1 front. et 88 vignettes en noir in-texte.

 

OUVRAGES COLLECTIFS


 

1- Richesses typographiques provinciales de l’Ancien Régime. Reims, Le Bibliophile rémois, 1991, 21 x 29,7 cm, p. 3-28, ill.


 

2- Jean Berque (1896-1954) illustrateur. Reims, Le Bibliophile rémois, 1992, in-8, [16] p., ill.


 

3- Voyage en bibliothèque bleue. Reims, Le Bibliophile rémois, 1993, 21 x 29,7 cm, 35 p., ill.


 

4- Dictionnaire encyclopédique du livre. Paris, Cercle de la Librairie, 2002-2005-2011, 3 vol. in-fol., ill. A-D : « Bibli-, biblio- », p. 269-271, « Cazin, Hubert-Martin », p. 478-479. E-M : « Ennemi du livre », p. 80-81, « Jamerey-Duval (ou Jamerai Du Val), Valentin » p. 619-620. N-Z : « Philobible », p. 201-202, « Roret, Nicolas-Edme », p. 597, « Uzanne Octave », p. 935-937, « Valade, Jacques-François », p. 939-940.


 

5- Jean Berque (1896-1954) décorateur, illustrateur, peintre. Reims, Bibliothèque municipale, 2006, in-8, 32 p., ill.

 

PRÉFACES ET POSTFACES

 


1-      Postface. In Nicolas Bidet. Traité sur la culture des vignes. Reims, Le Bibliophile rémois, 1991 (fac-similé de l’édition de 1752), p. [105-107].



2-      Préface. In Prosper Tarbé. Reims, essais historiques sur ses rues et ses monuments. Paris, Res Comédit, 1994 (fac-similé de l’édition de 1845), p. [7-8].



3-      Préface. In Jean-Claude Navier. Question agitée dans les écoles de la faculté de médecine de Reims, le 14 mai 1777. Paris, Comédit, 1994 (fac-similé de l’édition de 1778), p. [7-9].



4-      Postface. In Prosper Tarbé. Histoire du pain d’épice de Reims. Reims, Amis de la Bibliothèque municipale, 1998 (réédition de l’édition de 1842), p. XIV-XX.

  


    

5- Postface. In Recueil de beaux mots et expressions de la Champagne. Reims, Le Coq à l’Âne, 2007, p. 137-143.


      

6- Préface. In P.-E. Leblanc. Bulletin du bibliophile et du bibliothécaire. Table générale (1934-2014). Paris, L’Hexaèdre, 2019, p. 7-10.

 

ARTICLES

 

1- Reims, fleuron de la France. In XXe Anniversaire Table Ronde Reims 57, 6-7 mars 1982. Reims, Imprimerie des Moissons, 1982, p. 7-11.


 

2- L’Abbé Joseph de La Porte et Saint-Domingue. In Revue du Centre généalogique de l’ouest. Nantes, C.G.O., N° 32, 3e trimestre 1982, p. 204-205.


 

3- Les Débuts de l’imprimerie dans la ville des Sacres. In Art & métiers du livre.Paris, Éditions Technorama, N° 51, juillet-septembre 1988, p. 43-50.


 

4- L’Almanach ou comment bien gouverner sa vie. In L’Almanach joyeux de la Champagne. Reims, Le Coq à l’Âne, 1997, in-8, p. 9-11.


 

5- L’Almanach qui fut une première mondiale. In L’Almanach joyeux de la Champagne. Reims, Le Coq à l’Âne, 1998, in-8, p. 168-169.


 

6- Les Bonheurs historiques et existentiels des Sociétés françaises de bibliophiles. In Le Livre & l’Estampe. Bruxelles, Société royale des bibliophiles et iconophiles de Belgique, XXXXV [sic], 1999, n° 152, p. 107-112.


 

7- Le Livre médical du XVe au XVIIe siècle. In Catalogue d’exposition du 450 e anniversaire de l’Université de Reims Champagne-Ardenne. Reims, Université, 1999, in-8, p. 5-10.


 

8- Les Excentricités d’un typographe errant et d’un bibliophile facétieux. In Nicolas Cirier typographe pamphlétaire. Reims, Bibliothèque municipale, 2000, in-8, p. 21-24.


 

9- Les Amis, le Bibliophile et le Livre. In BIBLIOthèque(s). Paris, Association des bibliothécaires français, N° 3, juin 2002, p. 50-51.


 

10-Un mystérieux temple de la bibliophilie. In Mystères, diableries & merveilles en Champagne, Ardennes et dans le reste du monde. Reims, Le Coq à l’Âne, 2003, in-8, p. 81-84.

 

11- Un troisième faire-part ironique. In Le Vieux Papier, juillet 2004.


 

12- Bibliographie des Contes rémois. In Les Contes rémois de Louis de Chevigné. Reims, Le Coq à l’Âne, 2004, in-8, p. 215-219.


 

13- Reims (Marne). Avec additions pour le seizième siècle. In Répertoire bibliographique des livres imprimés en France au XVIIe siècle. Baden-Baden & Bouxwiller, Valentin Koerner, 2005, in-8, t. XXVII, p. 73-171.


 

14- L’Étude anatomique du mouvement du cœur et du sang, de William Harvey. In Les Textes qui ont changé le monde. Paris, Le Point, hors-série n° 18, juin-juillet 2008, p. 54-55.


 

15- Initiation à la cazinophilie. In Mélanges offerts à Christian Galantaris. Paris, Librairie Anne Lamort, 2009, in-8, p. 67-80.


 

16- Les Imprimeurs rémois et l’Université de Reims (1548-1793). In Les Cahiers de la chancellerie. Reims, Académie, 2010, n° 1, p. 47-54.

 

17- Petits formats, Cazin. In Livres anciens et modernes. Paris, Millon & Associés, 7 décembre 2010, p. 15-16 et p. 100.


 

18- Amateurs de petits formats, cazinophiles et valadophiles. In Revue française d’histoire du livre. Bordeaux, S.B.G. et Genève, Droz, 2012, n° 133, p. 277-290.


 

19- Une lettre autographe de Cazin. In Beau, rare & précieux. 10 ans d’acquisitions exceptionnelles à la Bibliothèque Carnegie. Exposition, Bibliothèque municipale de Reims, 2015, in-8, p.7.


 

20- Métamorphoses de l’édition au crépuscule de l’Ancien Régime. Le Fonds Cazin de la Bibliothèque municipale de Reims, XVIIIe siècle. In Trésors des bibliothèques et archives de Champagne-Ardenne. Strasbourg, La Nuée bleue, 2019, in-4, p. 222-223.


 

In Les Cahiers de l’Iroise :

 

1-      Le Peintre Louis Fontaine. 29e année, n° 1, janvier-mars 1982, p. 52.

2-      Les Bombardements de Lorient pendant la Seconde Guerre mondiale. 29e année, n° 4, octobre-décembre 1982, p. 232.

3-      Les Cottereau, faux sauniers et chouans du Bas-Maine. 31e année, n° 4, octobre-décembre 1984, p. 198-200.


 

In La Revue française de généalogie :

 

1-      La Dynastie des d’Hozier, juges d’armes de France (1641-1788). N° 20, juin-juillet 1982, 4e année, p. 21-24.

2-      Le Clan Colbert. N° 28, octobre-novembre 1983, 5eannée, p. 15-18.

3-      Gustave Doré, le vieux garçon millionnaire de la rue Saint-Dominique. N° 33, août-septembre 1984, 6e année, p. 16-17.

4-      La Lignée des Pierre Corneille. N° 34, octobre-novembre 1984, 6e année, p. 16-18.

5-      L’Énigmatique Denis Diderot. N° 35, décembre 1984-janvier 1985, 6e année, p. 19-21.

6-      Victor Hugo (1802-1885). N° 39, août-septembre 1985, 7e année, p. 31-33.

7-      Les Estienne, imprimeurs (1502-1664). N° 45, août-septembre 1986, 8e année, p. 31-34.

8-      René Descartes, seigneur du Perron (1596-1650). N° 57, août-septembre 1988, 10e année, p. 18-20.


 

In Le Bibliophile rémois :

  1-        Un bibliophile rémois au XIXe siècle. 1985, n° 1, p. 25-29.

2-        Des faux carolopolitains. 1985, n° 2, p. 47-50.

3-        Les Éditions de Minuit ((1942-1944). 1986, n° 1, p. 11-13.

4-        Les Aventures de Libri. 1986, n° 2, p. 42-44.

5-        Découvertes. N° 5, octobre 1986, p. 50.

6-        Les Premières Éditions de la Satyre Ménippée. N° 5, octobre 1986, p. 51-54.

7-        Tendances confirmées. N° 6, février 1987, p. 4.

8-        La Bibliothèque vaticane. N° 6, février 1987, p. 21-22.

9-        « Tu quoque, fili ? » N° 7, mai 1987, p.4.

10-    Reims-Florence : jumelage typographique à Lyon au XVIe siècle. N° 7, mai 1987, p. 10-   13.

11-    Vous avez dit « Elzévir » ? N° 7, mai 1987, p. 18-25.

12-    J’entends de gros sabots qui montent et des escarpins vernis qui descendent. N° 8, septembre 1987, p. 4.

13-    Le Discours de la méthode. N° 8, septembre 1987, p. 7-10.

14-    Un imprimeur à Sedan au XVIe siècle. N° 8, septembre 1987, p. 15-16.

15-    De la valeur du livre ancien. N° 8, septembre 1987, p. 17-18.

16-    Les Samedistes. N° 9, décembre 1987, p. 4.

17-    Les Plus Anciens Plans imprimés de Paris. N° 9, décembre 1987, p. 15-20.

18-    Bibliographie des Contes rémois. N° 9, décembre 1987, p. 21-23.

19-    Une autre cathédrale. N° 10, mars 1988, p. 4.

20-    La Librairie de Montaigne. N° 11, juillet 1988, p. 8-9.

21-    La Reliure à la Duseuil. N° 11, juillet 1988, p. 10.

22-    Étrange destinée. N° 12, octobre 1988, p. 3.

23-    Reims, capitale mondiale de la bibliophilie. N° 12, octobre 1988, p. 15-16.

24-    Le Piège. N° 13, janvier 1989, p. 3.

25-    De l’usage du café, du thé et du chocolat. N° 13, janvier 1989, p. 9-11.

26-    France, libraire et éditeur (1805-1890). N° 13, janvier 1989, p. 17-18.

27-    En marge de la bibliophilie : Katia Henry. N° 13, janvier 1989, p. 23.

28-    Poisson d’avril. N° 14, avril 1989, p. 3.

29-    Les Tribulations typographiques de Rétif de la Bretonne. N° 14, avril 1989, p. 14-20.

30-    Centenaires. N° 15, juillet 1989, p. 4.

31-    Un homme de lettres et de loi pour le premier journal de Reims. N° 15, juillet 1989, p. 14-16.

32-    Controverse tricentenaire. N° 15, juillet 1989, p. 17-18.

33-    Invitation. N° 17, janvier 1990, p. 3.

34-    Les Serpents de mer. N° 18, avril 1990, p. 3.

35-    Mar. Jozon d’Erquar, « Martyr de la bibliographie ». N° 18, avril 1990, p. 4-5.

36-    Découverte de la typographie en Europe occidentale : doutes et certitudes (I). N° 18, avril 1990, p. 15-18.

37-    La Fureur de l’ivre. N° 19-20, octobre 1990, p. 4.

38-    Christophe Plantin en France (1514-1548). N° 19-20, octobre 1990, p. 5-7.

39-    Pol Neveux, ami des livres. N° 19-20, octobre 1990, p. 37-39.

40-    Découverte de la typographie en Europe occidentale : doutes et certitudes (II). N° 19-20, octobre 1990, p. 40-42.

41-    Le Bonheur, c’est un bouquin. N° 19-20, octobre 1990, p. 44-45.

42-    Chronique d’une imposture, ou comment falsifier l’histoire du champagne. N° 21, janvier 1991, p. 4-14.

43-    Saint Jean à la Porte Latine, patron des artisans du livre en France. N° 21, janvier 1991, p. 21.

44-    Bibliomanie. N° 22, avril 1991, p. 11.

45-    Quand bibliophilie et porcelaine de Saxe ne faisaient pas bon ménage. N° 22, avril 1991, p. 9-10.

46-    Un député bibliomane. N° 22, avril 1991, p. 11.

47-    Repères bibliophiliques louysiens. N° 22, avril 1991, p. 17.

48-    Recherches sur l’imprimerie rethéloise. N° 22, avril 1991, p. 18-19.

49-    Histoire de plagiat. N° 23, juillet 1991, p. 3.

50-    Des jésuites chez les Trévoltiens. N° 23, juillet 1991, p. 4-6.

51-    Découverte du premier livre imprimé à La Ferté-sous-Jouarre. N° 23, juillet 1991, p. 12-17.

52-    Les Bibliophiles sont très en avance. N° 24, octobre 1991, p. 3.

53-    Le Rémois Charles Favet, graveur d’ex-libris. N° 24, octobre 1991, p. 4-5.

54-    Salades de saison. N° 25, janvier 1992, p. 3.

55-    Martin Marchant retrouvé, ou Mises au point sur les débuts de l’imprimerie à Verdun. N° 25, janvier 1992, p. 10-13.

56-    Zig-zag en Styrie. N° 25, janvier 1992, p. 23.

57-   Quand la carrière de Balzac passait par Reims. N° 26, avril 1992, p. 3-5.

58-    Un Vendeuvrois oublié. N° 26, avril 1992, p. 11-13.

59-    Deux imprimeurs rémois en 1789. N° 26, avril 1992, p. 14-22.

60-    Truquages. N° 27, juillet 1992, p. 3.

61-    Cinquante ans après la découverte de l’Amérique, Reims découvre l’art nouveau. N° 27, juillet 1992, p. 4-9.

62-    Jean Colin, graveur rémois du XVIIe siècle, et l’Indispensable généalogie dans les études biographiques. N° 27, juillet 1992, p. 10-12.

63-    Jean Berque (1896-1954) et l’Illustration du livre. N° 27, juillet 1992, p. 13-17.

64-    Le Bibliotaphe. N° 28, octobre 1992, p. 3.

65-    Une vocation heureusement contrariée. N° 28, octobre 1992, p. 4-5.

66-    Quand Sedan cherchait un imprimeur (1526-1596). N° 28, octobre 1992, p. 14-16.

67-    Problèmes de classement. N° 29, janvier 1993, p. 3.

68-    Un procès peu ordinaire sous la troisième République. N° 29, janvier 1993, p. 7-8.

69-    Comment un notaire marnais mit le feu à la bibliothèque du Louvre. N° 29, janvier 1993, p. 18.

70-    Possession vaut-elle titre ? N° 30, avril 1993, p. 3.

71-    Les Éditions rémoises de l’almanach de Matthieu Laensbergh. N° 30, avril 1993, p. 5-9.

72-    Le Grenier de l’homme à la tête bandée. N° 30, avril 1993, p. 21-22.

73-    Pour la mémoire du livre. N° 31, juillet 1993, p. 3.

74-    Il y a quarante ans, « Le Livre de Poche » n’a pas inventé le livre de poche. N° 31, juillet 1993, p. 4-5.

75-    Un livre d’Heures de François, Dauphin de France. N° 31, juillet 1993, p. 6-9.

76-    L’Année du « grand bûcheron ». N° 31, juillet 1993, p. 10-15.

77-    Crafty, dessinateur et illustrateur (1840-1906). N° 31, juillet 1993, p. 13-18.

78-    Le Moins rare des livres anciens. N° 32, octobre 1993, p. 3-5.

79-  Les Livres se font avec des livres, ou la Barbe du docteur. N° 32, octobre 1993, p. 15-20.

80-  Gens et livrets de caractères. N° 33, janvier 1994, p. 17-21.

81-  Haro sur le bouquin ? N° 34, avril 1994, p. 3.

82-  Trois compagnons en bibliographie. N° 35, juillet 1994, p. 3-5.

83-  François Juste, le mystérieux complice de Rabelais. N° 35, juillet 1994, p. 11-21.

84-  Les Saboteurs sont parmi nous. N° 37, mars 1995, p. 3.

85-  Les Éditions du dictionnaire de Bayle aux XVIIe et XVIIIesiècles. N° 37, mars 1995, p. 4-6.

86-  Les Illustrateurs des Contes de Jean de La Fontaine. N° 37, mars 1995, p. 7-10.

87-  Le Plus Grand Cartographe du XVIe siècle. N° 37, mars 1995, p. 11.

88-  Souvenirs (1985-1995). N° 38, juin 1995, p. 3-4.

89-  Les Éditions du Tableau de Paris. N° 38, juin 1995, p. 60-62.

90-  Cazin, ou l’Éponyme innocent. N° 39, décembre 1995, p. 7-9.

91-  « La Beauce est fertile, mais elle est plate ». N° 40, mars 1996, p. 3.

92-  Contemporains et successeurs des Jannon à Sedan. N° 40, mars 1996, p. 9-11.

100- Hypothétiques impressions rémoises de Jean de La Fontaine. N° 40, mars 1996, p. 13-15.

101- Émile Sedeyn, littérateur et bibliophile (1871-1946). N° 40, mars 1996, p. 16-17.

102- Le Clovis des bibliophiles. N° 41, juin 1996, p. 3-6.

103- Les Techener et le Bulletin du bibliophile. N° 41, juin 1996, p. 7-9.

104- L’Édition princeps des Lettres de madame de Sévigné. N° 41, juin 1996, p. 10-11.

105- Beaumarchais éditeur, seul espoir de Voltaire. N° 41, juin 1996, p. 12-13.

106- Quand la pierre se mit à parler. N° 42, septembre 1996, p. 3-5.

107- Note sur la Bible des juifs. N° 42, septembre 1996, p. 12.

108- Incongruité de la vie. N° 44, mars 1997, p. 3.

109- Il y a cent un ans, Ubu roi fut accouché par un Rémois. N° 44, mars 1997, p. 15-19.

110- Début d’inventaire des almanachs troyens et châlonnais du XIXe siècle. N° 46, septembre 1997, p. 3-7.

111- Les Livres illustrés par Félix Vallotton. N° 46, septembre 1997, p. 8-11.

112- Un « unicum » sedanais de Jacob Salesse antérieur à 1600. N° 46, septembre 1997, p. 12-18.

113- Les Dictionnaires et les Incunables. N° 47, décembre 1997, p. 3.

114- Les Incunables châlonnais ne sont pas des incunables. N° 47, décembre 1997, p. 4-11.

115- Le Psautier langrois de Pierre Le Rouge et les Débuts de l’imprimerie à Troyes. N° 47, décembre 1997, p. 12-14.

116- Le Titre contesté de Guillaume Tavernier, premier imprimeur de Provins. N° 47, décembre 1997, p. 15-18.

117- La Bataille de Roxburgh. N° 48, mars 1998, p. 3-4.

118- Pierre-Eugène Renduel (1798-1874) et l’École romantique. N° 48, mars 1998, p. 5-7.

119- La Collection Caron. N° 48, mars 1998, p. 8-9.

120- Le Second Traité d’œnologie moderne. N° 48, mars 1998, p. 10-11.

121- Le Pâté du pamphlétaire. N° 48, mars 1998, p. 12-13.

122- Deux facéties bibliophiliques. N° 48, mars 1998, p. 14-16.

123- Nodier me manque. N° 49, juin 1998, p. 3.

124- Voltaire contre Néaulme : les dessous d’une édition à scandale. N° 49, juin 1998, p. 4-8.

125- Le Miroir à alouettes. N° 49, juin 1998, p. 9-13.

126- Le Graveur Edme Moreau revu et corrigé. N° 49, juin 1998, p. 14-21.

127- Vingt ans de bibliophilie à la Société des Amis de la Bibliothèque municipale de Reims. N° 50, septembre 1998, p. 3-9.

128- La Bibliomanie selon Flaubert. N° 50, septembre 1998, p. 10-11.

129- La Bible de Gutenberg dans le monde. N° 50, septembre 1998, p. 12-14.

130- Sous le regard du Phénix, ou l’Imprimeur à deux têtes des Œuvres de Rabelais. N° 50, septembre 1998, p. 15-19.

131- L’Œuvre historique du docteur Cabanès. N° 52, mars 1999, p. 5-8.

132- Rimailleur, mais lexicographe en avance sur son temps : le Champenois Pierre Richelet et son Dictionnaire. N° 52, mars 1999, p. 9-14.

133- Les Victimes du livre. N° 52, mars 1999, p. 15-18.

134- En mémoire : Lucien Scheler (1902-1999). N° 53, juillet 1999, p. 3.

135- Les Livres illustrés par Louis Icart. N° 53, juillet 1999, p. 5-8.

136- Les Provincialeséditées du vivant de Blaise Pascal. N° 53, juillet 1999, p. 9-13.

137- X, 72 = J-143 = 11, 08, 1999 ou Nostradamus défiguré. N° 53, juillet 1999, p. 16-18.

138- Les Manuscrits de la République des sables. N° 54, novembre 1999, p. 3-4.

139- Bibliorthèses ou Prothèses orthobibliques ? N° 55, janvier 2000, p. 3.

140- La Devise de Diane, ou les Secrets d’un super-libris. N° 55, janvier 2000, p. 4-8.

141- Un procédé mnémonique : le signet. N° 55, janvier 2000, p. 11.

142- La Bataille des livres de Jonathan Swift. N° 55, janvier 2000, p. 12-14.

143- Le Fabuleux Legs d’un vicomte balzacien à sa patrie littéraire. N° 55, janvier 2000, p. 15-16.

144- Les Éditions originales des romans vicieux du divin marquis. N° 55, janvier 2000, p. 17-18.

145- L’Anniversaire manqué de Gutenberg. N° 55, janvier 2000, p. 19-21.

146- L’Aérostation et le Roi du bout du monde. N° 58, janvier 2001, p. 3-7.

147- Voir Reims dans les livres. N° 58, janvier 2001, p. 11-15.

148- Dubout, ou la Fascination des foules. N° 59, avril 2001, p. 3-5.

149- À la recherche de Martin Mourot, premier imprimeur du Barrois. N° 59, avril 2001, p. 6-12.

150- D’anciennes « spéculations de librairie » à consulter encore utilement. N° 59, avril 2001, p. 13-19.

151- Un almanach populaire au XVIIIe siècle : Le Messager boiteux. N° 60, septembre 2001, p. 3-6.

152- Les Œuvresrarissimes de la « Belle Cordière », fausse courtisane et vraie poétesse. N° 60, septembre 2001, p. 7-11.

153- L’Introuvable Édition originale des Contes de Perrault. N° 60, septembre 2001, p. 12-15.

154- Hommage au bibliognoste, ou le Dogue de La Vallière. N° 61, décembre 2001, p. 4-8.

155- Du nouveau sur l’énigmatique faussaire de livres Louis Hagué. N° 61, décembre 2001, p. 9-11.

156- La Bibliothèque bleue de l’horloger de Montbrillant. N° 61, décembre 2001, p. 12-15.

157- Au secours ! On veut tuer les arts français du livre ! N° 63, juin 2002, p. 3.

158- Le Guillemet. N° 63, juin 2002, p. 10.

159- Hégésippe Moreau, typographe sans gloire et poète élégiaque. N° 63, juin 2002, p. 11-15.

160- Au nom de Larousse. N° 64, septembre 2002, p. 3-6.

161- Notes sur l’Histoire civile et politique de la ville de Reims de Louis-Pierre Anquetil. N° 64, septembre 2002, p. 7-12.

162- Le Bibliothécaire de Ratapolis. N° 64, septembre 2002, p. 13-16.

163- Le Gascon, l’insaisissable relieur du XVIIe siècle. N° 64, septembre 2002, p. 17-21.

164- Les Sœurs Vatardavant la Première Guerre mondiale. N° 65, décembre 2002, p. 3-5.

165- Le Premier Graveur au burin français est Langrois : Jean Duvet (1485-1570 ?). N° 65, décembre 2002, p. 6-9.

166- Où en est « l’affaire » Corneille-Molière ? N° 65, décembre 2002, p. 10-13.

167- L’Édition préoriginale des Penséesde Pascal. N° 68, septembre 2003, p. 9-10.

168- Un romancier injustement oublié : Champfleury. N° 68, septembre 2003, p. 15-20.

169- La Plus Ancienne Affiche imprimée en France. N° 69, février 2004, p. 4-5.

170- La Première Couverture des Contes cruels de Villiers de l’Isle-Adam. N° 69, février 2004, p. 6-7.

171- Un Sparnacien imprimeur à Bar-le-Duc. N° 69, février 2004, p. 8-9.

172- Les Amies de Verlaine chez « Coco-Malperché ». N° 69, février 2004, p. 10-11.

173- La Révolution du format Charpentier. N° 69, février 2004, p. 12.

174- « Barbier d’Aucour, deux noms aussi inconnus l’un que l’autre » (Furetière). N° 70, mai 2004, p. 4-5.

175- La Haute-Marne, terre d’éditeurs. N° 70, mai 2004, p. 6-7.

176- Alfred Delvau, le « faubourien » (1825-1867). N° 70, mai 2004, p. 8-9.

177- Bouquins et bouquinistes. N° 71, septembre 2004, p. 3.

178- Le Cochon mitré. N° 71, septembre 2004, p. 4-5.

179- Le Grand Chansonnier ou le Nouvel Anacréon. N° 71, septembre 2004, p. 7-8.

180- De l’Enfer au Paradis. N° 71, septembre 2004, p. 9-11.


 

In Travaux de l’Académie nationale de Reims :

      1-      Les Imprimeurs rémois du XVIe siècle. 165e volume, 1986, p. 41-111. [Nommé au Dixième prix triennal de bibliographie de la Ligue Internationale de la Librairie Ancienne, Tokyo, 1991];

2-      Jean de Foigny, imprimeur à Reims de 1561 à 1586. 168e volume, 1989, p. 173-202.

3-      Les Premiers Imprimeurs de l’Académie de Reims (1841-1868). 171e volume, 1996, p. 57-81.

4-      L’Imprimerie à Sainte-Ménehould sous l’Ancien Régime (1629-1739). 174e volume, 2000, p. 93-113.


 

In La Vie en Champagne :

            1.       Un des premiers traités sur la culture des vignes en Champagne. 42e année, n° 451, mars 1994, p. 3.

2.       Jean de Foigny, imprimeur de la Sainte Ligue à Reims. N° 55, juillet-septembre 2008, p. 33-35.

3.       Un célèbre Rémois, Hubert-Martin Cazin. N° 55, juillet-septembre 2008, p. 48-50. 


 

In Archives et bibliothèques de Belgique :

      1-      Livres prohibés en Champagne septentrionale sous l’Ancien Régime. 1997, tome LXVIII, n° 1-4, p. 55-91.

2-      De Reims à Liège : Gabriel Dessain (1685-1767), fondateur d’une dynastie d’imprimeurs et de libraires. 2001, tome LXXII, n° 1-4, p. 15-38.


 

In Bulletin du bibliophile :

      1-      Les Imprimeurs rémois et l’Université de Reims (1548-1793). N° 2, 2004, p. 355-370.

2-      Nicolas Cirier. N° 2, 2006, p. 411-413.


 

In Le Magazine du bibliophile :

      1-      Le Cas Boulard : bibliophilie ou bibliomanie ? N° 44, février 2005, p. 28-29.

2-      Le Bibliographe assassiné. N° 45, mars 2005, p. 28-29.

3-      Janin bibliophile par la poussette. N° 46, avril 2005, p. 28-29.

4-      Duhamel médecin des bibliolâtres ? N° 47, mai 2005, p. 28-29.

5-      Rencontres sur les quais. N° 48, juin 2005, p. 30-31.

6-      Une réhabilitation exemplaire : la Bibliothèque municipale de Reims. N° 49, juillet-août 2005, p. 26-29.

7-      Les Enfants de France dans leur « citadelle livresque ». N° 49, juillet-août 2005, p. 30-31.

8-      N’est pas philobible qui veut ! N° 50, février 2006, p. 32-33.

9-      L’Académicien du Chemin des dames. N° 51, mars 2006, p. 32-33.

10-  Barbier, le bouquiniste de Saint-Firmin. N° 52, avril 2006, p. 30-31.

11-  Les Bilboquets de Sapin. N° 53, mai 2006, p. 30.

12-  Les Bâtisseurs de la maison Charpentier. N° 54, juin 2006, p. 28-29.

13-  L’Errance infernale de Jules et Jean Gay. N° 55, juillet-août 2006, p. 28-29.

14-  Monselet journaliste, gastronome et « fils de Voltaire ». N° 56, septembre 2006, p. 28-29.

15-  Beraldi, l’iconophile pyrénéiste. N° 57, octobre 2006, p. 28-29.

16-  Auguste Aubry, l’aventurier de la rue Dauphine. N° 58, novembre 2006, p. 26-27.

17-  Le Bibliophile Jacob, le plus populaire des érudits français du XIXe siècle. N° 59, décembre 2006-janvier 2007, p. 26-27.

18-  La Biblio-autographomanie de Guilbert de Pixerécourt. N° 60, février 2007, p. 28-29.

19-  Les Bibliotières de La Fizelière. N° 61, mars 2007, p. 26-28.

20-  Francisque Sarcey, « le prince des critiques » à l’origine d’une tradition familiale. N° 63, mai 2007, p. 30-32.

21-  La Paranoïa du comte Libri, mathématicien et bibliokleptomane. N° 64, juin 2007, p. 28-30.

22-  Les Houssaye, de la terre de Bruyères au quai de Conti. N° 65, juillet-août 2007, p. 29-30.

23-  La Manière ... de faire le vin en Champagne n’est pas du chanoine Godinot. N° 67, octobre 2007, p. 20-24.

24-  Le Moins rare des incunables : la Chronique de Nuremberg. N° 68, novembre 2007, p. 19-21.

25-  Sainte Wiborade, patronne des bibliophiles. N° 69, décembre 2007-janvier 2008, p. 20-22.

26-  Des collectionneurs de livres au pays de Pocahontas. N° 71, mars 2008, p. 18-21.

27-  L’Épigramme de Pons de Verdun. N° 72, avril 2008, p. 17-19.

28-  La Bataille de Roxburgh. N° 73, mai 2008, p. 25-28.

29-  En mémoire de Claude Bourdois. N° 74, juin 2008, p. 5.

30-  André Jammes aux Éditions des Cendres. N° 74, juin 2008, p. 6.

31-  La Bibliothèque imaginaire de Diafoirus. N° 74, juin 2008, p. 18-22.

32-  Heber le Magnifique. N° 75, juillet-août 2008, p. 18-22.

33-  Introuvables contes orientaux du XVIIIe siècle. N° 76, septembre 2008, p. 21-25.

34-  Les Somptueuses Bibliothèques du comte de La Bédoyère. N° 77, octobre 2008, p. 17-22.

35-  La Bibliothèque du prince Roland Bonaparte. N° 78, novembre 2008, p. 29-32.

36-  Farces et sotties de Caron. N° 79, décembre 2008-janvier 2009, p. 27-30.

37-  La Chorionophilie du baron de La Roche La Carelle. N° 80, février 2009, p. 24-28.

38-  L’Abbé Sallier ou l’Âge d’or de la Bibliothèque du roi. N° 81, mars-avril 2009, p. 28-32.

39-  L’Édition de livres rares et singuliers par les frères Gébéodé. N° 82, janvier-février 2010, p. 28-31.

40-  Les Trois Relieurs d’Henri d’Orléans, duc d’Aumale. N° 83, mars 2010, p. 23-29.

41-  Miguel, William et les autres : histoires de circulation. N° 84, avril 2010, p. 30-33.

42-  Un « rongeur de livres » chez les francs-maçons. N° 85, mai 2010, p. 22-26.

43-  Jean-Baptiste Thiers (1636-1703). L’Ecclésiastique sans perruque. N° 86-87, juin-juillet-août 2010, p. 34-37.

44-  Antoine-Augustin Renouard (1765-1853). Libraire, éditeur, bibliographe & bibliophile. N° 88, septembre 2010, p. 19-22.

45-  Le Libraire Merlin, enchanteur des bibliophiles. N° 89, octobre 2010, p. 26-29.

46-  Van Hulthem : une bibliothèque dans l’histoire. N° 90, novembre-décembre 2010, p. 26-29.

47-  Henri Bouchot, l’autre bibliologue bisontin. N° 91, janvier-février 2011, p. 24-27.

48-  Alphonse Lemerre : la réussite exemplaire de l’éditeur du Parnasse. N° 92, mars 2011, p. 23-33.

49-  Pierre Jannet (1820-1870), l’elzévirien. N° 93, avril 2011, p. 26-31.

50-  Destins croisés de Beckford et Chardin. N° 94, mai 2011, p. 27-30.

51-  La Publication du Dictionnaire encyclopédique du livre est achevée. N° 95, juin-juillet 2011, p. 8-10.

52-  Les Vrais Visages des frères Garnier. N° 95, juin-juillet 2011, p. 22-27.

53-  La Librairie nouvelle et la bataille du prix du livre. N° 96, septembre 2011, p. 19-24.

54-  Mathurin Lesné, relieur et poète controversé. N° 97, octobre 2011, p. 23-27.

55-  Octave Uzanne, le rêve des bibliophiles. N° 98, novembre 2011, p. 22-27.

56-  Raoul-Léonor de Lignerolles avait tout ! N° 99, décembre 2011-janvier 2012, p. 22-25.

57-  Jérôme Pichon, baron collectionneur. N° 100, février 2012, p. 37-41.

58-  Martin Bossange, maître de la librairie européenne. N° 101, mars 2012, p. 22-26.

59-  La Dynastie des Dentu. N° 102, avril 2012, p. 26-31.

60-  Mercier de Compiègne, libraire-imprimeur dans le Paris de la Révolution. N° 103, mai 2012, p. 20-25.

61-  Charles-Guillaume Le Clerc, libraire et député. N° 104, novembre 2012, p. 24-27.

62-   Un peu d’ordre dans les éditions Cazin. N° 106, avril-mai 2013, p. 12-17.


 

InLa Nouvelle Revue des livres anciens :

      1-      Hommage au livre ancien. N° 1-2009, p. 5-6.

2-      Le Grand Voyage du pays des Hurons par Gabriel Sagard. N° 1-2009, p. 21-22.

3-      Histoire du Vieux et du Nouveau Testament de Pierre Mortier. N° 1-2009, p. 28-29.

4-      L’École de la chasse aux chiens courans par Le Verrier de La Conterie. N° 1-2009, p. 36-37.

5-      Tychonis Brahe astronomiae instauratae Mechanica. N° 1-2009, p. 64-65.

6-      Un maître de la reliure et un escroc : Théodore Hagué. N° 1-2009, p. 66-69.

7-      Histoire de la librairie française. N° 1-2009, p. 75.

8-      Bibliographie des manuels Roret. N° 1-2009, p. 76.

9-      Galimafrées et confitures imprimées. N° 2-2009, p. 52-58.

10-  La Seconde Bibliothèque bénédictine de France. N° 2-2009, p. 76-79.

11-  Bulletin du bibliophile. N° 2-2009, p. 82.

12-  Jamais 2 sans 3, et après ? N° 3-2010, p. 5.

13-  Bibliophilophysiologies pré-uzanniennes, au service d’une définition. N° 3-2010, p. 24-42.

14-  Le Musée de la reliure, à Beaumesnil. N° 3-2010, p. 74-75.

15-  Le Diable dans un bénitier. N° 3-2010, p. 76-77.

16-  Mélanges offerts à Christian Galantaris. N° 3-2010, p. 78-79.

17-  Les Bibliothèques, entre imaginaires et réalités. N° 3-2010, p. 80.

18-  Sociétés et revues pour bibliophiles, en Belgique, au XIXesiècle.N° 4-2010, p. 59-65.

19-  Belgicana nostra.N° 4-2010, p. 79.

20-  Souvenirs brouillés du palais typographique.N° 4-2010, p. 79-80.

21-  Les Arrières-boutiques de la littérature. N° 4-2010, p. 80.

 


In http://histoire-bibliophilie.blogspot.fr

      1-      Introduction à une histoire de la bibliophilie, 13/12/2012.

2-      La Bibliothèque Courtois, ou les Origines suspectes d’une riche bibliothèque révolutionnaire, 15/12/2012.

3-      L’Impressionnante Bibliothèque Descamps-Scrive, 19/12/2012.

4-      Le Cabinet de Marigues de Champ-Repus, 22/12/2012.

5-      Mises au point sur Jean Grolier, 22/12/2012.

6-      Mises au point sur Diane de Poitiers, 23/12/2012.

7-      L’Éditeur artiste André Ferroud (1849-1921), 24/12/2012.

8-      Les Cousins Bonnier, financiers et collectionneurs, 27/12/2012.

9-      Petite bibliothèque des théâtres, 28/12/2012.

10-  Le Cabinet précieux de Chenest, 02/01/2013.

11-  Auguste Veinant, le bibliographe tabarinesque, 06/01/2013.

12-  Monsieur Millot, mystérieux elzéviriomane, victime d’une attribution désinvolte, 11/01/2013.

13-  Adolphe Audenet et le 1er catalogue français avec reproductions de reliures, 15/01/2013.

14-  La Bataille de Borluut, 19/01/2013.

15-  Nouvelles découvertes sur le relieur Théodore Hagué, 22/01/2013.

16-  Le Comte de Mosbourg et « la boîte à 10.000 et plus », 25/01/2013.

17-  L’Identité révélée du marquis de Bruyères-Chalabre, 29/01/2013.

18-  Les Bibliothèques de la famille Paris, 04/02/2013.

19-  La Bibliothèque de Méon, placée deuxième, après celle de La Vallière, 06/02/2013.

20-  Obsédé par les imprimés sur vélin : le comte Mac-Carthy Reagh, 09/02/2013.

21-  Passionné par l’Histoire naturelle : Le Camus de Limare, 12/02/2013.

22-  L’Être multiple qu’on nommait Padeloup, 14/02/2013.

23-  Le Marquis d’Aubais, un des esprits les plus accomplis du XVIIIe siècle, 17/02/2013.

24-  Repères pour le tricentenaire de la naissance de Diderot, 20/02/2013.

25-  Cazin et cazinophilie, 24/02/2013.

26-  Gouttard n’est plus énigmatique, 28/02/2013.

27-  Dincourt d’Hangard n’était pas tout seul, 08/03/2013.

28-  Le Rémois Randon de Boisset, 12/03/2013.

29-  Les Fermiers généraux des Contes et Nouvelles en vers, par M. de La Fontaine, 22/03/2013.

30-  Gigot d’Orcy, l’entomologiste, 25/03/2013.

31-  Lebeuf de Montgermont, manufacturier en faïence, 03/04/2013.

32-  Charles Capé, le Bozerian du Second Empire, 06/04/2013.

33-  Connaissance de Rouveyre, 09/04/2013.

34-  Qui était Delaleu, notaire à Paris ?, 11/04/2013.

35-  Le Président Menars et la Bibliothèque de De Thou, 15/04/2013.

36-  Les Bibliophiles de Belgique au XIXe siècle, 18/04/2013.

37-  La Bibliothèque de Boutourlin, 23/04/2013.

38-  Bibliotheca Hulthemiana, 24/04/2013.

39-  Biographie renouvelée de Mathurin Lesné, 26/04/2013.

40-  Gabriel Martin, « faiseur de catalogues », 30/04/2013.

41-  Pour en finir avec la généalogie des Gruel, 01/05/2013.

42-  Bibliothèque Tandeau de Marsac, 04/05/2013.

43-  Révélations sur les frères Garnier, 06/05/2013.

44-  Huet, le « savant des savants », 08/05/2013.

45-  De Lurde et De Ruble, trautzolâtres, 15/05/2013.

46-  Où sont les reliures à mosaïque de Trautz ?, 17/05/2013.

47-  L’Inavouable Fiasco de la vente Morante, 21/05/2013.

48-  Henri-Louis Habert de Montmor, homme de science, 27/05/2013.

49-  La Science et la Patience du comte de Lignerolles, 01/06/2013.

50-  L’Épigramme de Pons de Verdun, 19/06/2013.

51-  Un palais pour les livres du prince Roland Bonaparte, 21/06/2013.

52-  Les De Bure, libraires sur le quai des Augustins, 03/07/2013.

53-  Chardin, l’agent bibliophile de Beckford, 05/07/2013.

54-  Les Regrets du comte de La Bédoyère, 07/07/2013.

55-  La Bibliothèque de l’hôtel Lambert, 14/07/2013.

56-  Les Pérégrinations bibliophiliques du duc d’Aumale, 15/07/2013.

57-  La Bibliothèque du chancelier Henri-François d’Aguesseau, 19/07/2013.

58-  L’Infatigable comte de Lauraguais, 24/07/2013.

59-  Bibliotheca Lamoniana, 01/08/2013.

60-  Le Baron Sosthène de La Roche Lacarelle, « souverain pontife de la trautzolâtrie », 09/09/2013.

61-  Les Geoffroy, apothicaires parisiens, 19/09/2013.

62-  Quand Léon Conquet renversait l’idole du vieux bouquin, 30/09/2013.

63-  A la recherche de la bibliothèque de Longepierre, 05/10/2013.

64-  Parison, le roi des bouquineurs, 11/10/2013.

65-  Jacques-Charles Brunet, notre maître à tous, 20/10/2013.

66-  Les Exemplaires aux armes de Dufresnoy, 25/10/2013.

67-  La Bibliothèque de Lord Gosford, 30/10/2013.

68-  Du Fay, le premier « curieux » en fait de livres ? 04/11/2013.

69-  Les Fondateurs et les Premiers Sociétaires de la Société des Bibliophiles français, 21/11/2013.

70-  La Bibliothèque des Le Peletier, 25/11/2013.

71-  Collectionneurs de livres au pays de Pocahontas, 27/11/2013.

72-  Le Grenier du Toqué, 01/12/2013.

73-  Le Dictionnaire bibliographique de Psaume, 08/12/2013.

74-  Le Musée bibliographique de Charles Motteley, 20/12/2013.

75-  La Bibliothèque de la comtesse de Verrue, 30/12/2013.

76-  Jean Berque (1896-1954), illustrateur vigoureux et probe, 07/01/2014.

77-  Les Premiers Ex-Libris français : définitions et classement, 14/01/2014.

78-  Une des dernières grandes bibliothèques d’Ancien Régime, 21/01/2014.

79-  La Bibliothèque du baron Achille Seillière, 29/01/2014.

80-  Charles Bouret, libraire hispaniste et bibliophile paradoxal, 02/02/2014.

    100- L’Ardent et Exclusif Comte de Fresne, 04/02/2014.

    101- Jean-Philibert Berjeau, rat de bibliothèque, 06/02/2014.

    102- Antoine-Augustin Renouard, le bibliophile devenu libraire, 12/02/2014.

    103- Les Hédouin de Pons-Ludon, bibliophiles rémois, 16/02/2014.

    104- Le Cardinal Loménie de Brienne, un des hommes les plus éclairés du clergé de France, 18/02/2014.

    105- La Bibliothèque de la marquise de Vassé, 21/02/2014.

    106- Alphonse Lemerre, « le Barbin des jeunes poètes », 23/02/2014.

    107- Les Houry, éditeurs de livres scientifiques et de l’Almanach royal, 02/03/2014.

    108- Les Tribulations de la bibliothèque dramatique de Pont-de-Veyle, 12/03/2014.

    109- Pierre Jannet, bibliophile elzévirien, 16/03/2014.

    110- La Bibliothèque du marquis de Courtanvaux, 26/03/2014.

    111- L’État civil perdu de « Vrain Lucas », 28/03/2014.

    112- La Boutique d’esprit des Dentu, 05/04/2014.

    113- Olivier de Harsy, imprimeur de Rabelais, 09/04/2014.

    114- Pour l’honneur de Pierre Louÿs, 10/04/2014.

    115- Bibliographie des Contes rémois de Chevigné, 23/04/2014.

    116- Les Ventes publiques de livres à Paris au XIXe siècle (1801-1848), 19/05/2014.

    117- Les Ventes publiques de livres à Paris au XIXe siècle (1848-1900), 20/05/2014.

    118- Les Ventes publiques de livres à Paris au XIXe siècle (Index alphabétique), 20/05/2014.

    119- Le Livre à la Renaissance. Introduction à la bibliographie historique et matérielle, 26/05/2014.

    120- Labitte ou la passion de l’expertise, 03/06/2014.

    121- Les Exemplaires connus de la Bible de Gutenberg, 08/06/2014.

    122- Claude Gros de Boze, un des premiers grands collectionneurs d’incunables, 15/06/2014.

    123- Chastre de Cangé, amateur d’histoire curieuse et de littérature érotique, 22/06/2014.

    124- Les Ex-Libris d’Aglaüs Bouvenne, monogrammophile, 29/06/2014.

    125- L’Abbé Sepher, amateur d’hétérodoxie et d’occultisme, 06/07/2014.

    126- La Bibliothèque de Léon Cailhava, 13/07/2014.

    127- « Ceux qui n’ont pas vu l’auction Yemeniz n’ont rien vu », 22/07/2014.

    128- Louis Aimé-Martin, l’ami fidèle de Lamartine, 03/08/2014.

    129- Anatole de Montaiglon, « De jour en jour, en apprenant, mourant », 07/09/2014.

    130- Les Deux Bibliothèques des Le Fèvre de Caumartin, 11/09/2014.

    131- Le Duc de La Vallière, un grand seigneur de la bibliophilie, 22/09/2014.

    132- Bolongaro-Crevenna, négociant francophile à Amsterdam, 04/10/2014.

    133- Les Grandes Bibliothèques du clan Colbert, 17/10/2014.

    134- Le Duc de Chaulnes, entre la guerre et les sciences, 21/10/2014.

    135- Henri Beraldi : « Le nombre est peu, le choix est tout. », 05/11/2014.

    136- Le Commissaire-Priseur qui aimait les livres, 07/07/2015.

    137- Un Américain à Paris : la vente Benzon, 23/09/2015.

    138- De Charles-Antoine de Bourgevin au comte de Saint-Morys, 29/09/2015.

    139- La Bibliothèque Bigot, 17/10/2015.

    140- Amédée Rigaud (1819-1874) identifié, 23/10/2015.

    141- Les Catalogues du comte Libri, 20/12/2015.

    142- Louis-François-André Gaudefroy, bibliographe éclairé, 29/12/2015.

    143- Du nouveau chez Lortic, le Le Gascon du XIXe siècle, 08/01/2016.

    144- Alexandre Lantelme (1832-1903), bibliophile grenoblois, 11/01/2016.

    145- Étienne Baluze (1630-1718), bibliothécaire de Colbert, 18/01/2016.

    146- Joseph Crozet (1808-1841) et son successeur Paul Colomb de Batines (1811-1855), 22/01/2016.

    147- Une famille de libraires érudits sur le quai des Augustins (1761-1868), 01/02/2016.

    148- Charpentier, sa bibliothèque, ses amis romantiques et naturalistes (1838-1896), 10/02/2016.

    149- Auguste Sautelet (1800-1830), éditeur du premier livre de peintre, 22/02/2016.

    150- L’Abbé de Vougny (1706-1754), traducteur de Giordano Bruno, 02/03/2016.

    151- La Vénération d’Antoine Vivenel (1799-1862) pour Androuet du Cerceau, 06/03/2016.

    152- Emmanuel-Louis-Nicolas Viollet le Duc, père du célèbre architecte, 10/03/2016.

    153- Charles-Louis Trudaine (1764-1794), victime de la barbarie terroriste de l’An II, 15/03/2016.

    154- Le Catalogue des livres de la bibliothèque de M.*** (1744) est celui de la vente Michel-Étienne Turgot, 25/03/2016.

    155- L’Ami de Sylvestre Bonnard : Honoré Champion (1846-1913), 25/04/2016.

    156- Martin Bossange (1766-1865), maître et doyen des libraires de l’Europe, 08/05/2016.

    157- La Descendance de François Belin (1748-1808), fondateur des Éditions Belin, 24/05/2016.

    158- Le Comte Léon d’Ourches (1767-1843), incunabuliste et bienfaiteur des pauvres, 04/06/2016.

    159- Qui était le baron d’Heiss ? 09/06/2016.

  160- La Réussite discrète de Jean-François Deterville (1766-1842), ami de Bernardin de Saint-Pierre, 16/06/2016.

    161- Charles Crapelet (1762-1809), le Baskerville français, 27/06/2016.

    162- Le Chevalier Delambre (1749-1822), le plus grand astronome de l’Europe, 08/07/2016.

    163. L’Italianiste Pierre-Louis Ginguené (1748-1816), ami de Chamfort, 15/07/2016.

    164. Louis Duriez (1753-1825), de Lille et de la Société des Bibliophiles français, 22/07/2016.

    165. Philippe Durand de Lançon (1786-1869), « bibliophile selon la vraie science », 27/07/2016.

    166. Les Delessert, banquiers philanthropes et collectionneurs, 02/09/2016.

    167. Le Comte de Fleurieu (1738-1810), ministre de la Marine sous Louis XVI, 13/09/2016.

  168. Le Comte Henry de Chaponay (1811-1878), amateur de provenances dorées sur tranches, 27/09/2016.

    169. Le Chroniqueur et feuilletoniste Francisque Sarcey (1827-1899), 11/10/2016.

    170. Félix Soleil, père et fils, 23/10/2016.

    171. Un morvandiot providence des romantiques : Eugène Renduel (1798-1874), 12/11/2016.

    172. Henri Nicolle (1767-1829), barbiste et ami des Bertin, 26/11/2016.

    173. Le 55 passage des Panoramas, Paris II, en 1897, 05/12/2016.

    174. Joseph-Marie Portalis (1778-1858), grand magistrat, fils de grand magistrat, 06/12/2016.

    175. Ansse de Villoison (1750-1805), l’enquêteur d’Homère, 15/12/2016.

    176. Le Président de Rieux (1687-1745), nouveau riche et libertin, 27/12/2016.

    177. Urbain Canel (1789-1867), oublié et rare, 02/02/2017.

    178. Edouard Turquety (1807-1867), disciple de Lamartine, 24/02/2017.

    179. Pierre-François Ladvocat (1791-1854), « le Magnifique », 29/03/2017.

    180. Pierre-Henri Larcher (1726-1812), de Dijon à Harvard, 05/04/2017.

    181. Thomas-Frognall Dibdin (1776-1847), voyageur-bibliographe, 21/04/2017.

    182. Les Frères Crozat, bailleurs de fonds et collectionneurs, 08/05/2017.

    183. La Précieuse Bibliothèque de Zacharie de Selle (1702-1759), 12/05/2017.

    184. L’Incomparable Collection de l’abbé Dominique Perrichon (1722-1798), 19/05/2017.

    185. La Destinée de la bibliothèque de Maximilien de Clinchamp (1817-1857), 07/12/2017.

    186. Ernest Daguin (1817-1892), « le père des Corneille », 18/01/2018.

    187. Adolphe Durel (1847-1913), l’expert ubiquiste, 30/01/2018.

    188. Charles Porquet (1823-1902), l’héritier de Laurent Potier, 05/02/2018.

    189. Alexandre Piedagnel (1831-1903), marin et poète, 13/02/2018.

    190. Edouard Roger (1803-1881), l’ami intime d’Adolphe Thiers, 20/02/2018.

    191. Repères biographiques et bibliographiques rétiviens, 24/02/2018.

   192. Le Marquis Scipion du Roure (1783-1858), un des premiers collaborateurs du Bulletin du bibliophile, 01/03/2018.

    193. Jules Gallois (1799-1867), comte de Naives, à l’origine de la Maison Courvoisier, 12/03/2018.

    194. Claude-François Maradan (1762-1823), éditeur majeur de l’ère napoléonienne, 03/04/2018.

    195. Essai de biographie du libraire parisien Henri Leclerc (1862-1941), 31/05/2018.

    196. La Collection Alphonse Parran (1826-1903), 08/06/2018.

    197. La Bibliothèque de Faujas de Saint-Fond (1741-1819), ami de Buffon, 15/06/2018.

    198. L’Abbé Rive (1730-1791), bibliognoste orgueilleux et patriote malfaisant, 06/07/2018.

    199. Armand-Joseph de Béthune, duc de Charost, « Père de l’humanité souffrante », 17/07/2018.

    200. Le Mystérieux Comte de Saint-Albin (1772-1847), 30/08/2018.

    201. Alfred Piet (1829-1901), misanthrope et iconobazardeur ? 07/09/2018.

    202. L’Identité retrouvée d’Alfred Piat (1826-1896), 18/09/2018.

    203. Étienne-Marie Bancel (1809-1893), un grand bibliophile forézien, 27/09/2018.

    204. Joseph Renard (1822-1882), de la fuchsine à la bibliographie, 16/10/2018.

    205. Louis-Philippe Couraud (1830-1910), collectionneur cognaçais, 20/10/2018.

   206. Jacques-Charles Wiggishoff (1842-1912), Montmartrois fanatique, passionné d’ex-libris, 25/10/2018.

   207. Edwin Tross (1822-1875), une des gloires de la librairie française, 24/11/2018.

   208. Nicolas-Damas Marchant (1767-1833), médecin sphygmique et prince des numismates, 30/11/2018.

   209. Étienne Geoffroy-Saint-Hilaire (1772-1844), soldat lettré de l’armée d’Orient, 12/12/2018.

   210. Charles Demandre (1805-1875), dit « Charles de Mandre », poète et autographophile, 16/12/2018.

   211. Alexandre Paulin (1796-1859), cofondateur de L’Illustration, 05/01/2019.

   212. Edouard Meaume (1812-1886), biographe de Jacques Callot, 13/01/2019.

   213. Introduction à l’histoire méconnue d’Alexandre Hatier (1856-1928), 18/01/2019.

  214. Thomas Phillipps (1792-1872), le plus grand collecteur de manuscrits de tous les temps, 24/01/2019.

   215. Bernard-Henry Gausseron (1845-1913), homme de lettre, professeur, traducteur, sociologue, critique d’art et bibliographe, 04/02/2019.

   216. Robert Hoe (1839-1909), entre presse à imprimer et bibliothèque, 15/02/2019.

   217. Auguste et Paul Souze, graveurs de métaux, 22/02/2019.

   218. Léon Vanier (1847-1896), bibliopole des « Décadents » et des pseudonymes, 07/03/2019.

   219. Henry Meilhac (1830-1897), homme de théâtre et de plaisir, 17/03/2019.

   220. Pierre-Victor Stock (1861-1943), éditeur des anarchistes et ardent dreyfusard, 27/03/2019.

   221. Henry-Louis Delloye (1787-1846), éditeur par atavisme, 17/04/2019.

   222. Adepte de la pseudonymie et des adresses multiples, il fut ruiné par Balzac, 02/05/2019.

   223. Paul Eudel (1837-1911), « le Tite-Live de l’Hôtel des Ventes », 17/05/2019.

   224. Pigoreau (1765-1851), libraire pour les romans, 28/05/2019.

   225. Introduction à l’édition agricole : de Vallat-la-Chapelle à Tremblay (1759-1887), 03/06/2019.

   226. Hyacinthe-Théodore Baron (1707-1787), médecin curieux de charlatanisme, 10/06/2019.

   227. Paul Girardot de Préfond (1722-1808), un des grands bibliophiles du XVIIIe siècle, 19/06/2019.

  228. Louis-Philippe-François de Warenghien (1771-1854), expert en bibliographie et en législation militaire, 02/07/2019.

    229. Jean-Charles-Pierre Lenoir (1732-1807), injustement calomnié, 09/07/2019.

    230. Les Fantaisies vaniteuses de Henry Houssaye (1848-1911) et de son père, 06/08/2019.

    231. Le Comte Alfred d’Auffay (1808-1861), bibliophile cauchois, 24/08/2019.

    232. Paul Bellon (1853-1895), attaché à Cuzin et à Reymann, 02/09/2019.

    233. Paul Desq (1816-1877), entre soieries et littérature, 09/09/2019.

    234. La Folie du pauvre violon : Charles Sauvageot (1781-1860) et ses curiosités, 16/09/2019.

    235. Désiré Ruggieri (1817-1885), premier pyrotechnicien d’Europe, 23/09/2019.

    236. Jean-Nicolas Barba (1769-1846), infatigable éditeur de pièces de théâtre, 07/10/2019.

    237. Denis-Simon Magimel (1766-1831), beau-frère de Firmin Didot, 11/10/2019.

    238. La Bibliothèque des frères Goncourt, 25/10/2019.

    239. J.-P.-A. Madden (1808-1889), initiateur d’une nouvelle école bibliographique, 31/10/2019.

    240. Georges Vicaire (1853-1921), inventeur de la bibliographie moderne, 07/11/2019.

    241. Victor Deséglise (1839-1916), le naundorffiste, 14/11/2019.

    242. La Collection de reliures d’Eugène von Wassermann (1870-1925), 20/11/2019.

    243. Henri Sarriau (1859-1907), archéologue et numismate, 27/11/2019.

    244. La Naissance d’une grande maison d’édition française : Arthème Fayard, 11/12/2019.

    245. Notes pour servir à l’histoire de la Librairie Victor Lemasle (1876-1932), 13/12/2019.

    246. Champfleury (1821-1889), le bohème embourgeoisé, 26/12/2019.

    247. Eugène Pick (1823-1882), le « Gil Blas de la librairie », 15/01/2020.

    248. Paul Allut (1794-1880), biographe du Père Ménestrier, 23/01/2020.

    249. La Bibliothèque Arthur Brölemann (1826-1904), 30/01/2020.

    250. Léon Rattier (1824-1902), sous-préfet et riche héritier, 13/02/2020.

    251. Alphonse Pinart (1852-1911), explorateur américaniste, 24/02/2020.

  252. Octave Mirbeau (1848-1917), l’écrivain qui aimait la nature, les artistes et les livres des autres, 14/03/2020.

   253. Le Baron Taylor (1789-1879), passionné de bienfaisance, 27/03/2020.

   254. La Bibliothèque des descendants de la fée Mélusine, 04/04/2020.

   255. Henri Plon (1806-1872), imprimeur-éditeur, catholique et conservateur, 12/04/2020.

   256. Lucien Gougy (1863-1931), le libraire de Louis Barthou, 20/04/2020.

   257. La Librairie selon les Dorbon, 28/04/2020.

   258. Le Tableau de la Croixqui a rendu célèbre le graveur rémois Jean Colin (1623-1701), 01/05/2020.

   259. Émile Nourry (1870-1935), libraire d’ancien, historien et philosophe, 08/05/2020.

   260. Damase Jouaust (1834-1893), l’éditeur des bibliophiles, 23/05/2020.

   261. Lettre sur les Français et la « Bibliographie matérielle », 09/06/2020.

   262. Ernest Flammarion (1846-1936), le « Boucicaut du livre », 24/06/2020.

   263. Stanislas du Val (1805-1889), comte d’Essertenne, trautzolâtre d’abord, 11/07/2020.

   264. Un touche-à-tout de talent : Benjamin Fillon (1819-1881), 27/09/2020.

   265. Les Éditions illustrées de Charles Furne (1794-1859), 20/10/2020.

   266. Maurice Tourneux (1849-1917), bibliographe et homme de lettres, 02/11/2020.

   267. La Bibliothèque de Paul Lacombe (1848-1921), Parisien, 14/11/2020.

   268. Edgar Mareuse (1848-1926), le tabuliste, 06/01/2021.    

      

In www.corneille-moliere.org

 Pour l’honneur de Pierre Louÿs, 04/06/2008.

 http://coustans.blogspot.com

 http://louis-fontaine.blogspot.com

 ÉDITIONS

   1-      Le Bibliophile rémois (1985-2004, 71 numéros). Revue trimestrielle.



2-      Jacob (Max). Petite astrologie. Reims, Le Bibliophile rémois, 1989, in-4, 50 p., 310 ex.



3-      Folia typographica(1991-1996). Lettre périodique aux historiens de l’Imprimerie.

4-      Bidet (Nicolas). Traité sur la culture des vignes. Reims, Le Bibliophile rémois, 1991, in-8, 104-[6] p., pl., 280 ex. Fac-similé de l’édition de 1752.

5-         


5-           5-    Cofondateur de la revue Regards sur notre patrimoine (1996), éditée par la Société des Amis du vieux   Reims.

6-      Cirier (Nicolas). L’Œil typographique. Reims, Le Bibliophile rémois, N° 56-57, avril 2000, [6]-34 p., 100 ex. Fac-similé de l’édition de 1839.

7-      La Nouvelle Revue des livres anciens (2009-2010, 4 numéros). Revue semestrielle.


 

CONFÉRENCES

      1-      Les Imprimeurs rémois du XVIe siècle. Reims, Académie nationale, 12 octobre 1984.

2-      Jean de Foigny, imprimeur à Reims 1561-1586. Reims, Académie nationale, 13 juin 1986.

3-      Le Rôle de l’imprimerie dans la vie rémoise au XVIe siècle. Reims, UFR des lettres et sciences humaines, 18 février 1987.

4-      Hubert-Martin Cazin (1724-1795) libraire et éditeur. Reims, Académie nationale, 10 mars 1989.

5-      Deux imprimeurs rémois en 1789. Reims, Académie nationale, 4 novembre 1989.

6-      La Bibliophilie à Reims au XIXe siècle. Reims, Académie nationale, 9 mars 1990.

7-      Les Imprimeurs de l’Académie. Reims, Académie nationale, 7 décembre 1991.

8-      L’Imprimerie en Champagne sous l’Ancien Régime. Reims, Bibliothèque municipale, 12 mai 1993.

9-      Curiosités de l’histoire du champagne avant la Révolution. Reims, Académie nationale, 16 avril 1993.

10-  L’Architecte-Décorateur rémois Ernest Kalas (1861-1928). Reims, Société des Amis du vieux Reims, 23 octobre 1993.

11-  Réflexions pour une histoire du livre. Reims, Académie nationale, 17 décembre 1994.

12-  L’Imprimerie et la Librairie à Reims au XVIIe siècle. Reims, Académie nationale, 3 mai 1996.

13-  Livres prohibés en Champagne septentrionale sous l’Ancien Régime. Herbeumont (Belgique), 22-25 août 1996.

14-  La Gravure dans l’édition rémoise du XVIe au XVIIIe siècle. Reims, Société des Amis du vieux Reims, 26 novembre 1996.

15-  Les Bonheurs historiques et existentiels des Sociétés françaises de bibliophiles. Reims, Bibliothèque municipale, 31 mai 1999.

16-  Les Imprimeurs rémois et l’Université de Reims (1548-1793). Reims, Caisse d’Épargne, 21 octobre 1999.

17-  De Reims à Liège : Gabriel Dessain (1685-1767), fondateur d’une dynastie d’imprimeurs et de libraires. Mons (Belgique), 25-27 août 2000.

18-  Bibliophilie et langage. Reims, Hôtel de Ville, mars 2003.

19-  Jean Berque (1896-1954), peintre, illustrateur, décorateur. Reims, Société des Amis de la Bibliothèque municipale, 10 mai 2006.

20-  Cazin, sa vie et ses éditions : doutes et certitudes. Bouillon (Belgique), Hôtel de la Poste, 30 septembre 2010.

21-  Cazin démythifié. Paris, École pratique des hautes études, IVe section, Conférence d’histoire et civilisation du livre, Frédéric Barbier directeur d’études, 9 mai 2011.

22-  Le Livre érotique français au XVIIIe siècle. Reims, Rotary Club de Reims en Champagne, 14 février 2012. Ibid., Lorient, 7 août 2012.

23-  Cazin, l’éponyme galvaudé. Reims, Société des Amis de la Bibliothèque municipale, 25 juin 2012.

24-  Les Gardiens de Bibliopolis. Reims, Société des Amis de la Bibliothèque municipale, 24 novembre 2015.



25-  André Ferroud (1849-1921), éditeur de beaux livres illustrés pour les bibliophiles. Journée d’étude, Les Architectes du livre (II), vendredi 15 décembre 2017, Université Paris Nanterre.

26-  A propos du tome II des Gardiens de Bibliopolis. Reims, Société des Amis de la Bibliothèque municipale, 25 septembre 2018.

 EXPOSITIONS

      1-      Les Imprimeurs rémois du XVIe siècle. Reims, Bibliothèque municipale, 10 juin-5 juillet 1986. (conception et réalisation)



2-      Les Éditeurs liégeois : H. Dessain (1719-1988). Liège (Belgique), Bibliothèque Les Chiroux, 3 février-31 mars 1988. (collaboration)

3-      67 pièces précieuses. Reims, XXIXe Congrès international de la librairie ancienne, Bibliothèque municipale, 12-24 septembre 1988. (collaboration)

4-      Les Bibliophiles rémois du XIXe siècle. Reims, Bibliothèque municipale, 3-14 octobre 1989. (conception et réalisation)

5-      Richesses typographiques provinciales de l’Ancien Régime. Reims, Bibliothèque municipale, 25 juin-7 septembre 1991. (conception et réalisation)



6-      Fastes de l’écrit. Reims, Palais du Tau, 15 juin-15 septembre 1991. (collaboration)

7-      Jean Berque (1896-1954) illustrateur. Reims, Bibliothèque municipale, 22 septembre-3 octobre 1992. (conception et réalisation)

8-      Voyage en Bibliothèque bleue. Reims, Bibliothèque municipale, 13 septembre-2 octobre 1993. (conception et réalisation)

9-      Voir Reims dans les livres. Reims, Musée-Hôtel Le Vergeur, 15 novembre-4 décembre 1994. (conception et réalisation)

10-   Hubert-Martin Cazin (1724-1795) libraire-éditeur. Reims, Bibliothèque municipale, 3 octobre-4 novembre 1995. (conception et réalisation)



11-  Quelques reflets de la reliure contemporaine. Reims, Bibliothèque municipale, 9 mars-17 avril 1999. (collaboration)

12-  Une bibliothèque médicale en 1700. Reims, Bibliothèque municipale, 19 octobre-27 novembre 1999. (conception et réalisation)

13-  Nicolas Cirier, typographe pamphlétaire. Reims, Bibliothèque municipale, 9 mai-30 juin 2000. (collaboration)

14-  Bicentenaire du lycée de Reims. Reims, Lycée Clemenceau, septembre 2003. (conception et réalisation)



15-  Histoires d’imprimeurs en Champagne-Ardenne XVe-XIXe siècle. Troyes, Médiathèque, 30 juin-18 octobre 2008. (collaboration)

16-  Beau, rare et précieux. 10 ans d’acquisitions exceptionnelles à la bibliothèque Carnegie. Reims, Bibliothèque municipale, 15 septembre-12 décembre 2015. (collaboration)

17-  Trésors : rareté, curiosité, renommée. Reims, Bibliothèque municipale, 21 septembre 2019-18 janvier 2020. (collaboration)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Les Incunables châlonnais ne sont pas des incunables (In "Le Bibliophile rémois", N° 47, décembre 1997, p. 4-11)

Damascène Morgand (1840-1898), le Napoléon de la librairie

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Vue générale de Sommery

D’une famille picarde installée à Abbeville [Somme], passée en Normandie à la fin du XVIIIesiècle, Louis-Damascène Morgand est né à Sommery [Seine-Maritime] le 29 avril 1840.


Il était l’un des enfants de Pierre-François Morgand, né le 1er pluviôse An VII [20 janvier 1799] à Fallencourt [Seine-Maritime], et de Marie-Eugénie Philippe, née le 7 pluviôse An XIII [27 janvier 1805] à Sommery, tous deux journaliers, mariés le 7 janvier 1824 à Sommery. Veuf depuis le 13 août 1841, Pierre-François Morgand épousa une veuve, le 4 février 1842 à Sommery, Marie-Angélique Dorchy, née le 30 frimaire An II [20 décembre 1793] à Beaubec-la-Rosière [Seine-Maritime], qui décéda le 21 décembre 1857 à Buchy [Seine-Maritime]. Pierre-François Morgand mourut le 10 avril 1863 à Bosc-Bordel [Seine-Maritime], au hameau « Les Maisonnettes », où il était devenu cultivateur après son second mariage.

Le grand-père paternel de Damascène Morgand, Jacques-François-Louis Morgand, était né à Abbeville, sur la paroisse Saint-Georges, le 30 août 1777, de Jean-Baptiste-Louis-Marc Morgand, maître serrurier, et de Marie-Madeleine-Françoise Garet, mariés à Abbeville le 13 septembre 1775. Le 12 floréal An V [1er mai 1797], il avait épousé, à Fallencourt, Marie-Madeleine Baurin, qui y était née le 15 février 1779, et était devenu armurier, après avoir exercé la même profession que celle de son père.

 

Rue Beauvoisine, Rouen (juillet 2017)

Après être passé chez les Frères des Écoles chrétiennes, Damascène Morgand fut placé dès 1852 chez Charles-Édouard Dubust (1822-1896), bachelier ès-lettres et libraire depuis 1849, 9 rue Beauvoisine, à Rouen [Seine-Maritime]. 

Passage des Panoramas, 10 rue Saint-Marc (Atget, 1907)

En 1857, Morgand vint à Paris et entra comme commis chez Auguste Fontaine (1813-1882), le libraire bien connu du 35 passage des Panoramas [IIe]. Il y rencontra en particulier le baron de La Roche Lacarelle (1816-1887) et Paul Lacroix (1806-1884), qui lui transmirent leur passion pour les livres anciens.

Le 4 février 1864, Morgand épousa Marie-Louise-Victorine Énault, née le 28 décembre 1844 à Carentan [Manche], fille de Louis-Auguste Énault, aubergiste, et de Thérèse-Monique Hervieu. 

Passage des Panoramas, 11 boulevard Montmartre (A.-P. Martial, 1877)

Passage des Panoramas, 11 boulevard Montmartre (aout 2020)

Le couple demeura alors 11 boulevard Montmartre [IIe], où naquit Maurice-Louis-Damascène, le 14 avril 1869.

 

55 passage des Panoramas (2020)

En 1875, Morgand se rendit acquéreur du fonds de Ernest Caen, établi depuis 1854 au 55 passage des Panoramas et s’associa à son ancien commis, Charles Fatout.

Fils de cultivateur, Charles-Léon Fatout était né le 31 octobre 1839 au réage [hameau] de La Sorière, commune de Montsurvent [Manche], et était arrivé très jeune à Paris pour être commis à la Librairie nouvelle, 15 boulevard des Italiens, à l’angle de la rue de Gramont [IIe]. Entré chez Caen, il s’était livré à l’étude de la librairie ancienne.

Place de la Bourse (1890)

Les Morgand déménagèrent du 2 rue de la Poterie [Ier] au 7 place de la Bourse [IIe], où Marguerite-Marie-Thérèse, qui y est née le 23 juin 1877, décéda le 30 juillet 1878, dans son 14e mois. Cette année 1878, Édouard Rahir (1862-1924) entra à la librairie comme commis.

Le frère aîné de Damascène Morgand, Théodore-Maximilien Morgand, qui était né le 8 juin 1833 à Sommery, qui tenait la Librairie scientifique et artistique du 5 rue Bonaparte [VIe] depuis une vingtaine d’années, breveté le 7 décembre 1863, fut déclaré en faillite en 1880 et se retira à L’Isle-Adam [Val-d’Oise].

Les Morgand changèrent une nouvelle fois de domicile, 25 boulevard de Bonne Nouvelle [IIe], où naquit leur troisième enfant, Marie-Louise-Marguerite, le 1er mars 1882. Charles Fatout décéda prématurément chez lui, 13 rue des Martyrs [IXe], le 16 juin 1882, dans sa 43e année.

« Mlle Marie-Valentine Neyron de Saint-Julien [1851-1903] a épousé [le 13 mai 1878] M. le comte de Nadaillac [Léon-François-Bertrand du Pouget (1847-1900)], fils de l’ancien préfet [Jean-François-Albert du Pouget (1818-1904), marquis de Nadaillac].

M. le comte de Nadaillac est un bibliophile émérite qui a la passion des belles reliures et des éditions rares. Il possédait déjà une superbe bibliothèque qu’il a complétée dans ces dernières années par les ouvrages les plus curieux. C’est ainsi qu’il a acheté à MM. Morgand et Fatout, les libraires bien connus du passage des Panoramas, pour plus de 100,000 francs de livres, et entre autres, la collection complète des pièces originales de Molière, dans un coffret, portant les dates de 1674 et de 1675, vendue 40,000 francs.

Dernièrement Mme de Nadaillac a obtenu sa séparation de biens, et la bibliothèque de son mari lui a été attribuée en payement de ses reprises.

M. de Nadaillac était resté débiteur vis-à-vis MM. Morgand et Fatout d’une somme de 74,512 fr. 95 sur le prix de son acquisition, et les libraires ont consenti à reprendre pour pareille somme de bons livres.

Mais, sur les entrefaites, M. Fatout est décédé [16 juin 1882], et M. Morgand a été chargé de la liquidation de la société qui avait existé entre eux.

M. Morgand a pensé qu’il pourrait faire vendre à l’hôtel Drouot les livres repris à Mme de Nadaillac, comme provenant de la bibliothèque de son mari.

En conséquence, il a annoncé cette vente pour le 30 novembre, par le ministère de Me Delestre, commissaire-priseur, et il a fait dresser un catalogue comprenant cent huit numéros et portant comme titre : Catalogue des livres provenant de la bibliothèque de M. le comte de Nadaillac.

On y trouve des exemplaires curieux et rares, des éditions “ princeps ”, des ouvrages du plus haut intérêt […].

Mme de Nadaillac a pensé que M. Morgand n’avait pas le droit de se servir du nom de son mari dans l’intérêt de sa vente, et qu’il y avait là une atteinte portée à la propriété du nom.

Elle a donc assigné M. Morgand en référé, pour lui faire défense de faire usage du nom de Nadaillac dans son catalogue et comme sanction, dire que le commissaire-priseur chargé de la vente devrait donner connaissance au public avant la vente de l’ordonnance à intervenir.

Après avoir entendu les observations de Me Denormandie, avoué de Mme de Nadaillac, et de MeWandevalle, avoué de M. Morgand, M. le président a ordonné, conformément à la demande, que la réclamation de Mme de Nadaillac serait portée à la connaissance des amateurs avant la vente, par la lecture de l’ordonnance du référé que devra faire le commissaire-priseur. »

(In Le Livre […] Bibliographie moderne. Paris, A. Quantin et Octave Uzanne, 1883, p. 62-63)

 

55 passage des Panoramas. Gravure de Henri Paillard d'après Charles Jouas.
In Emile Goudeau. Poèmes parisiens. Paris, Imprimé pour Henri Beraldi, 1897, in-8, p. 303.
Photographie BnF

« Elle [la boutique du « Quaritch français »] a quelque chose d’archaïque qui saisit et qui charme. Les noms et titres de Damascène Morgand, libraire de la Société des bibliophiles français s’y étalent en lettres d’or sur un fond noir et en écriture gothique ! Derrière les grandes glaces, d’innombrables volumes en magnifiques reliures anciennes ou modernes, des livres ouverts, laissant voir les plus curieuses illustrations, des estampes, des gravures, des images coloriées, le tout ayant une riche valeur, soit au point de vue de l’art, soit comme rareté. […]

Les réunions de bibliophiles avaient lieu chez Morgand. Le baron Pichon y fréquentait et le duc d’Aumale ne dédaignait pas d’y venir.

-          Combien ce livre, Morgand ? demandait M. le comte de Mausbourg [i.e. Mosbourg].

-          Cinq mille.

Et M. de Mausbourg rejetait le livre – l’ancien diplomate n’achetait qu’au-dessus de quinze mille.

Plus judicieux, M. Bocher, M. de Villeneuve, le duc de La Trémoïlle, M. Germain Bapst, Louis Teste, de Claye, le prince Roland Bonaparte, le duc de Chartres, M. Sommier et bien d’autres, examinent avec soin avant de conclure.

Van der Bilt [George-Washington Vanderbilt (1862-1914)] vint un jour acheter pour cent vingt mille francs de livres, qu’il choisit d’ailleurs avec un discernement extraordinaire ! »

(« Le Roi des libraires ». In Le Gaulois, mardi 1er février 1898, p. 1)

Damascène Morgand
In Bulletin de la librairie Damascène Morgand, t. VIII

Devenu veuf le 11 juin 1887, Morgand se retira prématurément des affaires dix ans plus tard, gravement malade :

« A qui n’est point bibliophile ces trois mots ne diront rien : Morgand se retire !Mais pour ceux qui ont pratiqué activement la bibliophilie depuis trente ans, ils marquent la fin définitive d’un monde, du monde des “ bibliophiles de 1875 ” ; la fin d’une époque, de l’époque des prix frénétiques sur le livre ancien : époque héroïque, comme on l’a appelée ; époque incomparable dans l’histoire de la bibliophilie et du commerce des livres.

Damascène Morgand a été, dans sa partie, un homme unique, et un colosse. Il a appliqué à la librairie les talents d’un conquérant. Son génie fut de sentir qu’il fallait à un temps nouveau des allures nouvelles, qu’un libraire n’avait pas à faire du dilettantisme, de l’amour du livre, à continuer Techener ou Potier, à se piquer essentiellement de bibliographie et de bibliophilie. Non, pour lui, un libraire était avant tout un vendeur de livres, dont le talent spécifique devait consister à bien vendre. Il osa concevoir, dans la librairie rétrospective, la matière d’immenses affaires. Il vendit grand. Avant lui, les libraires vendaient petit, exécutant dans les ventes les commissions des bibliophiles, achetant “ bourgeoisement ” de la main à la main, au moins cher possible, surtout “ faisant des coups ”, c’est-à-dire acquérant à vil prix, de possesseurs ignorants ou d’héritiers imbéciles, et n’en revendant guère mieux pour cela. Damascène, commis du libraire Fontaine, fut écœuré de ce rôle subordonné ou louche, lui qui n’aimait que l’emploi de la force et l’attaque bien en face. Pourquoi acheter bon marché et vendre bon marché ? Pour ne rien gagner ? Revendre deux cents francs un livre de cent vingt : le bel horizon ! Tandis que si ce même livre pouvait être porté à douze mille francs d’achat, on le revendrait vingt mille !

Cette poussée invraisemblable des prix, Morgand la réalisa. Il se fit un tempérament formidable de haussier. Tout de suite l’homme d’autorité et de lutte apparut. Il refusa d’acheter par commission, et, tout net, fit défense aux bibliophiles d’opérer directement dans les ventes, sous peine d’être broyés. Il alla de sa personne au feu, prenant position sous le bureau du commissaire-priseur Delbergue-Cormont, face au public, en sanglier qui fait tête. Une fois lancé sur un livre, il allait jusqu’au bout, toujours : rien à faire contre lui. Quelquefois cependant, il le lâchait ; mais alors il le “ collait sur le dos ” à l’adversaire, dans des prix à la Pyrrhus. Le comte de Mosbourg en sut quelque chose. Exemple entre mille : un Office de la Toussaint de la bibliothèque Lacarelle, mosaïque à répétition du XVIIIesiècle, fraîcheur exquise. Avant la vente, le devis de Morgand était fait : six mille. A la vente, il sent une résistance, une concurrence et même deux ; il pousse l’objet, puis l’abandonne à propos … à vingt-deux mille.

Les amateurs, frémissants mais matés, s’inclinèrent. Damascène, en vrai “ premier commis ”, devint tout-puissant. Il y avait, à cette époque, dans la bibliophilie, une demi-douzaine de barons, tous fameux. Le plus redoutable d’entre eux, la veille d’une vente célèbre, lui criait, furieux : “ Damascène ! Ne vous mettez pas en travers de moi dans cette affaire ou je vous passe dessus ! ” Damascène répondit : “ Monsieur le baron, je m’en …..” Il dit le mot, lui d’habitude si mesureur de ses termes. Et il passa sur le baron.

Et la reliure de Trautz ? De quel droit les bibliophiles en avaient-ils le privilège exclusif ? Elle pouvait être une valeur, un élément considérable d’affaires : donc elle ressortissait au libraire. Damascène pria le baron de Laroche-Lacarelle de l’introduire chez l’illustre relieur. La réponse négligemment dédaigneuse du baron est restée célèbre : Jamais Trautz ne reliera pour les passages ! Le lendemain, Morgand l’irrésistible, Morgand-coup-de-force, Morgand-Pactole, débauchait Trautz à prix d’or, l’accaparait. Ce fut pour les Lacarelle et les bibliophiles que Trautz ne relia plus !

Damascène, général en chef pour le compte ce Fontaine était devenu le Bonaparte du genre. Il voulut l’empire du livre ancien, et s’établit passage des Panoramas, d’abord associé en un double consulat avec Fatout, puis enfin seul, Damascène devint Morgand. Derrière lui, la plus puissante clientèle qui se soit jamais vue : tous les bibliophiles passionnés, les Lacarelle, les Lignerolles, les James de Rothschild, les Paillet, les Bauchart, les Louis Rœderer, et tous les bibliophiles gros payeurs, acheteurs mystérieux, lutteurs masqués qu’on appelait en librairie “ les barons Alfreds ”, et l’Angleterre, et l’Amérique. Alors ce fut l’ère colossale du livre ancien, remué à coups de millions. Le libraire disposait personnellement de crédits illimités ; lui-même en ouvrait de tels. Le tour de force en permanence : tel ce million de livres vendu en trois ans à un client ; telle l’acquisition en bloc de la bibliothèque Paillet, et sa revente immédiate en détail : sept cent mille francs….. etc..

De sa personne, Morgand fut irrésistible. Bauchart l’appelait le Serpent tentateur ; et avec l’accent de Bauchart, la qualification prenait un relief extraordinaire. Entendez cependant par ceci que Morgand n’était point le plus rusé des libraires, mais bien le plus audacieux et le plus loyal. Sa force de séduction fut ceci : comme acheteur, se transformer en pluie d’or, payer les livres plus que tout autre ; comme vendeur, mettre le client en face de tels livres, que celui-ci n’eût plus que le choix de son supplice : ou mourir de regret, ou se saigner aux quatre veines.

Un rêve ! Réunir en une exposition tout ce que Morgand a fait passer de merveilles par ses mains en vingt-cinq ans. Ce serait féérique, paradisiaque ; un étincellement immense ! Là il y aurait tout ! Manuscrits ? les plus beaux. Incunables ? les plus précieux. Editions originales ? dans le plus bel état. Reliures de Grolier et des Valois ? des merveilles : sans parler de Boyer, de Padeloup et de Derome. Dessins originaux de l’école française du XVIIIe siècle ? le dessus du panier. Et tout à l’avenant. Morgand a tout embrassé en librairie, et, d’une main puissante, tout porté à des hauteurs de prix inconnues.

Mais dans “ tout ”, il y a forcément nos classiques. Etrangeté des destinées ! Il a appartenu à ce libraire de donner à nos grands écrivains une gloire spéciale : la gloire de la grande cote. Ronsard ! Marot ! Montaigne ! Saluez Morgand : jamais vous ne fûtes, et probablement jamais vous ne serez achetés et vendus comme par lui. Rabelais, saluez : Morgand a tiré de vous le fin fond de la substantifique moelle : dix mille votre édition de Le Duchat ; oh là ! Corneille, saluez : c’est Morgand qui vendit sept mille cinq cents votre Illustre Théâtre elzévir. Molière, saluez, saluez : ce que Morgand a exalté de Molières est incalculable : Molières“ de soixante-six ” (1666), Molières“ de soixante-treize ”, Molières “ de quatre-vingt-deux ” à dix-huit mille (avec le carton !), Molières“ de quatre-vingt-huit ” ; Molières avec figures de Boucher, en reliure ancienne, à huit mille ; Molières de Bret, figures de Moreau avant la lettre, à douze mille ! Oui, saluez Morgand : auprès de lui Trabouillet et Barbin ne furent que pygmées. La Fontaine, saluez, et ne dites pas qu’on a souvent besoin d’un plus petit que soi : encore une fois Morgand fut grand ; c’est lui qui vendit vos Fables avec les dessins originaux d’Oudry ; lui qui vendit cinquante mille vos Contesavec dessins originaux de Fragonard ; et depuis il rêva de les racheter cent mille, pour les revendre cent vingt. Et vous, Elzévirs, saluez : c’est Morgand qui, sur un de ses derniers catalogues, annonçait des elzévirs par cent mille francs à la fois. Et toi, marmiton anonyme et célèbre qui rédigeas le Pastissier françoys, salue : dix mille ! Et vous Voltaire, saluez, sans ricaner : c’est Morgand qui, vous ayant truffé de vignettes et de portraits, dans une édition Beuchot en grand papier, vous vendit trente-cinq mille, avec cinq ans pour payer… Et toi, Restif, salue Morgand, tu lui dois tout ; un autre eût-il jamais amené tes “ œuvres complètes ” à vingt mille et fait cent mille d’affaires avec ton “ papier à chandelle et tes têtes de clous…” ?

Ah, par exemple, il n’aimait pas le XIXe siècle ! “ Il est contraire à mes intérêts,” disait-il. Il le haïssait, comme un ennemi direct, personnel, discourtois, venu pour se mettre en travers de ses “ opérations ”, et nuire au livre ancien. Cependant, les romantiques étant devenus un champ relatif d’affaires, Morgand, bon prince, ne refusait pas à Victor Hugo, à Théophile Gautier ou à George Sand de faire quelque chose pour eux : généreux, il leur tendait un doigt pour les tirer des bas prix. Il n’eût pas supporté qu’une édition originale de Notre-Dame, de Mademoiselle de Maupin ou d’Indiana fût achetée ou vendue par un autre plus cher que par lui. Mais pour les contemporains, pour toutes les choses d’aujourd’hui même, livres, illustrations, reliures, toute cette production actuelle, vivante, c’était le mépris pur et simple. Pour la première fois, il ne pouvait venir à bout d’un adversaire : le XIXesiècle lui résistait, et impossible de l’assassiner ! A l’occasion, il en tira du moins ce qu’il put.

Là il se trompa, prenant l’effet pour la cause. Sa philosophie, sa connaissance inouïe du marché furent en défaut. La faiblesse ne venait pas sur le livre ancien parce que les bibliophiles se détournaient vers le livre actuel ; mais les bibliophiles se réfugiaient dans le livre moderne parce que le livre ancien était devenu inabordable et tortionnaire. Morgand avait tout haussé, mais aussi tout surmené. Comme maint despote, il laisse après lui de très grandes choses, et bien des ruines. Mais ce qu’il laissera surtout dans la bibliophilie, c’est l’éternel souvenir d’une physionomie de libraire unique, violent, aimable, ardent, poussant sans pitié le client, les comptes de cent mille francs dans les reins, l’accablant à coups de merveilles, et absolu, au point de souffrir pour le plus mince article qui allait à un confrère. Il aimait donc l’argent ? Pas du tout. Cet homme qui a remué les millions n’a point thésaurisé, ni acheté de propriétés dans sa Normandie ; il a mis son bénéfice en livres, dans son magasin du passage des Panoramas, seul endroit où il put vivre et respirer, et où il a ruiné sa santé par une activité comburante dans un local confiné. – Ce qu’il aimait, c’était l’ostentation de la force, la lutte, les affaires, le succès, et, pour l’appeler par son nom, la gloire ! A présent il lui faut le repos.

Nous tous qui l’avons beaucoup connu, pratiqué – et aimé, bien qu’il nous ait fait crier parfois ! – nous envoyons nos meilleures amitiés à ce parfait galant homme, à ce libraire terrible, mais sûr, qui eut l’horreur du livre médiocre et douteux, et un admirable instinct, une singulière fierté du morceau pur et vraiment beau ! Morgand est irremplaçable !

Il est irremplaçable, et pourtant il sera remplacé. On est toujours remplacé ; pas identiquement, mais autrement. Édouard Rahir, qui prend la suite, a déjà pour lui de posséder une extraordinaire érudition bibliographique, et d’être, lui aussi, un homme sûr ; le voici maintenant en présence du côté délicat, pratique, et, si l’on peut dire, “ clinique ”, de la librairie : le maniement du client. Il faut y être le serpent tentateur… » [sic]               

(Henri Beraldi. « Propos de bibliophile ». In La Revue de l’art ancien et moderne. Paris, 1reAnnée, N° 8, 10 novembre 1897, p. 369-372)

123 rue du Faubourg Poissonnière

La belle-mère de Morgand décéda chez lui le 28 décembre 1890, âgée de 82 ans. Lui-même mourut le 29 janvier 1898, âgé de 57 ans, en son domicile, 123 rue du Faubourg Poissonnière [IXe]. Ses obsèques furent célébrées le 1er février en l’église Saint-Vincent-de-Paul [Xe]. Son ancien commis, Édouard Rahir, devenu son collaborateur et ami, reprit aussitôt la librairie.

« Au bibliophile de 1875, il fallait un libraire d’allure spéciale et de grande envergure : il l’eut, ce fut Morgand.

En ce temps-là, Damascène Morgand était le commis de Fontaine, et nous ne jurions tous que par lui. Avez-vous vu Damascène aujourd’hui ? Je vais chez Damascène. M’accompagnez-vous chez Damascène ? C’est un livre que je viens d’acheter à Damascène. Damascène par-ci, Damascène par-là, Damascène toujours. Il trônait dans la librairie de Fontaine au premier étage, c’est-à-dire dans le département des livres précieux, et en était une manière de vice-roi absolu. Il administrait du reste les intérêts de son patron avec le même zèle que s’il se fût agi des siens propres. Et comme c’était le bon temps, comme on n’avait pas encore surmené les livres, il y avait là de bien belles occasions. (Je me rappelle, notamment, une certaine malle pleine de vignettes avant la lettre, qui fut une mine inépuisable). De plus, bien qu’il n’ait jamais eu de goût aux petites affaires (c’est peut-être son seul défaut), Damascène alors se donnait parfaitement du mal pour vendre un livre modeste à un prix modéré. Cela ne pouvait durer ; bientôt on s’aperçut du changement. Au bout d’un an ou deux, les prix montaient sensiblement, nous sortions de l’âge d’or : et puis,

 

….déjà Morgand perçait sous Damascène,

 

et se révélait l’homme des énormes affaires. Les plus grosses opérations n’étaient pour lui qu’un jeu. Acheter des bibliothèques entières et les revendre d’un coup ; découvrir, former, surexciter et entretenir de nouveaux et formidables clients ; ramener les amateurs dissidents, dompter les récalcitrants, mater les rebelles ; terrasser tous ses adversaires dans les ventes sans rester accablé du poids de ses victoires, tel fut son génie.

Intérieurement, pour préparer, peser, mûrir une affaire à longue portée, le sang-froid méthodique, raisonné, calculateur, le flegme de l’anglais, (auquel il ressemble physiquement). Extérieurement, pour en tirer parti, la flamme française, l’art de trouver à point nommé et au commandement un enthousiasme éloquent, communicatif, entraînant, irrésistible, (et demeuré célèbre). Sous ce bouillonnement de surface un calme absolu, et le tact suprême de dire toujours tout ce qu’il faut, et de ne dire que ce qu’il faut, avec une expérience consommée du client. Causeur avec le bibliophile d’occasion qu’il faut étourdir, enlever malgré lui ; avec le véritable connaisseur, se bornant à placer le mot nécessaire pour déterminer, corroborer sa conviction déjà plus qu’à demi-formée ou la raffermir en cas d’hésitation ; mieux encore, muet avec le bibliophile de haute marque dans les mains duquel il place un joyau, sachant bien que le livre parlera tout seul et que tout essai de pression ne serait que nuisible. Dédaignant l’ancien et primitif procédé qui consiste à revendre tout naïvement contre espèces les livres qu’on vient d’acheter ; se plaisant aux affaires complexes et à long terme, aux achats greffés sur des échanges, aux opérations combinées qui multiplient les transactions, les répercutent les unes sur les autres et finissent par déterminer une cascade de bénéfices ; vendeur séduisant, ayant gagné sous ce rapport le surnom terrible de Serpent tentateur ; acheteur comme on n’en verra plus, et comme on n’en a pas vu depuis le jour où Jupiter séduisit Danaé par la métamorphose que l’on sait ; incomparable, inouï pour la vente des livres extraordinaires, inapte à la vente des livres médiocres (lorsqu’il entame leur éloge, les mots lui restent dans la gorge) ; capable de noyer sans merci un client sous un flot de livres précieux, incapable de le pousser dans une fausse voie et de lui conseiller l’achat d’un objet de second ordre ; d’ailleurs, ennemi de toutes les ficelles du vieux jeu, de toutes les roueries de bouquiniste et de tous les boniments surannés ; audacieux et prudent, habile et loyal, raide et cassant parfois, mais d’une droiture et d’une sûreté de parole à toute épreuve. Voilà l’homme.

Après avoir imprimé à la librairie de Fontaine un essor inouï, Morgand s’établit à son compte. Il amena dès lors les livres à une hauteur vertigineuse. Tout à l’heure, nous lui appliquions le ver du poète, appliquons-lui maintenant les paroles de l’historien : “ Maigre, il prend peu à peu confiance en lui-même, il devient plus ouvert, plus serein, se met à parler, perd sa maigreur excessive, se dilate en un mot, et, ne se contenant plus, il ose tout, entreprend tout, s’épanouit complètement, et quand on le croirait moins actif, s’élance plus impétueux que jamais ! ” Et, en effet, quitte à le faire rougir, je l’appellerais le Napoléon de la librairie. N’a-t-il pas bouleversé l’ancienne tactique ? Que dis-je ? N’a-t-il pas réalisé le rêve du conquérant, la descente en Angleterre ? Et même une descente périodique, qu’il effectue tous les ans et d’où chaque fois il rapporte des trophées arrachés aux libraires anglais sur le champ de bataille des ventes. Cela n’est pas pour nous étonner : Morgand est normand, et chacun a appris par la chanson que

 

C’est les Normands qu’a conquis l’Angleterre !

 

Et voyez sa force et son empire sur lui-même. Lui, glorieux ; lui, roi incontesté des ventes ; lui, grand vainqueur, ayant tombé tous ses rivaux, y compris le Terrible Fifi (dit le Rempart du Boulevard Poissonnière) et le Colosse de l’Aveyron, lorsqu’il s’installa dans sa propre librairie, il eut l’admirable sang-froid de s’interdire toute possibilité d’entraînement d’amour-propre : il ne mit plus le pied à l’hôtel Drouot, déléguant le soin d’acheter à son associé, le sage Fatout !

Le comble, le dernier degré du flair, c’est qu’aujourd’hui, en homme habile, il modifie son jeu. Il avait autrefois découvert ce principe si simple, que c’est sur les livres chers que l’on gagne beaucoup d’argent. Les temps sont devenus difficiles, eh bien ! il a émis la prétention de vendre jusqu’à nouvel ordre des livres bon marché. Et il le fait comme il le dit. Il y a maintenant chez lui des occasions magnifiques. Que le moment serait admirablement choisi pour commencer une bibliothèque de vrais beaux livres !

A son tour, il a maintenant pour commis un jeune sous-Morgand, qu’on appelle encore familièrement par son prénom d’Edouard, et qui, déjà, vous manipule un client avec une assurance extraordinaire. Je vous donne mon billet qu’Edouard ira loin. »

([Henri Beraldi]. 1865-1885. Bibliothèque d’un bibliophile. Lille, Imprimerie L. Danel, 1885, p. 68-69)



 

Dès janvier 1876, la librairie Morgand et Fatout avait commencé à publier un Bulletin mensuel.

Les principales publications qui suivirent furent :


 


Bibliographie de Manon Lescaut et notes pour servir à l’histoire du livre. Par M. Henry Harrisse. Seconde édition, revue et augmentée (Paris, Damascène Morgand et Charles Fatout, 1877, in-8, 300 ex.)


 

1864-1874. Mes livres [Ernest Quentin-Bauchart] (Paris, Damascène Morgand et Charles Fatout, 1877, in-12, 2eédition, 100 ex.).

 


Les Dessinateurs d’illustrations au dix-huitième siècle. Par le baron Roger Portalis (Paris, Damascène Morgand et Charles Fatout, 1877, 2 vol. in-8, pl., 570 ex.). 


 

Les Caffiéri, sculpteurs et fondeurs-ciseleurs. Étude sur la statuaire et sur l’art du bronze en France au XVIIe et au XVIIIe siècle. Par Jules Guiffrey(Paris, Damascène Morgand et Charles Fatout, 1877, in-8, gravures et fac-similés, 311 ex.).


 



En 1878 fut publié le premier Répertoire [général etméthodique] de la librairie Morgand et Fatout.


 

Voyage dans un grenier. Par Charles C…… De la Société des Amis des Livres (Paris, Damascène Morgand et Charles Fatout, 1878, gr. in-8, pl. h-t., 620 ex.)

Photographie Librairie La Jument verte

 

L’Instrument de Molière. Traduction du traité De clysteribus de Regnier de Graaf (1668) (Paris, Damascène Morgand et Charles Fatout, 1878, in-8, portrait et vignettes).


 

Essai sur la décoration extérieure des livres, par MM. Marius Michel, relieurs-doreurs(Paris, Damascène Morgand et Charles Fatout, 1878, in-8, 27 fig. sur bois).


 

Pierre Gringore et les Comédiens italiens, par Émile Picot (Paris, Damascène Morgand et Charles Fatout, 1878, in-8, fig.).

 




Noelz de Jehan Chaperon, dit le Lassé de repos, publiés d’après l’exemplaire unique de la Bibliothèque de Wolfenbüttel, par Émile Picot (Paris, Damascène Morgand et Charles Fatout, 1878 [1879 sur la couv.], pet. in-12).

 

Photographie Librairie Bertran

Catalogue des livres manuscrits et imprimés, anciens et modernes, composant la collection de feu M. E. Rouard, bibliothécaire de la ville d’Aix-en-Provence(Paris, Damascène Morgand et Charles Fatout, 1879, in-8).


 

Oraison funèbre du Grand Condé par J.-B. Bossuet, évêque de Meaux (Paris, Damascène Morgand et Charles Fatout, 1879, gr. in-4, ill., 451 ex.). Un des ouvrages illustrés les plus remarquables du XIXesiècle.

Photographie Julien Mannoni

 

Poètes & bibliophiles. Les Devises des vieux poètes. Étude littéraire et bibliographique par M. Gustave Mouravit (Paris, D. Morgand et C. Fatout, 1879, in-4, 100 ex.).

 


Charles-Étienne Gaucher, graveur. Notice et catalogue par le baron Roger Portalis et Henri Draibel [Beraldi] (Paris, Damascène Morgand et Charles Fatout, 1879, in-8, portr., 190 ex.).

 


Notice sur Jehan Chaponneau, Docteur de l’Église réformée, metteur en scène du Mistère des actes des Apostres joué à Bourges, en 1536, par Émile Picot (Paris, Damascène Morgand et Charles Fatout, 1879, in-12).


 


Les Gravures françaises du XVIIIe siècle ou Catalogue raisonné des estampes, vignettes, eaux-fortes, pièces en couleur au bistre et au lavis, de 1700 à 1800. Par Emmanuel Bocher (Paris, Damascène Morgand et Charles Fatout, 1879-1882, fascicules 5 et 6, in-4, ill., 475 et 525 ex.) [Les fascicules 1 à 4 ont été édités par Jouaust et Rapilly, 1875-1877].

 


Nouveau recueil de farces françaises des XVe& XVIe siècles, publié, d’après un volume unique appartenant à la Bibliothèque royale de Copenhague, par Émile Picot et Christophe Nyrop (Paris, Damascène Morgand et Charles Fatout, 1880, pet. in-12).


 

Joseph de Longueil. Sa vie – Son œuvre. Par F. Panhard (Paris, Morgand et Fatout, 1880, gr. in-8, portrait et gravures, 200 ex.).

 


La Reliure française depuis l’invention de l’imprimerie jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Par MM. Marius Michel, relieurs-doreurs(Paris, Damascène Morgand et Charles Fatout, 1880, gr. in-8, pl., rel. et motifs).


 

Les Graveurs du dix-huitième siècle. Par MM. le baron Roger Portalis et Henri Béraldi [sic] (Paris, Damascène Morgand et Charles Fatout, 1880-1882, 3 vol. in-8, 570 ex.).   


 

La Reliure française, commerciale et industrielle, depuis l’invention de l’imprimerie jusqu’à nos jours. Par MM. Marius Michel, relieurs-doreurs (Paris, Damascène Morgand et Charles Fatout, 1881, gr. in-8, pl., rel. et motifs).


 

Étude bibliographique sur le VElivre de Rabelais. Par le Bibliophile Jacob (Paris, Damascène Morgand et Charles Fatout, 1881, pet. in-8, 130 ex.).


 

Les Continuateurs de Loret. Lettres en vers de La Gravette de Mayolas, Robinet, Boursault, Perdou de Subligny, Laurent et autres (1665-1689), recueillies et publiées par le baron James de Rothschild (Paris, Damascène Morgand et Charles Fatout, 1881-1882, 2 vol. in-8, 600 ex.).

Photographie BnF

 

Les Portraits du duc de La Rochefoucauld, auteur des Maximes. Notice et catalogue par le marquis de Granges de Surgères (Paris, Damascène Morgand et Charles Fatout, 1882, in-8 carré, portraits, 500 ex.).


 

Théâtre mystique de Pierre du Val et des libertins spirituels de Rouen, au XVIe siècle ; publié avec une introduction par Émile Picot (Paris, Damascène Morgand, 1882, in-12).

 




Maximes de La Rochefoucauld. Premier texte imprimé à La Haye en 1664. Collationné sur le Ms. autographe et sur les éditions de 1665 et 1678. Précédé d’une préface par Alphonse Pauly, conservateur sous-directeur adjoint à la Bibliothèque nationale (Paris, Damascène Morgand, 1883, in-8, reproductions).

 


Illustrations pour les Œuvres de Alfred de Musset. Aquarelles par Eugène Lami. Eaux fortes par Adolphe Lalauze (Paris, Damascène Morgand, 1883, 59 estampes et 1 fac-similé). Ces figures peuvent parfaitement s’intercaler dans les éditions des Œuvres de Musset publiées par Charpentier et Lemerre, dans les formats in-8 et in-4.


 

Bibliothèque de la reine Marie-Antoinette au château des Tuileries. Catalogue authentique publié d’après le manuscrit de la Bibliothèque nationale. Par E. Q. B. [Ernest Quentin Bauchart] (Paris, Damascène Morgand, 1884, in-12, 300 ex.).


 

Catalogue des livres composant la bibliothèque de feu M. le baron James de Rothschild (Paris, Damascène Morgand, 1884-1887-1893, 3 vol. in-8, portr. et reproductions, 400 ex. et un petit nombre sur vélin).

Photographie Librairie Trois Plumes




Les Femmes bibliophiles de France (XVIe, XVIIe& XVIIIe siècles). Par Ernest Quentin Bauchart (Paris, Damascène Morgand, 1886, 2 vol. gr. in-8, 43 pl. d’armoiries et 25 reproductions, 350 ex.).


Catalogue des livres de la bibliothèque de M. Eugène Paillet (Paris, Damascène Morgand, 1887, pet. in-8, reproductions, 200 ex.).

 


Illustrations pour le théâtre de Molière, dessinées et gravées à l’eau-forte par Edmond Hédouin(Paris, Damascène Morgand, 1888, 36 estampes). Peut s’ajouter à toutes les éditions de Molière publiées dans les formats in-8 et in-4.


 

Catalogue des livres relatifs à l’histoire de la ville de Paris et de ses environs, composant la bibliothèque de M. l’Abbé L. A. N. Bossuet, curé de Saint-Louis en l’Isle (Paris, Damascène Morgand, 1888, in-8).

Photographie Librairie Le Bateau ivre

Publications de la Société des Bibliophiles français : Roti-Cochon ou Méthode tres-facile pour bien apprendre les enfans à lire en Latin & en François (Paris, Morgand, 1890, pet. in-8, 330 ex.), Les Pineau, sculpteurs, dessinateurs des bâtiments du Roy, graveurs, architectes (1652-1886) (Paris, Morgand, 1892, in-4, 280 ex.), Inventaire des meubles du château de Pau. 1561-1562 (Paris, Morgand, 1892, in-4, 130 ex.). 


 

Catalogue de livres rares et précieux composant la bibliothèque de M. Hippolyte Destailleur, architecte du gouvernement (Paris, Damascène Morgand, 1891, gr. in-8).


 

Catalogue des livres rares et précieux, manuscrits et imprimés, composant la bibliothèque de feu M. Émile Müller, notaire à Bruxelles (Paris, Damascène Morgand, 1892, in-8).

Photographie BnF

Les Meuttes et Véneries de Jean de Ligniville, chevalier, comte de Bey. Introduction et notes par Ernest Jullien et Henri Gallice (Paris, Damascène Morgand, 1892, 2 vol. pet. in-4, fac-similés, 100 ex.).

Photographie Librairie Le Livre à venir

Dessins, gouaches, estampes et tableaux du dix-huitième siècle. Guide de l’amateur, par Gustave Bourcard, membre d’honneur de la Société de peintres-graveurs français(Paris, Damascène Morgand, 1893, in-8, 600 ex.).

 


Catalogue de dessins originaux réunis en recueils. Œuvres importantes des Saint-Aubin composant la collection de M. Hippolyte Destailleur, architecte du gouvernement(Paris, Damascène Morgand, 1893, in-8).

Photographie BnF

Catalogue de livres et estampes relatifs à l’histoire de la ville de Paris et de ses environs, provenant de la bibliothèque de feuM. Hippolyte Destailleur, architecte du gouvernement (Paris, Damascène Morgand, 1894, in-8).

 


Catalogue de livres et estampes relatifs aux Beaux-Arts (Architecture, Peinture, Gravure, Ornementation, etc.), provenant de la bibliothèque de feu M. Hippolyte Destailleur, architecte du gouvernement (Paris, Damascène Morgand, 1895, in-8).


Catalogue de dessins et tableaux provenant de la collection de feu M. Hippolyte Destailleur. Dessins d’architecture et de décoration. Vues de Paris et des environs. Dessins de différents genres (Paris, Damascène Morgand, 1896, in-8).


Catalogue d’une collection unique de volumes imprimés par les Elzevier et divers typographes hollandais du XVIIe siècle. Rédigé par Édouard Rahir. Précédé d’un avant-propos par M. Ferdinand Brunetière, de l’Académie française, et d’une lettre de M. Alphonse Willems, professeur à l’Université de Bruxelles (Paris, Damascène Morgand, 1896, gr. in-8, ill.).

 


Bibliothèque des Goncourt. XVIIIe siècle. Livres, manuscrits, autographes, affiches, placards (Paris, Georges Duchesne et D. Morgand, 1897, in-8).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aux entasseurs de bouquins, qui ne les lisent point

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A l’occasion de la publication de La Bibliophilie en 1894 (Paris, Techener, 1895), par D’Eylac [A. de Claye], Jules Le Petit écrivait, dans Le Courier du Livre (N° 12 -25 Juin 1895, p. 102-103) :

« M. de Claye est un bibliophile militant, ardent, convaincu. Il connaît de la passion des livres les satisfactions parfois immenses et les ennuis variés. Il sait la joie des trouvailles imprévues et aussi le regret poignant des acquisitions manquées, l’émotion tantôt douce, tantôt décevante, des recherches couronnées de succès ou des investigations infructueuses. Il a cette supériorité sur la plupart des écrivains qui s’adonnent à la bibliophilie par mode ou par occasion, d’exprimer des sensations vécues, au lieu de paraphraser, comme beaucoup d’autres, des lambeaux de lectures ou des fragments de conversations.

A d’autres points de vue, il a encore, sur la majorité de ceux-là, le privilège de pouvoir rester indépendant, de savoir résister à une tentation souvent séduisante, celle de subordonner ses jugements à l’hommage plus ou moins avantageux de volumes brillants, donnés en vue “ de la réclame ” ; ce qui l’engage à rendre compte seulement, - comme il le déclare, - des livres qu’il trouve dignes d’éloges, ou dont le mérite littéraire et artistique comporte de judicieuses critiques.

On peut dire, à propos des trois volumes de la Bibliophilie, que l’attrait, loin de s’épuiser, va toujours croissant.

Il faut donc souhaiter que M. de Claye continue longtemps à doter les bibliophiles de ces recueils documentaires, qui formeront pour l’avenir une histoire toute prête des beaux livres parus à notre époque, des bibliothèques que cette fin de siècle aura vues disparaître, des progrès de la reliure et des fluctuations, bizarres autant que fréquentes, du goût des livres à notre époque.

Il déclare lui-même, dans l’une de ses préfaces, que son but est d’arriver à reconstituer peu à peu “ l’état civil ” de nombreux livres intéressants ou précieux, en signalant leur passage chez divers possesseurs et en notant les prix atteints par ces mêmes livres en leurs successifs avatars. C’est là, en effet, un des côtés intéressants et un grand mérite de sa méthode descriptive.

En terminant, je demande à M. de Claye la permission de lui faire une toute petite remarque, et je le prie de m’aider à éclaircir la simple question suivante :

Il cite dans le cours de son dernier volume cet amusant sixain, que Pixerécourt adressait, dit-il, à ses livres :

 Chères délices de mon âme,

Gardez-vous bien de me quitter,

Quoiqu’on vienne vous emprunter.

Chacun de vous m’est une femme

Qui peut se laisser voir sans blâme

Et ne se doit jamais prêter. [sic]

Je croyais que ces vers étaient de Colletet. Je me rappelle les avoir vus, vers 1868 ou 1869, calligraphiés superbement (avec cette attribution) sur la porte de la bibliothèque du libraire Curmer, qui était passionné bibliophile autant que galant mari. Jules Janin, dans l’Amour des livres, en accorde la paternité à Condorcet. Et l’auteur d’une mignonne brochurette, intitulée : les Ennemis des livres, parue à Lyon, en 1879, les cite incomplètement comme étant de d’Alembert. Voilà plusieurs opinions différentes : laquelle est la bonne ? Je serais heureux si quelque bibliophile voulait bien me donner à ce sujet un renseignement certain. »


L’auteur de cette épigramme est bien Guillaume Colletet (1598-1659), élu membre de l’Académie française en 1634. On la trouve p. 26 de ses Epigrammes (Paris, Jean-Baptiste Loyson, 1653).

 

 

 

 

 

 

Hippolyte Destailleur (1822-1893), architecte iconophile

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Palais du Luxembourg (1845)

D’une famille parisienne depuis au moins le XVIIe siècle, Hippolyte-Alexandre-Gabriel-Walter Destailleur est né le 25 septembre 1822, dans une dépendance du palais du Luxembourg [VIe], où son père occupait un logement de fonction.

François-Hippolyte Destailleur (1833)
d'après Louis Hersent (1777-1860)

Son père, François-Hippolyte Destailleur, était né à Paris [paroisse Saint-Laurent, Xe] le 22 mars 1787. Élève de l’architecte Charles Percier (1764-1838), il fut successivement architecte du ministère des Finances (1817), architecte du ministère de la Justice et contrôleur des bâtiments de la Chambre des Pairs (1819), architecte de l’hôtel des Monnaies (1833). À Paris [Ier], le 13 février 1806, il avait épousé une irlandaise, Éléonore O’Brien (1784-1849). Il mourut le 15 février 1852 en son domicile, 51 rue de Verneuil [VIIe], et fut inhumé au cimetière du Montparnasse. Outre un grand nombre d’hôtels particuliers ou de châteaux construits à Paris ou en province, on lui doit le ministère des Finances [détruit au mois de mai 1871] et l’hospice de Saint-Mandé [annexé en 1860 par le XIIe arrondissement de Paris] ; un de ses derniers ouvrages importants fut le passage Jouffroy [IXe], qu’il éleva en 1845 avec son gendre, Romain de Bourge (1810-1846).

Hippolyte Destailleur (1860)
Musée Carnavalet

Hippolyte Destailleur suivit les cours du Collège Saint-Louis, qu’il voulut quitter au moment d’entrer en rhétorique, pour devenir architecte. Il devint alors l’élève de l’architecte Achille Leclère (1785-1853) pendant six ans, avant d’être admis en seconde classe à l’École des Beaux-Arts, section d’architecture, le 23 décembre 1842. Le recensement de la classe de 1842 nous apprend qu’il mesurait alors 1,74 m, avait les cheveux et les sourcils noirs, les yeux bleus, le front large, le nez long, la bouche grande, le menton rond, le visage ovale, le teint brun et la vue basse. Il passa en première classe à l’École des Beaux-Arts le 30 juillet 1846, mais décida d’abandonner l’École pour se marier.  

Dès le 26 août 1846, son père obtint pour lui une place de sous-inspecteur des travaux de la ville de Paris. En même temps qu’il remplissait ces fonctions officielles, il suppléait son père, quand il ne pouvait pas aller sur les chantiers.



Le 14 juin 1847, il épousa Émilie-Georgina Ferrière, née le 2 mars 1826 à Londres [Angleterre], fille de Louis-Aimé Ferrière (1792-1876), employé au ministère de la Guerre, et de Cecilia Violet (° 1797), qui lui donna 13 enfants : Cécile-Angélina-Hélène (Paris, 15 mars 1848), Marthe (Bléré [Indre-et-Loire], 27 juillet 1849), Maurice-François-Romain (Paris, 20 mars 1851), Pauline-Émilie (Paris, 4 décembre 1853), Charles-Louis-Marie (Paris, 4 décembre 1855), Marguerite-Marie-Louise (Paris, 22 octobre 1857), Marie-Amélie (Paris, 14 novembre 1858), Pierre-Alfred-Martin (Thiais [Val-de-Marne], 4 juillet 1860), Louis-Gabriel (Paris, 9 novembre 1861), François-Guillaume (Lucerne [Suisse], 17 août 1864), Jeanne-Thérèse-Éléonore (Paris, 4 avril 1866), Walter-André (Thiais, 5 juin 1867), Hugues-Claude-René-Théodore (Creil [Oise], 13 juillet 1871).

Destailleur fut nommé architecte du ministère de la Justice et de l’Imprimerie nationale le 3 juillet 1848. Quatre ans plus tard, il succéda à son père décédé et fut nommé architecte de l’hôtel des Monnaies le 5 mars 1852.

En tant qu’architecte, Destailleur édifia, entre autres, l’hôtel de Béhague [Paris VIIe, 1866], le château de Mouchy [Oise, 1868, détruit au cours de la Seconde Guerre mondiale], le château de Franconville [Val-d’Oise, 1876], le château de Waddesdon [Angleterre, 1877] et le château de Farnborough [Angleterre, 1880]. Il restaura par ailleurs de nombreux édifices dont le château de Mello [Oise, 1871], le château de Courances [Essonne, 1873] et le château de Vaux-le-Vicomte [Seine-et-Marne, 1877]. 

Médaille de la Société centrale des Architectes français

Ses œuvres lui valurent la croix de chevalier de la Légion d’honneur le 15 juillet 1878 et la grande médaille de l’architecture privée de la Société centrale des Architectes français.

Destailleur avait hérité de son père une bibliothèque de travail composée de livres d’architecture et de volumineux cartons de dessins. Il y ajouta des exemplaires plus précieux, se rapportant à son état, mais répondant aussi à ses goûts de curieux.

Il utilisa un ex-libris présentant un cartouche dans le goût des maîtres ornemanistes du XVIe siècle, sous deux tailles. 


L’un [25 x 25 mm] avec la légende « EX LIBRIS H. DESTAILLEVR » 



et l’autre [38 x 40 mm] avec la même légende et quatre vers tirés du « Sonnet aux architectes françoys » de la Reigle generalle d’architecture des cinq manières de colonnes (Paris, Hierosme de Marnef et Guillaume Cavellat, 1568, dernière page), par l’architecte Jean Bullant :

 

« Gentilz ouuriers, qui d’vn soing curieux

Allez cherchant es plus vieilles reliques

Venez icy, & aux proffitz publiques

Imitez-en les plus laborieux ….

I. BVLLANT »

 

Il utilisa plus rarement un autre ex-libris [84 x 50 mm] réalisé par Jules Chauvet (1828-1898) : dans un cartouche rocaille surmonté d’une tête de Minerve, un écu ovale garni d’un hibou est posé obliquement ; autour, attributs des sciences et des arts ; en bas, à droite, une femme nue tenant une colombe.

« Destailleur, à un moment donné, ne trouva plus le temps d’aller faire ses visites hebdomadaires chez les marchands, ses travaux l’absorbaient à tel point qu’il ne pouvait s’absenter de son atelier que pour aller sur les chantiers surveiller ses ouvriers et donner des ordres à ses inspecteurs ; c’est alors que les marchands prirent le chemin de sa demeure ; ils lui apportaient leurs nouvelles acquisitions, le tenaient au courant des ventes qui se faisaient en France et à l’étranger, lui signalaient les objets rentrant dans ses goûts qu’ils avaient rencontrés dans leurs voyages. La plus grande partie de la collection de Destailleur fut formée de cette façon, sans dérangement réel, sans perte de temps inutile.  […]

Même dans les moments où Destailleur avait le moins de loisirs, il se réservait un jour par semaine qu’il consacrait à ses collections et à ses amis, c’était le dimanche. »

(Georges Duplessis. « Notice sur M. Hippolyte Destailleur, architecte ». In Catalogue de livres et estampes relatifs aux beaux-arts. Paris, Damascène Morgand, 1895, p. XI)


 Plusieurs fois, Destailleur eut la velléité de faire profiter le public de ses connaissances, mais le seul ouvrage qui ait paru accompagné d’un texte conséquent [94 p.] a pour titre : Recueil d’estampes relatives à l’ornementation des appartements au XVIE, XVIIE et XVIIIEsiècles (Paris, Rapilly, 1863-1871, 2 vol. in-fol.).

Photographie BnF


N° 162 : 710 fr.

Dès les vendredi 27 et samedi 28 avril 1866, à l’Hôtel des Commissaires-Priseurs, 5 rue Drouot, salle n° 3, au premier étage, Destailleur se sépara pour la première fois d’une parte de ses collections : Catalogue d’une belle collection de dessins anciens, parmi lesquels une réunion remarquable par le Primatice, formant la collection d’un amateur (Paris, Clément, 1866, in-8, 27-[1 bl.] p., 249 + 8 doubles [bis] = 257 lots).


 

En 1879, Destailleur accepta la proposition du Kunstgewerbe Museum [Musée des Arts industriels] de Berlin, d’acquérir sa collection de dessins d’ornements, pour environ 350.000 francs. L’acquisition se fit par l’intermédiaire d’un marchand londonien, Alphonse-Wyatt Thibaudeau (1840-1892), et des marchands parisiens Danlos et Delisle, 15 quai Malaquais [VIe] : le musée ne voulait pas s’adresser directement à l’architecte, inconsolable de la mort de son fils Maurice-François-Romain Destailleur, ancien élève du collège de Vaugirard [XVe], tuépar lesPrussiens à Bazeilles [Ardennes] le 31 août 1870.

11 bis passage de la Visitation (2018)

Une dizaine d’années plus tard, se rendant bien compte qu’aucun de ses nombreux enfants ne serait en situation de conserver les nouvelles collections rassemblées dans son rez-de-chaussée du 11 bis passage de la Visitation [VIIe], Destailleur se décida à s’en séparer.

Hippolyte Destailleur (1885)
Archives de l'Académie d'architecture

Le 29 décembre 1889, il consentit à se dessaisir en faveur du département des estampes de la Bibliothèque nationale de toutes les pièces dessinées ou gravées relatives au théâtre, formant un grand volume in-folio.



Hippolyte Destailleur (frontispice)

Du lundi 14 au mercredi 23 avril 1890, en 9 vacations, furent mis en vente à l’Hôtel Drouot, salle n° 3, des estampes et dessins : Catalogue des estampes de l’école française du XVIIIe siècle, imprimées en noir et en couleur, pièces historiques et scènes de mœurs, suites de costumes, portraits, œuvres de Charlet, Gavarni, Lami, Monnier, les Vernet, dessins, composant la collection de M. H. D. (Paris, Danlos et Delisle, et Jules Bouillon, 1890, in-8, [8]-261-[1 bl.] p., dont un portrait frontispice, 1935 lots), dont École française du XVIIIe siècle. Pièces imprimées en noir et en couleur. Portraits. Suites de costumes [1.399 lots = 72,29 %], Pièces historiques. Scènes de mœurs [284 lots = 14,67 %], Œuvres de Charlet, Gavarni, Carle et Horace Vernet, et estampes publiées par suites [42 lots = 2,17 %], Dessins de l’École française du XVIIIe siècle [210 lots = 10,85 %].

La plus haute enchère dans les modernes fut de 3.750 fr. [à Conquet] pour l’œuvre de Gavarni, comportant 2.190 pièces reliées en 16 volumes gr. in-4, demi-rel. mar. rouge, dos et coins, provenant de la collection His de la Salle [1.693]. Dans les dessins, le prix le plus fort fut de 1.299 fr. [à Morgand] pour un lot de 144 dessins de modes de 1797 par C.-L. Desrais, reliés en 2 vol. in-4, demi-rel. cuir de Russie [1.777].

Le 22 décembre 1890, le département des estampes acquit en bloc les 1.328 dessins relatifs à la ville Paris, qui formaient 6 grands volumes in-folio, dont le catalogue fut rédigé par François Courboin et inséré dans les Mémoires de la Société de l’Histoire de Paris et de l’Ile-de-France (Paris, H. Champion, t. XVII, 1891, p. 145-216).

Photographie BnF

Du lundi 13 au samedi 25 avril 1891, en 12 vacations, Damascène Morgand mit en vente à l’Hôtel Drouot, salle n° 3, au premier, une autre partie de la collection de Destailleur comprenant des livres précieux : Catalogue de livres rares et précieux composant la bibliothèque de de [sic] M. Hippolyte Destailleur, architecte du gouvernement (Paris, Damascène Morgand, 1891, in-8, [3]-[1 bl.]- XV-[1]-448 p., 1 fig., 1 pl. h.-t., 2.004 lots [lot n° 638 chiffré 368]), dont Arts du dessin [614 lots = 30,63 %], Théologie [120 lots = 5,98 %], Jurisprudence [10 lots = 0,49 %], Sciences et Arts (moins les arts du dessin) [232 lots = 11,57 %], Belles-Lettres [520 lots = 25,94 %], Histoire [508 lots = 25,34 %], avec une « Table des divisions ». Cette vente a produit 467.327 francs.

« La partie Théologiecomprenait de beaux livres d’Heures manuscrits et un magnifique exemplaire, vendu six mille francs, des superbes Horæ in laudem beatissimæ Virginis Mariæ, de 1543, ornées des figures de Geoffroy Tory.

La partie Jurisprudencecomprenait un livre, pardon, une reliure d’un haut intérêt de curiosité. Le livre était intitulé : Plaidoyers et Harangues de M. le Maistre, 1657 ; mais il ne s’agit pas de cela : la reliure en maroquin rouge doublé de maroquin rouge, aux armes de Pomponne de Bellièvre, était analogue à celles qu’on attribue d’habitude à l’éminent artiste du milieu du XVIIe siècle, Le Gascon ; or, elle portait une signature, celle de Florimond Badier, déjà connu comme ayant signé une autre reliure conservée à la Bibliothèque Nationale. De là à conclure que Le Gascon n’était autre que Badier, certains amateurs ont cru qu’il n’y avait qu’un pas et ils l’ont fait. Mais l’auteur de notre catalogue [Édouard Rahir] combat cette opinion par des raisons que nous croyons bonnes.

La classe des grands livres à figures du dernier siècle comprenait un grand nombre de spécimens de premier ordre. Citons : l’Anacréon, Sapho, etc., de 1773, grand papier et reliure ancienne en maroquin, 1.520 francs ; Les Fables de La Fontaine, de 1755, avec les figures d’Oudry, exemplaire en grand papier et en vieille reliure aux armes, un peu défraîchie : 4.200 francs ; la suite complète des figures de Marillier pour les Fables de Dorat, 1773, tirage hors texte en épreuves d’artiste : 8.200 francs. C’est un prix, mais quelle merveille ! Les Chansons de La Borde, 1773, exemplaire en maroquin ancien de Derome, ayant appartenu à Mme de La Borde, femme de l’auteur : 5.050 francs ; la suite, en épreuves avant la lettre, des figures de Moreau pour les œuvres de Molière, 1773 : 8.300 francs ; les Contes de La Fontaine, édition de 1795, avec les figures de Fragonard en divers états et plusieurs à l’état d’eaux-fortes : 7.600 francs.

On voit par ces exemples que la valeur des productions aimables, parfois admirables, des grands dessinateurs et tailledouciers du XVIIIe siècle se maintient, si même elle n’augmente pas. Il n’en est pas de même de la catégorie des poètes du XVIe siècle et des éditions originales des grands auteurs du XVIIe. La vente Destailleur, comme les autres ventes de l’année, a accusé une baisse croissante. Bornons-nous à signaler que des recueils contenant chacun plusieurs pièces de Molière en premières éditions ont été vendus de 400 à 700 francs ; et l’un de ces recueils était relié en maroquin de l’époque ! […]

Nous ne saurions quitter la vente Destailleur sans mentionner la série tout à fait remarquable des Entréesqu’elle renfermait. On désigne par ce mot générique les publications, souvent splendides, qui ont été, dans le cours des trois derniers siècles, consacrées à perpétuer le souvenir des événements mémorables de chaque règne. M. Destailleur s’était plu à réunir en exemplaires de choix la plupart de ces ouvrages édités en France ou à l’étranger, depuis l’Entrée de Louis XII à Milanen1509 jusqu’à la Description des Fêtes du couronnement de Leurs Majestés Napoléon. La plupart de ces grands in-folios, ornés d’illustrations magnifiques, étaient en anciennes reliures, avec des armes. De belles figures, de belles reliures, des provenances, voilà ce qui répondait essentiellement au goût du jour. Aussi quelques-uns des prix ont été énormes. Citons l’Entrée de Charles IX à Paris, exemplaire de de Thou, adjugé 10,200 fr., et surtout l’Entrée de Henri II dans sa bonne ville de Paris, 1549, également aux armes de de Thou, vendu 20,200 francs. Ce beau livre avait été acquis à la vente Beckford, en 1882, pour le prix de 11.750 francs.

Quand nous aurons encore cité la Relation de la bataille de Marengo, exemplaire du maréchal Berthier, avec un dessin original de Carle Vernet, acheté 5,000 francs pour Mgrle duc d’Aumale, et le Livre de la Conquête de la Toison d’Or, orné d’une splendide reliure aux armes du duc Henri de Guise, et vendu 12,500 francs, nous aurons donné une idée non pas de la si vaste bibliothèque de M. Destailleur, mais de quelques-unes des merveilles qui avaient particulièrement attiré l’attention. » [sic]

(D’Eylac. La Bibliophilie en 1891-1892. Paris, A. Rouquette, 1893, p. 112-116)

 

Exemplaire Destailleur
Livre Rare Book : 1.415 €

32.Histoire sacrée en tableaux. Paris, Charles de Sercy, 1670-1675, 3 vol. in-12, fig. de Sébastien Le Clerc, mar. vert, dos orné, fil., tr. dor. (Rel. anc.). Aux armes de Louis XV.

Marque n° 6 de Denis Janot, dont la veuve épousa Etienne Groulleau,
au recto du dernier feuillet

54. La Tapisserie de l’Église crestienne et catolique. Paris, Estienne Groulleau, 1549, in-16, 189 fig. sur bois, mar. vert, dos orné, large dent., doublé de tabis, tr. dor. (Derome). Exemplaire du duc de La Vallière. 2.250 fr.

Photographie B N Australie

58. Passio Christi ab Alberto Durer Nurenbergensi effigiata. Nuremberg, Albert Durer, 1511, in-4, 1 bois sur le titre et 36 pl., rel. vélin (Rel. Anc.). Suite connue sous le nom de « Petite Passion ». Ex. de 2e tirage. 2.150 fr.

Photographie BM Lyon

72.Lapocalypse figuree, Par maistre Jehan Duvet [le maître à la licorne]. Lyon, [Jean de Tournes], 1561, in-fol., 23 pl., mar. noir, fil. à froid (Rel. anc. Datée 1637). 7.000 fr.

La mort du roi Henri II

170. Premier volume contenant quarante tableaux ou histoires diverses qui sont mémorables touchant les guerres, massacres et troubles advenus en France en ces dernières années. S. l. n. d. [Genève, Jean de Laon, 1569 et suiv.], in-fol. obl., pl., mar. brun, dos orné, double rangée de fil., tr. dor. 1.600 fr.



174.Collection complète des tableaux historiques de la Révolution française. Paris, Auber, 1802, 6 vol. gr. in-fol., pl., veau raciné, dent., dos de mar. rouge, tr. rouge (Rel. anc.). 3.000 fr.



185.Relation de la bataille de Marengo. Paris, An XII [1804], in-fol., titre gravé et cartes, tir. 25 ex., mar. rouge, dos orné, dent., tabis, tr. dor. (Bizouard). Ex. du maréchal Berthier. 5.000 fr.



200. Le Sacre et Corõnement de la Royne. Paris, Geofroy Tory, 1530 [1531 n. s.], in-4 – Lentree de la Royne en sa ville & Cité de Paris. Paris, [Tory], 1531, in-4, fig. En 1 vol. vélin (Rel. anc.). De la bibliothèque de lord Sunderland. 3.500 fr.

Photographie BnF

206. C’est l’ordre qui a esté tenu à la nouvelle et joyeuse entrée, que tres hault, tres excellent et tres puissant prince le Roy tres chrestien Henry deuziesme de ce nom a faicte en sa bonne ville et cité de Paris. Paris, Jean Dallier s. d. [1549], in-4, 2 pl. et 11 fig., vélin, dos orné, fil., tr. dor. (Rel. anc.). Aux armes de Jacques-Auguste de Thou. Des bibliothèques Soubise [1789] et Beckford [1882]. 20.200 fr.

Photographie INHA


213. Bref et sommaire recueil de ce qui esté faict, et de l’ordre tenue à la joyeuse et triumphante entrée de tres-puissant, tres-magnanime et tres-chrestien Prince Charles IX de ce nom Roy de France, en sa bonne ville et cité de Paris. Paris, Denis du Pré pour Olivier Codoré, 1572, gr. in-8, 16 fig. sur bois, vélin, dos orné, fil., tr. dor. (Rel. anc.). Aux armes et au chiffre de J.-A. de Thou. De la bibliothèque de Beckford. 10.200 fr.

Exemplaire Destailleur
Alde, 6 mars 2014


237. La Voye de laict, ou le Chemin des héros au palais de la gloire. Avignon, Impr. J. Bramereau, 1623, in-4, fig., veau fauve, dos orné, fil. (Rel. anc.). Aux armes de J.-A. de Thou et de Marie de Barbançon.

Photographie Herzog Anton Ulrich-Museum


389.Œuvre de J. B. Le Prince sur les mœurs, les coutumes et les habillemens de différents peuples. S. l. n. d. [Paris, v. 1775], in-fol., 124 pl., mar. rouge, dos orné, large dent., tr. dor. (Rel. anc.). Aux armes de Poissonnier. 2.000 fr.

Photographie BnF


400. Suite d’estampes pour servir à l’histoire des mœurs et du costume des François, dans le dix-huitième siècle. Paris, Prault, 1775-1776-1783, 3 part. en 1 vol. in-fol., demi-rel. dos et coins veau, tr. jaspée (Rel. anc.). 12 estampes de Freudeberg et 24 estampes de Moreau le Jeune. 12.000 fr.



740. Les Plaidoyez, et Harangues de Monsieur Le Maistre. Paris, P. Le Petit, 1657, 2eéd., in-4, mar. rouge, dos et plats couverts de comp. de fil. droits et courbes, dorures au pointillé, doublé de mar. rouge, dent., coins remplis et milieux, tr. dor. (Rel. anc.). Aux armes et chiffres de Pomponne de Bellièvre. Au bas de la doublure du 2e plat : « Badier facieb » 3.000 fr.

Exemplaire Destailleur
Drouot, 1er avril 2015 : 750 €


936. Traité des feux d’artifice pour le spectacle. Paris, Nyon, 1747, in-8, front., veau fauve, dos orné (Rel. anc.). Aux armes du duc de Richelieu.



959. Maneige royal ou lon peut remarquer le défaut et la perfection du Chevalier en tous les exercices de cet art. Paris, Crispian de Pas, 1623, in-fol. oblong, titre gravé, portr. et pl., mar. rouge, semis de fleurs de lys couvrant entièrement le dos et les plats, tr. dor. (Rel. anc.). 7.100 fr.



1.021. Les Métamorphoses d’Ovide en latin et en français. Paris, Le Clerc, 1767-1770, 4 vol. in-4, front., vign., fig. et culs-de-lampe, veau marbré, dent., tr. dor. (Rel. anc.). Ex-libris Raye de Beukeler. 6.200 fr.



Exemplaire Destailleur
Piasa, 19 octobre 2016 : 75.981 €


1.132. Fables choisies, mises en vers par J. de La Fontaine. Paris, Desaint et Saillant, 1755-1759, 4 vol. in-fol. réglés, front. et fig. d’Oudry, mar. rouge, dos orné, fil., coins remplis, tr. dor. (Rel. anc.). Premier tirage, avant le mot « Le Léopard » sur l’enseigne. Aux armes du duc de Hautefort. 4.220 fr.

Exemplaire Destailleur
Sotheby's, 6 novembre 2014 : 11.250 €


1.141.Illustrations de Marillier pour les Fables de Dorat. Paris, 1773, in-8, en feuilles [depuis, Pierre van Loo le fit relier par Cuzin en 2 vol. in-8, mar. rouge,filets droits et dentés, dos orné de filets et fleurons, doublure de maroquin bleu bordée d’une large dentelle droite. Sotheby’s Paris, 6 novembre 2014 : 11.250 €]



1.150. Contes et nouvelles en vers par Jean de La Fontaine. Paris, P. Didot l’Aîné, 1795, 2 vol. in-4, fig. de Fragonard, demi-rel. mar. rouge, non rognés. 7.600 fr.



1.165. Choix de chansons, mises en musique par M. de La Borde, ornées d’estampes par J. M. Moreau. Paris, De Lormel, 1773, 4 tomes en 2 vol. in-8, portr. et fig., mar. rouge, dos orné, fil., tr. dor. (Derome). De la bibliothèque de Madame de La Borde. 5.050 fr.



1.170. Dante con nuove, et utili ispositioni. Lione, Guglielmo Rovillio, 1571, in-16 réglé, fig., mar. brun, dos orné, comp. de fil. et de feuillages, tr. dor., étui (Rel. anc.). Ex. de la reine Catherine de Médicis, avec les chiffres K. C. et H. C. 4.050 fr.

Exemplaire Destailleur
Christie's, 20 février 2019 : 32.500 €


1.431.Hypnerotomachie, ou Discours du songe de Poliphile. Paris Jaques Kerver, 1546, in-fol., titre gravé, fig., vélin, fil. à froid, milieux (Rel. anc.) [Christie’s, 20 février 2019 : 32.500 €]

Exemplaire Destailleur
Drouot, 11 décembre 2015 : 45.000 €


1.465. Recueil des Lettres de Madame la marquise de Sévigné, à Madame la comtesse de Grignan, sa fille. Paris, Compagnie des libraires, 1774, 8 vol. in-12, portr. – Lettres de Madame de Sévigné au comte de Bussy-Rabutin. Amsterdam et Paris, Delalain, 1775, in-12. Ensemble 9 vol., mar. rouge, dos orné, fil., tr. dor. (Rel. anc.). Aux armes de la famille de Sévigné, avec le nom de Grignan sur les plats. 2.500 fr. [Drouot, 11 décembre 2015 : 45.000 €]



1.542.Discours sur l’Histoire universelle à Monseigneur le Dauphin. 2eédition. Paris, Seb. Mabre-Cramoisy, 1682, in-12, mar. rouge, dos orné, fil., tr. dor. (Rel. anc.). Aux armes de J.-B. Bossuet.

Exemplaire Destailleur
Alde, 12 novembre 2015


1.548. Le Temple des Muses. Amsterdam, Zacharie Chatelain, 1733, in-fol., pl., mar. rouge, dos orné, fil., tr. dor. (Rel. anc.). Aux armes de Rouillé, seigneur de Fontaine Guérin.

Exemplaire Destailleur


1.636. Livre de la Conqueste de la Toison d’or, par le prince Jason de Thessalie. S. l. [Paris, Jean de Mauregard], 1563, in-fol. oblong, pl., mar. brun, comp. en mosaïque avec dorure au pointillé, tr. dor. (Rel. XVIe). Aux armes du duc Henri de Guise. 12.500 fr. [De la bibliothèque W. Beckford, 1882, n° 254. Passé à Robert Hoe, 1911, n° 1.505 ; Édouard Rahir, 1930, n° 99 ; Edmée Maus ; Michel Wittock, Christie’s, 7 octobre 2005 : 162.000 €]

Exemplaire Destailleur


1.637.Hystoria Jasonis Thessaliæ Principis de Colichica Velleris aurei expeditione. Paris, 1563, in-fol. obl., pl., mar. citron, comp. de mosaïque de mar. noir, riches dorures, tr. dor. (Rel. anc.). Édition latine du précédent. Armes de Jean Loisier, abbé de Citeaux, au centre. [Christie’s, Londres, 7 juillet 2004 : 164.433 €]



1.646. Les Commentaires de César, de la traduction de N. Perrot, sieur d’Ablancourt. Paris, Nicolas Gosselin, 1699, 2 vol. in-12 réglés, mar. vert, fil. à froid, doublé de mar. rouge, dent., tr. dor. (Rel. anc.). Ex. de Madame de Chamillart, avec son chiffre à l’extérieur et ses armes à l’intérieur. 2.200 fr.

Photographie Livre Rare Book


1.925. Annales du règne de Marie-Thérèse, impératrice douairière. Paris, Prault, 1775, in-4, portr. et fig., mar. rouge, dos orné, fil., tr. dor. (Rel. anc.). Aux armes de la comtesse d’Artois. 3.200 fr.


 

Les vendredi 26 et samedi 27 mai 1893, le même libraire dirigea au même hôtel, salle n° 10, au premier, la vente d’une série de dessins : Catalogue de dessins originaux réunis en recueils, œuvres importantes des Saint-Aubin, composant la collection de M. Hippolyte Destailleur, architecte du gouvernement(Paris, Damascène Morgand, 1893, in-8, [3]-[1 bl.]-66-[1]-[1 bl.] p. et 19 pl. h.-t., dont un portrait frontispice, 125 lots), dont Dessins originaux réunis en recueils [110 lots = 88 %] et Dessins des Saint-Aubin [15 lots = 12 %], avec trois notes. La vente a produit 171.077 francs.

 

Recueil de dessins sur l’armurerie, l’équitation et la carrosserie, in-fol., mar. rouge, dos orné, double rangée de fil., tr. dor. (Petit) [7] 11.550 fr. Trente dessins par Desrais représentant des scènes de mœurs, modes et coiffures du XVIIIe siècle [23], in-4, mar. bleu, dos orné, fil., tr. dor. (Cuzin), 3.600 fr. Dessins de vases et sujets d’histoire [33], par Étienne Delaune, in-fol., tr. dor. (Petit), 5.200 fr.   Dessins pour les Contes de La Fontaine [36], in-4 en feuilles, par Duplessis-Bertaux, 4.550 fr. Antiquités romaines, satyres et nymphes, bacchanales [41], par Honoré Fragonard, s. d. [v. 1760], in-4, veau, dent., 4.500 fr. Recueil de dessins d’orfèvrerie [66], in-4, mar. rouge, dos orné, fil., tr. dor., 5.000 fr. 



Portraits de personnages français illustres [78], in-fol., veau marbré, fil., tr. rouge (Petit), 12.200 fr. 

Recueil de dessins de Cochin, Eisen, Moreau, Wille [98], in-4, veau, fil., tr. dor., 4.300 fr. Le Livre des Saint-Aubin [111], album contenant 283 dessins de toute la famille, in-fol., veau, ne trouva pas preneur à 30.000 fr. et fut retiré. Le Catalogue de tableaux originaux des bons maîtres des trois écoles, figures et bustes de marbre et de bronze, qui composent le cabinet de M. L. C. de D. [Le Comte de Dubarry] (Paris, P. Remy, 1774, in-8, mar. rouge, dos orné, double rangée de fil., non rogné, rel. de Petit) [115], 950 fr. 



Catalogue d’une belle collection de tableaux des trois écoles. Paris, Le Brun, 1781, in-8, mar. rouge, fil. Ex. Benjamin Fillon [122]. Christie’s, 22 avril 2016 : 44.700 €. 

Un Recueil de plantes copiées d’après nature par De Saint-Aubin [124], 1736-1785, in-fol., veau brun, tr. rouge, 3.000 fr. Le Livre de caricatures tant bonnes que mauvaises, dit « Livre des culs » [125], s. l. n. d., in-4, mar. vert, bandes d’entrelacs et milieux dorés, tr. dor., 3.520 fr.

 

Hippolyte Destailleur décéda le 16 novembre 1893, 11 bis passage de la Visitation. Après un somptueux service funèbre, célébré le samedi matin 18 novembre en l’église Sainte-Clotilde [VIIe], il fut inhumé au cimetière du Montparnasse.

Photographie BnF

 

Ses héritiers organisèrent une vente, du mercredi 28 novembre au samedi 1er décembre 1894, à l’Hôtel Drouot, salle n° 10, premier étage : Catalogue de livres et estampes relatifs à l’histoire de la ville de Paris et de ses environs provenant de la bibliothèque de feu M. Hippolyte Destailleur, architecte du gouvernement (Paris, Damascène Morgand, 1894, in-8, [3]-[1 bl.]-128 p., 585 lots), dont Histoire générale [97 lots = 16,58 %], Histoire topographique et monumentale [196 lots = 33,50 %], Histoire religieuse [91 lots = 15,55 %], Histoire administrative et judiciaire [52 lots = 8,88 %], Histoire commerciale et industrielle [22 lots = 3,76 %], Histoire des lettres, des sciences et des arts [13 lots = 2,22 %], Histoire des mœurs et des coutumes [24 lots = 4,10 %], Environs de Paris [90 lots = 15,38 %]. Le produit de cette vente s’éleva à 55.926 francs.

Photographie BnF

 

8. La Fleur des antiquitez, singularitez et excellences de la plus que noble et triumphante ville et cité de Paris. Paris, Denys Janot, 1532, in-16, basane. Des bibliothèques de Gilbert et de Bonnardot. 750 fr.



29. Essais historiques sur Paris, de M. de Saint-Foix. Paris, veuve Duchesne, 1766, 5 vol. in-12, portr., mar. rouge, dos orné, fil., tr. dor. (Rel. anc.). Aux armes de Madame du Barry. 1.000 fr.

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36. Lutetiæ parisiorum descriptio, authore Eustathio a Knobelsdorf Pruteno. Paris, Christian Wechel, 1543, in-8, veau, milieux et fleurons d’angle, fil. à froid (Rel. époque). 50 fr.



52.Description historique de la ville de Paris et de ses environs, par feu Piganiol de la Force. Paris, G. Desprez, 1765, 10 vol. in-12, plan et fig., veau marbré, dos orné, fil., tr. dor. (Rel. anc.). Aux armes du comte du Barry au bas du dos. 60 fr.



61. Dictionnaire historique et descriptif des Monumens religieux, civils et militaires de la ville de Paris, par B. de Roquefort. Paris, Ferra jeune, 1826, in-8, fig., demi-rel. mar. vert, dos orné, tr. dor. 100 fr.

Exemplaire Destailleur
Drouot, 19 mars 2014 : 3.200 €


62. La Guide de Paris. Paris, Brunet, s. d. [1647], in-12, basane [Drouot, 19 mars 2014 : 3.200 €].



72. Guide des amateurs et des étrangers voyageurs à Paris. Paris, Hardouin et Gattey, 1787, 2 vol. in-12, fig., mar. rouge, dos orné, fil., tr. dor. (Rel. anc.). Aux armes de Thiroux de Crosne, lieutenant de police de Paris. 200 fr.



78. Relatione dell’ assedio di Parigi. Rome, impr. Batholomeo Grassi, [1591], in-4, plan de Paris [40 x 50 cm] gravé par Natal Bonifatio, titre gravé, vélin. 405 fr.



108. Plan de l’Université et d’une partie de la Cité de Paris, dessin à la gouache d’après le Plan de Tapisserie. 1 vol. gr. in-fol., demi-rel. 2.200 fr.



111. La Ville, Cité et Université de Paris [Plan de Paris sous Henri II, dit « Plan de Saint-Victor », gravé par J. A. Du Cerceau]. S. l. n. d. [Paris, v. 1555], gr. in-fol., en feuille. 4.900 fr.



118.Lutetia-Paris. Plan de Paris [130 x 143 cm] levé vers 1649 par Jacques Gomboust. Paris, 1652, gr. in-fol., en 9 feuilles. 420 fr.



121. Plan de Paris [en 12 feuilles], levé par les ordres du Roy […], par le sieur Bullet. Paris, Blondel, 1676, in-fol., demi-rel. dos et coins de vélin. 250 fr.



122. Paris et ses environs par M. Jouvin de Rochefort, trésorier de France [en 9 feuilles]. Paris, s. d. [v. 1690], in-fol., demi-rel. 250 fr.



176. Recueil choisi des plus belles vues des palais, châteaux et maisons royales de Paris et des environs. Paris, J. Fr. Chereau, s. d. [v. 1725], in-fol. obl., veau (Rel. anc.). De la bibliothèque du roi Louis-Philippe, à Neuilly. 651 fr.

Musée Carnavalet


191. Vues pittoresques des principaux édifices de Paris. Paris, Campions frères et fils, s. d. [v. 1789], 1 tome en 2 vol. in-4, mar. vert., dent. (Rel. anc.). 1.005 fr.



217.Statistique monumentale de Paris. Paris, Impr. Impériale, 1867, 2 vol. in-fol. contenant 270 pl. et 1 vol. in-4 de texte, demi-rel. dos et coins de mar. rouge, tête dor., eb. (Petit). 1.000 fr.

Photographie BnF


323.Description historique et chronologique de l’Eglise métropolitaine de Paris. Paris, P. de Lormel, 1767, in-fol., pl., veau. De la bibliothèque de Gilbert. 810 fr.

Photographie Bibliothèque Sainte-Geneviève


330. De dedicatione ecclesie Parisiensis. Paris, Guy Marchant, mai 1496, in-8 goth., mar. brun jans., tr. dor. 72 fr.



Exemplaire Destailleur


504.Nouvelle Description des environs de Paris. Paris, Le Jay, 1787, in-12, mar. rouge, dos orné, fil., tr. dor. (Derome). [Christie’s, 26 novembre 2019 : 813 €]

Musée Carnavalet


509. Paisages dessignés après le naturel aux environs de Paris et gravés par Albert Flamen, peintre. Paris, Pierre Mariette, s. d. [v. 1660], in-4 obl., veau, fil., tr. rouge. 315 fr.

Photographie BnF


549.Histoire de l’abbaye royale de Saint-Denys en France. Paris, Fr. Léonard, 1706, in-fol., pl., mar. rouge, dos orné, dent., tr. dor. (Rel. anc.). Gr. papier, aux armes de la marquise de Pompadour. 1.120 fr.



585. Plans, élévations, coupes et profils du couvent de religieuses de la Congrégation à Versailles. S. l. n. d. [1772], in-fol., mar. rouge, dos orné, fil. (Rel. anc.). Au chiffre de Madame Marie-Adélaïde, surmonté d’une couronne princière, fleurs de lys aux angles [Quentin-Bauchart s’est trompé en l’attribuant à la reine Marie-Antoinette]. 90 fr.

 

Cédés à l’amiable par les héritiers Destailleur, 14 volumes in-folio, comprenant 3.521 dessins relatifs aux anciennes provinces de France, entrèrent au département des estampes de la Bibliothèque nationale le 23 mars 1895. Le catalogue de ces pièces fut publié : Inventaire de la collection de dessins sur les départements de la France formée par M. H. Destailleur et acquise par la Bibliothèque nationale(Paris, Imprimerie nationale, 1897).

Photographie BnF

 

Une autre vente eut lieu du lundi 20 au vendredi 31 mai 1895, en 10 vacations, à l’Hôtel Drouot, salle n° 2, au premier : Catalogue de livres et estampes relatifs aux beaux-arts (Architecture, Peinture, Gravure, Ornementation, etc.) provenant de la bibliothèque de feu M. Hippolyte Destailleur, architecte du gouvernement (Paris, Damascène Morgand, 1895, in-8, [3]-[1 bl.]-XXVIII-420 p., et un portrait frontispice h.-t., 1.753 lots), avec une « Notice sur M. Hippolyte Destailleur, architecte » par Georges Duplessis, dont Études générales sur les beaux-arts [99 lots = 5,64 %], Dessin [72 lots = 4,10 %], Architecture [656 lots = 37,42 %], Sculpture [63 lots = 3,59 %], Peinture [138 lots = 7,87 %], Gravure [365 lots = 20,82 %], Rapport des arts du dessin avec l’industrie [262 lots = 14,94 %], Ouvrages divers [98 lots = 5,59 %]. La vente a produit la somme de 333.699 francs 50 centimes.

Photographie Mullen Books

 

56.Catalogue des Tableaux & Desseins précieux des Maîtres célèbres des trois Ecoles […] & autres objets du Cabinet de feu M. Randon de Boisset. Paris, Musier, Pierre Remy et C. F. Julliot, 1777, in-12, mar. rouge, dos orné, fil., tr. dor. (Rel. anc.). Aux armes de la reine Marie-Antoinette. 1.260 fr.



233. Regola delli cinque ordini d’architettura di M. Jacomo Barozzio da Vignola. S. l. n. d. [Venise, 1563], in-fol., pl., vélin, dos orné, fil., milieux, tr. dor. (Rel. anc.). Des bibliothèques de J. A. de Thou et W. Beckford. 2.050 fr.



274. De architectura, Jacobi Androuetii du Cerceau, opus. Lutetiæ Parisiorum, 1559. - De architectura, Jacobi Androuetii du Cerceau, opus alterum. Parisiis, ex officina Andreæ Wecheli, 1561. – Livre d’architecture de Jaques Androuet du Cerceau. Paris, 1582. In-fol., pl., vélin blanc, fil., tr. dor. (Rel. anc.). Aux armes et chiffre de J. A. de Thou. De la bibliothèque W. Beckford. 2.000 fr.



Exemplaire Destailleur
Photographie INHA


275. Le Premier [Second] Volume des plus excellents bastiments de France […]. Par Jacques Androuet, du Cerceau, architecte. Paris, 1576-1579, 2 vol. in-fol., pl., veau marbré, fil., tr. rouge (Rel. anc.). Aux premières armes de J. A. de Thou. De la bibliothèque de W. Beckford. 1.810 fr.

Photographie Architectura


305. Le Premier Tome de l’architecture de Philibert de l’Orme. Paris, Federic Morel, 1567, in-fol., réglé, fig., mar. noir, milieux de mar. rouge, bordures de mar. citron, riches dorures avec fil. droits et courbés couvrant le dos et les plats, tr. dor. (Rel. anc.). Au chiffre de Henri III. De la bibliothèque de lord Sunderland. 7.500 fr.

Photographie Architectura


324. Les Œuvres d’architecture d’Antoine Le Pautre. Paris, Jombert, s. d., pet. in-fol., pl., mar. rouge, dos orné de fleurs de lis, dent., tr. dor. (Rel. anc.). Aux armes et chiffres de Louis-Armand de Bourbon, prince de Conti. 3.260 fr.

Photographie BnF


391.Monasticon gallicanum. S. l. n. d., 2 vol. in-fol., veau brun (Rel. anc.). Pour orner un ouvrage de Dom Michel Germain qui n’a jamais été publié. 1.630 fr.

Photographie INHA


423. L’Architecture à la mode. Paris, N. Langlois, s. d. [v. 1738], 3 vol. in-4, veau granit. (Rel. anc.). Ex-libris de Ant. Duchesne, prévôt des bâtiments du Roi. 3.010 fr.

Photographie BnF


425.Répertoire des artistes ou Recueil de compositions d’architecture et d’ornemens antiques et modernes. Paris, 1765, 2 vol. in-fol., pl., veau marbré, tr. jaspées (Rel. anc.). 1.500 fr.



542. Traité de jardinage selon les raisons de la Nature et de l’Art. Paris, Michel Vanlochom, 1638, in-fol. réglé, mar. rouge, dos et plats couverts de fleurs de lis, tr. dor. (Rel. anc.). Probable exemplaire de dédicace présenté au roi Louis XIII. 2.000 fr.

Photographie BnF (t. 3)


580. Recueil d’un grand nombre de vues des plus belles villes, palais, chateaux, maisons de plaisance de France, d’Italie, etc. Dessinés & gravés par Israel Silvestre. Paris, Laurent Cars, 1750, 4 vol. pet. in-fol. et 2 vol. gr. in-fol., veau marbré, fil. tr. rouge. 2.500 fr.

Photographie BnF


735.Topographie françoise. Paris, 1641, in-fol., veau fauve, fil. (Rel. anc.). De la vente des doubles de la Bibliothèque de Vienne. 3.200 fr.



745.L’Architecture françoise, ou Recueil des plans, élévations, coupes et profils. Paris, Jean Mariette, 1727-1738, 6 vol. pet. in-fol. et 1 vol. in-fol., 1.255 pl., v. marbré, fil., tr. rouge. 1.655 fr.



746. Architecture françoise, ou Recueil des plans, élévations, coupes et profils. Paris, Ch. Ant. Jombert, 1752-1756, 4 tomes en 10 vol. in-fol., pl., veau marbré, fil., ébarbés. 10.020 fr.


Ancienne Normandie (1825, pl. CLXXVIII)
 Ruines du Palais de la Reine Blanche, à Léry

750.
Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France. Paris, P. Didot l’aîné, 1820-1863, 21 vol. in-fol., demi-rel. dos et coins de mar. rouge, non rognés. 2.010 fr.

Photographie INHA


927. Le Musée français. Paris, Herhan et Mame, 1803-1809, 4 vol. gr. in-fol. – Le Musée royal. Paris, Mame et Didot, 1812-1818, 2 vol. gr. in-fol. Mar. rouge, dos orné, dent., tabis, tr. dor. (Rel. anc.). 1.705 fr.

Photographie Musée Médard


928. Galerie du Musée Napoléon. Paris, 1804-1827, 11 tomes en 12 vol. in-4, portr. et fig., demi-rel. mar. rouge, dos orné, non rognés (Thouvenin). 1.190 fr.

Photographie INHA


974. L’Œuvre d’Antoine Watteau, peintre du Roy. Paris, s. d. [1735], 4 vol. in-fol., mar. brun, dos orné, fil., tr. dor. (Petit). 10.000 fr.



1.151. Livre de la Conqueste de la Toison d’or. S. l. [Paris], 1563, in-fol. oblong, mar. brun, riches comp. en mosaïque, remplis avec dorure au pointillé, tr. dor. (Rel. XVIe). Armes peintes du duc Henri de Guise dans le compartiment central. De la bibliothèque W. Beckford. 11.900 fr. [voir 1891, n° 1.636]



1.406.[Recueil de meubles de différents genres, inventés par J.-C. De Lafosse]. Paris, Daumont, s. d. [v. 1775], pet. in-fol., mar. brun, dos orné, fil., tr. dor. 2.500 fr.

Photographie INHA


1.407. [Livre de meubles, gaines, tables, commodes, etc., par François Boucher fils]. Paris, Le Père et Avaulez, s. d. [v. 1780], 2 pet. in-fol., mar. rouge, dos orné, fil., tr. dor. (Belz-Niedrée). De la bibliothèque du comte de Béhague. 4.050 fr.

Photographie INHA


1.408.Œuvres de sculptures en bronze. Paris, Chéreau, s. d. [v. 1780], in-fol., mar. brun, dos orné, fil., tr. dor. (Gruel). 1.500 fr.



1.478.Œuvres d’orfevrerie à l’Usage des Eglises, Inventées par J. F. Forty. Paris, chez l’auteur, s. d. [v. 1780], in-fol., mar. brun, dos orné, fil., tr. dor. (Petit). 1.100 fr. 

Photographie INHA


1.502. Ein new kunstbuchlein, von mancherley schonen Trinckgeschiren. S. l. n. d. [v. 1540], in-4 goth., gravures sur bois par Hans Brosamer, veau brun, milieux et fleurons d’angles, bandes à froid (Rel. anc.). Ouvrage d’orfèvrerie. 3.510 fr.

 

La veuve d’Hippolyte Destailleur, Émilie Ferrière, mourut le 2 mars 1896 au 11 bis passage de la Visitation.

Photographie BnF

 

Une vente se déroula 9 rue Drouot, salle n° 10, au premier, du mardi 19 au samedi 23 mai 1896, en 5 vacations : Catalogue de dessins et tableaux provenant de la collection de feu M. Hippolyte Destailleur (Paris, Damascène Morgand, 1896, in-8, VIII-159-[1 bl.]-[1]-[1 bl.] p. et 14 pl. h.-t., 905 = 3 doubles [bis] lots), dont Dessins relatifs à l’architecture, à la décoration, à l’ameublement, etc. [569 lots = 62,66 %], Dessins relatifs à la ville de Paris et à ses environs [138 lots = 15,19 %], Dessins de différents genres [201 lots = 22,13 %].

 

Recueil de dessins de J. A. du Cerceau, s. l. n. d., in-fol., mar. brun, bandes de feuillages encadrant les plats, milieux de feuillages et semis de fleurs de lis, tr. dor. [155], 3.100 fr. Recueil de dessins de J. A. du Cerceau représentant d’anciens édifices particulièrement de la ville de Rome, s. l. n. d., in-fol., veau, double fil., milieux, tr. dor. [157], 2.050 fr. Recueil de dessins de J. A. du Cerceau, s. l. n. d., in-4 obl., mar. bleu, fil. en losange, gardes de tabis, tr. dor. [158], 7.000 fr. Cartouches, vases, casques et boucliers, bordures pour plafonds, par Toro [555], 3.000 fr. Réception par Louis XV, dans la grande galerie de Versailles, de Saïd Méhémet Pacha, par Ch. Nicolas Cochin [579], 6.200 fr. Vue d’une partie de la place Louis XV, en 1784, le jour d’une ascension aérostatique, par P.-Antoine Demachy [592], 3.500 fr. La Promenade au Palais-Royal en 1789, par Claude-Louis Desrais [598], 4.300 fr. Vue du Jardin des Tuileries, avec ses charmilles, ses statues et ses bassins, par Maréchal [644], 3.255 fr. Vue de la place de la Concorde, du côté de l’entrée du jardin des Tuileries, par Th.-Charles Naudet [652], 4.000 fr. Fête de l’Être suprême célébrée au champ de Mars, le 8 juin 1794, par Th.-Charles Naudet [653], 3.000 fr. Vue et perspective du château de Grosbois, par J. Rigaud [667], 4.000 fr. La Promenade des remparts de Paris, par Augustin de Saint-Aubin [674], 3.300 fr. 



Bal de Saint-Cloud chez Griel. Feu d’artifice chez Griel, par Augustin de Saint-Aubin [676], 11.000 fr. 

Le Livre des Saint-Aubin [846], retiré de la vente de 1893, fut adjugé 28.100 fr. à Morgand, pour la comtesse de Béarn. Portrait de jeune femme vue de face, des fleurs au corsage, un ruban autour du cou, par Gabriel de Saint-Aubin [853], 3.000 fr. L’Académie particulière, par Gabriel de Saint-Aubin [868], 4.000 fr. 

Photographie BnF

  

Les vendredi 7 et samedi 8 juin 1901 eut lieu, 9 rue Drouot, salle n° 7 au premier, une dernière vente : Catalogue de dessins et tableaux, anciens et modernes, provenant en partie de la collection de M. H. D…, ancien architecte du gouvernement(Paris, Édouard Rahir et Cie, 1901, in-8, 47-[1 bl.] p. et 4 pl. h.-t., 203 lots), dont Tableaux [7 lots = 3,44 %], Dessins de différents genres [110 lots = 54,18 %], Dessins d’architecture, de décoration et d’ameublement [86 lots = 42,36 %]. La vente a produit environ 34.000 francs.

 

Scènes diverses du voyage de Louis XVI, à Cherbourg, par J.-B. Huet [63], 1.100 fr. Vue de la Monnaie et du quai Conti, par Meunier [77], 1.400 fr. 

Musée Carnavalet


L’Incendie de l’Hôtel-Dieu dans la nuit du 29 au 30 décembre 1772, par Gabriel de Saint-Aubin [103], 4.305 fr. 

Coupe du salon de l’hôtel de Salm, sur les croisées, et Coupe du salon de l’hôtel de Salm, sur la fontaine, par G.-P. Cauvet [125 et 126], 1.300 fr.

 

 

 

 

 

 

 

 

  

Les Rapilly, cousins pirouais, libraires et marchands d’estampes

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Château fort de Pirou (juillet 2013)
Depuis le XVIIe siècle, les Rapilly étaient cultivateurs au village de Le Moitier, sur la commune de Pirou [Manche], sur la côte qui fait face à l’île de Jersey.

Michel Rapilly(1740-1797), fils de François Rapilly et de Louise Ybert, mariés à Pirou le 8 octobre 1726, fut baptisé en l’église Saint-Martin de Pirou le 31 mars 1740. 

In Octave Uzanne. Les Quais de Paris (Paris, May et Motteroz, 1896, p. 37)

Arrivé à Paris, il devint étaleur de vieux livres sur les quais. En 1770, il s’associa avec un collègue étaleur, Jacques-Jean Esnauts [exceptionnellement Énault ou Hénaut] (1739-1812), baptisé le 16 mai 1739 en l’église Notre-Dame-de-l’Assomption de Magny-le-Désert [Orne], pour éditer et vendre des estampes, 259 rue Saint-Jacques [Ve], « À la Ville de Coutances ». Esnauts et Rapilly furent, en particulier, les éditeurs de 



la célèbre Gallerie des modes et costumes français (1778-1785), 



du Nouveau Plan routier de la Ville et Faubourgs de Paris (1780) 



et des Vues des plus beaux édifices publics et particuliers de la ville de Paris (1787).

En 1787, Michel Rapilly épousa Marie-Jeanne Esnauts, fille de son associé. À la mort de Rapilly, la raison sociale continua entre Esnauts et la veuve Rapilly, mais en 1798, il y eut dissolution de Société et cessation de commerce entre eux deux, et une vente eut lieu à partir du 13 floréal An VI [2 mai 1798] : 

Catalogue de planches gravées (Paris, F. L. Regnault, An VI, in-8, 15-[1 bl.] p., 109 lots)
Photographie INHA


Un cousin de Michel Rapilly, Charles-Alexandre Rapilly, naquit à Pirou le 18 germinal An IV [7 avril 1796], fils de Charles-Thomas Rapilly, cultivateur, et de Madeleine Hacquebet. Libraire sans boutique à Paris dès 1818, il finit par s’installer deux ans plus tard 23 rue Vivienne [IIe] et fut breveté le 21 juin 1820. 

Il déménagea 23 boulevard Montmartre [IIe] en 1822, 



puis 43 passage des Panoramas [IIe] en 1825, et décéda à Paris le 21 juin 1833.   

« Le magasin de librairie de M. Rapilly, situé passage des Panoramas, est l’un des plus beaux que l’on puisse recommander à l’attention publique. On s’y procure à un juste prix les livres les plus estimés qui puissent être offerts en étrennes. Son assortiment se compose et des éditions les plus distinguées de nos classiques, et de tous les livres contemporains d’un mérite éprouvé, d’ouvrages d’utilité, d’éducation et d’agrément. Ce beau magasin referme des éditions de tous les formats, et présente un ensemble très varié de livres confectionnés en demi-reliures d’une élégante simplicité de goût, ou d’éditions superbes reliées avec un luxe précieux. Aussi ce magasin est il très-visité. »

(Journal de Paris et des départements, 31 décembre 1825, p. 2)

La maison Rapilly qui a existé sous ce nom sur le quai Malaquais [VIe], n’était point la suite de Esnauts et Rapilly, ni de Charles-Alexandre Rapilly, malgré l’allusion « À la Ville de Coutances » figurant sur une de ses cartes de commerce, mais bien du fonds de Lenoir, créé en 1808.

Musée Carnavalet

Cette maison fut fondée parFrançois-Alexandre Rapilly, né à Pirou le 3 septembre 1820, qui était venu à Paris à l’âge de 17 ans, pour entrer dans la maison de l’un de ses cousins, Louis-Charles Lenoir, marchand d’estampes. Ce Lenoir était né à Pirou le 11 mars 1764, fils de Gilles Lenoir, laboureur, et de Jeanne Esnouf ; 

1 quai Malaquais (1917)
Musée Carnavalet

en 1808, il avait quitté sa boutique du 1 quai Malaquais [détruit], à droite de la porte cochère en entrant, qu’il louait 886 francs depuis 1803, 

5 quai Malaquais (1904)
Photographie INHA

pour le 5 quai Malaquais ; après sa mort, arrivée en 1822, la direction de la boutique fut assurée par sa veuve, Vorlette Sauveneau, puis, à partir de 1838, par Lenoir « neveu ».

En 1850, François-Alexandre Rapilly épousa, le 12 janvier, Claudine-Pauline Piltan, née à Paris le 8 décembre 1827, et reprit la maison Lenoir. Il occupa les deux boutiques, à droite et à gauche de la porte cochère, une remise et un appartement lambrissé au troisième au-dessus de l’entresol, moyennant un loyer de 3.500 francs, qui passa à 6.500 francs en 1880. 

Collection Grolier Club de New York

Breveté depuis le 29 avril 1852, Rapilly déménagea en 1884 au 53 bis quai des Grands Augustins [VIe], y publia un Catalogue de livres sur les beaux-arts et y demeura jusqu’en novembre 1891, à la tête d’une librairie spécialisée en livres d’art. 



Il mourut le 18 janvier 1892 en son domicile, 40 rue Saint-André-des-Arts [VIe]. Son épouse lui survécut jusqu’au 23 juillet 1904.


 

Depuis plusieurs années, François-Alexandre Rapillyavait associé son fils Georges-Alexandre-Frédéric Rapillyà son commerce.Georges Rapilly était né le 19 août 1863 au 5 quai Malaquais. Il avait épousé, le 28 novembre 1891, à Paris [IIe], Marie-Geneviève Boutard, née à Paris [IIe] le 22 mai 1868, fille de Aline-Virginie Henry (1847-1928) et de Jacques-Louis-Jules Boutard (1836-1897), tapissier.

Marie-Geneviève Boutard était la petite-fille de Charles-Auguste Henry (1822-1897) : marié à Céline Dubois (1823-1900) le 11 août 1846 à Paris, il avait succédé à son père, Antoine-Charles Henry (1789-1847), successeur lui-même de son beau-père, Simon Arrachard, fondateur en 1809 d’un célèbre magasin de nouveautés, « La Pensée », 5 rue du Faubourg-Saint-Honoré [VIIIe

Enseigne de la maison Henry, par Adolphe Willette
Musée Carnavalet

après la Commune de 1871, l’enseigne devint « Henry à la Pensée » ; Charles-Auguste Henry et Céline Dubois terminèrent leur existence à Meudon [Hauts-de-Seine].

N° 13, 1er juin 1895


Après la mort de son père, Georges Rapilly publia successivement un Catalogue trimestriel de livres d’art, un Bulletin mensuel de livres d’art et un Catalogue de livres d’art





Le 10 mai 1897, jour de la naissance de son fils, Georges Rapilly, domicilié alors 243 rue Dauphine [VIe], transféra sa librairie au 9 quai Malaquais, à côté des salles d’exposition de l’École des Beaux-Arts.

En 1927, Georges Rapilly était domicilié 9 rue des Beaux-Arts [VIe]. Il mourut le 23 juillet 1943 en son domicile, 4 rue Jean Bart [VIe; son épouse lui survécut jusqu’au 25 février 1944.

Son fils Daniel-Jules Rapillyest né le 10 mai 1897 au domicile de ses parents. Mobilisé pendant la Première Guerre mondiale, son courage lui valut la croix de guerre avec citation à l’ordre du régiment en juin 1918. Démobilisé en septembre 1919, il exerça la librairie avec son père jusqu’en 1943, puis seul jusqu’à la liquidation de la librairie Rapilly et Fils en 1966.

Le 14 juin 1927, il épousa Louise-Hubertine-Éva Moncouët, née le 2 mars 1904 à Castelnau [Gironde]. Il habitait 4 place Monge [Ve] et avouait être plus attiré par le Museum national d’histoire naturelle que par la librairie. En 1942, il entra à la Société mycologique de France, puis à la Société des Naturalistes parisiens, dont il devint un membre influent. Il passait ses lundis, jour de fermeture de la librairie, au Museum.

Daniel Rapilly mourut le 30 mars 1971, à Paris [Ve], son épouse le 22 février 1989.  

Tibulle Desbarreaux-Bernard (1798-1880), incunabuliste, elzeviriomane et Habertolâtre

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Entrée de l'église

D’une famille originaire de Saint-Agnin-sur-Bion [Isère], Tibulle Pellet est né à Toulouse, rue des Cordeliers [rue Antoine Deville depuis 1843], le 30 brumaire An VII [20 novembre 1798], fils de Marie Bernard (1763-1845) et de Hyacinthe Pellet (1756-1828), administrateur du département de Haute-Garonne, qui n’étaient pas mariés.


 

Hyacinthe Pellet était né le 6 juin 1756 à Chèzeneuve [Isère], où ses parents, Louis Pellet (1720-1777) et Thérèse Linage (1722-1794), qui s’étaient mariés le 20 juillet 1751 à Charantonnay [Isère], étaient fermiers. Il était arrivé à Toulouse en 1786 et y avait épousé Catherine-Julie Molé, fille de Louis-François Molé (1732-1801), dit « Dalainville », directeur du théâtre de Toulouse. En hommage – on se demande pourquoi - à l’illustre poète débauché Jacques des Barreaux (1599-1673), il avait pris le nom de « Desbarreaux ». Pendant la Révolution, il quitta la scène pour diriger une fabrique de faïence, qu’il transféra dans l’ancien couvent des Bernardins, et devint maire de Toulouse du 11 germinal An V [31 mars 1797] au 1er floréal An VI [20 avril 1798], avant de revenir au théâtre en 1808. Il mourut à Toulouse, 1 place Royale [place du Capitole], le 20 février 1828. Marie Bernard, née à Lyon, mourut à deux pas de là, 55 rue Saint Rome, le 29 juin 1845.


 

L’entrée de Tibulle Desbarreaux-Bernard dans la carrière médicale date de 1814, quand il se mit à suivre à l’Hôtel-Dieu de Toulouse les leçons du chirurgien Charles Viguerie (1779-1855), tandis qu’il se préparait en même temps à l’obtention de l’indispensable grade de bachelier. Quatre ans après il était à Paris, et le 16 mai 1824 il obtenait le diplôme de bachelier 



avant d’être proclamé docteur, le 22 février 1825, ayant soutenu un Essai sur les perforations spontanées de l’estomac (Paris, Didot le Jeune, 1825, in-4).


 

Revenu à Toulouse, il demeura 4 rue du Fourbastard et s’orienta vers la médecine légale.

Le 21 octobre 1828, il épousa Jeanne-Claire Bastide, née à Marseille [Bouches-du-Rhône], le 22 janvier 1808 et habitant Paris [IXe] 5 rue de La Tour d’Auvergne [rue Louise-Émilie de La Tour d’Auvergne depuis 2019], qui donna naissance à Dominique-Gaspard-René le 16 juillet 1829, malheureusement décédé le 8 août de l’année suivante, 74 rue de la Pomme.

Devenu veuf, Desbarreaux-Bernard épousa le 15 novembre 1849 Jeanne-Joséphine Pradiers, née à Bertre [Tarn] le 20 juillet 1820 et demeurant à Toulouse.

Sa carrière se poursuivit à l’Hôtel-Dieu où il devint médecin en 1854 et médecin-chef en 1855, poste qu’il occupa jusqu’au mois de décembre 1866. Il avait, par ailleurs, été nommé professeur-adjoint de clinique interne à l’École préparatoire de médecine de Toulouse en 1855 ; il devint professeur titulaire en 1859. Son état de santé le contraignit à abandonner cette fonction en 1867 : le 23 mai, il fut nommé professeur honoraire de ladite École.

 

Dès avant son retour de Paris, le jeune médecin avait prêté intérêt aux livres anciens. Il conserva toujours dans sa bibliothèque un Voltaire-Baudouin, le premier livre qu’il eût acheté.

En 1849, l’acquisition de la bibliothèque constituée par le marquis Joseph-Léonard de Castellane (1761-1845), pour 1.200 francs, lui fit franchir la frontière séparant la bibliophilie de la bibliographie, car cette bibliothèque comprenait des textes manuscrits du marquis traitant de bibliographie.

Desbarreaux-Bernard produisit alors ses premiers travaux sur les débuts de l’imprimerie à Toulouse : « Quelques recherches sur les débuts de l’imprimerie à Toulouse » (Mémoires de l’Académie royale des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse. Toulouse, Imprimerie de Jean-Matthieu Douladoure, 1848, 3e série, t. IV, p. 393-406). Il fut l’auteur, au total, de 87 ouvrages, dont 28 consacrés à la médecine, 18 à la littérature, 17 à la bibliographie générale, 19 à la bibliographie toulousaine et 5 à divers, parmi lesquels : 



La Chasse aux incunables (Toulouse, Imprimerie de A. Chauvin, 1864, in-8, 3 pl., 100 ex.) ; 



L’Imprimerie à Toulouse aux XVe, XVIe et XVIIe siècles (Toulouse Chauvin, 1865, in-8, 150 ex.) ; 



Établissement de l’imprimerie dans la province de Languedoc (Toulouse, Edouard Privat, 1875 [1876 sur la couv], in-8, 11 pl., 104 ex.) ; 



Catalogue des incunables de la Bibliothèque de Toulouse (Toulouse, Paul Privat, 1878, gr. in-8, 50 pl.), que la ville imprima à ses frais.

 

Dans la question des deux « Tolosa », espagnole et française, malgré les malveillantes critiques d’un membre de l’Académie de Marseille, Louis-Joseph Hubaud (1772-1866), Desbarreaux-Bernard est parvenu à détruire cette opinion fausse que plusieurs éditions rares du quinzième siècle avaient vu le jour à Tolosa en Espagne, grâce, en particulier, à la découverte, à Madrid, d’un livre daté de « Tolosa de Francia » : 



Boecio de consolaciõ tornado de latin en romance por el muy reverdo padre fray Antõ ginebreda Maestro en la fãta Theologie dela ord delos pedricadores de Barcelona (4 juillet 1488). 



Grâce à lui, on sait que c’est à Toulouse que Henri Turner et Jean Parix ont imprimé, dès le 20 juin 1476, le Repetitio solemnis rubricæ de fide instrumentorum d’André Barbatia.

Ancienne Bibliothèque municipale de Toulouse
Photographie Eugène Trutat (1935)

 

Desbarreaux-Bernard fut aussi le bibliothécaire de l’Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse de 1848 à 1879 et présida la commission d’inspection et d’achat de la Bibliothèque municipale, 1 rue Joseph Lakanal, près du couvent des Jacobins.

Le catalogue manuscrit des livres de la bibliothèque de Desbarreaux-Bernard se compose de 12 volumes comprenant environ 8.600 numéros :

« Assez nombreux sont les numéros restés en blanc dans l’attente d’une rentrée de livres, le catalogue étant établi par thèmes. En revanche un seul numéro correspond parfois à de nombreuses pièces : ainsi un seul numéro correspond à 400 “ mazarinades ” ou encore un seul numéro à une cinquantaine de brochures concernant le R. P. Sermet. Les 12 volumes sont conservés à la Bibliothèque Municipale de Toulouse sous la référence Rés. ms. 1019. »

(André Hermet. « Un bibliothécaire de l’Académie au XIXesiècle. Le Docteur Desbarreaux-Bernard ». Mémoires de l’Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, vol. 149, 16esérie, t. VIII, 1987, p. 226, n. 44)


Photographie Bibliothèque de la Sorbonne

 

Desbarreaux-Bernard utilisa deux ex-libris avec la devise « IN SECUNDIS VOLUPTAS. IN ADVERSIS PERFUGIUM » [Une joie dans le succès. Un abri dans l’adversité] : l’un [41 x 35 mm] portant « EX MUSÆO DOCT. D-BERNARD », l’autre « EX SCHÆDIS DOCT. T. D-B. »

 

En 1878, Desbarreaux-Bernard décida de vendre sa bibliothèque à deux libraires parisiens, Laurent Potier (1806-1881) et à Adolphe Labitte (1832-1882), pour 90.000 francs. Il conserva sa collection d’incunables toulousains, ses livres écrits en patois ou relatifs à l’histoire du Languedoc, ainsi que ses ouvrages de bibliographie et d’histoire littéraire. Les deux libraires vendirent la bibliothèque aux enchères publiques l’année suivante : certains livres qui y figurent n’ont jamais appartenu à Desbarreaux-Bernard ; d’autres n’y sont pas portés.  


 

La première vente eut lieu du lundi 3 au samedi 8 mars 1879, en 6 vacations, 5 rue Drouot, au premier, salle n° 3 : Catalogue des livres rares et précieux, imprimés et manuscrits, composant la bibliothèque de M. le DRDesbarreaux-Bernard, de Toulouse. Première partie (Paris, Adolphe Labitte, 1879, in-8, XV-[1 bl.]-180 p., 931 + 21 doubles [bis] = 952 lots), dont Théologie [76 lots = 7,98 %], Jurisprudence [9 lots = 0,94 %], Sciences et Arts [153 lots = 16,07 %], Belles-Lettres [562 lots = 59,03 %], Histoire [152 lots = 15,96 %].


 

20. Ces présentes heures à lusaige de Rome au long sans requerir. Paris, Symon Vostre, s. d. [calendrier 1508 à 1528], très gr. in-8 goth., 25 fig., mar. vert russe, dos et plats ornés à froid, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Imprimé sur vélin. Ex. du marquis d’Aubais. 1.780 fr. [Bulletin de la librairie Damascène Morgand, 1887-1889, t. IV, p. 942, n° 16.439]

Exemplaire Desbarreaux-Bernard
Photographie Petit Palais, Paris


36. Marci Vigerii Saonensis Decachordum Christianum Julio II Pont. Max. dicatum. Fano, Hieronymus Soncinus, 1507, pet. in-fol., titre encadré, 10 grandes et 35 petites fig. sur bois, v. f. compart., tr. dor. Ex. de Grolier, inconnu à Le Roux de Lincy. Des bibliothèques de J. B. Colbert et C. de Pradel, évêques de Montpellier. 3.900 fr. [Passé plus tard à Eugène Dutuit]



47.Doctrina breve muy provechosa de las cosas que pertenecen a la fe catholica ya nuestra cristiandad en estilo llano para común inteligencia. Mexico, Juan Cromberger, 1544, in-4 goth., rel. en peau de truie, fermoirs d’argent, tr. dor. (Weber). Premier ouvrage complet imprimé en Amérique du Nord, à l’aide de caractères, de blocs et d’une presse amenés à Mexico depuis l’Espagne.



53.L’Imitation de Iesus-Christ. Traduite & paraphrasée en Vers François. Par P. Corneille. Imprimée à Rouen par L. Maurry, pour Robert Ballard, 1656, in-4, front. et fig. de Chauveau, réglé, mar. r. à compart., fil., dos orné, tr. dor. (Rel. époque). Aux armes de Le Goux de la Berchère, archevêque de Narbonne. 550 fr.

Photographie BnF


56. Le livre intitule eternelle consolacion. S. l. n. d. [Lyon, Jean Dupré, 1489-1490], pet. in-fol. goth., mar. br., ornements à froid, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Première édition. 999 fr.


Exemplaire Desbarreaux-Bernard
Christie's, 5 mars 2008 : 400 €


76. D. Justiniani, sacratissimi principis, Institutionum libri quatuor. Lugd. Batav., apud Danielem à Gaesbeeck, 1678, in-24, front. grav., mar. r., comp., tr. dor. (Du Seuil). Grand papier.

Photographie Librairie Gonnelli


96. Les Essais de Michel seigneur de Montaigne, avec des notes, par Pierre Coste. Paris, 1725, 3 vol. in-4, portr., mar. r., large dent., dos orné, tr. dor. (Rel. anc.). Aux armes du maréchal de Luxembourg et de sa première femme. 2.900 fr.

Photographie Librairie Rulon-Miller Books



117. Hieronymi Cardani, Mediolanensis, proxeneta. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1627, pet. in-12, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.



124. C. Plinii Secundi Historiæ naturalis libri XXXVII. Lugduni Batavorum, ex officina Elzeviriana, 1635, 3 vol. pet. in-12, cuir de Russie. Ex. de J. Racine avec sa signature au frontispice du premier vol. et des corrections de sa main.

Photographie University of Glasgow


146.Cornelii Celsi de Medicina. Florentie a Nicolao [Laurentio de Alemania] impressus, 1478, pet. in-fol., réglé, mar. vert, tabis, tr. dor. (Derome). Première édition. Ex. Mac-Carthy, Coulon et Cailhava.



218.Champfleury. Paris, Geofroy Tory, 1529, pet. in-fol., fig. sur bois, réglé, mar. r., dos orné, riche ornement sur les plats, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet).


Photographies Petit Palais, Paris


223. Les Singuliers et Nouveaux Pourtraicts du seigneur Federic de Vinciolo Vénitien, pour toutes sortes d’ouvrages de Lingerie. Lyon, 1603, in-4, portr., mar. br., couronne de feuillages sur les plats, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). 820 fr.



255.Anacréon, Sapho, Bion et Moschus, Traduction nouvelle en Prose, suivie De la Veillée des Fêtes de Vénus. A Paphos, et se trouve à Paris, Chez Le Boucher, 1773 – Héro et Léandre, poême de Musée. A Sestos, et se trouve à Paris, Chez Le Boucher, 1774. Deux part. en 1 vol. gr. in-8, tiré in-4 sur pap. de Hollande, fig. d’Eisen, mar. r., fil., tr. dor. (Derome). 



277. Ovidii Nasonis Opera omnia. Venetiis, in ædibus haeredum Aldi et Andreæ soceri, 1533-1534, 3 vol. in-8, mar. r. janséniste, large dent. int., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet).

Photographie Libreria Anticuaria Farré

283. M. Manili Astronomicon libri quinque. Paris, Mamert Patisson, 1579, in-8, réglé, rel. vélin parsemée de fleurs de lis, tr. dor. (Rel. époque). Aux armes de Henri III. 1.500 fr.



328. Le Rommant de la Rose. Paris, Galliot du Pré, 1529, pet. in-8, lettres rondes, fig., mar. r. doublé de mar. vert, dent., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). 6.000 fr.



329. Les Œuvres feu maistre Alain Chartier. Paris, Galliot du Pré, 1529, pet. in-8, lettres rondes, mar. bleu, doublé de mar. orange (Trautz-Bauzonnet). 1.105 fr.



334. Les Oevres [sic] Maistre Guillaume Coquillart. Paris, Jean Leber, 1533, très pet. in-8, lettres rondes, mar. citron (Trautz-Bauzonnet). 1.350 fr.



337.Ladolescence Clémentine – La Suyte de ladolescence Clémentine – Recueil des œuvres Jehan Marot. Lyon, Françoys Juste, 1534, 3 part. en 1 vol. in-12 goth., format allongé, mar. vert russe, dos et coins richement ornés, doublé de mar. r., dent., tr. dor. (Bauzonnet-Trautz).    


Verso dernier feuillet
Photographies BnF


342. Les Controversses [sic] des Sexes Masculin et Femenin [Toulouse, Jacques Colomiez, 1534], pet. in-fol. goth., fig. sur bois, mar. rouge, riches compart. De filets entrelacés, tr. dor. (Duru). Ex. de Cailhava.



343. Les Gestes des solliciteurs. Bourdeaux, Jehan Guyart, 1537, très pet. in-4 goth., titre avec encadrement et marque de Jehan Guyart, demi-rel. mar. r. Seconde édition. [Passé au baron James de Rothschild]

Photographie Librairie Camille Sourget


345.Marguerites de la Marguerite des princesses, très illustre Royne de Navarre. Lyon, Jean de Tournes, 1547, 2 part. en 1 vol. in-8, réglé, fig. sur bois, mar. bleu, compart., dent. Int., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet).

Photographie Librairie Dechaud


346. Le Tombeau de Marguerite de Valois, Royne de Navarre. Paris, 1551, pet. in-8, portr., mar. bleu (Trautz-Bauzonnet). 795 fr.

Photographie Bibliothèque de la Sorbonne


362.Œuvres de Joachim du Bellay, Angevin. Paris, Charles Langelier, 1562, 4 part. en 1 vol. in-4, mar. r., dos orné, fil., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet).



365. Euvres en rime de Ian Antoine de Baif – Les Amours de Ian Antoine de Baif – Les Ieux de Ian Antoine de Baif - Les Passetems de Ian Antoine de Baif. Paris, Lucas Breyer, 1573, 4 vol. in-8, mar. bleu (Trautz-Bauzonnet). 2.400 fr.

Exemplaire Desbarreaux-Bernard
Librairie Le Feu Follet : 1.725 €


406.Œuvres de Théophile [Viau] divisées en trois parties. Paris, Nicolas Pépingué, 1662, in-12, mar. r. janséniste, tr. dor. (Hardy). 

Photographie Livre Rare Book


429.Œuvres choisies de Gresset. Paris, Didot Jeune et Saugrain, An II [1794], gr. in-18, fig., mar. r. (Bozerian). Ex. Pixerécourt. 400 fr.

Photographie Librairie Bonnefoi


430.Œuvres de P. J. Bernard, ornées de gravures d’après les desseins de Prudhon, la dernière estampe gravée par lui-même. Paris, P. Didot l’Aîné, 1797-An V, in-4, mar. r. (Bozerian). Un des 150 ex. sur pap. vélin fort d’Angoulême. 455 fr.



465. Fables nouvelles [par Dorat]. La Haye, et se trouve à Paris, chez Delalain, 1773, 2 tomes en 1 vol. in-8, gr. pap. de Hollande, demi-rel., dos et coins de veau vert, non rogné. 1.245 fr.



469. Contes et nouvelles en vers de M. de La Fontaine. Amsterdam [Paris, Barbou], 1762, 2 vol. in-8, mar. r. (Rel. anc.). Édition des Fermiers généraux. Les figures des contes « Le Cas de conscience » et « Le Diable de Papefiguière » sont couvertes ; le portrait de Choffard est avec le cadre blanc. 1.000 fr.

Photographie BnF


501. Recueil des plus beaux airs accompagnés de Chansons à dancer. Caen, Jaques Mangeant, 1615, 3 part. en 1 vol. pet. in-12, mar. r., fil., doublé de mar. bl., fil., dos orné, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). 1.800 fr.



516. Orlando furioso di Lodovico Ariosto. Birmingham, G. Baskerville et P. Molini, 1773, 4 vol. gr. in-8, 46 fig., mar. r. (Derome). 2.500 fr.



523. La Gerusalemme liberata, di Torquato Tasso. Paris, François Ambroise Didot l’Aîné, 1784-1786, 2 vol. gr. in-4, 41 fig., mar. vert (Bozerian). 1.855 fr.



530. La Secchia rapita. Poema eroicomico di Alessandro Tassoni. In Parigi, Appresso Lorenzo Prault e Pietro Durand, 1766, 2 vol. in-8, fig., mar. r., tr. dor. (Rel. anc.).



553. Le Théâtre de P. Corneille. Suivant la copie imprimée à Paris [Amsterdam, Abr. Wolfgank], 1664-1676, 5 vol. pet. in-12, portr., front., titres gravés et imprimés, mar. bl., fil., tr. dor. 1.100 fr.



561. Les Tragédies et Comédies de Th. Corneille. [Amsterdam, Abr. Wolfgank], 1665-1678, 5 vol. pet. in-12, titres gravés et imprimés, mar. r. janséniste, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet).



567. Le Misantrope, par I. B. P. de Molière. Paris, Jean Ribou, 1667, in-12, front., mar. r. jans., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Edition originale. 1.110 fr.



570.
Monsieur de Pourceaugnac, comédie faite à Chambord, pour le divertissement du Roy. Par I. B. P. Molière. Paris, Jean Ribou, in-12, non relié. Edition originale. 720 fr.

Photographie BnF


572.Œuvres de Jean Racine. Paris, François Ambroise Didot l’Aîné, 1783, 3 vol. gr. in-4, pap. vél., mar. r., fil., tr. dor. (Rel. anc.). Tiré à 250 ex.



574. Esther, tragédie Tirée de l’Escriture Sainte. Paris, Claude Barbin, 1689, in-12, fig., mar. bl., fil., dos orné, tr. dor. (Hardy). Ed. orig.



575.Athalie, tragédie. Tirée de l’Ecriture Sainte. Paris, Denys Thierry, 1691, in-4, fig., mar. r., compart. A la Du Seuil, tr. dor. (Rel. anc.). Ed. orig.



576. Athalie tragédie, Tirée de l’Ecriture Sainte. Paris, Denys Thierry, 1692, in-12, fig., mar. bl., tr. dor. (Hardy). Ed. orig.



579.Œuvres de Crébillon. Paris, Maillard, An V-1797, 2 tomes en 4 vol. in-8, mar. r., doublé de tabis, dent., tr. dor. (Bozerian). Un des deux ex. imprimés sur vélin.

Photographie Librairie Camille Sourget


583. La Folle Journée, ou le Mariage de Figaro. Société typographique, et se trouve à Paris, Ruault, 1785, gr. in-8, fig., mar. r. (Bozerian). Ex. Pixerécourt. 3.101 fr.



619. Le Zombi du grand Perou. [Rouen], 1697, pet. in-12, mar. r., dos orné, comp., tr. dor. (Duru). Ex. de Nodier.



633. Romans et contes par M. de Voltaire. Paris, Didot l’Aîné, 1780, 6 vol. in-18, pap. fin, mar. r. janséniste, tr. dor. (Derome).



651. Paul et Virginie. Paris, Imprimerie de Monsieur [Pierre-François Didot Jeune], 1789, in-18, pap. vélin, fig. de Moreau, demi-rel. mar. r., non rogn. Première édition.



655. Les Amours du chevalier de Faublas ; par J.-B. Louvet. Paris, chez l’auteur, An VI, 4 vol. in-8, 27 fig., demi-rel., non rogn. (Koehler). 3.360 fr.


Photographies BnF


668.Dialogue treselegant intitule le Peregrin. Paris, Galliot du Pré, 1527, gr. in-4, mar. bleu, marguerites sur le dos, couronnes de feuillages sur les plats, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet).




669. El Ingenioso Hidalgo Don Quixote de la Mancha. Madrid, Iuan de la Cuesta, 1608-1615, 2 vol. in-4, cuir de Russie, fil., tr. dor. Première partie de la seconde édition, seconde partie édition originale. 2.200 fr.



785. Le Portulan contenant la description tant des Mers du Ponent despuis le destroict de Gibeltar [sic] iusques à la Schiuse en Flandres. Aix-en-Provence, Pierre Roux, 1577, pet. in-fol., vélin, 500 fr.



791.Relation d’un voyage du Levant […]. Par M. Pitton de Tournefort. Paris, Imprimerie royale, 1717, 2 vol. in-4, fig. et cartes, mar. r. (Rel. anc.). Aux armes de Louis XIV. 300 fr.




794.Histoire d’un voyage fait en la terre du Brésil, autrement dite Amérique […] par Jean de Léry. [La Rochelle], Antoine Chuppin, 1578, in-8, fig., demi-rel. bas. Médiocre exemplaire. 250 fr.



827. C. Corn. Tacitus ex J. Lipsii editione cum notis et emend. Jo. Grotii. Lugduni Batavorum, ex officina Elzeviriana, 1640, 2 part. en 1 vol. pet. in-12, titre gravé, mar. r. à compart., tr. dor. (Le Gascon).


Photographies BnF


834. La Victoire du Roy contre les Véniciens [sic]. Paris, Anthoine Vérard, 1510, in-4 goth., fig. sur bois, mar. r., fil., dos orné, tr. dor. (Niedrée).

Photographie BnF


836.Lordre du sacre et couronnement du roy très chrestien nostre sire Françoys de Valois. S. l. n. d. [Lyon, Noël Abraham ?, v. 1515], pet. in-8 goth., réglé, mar. bl., fil., dos orné, tr. dor. (Chambolle-Duru). Ex. Ruggieri.



880. Les Antiquitez, Chroniques, et Singularitez de Paris. Paris, Gilles Corrozet, 1561, pet. in-8, mar. r. janséniste, dent. int., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet).


Photographies INHA


888.Représentation des fêtes données par la ville de Strasbourg Pour la Convalescence du Roi, à l’arrivée et pendant le séjour de Sa Majesté en cette Ville. [Paris, 1744], gr. in-fol., mar. r., dor. (Rel. signée Padeloup). Aux armes de Louis XV. 300 fr.



889. Sabaudiæ Respublica et Historia. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1634, in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.


Exemplaire Desbarreaux-Bernard


890. D. Baudii Induciarum belli Belgici libri tres. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1629, pet. in-12, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre. [Passé à Michel Wittock]



891. Belgii Confœderati respublica. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1630, in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.



893.Helvetiorum respublica. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1627, in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.



894. Josiæ Simleri Valesiæ et Alpium descriptio. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1633, in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.



895. Casp. Contarini de Republica Venetorum, libri quinque. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1626, in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.



901.Portugallia, sive de regis Portugalliæ regnis. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1641, in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.



904. P. Bertii Commentariorum rerum Germanicarum libri tres. Amsterdami, apud Guil. Blaeu, 1634-1635, 3 vol. pet. in-12, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.



905.Respublica et Status imperii Romano-Germanici commentarius. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1634, 2 vol. in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.


Exemplaire Desbarreaux-Bernard


907. F. Sprecheri Rhetia, ubi ejus verus situs, politia, bella, foedera, et alia memorabilia accuratissime describuntur. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1633, in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.



908.Respublica Bohemiæ à M. Paulo a Stranski descripta. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1634, in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.



909. De Regno Daniæ et Norwegiæ. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1629, in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.



910. Suecia, sive de Suecorum regis. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1631, in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.



911.Respublica, sive Status regni Poloniæ. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1627, in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.



912. Russia seu Moscovia, itemque Tartaria. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1630, in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.


Exemplaire Desbarreaux-Bernard


913. Græcorum Respublicæ ab Ubone Emmio descriptæ. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1632, 2 vol. in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre. Passé à Paul-Louis Weiller.



914. Turcici Imperii status. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1630, in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.



915. P. Gyllii de Bosporo Thracio lib. III. Lugd. Bat., apud Elzevirios, 1632, in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.



918. Persia, seu regni Persici status. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1633, in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.



919. De Imperio Magni Mogolis. Lugd. Bat., ex officina Elzeviriana, 1631, in-16, réglé, titre gravé, mar. r., compart., tr. dor. (Le Gascon) [Macé Ruette]. Ex. Henri-Louis Habert de Montmor, avec son chiffre.


 

Des bons livres en tout genre furent vendus du lundi 1er au samedi 6 décembre 1879, en 6 vacations, 28 rue des Bons Enfants, salle n° 1 : Catalogue des livres rares et précieux composant la bibliothèque de M. le DRDesbarreaux-Bernard, de Toulouse. Seconde partie (Paris, Adolphe Labitte, 1879, in-8, [3]-[1 bl.]-99-[1 bl.] p., 1.083 + 7 doubles [bis] = 1.090 lots), dont Théologie [60 lots = 5,50 %], Jurisprudence [18 lots = 1,65 %], Sciences et Arts [155 lots = 14,22 %], Belles-Lettres [590 lots = 54,12 %], Histoire [267 lots = 24,49 %].

 

L’ermite du 5 rue Deville mourut le 15 février 1880. Ses obsèques eurent lieu le mardi 17, sur la paroisse Saint-Pierre. Un piquet d’infanterie rendit les honneurs au légionnaire. Un long cortège, dans lequel prirent place les membres de la Société de médecine, de l’Académie des sciences, de la Société archéologique, suivit le corps jusqu’au cimetière. Conformément à la volonté formelle exprimée par le défunt, aucun discours ne fut prononcé.

En 1880, la ville de Toulouse acheta à sa veuve le catalogue manuscrit de la bibliothèque de son mari, ainsi que les ouvrages et les journaux qu’il avait conservés.

 

 

 

 

Le dilemme de Maurice Lebarbier de Tinan (1842-1918) : collectionner des livres ou des bois sculptés ?

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Contrairement à la pratique d’un trop grand nombre de mes illustres prédécesseurs, à l’interprétation fertile et volontiers directive, je ne rapporte ici, comme ailleurs, que les dates, noms et prénoms trouvés dans les actes originaux de l’état civil.

Les ancêtres de Maurice Lebarbier de Tinan firent leur chemin dans l’administration des finances. La famille Barbier ou Le Barbier, puis Lebarbier de Tinan, était représentée vers la fin du XVIIe siècle par Nicolas Lebarbier [alias Jacques Barbier], qui serait né à Pontoise [Val-d’Oise] vers 1670, conseiller du Roi et receveur des finances à Pont-Audemer [Eure], où il épousa Anne de Tinan, fille de Jacques de Tinan, seigneur des Mares, dont le nom fut relevé par les Barbier au début du XIXe siècle faute de postérité mâle.

Leur fils Jean-François Barbier, né le 21 septembre 1698, fut baptisé le 27 en l’église Notre-Dame-du-Pré [ou du Sépulcre] de Pont-Audemer.


 

« L’église Notre-Dame-du-Pré, à Pont-Audemer, était un joli monument du XIIesiècle, d’un style simple et excellent, assez bien conservé. Elle servait, depuis le commencement de ce siècle, de magasin à écorces. Elle a été vendue l’an dernier, et le nouveau propriétaire, sans doute égaré par une fausse esthétique, lui a fait subir les mutilations suivantes : le toit a été enlevé ; les murs, les colonnes et les chapiteaux ont été grattés ; quelques chapiteaux, la plupart des corbeaux sculptés que M. Canel signalait, en 1838 [Bulletin monumental, p. 390], avec raison, comme remarquables, ont été descellés, et l’on s’en est servi pour édifier, dans le jardin voisin du propriétaire, - un jardin d’usine, - une construction très bizarre, qui ressemble assez aux murailles d’un château de dominos. Faire de fausses ruines avec des vraies, cette opération, qui aurait comblé de joie Bouvard et Pécuchet, s’il leur eût été donné de s’y livrer, a été accomplie à Pont-Audemer, en 1893, sans soulever d’objection. »

(Charles-Victor Langlois. « Notre-Dame-du-Pré, à Pont-Audemer ». In Bibliothèque de l’École des chartes, 1893, t. 54, p. 790-791)


 

Jean-François Barbier [alias Jean-Joseph Barbier], d’abord sous-lieutenant au régiment de Navarre, devint receveur des finances à Strasbourg où un oncle l’avait appelé en lui assurant la survivance de sa charge. Il épousa en premières noces, à Thann [Haut-Rhin], le 25 avril 1730, Marie-Élisabeth de Schwilgué, née à Thann le 24 juillet 1712 et décédée prématurément au même lieu le 22 juillet 1735. Le 11 mars 1737, il épousa en secondes noces, en l’église Saint-Pierre-le-Jeune de Strasbourg, une cousine de sa première femme, Françoise-Élisabeth Grau, née sur cette paroisse le 4 juin 1713. Ils eurent un fils unique, Jean-Jacques-François-Théodose [alias Jean-Jacques-Théodose], né le 11 janvier 1738 sur la paroisse Saint-Étienne.

Jean-Jacques Barbier

 

Jean-Jacques-Théodose Barbier, conseiller du Roi, épousa à Belfort, le 13 août 1765, Marie-Françoise-Xavière Noblat, née à Belfort le 27 décembre 1749, fille de Anne-Appolonie Schwilgué (1717-1797) et de François-Bernardin Noblat (1714-1792), commissaire des guerres et des limites du Rhin, prévôt de Belfort, dont la bibliothèque était répartie entre son château de Sévenans [Territoire de Belfort] et son hôtel à Belfort [ancien hôtel de Duras, 4 place des Bourgeois, École Jules Heidet]. 

Xavière Noblat


Jean-Jacques-Théodose Barbier, devenu commissaire des guerres à Strasbourg en 1768, publia quelques traductions et travaux scientifiques et fut président de la Société des Amis de la Constitution à Strasbourg en 1790.

Jean-Marie Barbier
par Amélie d'Autel (1820)

 

Le fils de Jean-Jacques-Théodose Barbier, Jean-Marie Barbier, est né à Strasbourg, sur la paroisse Saint-Étienne, le 18 avril 1771. 

Marguerite Deris


Elève commissaire des guerres en 1788, commissaire des guerres en 1792, il demeurait à Paris, 465 rue Sainte-Croix, section de la place Vendôme, quand il épousa, le 14 frimaire An IV [5 décembre 1795], Marguerite Deris, née le 15 octobre 1780 à Charenton-Saint-Maurice [Saint-Mandé depuis 1790, Val-de-Marne], fille de Auguste Deris, négociant demeurant à Paris [IVe], rue des Écrivains [disparue en 1856]. Sous-inspecteur aux Revues en l’An VIII et inspecteur en 1813, il devint chef de division au ministère de la Guerre. Il fut autorisé à prendre le nom de Lebarbier de Tinan, par jugement du Tribunal de première instance de Strasbourg du 5 novembre 1813. Chevalier de l’Ordre royal et militaire de Saint-Louis, il fut fait chevalier de la Légion d’honneur en 1804, officier en 1814 et commandeur en 1825. Devenu intendant militaire, il fut créé baron héréditaire par lettres-patentes du 25 février 1830, avec règlement d’armoiries : « D’azur, au chevron d’or, accompagné en chef de deux quintefeuilles du même, percées de gueules, et en pointe, d’une tête de cerf contournée et arrachée d’or ». Il mourut à Paris, 18 rue de la Ferme des Mathurins [IXe], le 17 novembre 1831. Son épouse décéda à Paris le 25 juillet 1847.

Leur fils Marie-Joseph-Alfred Lebarbier de Tinan est né à Paris le 7 novembre 1808. Il fut d’abord percepteur à Menars [Loir-et-Cher], puis receveur particulier des finances dans plusieurs petites villes.

« Dans chaque chef-lieu d’arrondissement, se trouve un receveur particulier dans la caisse duquel les percepteurs de sa circonscription viennent verser, deux fois par mois, les sommes qu’ils ont recouvrées. Le receveur particulier centralise aussi les produits des recouvrements opérés dans l’arrondissement, par les diverses administrations financières de l’Etat, contributions indirectes, douanes, postes, forêts. Les receveurs particuliers reçoivent un traitement fixe […]. Ils ont droit, en outre, à des remises proportionnées au chiffre de leurs recettes. »

(Annales de l’Assemblée nationale. Paris, 1873, t. XIX, « Annexes », p. 11) 

Mercédès Merlin

 

Alors qu’il était receveur particulier des finances à Briançon [Hautes-Alpes], il épousa, à Paris, le 23 avril 1834, Marie de la Mercédès-Augusta Merlin, née le 23 août 1814 à Commenchon [Aisne] : elle était la fille de l’illustre défenseur de Mayence [Allemagne], le député Antoine Merlin (1762-1833), dit « de Thionville » [pour le distinguer du député Philippe-Antoine Merlin (1754-1838) dit « de Douai »], et de Amélie-Charlotte de Lepel (1778-1825) ; son tuteur était son oncle, le lieutenant-général Christophe-Antoine Merlin (1771-1839), époux de Maria de la Mercédès Santa-Cruz y Montalvo (1789-1852).

De 1839 à 1844, à Château-Chinon [Nièvre], Marie-Joseph-Alfred Lebarbier de Tinan a exercé cumulativement, avec les fonctions de receveur des finances, la profession de banquier. Nommé receveur des finances à Rambouillet, il fut destitué en 1849 pour avoir visité Armand Barbès (1809-1870) dans le sombre donjon de la prison de Vincennes, où « le Bayard de la démocratie » avait été emprisonné le 15 mai 1848. Il acheta alors, dès 1850, une fabrique de papier à Angoulême, qui occupa 400 ouvriers.

Au mois de juin 1862, la ville d’Angoulême fut le théâtre d’une lutte électorale assez animée à l’occasion de la nomination d’un membre du Conseil général. Trois candidats étaient sur les rangs : Angel Albert, fils de l’ancien député de la Charente ; Pierre-Jules Gignac, médecin et maire de Champniers, soutenu par l’administration ; et Marie-Joseph-Alfred Lebarbier de Tinan, membre du Conseil municipal, juge au Tribunal de commerce, « homme très considéré et démocrate sincère ». Aucun des candidats n’ayant obtenu la majorité au premier tour de scrutin, on a dû recommencer l’épreuve. Un assez grand nombre d’amis de Lebarbier de Tinan, désespérant du succès de sa candidature, firent triompher celle d’Albert en reportant sur lui leurs suffrages.

Marie-Joseph-Alfred Lebarbier de Tinan mourut le 19 décembre 1876, 19 rue Oudinot, à Paris [VIIe]. Son épouse, devenue l’amie de George Sand, décéda le 11 décembre 1891, 62 rue de Provence [IXe] : son décès fut déclaré par son fils Maurice Lebarbier de Tinan, rentier demeurant alors 42 rue Cambon, et Léon Conquet, libraire 5 rue Drouot ; 



ses obsèques eurent lieu à l’église de la Trinité le lundi 14 décembre et elle fut inhumée dans le caveau de son père, au cimetière du Père Lachaise [Division 29].

 

Eugène-Jean-Marie-Maurice-Théodose [alias Théodore] Lebarbier de Tinan, fils de Marie-Joseph-Alfred Lebarbier de Tinan et de Marie de la Mercédès-Augusta Merlin, naquit à Château-Chinon, le 5 septembre 1842. Il était le neveu du vice-amiral Marie-Charles-Adelbert Lebarbier de Tinan. Le 27 février 1873, à Paris [XVIe], alors commis d’agent de change, il épousa Marie-Valentine Derval, née à Argagnon [Pyrénées-Atlantiques], fille de Justine Derval, mère célibataire.

 

Maurice Lebarbier de Tinan était « un amateur de haut goût, bien connu par son amour pour les exemplaires di primo cartello, pour les belles reliures, les romantiques les plus illustres, les plus étranges et les plus impossibles » (Paul Eudel. « L’Hôtel Drouot et la curiosité ». In Le Figaro, mardi 13 janvier 1885, p. 2). 

88 rue de l'Université
Photographie Eugène Alget

Il était expert près les tribunaux pour les ameublements, les objets d’art et les tapisseries, et demeurait à Paris, 88 rue de l’Université [VIIe], où habita Lamartine en 1848.




 

Maurice Lebarbier de Tinan s’était fait faire deux ex-libris : l’un [31 x 22 mm] représente un satyre appuyé contre un arbre et debout sur une banderole portant la devise « FAIRE SANS DIRE », qui tient un écu de fantaisie aux initiales entrelacées « M T » ; l’autre, avec la légende « EX-LIBRIS LEBARBIER DE TINAN », représente un satyre debout sur une banderole portant la devise « FAIRE SANS DIRE », qui tient un écu de fantaisie à ses armes.

Maurice Lebarbier de Tinan vendit ses livres pour former une collection de bois sculptés, d’outils en fer et en bois et autres objets variés.

La vente eut lieu en 4 vacations, du lundi 9 au jeudi 12 mars 1885, à l’hôtel Drouot : Catalogue d’un joli choix de livres anciens et modernesen très belle condition de reliurecomposant la bibliothèque de M. L. de T*** [Lebarbier de Tinan] (Paris, Ch. Porquet, 1885, in-8, VIII-140 p., 481 lots). Elle rapporta 76.520 francs. On n’avait jamais vu les romantiques obtenir des prix supérieurs à ceux de cette vente : les éditions originales des œuvres de Victor Hugo, entre autres, firent des prix élevés.


 

« C’est un fanatique de l’école de 1830. Il a pour Victor Hugo une passion véritable, comme bien d’autres bibliophiles que Jules Janin a entraînés à sa suite. […]

M. de Tinan n’est pas de ceux qui collectionnent indifféremment toutes les premières œuvres du maître. Il ne recherche que les plus rares : les Odes par exemple, les Orientales, les Feuilles d’automne, Han d’Islande, Notre-Dame et comme pièces de théâtre Angélo et Marie Tudor. Encore faut-il que ces livres n’aient été ni coupés, ni rognés, ni lavés, ni salis par des pouces maladroits. […]

Mais si grand que fut son goût pour l’école de Victor Hugo, M. Lebarbier de Tinan ne s’est pas cantonné dans les romantiques : les livres anciens trouvent encore une place importante dans sa bibliothèque ; sans cela il n’eût pas été reconnu bibliophile par tous les gens de goût. […]

La théologie y est représentée par de magnifiques Provinciales portant sur les plats les armes du comte d’Hoym, - un bibelot charmant ! – l’histoire naturelle par ce délicieux volume du Chroa Genesie ou Génération des couleurs, aux armes de la marquise de Pompadour ; les beaux-arts par un superbe Almanach-iconologique, orné des figures de Gravelot, de premier tirage, avec leur explication, et surtout par la Misère de la guerre, de Jacques Callot, un recueil de sièges, de batailles et de férocités qui devrait être sur la table du conseil à l’Élysée le jour où on y parle du Tonkin. Ce volume contient une suite d’épreuves d’un premier état non décrit et passe pour une grande rareté.

Tout aussi rares sont les Fables nouvelles, de Dorat, qui figurent au chapitre de la poésie à côté des Œuvres de Clément Marot, des Satires de Régnier et des Fables de La Fontaine.

Le Dorat avec les tirages hors texte est le seul à peu près complet qui soit connu avec celui que possède M. Paillet. M. Lebarbier de Tinan a mis vingt ans à réunir cette série. C’est un véritable joyau, comme le Montaigne relié en vélin, avec quatre pages d’envoi d’auteur, de la bibliothèque de M. de Lignerolles.

 

Montaigne disait : “ Les livres sont la meilleure nourriture de l’esprit ”, mais il ne défendait pas cependant aux bibliophiles d’aimer la bonne chère : aussi la cuisine a-t-elle sa place dans le catalogue qui nous occupe avec Grimod de la Reynière, Brillat-Savarin, les calendriers nutritifs, les traités sur les indigestions, l’Art de ne jamais déjeuner chez soi et de dîner toujours en ville, les différents manuels des amateurs de café, huitres, melons, truffes, et de l’amateur de fromages. Quel régal pour les gourmands et les gourmets littéraires !

Que dire maintenant du Paul et Virginie, édition originale tirée sur papier vélin d’Essonnes, et ornée des figures de Moreau et de Vernet ? Quand M. Lebarbier le porta à Trautz-Bauzonnet pour le faire habiller, il choisit un maroquin bleu d’une adorable couleur que le grand relieur appela dans la suite le bleu de Tinan[…].

 

Dans la section ancienne, que j’ai seulement effleurée, il en est d’autres qui mériteraient mieux qu’une mention. Mais je me contenterai de dire qu’ils portent les armes de Marie-Thérèse de Savoie, de Louis XV, de Madame Adélaïde de France, sœur de Louis XVI, de Lamoignon, de de Thou, et qu’ils ont été recouverts par les premiers maroquiniers du temps.

Et à ce sujet, s’il vous tombe sous la main un petit volume portant comme ex libris un satyre armé pour la guerre d’amour avec cette devise discrète au pied d’un chêne : Faire sans dire, n’hésitez pas à le prendre. C’est la marque de M. Lebarbier de Tinan, un homme mystérieux qui raffole des choses macabres. Le croiriez-vous ? Il vend ses livres pour se consacrer à cette collection bizarre. Comme Henri III, il aime les têtes de mort. Il est passionné pour les squelettes en bois, les tibias en bronze et les crânes en ivoire sculpté du quinzième siècle. […]

M. Lebarbier de Tinan aime encore passionnément les vieux cuirs. Il soutient avec juste raison que les relieurs du seizième siècle étaient des gainiers de première force. […]

Mais M. Lebarbier de Tinan est aussi et surtout un homme d’esprit. Il a le trait brillant et la pointe facile. Je lui demandais naguère pourquoi il ne faisait partie d’aucune des deux sociétés de bibliophiles.

-          C’est que, me répondit-il avec un malin sourire, pour en faire partie, il faut avoir vendu ses livres.

A ce compte-là, M. Lebarbier de Tinan sera demain du petit cénacle. Il en est digne assurément.

 

PRIXPRINCIPAUX. -  Les Provinciales, de Pascal, 1684, reliées en maroquin bleu, aux armes du comte d’Hoym, 2,500 francs.

Les Métamorphoses, d’Ovide, 1767-1771, avec vignettes et culs-de-lampe, par Boucher, Moreau, Eisen, Gravelot, Monnet, 1,450 francs.

Les Fables, de Dorat, reliées en maroquin vert par Cuzin, et avec des épreuves avant la lettre, 6,100 francs.

Les Contes, de La Fontaine, édition des Fermiers généraux, 1762, 2,110 francs.

Les Amours de Daphnis et Chloé, édition dite du Régent, aux armes de Ch.-Fr. de Montmorency, duc de Luxembourg, et de N. de Colbert-Seignelay, sa femme, 1,315 francs.

Paul et Virginie, de Bernardin de Saint-Pierre, sur papier vélin d’Essonnes, avec épreuves avant la lettre, relié en maroquin bleu, par Trautz-Bauzonnet, 3,000 francs.

Les Grâces, par l’abbé Massieu, 1769, dans une reliure en maroquin orange de Trautz-Bauzonnet, et avec des épreuves en double état et avant la lettre, 1,325 francs.

Annales du règne de Marie-Thérèse, aux armes de Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d’Artois, 1775, exemplaire en grand papier, 1,600 francs.

Dans la partie moderne :

Les Contes rémois, par le comte de Chévigné [sic], sur papier de Hollande, dans une reliure en maroquin bleu de Cuzin, 1,030 francs.

Les Châtiments, de Victor Hugo, 1853, reliure en maroquin rouge janséniste de Thibaron, 510 francs.

Marion Delorme [sic], de Victor Hugo, édition originale, reliure de Cuzin, 430 francs.

Marie Tudor, du même auteur, édition originale, reliure de Cuzin, 420 francs. »

 

(Paul Eudel. L’Hôtel Drouot et la Curiosité en 1884-1885. Paris, G. Charpentier et Cie, 1886, p. 279-285)  

 

Le fils de Maurice Lebarbier de Tinan et de Valentine Derval, Jean Lebarbier de Tinan, était né à Paris [VIIe], 16 rue de l’Université, le 19 janvier 1874. Il entra dans le monde littéraire en publiant Un document sur l’impuissance d’aimer (Paris, Librairie de l’Art indépendant, 1894, in-12, front. de Félicien Rops, 310 ex.), tandis qu’il était à l’École d’agronomie de Montpellier [Hérault]. Toxicomane, il mourut prématurément le 18 novembre 1898 et fut inhumé dans le caveau de son arrière-grand-père maternel, Antoine Merlin « de Thionville », au cimetière du Père Lachaise [Division 29].


 

Maurice Lebarbier de Tinan est décédé à Tours [Indre-et-Loire], 17 rue Nationale, le 22 juillet 1918 et fut inhumé auprès de sa mère, dans le caveau de son grand-père maternel, Antoine Merlin « de Thionville », au cimetière du Père Lachaise [Division 29].



N° 9. Frontispice pour l’Impuissance d’aimer, de Jean de Tinan.
Dessin, plume et crayon avec lavis d’encre de Chine. Signé. 1.360 fr.

 

Les vendredi 7 et samedi 8 mars 1919, sa collection d’objets d’art fut dispersée à l’Hôtel Drouot, salle n° 10 : Catalogue des objets d’art, bois sculptés, cuirs – objets variés – armes – outils – faïences – porcelaines – tapisserie – étoffes – tableaux – dessins – livres, principalement des XVe et XVIe siècles, dessin - estampes & autographes, par F. Rops, composant la collection de feu M. Lebarbier de Tinan (Paris, s. n., 1919, in-8, 45-[1] p. dont 1 pl., 335 lots, 4 pl. h.-t. ), dont Dessins et Estampes modernes [17 lots = 5,07 %], Tableaux [9 lots = 2,68 %], Livres [14 lots = 4,17 %], Cuirs [30 lots = 8,95 %], Objets variés [47 lots = 14,02 %], Armes [8 lots = 2,38 %], Outils en fer et en bois [56 lots = 16,71 %], Céramique [22 lots = 6,56 %], Sculptures [20 lots = 5,97 %], Bois sculptés [78 lots = 23,28 %], Tapisseries. Étoffes [12 lots = 3,58 %], Meubles et Sièges [22 lots = 6,56 %].

 

Valentine Derval mourut le 10 juin 1923, en son domicile du 88 rue de l’Université, et fut inhumée dans le caveau Derval, au cimetière du Père Lachaise. Sa collection d’objets d’art fut vendue le 21 novembre 1923, à l’Hôtel Drouot, salle n° 11 : Catalogue des objets d’art et de curiosité, tableaux, dessins, gravures, livres, faïences, porcelaines, grès, argenterie, bronzes, cuivres, étains, objets variés. Meubles et sièges. Tapisseries anciennes (Paris, s. n., 1923, in-8, 19-[1 bl.] p.).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  


Ve centenaire de la naissance de Christophe Plantin : nous sommes probablement en retard

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Malgré les recherches de Max Rooses (1839-1914), conservateur du musée Plantin-Moretus d’Anvers [Christophe Plantin, imprimeur anversois. Anvers, Jos. Maes, 1882 ; 1896, 2eédition], nous connaissons peu la jeunesse du célèbre imprimeur français, installé en Belgique en 1549.


 

L’inscription sur la pierre sépulcrale de Plantin à la cathédrale Notre-Dame d’Anvers, composée par l’humaniste flamand contemporain Juste Lipse (1547-1606), indique qu’il naquit en Touraine.

La date et le lieu de sa naissance ne sont pas exactement connus, les registres paroissiaux du début du XVIe siècle n’existant plus.




L’historien de l’imprimerie Jean de La Caille [Histoire de l’imprimerie et de la librairie. Paris, 1689, p. 46-47] le fait naître, sans apporter de preuve, à Montlouis-sur-Loire [Indre-et-Loire], à 5 kilomètres à l’est de Tours.



D’autres biographes le font naître à Saint-Avertin [Indre-et-Loire], à 2 km au sud-est de Tours, où on rencontre le patronyme Plantin à la fin du XVIe siècle.



Une note manuscrite du petit-fils de Plantin, François Rapheleng (° 1566) [souvent confondu avec son père homonyme], sur un exemplaire du portrait gravé par Jean Wierix en 1588, indique, sans preuve, Chitré [Vouneuil-sur-Vienne, Vienne], à 8 km au sud de Châtellerault : nous ne sommes plus en Touraine, mais en Poitou.

L’épitaphe de Juste Lipse indique que Plantin naquit en 1514 :

« Vixit ann. LXXV, desit hic vivere kal. Quinctil, Anno Christi CI. I. XXCIX. »



C’est aussi la date fournie par son portrait gravé en 1588 par Jean Wierix (1549-1620) :

« Æt. LXXIIII Christophorus Plantinus MDXXCIIX. »



La même date est fournie par un portrait gravé en 1589 par Hendrick Goltzius (1588-1617).

La conviction, sans preuve, du petit-fils de Plantin, qui pense que son grand-père est né au mois de mai 1520, nous laisse songeur.

Certes, des actes signés par Plantin et mentionnant son âge confirmeraient cette époque [entre 1518 et 1525], mais on sait la précision des déclarations d’âge dans les actes du XVIesiècle !

Photographie University Library, Leiden

Peut-être plus convaincante serait l’inscription sur un portrait de Plantin, par un anonyme du XVIe siècle : « Anno 1584 ætatis 64 » ?

Fuyant une épidémie de peste, dont fut victime sa mère, Plantin se trouva, avec son père, successivement à Lyon, Orléans et Paris, entouré d’hommes d’Église. Mais on ne sait rien de son éducation, ni de ses études. Il attestera lui-même qu’il était devenu relieur par manque de moyens pour étudier. Il aurait voulu être poète ou maître d’école.

Jeanne Rivière, d'après Rubens
Musée Plantin-Moretus, Anvers

Vers 1535, il se rendit à Caen, chez Robert Macé, où il apprit la reliure et la typographie, et où il rencontra Jeanne Rivière qu’il épousa vers 1545.

Reconstitution du collège de Cambrai à la fin du Moyen Âge
Dessin J.-C. Golvin


Peu après son mariage, Plantin se fixa à Paris, rue Saint-Jean-de-Latran [disparue, Ve], devant le Collège de Cambrai [Collège royal, puis Collège de France], où naquit l’aînée de ses enfants, Marguerite, en 1547, et où il fréquenta vraisemblablement l’importante colonie flamande.

La Fête à Anvers au XVIe siècle
Par Hendrik-Frans Schaefels (1827-1904)

En 1549, il quitta Paris pour Anvers, ville la plus florissante du nord-ouest de l’Europe, où il exerça d’abord le métier de relieur et maroquinier.

Première marque typographique de Plantin (1555)




Deuxième marque typographique de Plantin (1556)







Le souvenir de son enfance tourangelle ne le quitta pas. Ses deux premières marques d’imprimeur, gravées sur bois par Arnaud Nicolaï, l’évoquent : une vigne enlaçant un orme. 




La Bourse d'Anvers (1531)

Il habitait alors près de la nouvelle Bourse.


Timbre émis en 1942


 



A paraître : " Les Gardiens de Bibliopolis " Tome III

Eugène Fasquelle (1863-1952), l’éditeur qui a refusé de publier Proust

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Clocher de l'église Sainte-Geneviève de Marolles

Originaires de Marolles [Oise], les Fasquelle passèrent à Antilly [Oise] en 1822, à l’occasion d’un mariage, puis à Paris vers 1850.

Le 4 avril 1868 à Paris [IXe], Joséphine Charlot, née à Paris le 5 mars 1834, épousa Léon-Alfred Fasquelle, né le 14 janvier 1835 à Antilly [Oise], architecte. Ils demeuraient tous deux 52 rue des Martyrs et légitimèrent à l’occasion de leur mariage leurs deux enfants nés à Paris : Alfred-Joseph, né le 23 juillet 1855, et Noël-Eugène, né le 28 mars 1863 rue Ambroise Paré [Xe], alors que sa mère, journalière, habitait 4 rue Mazagran.

Joséphine Charlot décéda le 13 juillet 1878 à Asnières-sur-Seine [Hauts-de-Seine], 14 rue Franklin. Devenu veuf, Léon-Alfred Fasquelle épousa, le 6 juillet 1885 à Paris [IXe], Denise-Catherine Holtz, née à Gerbéviller [Meurthe-et-Moselle] le 25 mars 1842, fille d’un tailleur de pierres ; elle décéda à Asnières-sur-Seine le 1ermai 1900.

45 rue de Courcelles, Paris VIII

En 1906, après quarante ans de pratique professionnelle remarquée, Léon-Alfred Fasquelle fut reçu chevalier de la Légion d’honneur par son fils Noël-Eugène Fasquelle. Il mourut en son domicile, 92 boulevard Haussmann, le 24 avril 1917.


 

Bachelier ès-sciences, Noël-Eugène Fasquelle débuta sa vie professionnelle comme commis d’un agent de change, Tavernier, 7 rue Drouot [IXe], pendant quelques mois.

Pendant ce temps, l’éditeur Georges Charpentier, 13 rue de Grenelle-Saint-Germain [rue de Grenelle, VIIe], qui se trouvait dans une situation financière précaire depuis 1879, cédait la moitié de sa maison à Charles Marpon et Ernest Flammarion, éditeurs 26 rue Racine [VIe], constituant une société en nom collectif, le 11 mai 1883 : G. Charpentier et Cie, éditeurs-libraires. Face à son endettement chronique, Charpentier dut céder à plusieurs reprises des parts du capital à ses associés et, en 1884, Marpon et Flammarion devinrent propriétaires des trois quarts de la société.

Dès 1884, Noël-Eugène Fasquelle entra à la « Bibliothèque Charpentier » [nom qui désigne l’une des collections de la Librairie Charpentier] pour 150 francs par mois et en devint le secrétaire. En 1886, il vécut le déménagement de la librairie 11 rue de Grenelle.

L’année suivante, le 24 octobre 1887, Noël-Eugène Fasquelle, qui demeurait toujours chez son père à Asnières-sur-Seine, épousa Jeanne-Léonie-Marie Marpon : née à Paris [XIe] le 29 janvier 1868, elle demeurait chez ses parents, l’éditeur Charles Marpon et Marie-Ernestine Poux, 24 boulevard Poissonnière [IXe]. Les témoins du mariage civil furent Georges Charpentier, éditeur, 11 rue de Grenelle ; Arsène Houssaye, homme de lettres, 49 avenue de Friedland ; Ernest Flammarion, éditeur, 26 rue Racine ; Arsène Pichery, contrôleur général de l’Opéra, 19 bis passage de l’Opéra.

Le peintre et graveur Félix Oudart fut chargé de réaliser des billets fleuris d’œillets et d’églantines, tirés en bleu et en bistre, pour faire part du mariage, qui eut lieu à l’église Sainte-Clotilde [VIIe, basilique en 1897]. Dans l’assistance considérable, on remarqua, outre les témoins : Théodore de Banville, René d’Hubert, Armand Silvestre, Catulle Mendès, Hector Malot, Camille Cartillier, Ferdinand Fabre, Paul Arène, René Maizeroy, Jehan Soudan, Alexis Bouvier, le Docteur Labarthe, Abel Hermant, le baron de Vaux, Paul Ginisty, Fernand Xau, Camille Flammarion, Georges Duval, Théodore Cahn, Silvestre, directeur de L’Art français



Tout le Paris littéraire et artistique assista à la soirée dansante donnée au Grand Hôtel, 12 boulevard des Capucines [InterContinental, 2 rue Scribe, IXe]. Au dîner, Étienne Carjat a lu un épithalame dédié aux jeunes époux.



Eugène Fasquelle et Jeanne Marpon auront trois enfants : Marie, dite « Mariette », née le 4 novembre 1888, et Renée-Charlotte-Denise, née le 10 novembre 1889, 133 boulevard Saint-Germain [VIe] ; Charles-Jean-Octave, né le 9 juillet 1897, 6 avenue de l’Opéra [Ier].



Chaque été, ils allaient à Beuzeval-Houlgate [Houlgate, Calvados], dans leur villa « Les Clématites », rue du Pré Landry.

Après la mort de Charles Marpon, arrivée le 25 juin 1890, Ernest Flammarion céda à Eugène Fasquelle l’intégralité des droits de la Société Marpon et Flammarion dans la Société G. Charpentier et Cie, soit 85 % du capital.

Le 20 août, la Société G. Charpentier et Cie fut dissoute et une nouvelle Société fut formée entre Georges Charpentier et Eugène Fasquelle, devenus seuls propriétaires de cette librairie, qui conserva la marque de « Bibliothèque Charpentier », sous la raison sociale G. Charpentier & E. Fasquelle.

Photographie Librairie Koegui

 

Les collections « Bibliothèque Charpentier », lancée en 1838 par Gervais Charpentier, et la « Petite Bibliothèque Charpentier », apparue en 1876 et illustrée, furent complétées en 1890 par « La Nouvelle Collection », avec couverture illustrée.

Photographie Librairie-galerie Emmanuel Hutin

 

Eugène Fasquelle avait fourni à Émile Zola, qui était au catalogue depuis 1872, une documentation sur le monde de la Bourse, pour la rédaction de son ouvrage L’Argent, qui fut publié le 4 mars 1891. 



En 1891, Georges Charpentier et Eugène Fasquelle firent paraitre le premier livre de Léon Daudet, Germe et poussière. Trois causeries.



Le 21 juin 1893, Georges Charpentier et Eugène Fasquelle organisèrent en l’honneur de Zola un déjeuner au « Chalet des Iles », au Bois de Boulogne [XVIe], pour fêter l’achèvement de l’ensemble des 20 romans écrits sous le titre générique Les Rougon-Macquart, avec la publication du dernier intitulé LeDocteur Pascal :

Photographie Librairie Le Feu Follet

 

« Pour y arriver, il faut traverser le lac en bateau. On débarque sur une pelouse herbue, et, devant soi, sous les arbres, une large tente est dressée qui abrite deux cents couverts. Jusqu’à midi et demi, on continue d’arriver ; chacun s’en va serrer la main du maître qui est là, le dos appuyé à un arbre, aimable et plutôt timide ; le soleil est très chaud, mais sous le feuillage épais, avec la fraîcheur de l’eau toute proche, l’atmosphère se fait délicieuse.

Toutes les têtes sourient, on se sent à l’aise ; MM. Charpentier et Fasquelle se multiplient, et c’est fort gaiement qu’on se met à table, chacun à sa fantaisie, par petits groupements sympathiques. C’est le moment de noter les noms :

C’est, autour de MM. Georges Charpentier et Eugène Fasquelle : Emile Zola et Mme Zola, Mme Georges Charpentier, Mme Georgette Charpentier, M. Alfred Fasquelle père et Mme A. Fasquelle, Mme Eug. Fasquelle, M. et Mme F. Magnard, M. Poincaré, ministre de l’instruction publique et des beaux-arts ; M. Roujon, directeur des beaux-arts ; M. et Mme Henry Fouquier, M. Stevens, M. Edouard Lockroy, le général Jung et Mme Jung ; puis, disséminés aux tables voisines : […].

C’est M. Georges Charpentier qui, au dessert, se leva le premier […].

M. Mendès lit ensuite un très littéraire et très éloquent discours […] ;

M. Edouard Rod, au nom des lettrés étrangers, demande à “ joindre ses sentiments à ceux qui viennent d’être exprimés pour le maître du roman contemporain qui a contribué si puissamment au rayonnement de la patrie française ”.

M. Tabarant, au nom de la jeune littérature socialiste, porte un toast à l’auteur de Germinal.

On va quitter la table, quand le général Jung, qui se trouve près d’Emile Zola, lève son verre et dit :

“ Mon cher et illustre ami, vous avez fait la Débâcle, j’espère qu’un jour vous nous ferez la Victoire ! ” […].

Un concert est improvisé sous les arbres ; on a placé un piano au milieu du gazon, Yvette Guilbert, Kam-Hill, le chansonnier Jules Jouy chantent quelques chansons ; Clovis Hugues dit des vers. »

(Jules Huret. « Le Banquet Émile Zola ». In Le Figaro, jeudi 22 juin 1893, p. 2)


 

La « Collection polychrome » apparut chez Charpentier en 1894, avec, pour la première fois, des illustrations en couleur.

Le 10 juin 1896, Eugène Fasquelle, médaille d’or à l’Exposition d’Anvers en 1894, grande médaille d’honneur à l’Exposition internationale d’Amsterdam en 1895 et diplôme d’honneur à l’Exposition internationale de Bordeaux la même année, fut fait chevalier de la Légion d’honneur : ses insignes lui furent remis par Émile Zola. Il sera promu officier le 2 janvier 1903 et commandeur le 18 juillet 1926.

Eugène Fasquelle (15 juin 1925)

 

Avec l’aide de la dot de sa femme, Eugène Fasquelle succéda à Charpentier le 1er juillet 1896 :

« Un peu las depuis quelques années déjà, désireux de repos et de paix, Charpentier restait à la tête de sa maison, afin de la conserver pour son fils. Celui-ci était parti l’année dernière pour faire son service militaire. Il devait, au retour, prendre sa place à côté de son père. Et, auprès de celui-ci et de M. Fasquelle, son futur associé et déjà son ami et son guide dans la librairie, il devait apprendre le délicat métier d’éditeur. Charpentier vivait avec ce rêve : transmettre à son fils une maison glorieuse dans l’histoire de la librairie. Cela seul le rattachait à sa maison, était son but.

Brusquement, ce fils, Paul, un beau garçon bien doux et charmant que nous avons tous connu, mourut au régiment. Et Charpentier s’en va, découragé, ne se sentant plus la force de continuer pour lui seul, sans l’aiguillon de la tâche paternelle, le métier difficile entre tous d’éditeur. C’est la douleur paternelle seule qui éloigne de nous Charpentier et, il faut le dire, la sympathie la plus vive, la délicatesse la plus grande, les meilleurs procédés qu’il ait trouvés pour lui permettre de se retirer, furent ceux de son ami, associé, et aujourd’hui successeur Fasquelle. »

(André Maurel. « La Retraite de M. Georges Charpentier ». In Le Figaro, 8 février 1896)



Au début de l’année 1897, la 9eChambre correctionnelle rendit son jugement dans le procès en contrefaçon intenté par Fasquelle au bouquiniste Antoine Laporte, qui avait publié une brochure ultra-naturaliste Zola contre Zola (Paris, A. Laurent Laporte, 1896), tirée seulement pour les souscripteurs, en raison de son caractère érotique.

Le Tribunal jugea que Laporte ne s’était point rendu coupable de contrefaçon, parce que sa brochure n’était qu’une suite de « morceaux choisis », ne donnant qu’une idée approximative et vague de l’œuvre grandiose de Zola. Statuant ensuite sur la demande reconventionnelle de 10.000 francs de dommages-intérêts formée par Laporte contre Fasquelle, pour saisie arbitraire de son opuscule, le Tribunal refusa de lui accorder un centime. Le jugement condamna même, en termes sévères, le procédé « perfide et peu scrupuleux » qui consiste à mettre brutalement sous les yeux des lecteurs des passages plus ou moins érotiques, en vue de discréditer un écrivain.


 

Photographies BnF


Au cours de l’affaire Dreyfus, après la publication de ses trois articles dans Le Figaro [« M. Scheurer-Kestner », 25 novembre 1897 ; « Le Syndicat », 1er décembre 1897 ; « Procès-verbal », 5 décembre 1897], Zola publia chez Fasquelle La Lettre à la jeunesse (1897) et La Lettre à la France(1898), avant son « J’Accuse… ! » dans L’Aurore du 13 janvier 1898.

Dr J. C. Mardrus. Le Livre des mille nuits et une nuit.
 Editions de la Revue Blanche pour les 11 premiers volumes, Fasquelle pour les 5 derniers
(Paris, 1899-1904)
Photographie Librairie Le Feu Follet

En 1902, Fasquelle reprit le fonds des Éditions de La Revue blanche, 1 rue Laffitte [IXe], puis 23 boulevard des Italiens [IIe] à partir de 1899, maison d’édition adjointe à la revue, qui publia 140 titres de 1893 à 1902.

Fasquelle garda les principaux auteurs de Charpentier, dont Émile Zola, Gustave Flaubert, Théophile Gautier, Alfred de Musset, André Theuriet, Ferdinand Fabre, Guy de Maupassant, Edmond et Jules de Goncourt, Henry Céard, Octave Mirbeau, Jules Vallès et J.-K. Huysmans, et publia 

Photographie Librairie Koegui

Edmond Rostand [Cyrano de Bergerac, comédie en cinq actes, en vers, 1898], 

Photographie Berwyn Books

Maurice Maeterlinck [La Sagesse et la Destinée, 1899], 

Photographie Librairie Le Feu Follet

Pierre Louÿs [Les Chansons de Bilitistraduites du grec -, 1900], 



Alfred Jarry [Gestes et opinions du Docteur Faustroll, pataphysicienroman néo-scientifique -, suivi de Spéculations, 1911], 

Photographie Librairie Le Feu Follet


Valery Larbaud [Fermina Marquez, 1911], 



Jean Rostand [Ignace ou l’écrivain, 1923], 

Photographie Librairie Faustroll


Marcel Pagnol [Pirouettes roman -, 1932].   

 

Entre 1894 et 1913, Octave Mirbeau publia chez Fasquelle une douzaine d’œuvres.

« Au fil des années, Mirbeau et ses confrères “ placent ” chez Fasquelle divers auteurs provenant des périphéries géographiques ou sociales décrites auparavant. C’est le cas de Maeterlinck, qui publie chez Fasquelle de très nombreuses pièces et œuvres diverses (dont La Vie des abeilles, Le Double Jardin, L’Oiseau bleu, L’Hôte inconnu, etc.). En 1897, c’est le tour de L’Institutrice de province de Léon Frapié (1863-1949), un employé à l’hôtel de ville de Paris. En 1904 et 1906, la maison d’édition imprime deux romans (Marie Donadieu et Croquignole) d’un écrivain particulièrement représentatif de cette catégorie de “ marginaux ” : Charles-Louis Philippe (1874-1909), fils d’un sabotier né dans l’Allier, puis “ monté ” à Paris et progressivement reçu dans les milieux littéraires officiels, grâce essentiellement à Mirbeau, à André Gide et à leurs “ réseaux ” respectifs. Toujours en 1906, un autre auteur exemplaire est accueilli par Fasquelle : Émile Guillaumin (Albert Manceau adjudant). Né dans l’Allier comme Charles-Louis Philippe, Guillaumin (1873-1951) est un métayer ; il n’a pas poussé sa formation scolaire au-delà des cinq années d’école primaire. À la différence de Philippe, l’auteur n’entend quitter ni son village -sinon pour de brefs voyages -, ni son travail : il reste paysan pendant presque toute sa vie. Ce qui ne l’empêche pas de publier différents récits et romans, dont La Vie d’un simple, édité par Stock grâce à l’appui de Lucien Descaves, reste le plus connu. Avant le déclenchement de la première guerre mondiale, les éditions Fasquelle accueillent encore Marie-Claire de Marguerite Audoux (1910), Jours de famine et de détresse de la Belge d’origine hollandaise Neel Doff (1911) et La Maison blanche de Léon Werth (1913). Une préface du “ chevalier ” accompagne parfois ces publications, ce qui leur confère une plus grande légitimité (c’est le cas de Marie-Claire et de La Maison blanche). »

(Maria Chiara Gnocchi. « Entre coups de cœur et institution : le rôle et l’héritage d’Octave Mirbeau dans l’histoire littéraire de la première moitié du XXe siècle ». In Octave Mirbeau. Passions et anathèmes. Caen, 2007, p. 96-97)

 

En 1912, Marcel Proust envisagea la publication de son cycle romanesque, À la recherche du temps perdu. Après la parution de quelques extraits dans Le Figaro, il s’adressa en octobre à Fasquelle et en décembre à la Nouvelle Revue Française, dirigée par Gaston Gallimard (1881-1975). Le 15 décembre, le comité de lecture de la NRF décida de renvoyer à Marcel Proust son manuscrit. Même refus le 24 décembre aux éditions Fasquelle, où la note de lecture de Jacques Madeleine [pseudonyme de Jacques Normand (1859-1941)] fut accablante : « Après d’infinies désolations d’être noyé dans d’insondables développements et de crispantes impatiences de ne pouvoir jamais remonter à la surface – on n’a aucune, aucune notion de ce dont il s’agit. »


Edition originale 
Avec 1913 sur la couverture, et, sur la page de titre, 1914 et une ligne verticale entre les deux dernières lettres du nom de l'éditeur


Après avoir essuyé un troisième échec chez Paul Ollendorff (1851-1920) en février 1913, l’écrivain s’adressa enfin à Bernard Grasset (1881-1955), pour une publication à compte d’auteur : le premier livre de Marcel Proust, Du côté de chez Swann, parut le 14 novembre 1913.

22 rue de Grenelle, Paris VII (juillet 2020)

 

En 1951, Charles Fasquelle succéda à son père, qui mourut le 12 février 1952, en son domicile 22 rue de Grenelle. Charles Fasquelle, plus intéressé par le cinéma que par les livres, céda la place à son fils Jean-Claude en 1954. Cinq ans plus tard, les éditions Fasquelle fusionnèrent avec les éditions Grasset. La veuve d’Eugène Fasquelle, Jeanne Marpon, mourut le 21 juin 1960, 22 rue de Grenelle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

Lettre ouverte aux amis bienveillants

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 Chers Amis,

 

Depuis la publication de ma bibliographie le 17 janvier dernier, et, plus particulièrement, à la suite de l’annonce de la sortie du tome III des Gardiens de Bibliopolis, nombre d’entre vous m’ont interrogé et m’ont dit leur étonnement de découvrir que je n’étais pas chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres.

La réponse se trouve dans les conditions d’attribution de cette distinction : la candidature doit être justifiée et être proposée par un tiers.

Ma candidature n’est probablement pas justifiée et n’a pas trouvé de tiers pour la proposer.

Avec mes remerciements pour votre bienveillance et mes sentiments bibliologiques attentionnés.


Jules-François de Cotte (1721-1810), numismate et amateur d’éditions aldines

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La reproduction des articles est autorisée à la condition que l'origine en soit citée.

Habit d'architecte, par Nicolas de L'Armessin (1695)
Photographie BnF

Jules-François de Cotte est issu d’une famille d’architectes, active à Paris depuis le début du XVIIe siècle.

Siège de La Rochelle, par Stephano Della Bella (1628)
Photographie BnF

Fremin Decotte (1591-1666), maître maçon, fut blessé au siège de La Rochelle en 1627-1628, où il servit en qualité d’ingénieur. 

Photographie BnF

Devenu architecte ordinaire du roi Louis XIII, il fut l’auteur de l’Explication facile et briefve des cinq ordres d’Architecture (Paris, chez l’Auteur, 1644, in-fol., [10] f.), dédié à Jean-Antoine de Mesmes (1598-1673), « Chevallier Seigneur dIrval Cramoyel Largery et autres lieux viconte de breuil et Vendeuil. Con.er ordinaire du Roy en Ses conseils d’Estat et privé et direction de ses Finances » [sic]. Il demeurait rue du Vertbois, près du prieuré Saint-Martin-des-Champs [IIIe].

Le pont au Change vers 1784, par Charles Meryon (1855)
Photographie BnF

Charles Decotte, architecte du Roi, décéda en sa maison sur le pont au Change et fut inhumé le 22 octobre 1662 en l’église Saint-Barthélemy [vendue et détruite en 1791], sur l’ile de la Cité.

Robert de Cotte, par Hyacinthe Rigaud (1713)
Musée du Louvre

Robert de Cotte, né à Paris le 14 janvier 1657, fut l’élève de Jules Hardouin-Mansart (1646-1708), grand architecte favori de Louis XIV. Le 23 août 1682, il épousa Catherine Bodin, fille de Nicolas Bodin, Conseiller du Roi et trésorier de la prévosté de l’hostel et grande prévosté de France, et sœur de Anne Bodin († 1738), femme de Jules Hardouin-Mansart. En 1699, il fut nommé architecte ordinaire du Roi et directeur de l’Académie royale d’Architecture, où il était entré le 10 janvier 1687. 

Il fut anobli en mars 1702 et porta « D’argent à deux fasces de gueules, la première chargée de trois trèfles d’or et la seconde chargée de deux trèfles de même, et au chef d’azur chargé d’un aigle d’or ». En 1704, il fut vice-protecteur de l’Académie de Peinture et de Sculpture, et devint, après la mort de Mansart, premier architecte du Roi, intendant et ordonnateur général des bâtiments, jardins, arts et manufactures royales. Il fut reçu chevalier de l’Ordre de Saint-Michel le 21 janvier 1714. Devenu presque aveugle, il mourut à Passy, en son hôtel de la rue Raynouard, à l’angle de la rue des Vignes [XVIe], le 15 juillet 1735 et fut inhumé le lendemain dans sa chapelle de Saint-Germain-l’Auxerrois [sa tombe a disparu]. Catherine Bodin mourut le 9 juin 1740.

Jules-Robert de Cotte, par Hyacinthe Rigaud (1723)
Coll. priv.

Jules-Robert de Cotte fut reçu membre de l’Académie royale d’Architecture en 1711 et succéda à son père dans les fonctions d’intendant général des bâtiments du Roi. Son mariage, le 1erjanvier 1714 avec Suzanne de Launay, fille de l’orfèvre Nicolas de Launay (1646-1727), directeur de la Monnaie des médailles depuis 1696, le rendit héritier de la charge de son beau-père. Il mourut dans la maison familiale de Passy le 8 septembre 1767 et fut inhumé le lendemain à Saint-Germain-l’Auxerrois.

Jules-François de Cotte, par Demarteau (1775)
Photographie BnF

Jules-François de Cotte, né le 19 avril 1721, baptisé le lendemain à Saint-Germain-l’Auxerrois, fut Conseiller au Parlement de Paris en 1740. 


Il fut marié à Paris, à Saint-Eustache [Ier], le 17 octobre 1741 et par contrat du 16 signé de Leurs Majestés et de la Famille royale devant Thomas-Simon Perret, notaire place de Grève, au coin de la rue du Mouton [place de l’Hôtel de Ville à partir de 1844], à Anne-Claude Mouslier.


En 1753, Jules-François de Cotte, président au Parlement de Paris depuis 1745, et Charles-Robert Boutin (1722-1810), maître des requêtes, achetèrent en bloc la bibliothèque de Claude Gros de Boze (1680-1753), dont le Catalogue des livres du cabinet de M. De Boze (Paris, G. Martin et H. L. Guérin et L. F. Delatour, 1753, in-8, [1]-[1 bl.]-x-552 p., 2.723 lots) devait servir à une vente publique. Ils y opérèrent des choix pour 83.000 livres, dont deux reliures ayant appartenu à Grolier :

327. Matth. Bossi Disputationes de instituendo sapientia animo. Bononiæ, Plato de Benedictis, 1495, in-4, m. v. Estimé 60 liv.

924. Virgilii Opera, cum Servii Honorati grammatici commentariis, ac ejusdem Poetæ vita. Venetiis, impressa sunt per Antonium Bartolamei impressorum discipulum, 1486 mense Octob. In-fol., m. c. Estimé 150 liv. 


 

Les deux acquéreurs rétrocédèrent les incunables les plus précieux à Louis-Jean Gaignat (1697-1768) et proposèrent le restant à la vente, qui eut lieu en décembre 1754 :  le Catalogue des livres provenans de la bibliothèque de feu M. De Boze (Paris, G. Martin, 1754, in-8, [1]-[1 bl.]-[2]-viij-192 p., 1.319 lots), surnommé « le Petit Boze », est le seul catalogue authentique de la vente de la bibliothèque de De Boze. Cette vente produisit 41.898 livres et 7 sols, dont 130 liv. 10 pour :

13. Biblia Sacra Latina : Editio perantiqua absque anni, loci & Typographi indicatione. In-fol., 2 vol. dans leur ancienne reliure. Cette même édition est à la Bibliothèque du Roi ; & M. l’Abbé Sallier, qui la croit plus ancienne que celle de Mayence, en a donné la notice dans les Mémoires de l’Académie des Belles-Lettres, Tome XIV, page 238, & suiv.

Cette Bible avait été estimée 500 liv. en 1753. Prise par certains auteurs pour la Bible à 42 lignes de Gutenberg, la Bible que Claude Sallier avait acheté en 1739 pour la Bibliothèque du Roi est en réalité une Bible à 45 lignes, donnée en 3eédition à Strasbourg par Heinrich Eggestein en 1467.

Jules-François de Cotte fut président honoraire au Parlement de Paris de 1758 à 1771, maître des requêtes en 1758, intendant du commerce de 1758 à 1777, président au Grand Conseil en 1768, membre honoraire associé libre de l’Académie d’Architecture en 1777, Conseiller d’État « semestre » [qui exerçait uniquement pendant un semestre] en 1780, directeur de la Monnaie des médailles.

Plan Turgot (1739)

Anne-Claude Mouslier mourut le 27 avril 1782, dans l’appartement du premier étage de la galerie du Louvre que le couple occupait, avec de nombreuses fenêtres en façade sur le quai et, pour les pièces secondaires, sur la rue des Orties [Ier, disparue en 1800]. L’inventaire après son décès dura du 13 mai au 31 juillet 1782, en 45 vacations, quelquefois doubles. Les trois-quarts des vacations furent occupés par l’estimation de la bibliothèque occupant trois pièces, confiée au libraire Pierre-Théophile Barrois « le Jeune » ; par celle des médailles, faite par le peintre Pierre Remy ; par celle des bijoux, due à Philippe Jollivet ; et par le récolement des papiers. Dans les écuries et remises, placées dans une des vastes dépendances du Louvre, se trouvaient six chevaux de trait, deux de selle et trois voitures.

Photographie BnF

Photographie Jonathan A. Hill



La plupart des livres de De Boze, timbrés d’un écusson assez simple, reparurent à la vente de Jules-François de Cotte, qui eut lieu 12 rue des Bons-Enfants, en 30 vacations, du jeudi 22 germinal [12 avril] au jeudi 27 floréal An XII [17 mai 1804] : Catalogue des livres rares et précieux, et des manuscrits, composant la bibliothèque de M*** (Paris, G. De Bure père et fils, An XII-1804, in-8, xij-320-[4] p., 2.424 lots) [p. 195 chiffrée 19, p. 300 chiffrée 330], avec une « Table alphabétique des noms des auteurs » et une « Seconde Table, contenant les titres des livres sans noms d’auteurs », dont, parmi les imprimés, Théologie [154 lots = 6,35 %], Jurisprudence [123 lots = 5,07 %], Sciences et Arts [480 lots = 19,80 %], Belles-Lettres [521 lots = 21,49 %], Histoire [1.144 lots = 47,19 %], Articles omis [2 lots = 0,08 %].

Figurent également au catalogue :

Plusieurs corps de tablettes en chêne et en sapin. Une douzaine de peaux de maroquin rouge (p. 259).

Une « Collection de manuscrits et recueils, Provenans des Bibliothèques de plusieurs Magistrats célèbres, et qui sont relatifs à l’Histoire et au Gouvernement de la France » [824 vol. in-fol.] et le corps de bibliothèque qui la contient (p. 308-320).

Un assemblage de matériaux pouvant servir à un ouvrage sur la Jurisprudence et le Gouvernement, écrits sur des cartes rangées par ordre alphabétique, en 106 tiroirs, contenus par cases dans une espèce d’armoire en bibliothèque. Trois grands cartons contenant : le Journal du Châtelet de Paris depuis 1649 jusqu’en 1669, tenu par M. Émery, Conseiller ; le Registre de la Chambre du Conseil du Châtelet pour les assemblées, et Délibérations sur les affaires de la Compagnie, commencé le 15 janvier 1745 et fini le 11 janvier 1752 ; les Tables du Registre du trésor des chartes. Quatre grands cartons contenant des renseignements relatifs à l’Histoire et au Gouvernement. Cinquante petits cartons contenant Arrêtes, Édits, Déclarations, Remontrances, Mémoires, Pièces et Manuscrits précieux pour l’Histoire (p. 320).

« Ce fut à la célèbre vente du Comte d’Hoym, faite en 1738, que furent achetés les premiers articles de cette Bibliothèque. Elle s’est ensuite enrichie d’une grande partie de celle de M. de Boze [1753, surtout des manuscrits], et s’est toujours successivement augmentée dans toutes les ventes qui ont eu lieu depuis, soit en France, soit chez l’étranger. Quoique chaque classe renferme des articles rares et précieux, cependant c’est dans les classes des Belles-Lettres et de l’Histoire qu’il s’en trouve un plus grand nombre. La collection des Auteurs classiques grecs et latins en grand papier, est une des plus complètes que l’on ait vue depuis les Ventes de MM. Le Marié, Gouttard, Lolliée et Saint-Ceran. La partie des antiquités et des livres de médailles, etc. n’est pas moins belle. »

(« Avertissement », p. iii-iv)

Ce catalogue comporte des erreurs de transcription de titres, provoquant des difficultés d’identification.

Photographie Grolier Club de New York 

3. Sacræ Scripturæ veteris novæque omnia, Græce. Venetiis, in aædibus Aldi, 1518, in-fol., m. r. Editio princeps. 275 fr.



9. Novum Jesu Christi D. N. Testamentum. Lutetiæ, Roberti Stephani, 1550, in-fol., m. viol., l. r. 99 fr. 95.



37. La Sainte Bible, qui contient le vieux et le nouveau Testament [revue et corrigée par Samuel et Henry Des Marets]. Amsterdam, Louis et Daniel Elzevier, 1669, 2 vol. in-fol., m. r., dent., très gr. pap. Ex. Hoym. 120 fr.



41.L’Histoire du vieux et du nouveau Testament, représentée avec des figures & des explications édifiantes [par le sieur de Royaumont, prieur de Sombreval, i. e. Nicolas Fontaine]. Paris, Pierre Le Petit, 1670, in-4, m. r., doub. de m. r., dent., l. r. 112 fr.



Exemplaire de De Cotte
Photographie BnF


86.Clementis Alexandrini omnia quæ quidem extant opera. Florence, Laurentius Torrentinus, 1551, in-fol., v. antiqué. Ex. Grolier. 19 fr. 95.




163.Capitularia regum francorum [par Étienne Baluze]. Paris, François Muguet, 1677, in-4, 2 vol. in-fol., m. r., dent., chart. max. Ex. Colbert. 60 fr.

Photographie Livre Rare Book


186. Us et coustumes de la mer [par Étienne Cleirac]. Bordeaux, Jacques Mongiron Millanges, 1661, in-4, v. b. 4 fr. 65.



283.Platonis opera quæ extant omnia. Henricus Stephanus, 1578, 3 tomes en 2 vol. in-fol., v. f. 123 fr.

285.Aristotelis opera omnia, græce. Venetiis, dexteritate Aldi Manutii, 1495, 5 tomes en 6 vol. in-fol., cartonné. Prima editio. Au chiffre du roi Henri II. 600 fr.



450. Dissertation sur la génération et les transformations des insectes de Surinam [par Marie Sibille Merian]. La Haye, Pierre Gosse, 1726, 2 vol. in-fol., m. viol. 376 fr.



483. Godefridi Bidloo, Medicinæ Doctoris & Chirurgi, Anatomia humani corporis, Centum & quinque tabulis, per artificiosiss. G. de Lairesse ad vivum delineatis. Amstelodami, Viduæ Joannis à Someren, Hæredum Joannis à Dyk, Henrici & Viduæ Theodori Boom, 1685, in-fol., m. r., ch. max. 172 fr.



507.Archimedis opera quæ extant. Paris, Claude Morel, 1615, in-fol., m. r., l. r., ch. mag. 280 fr.



622. La Gallerie du Palais du Luxembourg peinte par Rubens, dessinée par les S.rsNattier, et gravée par les plus illustres graveurs du temps. Dédiée au Roy. Paris, Duchange, 1710, in-fol. max., v. m. 750 fr.



691.Architecture françoise, ou Recueil des plans, élévations, coupes et profils […]. Par Jacques-François Blondel, professeur d’architecture. Paris, Charles-Antoine Jombert, 1752-1756, 4 vol. in-fol., fig., v. m., gr. pap. 149 fr. 95.



785. Commentariorum linguæ latinæ [par Étienne Dolet]. Lyon, Sébastien Gryphe, 1536, 2 vol. in-fol., m. viol., l. r. Ex. Hoym. 96 fr.



821.Orationes duæ & sexaginta [par Démosthène]. Venise, Alde l’Ancien et Andrea Torresanus, novembre 1504, in-fol., m. r. Édition princeps, exemplaire de premier tirage [le second tirage est d’un caractère moins neuf, l’ancre est différente, et sur chaque cahier, à gauche de la signature, est le mot « Demosth »]. 93 fr.




832. M. Tullii Ciceronis opera. Venise, Luca-Antonio Giunta, 1534-1537, 5 vol. in-fol., m. viol. antiqué. Ex. Grolier. 1.485 fr. à Firmin Didot.



862. Poetæ Græci principes heroici carminis, & alii nonnulli. Paris, Henri Étienne, 1566, in-fol., m. r. à compart., ch. mag. Aux armes et au chiffre de De Thou. 845 fr.



871. Homeri opera omnia, græce, ex recensione Demetrii Chalcondylæ. Préface en latin. Florence, Nerlius, 1488, 2 tomes en 1 vol. in-fol., m. r. Édition princeps. 3.601 fr. à Bernard-Antoine Caillard.



902.Pindari. Olympia. Pythia. Nemea. Isthmia […]. Venetiis, in ædibus Aldi et Andreæ Asulani Soceri, janvier 1513, in-8, m. v. Première édition. 99 fr. 95.



917. Callimachi hymni, epigrammata, et fragmenta. Ultrajecti, Franciscum Halmam et Guilielmum Vande Water, 1697, 2 vol. in-8, fig., v. f., ch. mag. 216 fr.



943.Aristophanis comoediæ undecim. Amstelodami, Thomæ Fritsch, 1710, in-fol., m. r., dent., ch. mag. 401 fr.



945. Opera et fragmenta veterum poetarum latinorum. Londini, J. Nicholson, B. Tooke et J. Tonson, 1713, 2 vol. in-fol., v. f., ch. mag. Ex. Hoym. 640 fr.

Photographie Librairie des Carrés

1.155.Œuvres de maitre François Rabelais, avec des remarques historiques et critiques de Mr. Le Duchat. Amsterdam, Jean Frédéric Bernard, 1741, 3 vol. in-4, cart., gr. pap. 1.005 fr.



1.240.Œuvres diverses de M. de Fontenelle, de l’Académie françoise. Nouvelle édition, augmentée & enrichie de figures gravées par Bernard Picart le Romain. La Haye, Gosse et Neaulme, 1728, 3 vol. in-fol., fig., m. cit., gr. pap. 420 fr.



1.286.Strabonis rerum geographicarum libri XVII. Amstelædami, Joannem Wolters, 1707, 2 vol. in-fol., v. m., ch. mag. 325 fr.



1.334. Voyages de Corneille Le Brun, par la Moscovie, en Perse, et aux Indes orientales. Amsterdam, Frères Wetstein, 1718, 3 tomes en 2 vol. in-fol., fig., v. m., gr. pap. 221 fr.



1.430.Cérémonies et coutumes religieuses de tous les peuples du monde, représentées par des figures dessinées de la main de Bernard Picart, et autres. Amsterdam, Jean Frédéric Bernard, 1723-1787, 11 tomes en 7 vol. in-fol., m. r., gr. pap. 1.050 fr.



1.461.Thucydidis de bello peloponnesiaco libri octo. Amstelædami, R. et J. Wetstenios et Gul. Smith, 1731, 2 vol. in-fol., v. f., ch. mag. 570 fr.




1.464.Xenophontis omnia, quæ extant. Venetiis, in ædibus Aldi, 1525, in-fol., m. vert. Exemplaire relié pour Marc Laurin [(1530-1581), dit le « Grolier de Bruges », seigneur de Watervliet et doyen de Saint-Donat de Bruges, ami d’Érasme et de Vivès] : la devise « Virtus in arduo » sur un plat, « M. Laurini et amicorum » sur l’autre. 175 fr.



1.568. Voyage pittoresque ou Description des royaumes de Naples et de Sicile [par Jean-Claude Richard de Saint-Non]. Paris, s. n. [Jean-Baptiste Delafosse], 1781-1786, 5 vol. in-fol., fig., br. 621 fr.



1.585. Petri Bembi cardinalis historiæ Venetæ libri XII. Venetiis, [apud Aldi filios], 1551, in-fol., m. citr. Aux armes et au chiffre du roi Henri II. 120 fr.

Mausolée de Dagobert


1.611. Les Monumens de la monarchie françoise, qui comprennent l’histoire de France, avec les figures de chaque règne que l’injure des tems a épargnées [par Bernard de Montfaucon]. Paris, Julien-Michel Gandouin et Pierre-François Giffart, 1729, 5 vol. in-fol., fig., v. m., gr. pap. 365 fr.



1.722.Recherches curieuses des monoyes de France [par Claude Bouterouë]. Paris, Edme Martin, 1666, in-fol., gr. pap., fig., veau marbré. 120 fr.



1.893. Recueil de peintures antiques, imitées fidèlement pour les couleurs & pour le trait, d’après les Desseins coloriés faits par Pietre-Sante Bartoli. Paris, s. n., 1757, gr. in-fol., m. r. Avec La Mosaïque de Palestrine [sic], 1760. Tiré à 30 exemplaires. 751 fr.



1.918. La Religion des Gaulois, tirée des plus pures sources de l’Antiquité [par le R. P. Dom *** Religieux Bénédictin de la Congrégation de S. Maur, i. e. Jacques Martin]. Paris, Saugrain fils, 1727, 2 vol. in-4, m. viol., gr. pap. 31 fr.

Photographie Bayerische StaatsBibliothek


1.984.Dialogos de medallas inscriciones y otras antiguedades. Tarragone, Felipe Mey, 1587, in-4, fig., m. citr. à compartiments. Ex. De Boze [1753, n° 2.088]. 141 fr.



1.989. La Science des médailles [par le P. Louis Jobert]. Nouvelle édition, avec des remarques historiques & critiques [par Joseph de Bimard]. Paris, De Bure l’aîné, 1739, 2 vol. in-12, fig., m. r., gr. pap. 92 fr.

Exemplaire de De Cotte.
Christie's, Paris, 8 novembre 2004 : 7.050 €






2.056. Numismata ærea imperatorum, augustarum, et cæsarum, in coloniis […]. Paris, Thomas Moette, 1688, in-fol., fig., m. viol. Ex. Hoym. 50 fr. 10.



2.144. Les Ruines de Palmyre, autrement dite Tedmor, au Desert. Londres, A. Millar, 1753, in-fol., fig., br. 84 fr. 10.

Photographie BnF


2.218. Traité des pierres gravées par P. J. Mariette. Paris, Imprimerie de l’Auteur, 1750, 2 vol. in-fol., fig., m. r. 121 fr.

2.340-2.364.Catalogues de bibliothèques particulières.



2.372.Diogenis Lærtii de vitis, dogmatibus et apophthegmatibus clarorum philosophorum libri X. Græce et latine. Amstelædami, Henricum Wetstenium, 1692, 2 vol. in-4, fig., v. éc., ch. mag. 195 fr.



2.394. Histoire littéraire des troubadours [par La Curne de Saint-Palaye]. Paris, Durand neveu, 1774, 3 vol. in-12, v. m. 6 fr. 15.

Photographie Xavier Ottavi


2.419.Dictionnaire historique et critique, par MR. Pierre Bayle. Rotterdam, Michel Bohm, 1720, 4 vol. in-fol., m. r., gr. pap. 550 fr.

 

Jules-François de Cotte mourut le 22 janvier 1810, 6 rue du Doyenné, qui se trouvait entre la galerie du bord de l’eau du Louvre et la rue du Carrousel [Ier, disparue en 1850]. Aucun de ses neuf enfants ne lui avait survécu.

  

A la recherche du relieur perdu

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Dolmen de la Pierre aux Fées, au hameau de Hez, commune de Villers-Saint-Sépulcre
Photographie Eugène Durand (1891)

Après dix-sept ans de recherches aléatoires et vaines à Ixelles, à Londres, à Paris, à Reims et à Rouen, pour trouver le lieu du décès du relieur Théodore Hagué, tout indiquait néanmoins qu’il était mort en Normandie. Au matin du 15 mars 2018, après une nuit anormalement agitée, je me suis retrouvé devant une carte du département de la Seine-Maritime, qui me désignait les 708 communes dont il fallait explorer les archives de l’état civil. Même avec l’aide des tables décennales, et pour la seule année 1891, l’épreuve me parut insurmontable. C’est alors que - ne me demandez pas pourquoi - je commençais, au hasard et sans grande conviction, par une commune proche de Rouen … Le jour même du 127e anniversaire de sa mort, je découvrais ce que les historiens de la reliure cherchaient depuis autant d’années. Devrais-je croire aux forces de l’esprit ? 

En guise d’introduction

« Il est très difficile, pour ne pas dire impossible, d’imiter les reliures des dix-septième et dix-huitième siècles. En admettant que l’on puisse arriver à obtenir le ton du maroquin ancien, ce qui me parait impraticable avec les peaux nouvelles, les ors ont du moins une patine déroutant les plus habiles. Puis, nos graveurs actuels ne peuvent, dans leurs reproductions, approcher de ces admirables fers à dorer qu’employaient les maîtres de l’époque.

Un homme qui ne doute de rien a voulu cependant essayer. Mais, dans une vente faite il n’y a pas longtemps, les Pompadour et les Dubarry qu’il avait préparés, énoncés comme authentiques, ont été accueillis par des éclats de rire et des enchères dérisoires, tellement la supercherie était grossière. Ce résultat a dû le guérir à tout jamais de ses velléités de contrefaçon.

On se borne à employer d’anciens fers à dorer que l’on pousse sur de vieux plats jansénistes. C’est ainsi que les fers de la reliure du Sacre de Louis XV, ayant été sauvés de la fonte, ont servi plusieurs fois à orner certains grands in-folio sur lesquels ils font une assez bonne figure. – Les fers aux armes des Rohan-Chabot, retrouvés également, sont entre les mains d’amateurs qui s’en servent pour leur usage personnel. – C’est leur droit, et, cette fois, il n’y a pas lieu de signaler ces faits à la vindicte publique.

Ne pouvant donc contrefaire, on retape, on raccommode les vieilles reliures, comme les vieux souliers. On passe au carmin et à l’encaustique les plats des maroquins usés pour effacer les traces blanchâtres du temps. Aussi il sera bon, lorsque vous achèterez un livre relié en maroquin rouge, de frictionner légèrement le dessus avec votre doigt, après l’avoir mouillé, et de regarder à son extrémité s’il ne s’est pas coloré au frottement.

* *

Pour les reliures du seizième siècle, c’est autre chose.

A cette époque, les incrustations de maroquins qui ont fait la fortune des Padeloup et des Derome étaient remplacées par des badigeonnages qui se retrouvent sur la plupart des reliures italiennes. Il est très facile de les reproduire en leur donnant un cachet d’antiquité auquel les plus habiles se sont souvent laissé prendre.

Le maître faussaire en ce genre est un nommé Hagué, longtemps employé, à Londres, par le duc d’Aumale aux restaurations de sa bibliothèque. Cet homme, qui exerce aujourd’hui en Belgique, après avoir opéré en Angleterre, a poussé l’art de l’imitation jusqu’à ses dernières limites. Il a mis une telle science dans son travail, qu’il a plus d’une fois, par ses procédés parfaits, désespéré les érudits, auxquels il est toujours arrivé à écouler ses productions étonnantes.

A la première vente Double, en 1862, tous les bibliophiles présents se disputèrent chaudement trois recueils de Chansons ou Motets, d’une fraîcheur remarquable, et pour cause.

Aux armes et aux chiffres de Diane de Poitiers et de Henri II, en or, argent et couleur, sur une magnifique reliure française du seizième siècle, dorée et gaufrée sur la tranche, ces manuscrits furent vendus 4,500, 4,600 et 5,250 francs.

Ce n’est que trois ou quatre ans plus tard que ces reliures ont été reconnues fausses. Et cependant les amateurs les plus raffinés, les libraires les plus experts assistaient à la vente, et pas une seule protestation, pas même un simple doute ne s’était élevé sur leur authenticité.

Ces trois volumes sortaient de l’officine Hagué. On prétend qu’ils appartiennent maintenant à M. Moreau, ancien syndic des agents de change de Paris, et qu’ils sont le plus bel ornement de la splendide bibliothèque du château d’Anet.

* *

Tout récemment il se fit grand bruit, dans le Landerneau des bibliophiles, autour de la découverte d’un manuscrit de Charles-Quint.

Toujours heureux dans ses rencontres, ce chercheur passionné qui s’appelle M. Quentin-Bauchart avait fait cette trouvaille. On lui en avait demandé 20,000 francs ! – un morceau de pain.

Le petit volume de format in-16, dans son vieil étui en cuir doublé de velours passé, était tout bonnement une merveille. On attribuait la conservation miraculeuse du manuscrit à cet étui adorable.

Tout ce qu’il y a de fins connaisseurs dans Paris, d’experts infaillibles et de marchands s’extasiaient sur ce merle blanc.

Feu Pottier, un pur cependant, la première fois qu’il vit le manuscrit, le regarda amoureusement comme un joli bijou. Le fermoir surtout, simulant deux C entrelacés, le plongea dans une douce extase. Il tint le livre de ses mains tremblantes d’émotion et s’écria en regardant M. Quentin-Bauchart :

“ Carolus ! le grand Carolus ! ”

M. de Ganay, un bibliophile estimé et regretté de tous, offrit en jurant un prix fantastique à son confrère, en lui montrant la place qu’il réservait à Charles-Quint dans sa belle vitrine, véritable musée des souverains.

Cependant une inspiration venue d’en haut conseilla à l’heureux propriétaire de ce trésor d’aller chez Lefebvre, l’habile ouvrier de la Bibliothèque nationale, pour éclaircir un dernier doute.

Lefebvre est un grand artiste parmi les réparateurs connus. Avec lui, il n’y a plus de maroquins anciens à coiffes brisées, plus de coins écornés, plus de plats éraillés, plus de solution de continuité dans les dorures. Le vieux père Monlien, aujourd’hui à la retraite, n’a jamais été qu’un élève à côté de lui. Bénard l’admire et n’ose, après lui, faire des retouches.

La consultation de Lefebvre ne fut pas de longue durée. Il n’hésita pas une minute. Du premier coup il s’écria :

- Encore un coup de Hagué ! Cette reliure est fausse, archifausse.

M. Quentin-Bauchart se sentit tressaillir.

 Adieu, veau, vache, cochon, couvée…

Le maroquin avait été sali avec art, les couleurs fort adroitement calquées sur une vieille reliure du temps, et les armes, empruntées à un autre volume, admirablement rapportées.

Ce fut une cruelle déception. Mais le manuscrit était si joli que, vendu trois ans plus tard dans une collection de curiosités, il atteignit encore 3,000 francs. »

(Paul Eudel. Le Truquage. Les Contrefaçons dévoilées. Paris, E. Dentu, 1884, p. 271-274)

Origines et formation




Au hameau de Hez, à un kilomètre au nord-ouest de Villers-Saint-Sépulcre [Oise], une partie des terres étaient cultivées par Jacques Hagué, comme l’avait fait son père. Il avait été baptisé le 20 janvier 1656 en l’église Saint-Martin de Villers-Saint-Sépulcre et fut inhumé au cimetière le 3 mars 1700.

Son fils Charles Hagué, né et baptisé le 1eraoût 1679 fut aussi laboureur et se maria deux fois : le 13 février 1703 à Montreuil-sur-Thérain [Oise], puis, devenu veuf, à Bailleul-sur-Thérain [Oise] le 8 juillet 1720. Du second mariage, Étienne Hagué fut baptisé le 23 février 1722 à Villers-Saint-Sépulcre et y mourut le 25 germinal An XI [15 avril 1803] ; devenu cordonnier à Hez, il avait épousé Catherine Legros (1725-1807), à Berthecourt [Oise], le 19 novembre 1743, qui lui donna trois fils, Jean, Pierre et Charles, cordonniers comme lui.

Charles Hagué naquit à Villers-Saint-Sépulcre le 26 mars 1766 et y épousa, le 10 fructidor An II [27 août 1794], Marie-Catherine-Victoire Destrée, née le 22 octobre 1774 au hameau de Chateaurouge, sur la commune de Cauvigny [Oise]. Leur fils Joseph-Ferdinand Hagué naquit à Villers-Saint-Sépulcre le 7 ventôse An VII [25 février 1799] : installé relieur à Beauvais [Oise], il y épousa, le 23 mai 1821, Marguerite Brille, couturière en robes, née le 20 frimaire An V [10 décembre 1796] à Crèvecœur-le-Grand [Oise].


 

Pierre-Étienne-Théodore Hagué, fils de Joseph-Ferdinand Hagué et de Marguerite Brille, est né à Beauvais, rue Saint-Pantaléon [détruite en 1918], le 2 août 1822. 

Rue de l'Echaudé. Photographie Charles Marville (1867)

Il installa son atelier de reliure à Paris [VIe], 6 rue de l’Échaudé.

En 1852, il vint se perfectionner à Reims [Marne], 25 rue Saint-Symphorien, chez le relieur Nicolas-Jean-Baptiste-Augustin Tinot, né à La Malmaison [Aisne] le 15 mars 1824, formé à Paris par Charles-François Capé (1806-1867) et dont la spécialité était la « Reproduction de Reliures Antiques de toutes les époques ».

Devenu veuf de Joséphine Pol, Hagué épousa à Paris, le 31 décembre 1853, Eugénie Coutin, née à Reims, 6 rue Féry, le 11 août 1836, fille de Jean-Nicolas-Étienne Coutin (1803-1845), fossoyeur, et de Marie-Nicole Baudart (1802-1869).


 

En 1858, Hagué partit pour Londres, où il fut employé dans l’atelier du relieur Joseph Zaehnsdorf (1816-1886) : installé depuis 1842 au 30 Brydges Street, Covent Garden, Zaehnsdorf était le relieur du roi de Hanovre et réalisait des reliures « in the Monastic, Grolier, Maioli and Illuminated styles ».

Activité délictueuse

 


À Londres, Hagué rencontra le célèbre Bernard Quaritch (1819-1899), surnommé par ses collègues « le tsar des libraires antiquaires », grand spécialiste de la reliure dite « historique », qui entretenait des rapports ambigus avec le monde des faussaires. Installé depuis 1847 au 16 Castle Street, Leicester Square, Quaritch déménagea en 1860 au 15 Piccadilly. Ce fut Quaritch qui attribua à Hagué le prénom de Louis, le confondant avec le dessinateur attitré de la reine Victoria, Louis Haghe, ou Hagué (1806-1886). 

Hagué mourait presque de faim, quand il rencontra également le fameux Guillaume Libri (1802-1869) qui, poursuivi en France pour avoir soustrait frauduleusement de nombreuses pièces des dépôts publics, s’était réfugié à Londres en 1848, avait été condamné par contumace en 1850 à dix ans de réclusion et continuait néanmoins d’organiser la vente des caisses de livres qu’il avait emportées avec lui. Guidé par Libri dans la restauration des vieilles reliures authentiques, Hagué travailla pour le duc d’Aumale, exilé à Londres depuis 1848 : mais ayant mis les livres du prince en gage, il le perdit comme client. C’est alors que Hagué se mit à fabriquer des fausses reliures.

Paris, Drouot, 11 juin 2013 : 8.000 €

À la première vente Léopold Double (1812-1881), en 1863, tous les bibliophiles présents se disputèrent trois recueils de Chansons et motets [nos389-391], aux armes et aux chiffres de Diane de Poitiers et de Henri II : ces manuscrits furent vendus 5.250 francs [n° 389] et 3.975 francs [n° 391] à Joseph Techener (1802-1873), et 4.600 francs [n° 390] à Ferdinand Moreau (1826-1884), qui était devenu propriétaire du château d’Anet en 1860. Ce n’est que trois ou quatre ans plus tard que ces reliures furent reconnues fausses, sorties de l’officine de Hagué.

 

Vers 1868, Hagué quitta l’Angleterre et vint s’installer dans le département des Yvelines, à Croissy-sur-Seine et à Chatou, 36 rue du Chemin Vert. Tandis qu’il réparait des reliures anciennes pour les amateurs et les libraires, il achetait discrètement des livres anciens dont la reliure était sans ornementation et les transformait en fausses reliures du XVIe siècle pour des personnages illustres. Il prenait les empreintes d’armoiries sur des volumes authentiques et, par les procédés nouveaux de la galvanoplastie, il fabriquait lui-même des fers armoriés absolument semblables aux anciens. Il travailla ainsi pour de grands bibliophiles : Joseph Renard (1822-1882), maire d’Écully (Rhône), l’imprimeur Ambroise-Firmin Didot (1790-1876), dont la bibliothèque renfermait 72 reliures exécutées par Hagué, dispersées au cours des six ventes publiques qui eurent lieu entre 1878 et 1884.

Ses stratagèmes finissant par être connus à Paris, Hagué voyagea alors en Champagne, où il réussit à vendre à Eugène Deullin (1827-1897), riche banquier d’Épernay [Marne], un certain nombre de reliures soi-disant historiques du XVIe siècle. Cet amateur ne tarda pas à céder ses fausses reliures à Edwin Tross (1822-1875), libraire-éditeur, 5 rue Neuve-des-Petits-Champs, à Paris [Ier], qui connaissait la supercherie et qui fit disparaitre ces reliures du marché français.

Après la guerre franco-prussienne, ses créanciers obligèrent Hagué à s’enfuir en Belgique, ce qui ne l’empêcha pas de revenir périodiquement en France. Le libraire parisien Anatole Claudin (1833-1906) rapporta :

« Sa présence fut décelée par l’apparition soudaine d’un lot de reliures princières au milieu d’une de ces ventes collectives organisées par l’entrepreneur de ventes le plus renommé de Bruxelles. Un libraire de Paris, attiré par l’annonce d’armoiries de Marie-Antoinette et de princes et princesses du sang royal, entreprit le voyage. Il reconnut aussitôt que les volumes étaient falsifiés et dénonça la supercherie. Les gens honnêtes s’abstinrent ; mais, comme à Paris, des spéculateurs et des gens sans scrupule les achetètent [sic] à de petits prix, espérant les repasser avec de gros bénéfices à des passants naïfs ou à des étrangers confiants. »

(J. Verax. « Les Faussaires de livres » In Bulletin du bibliophile et du bibliothécaire. Paris, Techener, 1891, p. 518)

Rue Caroly, Ixelles (1855)

Hagué était à Bruxelles sous un faux nom : « J. Caulin ». Son atelier était rue Caroly, à Ixelles, une des dix-neuf communes de la capitale. Il y réalisait des reliures rétrospectives du XVIe siècle : il se réservait le travail de décoration et confiait le lavage et le corps d’ouvrage à des artisans habiles, dont Joseph-François Dubois d’Enghien (1841-1923). Il les proposait, comme authentiques, à Quaritch, qui prenait 5 % de commission, et avec lequel il entretenait une correspondance régulière, sous forme de lettres strictement personnelles et de lettres qui pouvaient être montrées à des acheteurs potentiels.

À partir de 1882, Quaritch eut des doutes sur l’authenticité des reliures que lui fournissait Caulin : certaines avaient des couleurs trop vives pour être du XVIe siècle, d’autres présentaient des armes manifestement retouchées récemment ou dont le propriétaire était mort avant la date d’impression de l’ouvrage, d’autres encore semblaient avoir servi à un remboîtage. Quaritch contestait alors les prix trop élevés, mais Caulin continuait d’affirmer qu’il s’agissait de reliures authentiques. Parmi les clients amateurs figuraient le peintre Charles-Fairfax Murray (1849-1919), le fabricant de tapis Michael Tomkinson (1841-1921) et, « le gros client », John Blacker (1823-1896), homme d’affaires qui commerçait avec l’Amérique du Sud.

Démasqué et retrouvé

John Blacker devint le seul client à partir de décembre 1885, après qu’il eut appris la véritable identité de Caulin, lors d’un voyage en France, à Blois [Loir-et-Cher] : persuadé que Hagué voulait récupérer ses reliures à bas prix pour les revendre, il continua à acheter des reliures chez Quaritch. Celui-ci, pourtant informé de la découverte de Blacker, accepta de poursuivre les ventes, mais en dégageant sa responsabilité et en faisant passer sa commission à 10 % : il devenait ainsi complice du faussaire.

12 Sussex Square, Londres

Chaque soir après le dîner, au 12 Sussex Square [détruit], Blacker examinait seul et en secret ses chers livres. Chaque livre était placé dans un coffret en cuir tapissé intérieurement de velours, fabriqué par Leuchars, installé dans Bond Street, et dans lequel était glissé un sachet parfumé Atkinson. Le bibliopégimane gardait à portée de main un tissu de soie permettant de cacher les livres en cas de l’arrivée d’un intrus.

En 1887, ce fut au tour de l’expert de Quaritch, le bibliographe Michael Kearney, d’avoir des doutes : il renvoya à Hagué une reliure aux armes de Catherine de Médicis, qui lui paraissait de fabrication récente.

En 1890, Hagué se rendit à Londres chez Quaritch où il rencontra Blacker : malgré les aveux de contrefaçon du relieur, Blacker continua de croire à l’authenticité des reliures qu’i possédait, mais cessa alors d’en acheter. Il avait dépensé, au total, plus de 70.000 £. 


Hagué rentra en France et s’installa en Normandie, province riche en bibliophiles. Il y arriva pour mourir le dimanche 15 mars 1891, à 21 h. 30, à 3 km au nord-ouest de Rouen, à Mont-Saint-Aignan [Seine-Maritime], en son domicile du 36 route Neuve [avenue Gallieni].

Le 7 avril suivant, de Rouen, la veuve Hagué adressa une lettre à Quaritch pour lui proposer de lui céder, contre la somme de 6.000 francs, des dessins d’ornements ayant appartenu à son mari, ce que le libraire accepta.

Vente Blacker

Cinq ans plus tard, à la mort de son père, Carlos Blacker (1859-1928) apporta des reliures au British Museum : les experts annoncèrent en dix minutes qu’elles étaient fausses. 



Pour éviter le ridicule, préserver l’honnêteté de Quaritch et la crédibilité de son expert, il fit procéder à la vente publique de la collection de reliures, sans publicité, le 11 novembre 1897 : Catalogue of a remarkable collection of books in magnificent modern bindings formed by an amateur (Recently deceased) (Londres, Sotheby, Wilkinson & Hodge, 1897, in-8, 18 p. et 8 planches hors-texte, 110 lots), dont une reliure authentique [n° 16. Biblia Germanico-Latina.Wittenberg, J. Krafft, 1574] et 109 reliures de Hagué, aux armes ou devises de François Ier[14 reliures], Henri II et Diane de Poitiers [11], Jean Grolier [11], Thomas Mahieu [7], Anne de Montmorency [6], Pierre-Ernest de Mansfeldt, gouverneur de Luxembourg [4], Charles IX [4], Diane de Poitiers [4], Catherine de Médicis [4], du pape Jules III [3], Henri II [3], Charles de Lorraine [3], Henri IV [3], Henri III [3], du pape Paul III [2], Philippe II [2], Marc Lauwereins, de Bruges [2], du pape Paul IV [2], Louis de Sainte-Maure, marquis de Nesle [2], etc. L’ensemble rapporta 1.907 £ et parmi les acheteurs furent remarquées les librairies Uriah Maggs, Henry Sotheran, et même Bernard Quaritch pour 27 lots.

Chirurgia è Graeco in Latinum conversa Vido Vidio Florentino interprete. Lut., P. Galterius, 1554
Aux armes de Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois



Fuchsius. Commentaires tres excellens de l'Hystoire des Plantes. Paris, J. Gazeau, 1549
Aux armes de Henri II et de Diane de Poitiers

Hieronymus (S.) Expositiones in Hebraicas questiones super Genesim. Venet., Fratres de Gregoriis, 1497
Aux armes du Pape (Paul IV ?)


Macrobius. In Somnium Scipionis lib. II. Basil., Jo. Hervagius, 1535
Aux armes de Henri IV


Officium Beatae Virginis Mariae, secundum Usum Romanae Ecclesiae. Manuscrit du XVe s.
Au nom de Th. Maioli


Seneca (L. Annaeus) Opera. Paris, J. du Puys, 1580


Thucydides. L'Histoire de la Guerre qui fut entre les Peloponnesiens et Atheniens.
Paris, M. de Vascosan, 1559. Au nom de Jo. Grolier 


Veterinariae Medicinae lib. II, Johanne Ruellio Suessionensi interprete. Paris, S. Colin., 1530
Au nom de M. Laurin

Outre les reliures des ventes Didot et Blacker, celles achetées par Tross, celles détenues par Quaritch et celles des clients de Hagué non identifiés sont susceptibles d’apparaître un jour sur le marché. L’impressionnante perfection de leur composition et de leur exécution, liées aux moyens techniques utilisés par l’habile faussaire, ne pourront alors que les trahir.

Bibliographie

Attar Karen E. « From private to public : the Durning-Lawrence library at the University of London ». The Private Library. Fifth Series, Volume 10 : 3, Autumn 2007, p.137-156.

Culot Paul. Quatre siècles de reliures en Belgique 1500-1900. Bruxelles, Speeckaert, 1989, n° 138-139.

Eudel Paul. Le Truquage. Les Contrefaçons dévoilées. Paris, E. Dentu, 1884, p. 271-274. 

Fontaine Jean-Paul. « Du nouveau sur l'énigmatique faussaire de livres Louis Hagué ». Le Bibliophile Rémois. Reims, 2001, septembre, n° 61, p. 9-11.

Fontaine Jean-Paul. « Un maître de la reliure et un escroc : Théodore Hagué ». La Nouvelle Revue des livres anciens. Reims, N° 1-2009, p. 66-69.

Fontaine Jean-Paul. « Théodore Hagué (1822-1891) ». Les Gardiens de Bibliopolis. Paris, L’Hexaèdre, 2018, t. II, p. 294-296.

Foot Mirjam M. « Double agent : M. Caulin and M. Hagué ». The Book Collector. A special number to commemorate the 150th anniversary of Bernard Quaritch Ltd. London, 1997, p. 136-150.

Foot Mirjam M. « Collector, dealer and forger : a fragment of nineteenth-century binding ». Eloquent witnesses : bookbindings and their history. London, Bibliographical Society and British Library, 2004, p. 264-281.

Laffitte Marie-Pierre. « Faux ou pastiches : quelques reliures à “ décor rétrospectif ” de la collection Barrois ». Revue de la Bibliothèque nationale de France. 2003, n° 13, p. 56-58.

Menu Henri. Reliures et Relieurs Rémois.Paris, A. Claudin, 1906, p. 21.

Nixon Howard M. « Binding Forgeries». VIth International Congress of Bibliophiles. Vienne, 1971, p. 76-81.

Quentin-Bauchart. « Le Truquage des livres : histoire d’un manuscrit ». A travers les livres. Souvenirs d’outre-tombe. Paris, Em. Paul, L. Huard et Guillemin, 1895, p. 29-33.

Sotheby, Wilkinson & Hodge. Catalogue of a remarkable collection of books in Magnificent Modern Bindings, formed by an amateur (Recently Deceased). London, J. Davy and Sons, 1897.

Thomas Alan-Gradon. Great books and book collectors. London, Weidenfeld and Nicholson, 1975.

Verax J. [Claudin Anatole]. « Les Faussaires de livres ». Bulletin du Bibliophile et du Bibliothécaire. Paris, Techener, 1891, p. 513-524.

Winterkorn Joan. « Louis Hagué and Bernard Quaritch ». The Book Collector. A special number to commemorate the 150th anniversary of Bernard Quaritch Ltd.London, 1997, p. 134-135.

 

 

 

 

 

 

 

  

Le Tome III des " Gardiens de Bibliopolis " est arrivé !


Antoine-Bernard Caillard (1737-1807), ami du philologue Christian-Gottfried Schütz

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Maison d'Antoine-Bernard Caillard à Aignay-le-Duc, rue des Roches (novembre 2008)

Descendant d’une famille originaire de Selongey [Côte-d’Or], Antoine-Bernard Caillard, né le 28 septembre 1737 à Aignay-le-Duc [Côte-d’Or], fut baptisé le lendemain en l’église Saint-Pierre-Saint-Paul ; il était le 8e enfant de Jean Caillard (1700-1760), marchand, et de Nicole Ducognon (1703-1783), mariés à Aignay-le-Duc le 10 juillet 1725.



Destiné par ses parents à l’état ecclésiastique, il entra au séminaire d’Autun [Saône-et-Loire], après ses études au collège de Châtillon-sur-Seine [Côte-d’Or]. 



Passé ensuite au séminaire Saint-Sulpice à Paris [VIe], il s’en retira par manque de vocation et fit ses débuts dans les affaires publiques en 1761, à l’intendance de la généralité de Limoges [Haute-Vienne], sous les ordres de Jacques Turgot (1727-1781), son ancien condisciple au séminaire.

Son frère aîné, homme de beaucoup d’instruction, sachant l’anglais et l’italien, mourut chez l’abbé André Morellet (1727-1819) : il avait concouru, avec d’autres, à réunir les matériaux d’un Dictionnaire de commerce en 5 volumes in-folio, dont l’abbé Morellet avait tracé le plan et dont seul le Prospectus d’un nouveau dictionnaire de commerce (Paris, Frères Estienne, 1769) fut publié.

La carrière de diplomate de Antoine-Bernard Caillard commença à Parme [Italie] comme secrétaire de légation de 1770 à 1772, sous le comte Louis-Bruno de Boisgelin (1734-1794), ministre plénipotentiaire.

« Je vois en général qu’il [Boisgelin] est satisfait de votre honnêteté et de vos talents ; mais j’ai entrevu qu’il vous fait un reproche où malheureusement je vous ai reconnu : c’est la paresse et la lenteur dans l’expédition. Je vous reprochais la même chose. La perte de vos matinées, l’habitude de les passer en robe de chambre à faire des riens, le retard des lettres dont je vous chargeais. Ces défauts sont très-grands dans votre position ; je vous les ai reprochés plusieurs fois. »

(Lettre de Turgot à Caillard. Limoges, 22 juin 1770)

Caillard occupa la même place sous le marquis Charles-Olivier de Vérac (1743-1828), à Cassel [Allemagne] de 1773 à 1774, à Copenhague [Danemark] de 1775 à 1780, et à Saint-Pétersbourg [Russie] de 1780 à 1783, où il se lia avec Johann-Eustach von Schlitz, comte de Goertz (1737-1821) et ami de Goethe.  Pendant les absences de l’ambassadeur, il remplit les fonctions de chargé d’affaires près de chacune de ces cours. Il revint à Paris en 1784.

Ascension du ballon du Français Jean-Pierre Blanchard au Palais de Noordeinde à La Haye, le 12 juillet 1785. Rijksmuseum Amsterdam

Envoyé à La Haye [Pays-Bas] en 1785, il y fut chargé d’affaires en 1787. Ce fut à cette époque que le secrétaire d’État des Affaires étrangères, le comte Charles Gravier de Vergennes (1719-1787), déclara au comte August von der Goltz (1765-1832), ministre de Prusse près la cour de France :

« M. de Vérac a fait un bien mauvais choix, en s’adjoignant un sujet aussi médiocre que Caillard. Je m’étonne que le comte de Goertz, qui l’a connu en Russie, l’ait écouté un instant. Il n’aurait pas dû lui parler d’affaires, ou n’ajouter aucune valeur à ce que cet homme lui disait. »

Revenu en France en 1792, Caillard fut nommé ministre plénipotentiaire à Ratisbonne [Allemagne]. Chargé d’une mission secrète en Hollande en 1793, il y fut reconnu et dut fuir à Altona [Allemagne], avant de retourner à Amsterdam [Pays-Bas] où l’armée française était entrée en 1794.

Caillard ne partagea pas les opinions exagérées dans lesquelles la Terreur entraina son frère Pierre-Athanase Caillard (1744-1812). Juge dans plusieurs seigneuries, procureur fiscal dans beaucoup d’autres, directeur de la poste aux lettres d’Aignay-le-Duc, ce frère était protégé par le comte Érard de Chastenay-Lanty (1748-1830), qui l’employait dans ses affaires, et soutenu par Nicolas Frochot (1761-1828), dont il partageait les vues. Il avait pris une part active aux élections de 1789 et s’était posé dans le bailliage de la Montagne, séant à Châtillon-sur-Seine, comme le représentant des deux députés de la noblesse et du tiers état : il fut nommé tour à tour commandant de la garde nationale, maire, président de la société populaire. Mais des maladresses compromirent son crédit et, abandonné, son dépit et sa colère le poussèrent dans les bras de la Terreur. En 1794, lui et ses amis régnèrent à Aignay-le-Duc : ils avaient accaparé les places, à ce point que Caillard était président, secrétaire, trésorier, archiviste et concierge de la société populaire ; dédaignant les soins vulgaires de l’administration municipale, laissant les chemins sans entretien, les édifices publics sans réparations, la commune sans instituteur, ils n’exerçaient que les devoirs de l’administration révolutionnaire, c’est-à-dire qu’ils persécutaient tous ceux qui ne pensaient pas comme eux.  

Berlin en 1790

En 1795, Antoine-Bernard Caillard fut nommé ministre plénipotentiaire à Berlin. De retour à Paris en 1798, il fut nommé le 7 nivôse An VIII [28 décembre 1799] garde du Dépôt des archives des Relations extérieures, qui venait de passer de l’hôtel Galliffet à l’hôtel Maurepas, 73 rue de Grenelle [hôtel de Fürstenberg, 75 rue de Grenelle, VIIe:

Hôtel de Maurepas
Photographie René Giton

« L’hôtel Maurepas ouvrait sur la rue de Grenelle par une cour entourée de bâtiments de service ; le bâtiment principal, situé entre cette cour et un jardin laissé à l’abandon, se retournait d’équerre et se prolongeait jusqu’à la façade de la rue. Au rez-de-chaussée et dans une partie du premier étage on avait placé la Bibliothèque, augmentée par de nombreuses confiscations de livres d’émigrés et de couvents, et dans laquelle abondaient les riches reliures, les beaux maroquins aux armes des Condé, des Montmorency, des Bouillon, des la [sic] Rochefoucauld-Bayers, de Mesdames de France. Au premier étage, les archives et le logement du directeur. Au second, une autre partie des archives, le dépôt géographique, les bureaux et le logement du garçon de bureau. »

(Frédéric Masson. Le Département des Affaires étrangères pendant la Révolution 1787-1804. Paris, E. Plon et Cie, 1877, p. 415)

Pendant une absence du ministre des Relations extérieures Charles-Maurice Talleyrand, Caillard fut appelé à le remplacer pour négocier le traité de paix entre la République française et l’Électeur Palatin de Bavière, qui fut conclu à Paris le 6 fructidor An IX [24 août 1801]. Il fut fait chevalier de la Légion d’honneur le 14 juin 1804.

Caillard fut l’un des trois traducteurs de l’Essai sur la physiognomonie, destiné à faire connoître l’Homme & à le faire aimer. Par Jean Gaspard Lavater (La Haye, s. n. [Jacques van Karnebeek], 1781-1786, 3 vol. gr. in-4., ill.). Il a fourni des articles au Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts ; rédigé par A. L. Millinet un « Mémoire sur la révolution de Hollande » publié par L. P. Ségur l’Aîné dans son Histoire des principaux événemens du règne de F. Guillaume II, roi de Prusse (Paris, F. Buisson, An IX [1800], t. I, p. 136-386).

 

Caillard est surtout connu par son amour pour les livres. 


Il fit imprimer le catalogue de sa bibliothèque, qu’il avait rédigé lui-même, et dans lequel il avait mis quelques notes, à 25 exemplaires, tous tirés sur le même papier de Hollande, pour les distribuer à ses amis :
Catalogue des livres du cabinet de MR A. B. Caillard (Paris, s. n. [Imprimerie de Crapelet], 1805, in-4, xij-339-[1 bl.]-[1]- 123 [chiffrées 340-462]-[1]-[1 bl.] p., 2.421 + 9 doubles [bis] = 2.430 numéros), avec une « Table alphabétique des noms des auteurs et des titres de leurs ouvrages », une « Seconde table contenant les titres des livres sans noms d’auteurs » et un « Errata », et dont Théologie [121 numéros = 4,97 %], Jurisprudence [28 numéros = 1,15 %], Sciences et Arts [474 numéros = 19,50 %], Belles Lettres [1.013 numéros = 41,68 %], Histoire [774 numéros = 31,85 %], Additions [20 numéros = 0,82 %].

Frappé d’une paralysie qui se porta ensuite au cerveau, il a succombé le 6 mai 1807, victime d’une longue et pénible maladie, à l’hôtel Maurepas, où il avait établi sa demeure dès le mois de janvier 1800. Ses obsèques eurent lieu le 9 mai en l’église Saint-Thomas-d’Aquin [VIIe], sa paroisse. Il fut inhumé au cimetière de Vaugirard [XVe], dans une tombe sur laquelle son frère Pierre-Claude Caillard (1742-1814), attaché aussi au ministère des Relations extérieures, fit placer l’inscription suivante :

 

CINERIBUS. ET. MEMORIAE

ANTONII. BERNARDI. CAILLARD DOMO BVRGVNDIA

E. LEGIONE. HONORATORVM

GALLICIS. LEGATIONIBVS

PARMAE. CASSILII. HAFNIAE. PETROPOLI. HAGAEQVE. COMITVM

A.     SECRETIS

AD. RATISBONAE. CONVENTVM. MISSI

BEROLINI. LEGATI. MVNERE. FVNCTI

ACTORVM. IMPERII. CVM. EXTERIS. GENTIBVS. TABVLARIO. PREPOSITI.

LITTERIS. TVM. GRAECIS. TVM. LATINIS

APPRIME. EDOCTI.

PETRVS. CLAVDIVS. CAILLARD

FRATRI. OPTIME MERITO.

P. C.

QVI. VIX. A. LXIX. M. VIII.

OBIIT. PRIDIE. NON. MAIAS A. M. DCCC. VII.



 

Bien que l’époque de la vente de la bibliothèque de Caillard ne soit pas encore fixée, De Bure réimprima le catalogue de 1805, en intercalant les additions qui se trouvaient à la fin ainsi que les articles que Caillard avait achetés depuis, et en y ajoutant un « Avertissement » et la « Notice sur M. Antoine-Bernard Caillard » que Aubin-Louis Millin (1759-1818) avait publié sous le titre « Notice sur Jean Antoine Caillard » [sic] dans son Magasin encyclopédique (Année 1807, t. III, p. 295-299) : Catalogue des livres rares et précieux de la bibliothèque de feu M. Ant. Bern. Caillard, ancien Ministre plénipotentiaire de France à Ratisbonne et à Berlin, etc. etc. Membre de la Légion d’Honneur (Paris, De Bure père et fils, 1808, in-8, xxiij-[1 bl.]-423-[1 bl.] p., 2.650 + 1 double [bis] = 2.651 lots), avec une « Table alphabétique des noms des auteurs et des titres de leurs ouvrages » et une « Seconde table contenant les titres des livres sans noms d’auteurs », et dont Théologie [125 lots = 4,71 %], Jurisprudence [27 lots = 1,01 %], Sciences et Arts [521 lots = 19,65 %], Belles Lettres [1.109 lots = 41,83 %], Histoire [869 lots = 32,78 %].

Photographie Jonathan A. Hill

 



Quand les dates de la vente furent fixées, le même catalogue fut réédité avec la date de 1810 : la vente se déroula à l’hôtel de Castellane, 67 rue de Grenelle, au coin de la rue du Bac, du lundi 26 novembre 1810 au mardi 8 janvier 1811, en 33 vacations.



29. Biblia Sacra [Bible de Richelieu]. Parisiis, Sebastianum Martin, 1656, in-12, mar. viol., dent. ch. mag. Exemplaire de Gouttard, auquel il manque le Nouveau Testament. 81,5 fr.



52.Histoire du vieux et du nouveau Testament, enrichie de plus de quatre cens figures, [par David Martin]. Anvers, Pierre Mortier, 1700, 2 vol. in-fol., mar. r., dent., gr. pap. Épreuves avant les clous. 272 fr.



133. Corpus Juris Civilis. Amstelædami et Lugduni Batavorum, 1664, 2 vol. in-8, mar. r., doub. de mar., dent., l. r. Exemplaire de Gouttard. 122,50 fr.

Photographie Donald A. Heald Rare Books


157.Platonis Opera quæ extant omnia, ex nova Ioannis Serrani interpretatione. [Parisiis], Henr. Stephanus, 1578, 3 vol. in-fol., mar. bl., dent., l. r., ch. mag. 801 fr.



397.Historia Muscorum [Jo. Jac. Dillenii]. Oxonii, ex Theatro Sheldoniano, 1741, in-4, fig., rel. étrusque. 150,50 fr.



408.Histoire naturelle des Oiseaux, par Buffon. Paris, Imprim. Royale, 1771 et ann. suiv., 10 vol. in-fol., mar. vert, fig. coloriées, gr. pap. Tous les vol. sont de première édition. 820 fr.





415.Ichthyologie, ou Histoire naturelle, générale et particulière, des Poissons [par Marc Éliézer Bloch]. Berlin, chez l’Auteur, 1795 et an. suiv., 12 tomes en 6 vol. gr. in-fol., mar. r. Un de la douzaine d’exemplaires dans lesquels les planches se trouvant sur pap. de Hollande plus fin et plus large que les planches ordinaires, ont été rassemblées dans les 3 derniers vol. 1.171 fr.





416. Martini Lister. Historiæ sive Synopsis Methodicæ Conchyliorum. Londini, Sumptibus authoris, 1685 ad 1693, in-fol., mar. bl., dent., doublé de mar. r., dent., tabis. Ex. Gaignat [n° 135]. 521 fr.



Photographies BnF


418. Choix de Coquillages et de Crustacés, peints d’après nature, gravés en taille douce, et illuminés de leurs vraies couleurs, par François Michel Regenfuss. Copenhague, 1758, in-fol. atlant., v. m., fig. coloriées. Un des ex. réservés pour la Cour avec le portrait de Frédéric V gravé en rouge [en bleu dans les ex. ordinaires]. 180 fr.




425-426.Caroli Clerck. Icones Insectorum rariorum. Holmiæ, 1759, in-4, mar. viol., dent., tabis, fig. supérieurement coloriées, pap. fort. – Caroli Clerck. Aranei Suecici descriptionibus et figuris æneis illustrati. Stockholmiæ, Laur. Salvii, 1757, in-4, mar. viol., dent., tabis, fig. coloriées, pap. fort. 242 fr.





431. A Voyage to the Islands Madera, Barbadoes, Nieves, St Christophers, and Jamaica [by Sir Hans Sloane]. London, printed for the Author, 1707 et 1725, 2 vol. in-fol., fig., mar. cit. 200 fr.



641. Recueil d’Estampes d’après les plus célèbres tableaux de la galerie royale de Dresde. Dresde, 1753, 2 vol. in-fol. atlant., v. reac., large dent., avec les armes. Ex. de présent de la Cour, avec la mention « Exemplaire royal » au bas du cartouche du titre du premier volume.



681. Oratio dominica in diversas omnium fere gentium linguas versa. Editore Joanne Chamberlaynio. Amstelædami, G. et D. Goerei, 1715, in-4, mar. vert, ch. mag. 239,95 fr.





781. M. Tullii Ciceronis Opera. Cum delectu commentariorum. Parisiis, Coignard, Desaint et Guerin, 1740, 9 vol. in-4, mar. r., ch. mag. Ex. du chancelier d’Aguesseau. 1.900 fr.



841. Poetæ græci principes heroici carminis, & alii nonnulli. [Parisiis], Henricus Stephanus, 1566, in-fol., mar. r. à compart., ch. mag. Au chiffre et armes de J.-A. de Thou. 1.000 fr.

Photographie BnF

865. Homeri Opera omnia, gr. ex recens. Demetrii Chalcondylæ Atheniensis et Demetrii Cretensis, cum præfatione latina Bern. Nerlii, typographi. Florentiæ, Nerlius, 1488, 2 tomes en 1 vol. in-fol., mar. r. Editio princeps. Ex. De Cotte [1804]. 3.601 fr.



869. Homeri Ilias & Odyssea, interpretatio Didymi. Accurante Corn. Schrevelio. Lugd. Batavorum, apud Franciscum Hackium, 1656, 2 vol. in-4, mar. r., ch. mag. 451 fr.



1.564. Les Avantures [sic] de Télémaque, fils d’Ulysse [par François de Salignac de la Mothe Fenelon]. Avec les figures de Bernard Picart. Amsterdam et Rotterdam, 1734, in-fol., mar. bl. du Levant, dent., tab., dent. 506,50 fr.



1.840. Collectiones Peregrinationum in Indiam Orientalem et in Indiam Occidentalem, XXV partibus comprehensæ et figuris æneis fratrum de Bry et Meriani. Francofurti, 1590 et ann. seq., 15 vol. in-fol., mar. bl. On a joint à cet exemplaire de la première édition presque toutes les parties de la seconde édition et quelques-unes de la troisième. On y a encore ajouté les Voyages originaux que les frères de Bry ont insérés dans leur collection. 4.350 fr.



1.969. Rogeri Dodsworth et Guil. Dugdale Monasticon anglicanum. Londini, 1655 et ann. seq., 3 vol. in-fol., fig., mar. bl., dent. 551 fr.



Photographies BnF


1.971-1972.Cérémonies et Coutumes religieuses de tous les peuples du Monde, Représentées par des Figures dessinées de la main de Bernard Picart. Amsterdam, J. F. Bernard, 1723, 9 vol. in-fol., mar. r., gr. pap. – Superstitions anciennes et modernes [par le P. Le Brun, J. B. Thiers et du Tilliot] avec des figures. Amsterdam, J. F. Bernard, 1733, 2 vol. in-fol., mar. r., gr. pap. Ex. du duc de La Vallière [nos 4.780-4.781]. 1.506 fr.

Photographie Antykwariat Wójtowicz


1.994.Thucydidis de Bello Peloponnesiaco libri octo. Amstelædami, R. & J. Wetstenios & Gul. Smith, 1731, 2 vol. in-fol., mar. r., ch. mag. 620 fr.



2.008. Diodori Siculi Bibliothecæ Historicæ libri qui supersunt. Amstelodami, Jacobi Wetstenii, 1746, 2 vol. in-fol., peau de truie, ch. mag. 340 fr.



2.023.Dionysii Halicarnassensis antiquitatum romanarum libri quotquot supersunt. Opera omnia. Oxoniæ, e Theatro Sheldoniano, 1704, 2 vol. in-fol., mar. r., dent., doublé de moire, dent., ch. mag. 455 fr.



2.053. C. Julii Cæsaris quæ extant. Accesserunt annotationes Samuelis Clarke. Londini, Jacobi Tonson, 1712, 2 vol. in-fol., fig., mar. r., dent., doublé de tab., l. r., ch. max. 799,95 fr.



2.064. C. Cornelii Taciti Opera [par Gabriel Brotier]. Parisiis, L.-F. Delatour, 1771, 4 vol. in-4, mar. r., dent., doublé de tabis, ch. mag. 775 fr.



2.240. Figures des Monnoyes de France [par J. B. Haultin]. [Paris], 1619, in-4, mar. cit. à compart. 506 fr.



2.241.Recherches curieuses des Monoyes de France [par Claude Bouterouë]. Paris, Edme Martin, 1666, in-fol., fig., mar. r., gr. pap. 102 fr.

Photographie BnF



2.242. Traité historique des Monnoies de France, avec leurs figures, par François le Blanc. Paris, Ch. Robustel, 1690, in-4, fig., mar. vert, dent., gr. pap. – Dissertation historique sur quelques Monnoies de Charlemagne, etc. Paris, J. B. Coignard, 1689, in-4, fig., mar. vert, dent., gr. pap. 130,5 fr.



2.280. Olavi Rudbeckii Atlantica. Upsalæ, Henricus Curio, 1689-1698 [tomes I et IV non datés], 4 vol. in-fol., fig., mar. viol., dent. Ex. Crevenna [n° 6.527]. Manquent les Testimonia dans le tome III. 900 fr.





2.461.Sepulchral Monuments in Great Britain. London, J. Nichols, 1786, 5 vol. in-fol. atlant., fig., mar. viol., dent. 730 fr.

            

     

 

 

 

 

 

 

 

 

  

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Jacques Corbière (1766-1853), un des plus passionnés pendant la Restauration

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Les Balluaux, en Corps-Nuds (octobre 2016)

Descendant d’une famille originaire d’Orgères [Ille-et-Vilaine], faite de sénéchaux et d’avocats qui cultivaient leurs terres, Jacques-Joseph-Guillaume-François-Pierre Corbière est né le 22 mai 1766 au hameau Les Balluaux, sur la commune de Corps-Nuds, dans la ferme de ses parents : Joseph Corbière (1737-1767), avocat en Parlement et sénéchal de Bourgbarré, et Perrine-Jeanne Moulin (1736-1830), qui s’étaient mariés le 30 juillet 1765 à Amanlis, haut lieu de la production de fils de lin et de chanvre pour la fabrication de toiles à voile.


 

L’ancêtre Pierre Corbière a épousé Jeanne Monnier à Orgères, le 18 mai 1613. Leur fils Jean Corbière fut sénéchal d’Orgères et demeura au hameau Le Vivier, sur la commune de Bourgbarré : veuf une première fois, il épousa à Orgères, le 25 juillet 1651, une veuve de 37 ans, Julienne Desloges, et fut inhumé dans l’église d’Orgères le 21 octobre 1675.

Le fils de Jean Corbière et de Julienne Desloges, François Corbière, avocat, épousa Jeanne Romauld, à Chanteloup, le 30 novembre 1679 ; ils habitèrent le hameau La Moisonnais, sur la commune de Saint-Erblon, et furent inhumés dans l’église de Saint-Erblon : François Corbière le 29 mars 1706, Jeanne Romauld, le lendemain de sa mort, arrivée le 19 octobre 1730.

Leur fils Julien-François Corbière, né à Saint-Erblon le 17 septembre 1693, sénéchal de Le Châtellier [Ille-et-Vilaine], habita La Moisonnais et épousa une jeune veuve d’à peine 22 ans, Jeanne Galleran, le 15 mai 1721, à Corps-Nuds, où ils s’installèrent au hameau Les Balluaux ; ils y décédèrent tous les deux, respectivement le 13 avril 1758 et le 24 avril 1756, et furent inhumés dans l’église de Corps-Nuds.


 

Jacques Corbièreréussit sa licence en droit le 3 avril 1788 et obtint le grade de docteur en droit le 10 mai 1789 à Rennes, où l’enseignement du droit se faisait depuis 1762 dans la chapelle des Jésuites [église Toussaints, rue du Capitaine Alfred Dreyfus]. Il traversa la Révolution en se préservant de faits irréprochables, exerçant plusieurs fonctions municipales et départementales. Il fut élu député d’Ille-et-Vilaine pour la première fois le 25 germinal An V [14 avril 1797] au Conseil des Cinq-Cents, puis nommé au Conseil général de son département par un arrêt consulaire du 1er prairial An VIII [21 mai 1800].

Corbière fu chargé, comme avocat, de débrouiller la succession de l’avocat rennais Isaac-René-Guy Le Chapelier (1754-1794), auteur de la loi du 28 juillet 1791 garantissant aux écrivains la propriété de leurs œuvres, qui était mort guillotiné à Paris. Le 10 nivôse An VIII [31 décembre 1799], à Rennes, Corbière épousa sa veuve, la blonde Anne-Marie-Esther Delamarre, fille du procureur au Présidial de Rennes, née et baptisée en l’église Saint-Aubin le 4 juin 1765, considérée alors comme la plus belle femme de la ville, qui lui donna deux fils, tous les deux substituts du procureur du Roi et qui restèrent célibataires : Ernest, né à Rennes, place de la Monnaie, le 6 thermidor An IX [25 juillet 1801], mort à Rennes le 13 mai 1869 ; Eugène-Marie, né à Rennes, rue Mably, le 16 brumaire An XII [8 novembre 1803], mort à Paris le 11 septembre 1827.

Amanlis, 4 rue des Dames (novembre 2010)

 

Rennes, 3 rue de Corbin (juin 2010)
Photographie TCY  (sous licence Creative Commons)


Corbière ne cessa d’augmenter son patrimoine par des achats successifs et arriva à posséder au total 563 hectares répartis en 32 fermes. En 1803, il se rendit acquéreur d’une maison à Amanlis, 4 rue des Dames, dite « le château du bourg ». Son hôtel particulier du 3 rue de Corbin, à Rennes, fut acheté en 1824. 

La vraie carrière politique de Corbière commença avec son élection comme député d’Ille-et-Vilaine le 22 août 1815. Il fut réélu cinq fois, le 4 octobre 1816, le 20 septembre 1817, le 9 mai 1822, le 25 février 1824 et le 17 novembre 1827.

Jacques Corbière

 

« Les Romains auraient donné à un orateur tel que M. de Corbière l’épithète d’incumptus, ce qui répond imparfaitement à notre mot mal léché. L’expression latine est plus honnête que l’expression française. Cette épithète convenait à un orateur sans soin de l’arrangement, des plis de sa robe, de sa tenue, de son action, de son débit, de son élocution. Tel est M. de Corbière, orateur aussi original qu’homme singulier. Sa taille est petite et d’une conformation impossible à décrire ; on dirait que le torse ne repose pas sur les hanches. Ses épaules sont hautes, et sa tête renfoncée ; son front large et chauve cache des yeux petits, mais étincelans [sic]. Sa figure qui, vue de près, a quelque chose de burlesque, ne manque pas, à la tribune, d’une certaine noblesse sauvage. Sa logique n’est pas méthodique, son éloquence est incorrecte, mais sa diction est brillante d’images, de traits inattendus ; un débit saccadé, un accent bas-breton, une action vive et désordonnée, un ton de bonhomie bourrue, voilà l’orateur à la tribune. Le député assis à son banc n’est pas un personnage moins bizarre : il ne peut guère se tenir plus de cinq minutes en place ou en silence. Quand il se résigne à rester assis pendant le discours d’un orateur dont l’opinion contrarie la sienne, il l’interrompt à chaque phrase en gromelant [sic]. Le plus souvent il se lève d’impatience, se promène à grands pas ; et, s’il ne trouve pas quelqu’un à qui parler, soit un député, soit un employé de la Chambre, soit un huissier, soit un garçon de salle, il parle seul, s’arrête de temps en temps, en regardant l’orateur d’un air de mauvaise humeur, et lui adresse à demi-voix [sic] des interpellations ou des apostrophes du genre de celles-ci : Ennuyeux bavard ! finiras-tu ta période ! Crois-tu qu’on t’écoute ! Belle raison, ma foi ! Cela n’a pas le sens commun ! »

(Biographie pittoresque des députés de France. Session de 1819 à 1820. Bruxelles, J. Maubach, septembre 1820, p. 84-85)   

Déjà nommé, le 5 avril 1817, professeur de droit civil à la Faculté de droit de Rennes et doyen de cette Faculté, Corbière fut nommé, le 21 décembre 1820, à la présidence du Conseil royal de l’Instruction publique. Il devint ministre de l’Intérieur le 14 décembre 1821 dans le cabinet de Villèle. 

Photographie Chatsam (sous licence Creative Commons)


Créé comte de Corbière [mais souvent dit « comte Corbière »] par une ordonnance du 17 août 1822, il prit pour armes : « D’azur au chevron d’or, accompagné en pointe d’un coq de même ».

Profondément religieux et royaliste, rangé du côté droit de la Chambre, dans le parti de Villèle et des ultra-royalistes, il appuya toutes les mesures réactionnaires, combattit à outrance l’enseignement mutuel, poursuivit la presse avec rigueur, fit tous ses efforts pour rétablir la censure, attacha son nom à la dissolution de la Garde nationale de Paris en 1827.

Le ministère du comte Corbière ne fut pas moins favorable que les précédents aux grands intérêts que l’administration de la Bibliothèque du Roi s’est toujours fait un devoir de proclamer et de défendre : 159.000 francs de crédit supplétif furent obtenus durant ce ministère, pour le zodiaque de Dendérah [transféré au Louvre en 1922], pour la deuxième collection de Frédéric Cailliaud (1787-1869), les livres de Louis Langlès (1763-1824), les médailles de Pierre-Amédée Durand (1789-1872) et de Edmond de Cadalvène (1799-1852), les estampes de Dominique-Vivant Denon (1747-1825) et de Alexandre-Joseph Desenne (1785-1827), et le magnifique exemplaire imprimé de la charte d’Angleterre.

 

Il perdit son portefeuille le 4 janvier 1828 et reçut en dédommagement les titres de ministre d’État, membre du Conseil privé du Roi, de pair de France, de chevalier du Saint-Esprit.

Il quitta la Chambre haute après les journées de juillet 1830, pour ne pas prêter serment à Louis-Philippe et se retira dans sa terre d’Amanlis, au milieu de ses livres, avec une pension de 12.000 francs.

 

Corbière était entré à la Société des Bibliophiles français le 9 février 1824, remplaçant le chevalier Louis Langlès. Il en démissionna le 5 avril 1843 – à l’entrée du baron Jérôme Pichon (1812-1896) -, et fut remplacé le 17 février 1844 par le comte d’Ussy († 1845).

Nombreuses sont les anecdotes de l’époque faisant état de la passion bibliophilique de Corbière. Les poètes satiriques marseillais Auguste Barthélemy (1796-1867) et Joseph Méry (1797-1866) se moquèrent de la bibliomanie de Corbière dans LaVilléliade, ou la Prise du chateau [sic] Rivoli. Poème Héroï-Comique en cinq chants (Paris, Chez tous les marchands de nouveautés, 1826, p. 74) :

 

« Elzevirs ! chers objets d’un platonique amour,

C’est vous qu’il prend plaisir à grossir chaque jour,

Quand pour se délasser des soins du ministère,

Il s’en va bouquinant le long du quai Voltaire ! »

 

et dans LaCorbiéréide, poëme en quatre chants (Paris, Ambroise Dupont et CIE, 1827, p. 16 et p. 62) :

 

« Ah ! Corbière, est-ce ainsi que ta reconnaissance

Sert l’ami chaleureux qui créa ta puissance,

Et crois-tu t’acquitter d’une dette sans prix

En flanant [sic] tous les jours sur les quais de Paris ? »

 

« Tu fais l’homme d’État, tu n’es qu’un brocanteur. »

 

L’ex-libris [46 x 53 mm] du comte de Corbière est anonyme : écu aux armes sommé d’une couronne de comte et posé sur une tablette portant cinq croix de différents ordres ; manteau de pair de France surmonté d’un tortil de baron ave bonnet sans plumes. Les armes sont « D’azur au chevron d’or, accompagné en pointe d’un coq d’argent contourné » : le graveur a commis une erreur, le coq devant être d’or et non contourné.

 

Le chargé d’affaires de Corbière, à Rennes, était Jean-Marie-Ange Ganche [né et mort à Rennes le 15 prairial An XIII (4 juin 1805) et le 28 décembre 1872], libraire breveté le 20 février 1829 et installé au 14 douve de la Visitation [rue de la Visitation], au rez-de-chaussée d’une vieille maison délabrée. Son successeur fut Joseph Plihon, né à Meillac [Ille-et-Vilaine] le 17 mars 1845 et décédé à Rennes le 7 septembre 1916.

 

Corbière mourut dans son hôtel rennais le 12 janvier 1853 et fut inhumé à Amanlis, de même que son épouse, qui lui survécut jusqu’au 6 octobre 1856.

 

Après le décès de Corbière, Ganche fut chargé par les héritiers de faire le triage de la bibliothèque, qu’il connaissait bien, en vue de sa vente.

 

« Il y avait des livres de haute valeur, par exemple le Cicéron, imprimé sur vélin en 1466. Ganche nous racontait qu’il avait été payé par M. Corbière à M. Vatar, libraire à Rennes, au prix de 150 francs. On avait eu pour fixer ce prix, sur lequel M. Corbière et M. Vatar n’avaient pas d’idées préconçues, recours à M. Renouard, libraire à Paris, qui n’avait coté que 50 francs. Le Cicéron a été vendu aux enchères à Paris et a atteint, en 1870, le prix de 8,500 francs. Il y avait encore un livre d’heures, sur vélin, à l’usage du diocèse de Saint-Malo. M. Corbière l’avait acheté 15 francs. Ganche l’estima 1,000 francs, et l’un des héritiers le retira à ce prix. Parmi les livres qui, au contraire, furent vendus pour ainsi dire au poids du papier, se trouvait un exemplaire de la quatrième édition du Manuel des avocats de Camus. C’était tout ce que valait, à coup sûr, ce très-médiocre ouvrage, bien que cette quatrième édition eût été faite sous la direction de M. Dupin, déjà le plus célèbre des trois Dupin. Ganche allait livrer cet ouvrage, lorsque, l’ouvrant par hasard, il reconnut en tête du premier volume un assez long autographe de M. Corbière. »

(S. Ropartz. Études sur quelques ouvrages rares et peu connusXVIIe siècleécrits par des Bretons ou imprimés en Bretagne. Nantes, A.-L. Morel, 1879, p. 236)


 

La bibliothèque de Corbière fut vendue à Paris, 28 rue des Bons-Enfants - ancienne Maison Silvestre -, salle n° 1, du mercredi 1er décembre au vendredi 10 décembre 1869, en 9 vacations : Catalogue de la bibliothèque de M. le comte de Corbière, ancien ministre de l’Intérieur et membre de la Société des Bibliophile français, comprenant le Cicéron, imprimé sur vélin en 1466, par Jean Fust, des livres imprimés sur peau de vélin, une série de poètes anciens, des ouvrages classiques grecs, latins et français, de grandes collections historiques et littéraires, &., &.(Paris, Bachelin-Deflorenne, 1869, in-8, [4]-188 p., 1.594 + 1 double [bis] – 1 absent [n° 1.174] = 1.594 lots), dont Théologie [80 lots = 5,01 %], Jurisprudence [110 lots = 6,90 %], Sciences et Arts [212 lots = 13,29 %], Belles Lettres [772 lots = 48,43 %], Histoire [407 lots = 25,53 %], Articles omis [13 lots = 0,81 %]. La vente a produit 50.000 francs.

 

« On vend en ce moment aux enchères publiques la bibliothèque de M. le comte de Corbière, ancien ministre de la Restauration et membre de la Société des bibliophiles français. Je viens de lire avec un curieux intérêt le catalogue de cette collection, patiemment formée par un homme d’érudition et de goût. J’y ai retrouvé de vieilles connaissances, c’est-à-dire de beaux et bons livres qu’il m’avait été permis de voir et de toucher quand ils reposaient sur les rayons où ils avaient été rangés avec tant d’amour dans ce vieil hôtel de la rue Corbin à Rennes, où M. de Corbière vivait au milieu de ses trésors.

Il y a vingt ans, toutes les fois que je traversais la ville de Rennes, je m’empressais d’aller frapper à la porte hospitalière de l’ancien ministre. Elle s’ouvrait facilement pour la jeunesse annonçant quelque goût d’étude et de lecture, et j’étais heureux de pouvoir jouir d’une conversation attachante et pleine de souvenirs, de respirer l’odeur qu’exhalaient ses vieux livres. Je pressentais bien que la bibliothèque ne survivrait pas longtemps à son propriétaire et que celui-ci touchait au bout de sa carrière. Je vois encore l’ancien homme d’Etat avec sa mine de boule-dogue [sic] intelligent et sa grosse verrue sur le bout du nez : il trottinait dans son cabinet de travail avec une vivacité singulière, me montrant son Cicéron imprimé sur vélin en 1466, son beau livre d’heures à l’usaige de Saint Malo, son Buffon in-folio, ses nombreuses éditions d’Horace, les vieux poëtes [sic] français, etc.

Mais ce que j’aimais encore mieux que les livres, c’était sa causerie et ses anecdotes. M. de Corbière était volontiers laudator temporis acti… Bien que fort détaché des vanités mondaines, il aimait à parler de l’époque où on l’appelait “ monseigneur ”, et quand on le mettait sur ce sujet, il était intarissable et exubérant au point de se répéter et de rabâcher un peu. Pour mon compte, je l’ai bien entendu redire cinq ou six fois l’histoire de ses poches vidées sur la table du Roi Louis XVIII.

Fidèle à ses souvenirs, M. de Corbière l’était surtout à ses doctrines. Il était profondément religieux et royaliste. Mais sa religion se tempérait de gallicanisme, et son royalisme s’alliait à un certain esprit bureaucratique et centralisateur. Tout cela m’étonnait prodigieusement, moi qui considérais la liberté et la décentralisation comme le corollaire obligé de tout gouvernement légitime. Mais ce mélange d’idées et de principes donnait à la conversation et au tour d’esprit de M. de Corbière une originalité des plus marquées. Au fond, il était beaucoup plus de 89 qu’il ne le pensait peut-être, et je ne répondrais pas que, dans son amour de la centralisation, il n’y eût un reste de rancune contre l’ancien parlement de Rennes, qui n’était guère populaire, il faut le dire, en dehors des rangs de la noblesse bretonne. Il y avait du légiste en M. de Corbière. Mais s’il en gardait l’esprit et certains préjugés, il n’en avait nullement la lourdeur et le pédantisme. Nul ne fut plus vif et plus gaulois, plu prêt à toutes ripostes et réparties.

On connait sa réponse à une grande dame qui sollicitait une faveur que le ministre ne pouvait ou ne voulait accorder.

-          Avouez, lui disait-elle, non sans une légère pointe d’impertinence, avouez, monsieur Corbière, que mon père serait bien étonné s’il vous entendait me refuser ce que je vous demande.

-          Ah ! madame, répondit l’excellence de fraiche date, le mien le serait bien davantage s’il vous voyait me demander ce que je vous refuse.

Les amis de M. de Corbière lui reprochaient eux-mêmes d’être peu accessible au temps de sa puissance, non certes par morgue de parvenu, mais par suite de sa passion de bibliophile. On le cherchait au ministère, et il fallait le relancer jusque sur les quais, où on le trouvait le nez fourré dans la boîte de quelque bouquiniste. Il aimait tellement ses livres, qu’il s’oubliait souvent en leur compagnie et qu’il négligeait pour eux jusqu’à ses rendez-vous d’affaires. Un jour, un personnage muni d’une carte d’audience est annoncé à M. de Corbière, par l’huissier de service. Le ministre venait de quitter son cabinet. Fatigué d’attendre, le personnage pénètre dans une pièce voisine qui renfermait la bibliothèque, et il aperçoit l’Excellence perchée au sommet d’une échelle double et fouillant dans ses rayons. Après s’être vainement efforcé d’attirer un regard d’attention, l’homme à l’audience prend le parti de grimper par le côté libre de l’échelle, jusqu’à ce qu’il se trouve en face du ministre bibliomane. Il n’y avait pas moyen de reculer. L’audience eut lieu nez à nez, et le solliciteur emporta ainsi d’assaut la faveur qu’il voulait obtenir.

La révolution de Juillet rendit tout entier M. de Corbière à ses livres. Jusqu’à sa mort, il continua d’accroître les richesses de sa bibliothèque. Il lui en venait de toute provenance. En sa qualité d’ancien ministre, il continuait même à recevoir les publications de l’Imprimerie royale. Un libraire de Rennes, M. G., était spécialement chargé de ses commissions.

Peu de jours avant la mort de l’ancien ministre, un de nos amis se trouvant dans le magasin de M. G. aperçut un paquet de livres que le libraire ordonnait de porter chez M. de Corbière.

-          Chez M. de Corbière, dit notre ami, mais il est mourant. On vient de m’assurer qu’il n’a pas deux jours à vivre.

-          Rien de plus vrai, répondit M. G. ; mais on est toujours bien aise de se compléter avant de mourir.

Voilà certes une parole tombée du cœur d’un vrai bibliophile.

Hélas ! cette collection, formée et complétée avec tant de soins, de patience et d’amour, ne sera plus bientôt qu’un souvenir. A cette heure même, le marteau du commissaire-priseur est en train de la démolir pièce à pièce. Les commissaires-priseurs sont comme M. le préfet de la Seine, ils ne respectent rien. La bibliothèque de l’ancien ministre obéit à la loi de notre siècle, qui n’admet rien de durable, ni de permanent. Elle va où vont toutes choses, les vieux quartiers et les vieux hôtels, les échoppes et les maisons somptueuses ; pauperum tabernas regumque turres, où ont été hier la royauté et la république, où demain ira ce qui les remplace, comme elles, emporté par le génie de l’Instabilité. »

(G. de Cadoudal. « La Bibliothèque de M. de Corbière ». In L’Union, mardi 4 janvier 1870, p. [3])     


 

2. Biblia Sacra. Vulgatæ editionis Sixti V. & Clementis VIII. Pont. Max. autoritate recognita. Parisiis, Antonius Vitré, 1662, gr. in-fol., mar. r., fil., comp., tr. dor. (Du Seuil).

Photographie BnF


17. Heures à lusaige de Sainct Malo. Rennes, Pierre le Bret, 1560, pet. in-8 goth., fig. sur bois, imprimé sur peau de vélin, v., coins et plaques comme pour les reliures de Henri III, tr. dor. Très rare.



110. V. C. B. d’Argentré Redonensis provinciæ præsidis. Commentarii, in patrias Britonum leges seu Consuetudines generales antiquissimi Ducatus Britanniæ. Editio tertia. Parisiis, Nicolai Buon, 1621, in-fol., v. br. Titre gravé par L. Gaultier, portrait de d’Argentré par Thomas de Leu.


198. M. T. Ciceronis de Officiis libri III. Moguntiæ, Joan. Fust et Petrus de Gernsheim, 1466, pet. in-fol. goth., peau de vélin, rel. à ais de bois, recouvert de v. f. estampé et fleurdelysé, coins, milieux et fermoirs en cuivre ciselé, dos réparé. Rarissime. On n’en connait que 25 exemplaires.



297. Buffon. Histoire naturelle des oiseaux. Paris, Imp. royale, 1771-1786, 10 vol. gr. in-fol., 1.008 pl. anciennement enluminées, v. m., fil., tr. dor. Ex. difficile à rencontrer.

Photographie BnF


312. Alibert Jean-Louis. Description des maladies de la peau, observées à l’hôpital Saint-Louis. Paris, Impr. de Crapelet, 1806-1826, gr. in-fol., 49 pl. coloriées, d-rel. vel. vert, non rog.



313. Antommarchi François. Planches anatomiques du corps humain, exécutées d’après nature. Paris, Impr. de Dondey-Dupré, 1823-1826, 1 vol. in-fol. de texte et 1 vol. in-fol. de 48 planches format atlantique. Ensemble 2 vol. d-rel. mar., n. rog.




380. Le Demosterion de Roch le Baillif de edelphe medecin spagiric. Rennes, Pierre le Bret, 1578, in-4, v. fauve, fil. Recherché à cause du Petit traité de l’antiquité et singularité de Bretagne Armorique [1577], qui se trouve à partir de la p. 161.



384. Vues, plans, coupes et détails de la cathédrale de Cologne […]. Par Sulpice Boisserée. Stuttgart, J. G. Cotta, 1821, in-fol., pap. grand monde, front. et 18 pl. ; texte, 1 vol. in-fol. Ensemble 2 vol. d-rel. mar. vert, n. rog. Épreuves sur Chine.



390. Les Dix Livres d’architecture de Vitruve, corrigez et traduits nouvellement en François, avec des Notes & des Figures. Seconde édition. Paris, Jean Baptiste Coignard, 1684, gr. in-fol., v. gr. Édition très recherchée.

Photographie Pazzo Books


398. Apicii Coelii De opsoniis et condimentis, sive Arte coquinaria, libri decem. Amstelodami, Janssonio-Waesbergios, 1709, pet. in-8, front., v. m. Livre sur la cuisine, fort recherché.





417. Glossarium ad scriptores mediæ & infimæ græcitatis [Charles du Fresne, seigneur du Cange]. Lugduni, Anissonios, Joan. Posuel & Claud. Rigaud, 1688, 2 vol. in-fol., front., v. gr. Très recherché et fort rare.



418.Etymologicum magnum græcum. Venetiis, sumptibus Nic. Blasti, opera Zachariæ Calliergi, 1499, gr. in-fol., v. rac., dent. Édition princeps.




448.Cornucopiæ, sive Linguæ latinæ commentarii [Nicollo Perotto]. Venetiis, in ædibus Aldi et Andreæ Soceri, novembre 1513, in-fol., v. j. Ancre aldine au verso du dernier feuillet.



480.Dictionnaire de la langue bretonne, où l’on voit son antiquité, son affinité avec les anciennes langues […]. Par Dom Louis Le Pelletier, Religieux Bénédictin de la Congrégation de S. Maur. Paris, François Delaguette, 1752, in-fol., v. m. Aux armes des États de Bretagne. Rare.


Photographies BnF


481. Le Sacré College de Iesus divisé en cinq classes, ou l’on enseigne en langue Armorique […]. Composé par le R. P. Iulien Mavnoir de la Compagnie de Jesus. Quimper-Corentin, Jean Hardouyn, 1659, pet. in-8, v. gr., tr. dor. Très recherché.



543.Anacreontis Teij odæ. Lutetiæ, Henricum Stephanum, 1554, pet. in-4, v. ec., fil., tr. dor. Édition princeps fort rare.



592. Cajus Valerius Catullus Et in eum Isaaci Vossii observationes. Londres, Isaacum Littleburii, 1684, in-4, v. br. Édition recherchée des curieux. Exemplaire Caumartin-Saint-Ange, Denis Secousse et abbé Sepher.




621.Quinti Horatii Flacci Opera. Londini, Iohannes Pine, 1733-1737, 2 vol. gr. in-8, mar. r., fil., tr. dor. (Derome). Aux armes du marquis de Maillebois, maréchal de France. Exemplaire de premier tirage avec les mots « POST·EST » et non « POTEST » comme dans le deuxième tirage, pour la médaille de César Auguste.


Exemplaire Corbière


623. Quinti Horatii Flacci Poëmata. Aurelianis, Couret de Villeneuve, 1767, in-12, mar. r., fil., tr. dor. (Derome).

Photographie BnF


660. Les Cinq Livres des odes de Q Horace, Flacce traduits du latin en vers françois par I. Mondot Velaunois Docteur en droict Canon. Paris, Nicolas Poncelet, 1579, pet. in-8, rel. mar. vert. Première traduction française des odes d’Horace, rarissime.

Photographie Libreria Antiquaria Pregliasco


690. Hyginii poeticon astronomicon libri. Venetiis, Thomam de Blavis de Alexandria, 1488, in-4, fig. en bois, v. fauve.





734. Phædri, Augusti Cæsaris liberti, fabularum Æsopiarum libri quinque ; Notis perpetuis illustrati, & cum integris Aliorum observationibus In lucem editi à Johanne Laurentio JCto. Amstelodami, Johannem Janssonium à Waesberge, & Viduam Elizei Weyerstraet, 1667, in-8, v. br. Recherché pour les fig. à mi-page : la fig. libre de la p. 276 est souvent grattée.

Photographie Illibrairie Genève


759. Publii Virgilii Maronis bucolica, Georgica, et Æneis. Birminghamiæ, Johannis Baskerville, 1757, gr. in-4, mar. r., dent. Édition originale. Chef-d’œuvre de Baskerville.



787. Le Rommant de la Rose nouvellement Reveu et corrige oultre les precedentes Impressions. Paris, Galliot du pre, 1529, 2 vol. pet. in-8, rel. mar. r., fil. (Derome).

Photographie BnF


801. Le Champiō des Dames […]. Compose par Martin Franc, secretaire du feu pape Felix. V. Paris, Galiot dupre, 1530, pet. in-8, fig. en bois, mar. r., fil., milieu, doublé de tabis, tr. dor. (Thouvenin). Fort rare et recherché.

Photographie Abraxas-libris Bécherel


802. Les faictz et dictz de feu de bōne mémoire maistre Jehan Molinet. Paris, Jean Petit, 1537, pet. in-8 goth., mar. r., fil., tr. dor. (Derome).



803. Les triũphes de la Noble et amoureuse Dame et l’art de honnestement aymer. Paris, Jean Real, 1541, in-8 goth.

Photographie Librairie Eric Casteran, Toulouse


807. Les Œuvres poetiques de Remy Belleau. Redigees en deux Tomes. Paris, Mamert Patisson, 1578, 2 vol. pet. in-12, v. fauve, fil. Aux armes du comte d’Hoym.

Photographie Librairie Camille Sourget, Paris


808. Les Œuvres francoises de Ioachim du-Bellay Gentil homme Angevin, & Poëte excellent de ce temps. Paris, Federic Morel, 1569, pet. in-8, v. m. Édition qu’on peut regarder comme l’originale. 

Photographie Michel Lestrade, Toulouse


810. Les Œuvres de Philippes des-Portes Abbé de Thiron. Rouen, Raphael du petit Val, 1611, in-12, vél. bl., mosaïque en mar. r., dent, milieu à compartiments en mar. olive, formant écailles de poissons, tr. dor., doublé de mar. r., dent.



820. Les Œuvres poetiques de Pontus de Tyard, Seigneur de Bissy. Paris, Galiot du Pré, 1573, in-4, v. fauve, dent. 



894. Contes et nouvelles en vers, Par M. de La Fontaine. Amsterdam [Paris], s. n. [Barbou], 1762, 2 vol. in-8, mar. r., fil., tr. dor. (Derome). Édition dite des Fermiers généraux. Fig. Cas de conscience et Diable de Papefiguière découvertes.




909. Il Petrarca con dichiarazioni non piu stampate. Lyone, Gulielmo Rouillio, 1558, in-16, fig. sur bois, rel. vélin, dos orné et semé des chiffres H C enlacés [Catherine de Médicis et Henri II].



1.000. Les Amours pastorales de Daphnis et de Chloé. Avec Figures. S. l. [Paris], s. n. [Quillau], 1718, pet. in-8, mar. r., dent., tr. dor.



1.055. El Ingenioso Hidalgo Don Quixote de la Mancha compuesto por Miguel de Cervantes Saavedra. Madrid, Joaquin Ibarra, 1780, 4 tomes en 2 vol. gr. in-4, figures, rel. en vélin, non rogn. Chef-d’œuvre typographique.

Photographie Antiquariat Mahrenholz, Oranienbaum-Wörlitz


1.165.Œuvres complètes de Voltaire. Paris, Antoine-Augustin Renouard, 1819-1825, 66 vol. in-8, cart., n. rog. Gr. pap. vélin, 113 vignettes d’après Moreau, 47 portraits par Saint-Aubin.



1.170.Bibliothèque classique latine, ou Collection des auteurs classiques latins […] publiée par Nicolas Éloi Lemaire. Paris, Imprimerie de Firmin Didot, 1819-1838, 144 vol. in-8, cart., n. rog. Gr. pap. vélin. Collection estimée.



1.196. Atlas universel [par Robert et Robert de Vaugondy]. Paris, Auteurs et Boudet, 1757, gr. in-fol., 108 cartes coloriées, v. j.



1.337. Traitez touchant les droits du Roy tres-chrestien sur plusieurs estats et seigneuries possédées par divers Princes voisins. Rouen, Laurens Maurry, 1670, in-fol., v. gr. Aux armes de La Bédoyère.

Photographie BnF


1.352. Recueil des historiens des Gaules et de la France […]. Par Dom Martin Bouquet, Prêtre & Religieux Bénédictin de la Congrégation de Saint Maur. Paris, 1738-1855, 22 vol. in-fol., v. rac.



1.354. La Mer des hystoires et croniques de France. Paris, Galliot du Pré, 1517-1518, 4 vol. in-fol. goth. à 2 col., v. ant. Exemplaire de la Bibliotheca Colbertina.



1.400. Le Sacre de S. M. l’Empereur Napoléon, dans l’Eglise Métropolitaine de Paris, le XI Frimaire An XIII, Dimanche 2 Décembre 1804. Paris, Imprimerie impériale, 1804, in-fol., max., 39 pl. coloriées, v. rac., dent.




1.413.L’Histoire de Bretaigne, des Roys, Ducs, Comtes et Princes d’icelle […] Par noble homme Messire Bertrand D’Argentré. Paris, Nicolas Buon, 1618, 3eédition, in-fol., v. br.




1.439.Britannie utriusque Regum Et Principum Origo & gesta insignia ab Galfrido Monemutensi ex antiquissimis Britannici sermonis monumentis in latinum traducta. Paris, Josse Bade, 1517, 2eédition, pet. in-4.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

François Garde (1818-1878), collectionneur de livres illustrés

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Beau patronyme pour un « gardien de Bibliopolis » …

Roquemaure (septembre 2016)

D’une famille de tonneliers originaire de Condrieu [Rhône], berceau du cépage « viognier » - seul cru des côtes-du-rhône septentrionales à être exclusivement produit en blanc -, François Garde est né à Roquemaure [Gard] le 5 octobre 1818.



Il était fils de François Garde, tonnelier à L’Ardoise [Laudun-L’Ardoise, Gard], petit port en bordure du Rhône, qui servait de débouché aux vins de la contrée, où il est né le 22 janvier 1774, et de Jeanne Reboul, née à Châteauneuf-du-Pape [Vaucluse] le 22 septembre 1778, mariés à Orange [Vaucluse], le 13 fructidor An XI [31 août 1803].

François Garde, « le Jeune », fut d’abord employé à Lyon, comme secrétaire de Sébastien-Louis Rosaz (1777-1849), expert-arbitre de commerce et collectionneur, 4 place Neuve-Saint-Jean, puis entra comme apprenti chez Hyacinthe Charvin (° 1787), imprimeur 2 rue Chalamont [rue Dubois]. Pour se perfectionner dans son état, François Garde s’en alla à Paris. 

Photographie BnF


En 1841, il participa à la fondation du journal communiste L’Humanitaire, dont seuls deux numéros parurent, autour des frères Jean Charavay (1816-1883) et Gabriel Charavay (1818-1879), de l’agronome Jean-Joseph May (1816-1842) et du cordonnier Jean Sans. 



Il fut employé dans l’Imprimerie centrale des chemins de fer, que Napoléon Chaix (1807-1865) avait fondée en 1845 au 7 rue Neuve-des-Bons-Enfants [Ier] et qu’il transféra en 1847 au 20 rue Bergère [IXe], dans l’ancien hôtel du fermier général Lenormand de Mézières, puis dans l’Imprimerie de Théophile Renou (1805-1871) et de Charles Maulde (1796-1858), installée depuis 1852 au 144 rue de Rivoli, au coin de celle de l’Arbre-sec [Ier] et enfin à l’Imprimerie nationale, installée depuis 1808 dans l’ancien hôtel de Rohan, rue Vieille-du-Temple [IIIe].

Quai du Marché Neuf vers 1850,. avec l'ancienne morgue
Photographie Henri Le Secq

 

Demeurant alors 40 quai du Marché Neuf [IVe], François Garde épousa, le 15 janvier 1848, Marie-Joséphine Prothaix, née à Saint-André-Farivillers [Oise] le 21 août 1824, fille de Cyr-Ambroise Prothaix, charpentier, et de Marie-Anne-Adélaïde Gueudet : ces derniers étaient nés respectivement le 12 nivôse An IV et le 9 vendémiaire An VII au hameau de Hédencourt, sur la même commune.

Ayant pris rang parmi les ouvriers les plus habiles, François Garde devint un membre influent de plusieurs sociétés professionnelles et fut délégué officiel de la ville de Paris et du ministre du Commerce à l’Exposition universelle de Londres en 1851.


 

La carrière industrielle de François Garde commença en 1858, quand Alexandre Lefranc (1830-1894) lui confia la direction de sa maison de fabrication d’encres d’imprimerie, 4 rue de l’Abbaye [VIe].

Photographie BnF


François Garde fut le principal collaborateur de L’Imprimerie, journal de la typographie et de la lithographie, fondé par Gabriel Charavay en 1864, auquel il a fourni de nombreux articles techniques.


 

François Garde avait réuni la collection la plus complète des livres illustrés de son siècle et utilisait un ex-libris [28 x 22 mm], qui montre une presse d’imprimeur devant un livre ouvert, portant les initiales F et G, une médaille avec le profil des trois premiers imprimeurs et un tonneau d’encre, avec, au-dessus, sur une banderole, la légende « JE LUI DOIS TOUT ». 


 

Intéressé aussi par l’agriculture, François Garde voulut acquérir une propriété dans son pays natal et mit alors en vente une partie de sa bibliothèque en l’hôtel des commissaires-priseurs, rue Drouot, salle n° 3, du lundi 13 au samedi 18 octobre 1869, en 6 vacations : Catalogue de la bibliothèque illustrée de M. F. Garde, Rédacteur principal du journal l’Imprimerie (Paris, Bachelin-Deflorenne, 1869, in-8, VIII-200 p., 1.097 + 9 doubles [bis] = 1.106 lots), dont Théologie [39 lots = 3,52 %], Jurisprudence [10 lots = 0,90 %], Sciences et Arts [282 lots = 25,49 %], Belles Lettres [519 lots = 46,92 %], Histoire [249 lots = 22,51 %], Articles omis [7 lots = 0,63 %], et 4 corps de bibliothèque en acajou. La vente produisit 57.555 francs et 50 centimes.

« Il n’a pas fallu moins de trente ans à M. Garde pour former cette magnifique bibliothèque, qui est unique, assurément, en son genre.

Nul autre que lui n’y fût peut-être parvenu, car il fallait réunir, tout à la fois, les connaissances spéciales, le goût dans le choix, l’ardeur et la persévérance dans les recherches, et l’avantage des relations journalières avec les Imprimeurs et les Éditeurs. Enfin, il fallait être, comme lui, à l’affût de toutes les publications nouvelles et posséder tous les petits secrets du métier. On comprend dès lors la présence, dans cette bibliothèque, de ces exemplaires uniques ou exceptionnels, si purs d’impression, sur chine ou sur papiers de choix.

Notre infatigable amateur a voulu avoir sa collection de livres illustrés au grand complet, et il y est parvenu. Aux chefs-d’œuvre de Marillier, d’Eisen, de Fiquet, de Moreau, etc., pour le XVIIIe siècle, s’ajoutent, dans cette précieuse galerie, ceux de David, Tony Johannot, Raffet, Charvet, Grandville, Gigoux, Staal, Monnier, Gustave Doré et tant d’autres. On y trouve toute la série des beaux tirages des Didot, les impressions si recherchées d’Everat, de Crapelet, de Lacrampe, de Schneider et Langrand, Rignoux, Silbermann, Charles Lahure, Jules Claye, Béthune et Plon, etc., les somptueuses publications de Curmer, de Serré, de Mame, Paulin, Bourdin, Warée, Coquebert, Barbier, Armand-Aubrée, Hachette, Hetzel, etc.

Cette collection d’éditions épuisées, et la plupart introuvables aujourd’hui, est un véritable musée des arts graphiques, où l’artiste, l’imprimeur, le fondeur en caractères, le fabricant de papiers, le relieur, tous les industriels qui concourent à la confection du livre, peuvent trouver les meilleurs modèles et les plus fécondes inspirations.

Tous ces livres sont reliés avec luxe par Capé, Hardy, Raparlier, etc. Inutile de dire qu’aucun exemplaire n’est rogné, et qu’il n’y en a pas un seul qui n’ait été soigneusement collectionné par le possesseur lui-même, qui se plaisait à y ajouter de nombreuses figures. »

(« Préface », p. VI-VII)

Photographie Camille Sourget

 

8. Le Livre d’Heures de la reine Anne de Bretagne, traduit du latin et accompagné de notices inédites par M. l’Abbé Delaunay, chanoine de Meaux et curé du diocèse de Paris. Paris, L. Curmer, 1841 [i. e. 1861], 2 vol. in-4, tirage 850 ex., monté sur onglets, mar. du Levant semé de fleurs de lys d’or (Guislain-Romain Raparlier, né à Paris, 45 rue de la Grande Truanderie [Ier], le 13 octobre 1821, mort à Paris, 7 rue des Canettes [VIe], le 19 janvier 1880, relieur 7 rue des Canettes).



12. L’Imitation de Jésus-Christ. Paris, L. Curmer, 1856-1858, 2 vol. in-4, demi-rel. mar. Lavallière, avec coins, dos à petits fers, dor. en tête, non rog. (Raparlier). Un des chefs-d’œuvre de la chromolithographie française.



16. La Légende de Sainte Ursule, princesse britannique, et de ses onze mille vierges. Paris, F. Kellerhoven, 1863, gr. in-4, demi-rel. mar. r. du Levant, avec coins, dor. en tête, non rogné.



82. Le Jardin des plantes. Description complète historique et pittoresque du Muséum d’histoire naturelle, de la ménagerie, des serres, des galeries de minéralogie et d’anatomie, et de la vallée suisse […]. Par MM. P. Bernard, L. Couailhac, Gervais et Emm. Lemaout. Paris, L. Curmer, 1842, 2 vol. in-8, demi-rel. mar. brun avec coins, dos à petits fers, têtes dor., non rognés.  

Photographie Librairie Giard


90.L’Oiseau par J. Michelet. Paris, L. Hachette et Cie, 1867, 8eédition illustrée de 210 vignettes sur bois, dessinées par H. Giacomelli, in-4 cart., façon de Hollande, n. rog. (Frédérick-Nielsen Behrends, né au Danemark le 6 septembre 1841, relieur 15 rue d'Argenteuil [Ier], puis 8 rue Gît-le-Cœur [VIe]). Un des plus beaux livres moderne, la fine fleur de la librairie Hachette. 




107. Les Trésors de l’art. Par M. J. G. D. Armengaud. Paris, Ch. Lahure, 1859, in-fol., 46 pl. gravées sur acier, demi-rel. mar. r., plats maroquinés et ornés, tr. dor. (Martin Heldt).


Photographies Librairie Pierre Adrien Yvinec, Paris


125.Galeries historiques de Versailles publiées par l’ordre du Roi, et dédiées à S. M. la Reine des Français, par Ch. Gavard, capitaine au corps royal d’état-major, inventeur du diagraphe. Paris, 1837 et suivantes, 19 vol. gr. in-fol., demi-rel. mar. r. du Levant, dos et coins, doré en tête, non rogné (Niedrée). Ex. en premières épreuves, avec annotations autographes du roi Louis-Philippe et une lettre du Roi à M. de Beaumont du 15 novembre 1839.



132. The Life of Man, symbolised by the months of the year. London, Longmans, Green, Reader, and Dyer, 1866, gr. in-4, carton. anglais à compart. de diverses couleurs, tr. dor. Texte par Richard Pigot, ill. par John Leighton. Un des plus beaux livres produits par l’Angleterre.  

Photographie BnF


133. Arthur Mangin. Les Jardins, histoire et description. Dessins par Anastasi, Daubigny, V. Foulquier, Français, W. Freeman, H. Giacomelli, Lancelot. Tours, Alfred Mame et fils, 1867, in-fol., demi-rel. mar. bleu du Levant, avec coins, dos à petits fers, doré en tête, non rogné (Raparlier). Rare ex. sur pap. surfin teinté du premier tirage. Digne pendant de la Touraine.



149. Le Diable à Paris. Paris […], précédé d’une Histoire de Paris par Théophile Lavallée. Paris, J. Hetzel, 1845, 2 forts vol. très gr. in-8 Jésus, demi-rel. mar. marron, dos à petits fers, tête dor., non rogné (Hardy). Illustrations par Gavarni. Fig. ajoutées.

Photographie BnF


153. Un autre monde […], par Grandville. Paris, H. Fournier, 1844, in-4, titre rouge, fig. coloriées, demi-rel. mar. marron, dos orné, tête dor., non rogné (Hardy). La plus excentrique et la plus originale des compositions de notre grand dessinateur. Modèle d’impression, tiré par le célèbre Aristide Derniame, inventeur de la mise en train mécanique.

Photographie Librairie KPMA, Paris


159. Les Fleurs animées par J.-J. Grandville, Introduction Par Alph. Karr, Texte Par Taxile Delord. Paris, Gabriel de Gonet, s. d., 2 vol. gr. in-8, demi-rel. mar. r., non rogné. Fig. coloriées de premier état.



295. Le Miroir de fauconnerie […]. Par Pierre Harmont dit Mercure, Fauconnier de la Chambre. Rouen, Clément Malassis, 1650, in-4, fig. sur bois, veau jaspé. Exemplaire de Huzard.



383.
Le Pegme de Pierre Coustau, avec les narrations philosophiques, mis de Latin en Françoys par Lanteaume de Romieu Gentilhome [sic] d’Arles. Lyon, Barthelemy Molin, 1560, pet. in-8, demi-rel. mar. r. Texte encadré et entouré de bordures sur bois.



403. La Henriade, poëme épique en dix chants, par François-Marie Arouet de Voltaire. Paris, Firmin Didot, 1819, gr. in-4, gr. pap. vélin, demi-rel. mar. du Levant, avec coins, dos fleurdelisé, doré en tête, non rogn. (Raparlier). Avec 3 portraits ajoutés et suite des 10 fig. de Moreau gravées en 1782.



453. Fables causides de La Fontaine en bers gascouns. Bayoune, Paul Fauvet Duhard, 1776, in-8, mar. r., fil., tr. dor. (Derome). Avec l’ex-libris de M. de Cangey, gentilhomme ordinaire de la chambre de monseigneur le comte d’Artois.

Photographie BnF


455. Les Amours de Psyché et de Cupidon, suivies d’Adonis, poëme, par Jean de La Fontaine. Edition ornée de [5] gravures d’après les desseins de Gérard, peintre. Paris, P. Didot l’Aîné, An V. 1797, gr. in-4 en pap. vélin, demi-rel. mar. r. du Levant, dos à petits fers, coins, dor. en tête, non rogn. (Raparlier). Avec portrait-médaillon de P. Didot l’Aîné et 63 fig. lithographiées ou gravées à l’eau-forte.



461. Les Contes rémois par M. le Cte Louis de Chevigné. Dessins de E. Meissonier. Paris, Michel Lévy frères, 1861, 5eédition, in-8 Jésus, demi-rel. mar. orange du Levant, avec coins, dos à petits fers, imitation de Derome (Raparlier).



472. Contes et nouvelles de La Fontaine.Edition illustrée par Tony Johannot, Cam, Roqueplan, Déveria, C. Boulanger, Fragonard père, Janet-Lange, Français, Laville, Ed Vattier et Adrien Féart. Paris, Armand Aubrée, s. d. [1839], gr. in-8, demi-rel. mar. Lavallière du Levant, avec coins, dos mosaïque, dor. en tête, non rogn. (Raparlier). Avec la suite des fig. des Fermiers généraux [réimpression] sur Chine à 5 exemplaires, la suite des fig. d’après Desenne sur Chine et 4 portraits de La Fontaine.



481.Œuvres complètes de P.-J. de Béranger. Edition illustrée par J. J. Grandville. Paris, H. Fournier Aîné et Perrotin, 1836, 3 vol. in-8 Jésus, demi-rel. v. rose. Avec suite des fig. de Grandville sur Chine, portr. de l’auteur par Hopwood



482.Œuvres complètes de P.-J. de Béranger. Nouvelle édition revue par l’auteur, illustrée de cinquante-deux belles gravures sur acier, entièrement inédites. Paris, Perrotin, 1847, 2 vol. in-8 Jésus, demi-rel. mar. brun. La plus brillante et la mieux illustrée des nombreuses éditions de notre immortel chansonnier.



508.Schillers Gedichte. Jubiläums – Ausgabe. Stuttgart, Cotta’scher Verlag, 1859-1862, gr. in-4, rel. mar. violet, à biseaux, tr. dor., avec le portrait de Schiller en bronze doré sur le premier plat, date 1859 en bronze doré au dos, gardes en moire blanche. Un des plus beaux spécimens de l’art typographique allemand.  

Photographie Librairie Le Feu Follet


535.Œuvres complètes de Molière […]. Précédée de l’histoire de sa vie et de ses ouvrages par M. J. Taschereau. Paris, Furne et CIE, 1863, 6 vol. gr. in-8, mar. r. du Levant, dent., tr. dor., à l’imitation des rel. dites « à l’oiseau » de Derome (Belz-Niedrée). Un des 100 sur pap. vergé de Hollande, avec 6 portr. de Molière avant la lettre, 1 eau-forte de Flameng, 1 vign. de Desenne avant la lettre, suite des fig. de Moreau pour Renouard, suite avant la lettre des fig. de Desenne gravées par Larcher. 

Photographie Librairie Hérodote, Paris


560. Les Cent Nouvelles Nouvelles. Suivent les cent nouvelles contenant Les Cent Histoires Nouveaux, qui sont moult plaisant à raconter, en toutes bonnes Compagnies ; par manière de joyeuseté. Cologne, Pierre Gaillard, 1701, 2 vol. pet. in-8, fig., mar. r., fil., tr. dor. (Derome). Fig. gravées d’après Romain de Hooghe, tirées à part du texte, ce qui est peu commun et préférable.

Photographie BnF


598. Balzac illustré. La Peau de chagrin. Etudes sociales. Paris, H. Delloye et Victor Lecou, 1838, gr. in-8, demi-rel. mar. bleu avec coins, tête dor., non rogn. (David). Vignettes in-texte gravées sur acier, tirées en taille-douce après l’impression typographique. Fig. sur Chine hors-texte.



602. Paul et Virginie par J.-H. Bernardin de Saint-Pierre. Paris, L. Curmer, 1838, gr. in-8, mar. plein du Levant, fil., dent. int., tr. dor., rel. à petits fers, à l’imitation de celles dites « à la Rose » de Derome (Raparlier). Premier tirage [25 rue Sainte-Anne], exemplaire « à la bonne femme » [portrait de Madame Curmer p. 418].

Photographie BnF


633. Victor Hugo. Notre-Dame de Paris. Edition illustrée d’après les dessins de MM. E. de Beaumont, L. Boulanger, Daubigny, T. Johannot, de Lemud, Meissonnier, de Rudder, C. Roqueplan, Steinheil. Paris, Perrotin et Garnier frères, 1844, gr. in-8, demi-rel. mar. vert clair du Levant, avec coins, dos à petits fers, dor. en tête, non rogn. (Raparlier). Ex. de premier tirage avec un portrait de l’auteur ajouté.



766. Les Contes drolatiques colligez ez abbayes de Touraine et mis en lumière par le sieur de Balzac […]. Cinquiesme édition illustrée de 425 dessins par Gustave Doré. Paris, Société générale de librairie, 1855, in-8, demi-rel. mar. r. du Levant, avec coins, dos à petits fers, dor. en tête, non rogné (Raparlier). Un des 3 ex. sur pap. de Chine, avec une lettre autographe de Gustave Doré et son portrait photographié par Pierre Petit.



802.Œuvres de M. Boileau Despréaux. Paris, David et Durand, 1747, 5 vol. in-8, mar. r., fil., tr. dor. (Derome).



813.
Œuvres diverses de M. de Fontenelle. La Haye, Gosse & Néaulme, 1728-1729, 3 vol. in-fol., mar. r., fil., tr. dor. (Derome). Fig. gravées par Bernard Picart.



822.Œuvres de François Rabelais, contenant la vie de Gargantua et celle de Pantagruel […]. Illustrations par Gustave Doré. Paris, J. Bry Aîné, 1854, gr. in-8, fig. dans le texte et front. gravé, demi-rel. mar. brun. Première édition. Début de Gustave Doré.  



850. La Russie historique, monumentale et pittoresque par Piotre Artamof [pseudonyme du comte Vladimir de La Fite de Pelleport (1818-1870)], avec la collaboration de M. J.-G.-D. Armengaud. Paris, Ch. Lahure et CIE, 1862, 2 vol. pet. in-fol., fig., demi-rel. mar. du Levant Lavallière, avec coins, dor. en tête, non rogné (Raparlier). Ex. de premier tirage.




914.Histoire de France, depuis Faramond [sic] iusqu’à maintenant […]. Par F. E. du Mezeray. Paris, Mathieu Guillemot, 1643-1646-1651, 3 vol. in-fol., mar. citr., fil., tr. dor. (Derome). Aux armes de Mesdames de France. Ex. bien complet, difficile à trouver.



1.038. Statuts de l’Ordre du Saint-Esprit, au droit désir ou du nœud, institué à Naples en 1352, par Louis d’Anjou, premier du nom […]. Manuscrit du XIVME siècle […], par M. le comte Horace de Viel-Castel. Paris, Engelmann et Graf, 1853, in-fol., tiré à très petit nombre, mar. du Levant, dent. et compart. à froid, semé de fleurs de lis, écussons, armoiries, insignes de l’Ordre (Gruel). Chef-d’œuvre de chromolithographie en or et en couleurs. 


 

Séparé de Lefranc en 1871, François Garde vendit le reste de sa bibliothèque en l’hôtel des commissaires-priseurs, rue Drouot, salle n° 4, du mardi 11 au samedi 15 juin 1872, en 5 vacations : Catalogue de la bibliothèque illustrée de M. F. Garde[…]. Deuxième partie (Paris, Bachelin-Deflorenne, 1872, in-12, [4]-151-[1 bl.] p., 1.095 + 5 doubles [bis] = 1.100 lots), dont Théologie [74 lots = 6,72 %], Sciences et Arts [177 lots = 16,09 %], Belles Lettres [523 lots = 47,54 %], Histoire [229 lots = 20,81 %], Collection de raretés bibliographiques publiée par J. Gay [81 lots = 7,36 %], Autographes [5 lots = 0,45 %], Supplément [11 lots = 1 %].


 

16. I Salmi di David. Tradotti dalla lingua Hebrea nella Italiana. Paris, Jamet Mettayer, 1588, in-16, mar., fil., ornements de marguerites sur les plats, tr. dor. A sans doute appartenu à Marguerite de Valois. Sur le feuillet de garde de la fin, deux lignes de la main de Catherine de Médicis.



19 bis.Œuvre de Jehan Foucquet. Heures de maistre Estienne Chevalier. Paris, L. Curmer, 1866-1867, 2 vol. in-4, mar. br., tr. dor. (Belz-Niedrée).

Photographie BnF


127.Histoire artistique, industrielle et commerciale de la porcelaine […], par Albert Jacquemart & Edmond Le Blant, enrichie de vingt-six planches gravées à l’eau-forte par Jules Jacquemart. Paris, J. Techener, 1862, in-fol., mar., fil., comp., tr. dor. (Belz-Niedrée).

Photographie Librairie Le Feu Follet


265.L’Iliade et l’Odyssée d’Homère, traduites en françois, avec des remarques. Par Madame Dacier. Paris, G. Martin, H. L. Guérin, A. Boudet, & L. F. Delatour, 1756, 8 vol. in-12, fig., mar. vert, fil., tr. dor. (Derome). Fig. de l’édition de 1711 ajoutées.



382. Fables choisies, mises en vers par M. de La Fontaine. Paris, Denys Thierry et Claude Barbin, 1678-1694, 5 tomes en 3 vol. in-12, fig. de Chauveau, mar. n., tr. dor. (Rel. anc.). Ex. réglé.



811. C. Corn. Tacitus ex I. Lipsii Editione cum. Not. et Emend. H. Grotii. Lugduni Batavorum, Ex Officina Elzeviriana, 1640, 2 vol. in-12, mar. r., fil., doublé de mar. r., dent., tr. dor. (Boyet).

Photographie Camille Sourget



1.087.Œuvres diverses Du Sieur D *** avec le Traité du sublime ou du merveilleux dans le discours. Paris, Denys Thierry, 1674, in-4, front. et fig. de Chauveau, mar. r., fil., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Première édition de Boileau sous le titre Œuvres.





1.089. Le Théâtre de P. Corneille, Reveu & corrigé, & augmenté de diverses pièces nouvelles. Suivant la Copie imprimée à Paris, 1664, 5 tomes en 4 vol. – Les Tragédies et Comédies de Th. Corneille, Reveues & corrigées, & augmentées de diverses pièces nouvelles. Suivant la Copie imprimée à Paris, 1665, 1670 et 1678, 5 vol. Ensemble 10 tomes en 9 vol. pet. in-12, fig., mar. r., tr. dor. (Lortic).



1.093. Idylles, par M.r Berquin. Paris, Ruault, 1775 – Romances, par M.rBerquin. Paris, Ruault, 1776. Ensemble 3 vol. in-8, mar. vert, dent., fil., tr. dor., tabis (Bozerian). Ex. de Renouard avec les 32 dessins originaux de Marillier et trois suites.

Photographie Getty Images

1.095. Les Amours pastorales de Daphnis et de Chloé. Paris, Lamy, Imprimerie de Monsieur, 1787, gr. in-4, mar. viol., comp., doublé de mar. olive, gardes de mar. olive, tr. dor. (Thouvenin). Ex. du prince d’Essling, sur peau de vélin, avec les gravures peintes.     

In Album illustré de l'Almanach Didot-Bottin (1878, p. 193)


 

François Garde acquit alors une ancienne usine à Aubervilliers [Seine-Saint-Denis] et devint lui-même fabricant. En 1876, il céda son établissement, en pleine prospérité, à Émile Cauderon, expert en comptabilité, mais en s’en réservant la direction. En novembre 1877, il se fit remplacer par son beau-frère, Pierre-Léonard-Alphrède Prothaix, né le 10 janvier 1840 au hameau de Hédencourt.

4 rue de Savoie, Paris VI (avril 2019)


Ruiné par la perte de sa propriété gardoise détruite par le phylloxera, François Garde fit brutalement un accident vasculaire cérébral et, après trois jours d’agonie, succomba le 20 novembre 1878 à son domicile du 4 rue de Savoie [VIe]. Ses funérailles eurent lieu le 22 novembre suivant.

  

Firmin Maillard (1832-1908), bibliophile anecdotier

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Guide pittoresque du voyageur en France. Paris, Firmin Didot frères et L. Hachette, 1834, 94e livraison

Arrière-petit-fils de marchand épicier, petit-fils de négociant et fils de pharmacien, tous installés à Gray [Haute-Saône], Jean-François-Firmin Maillard y est né le 24 septembre 1832.


 Après avoir fait une année d’études à l’École préparatoire de médecine et de pharmacie de Besançon [Doubs], Firmin Maillard abandonna cette orientation pour se lancer dans le journalisme et débuta à L’Impartialde Besançon et de la Franche-Comté.

En 1851, il vint à Paris, où il collabora à L’Effronté, à La Balançoire pour tous, LeDiogène, Le Rabelais, Le Dimanche, à la Gazette de Paris, à La Discussion, Le Diable boiteux, avant de devenir rédacteur au Figaro.

Pour le fondateur de ce dernier journal, son ancien collaborateur était « un de ces rares écrivains consciencieux et érudits, sachant dire beaucoup de choses en peu de mots. » (Mémoires d’un journaliste par H. de Villemessant. Quatrième série. Derrière le rideau. Paris, E. Dentu, 1875, p. 164).


« Quand il n’est pas à la Bibliothèque impériale (ce qui est rare) en train de guetter un in-8° quelconque, il est à Clamart, ou à la Morgue, ou à l’École pratique. Il visite assez souvent les hôpitaux, et regarde la salle des Morts de l’Hôtel-Dieu comme une des plus jolies choses qu’il ait vues. Bicêtre, Charenton, les établissements de ce genre, se partagent ses visites pendant la belle saison : il appelle cela aller à la campagne. – Quand il est en gaîté, il va flâner dans les cimetières de la capitale.

Il assiste à toutes les exécutions, et le bourreau pourrait répéter aux gendarmes ce mot bien connu : “ Laissez approcher monsieur ; c’est un amateur.” – Les suicidés ont aussi toutes ses tendresses ; il sait son pendu sur le bout du doigt ; le noyé n’a pour lui aucun mystère. Naturellement, sa bibliothèque se ressent de cela, et il a une jolie collection de bouquins dont la Mort fait principalement les frais : on parle même d’une certaine reliure en peau humaine !... […]

Tout cet attirail lugubre ne paraît pas l’affecter beaucoup. Il est gai et souriant. Son ami Duchesne [Alphonse Duchesne (1825-1870)] a dit de lui : “ Ce carnassier, ce critique fauve est doué d’une physionomie ouverte et franche où respirent l’innocuité, la bonne humeur et le contentement de vivre : il vous a de grands yeux noirs dont le regard doux et vague rappelle celui du bœuf enfoui jusqu’au ventre dans les herbages de son choix.” Alphonse Daudet prétend qu’il a une tête de loup qui serait bon. »

(J.-F. Vaudin. Gazetiers et gazettes. Paris, 1860, p. 198-200)

Outre ses articles de fantaisie, ses chroniques et ses articles littéraires, les livres de Firmin Maillard, qui se qualifie lui-même de « bibliogratte » (Le Tintamarre, 22 août 1858, p. 7), sont une mine de renseignements.

On lui doit un avant-propos pour Coupe d’Amour (Paris, Chez les principaux libraires, 1856, in-18), par Brocard de Meuvy fils :

« Certes, ce n’est pas là une poésie nuageuse et vague, où la pensée ne peut s’arrêter, fatiguée qu’elle est du chatoiement continuel d’un style cadencé ; non, c’est l’irradiation d’un amour grand et élevé comme tout ce qui dépasse le terre-à-terre des appétits vulgaires. Fille de l’antiquité, la muse de la Coupe d’Amour a toute la grâce attique de ces filles de Milet, affranchies, peut-être un peu tôt, des lois du gynécée. » (p. 13)


 

Son Histoire anecdotique et critique des 159 journaux parus en l’an de grâce 1856Avec une table par ordre alphabétique des 386 personnes citées, commentées et turlupinées dans le présent volume (Paris, Au Dépôt, 1857, in-18) forme la première partie d’une Histoire anecdotique et critique de la presse parisienne 2e et 3e années (Paris, Poulet-Malassis et de Broise, 1859, in-12) qui débute avec la mention « Pas de préface, la vie est courte ».

Photographie BnF

En 1858, Firmin Maillard devint l’éditeur d’un journal périodique, que le Figaro inséra dans ses pages, intitulé La Casquette de Loutre, qui « renie et répudie comme siens tous ces enfants [petits journaux] qui encombrent la voie littéraire de leurs corps rachitiques et souffreteux » (Figaro, dimanche 6 juin 1858, p. 4).

En 1859, Firmin Maillard entra à la Société des Gens de Lettres. Après avoir flagellé les petits journaux qui pullulaient depuis quelques années comme la mauvaise herbe, le 1erseptembre 1860 Maillard laissa son fouet à un ami, le journaliste Jean-François Vaudin (1826-1869) :

« Je relis votre lettre ; quoi ! vous voulez que j’explique au public pourquoi je ne continue plus mon HISTOIREDE LA PRESSE PARISIENNE, et pourquoi c’est vous, mon ami, qui la continuez. – Entre nous, le public ne tient peut-être pas beaucoup à cette explication, et puis, il y tiendrait, que je ne me sens pas d’humeur à le satisfaire. C’est notre plaisir est ma devise. – C’était mon plaisir lorsque j’ai commencé, aujourd’hui c’est mon plaisir de m’arrêter… d’abdiquer, dirais-je orgueilleusement, si le mot n’était pas si Fontainebleau.

Un grand journal a dit de mon HISTOIRE DE LA PRESSE PARISIENNE : “ En effet, le livre est l’antagoniste du petit journal ; il n’en est pas l’ami, il en est le juge impitoyable ; s’il le sauve de l’oubli, c’est pour le clouer au pilori de l’opinion publique. Et comme ce livre – qui, après tout, pourrait bien n’être qu’un pamphlet – leur dit en plissant les lèvres dédaigneusement : “ Ainsi meurent les feuilles légères, qui n’ont ni esprit, ni talent, ni foi, ni croyance, qui sont rédigées par des ex-bottiers, ex-perruquiers, peut-être aussi par les perruquiers et les bottiers de l’avenir…”

Ce journal avait raison et comprenait parfaitement l’esprit de mon livre ; j’ai crié avec bonheur sur tous les toits possibles, ce que je pensais de la petite presse d’aujourd’hui, afin, surtout, de ne pas être accusé de complicité. Je considérais cet acte comme un devoir ; – j’y ai satisfait.

Comme Jérémie, je leur ai montré l’abîme dans lequel les entraînaient leurs iniquités ; comme Jérémie, ma voix s’est perdue dans le désert. Tartinet, du Mouton enragé, Copinot de la Chandelle humanitaire, et Tirlipiton dela Casquette de Loutre, m’on répondu crânement : “ ET DU PAIN !...” et je me suis retiré sur la montagne, tellement dégoûté des vivants que j’ai fait une Histoire de la Morgue, et qu’aujourd’hui je puis dire, comme François Chevillard, – un poète d’avant Malherbe – :

Je me plais aux lieux mortuaires ;

Les gibets et les cimetières

Me sont d’agréables séjours,

Car ces lieux jonchés de cadavres,

Sont autant de ports et de havres

Où l’on prend terre pour toujours. »

(« Les Adieux de Firmin Maillard » In J.-F. Vaudin. Gazetiers et gazettes. Paris, 1860, p. [3])


 

Ses Recherches historiques et critiques sur la Morgue (Paris, Adolphe Delahays, 1860, in-18) contiennent : la basse geôle du Grand Châtelet, description de la Morgue, administration, statistique, erreurs et préjugés, la légende de la Morgue, les filets de Saint-Cloud.

Bureau du journal Le Sans le Sou. In Paris qui s'en va, 23e livr., nov. 1860
 On reconnait Charles Baudelaire à l'extrême gauche

On doit aussi à Firmin Maillard le chapitre sur « Le Petit Journal » pour Paris qui s’en va et Paris qui vient (Paris, Alfred Cadart, 1860, in-fol., pl.), par Léopold Flameng, et celui sur « Le Figaro » pour Les Grands Journaux de France (Paris, Bureau, 1862, in-4), par Jules Brisson et Félix Ribeyre.


 

Le Gibet de Montfaucon (Paris, Auguste Aubry, 1863, in-18, pl.) contient : gibets, échelles piloris, marques de haute justice, droit d’asile, les fourches patibulaires de Montfaucon, des documents historiques et la description du gibet, son abandon et sa destruction. Maillard a profité des travaux de Arthur de Lavillegille (Des anciennes fourches patibulaires de Montfaucon. Paris, Techener, 1836, in-8, pl.).

Études psychologiques. N° 1. Quatre heures d’angoisses. (S.l. [Gray], s. n. [impr. A. Roux], 1869, in-16, H.C.). Récit des sensations éveillées par une imprudence qui met l’auteur entre la vie et la mort. Études psychologiques. N° 2. Quand j’étais petit. (S.l. [Gray], s. n. [impr. A. Roux], 1869, in-16, H.C.). Tableau d’impressions enfantines délicates et mesurées.


 

L’Histoire des journaux publiés à Paris pendant le siège et sous la Commune(Paris, E. Dentu, 1871, in-18), du 4 septembre 1870 au 28 mai 1871, « est à coup sûr un des côtés les plus intéressants de ces temps malheureux dont elle représente pour ainsi dire un des aspects psychologiques. »


Élections des 26 mars au 16 avril 1871. Affiches, professions de foi – documents officiels, clubs et comités pendant la Commune (Paris, E. Dentu, 1871, in-18).


Les Publications de la rue pendant le siège et la Commune (Paris, Auguste Aubry, 1874, in-18, pl.) sont « le complément d’un travail qui embrasse dans son ensemble tout ce qui, pendant le Siège et sous la Commune, a eu, au point de vue de la publicité, ce cachet de popularité auquel ne peuvent atteindre des publications plus sérieuses et plus réfléchies.

Ce dernier volume, peut-être le plus curieux des trois, comprend les satires, complaintes, canards, chansons, placards, pamphlets, etc. ; “ petits écrits éphémères, papiers qui vont de main en main et parlent aux gens d’à-présent des faits, des choses d’aujourd’hui ”, toutes pièces ayant au plus huit ou dix pages et n’entrant pas dans une bibliothèque, mais qui ont été tirées à un nombre considérable d’exemplaires et vendues à grand renfort de cris sur la voie publique, pièces dont la plupart sont déjà à peu près introuvables aujourd’hui. »

Photographie Librairie Le Feu Follet

Les Derniers Bohêmes – Henri Murger et son temps (Paris, Librairie Sartorius, 1874, in-18).

Pendant dix ans, la Brasserie des Martyrs, située au bas de la rue des Martyrs, près de l’église Notre-Dame-de-Lorette, fut l’établissement à la mode, quand régnait Henri Murger : on y rencontrait toute la bohême, celle qui mourra dans la misère et celle qui finira à l’Académie française.


Firmin Maillard partit alors pour l’Algérie, y épousa Elmire-Zénaïde Legorgeu, de douze ans sa cadette, et devint viticulteur à Birmandreis.


Dans La Légende de la femme émancipée (Paris, Librairie illustrée, s.d. [1886], in-18), ouvrage très bien documenté, Maillard dénonce les prétentions des femmes désireuses de s’émanciper.

 


Rentré à Paris, Firmin Maillard appartint, à partir de 1894, en qualité de sous-bibliothécaire de 1èreclasse, à la Bibliothèque Sainte-Geneviève.


Sur une sorte de « Bibliophiliana » intitulée Les Passionnés du livre(Paris, Émile Rondeau, 1896, in-16, 225 ex.), Georges Vicaire écrivit :

« Voici un livre de belle humeur, je vous engage à le lire et souhaite que sa lecture vous cause autant de plaisir qu’elle m’en a procuré. Vous y trouverez contés avec infiniment de verve les tribulations, les désespoirs et les joies dont est faite la vie du bibliophile. M. Firmin Maillard ne paraît pas animé d’une excessive tendresse à l’égard des amis des livres, quoiqu’il soit lui-même de “ la partie”. Il est du bâtiment sur lequel nous voguons à travers l’océan des livres et, s’il n’a pas arboré au mât de misaine le pavillon de l’amiral, il a, du moins, pris rang parmi les principaux du bord. Les bibliophiles sont “ irritables, violents, égoïstes ” écrit M. Maillard ; consolons-nous de ces affreux défauts qu’il nous impute en songeant que sa qualité de bibliophile les lui fait partager avec nous. Et, après tout, pouvons-nous même lui en vouloir quelqu’instant de ses amusantes boutades et de ses fines railleries ? l’esprit qu’il met à les traduire est si naturel, si spontané que l’on se trouve sans peine désarmé. Il ne nous reste plus qu’à ne nous pas reconnaître dans les portraits qu’il esquisse et à imaginer – humanum est– que c’est notre voisin qui s’est placé devant son chevalet. Rions donc avec lui, de bon cœur, de nos petits travers et de nos innocentes manies, manies qui, pour dire vrai, ne sont pas toujours innocentes ; l’exemple de Libri et de Chavin de Malan dont M. Maillard retrace à grands traits la triste odyssée en est une preuve ; mais passons sur ces navrants épisodes de l’histoire bibliophilique.

Bibliophiles et savants du temps jadis, la Chevauchée des bibliophiles, Chinoiseries de savants, Bibliophiles mal avisés, Peines de travail perdues, Écumeurs de bibliothèques, Ils se sont endormis dans l’amour du livre, tels sont les chapitres qui composent l’ouvrage et dans lesquels l’auteur nous conte mainte et mainte anecdote plaisante sur nos anciens confrères. Certes, M. Maillard n’est pas très tendre pour ce pauvre bibliophile Jacob dont il rappelle les nombreuses mésaventures bibliographiques, mais personne cependant ne pourra nier la ressemblance du portrait. Les querelles épiques de Brunet et de Quérard, les lettres sans fin de Paulin Paris et de Kervyn de Lettenhove, la mystification dont fut victime l’abbé Domenech avec son fameux Livre des Sauvages, les étourderies de Jules Janin, la naïveté de l’académicien Chasles encombrant ses cartons des faux autographes de Vrain Lucas, bien d’autres historiettes encore relatives à des bibliophiles moins connus, tout cela est narré en un style alerte et pimpant.

Les Passionnés du livreévoquent en moi le souvenir d’un autre livre bien charmant de M. Firmin Maillard, je veux parler de ses Derniers Bohêmes dont je vois encore la couverture jaune, ornée du mélancolique portrait de Mimi, et dont j’ai lu et relu les pages tour à tour joyeuses et poignantes.

Cette fois, ce n’est plus sur l’affreux papier à chandelle, employé par Sartorius pour les Derniers Bohêmes, que sont imprimés les Passionnés du livre ; M. Émile Rondeau, mieux avisé, les a revêtus de l’habit qui leur convenait et en a fait un petit volume élégant et coquet. On me dit que l’édition est, dès maintenant, entièrement épuisée, je n’en suis nullement surpris, car les pages si vécues, si observées, écrites par le délicat de lettres qu’est M. Firmin Maillard resteront parmi les meilleures et les plus intéressantes que nous ayons sur les bibliophiles de notre siècle. »

(Bulletin du bibliophile et du bibliothécaire. Paris, Techener, 15 mai 1896, p. 275-276)  

Photographie Librairie Cardinal

Trois ans plus tard, lors de la publication de la seconde édition de Le Salon de la vieille dame à la tête de bois (Paris, J.-Olivier Affolter, 1899, in-8, 225 ex.), « pour servir à l’histoire de l’Académie française sous le second Empire », paru pour la première fois l’année précédente chez Rondeau, le même Georges Vicaire en donna l’analyse suivante :

« M. Firmin Maillard nous apprend que les anglais se plaisent à appeler l’Académie française : La Vieille dame à la tête de bois. Cette irrévérencieuse qualification a lieu de surprendre de la part de gens aussi rigoristes, aussi à cheval sur l’étiquette que le sont nos voisins d’Outre-Manche et je regrette que notre sympathique confrère ait cru devoir, dans l’intitulé de son livre, imiter leur exemple.

Je sais bien que ce n’est point un panégyrique de l’Académie qu’a entendu écrire M. Firmin Maillard ; son étude “ pour servir à l’histoire de l’Académie française sous le second Empire, 1852-1870 ” aurait plutôt, si le mot n’était un peu gros, l’allure d’un pamphlet. Ecrite avec une verve toute naturelle, les réflexions malicieuses y foisonnent ; peu d’académiciens trouvent grâce sous la plume alerte et mordante de l’écrivain qui me semble n’avoir pas toujours respecté une rigoureuse impartialité. Ce ne sont pas seulement les “ Immortels ” pris individuellement qui sont en butte à ses railleries, c’est aussi l’Institut, dans son ensemble, dans son organisme, qui tombe sous le coup de ses critiques. M. Firmin Maillard manie l’ironie avec une incontestable virtuosité et son feu roulant d’anecdotes force le rire du lecteur, même le moins disposé à s’associer à ses idées.

La première élection académique dont s’occupe notre confrère est celle d’Alfred de Musset, la dernière, celle de Xavier Marmier, qui eut lieu le 19 mai 1870. “ Je suis arrivé au terme de la tâche que je m’étais assignée, écrit-il ; l’Académie française est une curieuse et amusante institution …mais à la condition de n’en pas abuser ”. Quelques lignes encore sur les séances de réception et, avant de quitter la plume, M. Maillard trace un petit tableau des divers salons où se préparaient les élections des candidats à l’honneur, justement envié, d’être admis dans le “ Salon de la Vieile [sic] dame à la tête de bois ”, tels ceux du comte Molé, du duc Pasquier, du duc de Broglie, de MM. Guizot, de Montalembert, de Sacy, Lebrun, de Lamartine, Philarète Chasles, de la princesse Belgiojoso, de  Mmesmes d’Agoult, d’Haussonville, Lenormant, Bixio, de Blocqueville, Ch. Didier, Reybaud et Ancelot. »

(Bulletin du bibliophile et du bibliothécaire. Paris, Techener, 15 mai 1899, p. 253-254)  


Bernard-Henry Gausseron a lu Le Requiem des gens de lettres. Comment meurent ceux qui vivent du livre (Paris, Henri Daragon, 1901, in-12, 382 ex.) :

« Ce volume, de la “ collection du Bibliophile parisien ”, est comme un glas posthume sonné sur des gloires, des vanités, des jouissances, des douleurs, des désirs et des désespoirs dont l’histoire reconstituerait la vie littéraire intime de notre pays depuis cinquante ou soixante ans. M. Firmin Maillard, bibliophile anecdotier et érudit spirituel, sait rendre intéressante et piquante la fin des hommes de lettres de tout talent et de tout ordre, sur lesquels il a des renseignements personnels ou peu connus : ceux qui sont morts dans leur lit, en voyage, à l’hôpital, dans la rue, défilent en ces pages, comme une galerie de figures que l’esprit, le dédain, soit haut idéal, soit dégoût, empêchent d’être macabres. M. Maillard insiste sur les hypocrisies dont les familles et les amis entourent parfois la mort des hommes célèbres : il note avec soin ceux à qui l’on a, d’après ce qu’il sait, imposé les dehors de la “ mort chrétienne ”, lorsqu’ils auraient voulu mourir tranquilles. D’autres, avec la même bonne foi, accumulent les exemples de moribonds du chevet desquels leur entourage a éloigné le prêtre lorsqu’ils en demandaient un. J’aurais aimé plus de légèreté dans le traitement de cette question qui prête tant à la controverse et qui, tout bien considéré, n’a qu’une médiocre importance, car, si la mort peut corroborer les enseignements de la vie, elle est impuissante à les infirmer.

Quoi qu’il en soit, ce Requiem– mot bien liturgique sous la plume de ce libre penseur militant – est une mine d’historiettes qu’on peut accepter pour authentiques et qui feront, au mépris des convenances, tout le long de cette revue mortuaire, la joie des curieux. »

(Revue universelle. Paris, Larousse, 1902, p. 553) 

 

La Cité des intellectuels. Scènes cruelles et plaisantes de la vie littéraire des gens de lettres au xixe siècle (Paris, H. Daragon, s.d. [1905], in-16) est un « tableau bien posé, très vivant, qui caractérise avec une bonhomie quelque peu malicieuse les relations des écrivains avec leurs éditeurs, les démêlés entre confrères, parfois aussi les petites faiblesses des grands hommes. Toutes les célébrités littéraires défilent devant le lecteur, qui se demande comment M. F. Maillard a pu recueillir ces milliers d’informations, souvent piquantes »

(Revue critique d’histoire et de littérature. Paris, Leroux, 1906, t. LXI, p. 236)

 

187 avenue de Clichy, Paris XVII (août 2020)

Firmin Maillard mourut en son domicile parisien du 187 avenue de Clichy [XVIIe], le 26 janvier 1908. Sa bibliothèque avait été dispersée en partie de son vivant, puis entre divers libraires et amateurs, sans catalogue de vente.

 

 


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