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Qui était « Monsieur R. », dont la bibliothèque a été vendue en 1887 ?

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Le lundi 25 avril 1887, dans la salle n° 1 de la Maison Silvestre, 28 rue des Bons Enfants, commença la vente d’une bibliothèque, par le ministère de Jules Guidou (1844-1917), commissaire-priseur, assisté de Alphonse Picard (1833-1906), libraire 82 rue Bonaparte [VIe]. La vente dura, sauf le dimanche, jusqu’au lundi 2 mai 1887 : Catalogue des livres composant la bibliothèque de M. R. […]. Classiques. – Histoire. Archéologie. – Numismatique. Sigillographie. Belles-lettres. – Beaux-arts. Bibliographies et Biographies. Périodiques. Sociétés savantes. Etc., etc. (Paris, Alphonse Picard, 1887, in-8, [1]-[1 bl.]-[2]-175-[1bl.] p., 1.797 + 3 doubles [bis] – 1 manquant = 1.799 lots), avec une « Préface » et une « Table des matières », dont Écrivains anciens & Commentateurs [93 lots = 5,16 %], Cultes, Croyances, Philosophie, etc. [43 lots = 2,39 %], Histoire [273 lots = 15,17 %], Géographie et Topographie [77 lots = 4,28 %], Institutions, Législations, Mœurs et Usages [72  lots = 4 %], Archéologie [352 lots = 19,56 %], Épigraphie [118 lots = 6,55 %], Numismatique [462 lots = 25,68 %], Sigillographie [22 lots = 1,22 %], Paléographie & Diplomatique [8 lots = 0,44 %], Héraldique [10 lots = 0,55 %], Belles-Lettres [32 lots = 1,77 %], Beaux-Arts [33 lots = 1,83 %], Bibliographie & Biographie [12 lots = 0,66 %], Périodiques, Revues, Sociétés savantes [191 lots = 10,61 %].


 

« La bibliothèque, dont nous donnons le catalogue, doit être signalée pour les ouvrages numismatiques qu’elle renferme ; jamais assurément il n’a été mis en vente publique une collection aussi importante sous ce rapport. […]

En général, les reliures sont en parfait état et sortent des meilleurs ateliers ; beaucoup d’ouvrages brochés sont à l’état de neuf et n’ont pas servi. » (« Préface »)


 

17. Corpus scriptorum historiæ Byzantinæ. Bonnæ, Ed. Weberi, 1828-1878, 49 vol. in-8, brochés, non rognés.

Photographie Louis88Books, Andover


32. Histoire de Polybe, nouvellement traduite du grec Par Dom Vincent Thuillier. Avec un commentaire ou un corps de science militaire. Par M. de Folard. Nouvelle edition. Amsterdam, Arkstée et Merkus, 1774, 7 vol. in-4, front. et pl., veau.



70. Johannis Frederici Gronovii in P. Papinii statii silvarum libros V. Hagæ-Comitis, Theodori Maire, 1637, in-12, demi-rel. chagrin, aux armes de Gomez de La Cortina, duc de Morante.

Photographie BnF


115. Explication de divers monumens singuliers, qui ont rapport à la religion des plus anciens peuples. Par le R. P. Dom ***. Paris, Lambert et Durand, 1739, in-4, front. et 12 pl., veau fauve.

Photographie BnF


116. La Religion des Gaulois, tirée des plus pures sources de l’antiquité. Par le R. P. Dom ***. Paris, Saugrain Fils, 1727, 2 vol. in-4, fig., veau fauve.



149. Histoire romaine, depuis la fondation de Rome, jusqu’à la Translation de l’Empire par Constantin [depuis la Translation de l’Empire par Constantin jusqu’à la prise de Constantinople par Mahomet II]. Traduite de l’Anglois de Laurent Echard. Nouvelle edition. Paris, Jacques Guerin [et Hippolyte-Louis Guerin], 1737-1742, 16 vol. in-12, fig., veau fauve.



173. Histoire de la guerre des Bataves et des Romains. Rédigée par le marquis de ST. Simon. Amsterdam, Marc Michel Rey, 1770, gr. in-fol., pl. d’Otto Vaenius gravées par A. Tempesta, plans et cartes, demi-rel. veau brun.



319. Histoire de la province d’Alsace depuis Jules César jusqu’au mariage de Louis XV. Par le R. Père Louis Laguille. Strasbourg, Jean Renauld Doulssecker, 1727, 2 parties en 1 vol. in-fol., fig., plans et cartes, veau fauve.



401. Scriptores rerum germanicarum, præcipue saxonicarum, in quibus scripta et monumenta illustria, pleraque hactenus inedita. Ex sua bibliotheca aliisque edidit Io. Burchardus Menckenius. Lipsiæ, Ioannis Christiani Martini, 1728-1730, 3 vol. in-fol., front. et pl., rel. pl. truie, fers sur les plats.



406. Histoire de Genève, Par MR. Spon. Genève, Fabri et Barrillot, 1730, 4 vol. in-12, fig. et 15 pl. dépliantes.



417. Athanasii Kircheri. Latium id est, nova & parallela Latii tum veteris tum novi descriptio. Amstelodami, Joannem Janssonium à Waesberge et Hæredes Elizei Weyerstraet, 1671, in-fol., pl. et cartes, rel. parchemin, plats gaufrés.



425. Mensonis Alting, descriptio, secundum antiquos, agri Batavi & Frisii. Amstelædami, Henricum Wetstenium, 1697, in-fol., front. et 10 cartes.



515. Annales magistratum et provinciar S. P. Q. R. ab urbe condita. Antverpiæ, Ioannem Moretum, 1599, in-fol., fig., rel. parchem.



527. Notitia utraque cum orientis tum occidentis ultra arcadii honoriique cæsarum tempora, illustre vetustatis monumentum, imo thesaurus prorsum incomparabilis. Basileæ, Froben, 1552, pet. in-fol., vign. et pl., demi-rel. veau.

Photographie BnF


568. Le Cabinet de la bibliothèque de Sainte Geneviève. Par le R. P. Claude du Molinet. Paris, Antoine Dezallier, 1692, in-fol., front., portr., pl., rel. veau.

Photographie BnF


646. Les Plus Beaux Monuments de Rome ancienne : dessinés par Monsieur Barbault peintre et gravés en 128 planches. Rome, Bouchard et Gravier, 1761, gr. in-fol., non rogné, cart., dos basane rouge.

Photographie BnF


667. Recueil d’antiquités égyptiennes, étrusques, grecques, romaines et gauloises. Paris, N. M. Tilliard, 1761-1767, 7 vol. in-4, pl., veau, tr. dor.



682.
Le Antichita della citta di Roma, per M. Bernardo Gamucci. [à la fin :] Vinegia, Giovanni Varisco et compagni, 1580, in-12, 38 pl.



902. Description nouvelle de la cathédrale de Strasbourg, et de sa fameuse tour. Cinquième édition. Par François Miler. Strasbourg, François Antoine Haeusler, 1788, in-8, 5 pl., demi-rel., veau fauve.



1.067. Introduction à la science des médailles, pour servir à la connoissance des dieux, de la religion, des sciences, des arts, et de tout ce qui appartient à l’histoire ancienne. Par Dom Thomas Mangeart. Paris, D’Houry, Davidts et Tilliard, 1763, in-fol., 35 pl., veau.



1.130. Series Augustorum, Augustarum, Cæsarum, et tyrannorum omnium, Tam in Oriente, quam in Occidente. Auctore Laurentio Patarol. Venetiis, Aloysium Pavinum, 1708, in-8, front., pl., demi-rel. veau fauve.



1.138. Numismata imperatorum romanorum præstantiora A Julio Cæsare ad Postumum usque per Joannem Vaillant. Romæ, Jo : Baptistæ Bernabo et Josephi Lazzarini, 1743, 3 vol. in-4, fig., culs-de-lampe, rel. parchem.



1.170. Recueil général des pièces obsidionales et de nécessité. Par feu Tobiesen Duby. Paris, Veuve de l’Auteur et Debure l’aîné, 1786, gr. in-8, gr. pap., 31 pl., demi-rel. à coins chagrin noir, fil., tr. sup. dor.

Photographie BnF


1.202. Traité historique des monnoyes de France. Par M. Le Blanc. Paris, Charles Robustel, 1690, in-4, pl., basane bleue.

Librairie du Cardinal, Gradignan


1.206. Catalogue des monnaies nationales de France. Collection de M. J. Rousseau. En vente à l’amiable aux prix fixés sur le catalogue chez Rollin et Feuardent, Antiquaires. Paris, J. Claye, 1861, in-8, 1 pl., broché.



1.224. Histoire numismatique de la Révolution française. Par M. H….. Paris, J. S. Merlin, 1826, in-4, 95 pl., demi-rel. chagrin rouge, fil., fers dorés, tr. sup. dor.



1.235. Recherches sur les monnaies des comtes de Hainaut, par Rénier Chalon. Bruxelles, Librairie scientifique et littéraire, 1848. – Suppléments. Bruxelles, Librairie polytechnique d’Aug. Deck, 1852-1857. Ensemble 1 vol. in-4, 32 pl., demi-rel. chag. noir, dorures, tr. sup. dor. Ex. avec front. en coul. tiré à 20 ex.



1.305. Monnaies inconnues des évêques des Innocens, des Fous, et de quelques autres associations singulières du même temps, recueillies et décrites par M. M. J. R., d’Amiens. Paris, Merlin, 1837, in-8, front., 46 pl., demi-rel. mar. r., petits fers, tr. sup. dor.



1.377. Histoire numismatique de l’évêché et principauté de Liège. Par M. le comte de Renesse-Breidbach. Bruxelles, H. Remy, 1831, in-8, 76 pl., demi-rel. chagrin bleu, tr. sup. dor.

Photographie BnF


1.410. Historia summorum pontificum a Martino V. ad Innocentium XI. Per eorum numismata. A R. P. Claudio du Molinet. Lutetiæ, Ludovicum Billaine, 1679, in-fol., titre gravé, fig., demi-rel. veau fauve.



1.430. Histoire de Guillaume III. roy d’Angleterre, d’Ecosse, de France, et d’Irlande, prince d’Orange, &c. Par Médailles, Inscriptions, Arcs de Triomphe, & autres monumens Publics. Recueillis par N. Chevalier. Amsterdam, 1692, in-fol., pl. et fig., veau fauve.



1.526. Raymundi Duelii Excerptorum genealogico-historicorum libri duo. Lipsiæ, Petrum Conradum Monat, 1725, in-fol., 41 pl., demi-rel. parchemin.



1.566. Veterum illustrium philosophorum poetarum rhetorum et oratorum imagines Ex vetustis Nummis, Gemmis, Hermis, Marmoribus, alijsque Antiquis Monumentis desumptæ. A Io : Petro Bellorio. Romæ, Io : Iacobum de Rubeis, 1685, in-fol., front. et 92 pl., rel. truie.



1.584. Prontuario de le medaglie de piu illustri, & famosi huomini & donne, dal principio del Mondo infino al presente tempo, con le lor vite in compendio raccolte. Lione, Guglielmo Rouillio, 1577 et 1581, in-4, 962 fig., cart.

Photographie Orsi Libri, Milan


1.592 bis. Galerie du Palais Royal gravée d’après les Tableaux des différentes Ecoles qui la Composent : Avec un abrégé de la Vie des Peintres & une description historique de chaque tableau par MR. l’abbé de Fontenai. Paris, J. Couché et J. Bouilliard, 1786, in-fol., titre gravé et 193 pl., veau fauve marbré, petits fers dorés, tr. dor.

Pierre-Charles Robert. Photographie Amédée Carette, Lille (1880)

 

Cette bibliothèque était celle de Pierre-Charles Robert (1812-1887), militaire et numismate, issu d’une famille de vieille bourgeoisie, dont plusieurs membres se sont distingués dans les charges municipales et dans le service militaire. Originaire de Savonnières-devant-Bar [Meuse], cette famille passa à Bar-le-Duc [Meuse] au XVIIe siècle, puis à Metz et à Paris au XIXe siècle.


 

Domiciliés à Savonnières-devant-Bar, Charles Robert avait épousé Catherine Gérard, qui décéda le 10 mars 1714 à Bar-le-Duc, paroisse Notre-Dame. Sur la même paroisse, leur fils Antoine [I] Robert épousa, le 12 janvier 1694, Jeanne Terrier, née le 4 avril 1669 et morte le 19 novembre 1746 ; il décéda lui-même le 29 décembre 1747.


 

De la même paroisse, Antoine [II] Robert, né le 29 mars 1715 et mort le 9 mai 1776, conseiller du Roi, seigneur de Jubainville et du fief de L’Aigle, échevin de la ville de Bar-le-Duc, épousa, le 9 février 1734, Marie Goute, née le 2 mai 1714 et décédée le 28 septembre 1777.

François-Xavier [I] Robert, né le 10 septembre 1749, officier de cavalerie, capitaine commandant la gendarmerie du département de la Meuse, chevalier des Ordres de Saint-Louis et de la Légion d’honneur, décédé à Bar-le-Duc, rue du Tribel, le 30 avril 1827, se maria deux fois : le 3 janvier 1775 à Bar-le-Duc, avec Claire-Christine Renard, dite « Clairette » ; le 4 septembre 1778 à Ligny-en-Barrois [Meuse], avec Marie-Ursule Bouchon, née à Ligny-en-Barrois le 17 avril 1755 et décédée à Bar-le-Duc, rue du Tribel, le 30 juin 1829.


 

François [I] Robert, directeur des droits réunis du département français de l’Ems-Oriental [Basse-Saxe], puis directeur des contributions indirectes, né le 17 août 1782 à Beurey-sur-Saulx [Meuse] et mort à Metz [Moselle], rue de la Garde, le 4 juillet 1850, épousa sa cousine germaine, Anne-Joséphine Robert, née à Bar-le-Duc le 4 décembre 1789 ; elle mourut à Metz [Moselle], rue du Rempart Saint-Thiébault, le 4 juillet 1862. Le 5 frimaire An VI [25 novembre 1797], François Robert était devenu le beau-frère de Gilbert-Jean-Baptiste Dufour, commissaire de la guerre employé à l’armée d’Allemagne, domicilié alors à Chaumont [Haute-Marne], futur maire de Metz de 1839 à 1842, quand ce dernier épousa Marie-Reine Robert, née le 18 mai 1779 à Bar-le-Duc, sœur aînée de son épouse.

 

École d’application de l’artillerie et du génie de Metz (octobre 2022)

 

Fils unique, Pierre-Charles Robert est né le 20 novembre 1812, à Bar-le-Duc, chez son grand-père paternel. Il commença ses études au collège de la ville de Metz, où ses parents s’étaient fixés. Médecin de sa famille, le baron Nicolas-Damase Marchand (1767-1833), dit « Nicolas-Damas Marchant », qui avait été maire de Metz de 1805 à 1816, encouragea ses préférences pour la numismatique et l’archéologie. En 1832, Robert fit une année de mathématiques spéciales à Rennes [Ille-et-Vilaine], où son père avait été appelé en qualité de directeur des contributions indirectes du département d’Ille-et-Vilaine, et entra à l’École polytechnique. En 1834, il passa à l’École d’application de l’artillerie et du génie de Metz, 5 rue aux Ours, avec le grade de sous-lieutenant du génie. Dans cette école, il se lia d’amitié avec Louis-Félicien-Joseph Caignart de Saulcy (1807-1880), dit « Félicien de Saulcy », alors capitaine d’artillerie et professeur de mécanique, qui l’encouragea dans ses études numismatiques.

Le 30 janvier 1842, il quitta le Génie pour entrer dans l’Intendance, en qualité d’adjoint de 2e classe à l’Intendance militaire. Sa première publication numismatique fut « Tiers de sou d’or frappé en 557-558 au nom de Childebert Ier et de son neveu Chramne » (Revue numismatique, 1842, p. 340-343) ; depuis, il ne se passa guère d’années sans qu’il en donnât une, souvent même plusieurs : sur environ quatre-vingt-treize articles que comprend l’inventaire de ses travaux, quarante-deux appartiennent aux dix dernières années de sa vie.

Il fut transféré à Lille [Nord] le 25 octobre 1842. Le 30 septembre 1844, il passa à la 1ère classe de son grade. Le 20 octobre suivant, à Paris, il épousa Eugénie-Claire-Nelly Arnould, née le 10 juin 1825 dans la capitale, y demeurant 5 rue d’Assas [VIe], fille de Jean-Baptiste Arnould (1794-1846), domicilié à Reims [Marne], et de Marie-Françoise-Joséphine-Chloé Senart, décédée à Paris le 5 juillet 1836 dans sa 39e année. Le jeune couple eut trois enfants : Louise-Anne-Marie, née à Metz, 6 rue de la Garde, le 23 septembre 1845 [3e section] ; François [II]-Marie-Edmond, né à Metz, en Nexirue, le 13 janvier 1849 [3e section] ; François-Xavier [II]-Pierre-Charles, né à Paris, 6 rue de Bourgogne [VIIe], le 6 février 1858. Robert était entré en 1843 dans la Commission historique du département du Nord, et en 1844 dans la Société des Antiquaires de la Morinie.

Le 10 avril 1845, Robert fut nommé à Metz. Il y passa neuf années, sans autre interruption qu’une absence de quelques mois, en 1848 et 1849, détaché alors à l’armée des Alpes, à Chalon-sur-Saône [Saône-et-Loire], avec le grade de sous-intendant militaire. Dès 1845, il prit place à la Société française pour la conservation des monuments historiques et fut reçu membre de l’Académie de Reims. 



En 1846, il fut admis à l’Académie de Metz, 20 en Nexirue. Au retour de l’armée des Alpes, il professa un cours d’administration et de législation militaires à l’École d’application de l’artillerie et du génie. Le 23 mars 1851, il fut nommé chevalier de la Légion d’honneur. L’année suivante, Robert publia un de ses plus importants ouvrages : Études numismatiques sur une partie du nord-est de la France (Metz, Imprimerie de Nouvian, 1852).

 

Epidémie de choléra à Marseille

Un ordre de service du 28 mars 1854 fit partir inopinément Robert pour Marseille [Bouches-du-Rhône], en pleine épidémie de choléra : contaminé à trois reprises, il quitta Marseille au début du mois d’août, avec un congé de deux mois. Attaché à l’armée d’Orient le 26 septembre 1854, il fut le 5 novembre à Constantinople et le 19 décembre en Crimée, promu sous-intendant de 1ère classe. Le 1er février 1855, il prit, comme directeur, le service des subsistances de l’armée. 

Robert revint de Crimée avec la croix d’officier de la Légion d’honneur [14 septembre 1855] et l’Ordre du Medjidié [27 mars 1856]. Il reçut en même temps [19 avril 1856] un ordre de service qui l’attachait à la garde impériale et qui devait le ramener à Paris. Mais, avant de venir prendre ce poste, il dut rester près d’un an à Aix-en-Provence [Bouches-du-Rhône], pour le travail de liquidation des comptes de l’armée d’Orient. En 1859, il prit part à la campagne d’Italie avec la garde impériale.

 

Pierre-Charles Robert. Photographie de Léon Crémière, Paris (1861)

Le 13 mars 1861, il fut envoyé à Metz pour y faire fonction d’intendant militaire de la 5e division et habita place Saint-Thiébault. Le 19 décembre 1862, Robert fut élu correspondant de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Le lendemain, il fut appelé à Paris pour prendre, au ministère de la guerre, les fonctions de directeur de l’administration de l’armée. Il fut nommé commandeur de la Légion d’honneur le 14 mars 1865. Le 25 octobre 1867, il fut nommé intendant général inspecteur et, le 31 octobre, membre du comité d’administration.

Pendant la tourmente de 1870, Robert passa à Metz, attaché à l’armée du Rhin et chargé d’organiser le service d’évacuation des ambulances vers l’intérieur. Quelques semaines après, il fut intendant en chef de l’armée de la Loire, à Tours [Indre-et-Loire] d’abord, à Bordeaux [Gironde] ensuite. Après la paix, il revint à Paris et reprit sa place au comité d’administration. 



Le 7 juillet 1871, il fut élu membre libre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Il fut à la retraite le 20 novembre 1877. En 1880, il quitta l’appartement qu’il occupait depuis 1863 au 9 rue des Saints-Pères [VIe], pour s’installer 25 boulevard de la Tour-Maubourg [VIIe]. Il fut fait officier de l’Instruction publique en 1882.


 

Robert mit en vente sa collection de monnaies, à l’Hôtel des commissaires-priseurs, 5 rue Drouot, salle n° 4 au premier, du lundi 29 mars au samedi 3 avril 1886, en 6 vacations : Description de la collection de M. P.-Charles Robert. Pays-Bas et Nord de la France. Évêchés de Metz, Toul et Verdun. Lorraine et Barrois. Luxembourg, Alsace, Trèves, Cologne, Mayence. Pays divers d’Outre-Rhin. Est et Sud-Est de la France (Paris, Delestre, Rollin et Feuardent, 1886, in-8, [7]-[1 bl]-XIII-[1 bl.]-[1]-[1 bl.]-48-119-[1]-97-[1]-80 p., 14 pl., 2.308 lots), avec une « Table des noms de lieux et des ateliers » et un « Errata ».

Cimetière du Père Lachaise. Photographie Pierre-Yves Beaudouin

 

Charles Robert mourut le 15 décembre 1887, 14 rue de Bellechasse [VIIe], dans l’appartement où il avait emménagé quelques mois auparavant, et fut inhumé au cimetière du Père Lachaise [Division 41]. Peu de jours avant sa mort, il avait livré sa dernière œuvre à l’impression : « Double mouton d’or du chapitre de Cambrai » (Revue numismatique, 1888, 3e série, t. 6e, p.78-83).


                                                                                   Au revers :

 

P. CH. ROBERT

BAR-LE-DUC 1812 PARIS 1887

MEMBRE HONORAIRE DES ACADÉMIES

DE METZ, DE REIMS

ET D’ARCHÉOLOGIE DE BELGIQUE,

DES SOCIÉTÉS FRANÇAISES DE NUMISMATIQUE

ROYALE DE BELGIQUE D’ÉMULATION DE CAMBRAI

PRÉSIDENT

DE LA SOCIÉTÉ DES ANTIQUAIRES DE FRANCE ;

DE LA COMMISSION HISTORIQUE DU NORD.

INTENDANT GÉNÉRAL

COMMANDEUR DE LA LÉGION D’HONNEUR

ET DU MEDJIDIÉ

GD. CROIX DE ST. GRÉGOIRE LE GRAND

DU MÉRITE MILITAIRE

DE SARDAIGNE

ETC.

 



 


Les lundi 23 et mardi 24 avril 1888, à l’Hôtel des commissaires-priseurs, 9 rue Drouot, salle n° 7, fut vendue la partie de son médaillier qui n’entrait pas dans le cadre de ses collections de monnaies gauloises, de médaillons contorniates [jetons en bronze d’époque romaine] et de médailles romaines : Collections de M. P.-Charles Robert, membre de l’InstitutMonnaies françaises et étrangères. Jetons & médailles (Paris, Maurice Delestre et Raymond Serrure, 1888, in-8, 63-[1 bl.] p., 584 lots), avec une « Introduction ».

Son épouse décéda le 4 janvier 1894, 14 rue de l’Abbaye [VIe].

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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