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Les Éditions illustrées de Charles Furne (1794-1859)

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« Furne a été et restera un homme à part, une figure exceptionnelle, qui ne ressemblait à aucune autre ; sa physionomie était à la fois très-accentuée et très-mobile ; il avait le front élevé, le crâne d’une conformation étrange et accidenté de toutes les saillies phrénologiques de l’intelligence ; son visage, sérieux au repos, s’épanouissait au feu de la conversation ; il devenait, selon la circonstance, indulgent ou sévère, grave ou enjoué, bienveillant ou caustique. Ses yeux, malgré sa myopie, jetaient un vif éclat, et il savait donner à son regard tantôt une puissance extraordinaire, tantôt une douceur pleine de charme. »

(Rosseeuw Saint-Hilaire. Notice sur Charles Furne. Paris, J. Claye, 1860, p. 21)

 


Charles Furne est né le 6 décembre 1794, à Paris, rue Saint-Denis [IIe], au coin de la rue Guérin-Boisseau. Il fut le fils unique de Charles-Joseph Furne (1760-1814), marchand de vins, et de Marie Tournier, qui s’étaient mariés à Paris, le 16 juillet 1793.

 

Alors qu’il fréquentait l’école de son quartier, dirigée par Bontems, Charles Furne reçut d’un ami de ses parents, le bouquiniste Letinne, un Ovide en latin avec la traduction de l’abbé Pierre-François Guyot Desfontaines (1685-1745) : ce fut le premier livre de sa bibliothèque.

Ses études terminées au pensionnat de la rue de Thorigny [IIIe], Charles Furne entra en 1813 à l’administration des douanes.

Deux ans plus tard, il épousa Victoire-Françoise Cartault (1797-1836), une orpheline que sa mère, alors lingère 289 rue Saint-Denis, avait en pension. Des onze enfants du jeune couple, seul le neuvième survécut : Charles-Paul Furne (1824-1875).

Hôtel de Villayer (avril 2019)

 

La passion des livres prit le jeune employé des douanes : ses minces économies étaient dépensées en particulier chez le libraire Antoine-Augustin Renouard (1765-1853), installé depuis 1798 dans l’hôtel de Villayer, 55 rue Saint-André-des-Arts [VIe, aujourd’hui n° 47].

Après une tentative d’installation sans lendemain comme libraire, Charles Furne se décida à donner sa démission d’employé des douanes le 1er avril 1826. Le 31 octobre suivant, il acheta un brevet de libraire, succédant à Charles-Nicolas Mahieux, démissionnaire à la suite de la dissolution de son association avec Philippe-François Peytieux le 21 octobre.

 

Furne ouvrit sa librairie chez sa mère, 289 rue Saint-Denis, avant de s’installer, dès la fin 1826, sous la raison sociale « Furne, Libraire-Éditeur », au 37 quai des [Grands] Augustins [VIe], dans une boutique avec deux magasins et deux chambres à l’entresol. Doué pour les affaires, il acquit les fonds de quelques autres librairies, dont celle de Théodore Desoer (1788-1823), 12 rue des Poitevins [VIe], et, après des débuts difficiles, sa librairie prit de l’importance.

 

Furne fut en rapport avec tous les dessinateurs célèbres de son époque et attacha son nom à des éditions illustrées passant en librairie pour de véritables monuments.

 

« Furne voulut illustrer les livres pour tout le monde, comme les grands libraires du siècle dernier illustraient leurs précieuses éditions pour un petit nombre de privilégiés. Il ne comprenait que la gravure en taille-douce, la gravure délicate et finie qui forme un tableau en regard de la page où le poëte retrace un épisode, où le romancier décrit une scène. […]

L’histoire, qui joue le plus illustre rôle dans la littérature du XIXe siècle, avait toute la sympathie de Furne, et une partie notable de sa vie a été employée à mettre au jour les Histoires de M. Thiers, d’Augustin Thierry, d’Henri Martin et de Louis Blanc. Les dessins de Raffet [Auguste Raffet (1804-1860)], pour la Révolution française de ce dernier, sont le plus souvent, dans leur petit cadre, d’une beauté vraiment épique. Autant il y avait de charme et d’élégance dans les vignettes de Gravelot [Hubert-François Bourguignon d’Anville, dit « Gravelot » (1699-1773)], autant celles-ci sont frappantes par un caractère élevé, sérieux et profond. Aussi Furne n’avait-il pas de plus vive admiration que Raffet, ni de meilleur ami. »

(Charles Blanc. « Charles Furne ». In Gazette des beaux-arts, 15 août 1859, p. 244)

 

La maison Furne fut en outre une des premières qui adopta la vente des ouvrages par livraisons.

 

Pour ses éditions, Furne s’associa souvent à des confrères, dont les premiers furent Auguste Sautelet (1800-1830), place de la Bourse, et Jean-Baptiste Ladrange (1793-1879), 19 quai des [Grands] Augustins : 



Lettres sur les révolutions du globe, par Alexandre Bertrand (1826, seconde édition, avec le nom de l’auteur), 



Œuvres complètes de Beaumarchais (1826, 6 vol.) ; 



Œuvres posthumes de Florian(1829, Nouvelle édition) ; 



Correspondance littéraire, philosophique et critique de Grimm et de Diderot, depuis 1753 jusqu’en 1790 (1829, Nouvelle édition). 



Furne édita aussi les Œuvres complètes de Millevoye(1827), 






Paul et Virginie, par Bernardin de Saint-Pierre (1829), 






les Œuvres complètes de Gresset (1830).

 

En 1830, après la révolution de juillet, Furne déménagea la librairie au 39 quai des [Grands] Augustins et publia : 




Tome XVIII


Œuvres de Walter Scott (1830) ; 





Essais de Montaigne (1831), avec Laurent De Bure (1775-1864), 30 rue de Bussy [rue de Buci, VIe] ; 



Œuvres de M. de Lamartine (1832), avec Charles Gosselin (1795-1859), 9 rue Saint-Germain-des-Prés [partie de la rue Bonaparte, VIe] ; 





Chefs-d’œuvre de Pierre et Thomas Corneille(1832) ; 





Messéniennes et poésies diverses de M. C. Delavigne (1833) ; 



Histoire de Napoléon, par Jacques de Norvins (1833) ; 



Œuvres de Millevoye (1835, avec Ladrange) ; 







Œuvres de Fenimore Cooper(1835) et Œuvres de Walter Scott (1835), avec Charles Gosselin et Charles-Arthur Perrotin (1796-1866), 1 rue des Filles-Saint-Thomas [IIe] ; 





Œuvres complètes de Voltaire (1835) ; 





Tom Jones. Histoire d’un enfant trouvé (1835) ; 



Jocelyn, par Alphonse de Lamartine (1836), avec Charles Gosselin ; 





Histoire universelle par le comte de Ségur (1836), avec Pierre-Denis-Charles Fruger et Jean-François Brunet, 30 rue Mazarine [VIe] ; 





Œuvres complètes de M. le vicomte de Chateaubriand (1837), avec Charles Gosselin ; 



Annales historiques et philosophiques de la Restauration, par Antoine-Toussaint d’Esquiron de Saint-Agnan (1838) ; 



Œuvres complètes de Buffon (1838) ; 





Œuvres de Barthélemy et Méry (1838).

Premier numéro

 

Furne s’était associé en septembre 1833 avec Charles Gosselin et Henri Fournier (1800-1888), 16 rue de Seine [VIe], pour lancer le périodique illustré intitulé Magasin universel

 

Victoire Cartault était morte prématurément le 2 octobre 1836. Ne supportant pas la solitude, Furne s’était remarié, le 28 octobre 1837, sous le régime de la communauté des biens, à une jeune veuve, Anne Violette.

 

En 1838, la librairie devint « Furne et Cie, Libraires-Éditeurs », avant de déménager au 55 rue Saint-André-des-Arts et de publier : 





Voyages de Gulliver dans des contrées lointaines, par Jonathan Swift (1838), avec Henri Fournier ; 



Histoire physique, civile et morale des environs de Paris, par Jacques-Antoine Dulaure (1838).

 

L’union avec Anne Violette ne dura malheureusement que deux ans et demi, et un seul des deux enfants du couple survécut : Marie-Charlotte Furne, née le 5 septembre 1839.

 

Travailleur infatigable, Furne poursuivit ses publications : 





Histoire naturelle de Lacépède(1839) ; 



Histoire d’Angleterre, par David Hume (1839) ; 



Histoire d’Espagne, par Charles Romey (1839) ; 



Histoire de Napoléon (1839) ; 





Histoire des républiques italiennes du Moyen Âge, par Jean-Charles-Léonard Simonde de Sismondi (1840), avec Jean-Georges Treuttel (1744-1826) et Jean-Godefroy Wurtz (1768-1841), 17 rue de Lille [VIIe]; 



Œuvres de Victor Hugo (1840) ; 





Œuvres complètes de M. Eugène Scribe (1840), avec Aimé André (1783-1865), 1 rue Christine [VIe] ; 



La Sainte Bible traduite par Lemaistre de Sacy (1841). Furne pratiquait peu la religion, mais la vénérait profondément.

Victoire Perrin (1827)

 

Le 10 février 1842, voulant donner une mère à sa fille de 29 mois, il épousa, sous le régime de la séparation de biens, Marthe-Victoire Perrin (1799-1882), originaire de Bordeaux [Gironde], veuve depuis 1830.

Premier volume

 

Le numéro 15 du Feuilleton de la Bibliographie de la France du samedi 9 avril 1842 annonça, page 4, la parution, pour le mardi 12 avril, de la première livraison des Œuvres complètes de M. de Balzac. La Comédie humaine (1842-1848, 17 vol. in-8), première édition originale de La Comédie humaine, éditée par Furne, 55 rue Saint-André-des-Arts, J.-J. Dubochet et Cie, 33 rue de Seine, J. Hetzel et Paulin, 33 rue de Seine, accompagnée de 116 gravures hors-texte par Antoine dit « Tony » Johannot (1803-1852), Ernest Meissonier (1815-1891), Alcide-Joseph Lorentz (1813-1889), Pierre-Étienne dit « Petrus » Perlet (1804-1843), Jean-Gérard-Alfred Séguin dit « Gérard-Séguin » (1804-1872), Sulpice-Guillaume Chevalier dit « Gavarni » (1804-1866), Charles-Albert d’Arnoux dit « Bertall » (1820-1882), Charles-Joseph Traviès (1804-1859), Henry Monnier (1799-1877), Célestin Nanteuil (1813-1873), Gustave Staal (1817-1882), Honoré Daumier (1808-1879), Louis Français (1814-1897), Charles Jacque (1813-1894), Jacques-Adrien Lavieille (1818-1862), Louis Marckl (1807-1890), « CH. CH. » non identifié ; sept dessins ne sont pas signés par leurs auteurs.

Le nom de Paulin ne figure que sur les deux premiers volumes parus en 1842, celui de Furne reste seul en 1848 sur le dix-septième volume.

Après avoir acquis la part de Hetzel et Dubochet, ses co-associés dans la publication de La Comédie humaine, Furne céda, le 27 juillet 1846, à Alexandre Houssiaux (1817-1859), son commis, le stock des 16 volumes de la première édition de La Comédie humaine : Houssiaux les remit en vente en y ajoutant un dix-septième volume sous le seul nom de son patron. En 1855, Houssiaux, breveté depuis le 24 novembre 1849, éditeur 3 rue du Jardinet-Saint-André-des-Arts [VIe], ajouta 3 volumes : Études de mœurs. Troisième partie. Études analytiques (18e vol.), Théâtre de H. de Balzac (19evol.), Les Contes drolatiques (20e vol.). L’édition définitive comprend 154 illustrations. 

 

Suivirent d’autres éditions : 





Fables de La Fontaine (1842) ; 





Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, par Prosper de Barante (1842) ; 



Œuvres complètes de lord Byron (1842), avec Charles Gosselin ; 





Histoire de l’Algérie ancienne et moderne, par Léon Galibert (1843) ; 





Œuvres complètes de J. Racine (1844), avec Jean-Jacques Lefèvre (1779-1858), 6 rue de l’Éperon [VIe]



Musée de Versailles, par Théodose Burette (1844) ; 





Histoire des villes de France par Aristide Guilbert (1844), avec Perrotin et Fournier ; 



Voyages de Gulliver (1845), avec Henri Fournier, déménagé 7 rue Saint-Benoît [VIe





Œuvres de Molière (1845), avec Jean-Jacques Lefèvre ; 



Histoire de Paris et de ses monuments, par Jacques-Antoine Dulaure (1846) ; 





Discours sur l’Histoire universelle par J.-B. Bossuet (1847) ; 



Histoire des Girondins par M. A. de Lamartine (1847), avec Wilfrid Coquebert (1804-1849), 48 rue Jacob [VIe] ; 



Histoire de France par M. Henri Martin (1847) ; 



Histoire de la République de Venise par M. Léon Galibert (1847).

 

Les travaux incessants de Furne ne diminuèrent en rien sa passion des voyages : en Espagne - à quatre reprises -, en Suisse, en Allemagne et en Hollande, en Algérie, en Italie, à Londres.

 

Traversant une phase difficile après la révolution de février 1848, Furne chargea Pierre Maubanc (1802-1864) de la direction intérieure de sa maison.

 

En 1849, la librairie « Furne et Cie, Libraires-Éditeurs » déménagea au 45 rue Saint-André-des-Arts [VIe, aujourd’hui Lycée Fénelon, construit en 1894] :


 



« Le numéro 45 de la rue Saint-André-des-Arts est un de ces antiques hôtels, occupé aujourd’hui par une étude de notaire, un magasin de papier et une librairie : la librairie Furne et Jouvet. Cette maison s’élève sur l’emplacement de l’hôtel de Jacques Coyctier, médecin de Louis XI, qui s’y était installé en quittant la cour [la plaque marquant l’emplacement de la maison « de l’éléphant », construite par Coyctier en 1489, a été apposée sur la façade du 51 rue Saint-André-des-Arts]. […]

Le 12 mars 1853, le docteur Orfila mourait au numéro 45 de la rue Saint-André-des-Arts. […]

Le fondateur de la librairie, M. Charles Furne, s’établit au rez-de-chaussée de cette maison presque historique. Les magasins donnent sur un vaste jardin rempli de fleurs et d’arbres séculaires ; au fond est une grotte en rocaille, du sommet de laquelle s’échappe de l’eau qui tombe en filets d’argent sur les rochers qui forment les murs. L’été, dans ce frais coin de verdure, à l’ombre des grands arbres, on se croirait loin de Paris. C’est à peine si les bruits de la rue arrivent aux oreilles des promeneurs. Aussi fait-il la joie des nombreux artistes chargés d’illustrer les livres publiés par la maison Furne et des littérateurs qui se promènent pendant la belle saison sous le feuillage qui sert d’abri à d’innombrables oiseaux remplissant l’air de leurs chants. »

(Auguste Lepage. Les Boutiques d’esprit. Paris, Théodore Olmer, 1879, p. 222-224)

 

Les éditions se succédèrent : 



Géographie universelle, par Malte-Brun (1850) ; 



Histoire de la Restauration par A. de Lamartine (1851), avec Antoine-Laurent Pagnerre (1805-1854), 14 rue de Seine [VIe], et Victor Lecou, 10 rue du Bouloi [Ier] ; 



Histoire de la Révolution française, par M. Louis Blanc (1852), avec Louis Langlois et Leclercq, 99 rue de la Harpe [Ve], Pagnerre, et Perrotin, déménagé 3 place du Doyenné [Ier] ; 



Les Français peints par eux-mêmes, publication collective (1853) ; 



Œuvres complètes de M. Augustin Thierry (1853) ; 



Histoire illustrée de l’Exposition universelle, par Charles Robin (1855) ; 





Histoire de la Révolution française par M. A. Thiers (1857) ; 





L’Ingénieux Chevalier Don Quichotte de la Manche (1858, 2 vol. in-8), traduction par Furne ; 





Histoire de la conquête de l’Angleterre par les Normands, par Augustin Thierry (1859).

 

En 1854, Furne tomba sérieusement malade pour la première fois de sa vie : une affection du larynx dura plusieurs mois, nécessitant des cures aux eaux du Mont-Dore [Puy-de-Dôme].

 

Un mois après son retour d’un voyage en Italie, où il était allé pour assister au triomphe de nos armées, il sortit dans la matinée, le jeudi 14 juillet 1859, selon son habitude journalière :

 

« Après quelques visites, il voulut prendre un bain, à quelques pas de chez lui, au passage du Commerce. Il était dans la baignoire depuis peu d’instants, lorsque la maîtresse de l’établissement l’entendit frapper à la cloison. “ Vite, appelez votre mari, lui dit Furne ; je suis un homme perdu ! ” En effet, au milieu d’un violent accès de toux, un vaisseau s’était rompu dans sa poitrine : il vomissait le sang. Il put cependant se vêtir lui-même, et on le ramena chez lui, en le soutenant sous les bras. En traversant son jardin, il fut pris d’un second vomissement de sang plus considérable. A peine rentré dans son salon, on le coucha sur un canapé, où il reçut les soins de sa femme et de sa fille. Mais il était atteint mortellement. “ Je suis perdu, répéta-t-il encore ; Dieu me pardonnera mes fautes ! Adieu !” Ces mots furent les seuls qu’il put prononcer. Quelques instants après, il s’éteignait doucement dans les bras de sa famille. »

(Rosseeuw Saint-Hilaire. Notice sur Charles Furne. Paris, J. Claye, 1860, p. 29-30)

 

Ses obsèques eurent lieu le samedi 16 juillet, en l’église Saint-Sulpice. Après la cérémonie religieuse, le convoi se dirigea vers le cimetière du Père-Lachaise [Division 6]. Son père, Charles-Joseph Furne, y avait été inhumé le 25 février 1814. Son vieil ami l’imprimeur Jules Claye (1806-1886) prononça sur sa tombe quelques paroles, au nom de la librairie, de l’imprimerie, de la papeterie et de ses collègues du Cercle.

 

« Suivant acte sous signatures privées fait quadruple à Paris, le treize août mil huit cent cinquante-neuf ; et suivant acte passé devant Me Lindet et son collègue, notaires à Paris, les quatre et six octobre mil huit cent cinquante-neuf, rendant définitives les conventions qui faisaient l’objet du premier, aussi enregistré. Mme Marthe-Victoire PERRIN, veuve de M. Charles FURNE, et avant, veuve en premières noces de M. Joseph-Marie COULLET, rentière, demeurant à Paris, rue Saint-André-des-Arts, 45 ; M. Charles-Paul FURNE, photographe, demeurant à Paris, mêmes rue et numéro ; Mlle Marie-Charlotte FURNE, demeurant aussi à Paris, mêmes rue et numéro, mineure émancipée assistée de son curateur ; et M. Pierre MAUBANC, employé supérieur dans la maison de commerce FURNE, demeurant à Paris, rue du Cherche-Midi. 117, ont établi entre eux les conditions d’une société en nom collectif pour la continuation de la maison de commerce de librairie FURNE et Cie, dont les magasins sont situés à Paris, rue Saint-André-des-Arts, 45. Aux termes de ces actes, il a été stipulé : Que la durée de cette société serait de trois années à compter du quatre octobre mil huit cent cinquante-neuf. Que son siège serait rue Saint-André-des-Arts, 45. Que la raison et la signature sociales seraient FURNE et Cie. Que MM. Maubanc et Furne gèreraient ladite société. Que M. Maubanc aurait seul la signature scciale sans pouvoir en user autrement que pour les opérations sociales. » [sic]

(Gazette des tribunaux, 13 octobre 1859, p. 992)

 

« Suivant acte sous seings privés, en date à Paris du trente et un août mil huit cent soixante-deux, enregistré,

M. Charles-Paul FURNE, libraire éditeur, demeurant à Paris, rue Saint-André-des-Arts, 45 ;

M. Pierre MAUBANC, même profession, demeurant à Paris, rue Bréa, 22 ;

Mme Marthe Victoire PERRIN, veuve de M. Charles FURNE, rentière, demeurant à Paris, rue Bréa, 22 ;

M. Julien MOREL, ancien libraire, demeurant à Paris, passage du Commerce, n. 19,

Cessionnaires de partie des droits de M. Charles-Paul Furne ;

Et la commanditaire dénommée audit acte ;

Ont dissous, à partir du premier février dernier, la société existant entre eux sous la raison sociale : FURNE et Compagnie, pour l’exploitation d’une maison de librairie sise à Paris, rue Saint-André-des-Arts 45, connue sous le nom de : Maison FURNE. […]

 

Suivant acte sous seings privés en date à Paris du trente et un août mil huit cent soixante-deux,

M. Charles-Paul FURNE, libraire éditeur, demeurant à Paris, rue Saint-André-des-Arts, 45 ;

M. Pierre MAUBANC, libraire-éditeur, demeurant à Paris, rue Bréa, 22,

Et les commanditaires dénommés audit acte,

Ont formé entre eux une société ayant pour objet la continuation de l’exploitation de la maison de commerce de librairie connue sous le nom de : Maison FURNE et sise à Paris, rue Saint-André-des-Arts, 45.

Il a été dit :

Que cette société serait en nom collectif à l’égard de MM Furne et Maubanc, et en commandite pour les autres associés ;

Que ladite société avait commencé le premier février mil huit cent soixante-deux, et finirait le premier février mil huit cent soixante-sept ;

Que son siège serait à Paris, rue Saint-André-des-Arts, 45 ;

Que la raison sociale serait : FURNE et Cie ;

Que les commanditaires apportaient en société, par la réunion de leurs apports, une somme totale de deux cent soixante-deux mille francs ;

Que M. Maubanc aurait la direction principale des affaires de la société et seul la signature sociale ; mais qu’il ne pourrait en faire usage que pour les besoins de la société. » [sic]

(Gazette des tribunaux, 13 septembre 1862, p. 898)

Maubanc étant décédé le 30 octobre 1864, à Paris [VIe], Jean-Baptiste-Alexandre Jouvet (1833-1912), né le 6 août 1833 à Blainville-sur-Mer [Manche], fils d’un cultivateur, s’associa dès 1865 à la maison Furne, qui devint « Furne, Jouvet et Cie, Libraires-Éditeurs ». Le 22 juin 1869, à Paris [IXe], Jouvet épousa Marie-Louise Boivin (1849-1922), née le 5 avril 1849 dans la capitale, puis déménagea la librairie au 5 rue Palatine [VIe]. 



Il fut mis en liquidation judiciaire le 30 septembre 1897 et mourut le 4 novembre 1912, en son château des Forges, à Linverville [Gouville-sur-Mer, Manche].



La librairie devint « Ancienne Librairie Furne, Combet & CieÉditeurs » en 1898, 

Photographie Pierre Brillard


puis fut rachetée en 1906 par Léon Boivin (1863-1937).

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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