Chez Nicolas Fouquet (1615-1680), surintendant général des finances de Louis XIV, aucun visiteur n’était autorisé à manipuler un ouvrage sans avoir enfilé une paire de gants blancs. Dans la salle servant de dépôt aux richesses bibliographiques du banquier parisien Rougemont de Lowemberg (1758-1839), on voyait une pile de gants blancs qu’on offrait aux visiteurs qui désiraient toucher les reliures et les tranches peintes de cette collection.
Gants de coton blanc à la Bibliothèque (Auxerre, 6 juin 2013 - photo blog Histoire du Livre) |
Le port de gants est encore obligatoire aujourd’hui pour consulter les livres et papiers anciens de certaines collections d’archives et de bibliothèques, alors qu’il a été démontré que les gants de coton blanc ne protègent pas les livres et le papier contre la transpiration et la saleté, et qu’ils augmentent la probabilité d’endommager physiquement les collections (In International preservation news, n° 37, décembre 2005, p. 10-16).
Une manipulation quotidienne ne provoquant pas de détérioration chimique du papier, se laver les mains est une alternative raisonnable et efficace au port de gants.
Il est vrai néanmoins que les gants protègent les reliures contre les griffures d’ongle un peu long.