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La Bibliothèque d’Arthur Meyer (1844-1924), truffée comme un foie gras du Périgord

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Synagogue de Mommenheim

Arthur Meyer descendait d’une lignée de commerçants installés à Mommenheim [Bas-Rhin].

Ce village, durement touché par les guerres qui ravagèrent l’Alsace aux XVIIeet XVIIIesiècles, comptait 93 habitants en 1760, dont 16 constituaient la communauté israélite. Celle-ci se développa et put construire une synagogue dès 1775.


Le grand-père paternel d’Arthur Meyer, Jacob Meyer (1748-1818), d’abord commerçant puis instituteur hébraïque, mourut le 14 novembre 1818 « dans la maison située n° 77 ». Sa veuve, Zibora David (1765-1819), décéda le 11 mars 1819.

Le père d’Arthur Meyer, Isaac Meyer (1810-1888), né le 10 mars 1810, colporteur, finit par se fixer un jour au Havre [Seine-Maritime], où il ouvrit un magasin. Le 24 mars 1841, il épousa, à Paris, Célestine Ducas (1816-1845), qui lui donna deux enfants, nés au Havre : Zibora-Lucie, née le 27 mai 1842, 26 rue des Drapiers ; Arthur, né le 16 juin 1844, 117 rue de Paris. Célestine Ducas étant morte à Paris le 14 mai 1845, Isaac Meyer épousa en secondes noces, à Paris, le 31 janvier 1851, Fanny Chan, née à Laval [Mayenne], fille de Martin-Bernard Chan, opticien, né et marié à Hanau [Allemagne]. Arthur Meyer débuta ses études au collège de la rue de la Mailleraye. En 1857, Isaac Meyer et sa famille quittèrent Le Havre, pour s’installer à Paris.


Arthur Meyer poursuivit sa scolarité à l’Institution Hénon-Ferté, 16 rue de Courcelles [VIIIe], puis au lycée impérial Bonaparte [lycée Condorcet, 8 rue du Havre, IXe]. Bachelier en 1860, il fit des études de droit. Zibora-Lucie Meyer repartit vivre au Havre, après avoir épousé à Paris [Xe], le 1eroctobre 1861, Gille Meyer, négociant au Havre, né le 29 octobre 1828 à Fergersheim [Bas-Rhin]. 

Arthur Meyer jeune
(L'Illustration, 9 février 1924)

Arthur Meyer fut d’abord clerc chez Louis-François-Henry Chain (1831-1919), avoué de 1861 à 1890, 12 rue de Gramont [IIe]. 

Le Parfait Secrétaire
(L'Assiette au Beurre, 15 octobre 1904)

En 1862, il devint le secrétaire de Marie-Ernestine Antigny (1840-1874), dite « Blanche d’Antigny », une demi-mondaine qui inspira à Émile Zola son personnage de Nana, et qui introduisit Arthur Meyer dans le monde parisien du théâtre, de la finance et de la presse : « Secrétaire ! Ce titre est un peu ambitieux, en effet ; car il est de notoriété publique que M. Arthur Meyer ne peut pas écrire de sa main trois lignes, sans y intercaler au moins onze fautes d’orthographe. » (Le Diable boiteux [Arthur-Charles Devaux, 1843-1915]. « Nouvelles & Echos ». Dans Gil Blas, 29 novembre 1880, p. 1). 


Chez Bignon
(L'Assiette au Beurre, 15 octobre 1904)


Arthur Meyer commença à fréquenter le Café Riche, 16 boulevard des Italiens [IIe], tenu par Louis Bignon (1816-1906) depuis 1847, où il put rencontrer les célébrités : les frères Goncourt, Gustave Flaubert, Jacques Offenbach, Aurélien Scholl, etc. 

Décidé à se faire une place dans le journalisme, Arthur Meyer travailla en 1863 pour Le Petit Journal, 112 rue de Richelieu [IIe], chargé de sa distribution en province. Avec Émile Gérard (1844-1891), dit « Bachaumont », il fonda en 1864 la Nouvelle Revue de Paris, 19 rue des Saints-Pères [VIe], qui cessa de paraître à la fin de la même année. Un temps chef de cabinet de Eugène Janvier de La Motte (1823-1884), préfet de l’Eure, célèbre pour ses prodigalités condamnables, il vécut à Évreux jusqu’en 1868, puis rentra à Paris.

Le 5 juillet 1868 parut le premier numéro du journal Le Gaulois, 13 rue de la Grange-Batelière [IXe], fondé par Edmond Tarbé des Sablons (1838-1900) et Henry de Pène (1830-1888), qui offrirent à Arthur Meyer la direction de la rubrique mondaine. Le 12 octobre 1868, Henry de Pène et Arthur Meyer quittèrent Le Gaulois pour fonder Paris-Journal, 2 rue Favart [IIe], le 14 décembre suivant.  

À la suite d’un portrait intitulé « Le Duc Jean », publié dans le bi-hebdomadaire Le Nain jaune du 15 avril 1869 et signé « Curtius », pseudonyme de Carle des Perrières, un duel au pistolet eut lieu le 18 avril, à quatre heures, à l’île de Croissy [Croissy-sur-Seine, Yvelines], un peu au-dessus du bateau et des cabanes de la Grenouillère : à la seconde décharge, Arthur Meyer reçut la balle de son adversaire dans la hanche droite, d’où il fut impossible de l’extraire, et éprouva une incapacité de travail de plus de vingt jours ; le tribunal condamna Carle des Perrières à un mois d’emprisonnement et 50 francs d’amende.

« Arthur en fut quitte pour la peur. Quand il fut sur pied, il n’avait plus d’emploi. Pène était dans l’impossibilité de le payer. Du Paris, il passa au Soir, [Le Soir, 3 rue d’Argout, IIe, fondé le 8 avril 1869 par Louis Outrebon (1830-1884)] et du journalisme à la politique. Janvier de la Motte l’embaucha comme secrétaire du comité du plébiscite [du 8 mai 1870], ce qui lui permit de se faufiler aux Tuileries. Après 1870, il se rallia à l’Empire, et fit sa cour à M. Rouher [Eugène Rouher (1814-1884), principal chef du parti bonapartiste], rue de l’Elysée en même temps qu’aux barons de la finance juive. En 1879, il lâchait l’Empire et se consacrait à la cause de la monarchie, au service de laquelle il mit le Gaulois qu’il venait d’enlever à Edmond Tarbé. »

(Auriant. Les Lionnes du Second Empire. Paris, Gallimard, 1935)


 

Le 3 juin 1879, grâce à de judicieux placements en Bourse effectués depuis une douzaine d’années, Arthur Meyer fit l’acquisition du journal Le Gaulois, en difficultés financières. Il en devint le directeur le 1er juillet 1879, mais fut révoqué par le conseil d’administration, dans la nuit du 5 au 6 mars 1881, s’étant opposé à l’actionnaire le plus important, le banquier Edmond de Werbrouck (1835-1902), qui voulait rallier la politique du journal à la République. 



Il en profita pour fonder, le 14 avril 1881, le Musée Grévin, qui ouvrit le 5 juin 1882 au 10 boulevard Montmartre [IXe], et pour racheter le Paris-Journal, le 26 avril 1882. À partir du 17 juillet 1882, la direction du Gaulois, qui avait déménagé le 9 septembre 1881 au 9 boulevard des Italiens, repassa entre les mains d’Arthur Meyer qui, le lendemain, dans le premier numéro de Le Gaulois et Paris-Journal, désormais réunis, écrivit :

« […] la République conservatrice est une chimère. Nous devons donc être les bienvenus à essayer de démontrer aux conservateurs républicains que les principes de défense sociale, qui leur sont aussi chers qu’à nous, ne peuvent réellement fleurir que sur le terrain des institutions monarchiques.

[…] toutes les parties du journal que j’ai l’honneur de diriger sont également indépendantes, et la finance, tout comme la politique, ne relève que de notre conscience.

C’était pour moi la seule façon de rester fidèle à la devise adoptée par moi pour le Gaulois : “ Je chante clair.” »

À la suite d’une altercation suivie de voies de fait, à la Bourse, le 3 octobre 1882, une rencontre à l’épée eut lieu le lendemain matin à onze heures et demie avec le financier Gaston Dreyfus (° 1845) : à la première reprise, Meyer fut blessé au menton ; à la troisième reprise, l’hémorragie ne s’arrêtant pas, les témoins, d’accord avec les médecins, mirent fin au combat.

Le 2 mai 1884, Le Gauloisabsorba Le Clairon, alors 8 boulevard des Capucines [IXe], fondé le 7 mars 1881 par Jules Cornély (1845-1907), journaliste royaliste de la tendance légitimiste, chassé du Gaulois par Arthur Meyer qui soutenait la cause orléaniste.

Un duel fameux
(L'Assiette au Beurre, 15 octobre 1904)

À la suite de la publication, par Édouard Drumont (1844-1917), rédacteur en chef du quotidien Le Monde, dans La France juive (Paris, C. Marpon et E. Flammarion, s. d. [1886], 2 vol. in-12) où se trouvaient des personnalités dirigées contre Arthur Meyer, une rencontre à l’épée, jugée indispensable par les témoins des deux parties, eut lieu le 24 avril 1886, à trois heures, à La Celle-Saint-Cloud [Yvelines], près d’une petite écurie : à la première reprise, un corps à corps se produisit dans lequel la main gauche de Meyer toucha l’épée de son adversaire ; à la seconde reprise, le même incident se renouvela, mais Drumont fut grièvement blessé à la cuisse gauche ; Meyer exprima aux témoins de Drumont tous ses regrets et fit ses excuses pour les mouvements inconscients dont ses nerfs n’avaient pas été maîtres.

À la suite d’un entrefilet du Courrier français, offensant pour Arthur Meyer, une rencontre à l’épée eut lieu le 29 décembre 1887 avec Yvan de Woestyne (° 1834), rédacteur au Courrier français : à la première reprise Woestyne fut désarmé ; à la seconde, un corps à corps se produisit ; à la quatrième, Meyer fut blessé à l’avant-bras.

Arthur et Boulanger ou le sabre et le youpillon
(L'Assiette au Beurre, 15 octobre 1904)

En 1888, Arthur Meyer soutint le général Georges Boulanger (1837-1891) et complota avec Marie-Clémentine de Rochechouart-Mortemart (1847-1933), veuve du duc d’Uzès, pour le retour de la monarchie : il joua un rôle occulte considérable dans l’histoire du boulangisme en faisant la navette entre la duchesse d’Uzès et Arthur Dillon (1834-1922). Dans son Soyons pratiques ! (Paris, Imprimerie Lucotte et Cadoux, s. d.), recueil d’articles parus dans Le Gaulois du 24 juillet au 7 août 1888, Arthur Meyer expliqua les motifs du rattachement des royalistes au général Boulanger.



 

Se trouvant trop à l’étroit dans le grand local qu’il occupait boulevard des Italiens, le Gaulois s’installa le 17 juin 1889 presque en face, au 2 rue Drouot [IXe], à l’angle des boulevards Montmartre et des Italiens, dans une magnifique maison neuve, au-dessus des nouveaux magasins de la Société de chauffage et ventilation de Choubersky. Les bureaux du journal communiquaient avec l’appartement d’Arthur Meyer qui se trouvait au premier étage du 4 rue Drouot.

Arthur Meyer dans son bureau (1914)

 

« A l’angle du Boulevard et de la rue Drouot, dans ce coin turbulent où la fièvre parisienne sévit dans toute intensité, c’est là que le Gaulois s’est installé récemment dans un nouveau local somptueusement aménagé.

Rue Drouot, sous l’éblouissante clarté violâtre qui tombe d’un globe électrique, la porte s’ouvre et, par un escalier tendu aux armes du journal, le visiteur accède au premier étage. A mi-chemin, deux guichets réservés à la vente au numéro ; puis, au premier, dans le vestibule d’entrée, des garçons en livrée verte s’informent auprès du visiteur de ce qui l’amène.

A droite, sur une longue file, s’ouvrent côte à côte les guichets des abonnements, des annonces, des réclamations, puis enfin la caisse. Et derrière la porte à double battant qui ferme le couloir, voici le bureau des administrateurs : MM. Simonnet et Camelin, le cabinet où travaille le secrétaire particulier de M. Arthur Meyer, toujours courtois, toujours empressé : M. Schmoll.

Ensuite on pénètre dans le homedu directeur du Gaulois, où l’on peut admirer bon nombre de bibelots précieux, d’objets d’art et de tableaux de maîtres.

A gauche, dans l’entrée, voici le cabinet d’attente réservé au public, en face duquel une porte à double battant donne accès dans les bureaux réservés à la rédaction.

Voici d’abord le cabinet de M. Arthur Meyer, puis celui du secrétaire de la rédaction : M. Cavalier, dont le travail est fréquemment interrompu par les sonneries du téléphone installé dans son cabinet même. Plus loin, dans une vaste pièce, aux murs de laquelle pendent épées de combat et fleurets et où, plusieurs fois la semaine, les rédacteurs du journal s’exercent sous la direction du sympathique maître d’armes M. Asse – travaillent d’ordinaire MM. Cornély, Louis Teste et de Meurville. Un peu plus loin, MM. Yveling Rambaud, Mario Fenouil et Fristhamel s’accoudent à la même table.

Un rédacteur du Gaulois : Fernand Vandérem
(L'Assiette au Beurre, 15 octobre 1904)

Nous entrons maintenant dans le bureau des Echos placé sous la direction de notre spirituel confrère Ferdinand Bloch, c’est là que viennent travailler et causer le poète Emile Michelet, dont la modestie égale le talent, le spirituel romancier Alfred Capus qui signe au Gaulois de charmantes fantaisies ; le monocle à l’œil, ironique et fin causeur, Fernand Vandérem passe avec une indolence orientale ; dans un coin, timide, notre jeune camarade George Bonnamour écoute. Indifférent aux ripostes qui se croisent, Ferrari, le mieux renseigné des reporters mondains, rédige sur le grand mariage ou sur la vente de charité du lendemain un article qui fera sensation.

Passons chez ces messieurs des théâtres. M. Edouard Noël, le secrétaire général de l’Opéra Comique, nous accueille avec sa courtoisie ordinaire. Près de lui, M. Lionel Meyer, un amateur de théâtre passionné, achève un entrefilet plein de sel. Plus tard, dans la soirée, M. Raoul Toché viendra rédiger dans cette pièce son article intitulé : Soirée parisienne, petit chef-d’œuvre d’humour, de verve et d’esprit.

Une dernière halte chez Pelca, le rédacteur scientifique du Gaulois, puis chez E. Bois-Glavy, un des fidèles du Parti National, en ce moment même à Jersey, et nous arrivons à la composition qu’emplit un bourdonnement de ruche en travail.

Mais outre les écrivains que je viens de citer et qui viennent presque quotidiennement au Gaulois il est un certain nombre de personnalités des plus remarquables qui s’y rencontrent de temps à autre : le spirituel général Tcheng-Ki Tong, les critiques Jules Lemaître, Hector Pessard, Anatole France et Louis Ganderax, décoré d’hier ; vingt autres encore dont le nom m’échappe et qui me pardonneront de ne pas les citer.

Telle est, décrite seulement dans son ensemble, l’hospitalière maison du Boulevard vers laquelle, souvent, les affamés de gloire et de réclames se tournent inquiets et suppliants. Et maintenant que les curieux et les jaloux, les éconduits et les mécontents jettent les yeux sur le coq gaulois qui garde l’entrée du journal et secoue au balcon son plumage doré – il leur livrera le secret de sa renommée et de son succès contenu tout entier dans sa fière devise : - Je chante clair ! - »  

(Jules Couturat. « Le Gaulois ». Dans La Plume, n° 18, 1er janvier 1890, p. 2-3)

En décembre 1894, le capitaine Alfred Dreyfus (1859-1935) fut condamné par un conseil de guerre pour communication de renseignements à l’attaché militaire allemand à Paris et déporté à l’île du Diable. Une partie du pays demanda la révision du procès. Zola publia le 13 janvier 1898, contre l’état-major, sa lettre « J’accuse ». En septembre, on découvrit que la seule pièce accablante du dossier était un faux. Le gouvernement ordonna d’ouvrir une procédure de révision. L’opinion publique se passionna : Arthur Meyer fut « antidreyfusard », s’opposant à la révision au nom de l’honneur de l’armée.

Photographie Musée de Bretagne

Spécialisé dans l’actualité culturelle et mondaine, Le Gaulois du Dimanche, Supplément Hebdomadaire Littéraire et Illustré parut du 1er juin 1897 à avril 1914, dans un format double [66 x 47 cm].

Arthur Meyer
(Ce que mes yeux ont vu, 1911, front.)

Le 30 avril 1901, Arthur Meyer se convertit au catholicisme. 

Photographie BnF


Le 7 octobre 1904, âgé de 60 ans, à Versailles [Yvelines], il épousa Marguerite-Gabrielle-Joséphine-Sidonie de Turenne d’Aynac, âgée de 23 ans, née le 26 mai 1881 au château de la Lorie, à La Chapelle-sur-Oudon [Maine-et-Loire], fille du vicomte Éléonore-Jacques-Élisabeth-Henri de Turenne d’Aynac (1844-1913) et de Françoise-Marie-Charlotte de Fitz-James (1853-1907). Le couple eut deux filles, nées 4 rue Drouot : Jacqueline-Antoinette-Françoise, le 6 décembre 1906, et Françoise, le 13 février 1908.

Marguerite de Turenne,
par Antonio de La Gandara (1911)

Marguerite de Turenne trompa son mari sans la moindre discrétion. Après la séparation de corps du 25 juillet 1919, aux torts et griefs des deux époux, le divorce fut prononcé le 16 octobre 1922. Arthur Meyer aurait dit à l’illustrateur Ferdinand Bac (1859-1952) : « Quand j’ai épousé ma femme pour sauver une grande et noble famille de la misère, Paris me lapidait sous le mépris. Depuis que je suis déshonoré par son abandon, Paris me couronne de son respect et de sa chaleureuse sympathie. Je finirai ma longue carrière, tardivement honoré pour avoir été trompé. »

 

Arthur Meyer semblait remis de son attaque de grippe qui l’avait retenu à la chambre depuis quinze jours, quand son état s’aggrava brusquement : il mourut le samedi 2 février 1924, à cinq heures vingt du matin, en son domicile du 4 rue Drouot. 



Ses obsèques eurent lieu le mardi 5 février en l’église Notre-Dame-de-Lorette ; il fut inhumé au cimetière du Père Lachaise [division 93]. Il laissait des avoirs en Bourse considérables, mais aucun bien immobilier, ayant été locataire toute sa vie. On lui doit quelques livres : Ce que mes yeux ont vu. Préface de M. Émile Faguet, de l’Académie française. Avec un portrait [de l’auteur] (Paris, Plon-Nourrit et Cie, 1911), Ce que je peux dire. Avec un portrait de Mme la Comtesse de Loynes(Paris, Plon-Nourrit et Cie, 1912), Ce qu’il faut taire. Pièce ornée de sept gravures, précédée d’un avant-propos et d’une préface d’Adolphe Brisson (Paris, Plon-Nourrit et Cie, 1914) et Mes livres, mes dessins, mes autographes (Paris, chez l’auteur, 1921), catalogue qui facilitera le travail du libraire Édouard Rahir (1862-1924) pour établir celui de la vente de sa bibliothèque.

Arthur Meyer (1911)
Photographie BnF

Car Arthur Meyer avait formé une bibliothèque, constituée de belles éditions d’ouvrages célèbres, qu’il truffa de dessins et de lettres autographes d’artistes, de littérateurs et d’hommes politiques avec lesquels il avait été en relation.

« Quand l’idée vint, sur le tard, au directeur du Gaulois de se former une collection de beaux livres, il demanda à tous les artistes vivants de les illustrer à titre gracieux. En échange, le Gaulois saisirait toutes occasions de parler du talent de ces artistes qui, en outre, reçurent le journal sans bourse délier. […]

Je crois que sa tardive bibliophilie fut surtout une spéculation. Il l’a réussie, comme il avait réussi toutes choses. »

(Jacques Daurelle. « Art ancien et curiosité ». Dans Mercure de France, 1erjuillet 1924, p. 251-252)

Arthur Meyer ne montrait pas souvent ses livres. On en vit une partie exposée au Petit Palais en 1919, à l’Exposition des Illustrateurs et Vignettistes français, où Henri Beraldi (1849-1931) et la Princesse Murat firent aussi des prêts sensationnels.


Photographies Bertrand Hugonnard-Roche

Il fit graver son ex-libris par René Stern (1862-1940), 47 passage des Panoramas [IIe] : un coq, emblème de son journal, perché sur un tas de livres et une plume d’oie, avec la devise « JE CHANTE CLAIR ». Certaines de ses reliures portent cette marque en queue du dos.  


 

La première partie de sa bibliothèque fut vendue du mardi 3 au vendredi 6 juin 1924, en 4 vacations, à l’hôtel des commissaires-priseurs, 9 rue Drouot, salles n° 9 et 10, au premier : Bibliothèque de feu M. Arthur Meyer, directeur du Gaulois [Première vente] Très beaux livres anciens et modernes, ornés de dessins et d’autographes (Paris, Francisque Lefrançois et Noël Charavay, 1924, in-8, VIII-168 p., dont 21 pl. in-texte, plus 16 pl. h.-t., 607 lots), avec une introduction par E. R. [Édouard Rahir], dont Livres religieux des différents peuples [11 lots = 1,81 %], Auteurs anciens grecs et latins [36 lots = 5,93 %], Auteurs français antérieurs au XIXe siècle [101 lots = 16,63 %], Auteurs français du XIXesiècle et contemporains [383 lots = 63,09 %], Auteurs étrangers [75 lots = 12,35 %]. La bibliothèque fut vendue 1.860.300 francs : le directeur du Gauloisaurait payé ses livres 600.000 francs environ, les illustrations ajoutées ne lui ayant rien coûté.

« Les salles de l’hôtel Drouot, avec leurs tentures et tapis rouges ressemblent à un préau d’école un jour de prix. Entassés sur les rayons, les livres de la collection de M. Arthur Meyer, avec leurs reliures trop voyantes et leurs tranches dorées, attendent l’heure de la distribution. A gauche de l’estrade où préside MeLair-Dubreuil, les élèves sont sagement groupés : MM. Blaisot, Champion, Leclerc, Meynial, Rahir, Féroud, Chrétien, Carteret, Sergent, Conard, tous libraires fameux et bien connus des amateurs de livres. Quelques bibliophiles distingués se mêlent au public tels que MM. Montcharmont, Léo Claretie, Maurice Monda, Pierre Decourcelle et quelques autres, l’œil au guet et l’oreille tendue. » [sic]

(Simon Arbellot. « On vend la bibliothèque de M. Arthur Meyer ». Dans Le Figaro, 5 juin 1924) 



 

1. Biblia sacrosancta Testamti Veteris & Novi. Tiguri, C. Froschoverus, 1543, 3 part. en 1 vol. in-fol., mar. vert, dos et plats couverts de compart. droits et courbés en mar. noir avec fleurons dorés (Nicolas Ève). Ex. de Picardet, beau-père du fils de J.-A. de Thou. Avec dessin de l’époque. De la bibliothèque de Henry Huth. 21.500 fr.




28.Horace. Quintus Horatius Flaccus. Parisiis, in ædibus palatinis scientiarum et artium, M. DCC. XCIX, Reip. VIII, excudebam Petrus Didot, natu major, in-fol., ill. de Percier, mar. r.,dos orné, dent., doublé de tabis bleu (Bradel l’aîné). Aux grandes armes de Napoléon Ier, offert au prince de Metternich. Avec une aquarelle de Luc-Olivier Merson. 10.500 fr.



39.Plutarque. Plutarchi Chæronei, de Virtute et Vitio. Paris, Gourmont, 1509, in-4, veau brun (Rel. anc.). Ex. de Rabelais. Des bibliothèques de Libri et du prince Baldassare Boncompagni. 8.200 fr. 



46.Virgile. Bucolica, Georgica et Æneis. Parisiis, P. Didot, 1798, in-fol., fig., mar. r., dos orné, dent., doublé de tabis (Bradel). Un des 250 ex. Aux grandes armes de Napoléon Ier. Avec dessin à la sépia par Moreau le Jeune et dessin à la sanguine par Gérome. 14.500 fr.



53. Beaumarchais (P.-A. Caron de). La Folle Journée, ou le Mariage de Figaro. Paris, Ruault, 1785, in-8, ill. de Saint-Quentin, mar. r., dent., doublé de mar. bleu, dent. (Gruel). Avec portrait attribué à Moreau le Jeune (Coll. Pierre Decourcelle), dessin par A. Garneray, 7 portraits, lettre de Beaumarchais, lettre de Madame de Beaumarchais, lettre et autographe musical de Mozart. 12.600 fr.

Photographie Eric Casteran


54.Boileau-Despréaux (Nicolas). Œuvres de M. Boileau Despréaux. Paris, David et Durand, 1747, 5 vol. in-8, ill. Eisen et Cochin, mar. r. (Rel. anc.). De la bibliothèque Guyot de Villeneuve. Avec suite des 6 dessins de Cochin pour le Lutrin et une lettre de Boileau. 48.500 fr.



56. Bossuet (Jacques-Bénigne). Les Oraisons funèbres de Bossuet. Tours, Alfred Mame et Fils, 1869, gr. in-8, ill. de V. Foulquier, mar. La Vallière foncé, doublé de mar. r., encadr., dorures (Chambolle-Duru). Avec deux états des illustrations, 1 aquarelle par Guirand de Scevola, 1 aquarelle par René Péan, 3 croquis par Adolphe Lalauze, lette de Madame Campan. 13.600 fr.



62. Chansons. Choix de chansons mises en musique par M. de La Borde. Paris, de Lormel, 1773, 4 tomes en 2 vol. in-8, portr. à la lyre et fig., mar. r., fil. (Rel. anc.). Avec une lettre de J.-B. de La Borde. 14.900 fr.



63. Chénier (André de). Poésies de André Chénier. Paris, G. Charpentier et Cie, 1888, in-4, ill. Bida, mar. r., doublé de mar. vert clair, dent. (Chambolle-Duru). Avec dessin par Winterhalter, 10 aquarelles de Ad. Giraldon, dessin à la sanguine, pages du manuscrit, lettre de Mademoiselle de Coigny. 12.000 fr.



66. Corneille (Pierre). Horace. Paris, Aug. Courbé, 1641, in-4, front., mar. r., encadr. de fil. avec dorures et mosaïque, doublé de mar. bleu, dent. (Gruel). Édition originale, première émission. Avec portrait par J. Corabœuf, dessin à la sépia par Louis-Édouard Fournier, lettre de Corneille. 15.000 fr.



71.Descartes (René). Discours de la méthode. Leyde, Jan Maire, 1637, pet. in-4, fig., mar. vert doublé de mar. r., dent. (G. Mercier). Édition originale. Avec portrait par J. Corabœuf, lettre de Descartes. 5.100 fr.



72. Desormeaux (J. Ripault). Histoire du connétable Charles de Bourbon. Paris, Imprimerie royale, 1776, in-4, ill. Moreau et Choffard, mar. bleu, fil., doublé de mar. r., dent. (Chambolle-Duru). Avec dessins à la sépia par Moreau le Jeune et par Choffard, gravures des deux dessins en épreuves d’artiste, document signé par le connétable. 11.100 fr.

80. Guirlande de Julie (La). In-4, mar. r., dent. et milieux, doublé de mar. r., dent. (Rel. anc.). Ms. du XVIIe s. Avec aquarelle de Maurice Leloir, lettre de Julie d’Angennes. 9.800 fr.



88. La Fontaine (Jean de). Contes et nouvelles en vers. Amsterdam [Paris], 1762, 2 vol. in-8, ill. Eisen et Choffard, mar. r., dent. (Rel. anc.). Avec 2 dessins par Charles Eisen et une lettre de La Fontaine. 19.000 fr.




89. La Fontaine (Jean de). Fables choisies mises en vers. Paris, Desaint et Saillant, 1755-1759, 4 vol. in-fol., ill. J.-B. Oudry, mar. r., dent. (Rel. anc.). Avec 4 dessins de Oudry, pièce de vers et lettre de La Fontaine. 59.000 fr.

103. Marivaux (Pierre Carlet de). Le Jeu de l’amour et du hasard. Paris, L. Conquet, 1894, in-8, mar. citr., compart. en mosaïque de mar. bleu et rouge avec dorures, doublé de mar. bleu, dent. (Mercier). Édition spéciale tirée à quelques exemplaires. Avec 16 aquarelles de J. Wagrez et une lettre de Marivaux. 15.600 fr.




106. Molière (Jean-Baptiste Poquelin de). Œuvres. Paris, 1734, 6 vol. in-4, ill. François Boucher, mar. r., fil., tr. dor. (Rel. anc.). Premier tirage. Avec 5 dessins à la sanguine par Boucher, une contre épreuve d’un dessin de Boucher, reçu signé par Molière (des collections Gauthier-Lachapelle, Henri Bordes, Benzon et Decloux), quittance signée par Armande Béjart. 200.000 fr. à Rahir.



115. Pascal (Blaise). Pensées. Publiées par Victor Rocher. Tours, A. Mame et Fils, 1873, gr. in-8, portr., mar. r., fil. (Chambolle-Duru). Avec dessin par H. Harpignies, lettre de Pascal (coll. Benjamin Fillon, seule lettre de Pascal en main privée) et pièce signée par la sœur de Pascal, Madame Périer. 25.000 fr.



121. Rabelais (François). Œuvres de Maître François Rabelais. Amsterdam, J.-F. Bernard, 1741, 3 vol. in-4, portr., front., 12 fig. de B. Picart, Folkema et Dubourg, mar. r. (Canape). Grand papier. Avec 6 dessins par Folkema et Dubourg. 17.100 fr.



124. Racine (Jean). Athalie. Paris, D. Thierry, 1691, in-4, front., mar. r., fil. (Rel. anc.). Édition originale. Grand ex-libris de la maison de Saint-Cyr. De la bibliothèque de Nodier. Avec dessin contemporain, lettre de Racine, lettre de Madame de Maintenon, lettre de Boileau sur la mort de Racine. 30.000 fr.







129.Révolution française. Les Hommes de la Révolution peints d’après nature, par Coste d’Arnobat. Paris, Crapelet, 21 janvier 1830, in-8 monté in-4, mar. r. jans., doublé de mar. r., ornements dorés et en mosaïque (Chambolle-Duru). Tiré à 21 ex. Avec nombreux dessins originaux, illustrations, autographes et reliques. 34.000 fr.

Photographie BnF



130. Ronsard (Pierre de). Les Œuvres de Ronsard, gentilhomme Vandomois. Paris, G. Buon, 1623, 2 vol. in-fol., portr., mar. r. (Rel. anc.). Aux armes de Ch.-Ant. Salamon de Venise. Avec dessin à la sanguine par Mademoiselle Ch. Dufau, lettre de Ronsard. 20.000 fr.



132. Rousseau (Jean-Jacques). Julie ou la Nouvelle Héloïse. Paris, Barbier, 1845, 2 tomes en 1 vol. gr. in-8, ill. Tony Johannot, Ém. Wattier, E. Lepoittevin, K. Girardet, H. Baron, C. Rogier, etc., mar. bleu, encadr. (Canape). Avec dessin à la sépia de J.-M. Moreau le Jeune, dessin de Tony Johannot, lettre de Rousseau. 12.000 fr.



146.Voltaire (François-Marie Arouet de). Candide ou l’optimisme. Paris, G. Boudet, 1893, in-8, ill. Adrien Moreau, mar. r. doublé de mar. bleu, dorures (Chambolle-Duru). Sur Chine, avec divers états des ill. Avec portrait par Vivant-Denon (Coll. Decourcelle), aquarelle et 92 croquis de Moreau, lettre de Voltaire, lettre de la Margrave de Baireuth, morceau de rideau du lit de Voltaire. 7.500 fr.

Photographie Librairie Le Feu Follet

149. Voltaire (François-Marie Arouet de). Zadig, ou la Destinée. Paris, Amis des Livres, 1893, in-8, ill. de F. Rops, A. Robaudi et J. Garnier, mar. La Vallière, encadr. mosaïqué, doublé de mar. bleu, compart. mosaïqués (Ch. Meunier). Avec étude et croquis de Rops, aquarelle de Robaudi, lettre de Voltaire. 14.500 fr.



154. Augier (Émile). L’Aventurière. Paris, Calmann Lévy, 1892, in-8, ill. G. Dubufe, mar. r., fil., doublé de mar. citr., encadr., coins ornés (Gruel). Avec aquarelle et dessin de Dubufe, aquarelle de Ch. Meissonier, eau-forte de E. Meissonier, 1 page du manuscrit. 1.700 fr.

158. Aumale (Henri d’Orléans, duc d’). La Bataille de Rocroy. Paris, Société des Bibliophiles françois, 1899, in-4, ill. Adolphe et Alphonse Lalauze, mar. bleu doublé de mar. bleu, semis de fleurs de lis dorées (Marius Michel). Sur Japon, avec trois états des ill. Avec aquarelle d’Alphonse Lalauze, dessin d’Adolphe Lalauze, dessin de Gérôme, lettre du Grand Condé et lettre du duc d’Aumale. 1.750 fr.



160. Balzac (Honoré de). Les Chouans. Paris, Émile Testard et Cie, 1889, 2 vol. in-4, ill. Julien Le Blant, mar. brun, fil., doublé de mar. r., fil. (Ch. Meunier). Sur Japon, avec ill. en plusieurs états. Avec 2 aquarelles et 1 dessin de Le Blant, dessin de F. Legoût-Gérard, 9 portraits, lettre de Balzac, billet à ordre endossé par Balzac, 8 lettres et pièces signées. 2.800 fr.



166. Balzac (Honoré de). Eugénie Grandet. Paris, Amis des livres, 1883, in-8, ill. en double état de Dagnan-Bouveret, mar. r., double encadr. de 7 fil. brisés, doublé de mar. vert, fil. (Mercier). Avec dessin par Dagnan-Bouveret, lettre de Balzac, lettre de Victor Hugo. 2.500 fr.




170. Balzac (Honoré de). Histoire de l’empereur, racontée dans une grange par un vieux soldat. Paris, H. Leclerc, 1904, in-4, ill. Adolphe et Alphonse Lalauze, mar. vert, cuirs incisés sur chaque plat (Ch. Meunier). Sur papier vélin du Marais, avec deux états des ill. Avec aquarelles de Alphonse Lalauze et de E. Boutigny, document signé par Napoléon, billet de Balzac. [Paris, Drouot, 4 juin 2021 : 4.170 €]  

172. Balzac (Honoré de). Le Lys dans la vallée. Paris, Werdet, 1836, 2 tomes en 1 vol. in-8, mar. bleu, fil. et coins ornés, doublé de mar. bleu, encadr. (Canape). Édition originale. Envoi de l’auteur. Avec dessin de P. Puvis de Chavannes, portr. par Edmond Hédouin, lettre de Balzac, lettre de Puvis de Chavannes. 2.700 fr.



176. Balzac (Honoré de). La Peau de chagrin. Paris, Charles Gosselin et Urbain Canel, 1831, 2 vol. in-8, vign. de Tony Johannot, demi-rel. dos et coins de mar. La Vallière (Mercier). Édition originale. Dessin par A. Dawant, lettre de Balzac. 1.600 fr. à Carteret.



178. Balzac (Honoré de). Physiologie du mariage. Paris, Levavasseur et Urbain Canel, 1830, 2 tomes en 1 vol. in-8, mar. brun, semis de fleurs de coucous sur le dos et les plats, doublé de mar. brun (Marius Michel). Ex. Ph. Burty imprimé sur papier jonquille. Avec dessin de Eug. Lami, lettre de Balzac. 6.200 fr. à Leclerc. 6.200 fr.

181. Balzac (Honoré de). Splendeurs et misères des courtisanes. Paris, L. de Potter, 1845, 3 tomes en 1 vol. in-8, mar. La Vallière, fil. et coins ornés (Canape). Édition originale. Avec aquarelle de Gavarni, aquarelle de Ed. de Beaumont, lettre de Balzac. 2.400 fr.

185.Banville (Théodore de). Le Baiser. Paris, Impr. Motteroz, [1888], in-4, mar. r., doublé de mar. vert, encadr. mosaïqué (Marius Michel). Vol. non publié, dont on n’a tiré que quelques ex. Avec 27 dessins par G. Rochegrosse, portr. par E. Manet, photographies, portr. par A.-J. Maurel, dizain manuscrit et lettre de Banville, 2 lettres, lettre de Victor Hugo, autographe musical de Paul Vidal. 6.000 fr.



188. Barbey d’Aurevilly (Jules). Les Diaboliques. Paris, E. Dentu, 1874, in-18, mar. brun doublé de mar. La Vallière, fil. et fleurs mosaïquées dans les angles (Marius Michel). Édition originale. Avec dessin par Rassenfosse, lettre de l’auteur. 2.000 fr.



199. Barthou (Louis). Mirabeau. Paris, Hachette et Cie, 1913, in-8, portr. et fac-similé, mar. vert. Édition originale. Papier du Japon. Avec dessin par Raffet, lettre de Mirabeau, lettre de Sophie Monnier à Mirabeau. 750 fr.



200.
Baudelaire (Charles). Les Fleurs du Mal. Paris, Poulet-Malassis et De Broise, 1857, pet. in-8, mar. vert (Marius Michel). Édition originale. Exemplaire relié sur brochure, avec la première couverture conservée. Avec feuille de 3 croquis par Baudelaire (coll. Émile Bergerat), 2 portraits par Bracquemond et Émile de Roy, envoi et 2 lettres de Baudelaire, poésie de Émile Deschamps sur les Fleurs du Mal. 6.600 fr. à Conard.

204. Becque (Henry). La Parisienne. Paris, Calmann-Lévy, 1885, in-18, mar. r. (Lortic). Édition originale. Avec 19 aquarelles par Albert Lynch, lettre de Becque. 1.650 fr. à Blaizot.

Photographie Bertrand Hugonnard-Roche


213. Bourget (Paul). Un cœur de femme. Paris, A. Lemerre, 1890, in-18, mar. bleu jans., doublures et gardes en moire grenat (M. Lortic). Édition originale. Un des 10 ex. imprimé sur Whatman. Envoi de l’auteur. Avec 3 aquarelles de Robaudi. [Librairie Bertrand Hugonnard-Roche, 2021 : 2.950 €]

215. Bourget (Paul). L’Étape. Paris, Plon, [1902], in-18, mar. La Vallière jans., doublures et gardes de soie (G. Mercier). Édition originale sur Japon. Avec 24 aquarelles de Robaudi. 1.300 fr. à Blaizot.

224.Caillavet (G.-A. de) et Flers (Robert de). L’Amour veille. Paris, Librairie théâtrale, 1908, in-12, mar. bleu jans. (Noulhac). Édition originale sur Hollande. Envoi à Jules Claretie. Avec 3 portraits photographiques, 2 fragments de la pièce par Caillavet et par Flers, billet de Flers, 4 lettres (Berr, Numa, Leconte et Pierson). 480 fr. à Davis.

225.Caillavet (G.-A. de) et Flers (Robert de). Primerose. Paris, Librairie théâtrale, 1912, in-18, mar. bleu jans. (Wendling). Édition originale. 1 des 30 ex. sur Hollande avec signatures des auteurs. 350 fr. à Joseph de Montrichard.



226. Capus (Alfred). Qui perd gagne. Paris, Paul Ollendorff, 1900, in-8, ill. René Lelong, mar. vert (Chambolle-Duru). Papier Japon. Ill. en deux états. Avec dessin par Jean Veber, portrait et lettre de l’auteur, notice sur Capus par P. Bourget. 455 fr.



228.Chambure (Auguste de). Napoléon et ses contemporains. Paris, Bossange Père et Bossange Frères, 1824, in-4, ill. de Devéria, Charlet, Scheffer, etc., mar. vert (Durvand). Ill. en deux états sur Chine. Dessin par Ingres, signature de Bonaparte, signature de Napoléon Ier, lettre du maréchal Bernadotte. 3.500 fr.

231.Chateaubriand (vicomte François-René de). Atala. René. Les Aventures du dernier Abencérage. Paris, Lefèvre et Ladvocat, 1830, in-8, mar. bleu (Canape). Grand papier. Avec dessin par F. Cormon, 6 fig. de l’édition de 1805, 20 fig. par Tony Johannot, Devéria, etc., lettre de Chateaubriand. 3.900 fr.

233. Chateaubriand (vicomte François-René de). Les Martyrs, ou le Triomphe de la religion chrétienne. Paris, Le Normant, 1809, 2 tomes en 1 vol. in-8, mar. r., dent., doublé de mar. brun, encadr. doré (Canape). Édition originale. Avec portrait de l’auteur par la marquise de Custine, dessin à la sépia par Devéria, lettre de Chateaubriand, lettre de Madame Récamier. 2.800 fr. au vicomte Viguier. 2.800 fr.



234.Chevigné (comte Louis de). Les Contes rémois. Paris, Michel Lévy frères, 1861, in-8, ill. E. Meissonier, mar. bleu (Galette). Sur peau de vélin, avec envoi de la duchesse d’Uzès. Avec dessin de Meissonier, conte en vers manuscrit et lettre avec croquis par Meissonier, lettre de Ch. Meissonier. 2.500 fr.

240. Comédie française. Album de la Comédie française, par F. Febvre et T. Johnson. Paris, [1880], 1 tome en 3 vol. pet. in-fol., titre gravé par Abot, front. par Sarah Bernhardt, fac-similé et portraits, mar. bleu, vert et rouge (Gruel). Avec dessins, photographies, portraits, lettres autographes, fac-similés d’autographes. 6.100 fr.  



241.Constant (Benjamin). Adolphe. Paris, 1901, in-4, ill. G. Jeanniot, mar. bleu, encadr. doré (Marius Michel). Ex. sur Chine. Avec aquarelle et dessin par Jeanniot, 2 lettres de Constant. 3.550 fr.



249. Daudet (Alphonse). Fromont Jeune et Risler Aîné. Paris, L. Conquet, 1885, 2 vol. in-8, ill. Ém. Bayard, mar. La Vallière, encadr. de filets avec brisures dans les angles (Gruel). Ex. de Léon Conquet, sur Japon, avec 4 états des eaux-fortes, envoi de l’auteur à son éditeur. Avec aquarelles de Bayard et de Berthe Morizot, dessin de Henri Royer, 2 lettres de Daudet, 2 lettres de Bayard. 2.030 fr.



251. Daudet (Alphonse). Sapho. Paris, Armand Magnier, 1897, in-8, ill. de A.-F. Gorguet, mar. bleu, décor mosaïqué (Marius Michel). Ill. en plusieurs états. Avec 2 dessins de Albert Besnard, 1 dessin de Gorguet, 1 page manuscrite du roman de Sapho, lettre de Ernest Legouvé à Daudet, carte de la princesse Mathilde, lettre de Besnard. 1.650 fr.



263.
Donnay (Maurice). Le Retour de Jérusalem. Paris, Eugène Fasquelle, 1904, in-18, mar. r. (M. Lortic). Édition originale. Avec dessin par Gustave Courtois, lettre de Donnay. 300 fr.



264. Doumic (René). Lamartine. Paris, Hachette et Cie, 1912, in-12, portr., mar. bleu (Wendling). Édition originale sur Japon, envoi de l’auteur. Avec aquarelle de R. Lelong, lettre de Lamartine, lettre de Doumic. 160 fr.



268.Dumas (Alexandre). La Dame de Monsoreau. Paris, Calmann Lévy, 1903, 2 vol. gr. in-8, ill. Maurice Leloir, mar. r., filets et bandes mosaïquées (Marius Michel). Sur Chine, avec les tirages à part. Avec 2 dessins de Leloir, aquarelle de Eugène Lami, lettres de Henri III, de Catherine de Médicis, de Bussy-d’Amboise, du duc de Guise, du duc d’Entrague, du duc d’Épernon, 3 lettres de Dumas, autographe musical de G. Salvayre. 5.800 fr.



270. Dumas (Alexandre). Les Trois Mousquetaires. Paris, Calmann Lévy, 1894, 2 vol. gr. in-8, ill. Maurice Leloir, mar. r. doublé de mar. La Vallière, fil. et fleurs de lis (Marius Michel). Sur Chine, avec les tirages à part. Avec 6 dessins de Leloir, 2 portraits-charge de Dumas par Eug. Delacroix, dessin de E. Meissonier et billet autographe au verso, lettre de Charles de Baatz (coll. Morrison), lettres de Louis XIII, d’Anne d’Autriche, du cardinal de Richelieu, de Buckingham, de Dumas, pièce signée par Tréville. 15.500 fr. à Seymour de Ricci.

Photographie Bertrand Hugonnard-Roche


273. Dumas fils (Alexandre). La Dame aux camélias. Paris, Quantin, 1887, in-4, ill. A. Lynch, mar. La Vallière, doublé de mar. bleu avec camélias mosaïqués (Chambolle-Duru). Sur Japon, avec les ill. en deux états. Avec portrait-charge de Dumas par Nadar, dessin de H. Rondel, 6 portraits, note de Dumas, lettre et billet à ordre de Marie Duplessis, 3 lettres, autographe musical de Verdi. 3.200 fr.



283.
Flaubert (Gustave). Bouvard et Pécuchet. Paris, H. Piazza et Cie, [1904], 2 tomes en 1 vol. in-4, ill. Ch. Huard, mar. r. (Canape). Tirage à 30 ex. Avec aquarelle et dessin de Huard, aquarelle de Hochard, lettre de Flaubert. 4.600 fr.



287.Flaubert (Gustave). Madame Bovary. Paris, A. Quantin, 1885, in-4, ill. Albert Fourié, mar. r., encadr. filets brisés, dorés et à froid (G. Mercier). Sur Japon, avec deux états des ill. Avec dessin par Tassaert, aquarelles de Fourié, Hochard et Paul Avril, portrait de Flaubert par Lessorre, front. et 5 fig. de E. Boilvin, 2 pages du manuscrit et lettre de Flaubert. 7.200 fr. 



289.Flaubert (Gustave). La Tentation de Saint Antoine. Paris, A. Ferroud, F. Ferroud successeur, 1907, in-4, ill. G. Rochegrosse, mar. bleu, doublé de mar. r., décoration à froid et encadr. doré (Carayon). Avec aquarelle de Rochegrosse et lettre de Flaubert. 1.580 fr.

291. France (Anatole). Le Crime de Sylvestre Bonnard. Paris, Calmann Lévy, [1903], in-18, mar. r., doublé de moire rose (Gruel). Avec 35 aquarelles de Guignebault, 2 portraits par Monziès, 1 page du manuscrit, lettre de Guignebault. 1.555 fr.



292.France (Anatole). Le Lys rouge. Paris, Librairie de la Collection des Dix, A. Romagnol, 1903, gr. in-8, ill. de Auguste-François Gorguet, mar. r., filets (Chambolle-Duru). Avec aquarelle de Gorguet et autographe d’Anatole France. 1.450 fr.



294. France (Anatole). Thaïs. Paris, Librairie de la Collection des Dix, 1900, in-8, ill. P.-Albert Laurens, mar. La Vallière (Chambolle-Duru). Sur Chine, avec divers états des ill. Avec aquarelle de Laurens, photographie de Sibyl Sanderson, 1 page du manuscrit, lettre d’Anatole France, autographe musical de Massenet. 2.750 fr.



296.Fromentin (Eugène). Dominique. Paris, Hachette et Cie, 1863, in-8, mar. r. (Mercier). Édition originale. Avec dessin par Fromentin, photographie de Fromentin, lettre de Fromentin, lettre de Émile Augier. 5.600 fr.




300. Gautier (Théophile). Mademoiselle de Maupin. Paris, Conquet et Charpentier, 1883, 2 vol. in-8, ill. E. Toudouze, mar. r. doublés de mar. vert, encadr. de feuillages et filets (Lortic fils). Sur Japon, avec 3 états des ill. Avec épreuves d’artiste et planches refusées, dessin de Gautier, 10 aquarelles de Paul-Albert Laurens, pièce de vers autographes de Gautier, rondeau de A. Glatigny. 4.200 fr. [Paris, Alde, 25 avril 2019 : 4.375 €]

308.Girardin (Madame Émile de, Delphine Gay). La Canne de M. de Balzac. Paris, Dumont, 1836, in-8, mar. brun à grain long, fil. et dent., tabis (Noulhac). Édition originale. Avec 2 aquarelles de A. Lynch, pièce de vers autographe de Delphine Gay, lettre de E. de Girardin, lettre de Balzac, poésie de Marceline Desbordes-Valmore. 2.050 fr.




309.Goncourt (Edmond et Jules de). L’Art du dix-huitième siècle. Paris, E. Dentu, 1875, in-4, ill. des Goncourt, mar. bleu, doublé de mar. r., encadr. doré (Chambolle-Duru). Première édition. Ex. unique renfermant des dessins originaux [13] de chacun des maîtres cités [sauf La Tour]. Avec dessins attribués à Chardin et à Fragonard, peinture de Debucourt, lettre d’Edmond de Goncourt. 37.100 fr. à Lefrançois.



311.Goncourt (Edmond et Jules de). Histoire de Marie-Antoinette. Paris, G. Charpentier, 1878, gr. in-8, encadr. de H. Giacomelli et planches, mar. vert doublé de mar. r., dent. (G. Mercier). Avec portrait du XVIIIe s., gouache de Walter Gay, aquarelle de Grivaz, billet autographe de Marie-Antoinette, lettre de Louis XVI, lettre de Fersen, lettre de J. de Goncourt. 5.100 fr.



313. Goncourt (Edmond et Jules de). Madame de Pompadour. Paris, Firmin-Didot et Cie, 1888, in-4, ill., mar. bleu, encadr. doré et mosaïqué (Carayon). Envoi de E. de Goncourt. Avec dessin de Charles Eisen, aquarelle de G. Jacquet, 2 lettres de Louis XV, manuscrit de Madame de Pompadour. 7.000 fr.

Emile Verhaeren


320.Gourmont (Rémy de). Le Livre des masques. Paris, Mercure de France, 1896, in-18, ill. F. Vallotton, mar. vert foncé (Canape). Édition originale sur Chine. Avec masque par Vallotton, lettre de Gourmont. 750 fr.

321. Guizot (François). L’Histoire de France, depuis 1789 jusqu’en 1848, racontée à mes petits-enfants. Paris, Hachette et Cie, 1878-1879, 2 vol. gr. in-8, ill., mar. brun, encadr. doré et armoiries impériales, doublés de mar. rouge, semis de fleurs de lis et bonnets phrygiens. Sur Chine. Avec aquarelle de Raffet, aquarelle de Eug. Lami, dessin par le duc d’Orléans, 2 aquarelles d’Alphonse Lalauze, 2 portraits, lettre de Guizot, lettre de la princesse de Lieven [égérie de Guizot], lettre de Napoléon Ier, quatrain autographe de Victor Hugo. 6.700 fr.



328.Haussonville (comte d’). La Duchesse de Bourgogne et l’Alliance savoyarde sous Louis XIV. Paris, Calmann Lévy, 1898, in-8, portr., mar. r., double rangée de fil., doublé de mar. bleu, fil., coins dorés et milieux (Gruel). Avec aquarelle de L. Balestriera, portrait, devoir autographe du Grand Dauphin, contrat de mariage avec signatures de Louis XIV, etc., note manuscrite de l’auteur. 3.450 fr.


Photographies BnF


330. Heredia (José-Maria de). Les Trophées. Paris, 1907, in-4, ill. Luc-Olivier Merson, mar. chaudron, encadr. mosaïqué, doublé de mar. vert olive, encadr. avec fleurettes (Marius Michel). Édition luxueuse imprimée à petit nombre pour Descamps-Scrive. Avec dessin de Merson, sonnet autographe et lettre de Heredia. 4.000 fr.



336.Houssaye (Henry). Journée d’Iéna et campagne de Prusse. Saint-Hilaire, sous la direction d’un amateur [H. Leclerc], 1911, in-4, ill. Alphonse Lalauze, mar. vert doublé de mar. rouge, dent. (G. Mercier). Avec aquarelle de Lalauze, photographies, portraits, notes manuscrites de Houssaye, 11 lettres autographes ou documents signés. 5.000 fr.

337. Houssaye (Henry). 1815. Waterloo. Paris, Perrin et Cie, 1906, in-8, portr., fac-similé et cartes, mar. vert doublé de mar. brun, ornements dans les angles (Marius Michel). Envoi de l’auteur. Avec aquarelle de Ed. Detaille et envoi, lettre de Napoléon, lettre de Joseph Bonaparte, lettre de Detaille. 4.600 fr.



341. Hugo (Victor). Cromwell. Paris, A. Dupont, 1828, in-8, mar. r. doublé de tabis (Noulhac). Édition originale. Avec dessin de Hugo Rembold, document manuscrit par Cromwell (Coll. Morrison), lettre de Victor Hugo, lettre de Marceline Valmore.




342. Hugo (Victor). Drames (Marie Tudor – Le Roi s’amuse – Lucrèce Borgia). Paris, E. Renduel, 1832-1833, 3 pièces en 1 vol. in-8, front. de Célestin Nanteuil et Tony Johannot, demi-rel. époque. Éditions originales portant chacune un envoi à Abel Hugo. Avec dessin attribué à Victor Hugo, dessin de Louis-Édouard Fournier, lettre de Lucrèce Borgia (Coll. Morrison), billet de Victor Hugo, autographe musical de Donizetti, lettre de Mocquard. 4.000 fr. [Paris, Drouot, 26 avril 2017 : 23.811 €]

344. Hugo (Victor). La Légende des siècles. Paris, Michel Lévy et Hetzel, 1859, 2 vol. in-8, mar. r. doublé de mar. bleu, encadr. et fil. (M. Lortic). Édition originale. Avec dessin par Victor Hugo, croquis par Rodin, dessin par H. Jacquier, fragment du manuscrit, lettre de Hugo, photographie de Hugo, lettre de Lamartine. 7.800 fr.



350.Huysmans (Joris-Karl). À rebours. Deux-cent-vingt gravures sur bois en couleurs par Auguste Lepère. Paris, pour les Cent Bibliophiles, 1903, in-8, mar. vert olive, cuir incisé sur chaque plat (Ch. Meunier). Tirage 130 ex. Avec 2 dessins et 4 gravures de Lepère, lettre de Huysmans. 12.400 fr.

353. Jammes (Francis). Les Géorgiques chrétiennes. Paris, Mercure de France, 1912, in-12, mar. La Vallière (Noulhac). Première édition en un vol. Avec aquarelle de Lacoste, poème et lettre de Jammes. 320 fr.

355. Jarry (Alfred). Ubu roi. Paris, Mercure de France, 1897, in-12, mar. citr. (Gruel). Avec aquarelle de Bonnard, envoi et lettre de Jarry. 650 fr.  



367.
Las Cases (comte de). Mémorial de Sainte-Hélène ; suivi de Napoléon dans l’exil. Paris, E. Bourdin, 1842, 2 vol. gr. in-8, ill. Charlet, mar. vert, encadr. de filets avec ornements et milieux napoléoniens (Wendling). Avec dessin par Swebach-Desfontaines, dessin par Raffet, 2 aquarelles par Th. Poilpot, 2dessins par Charlet, dessin par Eustache-Hyacinthe Langlois, portrait de Cambronne, 8 lignes autographes de Napoléon, 1 page du manuscrit, 8 lettres, document signé par Hudson Lowe. 6.400 fr.



384. Louÿs (Pierre). Aphrodite. Paris, A. Ferroud, F. Ferroud successeur, 1909, in-4, ill. Raphaël Collin, mar. grenat doublé de mar. gris, décorations mosaïquées et dorées (Mercier). Sur gr. Japon impérial, avec trois états des ill. Avec peinture de Collin, lettre de Louÿs. 5.300 fr.



385. Louÿs (Pierre). Les Chansons de Bilitis. Paris, Pierre Corrard, 1922, in-4, ill. G. Barbier, mar. bleu, mosaïque à froid (G. Mercier). Avec aquarelle de Barbier, lettre de Louÿs. 5.000 fr.



386. Louÿs (Pierre). La Femme et le Pantin. Paris, Piazza, 1903, in-4, ill. P. Roïg, mar. violet, dos et plats mosaïqués, doublé de mar. fauve, bordures de fleurs en mosaïque (Canape). Sur Japon. Avec aquarelle de Roïg, lettre de Louÿs. 5.240 fr.





395. Masson (Frédéric). Napoléon et les femmes. Paris, Manzi, Joyant et Cie, 1906, in-4, fac-similés et portraits, mar. vert doublé de mar. blanc, semis d’abeilles dorées (Chambolle-Duru). Édition définitive, envoi de l’auteur. Avec aquarelle de Georges Scott, lettre de Napoléon à Joséphine (coll. Morrison), pièce signée par Napoléon, lettre de Joséphine (coll. Morrison), 7 lettres, lettre de Masson. 12.700 fr.

419. Mérimée (Prosper). Il Viccolo di Madama Lucrezia. S. l., 1846, pet. in-8, cart. toile. Ms., avec 2 aquarelles de Mérimée, lettre de Emmanuel Bocher. 8.500 fr.



457. Renan (Ernest). Vie de Jésus. Paris, Michel Lévy frères, 1870, in-8, ill. Godefroy Durand, mar. brun, fil. à froid (Carayon). Première édition ill. Avec dessin par Munkacsy, dessin attribué à F. Rops, 2 lettres de Renan. 2.000 fr.

464.Rostand (Edmond). L’Aiglon. Paris, Eugène Fasquelle, 1900, in-8, front., mar. vert, encadr. filets (Mercier). Édition originale sur Japon. Avec aquarelle du front. par Louise Abbema, dessin par Rostand, aquarelle par Fr. Flameng, 2 portraits et un devoir du duc de Reichstadt, lettre de François-Joseph, empereur d’Autriche. 8.100 fr.



466. Rostand (Edmond). Chantecler. Paris, Eug. Fasquelle, 1910, in-4, mar. brun, cuir gravé à froid de R. Lalique sur le premier plat, doublé de mar. vert, encadr. filets dorés et compart. mosaïqués (Chambolle-Duru). Édition originale. Ex. unique sur papier rose. Avec 2 dessins par Rostand, 10 aquarelles par G. Fraipont, photographie, portraits, faux-titre de l’ouvrage sur Japon, envoi de l’auteur, 1 page du manuscrit, 18 vers autographes de Rosemonde Gérard, 18 vers autographes de Maurice Rostand, lettre de Coquelin Aîné. 6.100 fr.

467. Rostand (Edmond). Cyrano de Bergerac. Paris, Eug. Fasquelle, 1898, pet. in-8, mar. vert, fil., doublé de mar. r., fil. et coins ornés (Chambolle-Duru). Édition originale sur Japon. Avec aquarelle de Maurice Leloir, 13 vers manuscrits de Rostand. 7.100 fr.

473. Rostand (Edmond). La Samaritaine. Paris, Eug. Fasquelle, 1897, pet. in-4, mar. brun, milieux avec médaille au centre des plats (Gruel). Édition originale. Avec aquarelle de Georges Claude, aquarelle de Sem, lettre de Rostand, 2 lettres de Sarah Bernhardt et de Sem, autographe musical de Massenet. 5.100 fr.

479. Samain (Albert). Au jardin de l’infante. Paris, Mercure de France, 1893, in-18 carré, mar. brun, doublé de mar. citr., dent. (G. Mercier). Édition originale sur Japon, envoi de l’auteur. Avec 130 aquarelles et lettre de Suzanne Lemaire. 4.400 fr.



489. Sarcey (Francisque). Le Théâtre. Paris, 1893, gr. in-8, ill. A. Lepère, A. Gérardin, L. Moulignié et L. Tinayre, mar. r. (M. Lortic). Ex. imprimé d’un seul côté, sur parchemin, avec divers états des ill. Avec portrait de l’auteur par Marcel Baschet, 4 dessins par les illustrateurs du livre, lettre de Sarcey, signatures de l’auteur, des dessinateurs et graveurs sur le faux-titre. 23.800 fr.

493. Sardou (Victorien). Thermidor. Paris, 1906, gr. in-8, mar. r. (Blanchetière). Avec dessin de Tony Johannot, dessin de Henri Rudaux, portraits, lettres, 3 pages d’un manuscrit de Robespierre, signature de Tallien. 4.200 fr.



502. Stendhal (Henri Beyle). La Chartreuse de Parme. Paris, L. Conquet, 1883, 2 vol. in-8, ill. V. Foulquier, mar. vert doublé de mar. r. (Chambolle-Duru). Sur Japon, avec les ill. en deux états. Avec aquarelle de François Flameng, dessin par J.-Paul Laurens, lettre de Stendhal, 3 lettres. 5.100 fr.



503. Stendhal (Henri Beyle). Le Rouge et le Noir. Paris, L. Conquet, 1884, 3 vol. gr. in-8, ill. H. Dubouchet, mar. r. (Chambolle-Duru). Sur Japon, avec deux états des ill. Avec 3 aquarelles, lettre de Stendhal, lettre de Madame de Girardin. 5.800 fr.

506.Sully-Prudhomme (Armand). Le Vase brisé. In-4, mar. vert (Chambolle-Duru). Manuscrit autographe de l’auteur, avec dessin de L.-Ed. Fournier. 11.100 fr.



516.
Verlaine (Paul). Fêtes galantes. Paris, Société artistique du Livre illustré, 1899, gr. in-8, ill. A. Gérardin, mar. orange (Canape). Sur Chine. Avec aquarelle de Robaudi, 2 dessins de H. Lebasque, photographie et lettre de Verlaine, 29 documents divers. 6.000 fr.

532. Zola (Émile). La Terre. Paris, G. Charpentier et Cie, 1887, in-18, cart. vélin blanc. Édition originale. Avec 2 peintures de Claude Monet sur les plats, 2 lettres de Zola, 4 lettres de Monet. 10.100 fr.

533.Andersen (Hans Christian). Histoires et aventures. Paris, 1909, gr. in-8, ill. Alexandre Lunois, mar. La Vallière doublé de mar. bleu (Chambolle-Duru). Sur Japon, avec tous les états des eaux-fortes et suites sur bois. Avec 8 aquarelles et 2 dessins par Lunois, lettre de Andersen. 5.400 fr.



535. Arioste (Ludovico Ariosto, dit l’). Roland furieux. Paris, Hachette et Cie, 1879, in-fol., ill. Gustave Doré, mar. r. (Chambolle-Duru). Sur Chine. Avec portrait par A.-E. Lapi, 5 dessins par Doré, aquarelle de Manuel Orazi, lettre de Ludovico Ariosto. 10.900 fr.



538. Boccace (Jean). Le Décaméron. Paris, H. Launette et Cie, G. Boudet successeur, 1890, 3 vol. in-4, ill. Jacques Wagrez, mar. r. (Canape). Sur Japon, ill. en divers états. Avec aquarelle de Wagrez, aquarelle de Maurice Denis, 2 aquarelles de G. Barbier. 4.100 fr.



543.Cervantès (Michel de). L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche. Paris, Hachette et Cie, 1863, 2 vol. in-fol., ill. Gustave Doré, mar. bleu (Marius Michel). Avec 2 dessins par Honoré Daumier, dessin par Ignacio Zuloaga, dessin par Chaliapine, 2 portraits, lettre de Cervantès (coll. Morrison), seule lettre de Cervantès en main privée, lettre de Doré, lettre de Zuloaga, autographe musical de Massenet. 25.000 fr.




546. Dante Alighieri. L’Enfer. Paris, Hachette et Cie, 1884, in-fol., ill. Gustave Doré, mar. r. (Chambolle-Duru). Avec portrait par A.-E. Lapi, dessin et lettre d’Auguste Rodin. 10.500 fr.




552. Goethe (Johann Wolfgang). Faust. Paris, Ch. Motte et Sautelet, 1828, in-fol., litho. Eugène Delacroix, mar. vert olive, cuirs incisés sur chacun des plats, doublé de mar. avec décorations mosaïquées (Ch. Meunier). Avec dessin par Delacroix, portrait de Delacroix par Lessore, 6 photographies, lettre de Goethe, lettre de Delacroix, lettre de Liszt, lettre de Wagner, 5 autographes musicaux, partition imprimée de Schumann avec autographe. 16.600 fr.



556.Goldsmith (Olivier). Le Vicaire de Wakefield. Paris, Bourgueleret, 1838, in-8, ill., mar. bleu (M. Lortic). Avec peinture de Sternberg-Davids sur le premier plat, lettre de Goldsmith (Coll. Morrison), lettre de Nodier. 16.700 fr.

564. Kipling (Rudyard). The Jungle Book. London, Macmillan and C°, 1894, 2 vol. in-18, cart. Édition originale anglaise. Avec dessin de Eugène Delacroix, lettre de l’auteur. 15.000 fr.



565. Kipling (Rudyard). Le Livre de la jungle. Paris, Société du Livre contemporain, 1919, in-4, ill. en couleurs de Paul Jouve gravées sur bois par François-Louis Schmied, mar. vert, encadr. fil. dorés avec fils losangés à froid, fleurons avec pointillé d’or, doublures et gardes en moire (Gruel). Tirage 125 ex. Avec dessin de Jouve et lettre de Kipling. 15.000 fr.

579. Pope (Alexandre). Traduction des Églogues de Pope. Paris, Mérigot, 1789, in-8, mar. r. (Rel. anc.). Aux armes de la duchesse d’Orléans, femme de Philippe-Égalité. Avec dessin à la sépia de J.-M. Moreau le Jeune, lettre de Pope. 12.500 fr.

586. Shakespeare (William). Œuvres choisies. Paris, Firmin-Didot, s. d., gr. in-8, mar. r. doublé de mar. bleu, encadr. dorés (Gruel). Avec portrait par J. Corabœuf, 12 dessins ou aquarelles, fac-similé de la signature de l’auteur. 8.200 fr.



589.Shakespeare (William). Le Songe d’une nuit d’été. Paris, L. Conquet, 1886, in-8, cart. vélin. Ex. unique dont les 90 pages et les deux plats sont couverts de dessins et d’aquarelles de Marcius Simon. 11.800 fr.



592. Skelton (Sir John). Mary Stuart. Paris, London, New York, Boussod, Valadon and C°, 1893, in-4, pl., mar. brun, dorures (Canape). Sur Japon. Avec portrait par Corabœuf, lettre de Marie Stuart, lettre de la reine Élisabeth. 8.200 fr.

 

« Arthur Meyer avait formé le projet ambitieux de réunir une collection de chefs-d’œuvre, choisie dans leur édition la plus réussie, agrémentés de reliures magnifiques et bourrés de documents se rapportant au livre, tels qu’illustrations originales, manuscrits, lettres et autres précieuses reliques : ce que les amateurs nomment avec drôlerie livre truffé, le document annexe venant ainsi jouer dans l’exemplaire le rôle de la truffe dans la poularde, qui en gagne prix et parfum. On conçoit naturellement qu’il ne viendra à aucun cuisinier l’idée de choisir la plus belle de ses truffes pour l’insérer sous la peau d’une mauviette. C’est cependant à plus d’une opération de ce genre que se livrent souvent des amateurs débutants en bibliophilie ; et Arthur Meyer paraît bien avoir été, toute sa vie, malgré son grand âge et son expérience, un débutant à cet égard. J’imagine que pas un bibliophile digne de ce nom, pas même un simple lettré ami de l’ordre et de la symétrie, n’a pu, sans en éprouver du scandale, apprendre que cet heureux possesseur d’une lettre autographe de Pascal, au lieu de la placer comme il devait dans un exemplaire en maroquin ancien de l’originale des Pensées ou des Provinciales, n’a pas craint de la mettre dans un méchant exemplaire des Penséespublié en 1873 – où elle n’a plus que l’air d’un fac-similé… Pareillement, c’est une erreur d’intercaler une pièce de vers manuscrite d’André Chénier dans un Chénier de 1888 ; et quinze lettres de Bossuet, de Henri IV, de Louis XIII, de Charles 1er, d’Henriette de France ou de Turenne dans un exemplaire des Oraisons funèbres, imprimé en 1869. C’est d’abord un anachronisme choquant, et un sens de la convenance aussi malheureux que de mettre un chapeau de la rue de la Paix sur la tête d’une pêcheuse de crevettes. Il est plus véniel, sans doute, d’ajouter un portrait de Corneille par notre contemporain Corabœuf, à une originale d’Horace ; mais je le trouve, pour ma part, aussi blâmable que d’avoir introduit un dessin de Mlle Dufaut dans un Ronsard in-folio de 1623, déjà suffisamment et décisivement illustré par un autographe dudit Ronsard… Ainsi l’homme qui possédait ces merveilles paraît avoir montré, dans sa bibliophilie, un goût des plus incertains, rien moins que sûr. Et cependant, quelques numéros de sa trop somptueuse bibliothèque, où il ne craignit point de faire figurer une Vie de Jeanne d’Arc illustrée par… Sarah Bernhardt – (oh ! le plaisir niais du contraste !) – attestaient que parfois il avait pu constituer, avec des éléments choisis, un livre véritablement unique ; témoins son Athaliein-4°, avec autographe de Racine, de Boileau et de Mme de Maintenon ; son Mariage de Figaro, en originale, orné d’un portrait de l’auteur par Moreau le Jeune et d’autographes de Mozart et de Beaumarchais ; son Boileau orné de dessins originaux de Cochin, ses Contes de La Fontaine avec dessins d’Eisen et une lettre du poète ; enfin, le clou de la vente : le Molièrede Boucher (1734) en maroquin ancien, avec cinq sanguines de Boucher, et deux signatures rarissimes de la Béjart et de Molière même… Ces exemples purs et les hauts prix obtenus par eux aux vacations de la semaine dernière consolent les amis véritables du livre de quelques hérésies damnables, parce qu’ils y voient la preuve que pour être un grand bibliophile, il ne suffit pas seulement d’avoir de grands moyens. Il y faut encore ceci, que l’argent ne donnera jamais : un goût pur, un esprit capable de choix. »   

(Émile Henriot. « Livres truffés ». Dans Paris-Midi, 9 juin 1924, p. 1-2)

Arthur Meyer, avec Gyp son caniche favori, par Sem
Photographie Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme

 

« La bibliothèque d’Arthur Meyer, est un bel exemple de goût détestable mis au service de la spéculation. Sa dispersion récente l’a fait si bien connaître du public qu’il est inutile de rappeler ici en quoi consistait cette apothéose du “ livre truffé ”.

Passe encore pour le célèbre Molière avec dessins originaux de Boucher et l’autographe du poète, qu’un libraire paya 200.000 francs. Mais que dire des Trois Mousquetaires, de Dumas, exemplaire bourré de pièces, de dessins, d’autographes de Richelieu et de Louis XIII !

L’idéal d’Arthur Meyer, eut été sans doute un exemplaire de Candide, première édition, relié avec la peau de Voltaire !

Le catalogue de sa bibliothèque contenait tant de fautes énormes contre le bon goût, qu’on n’eut pas été trop surpris d’y lire cette miraculeuse mention : relié en plein, peau de l’auteur ! »

(Brunheil. « L’Après-midi d’un Libraire ou Quelques amateurs d’aujourd’hui ». Dans Le Cousin Pons, 15 octobre 1925, p. 34)


 

La deuxième partie de sa bibliothèque fut vendue les vendredi 12 et samedi 13 décembre 1924, à l’hôtel des commissaires-priseurs, 9 rue Drouot, salle n° 9, au premier : Bibliothèque de feu M. Arthur Meyer, directeur du Gaulois (Deuxième vente) – Livres modernes, quelques-uns avec dessins et autographes. Dessins, Croquis, Gravures. Livres en lots (Paris, Me F. Lair-Dubreuil, Me Henri Baudoin et Francisque Lefrançois, 1924, in-8, 30 p., 227 lots), dont Livres modernes [152 lots = 66,96 %], Dessins, croquis, gravures [9 lots = 3,96 %], Livres en lots [66 lots = 29,07 %].


 

 

Photographies Bertrand Hugonnard-Roche

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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