Quantcast
Channel: Histoire de la Bibliophilie

Henri Launette (1845-1894), au premier rang des éditeurs de livres d’art

$
0
0

   La reproduction des articles est autorisée à condition d'en citer l'origine. 

Histoire de Manon Lescaut et du chevalier Des Grieux (1885, p. VIII)

Henri-Joseph Launette est né à Cambrai [Nord], 199 chemin de Valenciennes, le 28 août 1845. 



Son père, Jacques Launette, né à Verdun [Meuse] le 11 prairial An IX [31 mai 1801], était cloutier, fils de cloutier, domicilié à Verdun, rue du Rempart, quand il épousa, le 15 mai 1827 à Dun-sur-Meuse [Meuse], Marie-Jeanne Moré, couturière, née à Dun-sur-Meuse le 18 thermidor An XII [6 août 1804], fille d’un tailleur d’habits ; il devint jardinier fleuriste à Cambrai et mourut rue de la République, Le Cateau-Cambrésis [Nord], le 22 septembre 1882 ; son épouse décéda au même domicile le 3 février 1885.

À l’instar de son frère aîné, Paul-Joseph Launette (1834-1890), officier de marine à Lorient [Morbihan], Henri Launette s’engagea l’âge de dix-sept ans dans la marine. Il fit de grands voyages, et prit part à la campagne du Tonkin [partie septentrionale du Viêt Nam], où il était matelot sur un navire canonnier navigant sur les fleuves. Il quitta le métier de marin pour faire fortune en Amérique du Sud : après avoir résidé à Rio de Janeiro [Brésil], où il avait essayé sans succès des professions diverses, il vint à Paris, 3 rue Saint-Thomas-d’Enfer [rue Malebranche à partir de 1867, Ve].

Le 24 avril 1867, il épousa Adèle-Joséphine Périé, née le 4 août 1837 à Carouge [Suisse], fille d’Alexandre Périé, libraire, demeurant 40 rue des Petites Écuries [Xe]. Veuf le 4 avril 1877, avec une fille âgée de 9 ans et demi, il épousa, dès le 26 juillet suivant, Marie-Jenny Rombaut, couturière, née à Paris le 5 janvier 1854, fille d’un bijoutier demeurant 25 rue Lhomond [Ve].


 

Il fut successivement employé aux Messageries de la Presse, puis commis à la « Librairie d’Art » de Ludovic Baschet (1834-1909), fondée en 1876 au 126 boulevard Magenta [Xe], éditeur de la Galerie contemporaine, littéraire, artistique (1876-1884), 

Catalogue du fonds de Goupil et Cie (Paris, 1869)

et qui, pour la photogravure, se rapprocha de la maison Goupil et Cie, éditeurs d’estampes, 9 rue Chaptal [IXe, galerie de tableaux, imprimerie et ateliers] et 19 boulevard Montmartre [IIe, magasins de vente].

22 rue de Vaugirard, Paris VI (juin 2022)

En 1880, Henri Launette, intelligent et audacieux, qui avait du goût, mais qui était dénué de capitaux, se résolut à fonder la « Librairie Artistique », au rez-de-chaussée d’un immeuble construit en 1800 au 22 rue de Vaugirard [VIe], près l’Odéon.


Sa première œuvre fut Les Artistes Modernes, par Eugène Montrosier [1881-1884, 4 vol. gr. in-8, dessins par Gustave Fraipont (1849-1923) et 40 pl. en photogravure ; il a été tiré de cet ouvrage 662 ex. numérotés avec les vignettes en bistre et les gravures avant la lettre, ex. 1 et 2, texte sur Japon, gravures sur parchemin, ex. 3 à 12, texte et gravures sur Japon, ex. 13 à 662, texte sur pap. vélin, gravures sur Chine] :

« Au mois de mars 1881, M. Launette, ancien employé de M. Baschet, libraire éditeur à Paris, ayant entrepris la publication hebdomadaire d’un ouvrage intitulé Artistes modernes, dont les gravures étaient faites par la maison Goupil et Ce, a chargé M. Baschet de la vente exclusive de cette publication dans les départements, se réservant pour lui-même la vente exclusive à Paris. M. Baschet devait bénéficier d’une remise de 40 pour 100, tant sur les livraisons au prix fort de 2 fr. 50 que sur les souscriptions à l’édition d’artiste au prix fort de 50 francs la douzaine. Il était convenu que les noms de M. Baschet et de M. Launette figureraient sur la couverture, et que les ventes au comptant seraient réglées chaque semaine et les ventes à terme à la fin de chaque mois.

Déjà M. Baschet avait recueilli 292 souscriptions, lorsque M. Launette prétendit qu’il méconnaissait les conditions de son traité, en livrant des exemplaires à des maisons de librairie connues à Paris pour faire la commission [qui n’achetaient que pour livrer en province] […]. Pour mieux affirmer sa prétention, il envoya des circulaires aux libraires de Paris et de la province, dans lesquelles il déclarait que, pour n’éprouver aucun retard dans les expéditions, ils devaient s’adresser à lui […].

Les libraires de province, qui avaient envoyé leurs souscriptions à M. Baschet et qui lui en avaient déjà payé le montant, furent troublés par l’envoi de ces circulaires ; ils craignirent de ne pas recevoir la suite de la publication, et ils adressèrent leurs réclamations aussi bien à M. Baschet qu’à M. Launette. […]

Dans cette situation, le tribunal a été saisi de deux demandes formées par M. Baschet et M. Launette, et tendant également à la résiliation du traité et au payement de dommages-intérêts. […]

Le tribunal, considérant que les deux cent quatre-vingt-douze souscriptions recueillies par M. Baschet avaient été prises, soit par lui en province, soit chez des commissionnaires de Paris pour livrer en province, et cela sans protestation de M. Launette, depuis le mois de mars jusqu’au mois de juillet 1881, a donné gain de cause à M. Baschet, et, se fondant sur l’inexécution du traité par l’envoi des circulaires de M. Launette, il a prononcé la résiliation du traité à sa charge, et l’a condamné au payement de 6,000 francs à titre de dommages-intérêts. »

(« Tribunal de Commerce de la Seine. Audience du 29 mars 1882. » Moniteur des Arts, vendredi 7 avril 1882, p. 110-111)


 

Launette se lança dans l’entreprise d’autres publications : Les Peintres Militaires, par Eugène Montrosier [1881, in-8, dessins par G. Fraipont et 20 pl. en photogravure ; il a été tiré de cet ouvrage 60 ex. numérotés avec les vignettes en bistre et les gravures avant la lettre] ; 


avec la « Librairie illustrée » de Georges Decaux (1845-1914), 7 rue du Croissant [IIe], Les Actrices de Paris [1882, in-4, portraits de Ernst de Liphart (1847-1932) ; il a été fait un tirage de luxe à 500 ex. numérotés avec les vignettes en bistre, ex. 1 à 50 sur Japon, ex. 51 à 500 sur pap. vélin] ; 



Salon de 1879. Catalogue illustré [1882, in-8, 112 fac-similés, nouvelle édition augmentée de 30 dessins] ; 



Pour la statue de Victor Hugo, par Émile Blémont [1882, in-8, 2 portraits en photogravure ; il a été tiré 30 ex. sur Japon avec les épreuves avant la lettre] ; 


de compte à demi avec la Maison Goupil, Société d’Aquarellistes français [1883, 2 vol. in-fol., 120 reproductions en photogravure ; il a été tiré 110 ex. numérotés, ex. 1 à 25 sur Japon avec une suite, sur le même papier, de toutes les planches en photogravure sans le texte, ex. 26 à 110 sur Japon].


En possession d’un capital important, Launette publia : l’un des plus curieux et des plus beaux livres de cette époque, Histoire des Quatre Fils Aymon [1883, in-4 ; il a été tiré 200 ex. numérotés, ex. 1 à 100 sur Japon, ex. 101 à 200 sur Chine], avec la collaboration, pour la gravure et l’impression, de Charles Gillot (1853-1903), inventeur en 1876 du « gillotage », et, pour l’illustration en couleurs, du décorateur Eugène Grasset (1845-1917) ; 



Le Livre d’or de Victor Hugo [1883, in-8 ; il a été fait un tirage spécial numéroté à 1.025 ex., ex. 1 à 200, texte et gravures sur Japon, épreuves avant la lettre, ex. 201 à 1.025, texte et gravures sur Hollande, épreuves avant la lettre] ; 



Une journée d’enfant [1883, in-4, compositions par Adrien Marie (1848-1891), 20 pl. en héliogravure de Paul Dujardin (1843-1913) ; il a été tiré 200 ex. numérotés sur Japon].


 

Au milieu de ses succès, Launette continua ses publications, et fit paraître successivement : avec Goupil et Compagnie, Grands Peintres français et étrangers [1884-1886, 2 vol. in-fol., 120 reproductions en photogravure] ; 



Voyage sentimental en France et en Italie, de Laurence Sterne [1884, in-4, 220 dessins dans le texte et 12 compositions hors-texte de Maurice Leloir (1853-1940) ; il a été tiré dans le format in-4 Jésus 200 ex. ornés d’une aquarelle originale de Maurice Leloir, ex. 1 à 100 sur Japon, ex. 101 à 200 sur Whatman] ; 



Cent Dessins de Maîtres [1885, in-4, fac-similés] ; 



Histoire de Manon Lescaut et du chevalier Des Grieux, par l’abbé Prévost [1885, in-4, ill. de Maurice Leloir ; il a été fait un tirage à 165 ex. numérotés, contenant une suite tirée à part des 225 vignettes sur bois, ex. 1 à 40 sur Japon avec une quadruple suite des eaux-fortes et une aquarelle originale de Maurice Leloir, ex. 41 à 115 sur Japon avec une triple suite des eaux-fortes, ex. 116 à 165 sur Chine avec une triple suite des eaux-fortes] ; 



Jehan Perreal, dit Jehan de Paris, par Étienne-Marie Bancel [1885, pet. in-4, gravures ; tirage à 120 ex. numérotés].


P. Gélis-Didot. Hôtels et maisons de Paris. Paris, Libraires-Imprimeries Réunies, 1893, pl. 75-76

197, boulevard Saint-Germain (mai 2023)

À la fin de l’année 1885, Launette déménagea au rez-de-chaussée du 197 boulevard Saint-Germain [VIIe], immeuble de rapport construit en 1882 ; de part et d’autre de la porte d’entrée s’ouvraient la « Librairie Artistique » et une « Galerie Artistique », pour les expositions-ventes des dessins originaux des ilustrateurs de ses ouvrages : 



Les Propos de Table de la Vieille Alsace [1886, in-4, compositions par Émile Reiber (1826-1893) ; tiré à 700 ex. tous numérotés, ex. 1 à 100 sur Japon, ex. 101 à 700 sur pap. des Vosges à la forme]. 


Il s’associa alors à Gustave Boudet (° 1861) sous la raison sociale « H. Launette & Compagnie, Éditeurs » et utilisa quelquefois la marque « SOCIÆ LITTERIS ARTES », dessinée par Maurice Leloir et gravée par Jules Huyot (1841-1921) : 



Les Affiches illustrées, par Ernest Maindron [1886, gr. in-4, 20 chromolithographies par Jules Chéret (1836-1932) ; tiré à 525 ex. numérotés, ex. 1 à 25 sur Japon, ex. 26 à 525 sur pap. vélin] ; 



Les Bêtes à Paris, par Ernest d’Hervilly [1886, in-4, ill. par G. Fraipont] ; 




Vie de Lazarille de Tormès [1886, in-8, ill. et eaux-fortes de Maurice Leloir ; il a été tiré une édition spéciale à 106 ex. numérotés, sur gr. in-8 Jésus, texte réimposé, 1 ex. unique sur Japon contenant tous les originaux, ex. 1 à 5 sur Japon contenant trois états des eaux-fortes et un tirage sur peau vélin rehaussés au lavis et ornés d’un motif à l’aquarelle sur le faux-titre, ex. 6 à 55 sur Japon avec triple suite d’eaux-fortes et rehaussés d’un motif à l’aquarelle à deux personnages, ex. 56 à 105 sur Japon avec triple suite des eaux-fortes et rehaussés d’un dessin au lavis à deux personnages] ; 

Photographie BnF


Nos Oiseaux, par André Theuriet [1886, gr. in-fol., aquarelles de Hector Giacomelli (1822-1904) ; il a été fait un tirage spécial à 25 ex. numérotés sur Japon avec une aquarelle originale de Giacomelli sur le faux-titre] ; 



Histoire des Ballons et des Aéronautes célèbres, par Gaston Tissandier [1887-1890, 2 vol. in-8, 2 front. et 42 pl. hors-texte en photogravure et en couleurs ; il a été fait une édition spéciale de grand luxe à 25 ex. numérotés sur Japon avec double suite de toutes les planches en photogravure] ; 



Bibliographie aéronautique, par Gaston Tissandier [1887, in-8 ; il a été fait une édition spéciale à 25 ex. numérotés sur Japon] ; 



Nos Oiseaux, par André Theuriet [1887, gr. in-fol., 110 compositions de Hector Giacomelli, gravées sur bois par J. Huyot ; il a été tiré 50 ex. numérotés sur Japon] ; 



Paul et Virginie, par Bernardin de Saint-Pierre [1887, gr. in-8, ill. de Maurice Leloir ; il a été fait un tirage à 100 ex. numérotés sur Japon contenant une suite de toutes les vignettes sur bois, ex. 1 à 50 avec quadruple suite des eaux-fortes et une aquarelle originale de Maurice Leloir, ex. 51 à 100 avec une double suite des eaux-fortes] ; 



Salon des Aquarellistes français [1887, gr. in-4 ; il a été tiré 25 ex. numérotés sur Japon] ; 



Paul et Virginie, par Bernardin de Saint-Pierre [1888, gr. in-8, ill. de Maurice Leloir ; il a été fait une édition avec les douze compositions hors-texte gravées à l’eau-forte par « G. Boulard » - sic, i. e. Auguste Boulard (1825-1897) -, dont un tirage à 100 ex. numérotés sur Japon contenant les eaux-fortes en plusieurs états et une suite tirée à part de toutes les vignettes sur bois] ; 



Le Roman comique, de Scarron [1888, in-8, 350 compositions par Édouard Zier (1856-1924) ; il a été tiré 60 ex. numérotés sur Japon, ex. 1 et 2 contenant 15 des plus grands dessins originaux ayant servi à l’illustration, ex. 3 à 60 contenant 5 dessins originaux ayant servi à l’illustration] ; 



La Vie rustique, par André Theuriet [1888, in-8, compositions et dessins de Léon Lhermitte (1844-1925), gravures sur bois de Clément Bellenger (1851-1898) ; tirage à 600 ex. numérotés, ex. 1 à 25 sur Japon, ex. 26 à 50 sur Chine, ex. 51 à 75 sur pap. vélin de cuve teinté, ex. 76 à 600 sur vélin blanc et hors-texte sur vélin de cuve teinté] ; 



Société d’Aquarellistes français. Dixième [Onzième] exposition. Catalogue [1888-1889, 2 vol. in-8] ; 



Les Confessions, de J.-J. Rousseau [1889, 2 vol. in-4, 96 compositions par Maurice Leloir ; il a été fait un tirage à 48 ex. numérotés à la presse sur Japon comprenant trois suites de toutes les eaux-fortes].

« On sait le soin qu’apporte Launette à ses élégantes éditions des chefs-d’œuvre de notre littérature ; il est de ceux qui, sans précipitation, marchent sur les traces brillantes des Bourdin, des Perrotin et des Curmer ; il cultive le même champ et il apporte avec lui tout le relief et le ragoût des connaissances actuelles et des procédés modernes d’illustration. – Son Voyage sentimental, son Manon Lescaut, son Paul et Virginie, et ces admirables Confessions de Jean-Jacques qu’il publie en ce moment par livres séparés, ont assis d’une façon durable sa réputation auprès des amateurs. – Il ne vise point, comme tel éditeur du boulevard, un seul public restreint de gentlemen bibliophiles ; il adopte l’idée du beau avec un effort vers la vulgarisation. C’est ainsi que ce Roman comique, abondamment illustré par Zier dans la donnée du Gil Blas de Gigoux, est mis en vente à un prix relativement modéré pour un tel ouvrage. »

(O. U. [Octave Uzanne] « Petite gazette du bibliophile ». Le Livre. Bibliographie moderne. Paris, Maison Quantin et Octave Uzanne, 1888, p. 362)

La Plume, n° 65 - 1er janvier 1892

 

Malheureusement, Launette spéculait à la Bourse et engloutissait dans des opérations malheureuses le fruit de son travail. Il dut liquider ses affaires, d’autant plus rapidement que la maladie le frappa, et, en 1889, Gustave Boudet succéda à Launette, sous la raison sociale « Librairie Artistique H. Launette et Cie, Éditeurs. G. Boudet, successeur » : 



Le Portrait du Louvre, par Eugène-Melchior de Vogüé [1889, in-fol., ill. du comte de Laigle ; il a été tiré 525 ex. numérotés, ex. 1 à 25 sur Japon, ex. 26 à 525 sur pap. vélin] ; 



Les Anciennes Armées françaises, par le général Thoumas [1890, 2 vol. gr. in-4 ; il a été fait un tirage spécial à 15 ex. numérotés sur Japon, contenant une double suite tirée à part de toutes les planches en photogravure] ; 



Le Secret de Gertrude, par André Theuriet [1890, in-4, 75 compositions par Émile Adan (1839-1937), eaux-fortes gravées par A. Boulard ; il a été tiré 25 ex. numérotés sur Japon et 25 ex. sur Chine, contenant une double suite de tous les bois tirés à part et triple suite en divers états des 12 pl. à l’eau-forte] ; 


La Seine à travers Paris, par Saint-Juirs [1890, in-4, 230 dessins et 17 compositions en couleurs par G. Fraipont ; il a été tiré 10 ex. numérotés sur Japon] ; 



Le Décaméron, de Boccace [1890, 3 vol. in-4, ill. de Jacques Wagrez (1850-1908)] ; 

Photographie BnF


Daphnis et Chloé, de Longus [1890, in-4, compositions de Raphaël Collin (1850-1916), gravées à l’eau-forte par Eugène-André Champollion (1848-1901) ; il a été imprimé 50 ex. numérotés sur pap. à la cuve pour André Ferroud (1849-1921)] ; 



Rinconète et Cortadillo, de Cervantès [1891, in-8, 67 compositions par Henri Atalaya (1851-1913) ; tirage à 575 ex. numérotés, ex. 1 à 25 sur Japon avec une suite tirée à part de tous les bois et une aquarelle originale de Atalaya sur le faux-titre, ex. 26 à 75 sur Chine avec un tirage à part de tous les bois, ex. 76 à 575 sur pap. vélin].

« A toutes les époques, la librairie parisienne a été réputée par le bon aspect de son édition, et le soin apporté à son établissement. Notre ami et pays G. Boudet, l’éditeur si connu du boulevard Saint-Germain, 197, continue cette aimable tradition ; vous voyez d’ici une jolie vitrine toute remplie de pastels chatoyants, de gravures finement burinées, et de livres d’un aspect ornemental : c’est là l’officine où se sont élaborés quelques ouvrages, dont le sujet a été le fruit d’un choix délicat et sûr, et dont l’illustration a été confiée à des artistes hors de pair. Voulez-vous que je vous cite les Affiches Illustrées où sont reproduites les merveilles de Chéret, et de ces décorateurs si puissants qui donnent à nos murs un aspect ensoleillé ; - Le Décaméron où notre excellent peintre Wagrez a déployé des trésors d’érudition, d’intuition et de grâce en faveur de notre pays l’amoureux Boccace, puis des curiosités littéraires, qu’elles soient de Longus ou de Cervantès, de Sterne ou de Bernardin de Saint-Pierre.

Je puis vous certifier que les illustrations de Adrien Marie pour une Journée d’Enfant ou les délicieuses pages de Maurice Leloir pour Manon-Lescaut ou pour Paul et Virginie, ne nuisent nullement aux amples décorations de Grasset pour l’Histoire des Quatre Fils Aymon. – Regardez à la Librairie Artistique, mes chers Pays, et vous verrez que notre vieille réputation d’édition parisienne n’a nullement périclité, et que Boudet est un digne successeur aux libraires à privilèges du XVIIIe siècle, pour le goût et la belle façon de ses ouvrages de grand luxe. »

(L. M. [Louis Miot]. « Bulletin bibliographique ». La Plume, n° 65 – 1er janvier 1892)

Photographie BnF


La vente de sa collection d’objets d’art à l’hôtel Drouot, les vendredi 8 et samedi 9 décembre 1893, permit à Launette de désintéresser ses créanciers : Catalogue d’une collection de Gardes de Sabres japonais Et autres Objets du Japon (in-8, [3]-[1 bl.]-98 p., 499 lots). 


Replacé en sous-ordre chez Calmann Lévy, Launette put continuer encore la fabrication des beaux livres et dirigea Les Trois Mousquetaires, d’Alexandre Dumas [1894, 2 vol. in-4, compositions de Maurice Leloir et gravures sur bois de J. Huyot ; il a été tiré 1 ex. unique sur Japon avec des dessins originaux de Maurice Leloir et des fumés des 250 bois gravés, 150 ex. numérotés sur Chine dont 100 avec les tirages à part de chaque gravure].

Tout à la fin de sa vie, il voulut s’occuper encore d’édition, et Léon Conquet (1848-1897) fit de Launette son collaborateur. 

Henri Launette mourut le 28 décembre 1894, 26 rue de la Faisanderie [XVIe] et fut inhumé au cimetière du Montparnasse, où sa femme le rejoignit au siècle suivant.

Lors du premier concours proposé par la revue bimensuelle Le Courrier du Livre (Paris, Librairie Auguste Fontaine – Émile Rondeau successeur, n° 16 – 10 octobre 1895, p. 129), la question fut la suivante :

« Un bibliophile ne veut conserver dans sa bibliothèque que dix ouvrages de luxe illustrés, publiés en France depuis 1870 jusqu’à nos jours. Pour garder les dix ouvrages les plus réussis, quels sont ceux qu’il doit choisir ? »

Cette question reçut 174 réponses, soit 1.740 votes, chaque votant ayant dix ouvrages à désigner ; 142 ouvrages ont été cités. Les dix ouvrages ayant obtenu le plus de voix furent :

Histoire des quatre fils Aymon, compositions en couleurs par Eugène Grasset. Paris, H. Launette, 1883. 81 suffrages.

Les Mémoires du comte de Grammont, par Antoine Hamilton, compositions de Delort, gravées à l’eau-forte. Paris, L. Conquet, 1888. 75 suffrages.

Histoire de Manon Lescaux et du chevalier Des Grieux, par l’abbé Prévost, illustrations de Maurice Leloir. Paris, H. Launette, 1885. 68 suffrages.

Daphnis et Chloé, compositions de Raphaël Collin, gravées à l’eau-forte. Paris, G. Boudet, successeur de H. Launette, 1890. 66 suffrages.

Un cœur simple, par Gustave Flaubert, compositions d’Émile Adan, gravées à l’eau-forte. Paris, A. Ferroud, 1894. 65 suffrages.

Lettres persanes, de Montesquieu, compositions d’Ed. de Beaumont, gravées à l’eau-forte. Paris, Librairie des Bibliophiles (Jouaust), 1886. 61 suffrages.

Pastels, par Paul Bourget, compositions de A. Robaudi. Paris, L. Conquet, 1895. 60 suffrages.

Zadig, ou La Destinée, histoire orientale, par Voltaire, compositions de J. Garnier, F. Rops et A. Robaudi, gravées en couleurs. Paris, Société des Amis des Livres, 1893. 59 suffrages.

Hérodias, par Gustave Flaubert, compositions de Georges Rochegrosse. Paris, A. Ferroud, 1892. 58 suffrages.

10° Contes choisis, de Guy de Maupassant, illustrations de C. Van Muyden, Janniot, Paul Avril, F. Gueldry, Pierre Vidal, Georges Scott, Paul Gervais, A. Gérardin et Ch. Morel. Paris, Société des Bibliophiles contemporains, 1891-1892. 55 suffrages.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Demi-reliures de Charles Capé pour les exemplaires truffés d’Alexis Chaudé (1800-1867)

$
0
0

 La reproduction des articles est autorisée à condition d'en citer l'origine. 

Auxerre, par Aveline (1720)


La famille Chaudé est originaire de la ville d’Auxerre [Yonne], où Edme Chaudé, tonnelier, épousa Anne Devaux, fille d’un laboureur, le 12 janvier 1716, en l’église Saint-Amâtre [détruite en 1790] : le 19 janvier 1733, Pierre Chaudé naquit « par l’opération césarienne de sa défuncte mère ». Dès le 14 juillet suivant, Edme Chaudé se remaria avec Jeanne Caillat, en l’église Saint-Eusèbe : leur fils Jacques, né le 17 octobre 1740, fut tonnelier comme son père et épousa, le 21 février 1764, en l’église Saint-Pierre-en-Vallée, dans le vieux quartier des vignerons, Rose Deluc, fille d’un savetier.



Pierre Chaudé est né à Auxerre le 31 octobre 1766 et fut baptisé le lendemain en l’église Notre-Dame-la-d’Hors [i. e. Dehors ; à l’emplacement de l’actuel Palais de Justice ; détruite en 1790]. Devenu tailleur d’habits et domicilié chez sa mère au 15 rue Chantepinot [rue Germain Bénard], il épousa à Auxerre, le 10 pluviôse An VII [29 janvier 1799], Marie-Joséphine Lyon, née à Auxerre le 21 novembre 1777 et baptisée le lendemain en l’église Saint-Pierre-en-Vallée, fille d’un collègue tailleur d’habits. 

Rue Neuve-des-Petits-Champs, par Charles Marville (1866)

Monté à Paris, Pierre Chaudé y mourut le 25 décembre 1818 ; son épouse décéda le 2 janvier 1861, en son domicile du 76 rue Neuve-des-Petits-Champs [rue des Petits Champs, IIe].

Leur fils Pierre-Alexis Chaudé est né à Auxerre, 5 rue Valentin [rue Marie Noël] le 2 germinal An VIII [23 mars 1800]. Le 26 juin 1816, il entra comme surnuméraire à la Direction générale des Douanes et des Contributions indirectes – fixée à l’Hôtel d’Uzès [détruit en 1870], 72 rue Montmartre [IIe], jusqu’en 1825, date à laquelle elle fut transférée à l’Hôtel du Ministère des Finances, rue de Rivoli -, et y fit toute sa carrière. Il fut nommé commis aux expéditions le 1er janvier 1818, avec 600 francs d’appointements. Le 16 février 1826, demeurant alors rue Traînée [absorbée par la rue Rambuteau, Ier], il épousa Julie-Geneviève Boullanger, qui mourut prématurément le 18 février 1829 : leur fille Augustine-Anaïs, née le 8 avril 1824, fut baptisée le 3 février 1828 en l’église Saint-Philippe-du-Roule [VIIIe]. Revenu chez sa mère, 76 rue Neuve-des-Petits-Champs, il fut nommé chef de bureau le 1er juin 1850, avec 6.000 francs d’appointements. Le 29 décembre 1855, il fut fait chevalier de la Légion d’honneur. 

7 rue Saulnier, par Charles Lansiaux (1921). Musée Carnavalet

Après la mort de sa mère, il déménagea au 7 passage Saulnier [rue Saulnier depuis 1902, IXe], où il mourut le 25 avril 1867, et fut inhumé au cimetière de Montmartre, dans le caveau où reposait son épouse.


 

La bibliothèque de Chaudé fut vendue du lundi 16 au mardi 24 décembre 1867, en 8 vacations, à la Maison Silvestre, 28 rue des Bons Enfants, salle n° 2 : Catalogue des livres et vignettes composant la bibliothèque de feu M. A. Chaudé, Chef de bureau à l’administration des douanes et des contributions indirectes, Chevalier de la Légion d’honneur (Paris, L. Potier, 1867, in-8, VII-[1 bl.]-164 p., 1.361 + 4 doubles [bis] = 1.365 lots), avec une introduction par L. P. [Laurent Potier] et une « Table des divisions », dont Théologie [59 lots = 4,32 %], Jurisprudence [15 lots = 1,09 %], Sciences et Arts [224 lots = 16,41 %], Belles-Lettres [622 lots = 45,56 %], Histoire [445 lots = 32,60 %].

« L’amateur distingué qui a réuni les livres dont nous publions le Catalogue n’a pas eu l’intention de former un cabinet de curiosités littéraires. Il a voulu se faire une véritable bibliothèque, composée des meilleurs ouvrages, et particulièrement de ceux qui se rapportent à notre littérature et à l’histoire de notre pays. Ce projet d’un homme lettré, il l’a réalisé en bibliophile plein de goût. Il a choisi les meilleures éditions, et dans ces éditions des exemplaires irréprochables, tirés à petit nombre sur papier de luxe, et parfois à un seul exemplaire et spécialement pour lui.

Ces beaux et bons livres, si bien choisis, il voulait les orner de dessins originaux, d’autographes, et de tout ce que le burin a produit de mieux. Il n’a pu accomplir entièrement cette partie de la tâche qu’il s’était imposée. Le temps lui a manqué pour mettre à la place qu’il leur avait assignée les portraits précieux et les nombreuses suites de vignettes qu’il avait réunis. »

(L. P. Catalogue, p. V)

 

Photographie Le Feu Follet

93. Essais de Michel seigneur de Montaigne. Paris, Imprimerie et Fonderie stéréotypes de Pierre Didot l’Aîné et de Firmin Didot, An X. 1802, 4 vol. in-8, pap. vél., mar. v., tr. dor. (Capé). Célèbre édition Naigeon. Un des 8 ex. qui contiennent l’Avertissement de l’éditeur sur le caractère et la religion de Montaigne (p. 5-63), morceau supprimé lors de la publication, et les cartons (p. 177-182). Portraits de Montaigne ajoutés.



126. Pensées de Jean-Paul, extraites de tous ses ouvrages. Paris, Firmin Didot, 1829, in-18, pap. vél., demi-rel. dos et coins de mar. viol., tr. sup. dor., n. rog. (Capé).



136. Idée d’une République heureuse : ou l’Utopie de Thomas Morus. Traduit en François Par MR. Gueudeville. Amsterdam, François l’Honoré, 1730, in-12, fig., v. f., fil.



150. De la flagellation dans la médecine et dans les plaisirs de l’amour. Traduit du latin de J. H. Meibomius. Paris, Mercier, An VIII. (1800), in-18, fig., demi-rel. dos et coins en mar. r., n. rog., tr. sup. dor.



156. Histoire critique des pratiques superstitieuses. Par le R. P. Pierre Le Brun. Seconde édition augmentée. Paris, Veuve Delaulne, 1732, 4 vol. in-12, fig., v. br. 



201. Alexandre Desenne. Collection de 20 dessins à la sépia pour l’édition in-18 des Œuvres de Molière, publiée en 1822 par Menard et Desenne Fils. In-8, mar. r., fil., tr. dor. (Capé). Avec des épreuves avant la lettre.



297. Les Cartes à jouer et la Cartomancie par P. Boiteau d’Ambly. Paris, L. Hachette et Cie, 1854, in-12, 40 bois, demi-rel. dos et coins de mar., dor. en tête, n. rog. (Capé).



325. Métamorphoses d’Ovide en rondeaux. Amsterdam, Pierre Mortier, 1697, 2 tomes en 1 vol. in-12, fig. à mi-page, mar. bl., fil., tr. dor. (Capé).



346. Le Roman de la Rose par Guillaume de Lorris Et Jehan de Meung : nouvelle édition, revue et corrigée sur les meilleurs et plus anciens manuscrits, par M. Méon. Paris, Imprimerie de P. Didot l’Aîné, 1814, 4 vol. in-8, fig. de Monnet, demi-rel., dos et coins de mar. v., n. rog., tr. sup. dor. (Capé). Ex. sur gr. pap. vél.



384.Œuvres de Boileau Despréaux, avec un commentaire par M. de Saint-Surin. Paris, J. J. Blaise, 1821, 4 vol. in-8, 12 fig. doubles avant et avec la lettre, demi-rel. dos et coins mar., dor. en tête, n. rog. (Capé). Ex. pap. vélin. Portraits et vignettes ajoutés.



401.Œuvres de Colardeau. Paris, Ballard et Le Jay, 1779, 2 vol. in-8, fig., demi-rel. v. f. à nerfs, n. rog. (Capé).



443. Clovis, ou la France chrestienne. Poeme heroique. Par I. Desmarests. Paris, Michel Bobin et Nicolas Le Gras, 1666, in-12, mar. r., fig., tr. dor. (Capé).



491. Recueil de romances historiques, Tendres et Burlesques, Tant Anciennes que Modernes, Avec les Airs notés. Par M. D. L.. [De Lusse]. S. l., s. n., 1767, in-8, fig. d’Eisen, v. m.



512. L’Orlando furioso di Lodovico Ariosto. Pisa, Tipografia della Società letteraria, 1809, 5 vol. in-fol., un des 10 ex. sur pap. vél., 46 grav., cart. Portraits ajoutés. Ex. Renouard (n° 1.653).



543. Les Œuvres de Monsieur de Moliere. Reveuës, corrigées & augmentées. Enrichies de Figures en Taille-douce. Paris, Denys Thierry, Claude Barbin et Pierre Trabouillet, 1682, 8 vol. in-12, mar. r., fil., tr. dor. (Capé). Ex. non cartonné, c’est-à-dire qu’il renferme les passages dont la suppression fut exigée par le censeur, dans plusieurs endroits du « Festin de Pierre » (t. VII) ; les cartons, formant 27 feuillets, ont été conservés et placés à la fin du tome VII. 



549.Œuvres complètes de Molière avec les notes de tous les commentateurs. Édition publiée par L. Aimé-Martin. Paris, Lefèvre, 1824-1826, 8 vol. gr. in-8, cart., non rog. Ex. gr. pap. Jésus vélin, portraits et vign. ajoutés.



558.Œuvres complètes de Molière nouvelle édition collationnée sur les textes originaux avec leurs variantes – Précédée de l’histoire de sa vie et de ses ouvrages par M. J. Taschereau. Paris, Furne et CIE, 1863, 6 vol. in-8, caval. Vélin, mar. r., fil., tr. dor. (Capé). Ex. sur pap. vélin fin de Hollande, imprimé spécialement pour Chaudé. Suites de fig. ajoutées.



564. Galerie historique des portraits des comédiens de la troupe de Moliere Gravés à leau-forte, sur des documents authentiques par Frederic Hillemacher. Lyon, Imprimerie de Louis Perrin, 1858, in-8, portr., pap. de Hollande, br. Tirage à 100 ex. (n° 88). 



582. La Folle Journée, ou le Mariage de Figaro, comédie en cinq actes, en prose. Par M. de Beaumarchais. Imprimerie de la Société littéraire typographique, et se trouve à Paris, Ruault, 1785, in-8, gr. pap. vél., fig., demi-rel. dos et coins de mar. v., n. rog., dor. en tête (Capé). Lettre autographe de Beaumarchais ajoutée.



638. Les Œuvres de M. François Rabelais. S. l., s. n., 1556, in-16, v. br. Ex. un peu court.



649. Galanteries des rois de France. Bruxelle [sic], s. n., 1694, 2 vol. pet. in-8, fig., br. en cart.



650. Les Aventures de Télémaque, fils d’Ulysse. Par François Salignac de La Mothe Fénélon [sic]. Paris, Imprimerie de P. Didot l’Aîné, An IV. 1796, 4 vol. in-18, pap. vél., fig. de Queverdo, mar. r., fil., tr. dor., doublé de tabis.



669.Œuvres complètes de MME de Grafigny. Nouvelle édition ornée de neuf gravures et du portrait de l’auteur. Paris, Briand, 1821, in-8, gr. pap. vél., demi-rel. dos et coins de mar. v., tr. sup. dor., n. rog. (Capé).



679. La Découverte australe Par un Homme-volant, ou Le Dédale français. Leïpsick, Et se trouve à Paris, 1781, 4 tomes en 2 vol. in-12, fig., bas.



682. Les Liaisons dangereuses. Lettres recueillies dans une société, et publiées pour l’instruction de quelques autres. Par C*** de L***. Londres, s. n., 1796, 2 vol. in-8, pap. vél., fig. avant la lettre, demi-rel. dos et coins de mar. v., dor. en tête, n. rog. (Capé).



685. Paul et Virginie suivi de la Chaumière Indienne, du Café de Surate du Voyage en Silésie, de l’éloge de mon Ami, et du Vieux Paysan Polonais. Par Jacques Henri-Bernardin de Saint-Pierre. Paris, Méquignon Marvis, 1823, gr. in-8, pap. vél., fig., mar. citr., compart. à mosaïque, tr. dor. (Thouvenin). Suites et feuillet autographe de l’auteur ajoutés.



689. Paul et Virginie par J.-H. Bernardin de Saint-Pierre. Paris, L. Curmer, 1838, gr. in-8, fig. sur Chine, demi-rel. dos et coins de mar. bl., dor. en tête, n. rog. (Capé). Gravures et portraits avant la lettre sur Chine, portrait du docteur (gravure anglaise) donné aux premiers souscripteurs, ajoutés.

Photographie Balboa Rare Books


690. Paul et Virginie par J.-H. Bernardin de Saint-Pierre. Paris, L. Curmer, 1838, gr. in-8, 1 des 20 tiré sur pap. de Chine, fig., mar. bl., compart., large dent., doublé de tabis, tr. dor. (Capé).



723. Le Diable à Paris – Paris et les Parisiens – Illustrations par Gavarni et Bertall. Paris, J. Hetzel, 1845-1846, 2 vol. gr. in-8, demi-rel. mar. r., n. rog.



724. Les Contes drolatiques colligez es abbayes de Touraine et mis en lumière par le sieur de Balzac. Cinquiesme édition. Paris, Société générale de librairie, 1855, in-8, 425 dessins par G, demi-rel. v., n. rog.



731. Don Quichotte de la Manche, traduit de l’espagnol de Michel de Cervantes Par Florian ; ouvrage posthume. Paris, Imprimerie de P. Didot l’Aîné, Deterville, An VII. (1799.), 3 vol. in-8, pap. vélin, fig. de Le Barbier, eaux-fortes avant et avec la lettre, demi-rel. dos et coins de mar. v., dor. en tête, n. rog. (Capé).



740. Voyages de Gulliver. Paris, Imprimerie de Pierre Didot l’Aîné, An V. 1797, 4 part. en 2 vol. in-18, pap. vél., fig. de Lefebvre avant la lettre, demi-rel. dos et coins de mar. bl., tr. sup. dor., n. rog.



772. L’Apotheose du beau-sexe. Londres, Van der Hoek, 1712, in-12, fig., v. br.



819.Œuvres de Monsieur Scarron. Nouvelle edition. Revue, corrigée, & augmentée. Amsterdam, J. Wetstein, 1752, 7 vol. pet. in-12, fig., mar. r., fil., tr. dor. (Capé).



827.Œuvres de Montesquieu avec des notes de tous les commentateurs. Édition publiée par L. Parrelle. Paris, Lefèvre, 1826, 8 vol. in-8, gr. pap. Jésus vélin, br. De la Collection des classiques françois.

Photographie Le Feu Follet


846.Œuvres de Denis Diderot. Paris, J. L. J. Brière, 1821-1823, 22 vol. in-8, gr. pap. vélin, demi-rel. dos et coins en v. f., n. rog.



861.Œuvres de M. J. Chénier, membre de l’Institut ; précédées d’une notice sur Chénier, par M. Arnault ; revues, corrigées, et mises en ordre par D. Ch. Robert ; et ornées du portrait de l’auteur d’après M. Horace Vernet. Paris, Guillaume, 1826, 12 vol. in-8, gr. pap. vélin, fig., mar. brun, tr. sup. dor., n. rog. (Muller). Relié en 12 vol. au lieu de 10 à cause du grand nombre de portraits placés dans les tomes IV et VIII, partagés chacun en 2 vol. Ex. de Saint-Mauris.



939. Relation de l’Inquisition de Goa. Reveuë, corrigée & augmentée par M. Dellon. Cologne, Héritiers de Pierre Marteau, 1709, 3 tomes en 2 vol. in-12, fig., demi-rel. v.



951. Le Theatre de l’idolatrie, ou la Porte ouverte, Pour parvenir à la cognoissance du Paganisme caché. Par le Sieur Abraham Roger. Traduite en François par le Sieur Thomas La Grue. Amsterdam, Jean Schipper, 1670, in-4, fig., v. br.



960. Les Crimes des Papes, depuis S. Pierre jusqu’à Pie VI ; par L. Lavicomterie. Paris, Bureau des révolutions de Paris, 1792, in-8, 9 fig., demi-rel. bas.



983. Voyages de Pythagore en Égypte, dans la Chaldée, dans l’Inde, en Crète, à Sparte, en Sicile, à Rome, à Carthage, à Marseille et dans les Gaules. Paris, Deterville, An Septième, 6 vol. in-8, pap. vélin, fig. et carte, mar. r., large dent., fil., tr. dor. (Purgold). Ex. La Bédoyère.

Photographie BnF


1.013. Les Français peints par eux-mêmes. Paris, L. Curmer, 1840-1842, 9 vol. gr. in-8 [avec Le Prisme], fig., br.



1.015. Les Rois de France, par Messire Charle [sic] de Flavigny. Edition seconde. Paris, Michel Sonius, 1594, in-8, mar. br., tr. dor. (Capé). Ex. de la bibliothèque de Saint-Victor.



1.027. Des cérémonies du Sacre ; par M. C. Leber. Paris, Baudouin Frères, et Reims, Frémau Fils, 1825, in-8, pap. vélin, 48 pl., demi-rel. dos et coins de mar. bl., n. rog.



1.084. Histoire de la Révolution française par M. A. Thiers. Paris, Furne et Cie, 1865, 10 vol. gr. in-8, gr. pap. vergé fort, br., portraits et vignettes ajoutés. Ex. imprimé spécialement pour Chaudé.

Photographie Bertrand Hugonnard-Roche


1.151. Physiologie de la poire. Par Louis Benoit, jardinier. Paris, Libraires de la place de la Bourse, 1832, in-8, fig., br. L’auteur, Sébastien-Benoît Peytel, notaire à Belley [Ain], a été guillotiné en 1839 pour avoir assassiné sa femme.



1.163.
Paris pittoresque, rédigé par une société d’hommes de lettres, sous la direction de G. Sarrut et Saint-Edme. Paris, Bureau de la publication, 1842, 2 vol. in-8, 27 pl. gravées et 1 carte, br.



1.187. Histoire du Château d’Arques, par A. Deville. Rouen, Nicétas Périaux, 1839, gr. in-8, gr. pap. vélin, 13 pl., demi-rel. dos et coins de mar. v., n. rog. (Capé). Tiré à petit nombre. Envoi d’auteur.



1.285. Dictionnaire historique et critique de Pierre Bayle. Nouvelle édition. Paris, Desoer, 1820, 16 vol. in-8, demi-rel. v. Un des 25 imprimés sur coquille vélin.



1.361. Cazin, sa vie et ses éditions, par un cazinophile. Cazinopolis, 1863, in-18, demi-rel. dos et coins en mar. r., dor. en tête, n. rog. (Capé).

 

 

 

 

 

 

 

 

Alexandre Vincent (1797-1868), né pour déchiffrer les énigmes

$
0
0

  La reproduction des articles est autorisée à condition d'en citer l'origine. 



Les Vincent, originaires du hameau de Laviéville, paroisse de Dompaire [Vosges], se sont installés, à l’occasion d’un mariage, au hameau de La Rue, paroisse de Harol [Vosges], en 1738, puis à Hesdin [Pas-de-Calais] en 1797.


 

Fils de Nicolas [I] Vincent et de Marguerite Jacquemin, décédée à Dompaire le 7 octobre 1707, Quirin [I] Vincent était cordonnier : le 20 février 1708, il épousa, à Dompaire, Marie-Jeanne Jeandot, née le 9 novembre 1678 et morte prématurément le 31 octobre 1717 ; Quirin rejoignit son épouse, au cimetière de Laviéville, le 26 septembre 1753.


 

Leur fils Jean-Baptiste Vincent était né le 23 juillet 1715 à Dommartin-aux-Bois [Vosges]. Cordonnier et laboureur, il épousa, le 4 février 1738 à Harol, Marguerite Henry, née le 22 décembre 1711 et décédée le 3 février 1778 ; en secondes noces, il épousa, le 13 mars 1779 à Charmois-l’Orgueilleux [Vosges], Anne-Catherine Bellord, née et morte à Charmois-l’Orgueilleux, respectivement le 23 avril 1740 et le 11 octobre 1824. Jean-Baptiste Vincent y mourut le 3 avril 1789.

Carte des Cassini

Quirin [II] Vincent, laboureur, naquit le 1er février 1740 à Harol, où il épousa, le 20 janvier 1761, Elisabeth Grandcolas, née le 13 mars 1731, qui mourut le 9 ventôse An XIII [28 février 1805], devenue brutalement veuve le 12 août 1773.

Hesdin : hôtel de ville et beffroi

Nicolas [II] Vincent, né le 29 octobre 1763 à Harol, fut officier de carrière au 1er bataillon du 74e régiment d’infanterie ; le 27 pluviôse An V [15 février 1797], à Sainte-Austreberthe [Pas-de-Calais], il épousa Marie-Rose-Catherine Coache, fille d’un charpentier, née à Fressin [Pas-de-Calais] le 4 février 1767, qui décéda le 9 octobre 1826 à Hesdin [Pas-de-Calais].


 

Alexandre-Joseph-Hydulphe Vincent est né le 30 brumaire An VI [20 novembre 1797], à Hesdin, rue de la Tête Noire [rue Vincent].

Il fit ses études aux collèges d’Hesdin et de Douai [Nord], les termina au lycée d’Amiens [Somme] et fut admis en 1816 à l’École normale de Paris. 

Lycée de Reims, rue de l'Université.
Prosper Tarbé. Reims. Essais historiques. Reims, Quentin-Dailly, 1844, p. 221

Il en sortit en 1820 licencié-ès-sciences, et débuta comme professeur de mathématiques au Lycée de Reims [Marne]. Son premier travail scientifique, « Considérations nouvelles sur la nature des courbes logarithmiques et exponentielles », fut publié dans les Annales de mathématiques pures et appliquées (Nismes, 1824 et 1825, t. XV, p. 1-38), dites « Annales de Gergonne ». Son Dialogue sur la loterie, contenant le calcul des diverses chances de ce jeu d’après la théorie des probabilités (Paris, Treuttel et Würtz, 1825) obtint une mention honorable au concours ouvert par le comité des jeux et loteries de la Société de la Morale chrétienne.

Son Cours de géométrie élémentaireà l’usage des élèves qui se destinent à l’école polytechnique ou aux écoles militaires (Reims, Delaunois et Paris, Bachelier, 1826) le fit appeler à Paris, pour enseigner successivement aux collèges Rollin (1826, rue Lhomond, Ve), de Bourbon (1830, rue Sainte-Croix, IXe) et de Saint-Louis (1831, rue de la Harpe, Ve), où il fut chargé du cours de mathématiques spéciales. Le 26 février 1829, il avait épousé Marie-Fanny Bourdon, née le 6 octobre 1808, fille de Louis-Pierre Bourdon (1779-1854), ancien professeur de mathématiques spéciales, inspecteur de l’académie de Paris depuis 1821.

Quittant le 75 rue Vieille du Temple [IIIe], il s’installa successivement 34 place de l’Estrapade [Ve] en 1833, 179 rue Saint-Jacques [Ve] en 1842, 234 rue Saint-Jacques [Ve] en 1845, 236 rue Saint-Jacques [Ve] en 1853, 60 rue Notre-Dame-des-Champs [VIe] en 1862.

Entrainé par un désir insatiable de savoir, il associa les sciences exactes et les lettres anciennes pour réaliser une série de travaux aussi variés que remarquables, concernant les mathématiques et physique, la musique, l’archéologie, la philologie, la philosophie ancienne, l’histoire du nord de la France, parmi lesquels : « Essai d’une théorie du parallélogramme de Watt » (Mémoires de la Société royale des sciences, de l’agriculture et des arts, de Lille. Lille, L. Danel, 1838, p. 5-27) ; « Dissertation sur la position géographique du Vicus Helena » (Mémoires de la Société royale des sciences, de l’agriculture et des arts, de Lille. Lille, L. Danel, 1840) ; « Notice sur divers manuscrits grecs relatifs à la musique, comprenant une traduction française et des commentaires » (Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque du Roi et autres bibliothèques. Paris, Imprimerie Royale, 1847, t. XVI, 2e partie), qui lui ouvrit les portes de l’Institut ; « Fondation d’Hesdinfert » (Mémoires de la Société des Antiquaires de la Morinie. Saint-Omer, Tumerel et Legier, 1858, t. X, 1ère partie) ; « De la balistique chez les anciens » (Paris, E. Panckoucke et Cie, 1862. Extrait du Moniteur universel du 21 mai 1862) ; « Mémoire sur le calendrier des Lagides » (Mémoires de l’Institut impérial de France, t. XXVI, 2e partie, 1870, p. 85-126).

En 1850, il fut élu membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres le 10 mai, mais eut la douleur de perdre son fils Hydulphe-Frédéric le 11 décembre, élève à l’École polytechnique, qui était né le 8 avril 1832 ; il cessa de professer. Sa fille Sophie-Amélie, née le 9 mars 1838, épousa, le 23 mai 1860 [Paris Ve], un bibliophile, Charles-François Maurice (1818-1869), et mourut le 9 juin 1871.

En 1862, à sa demande, pour cause de santé, Alexandre Vincent fut relevé de ses fonctions de conservateur de la Bibliothèque des Sociétés savantes, qu’il avait formée en 1854. Ayant souffert d’un asthme toute sa vie, il s’éteignit le 26 novembre 1868, en son dernier domicile, 2 passage Stanislas [rue Jules Chaplain à partir de 1913, VIe], et rejoignit son fils et sa femme au cimetière du Montparnasse.

Il était conservateur honoraire de la Bibliothèque des Sociétés savantes, membre honoraire du Comité des Travaux historiques, officier de l’Ordre impérial de la Légion d’honneur [14 août 1863], officier de l’Instruction publique, officier de l’Ordre royal du Sauveur de Grèce, membre fondateur de l’Association pour l’encouragement des études grecques en France [1867], membre de la Société impériale des Antiquaires de France, de la Société philomathique, de la Société archéologique d’Athènes, de l’Académie archéologique de Madrid, des Académies d’Arras, d’Amiens et de Metz, de la Société des sciences, de l’agriculture et des arts de Lille, du Comité flamand de France, de la Commission historique du Nord, des Sociétés des Antiquaires de Picardie, des Antiquaires de la Morinie et de la Société d’agriculture de la Marne.

La bibliothèque d’Alexandre Vincent fut dispersée en deux ventes.


 

La première eut lieu du lundi 20 au mercredi 29 novembre 1871, en 9 vacations, 28 rue des Bons Enfants, maison Silvestre, salle n° 2 : Catalogue des livres composant la bibliothèque de feu M. A.-J.-H. Vincent, Membre de l’Institut (Académie des inscriptions et belles-lettres), Officier de la Légion d’honneur. Première partie. Musique ancienne et moderne. Archéologie. Sciences mathématiques dans l’antiquité. Collections (Paris, Adolphe Labitte, 1871, in-8, IV-123-[1] p., 1.634 + 3 doubles [bis] - 1 manque = 1.636 lots), avec une introduction et une « Table des divisions », dont Musique [770 lots = 47,06 %], Poétique [63 lots = 3,85 %], Archéologie [747 lots = 45,66 %], Collections [57 lots = 3,48 %]. Le catalogue se trouvait aussi à la « Librairie musicale ancienne et moderne » de René-Jean-Ernest Pottier (1826-1899), 115 rue de Provence [IXe].

« Mais on doit d’abord faire remarquer que ce Catalogue ne contient presque pas d’ouvrage concernant la littérature, l’histoire générale, les sciences physiques, naturelles, occultes ou appliquées, ainsi que les beaux-arts. Cela vient de ce que les nombreux volumes de M. Vincent, qui appartenaient à ces diverses séries, ont été confondus, de son vivant, avec ceux de même ordre qui composaient la bibliothèque de feu M. Maurice, son gendre, et qui font la matière d’un Catalogue particulier. [..]

On a cru devoir maintenir fidèlement l’ordre assigné par M. Vincent pour la disposition des volumes de sa bibliothèque, au classement de laquelle il avait apporté un soin tout particulier ; car, chez ce savant, le travailleur ne se séparait jamais du bibliophile. Les relieurs connaissaient son aversion proverbiale pour la couverture en basane et sa prédilection pour le maroquin [il y a pourtant peu de reliures en maroquin dans ses catalogues]. Il faisait compulser minutieusement toutes les publications bibliographiques qui lui étaient adressées d’Angleterre ou d’Allemagne, et son secrétaire avait pour mandat de lui signaler les ouvrages qui pouvaient être utiles à son travail ou même simplement enrichir les rayons de sa bibliothèque. » (p. III-IV)


 

28. Dialogo di Vincentio Galilei nobile fiorentino Della Musica Antica, Et Della Moderna. Fiorenza, Giorgio Marescotti, 1581, in-fol. 40 fr.



43. Essai sur la musique ancienne et moderne. Paris, Imprimerie de Ph.-D. Pierres, et se vend chez Eugène Onfroy, 1780, 4 vol. in-4, fig., v. 30 fr.



217. Méthode nouvelle pour apprendre parfaitement les regles du plain-chant et de la psalmodie. Troisieme Edition, par M. de la Feillée. Poitiers, Jean Faulcon l’ainé, 1777, in-12, demi-mar. 3 fr. 75.

Photographie BnF


224. L’Art du facteur d’orgues. Par D. Bedos de Celles, Bénédictin. Paris, L. F. Delatour, 1766-1778, 4 parties en 2 vol. in-fol. [ 1 vol. de texte, 1 vol. de 137 planches], demi-veau brun. 90 fr.



260. Memoires pour servir à l’histoire de la fête des foux. Par Mr. du Tilliot. Lausanne et Genève, 1751, in-12, 12 fig., v. 7 fr.



328. La Pieuse Alouette avec son tirelire. Le petit cors, & plumes de notre Alouëtte, sont chansons spirituëlles, qui toutes luy font prendre le vol, & aspirer aux choses celestes, & eternelles. Valencienne [sic], Iean Vervliet, 1619, 2 vol. in-16, veau rouge. 39 fr.



377. Traité d’acoustique, Par E.-F.-F. Chladni. Paris, Courcier, 1809, in-8, 8 pl., demi-v. vert. 7 fr.



386. Le Mécanisme de la parole, suivi de la Description d’une machine parlante et enrichie de XXVII planches. Par Mr. de Kempelen. Vienne, B. Bauer et J. V. Degen, 1791, in-8, br. 1 fr. 50.

Photographie BnF


409. Harmonie universelle, contenant la théorie et la pratique de la musique. Par F. Marin Mersenne. Paris, Sebastien Cramoisy, 1636, in-fol., veau. 335 fr.



418. Athanasii Kircheri Turris Babel, sive Archontologia. Amstelodami, Janssonio-Waesbergiana, 1679, in-fol. 2 fr.

Photographie BnF


435. Traité de l’harmonie Reduite à ses Principes naturels ; Par Monsieur Rameau. Paris, Imprimerie de Jean-Baptiste-Christophe Ballard, 1722, in-4, veau. 3 fr.

Photographie BnF


510. La Verité des sciences. Contre les septiques [sic] ou Pyrrhoniens. Par F. Marin Mersenne. Paris, Toussainct du Bray, 1625, in-12, demi-veau. 16 fr.

Photographie Librairie Beaumanoir, Paris


517. L’Art de la poësie françoise et latine, avec une idée de la musique sous une nouvelle Methode. Par le Sieur De La Croix. Lyon, Thomas Amaulry, 1694, in-12, mar. r., tr. dor. 4 fr. 25.



532. Description Des Instrumens Harmoniques En tout Genre Par le Père Bonanni. Seconde édition. Rome, Venance Monaldini, 1776, in-4, 140 pl., vélin doré. 62 fr.

Photographie BnF


533. Traité de la musette, avec une nouvelle methode. Lyon, Iean Girin et Barthelemy Riviere, 1672, in-4, rel. veau. 40 fr.



535. La Tonotechnie ou l’Art de noter les cylindres, Et tout ce qui est susceptible de Notage dans les Instrumens de Concerts méchaniques. Par le Pere Engramelle. Paris, P. M. Delaguette, 1775, in-8, veau. 1 fr.



537. Aëdologie, ou Taité du rossignol franc, ou chanteur. Paris, Debure l’aîné, 1751, in-8, fig., veau. 4 fr.



679. L’Amour et la Musique par Moléri. Paris, Collignon, 1866, in-8, 8 gravures sur bois. 1 fr. 75.



700. Recueil de romances historiques, Tendres et Burlesques, Tant Anciennes que Modernes, Avec les Airs notés. Par M. D. L** [De Lusse]. S. l., s. n., 1767, in-8, mar. r. 2 fr. 75.



753. Ioannis Reuchlin Phorcensis Scenica Progymnasmata : Hoc est : Ludicra preexercitamenta. [Bâle], Olpe [Johann Bergmann von], 1498, in-4. 40 fr.



786. Georgii Fabricii de re poetica libri IIII. Lugduni, Ioannem Gasonem, 1583, pet. in-8.



790. Iulii Cæsaris Bulengeri Iuliodunensis, doctoris theologi, opusculorum systema, duobus tomus digestum. Lugduni, Antonij Pillehotte, 1621, 2 tomes en 1 vol. in-fol., veau brun.



823. De la saltation théatrale, ou Recherches Sur l’Origine, les Progrès, & les Effets de la Pantomime chez les Anciens, Avec neuf Planches coloriées. Par M. de l’Aulnaye. Paris, Barrois l’aîné, 1790, in-8.



864. Recherches curieuses d’antiquité, contenues en plusieurs dissertations, sur des Medailles, Bas-reliefs, Statuës, Mosaïques, & Inscriptions antiques. Par Monsieur Spon. Lyon, Thomas Amaulry, 1683, in-4, fig. en taille-douce, veau.



925. De l’utilité des voyages, et de l’avantage que la Recherche des Antiquitez procure aux Sçavans. Par M. Baudelot de Dairval. Paris, Pierre Auboüin et Pierre Emery, 1686, 2 vol. in-12, fig., v. br.



948. Histoire des amazones anciennes et modernes, Enrichie de Médailles, Par M. l’Abbé Guyon. Paris, Jean Villette, 1740, 2 parties en 1 vol. in-12, rel. v.



1.011. Catalogue raisonné et historique des Antiquités découvertes en Égypte, par M. JPH Passalacqua, de Trieste. Paris, Galerie d’antiquités égyptiennes, 1826, in-8, 2 lithographies.



1.143. Explication de divers monumens singuliers, qui ont rapport à la religion des plus anciens peuples. Par le R. P. Dom***. Paris, Lambert et Durand, 1739, in-4, fig., v.



1.180. Le Divertissement des sages. Par le R. P. Iean Marie. Paris, Georges Iosse, 1665, in-8, v. br.



1.346. De militia equestri antiqua et nova at regem Philippum IV. Libri quinque. Auctore Hermanno Hugone. Antverpiæ, Ex officina Plantiniana Balthasaris Moreti, 1630, in-fol., vélin.



1.368. Joannis Schefferi argentoratensis, de militia navali veterum libri quatuor. Ubsaliæ, Johannes Janssonius, 1654, in-4, vélin.


Patère de Rennes. Photographie BnF


1.445. Dissertation sur le vase d’or trouvé à Rennes Le XXVI Mars M. DCC. LXXIV. Par A. L. Cointreau. Paris, Charles Pougens, An X. – 1802, in-4, demi-rel. veau.



1.576. Pogonologie, ou Histoire philosophique de la barbe. Par M. J. A. D ***. Constantinople, Et se trouve à Paris, Le Jay, 1786, in-12, v.


 

La seconde vente se déroula du lundi 22 au samedi 27 avril 1872, en 6 vacations, 28 rue des Bons Enfants, maison Silvestre, salle n° 2 : Catalogue des livres composant la bibliothèque de feu M. A.-J.-H. Vincent, Membre de l’Institut (Académie des inscriptions et belles-lettres), Officier de la Légion d’honneur. Deuxième partie. Sciences mathématiques. Musique ancienne et moderne. Histoire du nord de la France. Manuscrits et ouvrages en nombre de M. Vincent (Paris, Adolphe Labitte, 1872, in-8, [2]-XV-[1 bl.]-88 p., 912 + 1 double [bis] = 913 lots), avec une « Table des divisions » et les « Travaux scientifiques de M. Vincent », dont Théologie [74 lots = 8,10 %], Sciences [250 lots = 27,38 %], Beaux-Arts [131 lots = 14,34 %], Belles-Lettres [197 lots = 21,57 %], Histoire [259 lots = 26,17 %], Ouvrages de M. Vincent en nombre [18 lots = 1,97 %], Manuscrits ayant appartenu à M. Vincent [4 lots = 0,43 %]. Le catalogue se trouvait aussi à la « Librairie musicale ancienne et moderne » de René-Jean-Ernest Pottier (1826-1899), 115 rue de Provence [IXe].


 

17. Le Philaret Divise en deux parties, Erres Et Ombre. De l’invention de Guillaume de Rebreviettes. Arras, Guillaume de la Rivière, 1611, pet. in-8, titre gravé, v.



28. Histoire de l’ancienne image de N. Dame de Boulongne sur Mer. Paris, Pierre Lamy, 1634, in-12, titre gravé, vélin.



95. De la sagesse trois livres. Par Pierre Charron. Suivant la vraye copie de Bourdeaux. Amsterdam, Louys et Daniel Elzevier, 1662, in-12, mar. r., fil., tr. dor.



116. Preclarissimus liber elementorum Euclidis perspicacissimi. [à la fin :] Venetijs, Erhardus Ratdolt, 1482, in-fol. goth., vélin. Un des premiers livres où se trouvent des figures mathématiques.

Photographie BnF


130. Heronis Alexandrini spiritalium liber. A Federico Commandino urbinate, ex græco, nuper ex latinum conversus. Urbini, 1575, in-4, vélin.



156. Larismetique & Geometrie de maistre Estienne de la Roche dict Ville Franche, Nouvellement Imprimee & des faultes corrigee. Lyon, Gilles et Iaques Huguetan frères, 1538, in-fol. goth., fig., rel.



157. Orontii Finei Delphinatis, liberalium disciplinarum professoris regii, protomathesis. Parisiis, Gerardi Morrhij et Ioannis Petri, 1532, in-fol., titre orné, fig., rel.

Photographie BnF


233. Albertus Durerus Nurembergensis pictor hujus etatis celeberrimus […] Quatuor his suarum Institutionum Geometricarum libris. Lutetiæ, Christianum Wechelum, 1532, in-fol., fig., vélin.



237. La Pratique universelle de geometrie de Iacques Chauvet champenois. Paris, Henry Thierry, 1585, in-4, fig., demi-rel.



272. Nouvelle Invention de lever l’eau plus haut que sa source avec quelques machines mouvantes par le moyen de l’eau, et un discours de la conduit [sic] d’icelle. Par Isaac de Caus. Londres, Thomas Davies, 1657, in-fol., fig., rel.



288. L’Uranologie, ou le Ciel de Iean Edouard du Monin. Paris, Guilhaume Iulien, 1584, in-12, vélin.



318. Alcabitii ad magisterium iudiciorum astrorum Isagoge. Parisiis, Simone Colinæo, 1521, pet. in-4, fig., demi-rel.



334. De la manière de graver a l’eau forte et au burin, et de la gravure en manière noire. Par Abraham Bosse. Nouvelle édition. Paris, Charles-Antoine Jombert, 1758, in-8, vign. et 21 pl., veau.

Photographie BnF


350. Marine militaire ou Recueil des differens vaisseaux qui servent a la guerre. Par Ozanne l’ainé. Paris, Chez l’Auteur, s. d. [v. 1764], in-8, front. et 50 pl., cart.

Photographie BnF


352. L’Escuyer françois, qui enseigne a monter a cheval, a voltiger, et a bien dresser les chevaux. Paris, l’Autheur [sic] et Jean Vaugon, 1682, in-8, fig., v.

Photographie Biblioteka Cyfrowa


411. Musarum Sioniar : motectæ et psalmi latini, Michaëlis Prætorij. I. Pars. Bassus. [Noribergæ, Abrahamus Wagenmannus, 1607], in-4, titre gravé, musique, vélin.



636. Les Colloques d’Erasme : nouvelle traduction, Par Monsr. Gueudeville. Leide, Pierre van der Aa et Boudouin Jansson vander Aa, 1720, 6 vol. in-12, fig., veau.



650.Œuvres de M. le vicomte de Chateaubriand. Paris, P. Pourrat Frères, 1839, 20 vol. in-8, fig., demi-rel.



653. La Cosmographie de Pierre Apian. Anvers, Gregoire Bonte, 1544, in-4, fig., demi-rel.



711. De Morinis et Morinorum rebus. Tornaci Nerviorum, Adriani Quinqué, 1639-1654, 3 vol. in-4, fig., bas.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Qui était « Monsieur R. », dont la bibliothèque a été vendue en 1887 ?

$
0
0

  La reproduction des articles est autorisée à condition d'en citer l'origine. 



Le lundi 25 avril 1887, dans la salle n° 1 de la Maison Silvestre, 28 rue des Bons Enfants, commença la vente d’une bibliothèque, par le ministère de Jules Guidou (1844-1917), commissaire-priseur, assisté de Alphonse Picard (1833-1906), libraire 82 rue Bonaparte [VIe]. La vente dura, sauf le dimanche, jusqu’au lundi 2 mai 1887 : Catalogue des livres composant la bibliothèque de M. R. […]. Classiques. – Histoire. Archéologie. – Numismatique. Sigillographie. Belles-lettres. – Beaux-arts. Bibliographies et Biographies. Périodiques. Sociétés savantes. Etc., etc. (Paris, Alphonse Picard, 1887, in-8, [1]-[1 bl.]-[2]-175-[1bl.] p., 1.797 + 3 doubles [bis] – 1 manquant = 1.799 lots), avec une « Préface » et une « Table des matières », dont Écrivains anciens & Commentateurs [93 lots = 5,16 %], Cultes, Croyances, Philosophie, etc. [43 lots = 2,39 %], Histoire [273 lots = 15,17 %], Géographie et Topographie [77 lots = 4,28 %], Institutions, Législations, Mœurs et Usages [72  lots = 4 %], Archéologie [352 lots = 19,56 %], Épigraphie [118 lots = 6,55 %], Numismatique [462 lots = 25,68 %], Sigillographie [22 lots = 1,22 %], Paléographie & Diplomatique [8 lots = 0,44 %], Héraldique [10 lots = 0,55 %], Belles-Lettres [32 lots = 1,77 %], Beaux-Arts [33 lots = 1,83 %], Bibliographie & Biographie [12 lots = 0,66 %], Périodiques, Revues, Sociétés savantes [191 lots = 10,61 %].


 

« La bibliothèque, dont nous donnons le catalogue, doit être signalée pour les ouvrages numismatiques qu’elle renferme ; jamais assurément il n’a été mis en vente publique une collection aussi importante sous ce rapport. […]

En général, les reliures sont en parfait état et sortent des meilleurs ateliers ; beaucoup d’ouvrages brochés sont à l’état de neuf et n’ont pas servi. » (« Préface »)


 

17. Corpus scriptorum historiæ Byzantinæ. Bonnæ, Ed. Weberi, 1828-1878, 49 vol. in-8, brochés, non rognés.

Photographie Louis88Books, Andover


32. Histoire de Polybe, nouvellement traduite du grec Par Dom Vincent Thuillier. Avec un commentaire ou un corps de science militaire. Par M. de Folard. Nouvelle edition. Amsterdam, Arkstée et Merkus, 1774, 7 vol. in-4, front. et pl., veau.



70. Johannis Frederici Gronovii in P. Papinii statii silvarum libros V. Hagæ-Comitis, Theodori Maire, 1637, in-12, demi-rel. chagrin, aux armes de Gomez de La Cortina, duc de Morante.

Photographie BnF


115. Explication de divers monumens singuliers, qui ont rapport à la religion des plus anciens peuples. Par le R. P. Dom ***. Paris, Lambert et Durand, 1739, in-4, front. et 12 pl., veau fauve.

Photographie BnF


116. La Religion des Gaulois, tirée des plus pures sources de l’antiquité. Par le R. P. Dom ***. Paris, Saugrain Fils, 1727, 2 vol. in-4, fig., veau fauve.



149. Histoire romaine, depuis la fondation de Rome, jusqu’à la Translation de l’Empire par Constantin [depuis la Translation de l’Empire par Constantin jusqu’à la prise de Constantinople par Mahomet II]. Traduite de l’Anglois de Laurent Echard. Nouvelle edition. Paris, Jacques Guerin [et Hippolyte-Louis Guerin], 1737-1742, 16 vol. in-12, fig., veau fauve.



173. Histoire de la guerre des Bataves et des Romains. Rédigée par le marquis de ST. Simon. Amsterdam, Marc Michel Rey, 1770, gr. in-fol., pl. d’Otto Vaenius gravées par A. Tempesta, plans et cartes, demi-rel. veau brun.



319. Histoire de la province d’Alsace depuis Jules César jusqu’au mariage de Louis XV. Par le R. Père Louis Laguille. Strasbourg, Jean Renauld Doulssecker, 1727, 2 parties en 1 vol. in-fol., fig., plans et cartes, veau fauve.



401. Scriptores rerum germanicarum, præcipue saxonicarum, in quibus scripta et monumenta illustria, pleraque hactenus inedita. Ex sua bibliotheca aliisque edidit Io. Burchardus Menckenius. Lipsiæ, Ioannis Christiani Martini, 1728-1730, 3 vol. in-fol., front. et pl., rel. pl. truie, fers sur les plats.



406. Histoire de Genève, Par MR. Spon. Genève, Fabri et Barrillot, 1730, 4 vol. in-12, fig. et 15 pl. dépliantes.



417. Athanasii Kircheri. Latium id est, nova & parallela Latii tum veteris tum novi descriptio. Amstelodami, Joannem Janssonium à Waesberge et Hæredes Elizei Weyerstraet, 1671, in-fol., pl. et cartes, rel. parchemin, plats gaufrés.



425. Mensonis Alting, descriptio, secundum antiquos, agri Batavi & Frisii. Amstelædami, Henricum Wetstenium, 1697, in-fol., front. et 10 cartes.



515. Annales magistratum et provinciar S. P. Q. R. ab urbe condita. Antverpiæ, Ioannem Moretum, 1599, in-fol., fig., rel. parchem.



527. Notitia utraque cum orientis tum occidentis ultra arcadii honoriique cæsarum tempora, illustre vetustatis monumentum, imo thesaurus prorsum incomparabilis. Basileæ, Froben, 1552, pet. in-fol., vign. et pl., demi-rel. veau.

Photographie BnF


568. Le Cabinet de la bibliothèque de Sainte Geneviève. Par le R. P. Claude du Molinet. Paris, Antoine Dezallier, 1692, in-fol., front., portr., pl., rel. veau.

Photographie BnF


646. Les Plus Beaux Monuments de Rome ancienne : dessinés par Monsieur Barbault peintre et gravés en 128 planches. Rome, Bouchard et Gravier, 1761, gr. in-fol., non rogné, cart., dos basane rouge.

Photographie BnF


667. Recueil d’antiquités égyptiennes, étrusques, grecques, romaines et gauloises. Paris, N. M. Tilliard, 1761-1767, 7 vol. in-4, pl., veau, tr. dor.



682.
Le Antichita della citta di Roma, per M. Bernardo Gamucci. [à la fin :] Vinegia, Giovanni Varisco et compagni, 1580, in-12, 38 pl.



902. Description nouvelle de la cathédrale de Strasbourg, et de sa fameuse tour. Cinquième édition. Par François Miler. Strasbourg, François Antoine Haeusler, 1788, in-8, 5 pl., demi-rel., veau fauve.



1.067. Introduction à la science des médailles, pour servir à la connoissance des dieux, de la religion, des sciences, des arts, et de tout ce qui appartient à l’histoire ancienne. Par Dom Thomas Mangeart. Paris, D’Houry, Davidts et Tilliard, 1763, in-fol., 35 pl., veau.



1.130. Series Augustorum, Augustarum, Cæsarum, et tyrannorum omnium, Tam in Oriente, quam in Occidente. Auctore Laurentio Patarol. Venetiis, Aloysium Pavinum, 1708, in-8, front., pl., demi-rel. veau fauve.



1.138. Numismata imperatorum romanorum præstantiora A Julio Cæsare ad Postumum usque per Joannem Vaillant. Romæ, Jo : Baptistæ Bernabo et Josephi Lazzarini, 1743, 3 vol. in-4, fig., culs-de-lampe, rel. parchem.



1.170. Recueil général des pièces obsidionales et de nécessité. Par feu Tobiesen Duby. Paris, Veuve de l’Auteur et Debure l’aîné, 1786, gr. in-8, gr. pap., 31 pl., demi-rel. à coins chagrin noir, fil., tr. sup. dor.

Photographie BnF


1.202. Traité historique des monnoyes de France. Par M. Le Blanc. Paris, Charles Robustel, 1690, in-4, pl., basane bleue.

Librairie du Cardinal, Gradignan


1.206. Catalogue des monnaies nationales de France. Collection de M. J. Rousseau. En vente à l’amiable aux prix fixés sur le catalogue chez Rollin et Feuardent, Antiquaires. Paris, J. Claye, 1861, in-8, 1 pl., broché.



1.224. Histoire numismatique de la Révolution française. Par M. H….. Paris, J. S. Merlin, 1826, in-4, 95 pl., demi-rel. chagrin rouge, fil., fers dorés, tr. sup. dor.



1.235. Recherches sur les monnaies des comtes de Hainaut, par Rénier Chalon. Bruxelles, Librairie scientifique et littéraire, 1848. – Suppléments. Bruxelles, Librairie polytechnique d’Aug. Deck, 1852-1857. Ensemble 1 vol. in-4, 32 pl., demi-rel. chag. noir, dorures, tr. sup. dor. Ex. avec front. en coul. tiré à 20 ex.



1.305. Monnaies inconnues des évêques des Innocens, des Fous, et de quelques autres associations singulières du même temps, recueillies et décrites par M. M. J. R., d’Amiens. Paris, Merlin, 1837, in-8, front., 46 pl., demi-rel. mar. r., petits fers, tr. sup. dor.



1.377. Histoire numismatique de l’évêché et principauté de Liège. Par M. le comte de Renesse-Breidbach. Bruxelles, H. Remy, 1831, in-8, 76 pl., demi-rel. chagrin bleu, tr. sup. dor.

Photographie BnF


1.410. Historia summorum pontificum a Martino V. ad Innocentium XI. Per eorum numismata. A R. P. Claudio du Molinet. Lutetiæ, Ludovicum Billaine, 1679, in-fol., titre gravé, fig., demi-rel. veau fauve.



1.430. Histoire de Guillaume III. roy d’Angleterre, d’Ecosse, de France, et d’Irlande, prince d’Orange, &c. Par Médailles, Inscriptions, Arcs de Triomphe, & autres monumens Publics. Recueillis par N. Chevalier. Amsterdam, 1692, in-fol., pl. et fig., veau fauve.



1.526. Raymundi Duelii Excerptorum genealogico-historicorum libri duo. Lipsiæ, Petrum Conradum Monat, 1725, in-fol., 41 pl., demi-rel. parchemin.



1.566. Veterum illustrium philosophorum poetarum rhetorum et oratorum imagines Ex vetustis Nummis, Gemmis, Hermis, Marmoribus, alijsque Antiquis Monumentis desumptæ. A Io : Petro Bellorio. Romæ, Io : Iacobum de Rubeis, 1685, in-fol., front. et 92 pl., rel. truie.



1.584. Prontuario de le medaglie de piu illustri, & famosi huomini & donne, dal principio del Mondo infino al presente tempo, con le lor vite in compendio raccolte. Lione, Guglielmo Rouillio, 1577 et 1581, in-4, 962 fig., cart.

Photographie Orsi Libri, Milan


1.592 bis. Galerie du Palais Royal gravée d’après les Tableaux des différentes Ecoles qui la Composent : Avec un abrégé de la Vie des Peintres & une description historique de chaque tableau par MR. l’abbé de Fontenai. Paris, J. Couché et J. Bouilliard, 1786, in-fol., titre gravé et 193 pl., veau fauve marbré, petits fers dorés, tr. dor.

Pierre-Charles Robert. Photographie Amédée Carette, Lille (1880)

 

Cette bibliothèque était celle de Pierre-Charles Robert (1812-1887), militaire et numismate, issu d’une famille de vieille bourgeoisie, dont plusieurs membres se sont distingués dans les charges municipales et dans le service militaire. Originaire de Savonnières-devant-Bar [Meuse], cette famille passa à Bar-le-Duc [Meuse] au XVIIe siècle, puis à Metz et à Paris au XIXe siècle.


 

Domiciliés à Savonnières-devant-Bar, Charles Robert avait épousé Catherine Gérard, qui décéda le 10 mars 1714 à Bar-le-Duc, paroisse Notre-Dame. Sur la même paroisse, leur fils Antoine [I] Robert épousa, le 12 janvier 1694, Jeanne Terrier, née le 4 avril 1669 et morte le 19 novembre 1746 ; il décéda lui-même le 29 décembre 1747.


 

De la même paroisse, Antoine [II] Robert, né le 29 mars 1715 et mort le 9 mai 1776, conseiller du Roi, seigneur de Jubainville et du fief de L’Aigle, échevin de la ville de Bar-le-Duc, épousa, le 9 février 1734, Marie Goute, née le 2 mai 1714 et décédée le 28 septembre 1777.

François-Xavier [I] Robert, né le 10 septembre 1749, officier de cavalerie, capitaine commandant la gendarmerie du département de la Meuse, chevalier des Ordres de Saint-Louis et de la Légion d’honneur, décédé à Bar-le-Duc, rue du Tribel, le 30 avril 1827, se maria deux fois : le 3 janvier 1775 à Bar-le-Duc, avec Claire-Christine Renard, dite « Clairette » ; le 4 septembre 1778 à Ligny-en-Barrois [Meuse], avec Marie-Ursule Bouchon, née à Ligny-en-Barrois le 17 avril 1755 et décédée à Bar-le-Duc, rue du Tribel, le 30 juin 1829.


 

François [I] Robert, directeur des droits réunis du département français de l’Ems-Oriental [Basse-Saxe], puis directeur des contributions indirectes, né le 17 août 1782 à Beurey-sur-Saulx [Meuse] et mort à Metz [Moselle], rue de la Garde, le 4 juillet 1850, épousa sa cousine germaine, Anne-Joséphine Robert, née à Bar-le-Duc le 4 décembre 1789 ; elle mourut à Metz [Moselle], rue du Rempart Saint-Thiébault, le 4 juillet 1862. Le 5 frimaire An VI [25 novembre 1797], François Robert était devenu le beau-frère de Gilbert-Jean-Baptiste Dufour, commissaire de la guerre employé à l’armée d’Allemagne, domicilié alors à Chaumont [Haute-Marne], futur maire de Metz de 1839 à 1842, quand ce dernier épousa Marie-Reine Robert, née le 18 mai 1779 à Bar-le-Duc, sœur aînée de son épouse.

 

École d’application de l’artillerie et du génie de Metz (octobre 2022)

 

Fils unique, Pierre-Charles Robert est né le 20 novembre 1812, à Bar-le-Duc, chez son grand-père paternel. Il commença ses études au collège de la ville de Metz, où ses parents s’étaient fixés. Médecin de sa famille, le baron Nicolas-Damase Marchand (1767-1833), dit « Nicolas-Damas Marchant », qui avait été maire de Metz de 1805 à 1816, encouragea ses préférences pour la numismatique et l’archéologie. En 1832, Robert fit une année de mathématiques spéciales à Rennes [Ille-et-Vilaine], où son père avait été appelé en qualité de directeur des contributions indirectes du département d’Ille-et-Vilaine, et entra à l’École polytechnique. En 1834, il passa à l’École d’application de l’artillerie et du génie de Metz, 5 rue aux Ours, avec le grade de sous-lieutenant du génie. Dans cette école, il se lia d’amitié avec Louis-Félicien-Joseph Caignart de Saulcy (1807-1880), dit « Félicien de Saulcy », alors capitaine d’artillerie et professeur de mécanique, qui l’encouragea dans ses études numismatiques.

Le 30 janvier 1842, il quitta le Génie pour entrer dans l’Intendance, en qualité d’adjoint de 2e classe à l’Intendance militaire. Sa première publication numismatique fut « Tiers de sou d’or frappé en 557-558 au nom de Childebert Ier et de son neveu Chramne » (Revue numismatique, 1842, p. 340-343) ; depuis, il ne se passa guère d’années sans qu’il en donnât une, souvent même plusieurs : sur environ quatre-vingt-treize articles que comprend l’inventaire de ses travaux, quarante-deux appartiennent aux dix dernières années de sa vie.

Il fut transféré à Lille [Nord] le 25 octobre 1842. Le 30 septembre 1844, il passa à la 1ère classe de son grade. Le 20 octobre suivant, à Paris, il épousa Eugénie-Claire-Nelly Arnould, née le 10 juin 1825 dans la capitale, y demeurant 5 rue d’Assas [VIe], fille de Jean-Baptiste Arnould (1794-1846), domicilié à Reims [Marne], et de Marie-Françoise-Joséphine-Chloé Senart, décédée à Paris le 5 juillet 1836 dans sa 39e année. Le jeune couple eut trois enfants : Louise-Anne-Marie, née à Metz, 6 rue de la Garde, le 23 septembre 1845 [3e section] ; François [II]-Marie-Edmond, né à Metz, en Nexirue, le 13 janvier 1849 [3e section] ; François-Xavier [II]-Pierre-Charles, né à Paris, 6 rue de Bourgogne [VIIe], le 6 février 1858. Robert était entré en 1843 dans la Commission historique du département du Nord, et en 1844 dans la Société des Antiquaires de la Morinie.

Le 10 avril 1845, Robert fut nommé à Metz. Il y passa neuf années, sans autre interruption qu’une absence de quelques mois, en 1848 et 1849, détaché alors à l’armée des Alpes, à Chalon-sur-Saône [Saône-et-Loire], avec le grade de sous-intendant militaire. Dès 1845, il prit place à la Société française pour la conservation des monuments historiques et fut reçu membre de l’Académie de Reims. 



En 1846, il fut admis à l’Académie de Metz, 20 en Nexirue. Au retour de l’armée des Alpes, il professa un cours d’administration et de législation militaires à l’École d’application de l’artillerie et du génie. Le 23 mars 1851, il fut nommé chevalier de la Légion d’honneur. L’année suivante, Robert publia un de ses plus importants ouvrages : Études numismatiques sur une partie du nord-est de la France (Metz, Imprimerie de Nouvian, 1852).

 

Epidémie de choléra à Marseille

Un ordre de service du 28 mars 1854 fit partir inopinément Robert pour Marseille [Bouches-du-Rhône], en pleine épidémie de choléra : contaminé à trois reprises, il quitta Marseille au début du mois d’août, avec un congé de deux mois. Attaché à l’armée d’Orient le 26 septembre 1854, il fut le 5 novembre à Constantinople et le 19 décembre en Crimée, promu sous-intendant de 1ère classe. Le 1er février 1855, il prit, comme directeur, le service des subsistances de l’armée. 

Robert revint de Crimée avec la croix d’officier de la Légion d’honneur [14 septembre 1855] et l’Ordre du Medjidié [27 mars 1856]. Il reçut en même temps [19 avril 1856] un ordre de service qui l’attachait à la garde impériale et qui devait le ramener à Paris. Mais, avant de venir prendre ce poste, il dut rester près d’un an à Aix-en-Provence [Bouches-du-Rhône], pour le travail de liquidation des comptes de l’armée d’Orient. En 1859, il prit part à la campagne d’Italie avec la garde impériale.

 

Pierre-Charles Robert. Photographie de Léon Crémière, Paris (1861)

Le 13 mars 1861, il fut envoyé à Metz pour y faire fonction d’intendant militaire de la 5e division et habita place Saint-Thiébault. Le 19 décembre 1862, Robert fut élu correspondant de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Le lendemain, il fut appelé à Paris pour prendre, au ministère de la guerre, les fonctions de directeur de l’administration de l’armée. Il fut nommé commandeur de la Légion d’honneur le 14 mars 1865. Le 25 octobre 1867, il fut nommé intendant général inspecteur et, le 31 octobre, membre du comité d’administration.

Pendant la tourmente de 1870, Robert passa à Metz, attaché à l’armée du Rhin et chargé d’organiser le service d’évacuation des ambulances vers l’intérieur. Quelques semaines après, il fut intendant en chef de l’armée de la Loire, à Tours [Indre-et-Loire] d’abord, à Bordeaux [Gironde] ensuite. Après la paix, il revint à Paris et reprit sa place au comité d’administration. 



Le 7 juillet 1871, il fut élu membre libre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Il fut à la retraite le 20 novembre 1877. En 1880, il quitta l’appartement qu’il occupait depuis 1863 au 9 rue des Saints-Pères [VIe], pour s’installer 25 boulevard de la Tour-Maubourg [VIIe]. Il fut fait officier de l’Instruction publique en 1882.


 

Robert mit en vente sa collection de monnaies, à l’Hôtel des commissaires-priseurs, 5 rue Drouot, salle n° 4 au premier, du lundi 29 mars au samedi 3 avril 1886, en 6 vacations : Description de la collection de M. P.-Charles Robert. Pays-Bas et Nord de la France. Évêchés de Metz, Toul et Verdun. Lorraine et Barrois. Luxembourg, Alsace, Trèves, Cologne, Mayence. Pays divers d’Outre-Rhin. Est et Sud-Est de la France (Paris, Delestre, Rollin et Feuardent, 1886, in-8, [7]-[1 bl]-XIII-[1 bl.]-[1]-[1 bl.]-48-119-[1]-97-[1]-80 p., 14 pl., 2.308 lots), avec une « Table des noms de lieux et des ateliers » et un « Errata ».

Cimetière du Père Lachaise. Photographie Pierre-Yves Beaudouin

 

Charles Robert mourut le 15 décembre 1887, 14 rue de Bellechasse [VIIe], dans l’appartement où il avait emménagé quelques mois auparavant, et fut inhumé au cimetière du Père Lachaise [Division 41]. Peu de jours avant sa mort, il avait livré sa dernière œuvre à l’impression : « Double mouton d’or du chapitre de Cambrai » (Revue numismatique, 1888, 3e série, t. 6e, p.78-83).


                                                                                   Au revers :

 

P. CH. ROBERT

BAR-LE-DUC 1812 PARIS 1887

MEMBRE HONORAIRE DES ACADÉMIES

DE METZ, DE REIMS

ET D’ARCHÉOLOGIE DE BELGIQUE,

DES SOCIÉTÉS FRANÇAISES DE NUMISMATIQUE

ROYALE DE BELGIQUE D’ÉMULATION DE CAMBRAI

PRÉSIDENT

DE LA SOCIÉTÉ DES ANTIQUAIRES DE FRANCE ;

DE LA COMMISSION HISTORIQUE DU NORD.

INTENDANT GÉNÉRAL

COMMANDEUR DE LA LÉGION D’HONNEUR

ET DU MEDJIDIÉ

GD. CROIX DE ST. GRÉGOIRE LE GRAND

DU MÉRITE MILITAIRE

DE SARDAIGNE

ETC.

 



 


Les lundi 23 et mardi 24 avril 1888, à l’Hôtel des commissaires-priseurs, 9 rue Drouot, salle n° 7, fut vendue la partie de son médaillier qui n’entrait pas dans le cadre de ses collections de monnaies gauloises, de médaillons contorniates [jetons en bronze d’époque romaine] et de médailles romaines : Collections de M. P.-Charles Robert, membre de l’InstitutMonnaies françaises et étrangères. Jetons & médailles (Paris, Maurice Delestre et Raymond Serrure, 1888, in-8, 63-[1 bl.] p., 584 lots), avec une « Introduction ».

Son épouse décéda le 4 janvier 1894, 14 rue de l’Abbaye [VIe].

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


André Soubry (1705-1774), naturaliste et expert en dessins

$
0
0

  La reproduction des articles est autorisée à condition d'en citer l'origine. 



André Soubry descend d’une famille de marchands installée au début du XVIIe siècle à « Monstreuil en Picardie » [Pas-de-Calais ou Oise ? Archives lacunaires], où naquit Pierre Soubry, de la Religion Prétendue Réformée, qui épousa, au temple de Réalville [Tarn-et-Garonne], le 10 décembre 1652, Marthe Costes ; il mourut à Réalville le 11 mars 1687 et, « nouveau catholique », fut inhumé le lendemain dans le cimetière de l’église Saint-Jean.

Réalville

Son fils Jacques Soubry était né à Réalville le 17 janvier 1660 et avait été baptisé le 15 février. Il vint à Lyon [Rhône] en 1680 et, le 26 avril 1695, en l’église Saint-Nizier, épousa Catherine Prenel, née le 6 mai 1672 sur ladite paroisse, fille d’Étienne Prenel, marchand, et de Françoise Pierron. Marchand de dorures, il fut échevin de la ville en 1737 et 1738. Il mourut à Lyon, paroisse d’Ainay, le 22 janvier 1740, et fut inhumé dans l’église le surlendemain.

Eglise Saint-Nizier.
M. Z. Topographiae Galliae Pars V. Francofurti, Casparum Merianum, 1657, p. 14




Pont de pierre ou du Change. Vue d'une partie de la ville de Lion, par François de Poilly (1720)
Photographie BnF


Pont de pierre ou du Change. Daguerréotype de Félix Richard (1840).
Coll. Bibliothèque municipale de Lyon.
Paris, Oger et Blanchet, 8 novembre 2023 : 16.744 €

« Jacques Soubry est natif d’un lieu appelé Réal, ville près Montauban en Languedoc. Il était originairement calviniste, mais il a fait depuis longtemps l’abjuration. Il a fait ci-devant le commerce des dorures de galons d’or et d’argent dont il tenait boutique, sur le pont de pierre, du côté de Saint-Nizier, avec son associé le sieur Decombles. Il y a quelques années qu’il a quitté ce commerce, l’a remis à ses fils et s’en est venu depuis loger à la place Louis-le-Grand, pour se décrasser. C’est l’alliance qu’il y a entre sa famille et celle du prévôt des marchands qui l’a fait échevin. Comme il est vieux, âgé de 83 ans, et d’ailleurs fort impotent, il n’est guère en état de rendre aucun service à la Ville, ni par lui-même, ni par ses amis. Il est bon homme à ce qu’on dit, ne voit presque plus et n’entend goutte. Voilà comme on les voudrait tous aujourd’hui au Consulat. Outre la parenté et alliance existant entre la famille Soubry et celle de Perrichon, ce qui a procuré l’échevinage à Jacques Soubry, c’est qu’il a donné sa parole que son fils accepterait l’année prochaine la place de trésorier des deniers de l’Hôtel-Dieu pour 1738 et 1739. On prétend même que M. Perrichon a exigé un billet de garantie de 3.000 livres, mis en dépôt pour être remis en cas d’inexactitude de parole de la part de Soubry. »

(Journal de Lyon, 1737)




 André Soubry.
Portrait présumé, par Nicolas de Largillière, 1729. Coll. priv.

Jean-André-Ignace Soubry est né à Lyon, paroisse de Saint-Nizier, le 20 juillet 1705. Après la mort de son père, qui lui avait laissé une fortune suffisante, il voyagea en Italie, « centre des beaux-arts et des merveilles de l’antiquité », puis à Paris, « temple du goût et de la gaieté Françoise », et de là en Flandre et en Hollande, puis en Angleterre, rassemblant des matériaux pour former son cabinet d’histoire naturelle. Il parcourut les forêts et les montagnes de la Suisse et rangea un herbier des mieux choisis à son retour.

Plan de Lyon, par Seraucourt, 1746

 

Avocat en Parlement, il acquit en 1740, au prix de 64.000 livres, l’office de trésorier de France de Gaspard-François Salladin du Fresne (° 1692) et fut installé au bureau de Lyon le 10 mai 1741.

Amateur de dessins très avisé, il évita le piège que lui tendit le marchand italien Auberti avant d’y faire tomber le duc de Tallard :

« La collection particulière de desseins qui est distinguée des autres dans le catalogue, venoit originairement du cabinet de [en blanc], & avoit été achettée, par M. le duc de Tallard, de M. Auberti, avocat de Rome. Cet habile Italien, qui connoissoit l’ardeur avec laquelle ce seigneur vouloit former son cabinet de desseins, avoit si bien sçu lui persuader que le choix qu’il avoit apporté d’Italie étoit un composé de ce qu’il y avoit de plus précieux desseins des plus grands maistres, qu’il étoit parvenu à les lui vendre au moyen d’une rente viagère de 5,600lt, remboursable pour la somme de 75,000lt. Il y a apparence que l’on payera longtemps cette rente viagère, car celui sur lequel elle est constituée n’a que trente-deux ans. Cependant cette collection, dont la plus grande partie est composée d’études peu intéressantes pour les amateurs & d’un certain nombre de compositions, dont trop peu furent décidées parfaitement de grands maîtres, n’a pu être vendue qu’environ 7,000lt. Cet Italien avoit fait son possible pour tâcher de vendre sa collection à Lyon, & avoit même proposé à M. de Soubry, trésorier de France, demeurant en cette ville, de lui donner à rente viagère pour la somme de 3,000lt ; ce qu’il n’a point voulu accepter, par bonheur pour lui, en ayant fait une bien meilleure affaire à Paris, qui est l’endroit de tout le monde où il y a le plus de ressources pour les personnes d’industrie. » [sic]

(Livre-Journal de Lazare Duvaux. Paris, Société des Bibliophiles françois, 1873, t. I, p. XLV)

 

Catalogue de vente du cabinet du duc de Tallard, 1756, frontispice

Le cabinet de Marie-Joseph d’Hostun, duc de Tallard (1684-1755), fut vendu du lundi 22 mars au samedi 3 avril 1756, en 11 vacations : Catalogue raisonné des tableaux, sculptures, tant de marbre que de bronze, desseins et estampes des plus grands maitres, porcelaines anciennes, meubles précieux, bijoux, Et autres Effets (Paris, Didot, 1756, in-8, front., [1]-[1 bl]-x-273-[3]-8-4 p., 1.132 + 9 doubles [*] = 1.141 lots), avec une « Addition au catalogue de M. le duc de Tallard, Contenant plusieurs Articles qui ont été oubliés ».

Hôtel du Concert, place des Cordeliers 
Lithographie de H. Brunet et Cie, d'après Victor Fonville (1831)

 
Fer de l'Académie du Concert. Coll. Bibliothèque municipale de Lyon

Plusieurs particuliers, amateurs de musique et des beaux-arts, avaient commencé en 1713, sous le nom d’Académie des Beaux-Arts, à s’assembler pour faire entre eux des concerts. Cette Société avait été autorisée par lettres patentes du Roi, du mois d’août 1724. Au mois de novembre suivant, elle s’était fait construire dans la place des Cordeliers une salle avec ses dépendances [démolie en 1856].

Hôtel du Concert (1856). Coll. Bibliothèque municipale de Lyon

De nouvelles lettres patentes du 1er juin 1748 désunirent l’Académie des Beaux-Arts du Concert, et ordonnèrent qu’à l’avenir elle continuerait ses assemblées et ses exercices sous le titre de Société royale. André Soubry, amateur de musique, fut le directeur du Concert de 1755 à 1758.

Avec l’abbé Antoine Lacroix (1708-1781), André Soubry fut l’un des membres fondateurs de l’École royale gratuite de dessin et de géométrie pratique, pour le progrès des arts et celui des manufactures de la Ville de Lyon, qui contribuèrent de leurs deniers à son ouverture, le 10 janvier 1757, place du Change : l’intendant Henri-Léonard Bertin, Jean-Baptiste Flachat de Saint-Bonnet, prévôt des marchands ; Monniat, trésorier de France ; Monlong l’aîné, échevin ; Jean-François Genève l’aîné, échevin ; Gros, trésorier de France ; Pierre Flachon, recteur et trésorier de l’Hôtel-Dieu ; Lacour, ancien échevin ; Jean-Annibal Claret de Fleurieu, seigneur de la Tourette et Ménard, auxquels vinrent plus tard s’adjoindre Parent, négociant à la Chambre de commerce, et de Boissieu, trésorier de France. Cette école devint, en 1769, l’École royale académique de dessin et géométrie.

En 1762, Pierre Adamoli (1707-1769) souhaita diriger la réédition des Euvres de Louïze Labé Lionnoize (Lyon, Jean de Tournes, 1556, 2eédition, in-8), d’après un exemplaire appartenant à Jacques-Annibal Claret de La Tourrette de Fleurieu, prévôt des marchands. Dans ce but, il créa une Société de Gens de Lettres éditrice à laquelle adhéra André Soubry, avec Claret de La Tourrette de Fleurieu ; Antoine La Croix, obéancier de Saint-Just ; Jean-Henri-Bonaventure Dumas, bibliothécaire des Cordeliers ; Blaise Desfours ; Claude Ruffier d’Attignat, trésorier de France ; Joseph Janin (1716-1794), bibliothécaire des Augustins ; Jean-François Tolozan (1722-1802), premier avocat général à Lyon.



Cette nouvelle édition, imprimée par Aimé de La Roche et tirée à 525 exemplaires, dont 25 sur grand papier fin d’Hollande, - 13 avec les figures en noir et 12 avec les figures en bleu -, et 500 sur papier ordinaire avec les figures en noir, fut intitulée Œuvres de Louise Charly, Lyonnoise, dite Labé, surnommée La Belle Cordière (Lyon, Frères Duplain, 1762, in-8, [2]-xxxij-212 p., 1 front., 1 vign. de titre, 4 en-têtes et 4 culs-de-lampe) et illustrée par Jean Daullé (1703-1763), d’après Donat Nonnotte (1707-1785).

André Soubry collectionna surtout les objets d’art et les tableaux et eut une bibliothèque peu importante. 


Néanmoins, il utilisa successivement deux ex-libris : le premier ne porte que « Ex Libris D[ominus]. ANDREÆ SOUBRY. » dans un simple encadrement ; 


28 rue du Professeur Louis Paufique

le second, inspiré du mascaron à la tête de satyre ornant l’entrée de la maison natale de Louise Labé (1524-1566) située au 28 rue du Professeur Louis Paufique, porte « J.A.I. SOUBRY. Tresorier de France. » et ses armes, « D’or, à l’arbre terrassé de sinople, au chef d’azur, chargé d’un lion passant d’argent ».

Ces ex-libris permettent d’identifier des exemplaires de sa bibliothèque, dispersée sans catalogue par ses héritiers, majoritairement conservés aujourd’hui par la Bibliothèque municipale de Lyon et quelques particuliers.


 

Florence, Gonnelli, 11 octobre 2017


- Petri Andreæ Matthioli Senensis medici, Commentarij in sex libros Padacij Dioscoridis Anazarbei de Medica materia. Venetiis, Valgrisiana, 1570, in-fol.



Paris, Alde, 12 décembre 2018 et 17 juin  2019 (non vendu) 

- Discours sur les médalles [sic] et graveures [sic] antiques, principalement Romaines. Par M. Antoine Le Pois. Paris, Mamert Patisson, 1579, in-4.


Librairie Clavreuil. Catalogue été 2021 : 3.000 €


- De plantis Epitome utilissima, Petri Andreæ Matthioli Senensis. Novis plane. Francofurti ad Mœnum, 1586, in-4.



- Traicté sommaire de l’origine et progrez des Offices, tant de Trésoriers de France, que de Généraux des Finances. [Paris], s. n., [à la fin :] 1618, in-4.



- Relation des voyages de Monsieur de Brèves, tant en Grèce, Terre-Saincte et Ægypte, qu’aux Royaumes de Tunis & Arger [sic]. Paris, Nicolas Gasse, 1628, in-4.




- Le Vite dé pittori, scultori et architetti. Scritte da Gio. Baglione Romano. Roma, Andrea Fei, 1642, in-4.



- Les Négotiations [sic] de Monsieur le président Jeannin. Paris, Pierre le Petit, 1659, 2 vol. in-12.



- Commentaires de messire Blaize de Montluc Mareschal de France. Paris, Estienne Maucroy, 1661, 2 vol. in-12.




- Relation d’un voyage fait au Levant. Par Monsieur de Thévenot. Paris, Thomas Jolly, 1665, in-4.




- L’Afrique de Marmol, de la traduction de Nicolas Perrot sieur d’Ablancourt. Paris, Thomas Jolly, 1667, 3 vol. in-4.




- Recueil de poësies chrestiennes et diverses. Par M. de La Fontaine. Paris, Pierre Le Petit, 1671, in-12.



- Le Catéchisme du concile de Trente. Lyon, Antoine Laurens, 1681, in-12.




- Tablettes chronologiques, contenant avec ordre, l’état de l’Eglise en Orient, & en Occident. Par G. Marcel. Paris, Denys Thierry, 1682, in-12.




- Recueil des plus belles pièces des poëtes françois, Tant Anciens que Modernes, avec l’histoire de leur vie. Paris, Claude Barbin, 1692, 5 vol. in-12.



- Les Œuvres de Platon traduites en François. Paris, Anisson, 1701, 2 vol. in-12.




- Recueil général des opéra [sic] representez par l’Académie royale de musique. Paris, Christophe Ballard, 1703-1745, 15 vol. in-12.




- Voyage du sieur Paul Lucas au Levant. Paris, Guillaume Vandive, 1704, 2 vol. in-12.



- Pensées diverses, Écrites à un Docteur de Sorbonne, À l’occasion de la Comète qui parut au mois de Décembre 1680. Rotterdam, Reinier Leers, 1704, in-12.



- Continuation des pensées diverses, Écrites à un Docteur de Sorbonne, à l’occasion de la Comète qui parut au mois de Décembre 1680. Rotterdam, Reinier Leers, 1705, in-12.



- Traité du poëme épique. Par le R. P. Le Bossu. Paris, Jean Geoffroy Nyon, 1708, in-12.




- Lettres du roy Louis XII. Brusselle [sic], François Foppens, 1712, 4 vol. in-12.



- Commentaire philosophique sur ces paroles de Jésus-Christ, contrain-les [sic] d’entrer. Rotterdam, Fritsch et Böhm, 1213 [sic pour 1713], 2 vol. in-12.



- Mémoires de Madame la duchesse de Nemours. Amsterdam Jean Frédéric Bernard, 1718, in-12.



- Nouvelle traduction des Institutes de l’empereur Justinien. Par M. Claude-Joseph de Ferrière. Paris, Antoine Warin et Louis-Antoine Thomelin, 1719, 6 vol. in-8.



- Œuvres de madame de Ville-Dieu. Paris, Compagnie des Libraires, 1721, 12 vol. in-12.



- Remarques sur divers endroits d’Italie, par Mr Addisson. Paris, Gabriel Amaulry, 1722, in-12.




- Description historique et géographique de la France ancienne et moderne. S. l., s. n., 1722, 2 parties en 1 vol. in-fol.



- Les Œuvres d’Estienne Pasquier, contenant ses recherches de la France. Amsterdam, Compagnie des Libraires Associés, 1723, 2 vol. in-fol.



- Mémoires d’État, par MR de Villeroy. Amsterdam, Aux dépens de la Compagnie, 1723, 7 vol. in-12.



- Suite de la clef, ou Journal historique sur les matières du tems [sic]. Par le Sieur C. J. Juillet 1725. Tome XVIII. Paris, Étienne Ganeau, 1725, in-12.



- Histoire des guerres et des négociations qui précédèrent le traité de Vestphalie [sic]. Par le P. Bougeant. Paris, Jean Mariette, 1727, 2 vol. in-12.



- Institution au droit françois, Par M. Argou. Paris, Jean Mariette, 1730, 2 vol. in-12.




- Histoire romaine, depuis la fondation de Rome, Jusqu’à la Translation de l’Empire par Constantin. Traduite de l’Anglois de Laurent Échard. Amsterdam, Pierre Mortier, 1730, 6 vol. in-12.



- Le Grand Dictionnaire historique ou le Mélange curieux de l’histoire sacrée et profane. Par Mr Louis Moreri. Paris, Pierre-Augustin Le Mercier, 1732-1735, 8 vol. in-fol.  



- Les Intérêts présens [sic] des puissances de l’Europe. Par Mr. J. Rousset. La Haye, Adrien Moetjens, 1733, 2 vol. in-fol.



- Nouveau recueil choisi et mêlé des meilleures pièces du théâtre françois, et italien. La Haye, Ant. van Dole, 1733-1740, 7 vol. in-12.



- Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture. Paris, Pierre-Jean Mariette, 1733, 2 vol. in-12.




- Bibliotèque [sic] des théâtres. Paris, Laurent-François Prault, 1733, in-8.



Neuilly-sur-Marne, Kahn et Associés, 1er juillet 2023 : 500 € 

- Le Temple des Muses, orné de LX. Tableaux ; Dessinés & gravés par B. Picart le Romain, & autres habiles Maîtres. Amsterdam, Zacharie Chatelain, 1733, in-fol.



- Mémoires de Charles-Louis baron de Pöllnitz. Liège, Joseph Demen, 1734, 3 vol. in-8.



- Code de la voyerie. Paris, Prault père, 1735, 2 vol. in-12.



- Introduction à l’histoire de l’Asie, de l’Afrique, et de l’Amérique. Par Mr. Bruzen La Martinière. Amsterdam, Zacharie Chatelain, 1735, 2 vol. in-12.



- Histoire générale de Portugal, Par M. de La Clède. Paris, Rollin Fils, 1735, 8 vol. in-12.



- Observations sur les écrits modernes. Paris, Chaubert, 1735-1743, 34 tomes in-12.



- L’État de la France. Paris, Théodore Legras, 1736, 5 vol. in-fol.



- Le Grand Dictionnaire géographique et critique, Par M. Bruzen La Martinière. La Haye, Pierre Gosse et Pierre de Hondt ; Amsterdam, Herm. Uitwerf et Franç. Changuion ; Rotterdam, Jean Daniel Beman, 1737-1739, 9 tomes en 10 vol. in-fol.




- Histoire critique de la philosophie. Par Mr. D ***. Amsterdam, François Changuion, 1737, 3 vol. in-12.



- Catalogus librorum bibliothecœ illustrissimi viri Caroli Henrici comitis de Hoym. Parisiis, Gabrielem et Claudium Martin, 1738, in-8.



- Mémoires du comte de Forbin. Amsterdam, François Girardi, 1739, 2 vol. in-12.



- Supplément de la méthode pour étudier l’histoire. Par M. l’Abbé Lenglet du Fresnoy. Paris, Rollin fils et De Bure l’aîné, 1740-1741, 3 vol. in-12.



- Mémoires du marêchal [sic] de Tourville. Amsterdam, François Girardi, 1742, 3 vol. in-12.




- Histoire et description générale de la Nouvelle France. Par le P. De Charlevoix. Paris, Rollin Fils, 1744, 6 vol. in-12.



- Catalogue des livres de la bibliothèque de feu monsieur le président Bernard de Rieux. Paris, Barrois, 1747, in-8.



- Catalogue des livres et estampes de feu M. de La Haye. Paris, G. Martin, 1754, in-8.



- Catalogue des livres de la bibliothèque de M. Secousse. Paris, Barrois, 1755, in-8.



- La Revue des feuilles de MR. Fréron. Londres, s. n., 1756, 2 parties en 1 vol. in-12.

Eglises Saint-Pierre et Saint-Saturnin au XVIII e siècle. Coll.  Bibliothèque municipale de Lyon

André Soubry mourut célibataire, le 14 juin 1774, rue Sainte-Catherine, et fut inhumé le lendemain dans l’église de Saint-Pierre-Saint-Saturnin.

« M. Soubry avoit beaucoup d’emponpoint [sic], le visage fort coloré ; il étoit sujet à des hémorragies fréquentes & à des insomnies ; il se plaignoit, avant la fin de sa vie, d’étourdissements : ses amis lui avoit conseillé quelques remedes ; mais souvent un botaniste est l’ennemi de la médecine.

Invité, un jour d’été, d’aller dîner à la campagne, il y fut à pied, mangea plus que de coutume, & parut d’une gaieté extraordinaire. […] En rentrant chez lui, il soupa & se remit au lit sans indisposition apparente. […] Une seule domestique, sa cuisiniere, couchoit dans ses appartements. Il se traîne près d’elle au milieu de la nuit, lui demande du secours : […] ; elle s’approche de lui, le soutient de toutes ses forces pour le ramener près de son lit, & court appeler du secours. Mais la plus grande diligence fut inutile ; l’on trouva M. Soubry sans vie, le corps courbé, dans la même attitude où la domestique l’avoit laissé. » [sic]

(M. Bt. D. M… eux [Louis-Claude Bruyset de Manévieux (1738-1793)]. Éloge de M. Soubry. Chambéry, 1775, p. 26-27)


 

La succession de Soubry fut divisée entre plusieurs héritiers. Un de ses neveux, Jacques Imbert-Colomès (1729-1808), hérita du cabinet d’histoire naturelle. Un arrêté de l’administration départementale du Rhône, en date du 12 ventôse An VI [2 mars 1798], ordonna de confisquer « au profit du Cabinet d’histoire naturelle près l’École centrale du département du Rhône, le cabinet, les livres et les divers objets scientifiques appartenant au citoyen Imbert-Colomès », qui les avait presque tous hérités de son oncle. Le cabinet d’histoire naturelle comprenait alors plus de 500 espèces d’oiseaux empaillés, enfermés dans des cages de verre de Bohême ; environ 2.500 échantillons de minéraux, fossiles ; à peu près 100 poissons renfermés dans des caisses de verre, et une suite d’insectes dans de petites caisses à double verre, représentant environ 1.200 espèces.

Armes de Soubry
Armorial général de nosseigneurs les présidens, chevaliers d'honneur, trésoriers généraux de France,
avocats & procureurs du Roy, Au Bureau des Finances de la généralité de Lyon
Lyon, Imprimerie de Paul Legendre & ses associés, 1903.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 









Alphonse Picard (1833-1906), l’une des lumières de la librairie française

$
0
0

  La reproduction des articles est autorisée à condition d'en citer l'origine.



Alphonse Picard descendait d’une famille de vignerons installée à Jaignes [Seine-et-Marne] dès le début du XVIIe siècle. Cette famille est devenue parisienne deux siècles plus tard, tandis que la vigne disparaissait en Seine-et-Marne, victime du phylloxéra.

Jaignes. Eglise Sainte-Geneviève

Son père, Louis-Virgile Picard, né à Seignelay [Yonne] le 19 thermidor An V [6 août 1797], était confiseur. Il épousa, le 25 novembre 1826 à Paris, Marie-Louise Nicolle, née dans la capitale le 15 pluviôse An V [3 février 1797] ; veuf le 30 janvier 1830, il épousa en secondes noces, le 5 juin 1830, Julie-Victoire Chrétien, née à Sens [Yonne] le 7 frimaire An XIII [28 novembre 1804]. Louis-Virgile mourut à Gentilly le 21 février 1857, Julie-Victoire le 19 février 1882 à Paris [VIe].

 


Son aïeul paternel, Jean-Louis Picard, né à Jouarre [Seine-et-Marne] le 15 janvier 1757, marchand de bois, puis juge de paix, épousa, en l’église Saint-Sulpice de Paris, le 15 janvier 1785, Marie-Pierrette-Émelie Mahaut, née rue Saint-Guillaume [Paris VI] le 12 août 1767. Il mourut à Seignelay, place d’Armes, le 29 messidor An VI [17 juillet 1798] ; son épouse, veuve en deuxièmes noces de Charles Cottaint, décéda le 5 novembre 1848 à Roinville-sous-Dourdan [Essonne], chez son gendre Claude-Joseph Huot, chez qui elle était domiciliée.

Son bisaïeul paternel, Jean-François Picard, né à Jaignes le 18 août 1729, épousa à Jaignes, le 14 juillet 1755, Marie-Nicole Candas, née à Saint-Cyr-sur-Morin [Seine-et-Marne] le 23 juillet 1728. Jean-François Picard mourut à Jaignes le 13 avril 1758 ; épouse en secondes noces de Louis Regnault, vigneron, Marie-Nicole Candas mourut à Saint-Cyr-sur-Morin le 3 juin 1764.

Son trisaïeul paternel, Jean Picard, troisième du nom, vigneron, est mort à Jaignes le 29 juillet 1784, à l’âge de quatre-vingt-un ans ; il avait épousé, le 3 juin 1726 à Jaignes, Jeanne Desprez, née à Ognes [Oise] le 19 juin 1704, qui décéda à Jaignes le 14 juillet 1735.

 

Alphonse Picard. Coll. Librairie Picard

Alphonse-Gabriel-François Picard est né le 13 décembre 1833 à Paris, 124 rue Saint-Jacques [Ve]. Il entra comme commis, au début de l’année 1848, chez Auguste Durand, libraire rue des Grès [rue Cujas, Ve]. Il s’y occupa particulièrement de la commission des livres d’occasion et y resta jusqu’en 1865.

Auguste Durand fut un des plus frappants exemples de ces nombreux enfants de la campagne du département de la Manche qui, arrivant à Paris à l’âge de quatorze ou quinze ans, pour alléger les charges de leur famille, entraient en qualité de commis chez un libraire, puis, avec un persévérant travail, devenaient chefs de maison.

Librairie Durand (1837). Archives Pedone

Né le 30 mars 1810 à Gouville, Auguste-Adolphe Durand entra en 1826 chez Jean-Joseph Videcoq (1792-1857), 6 place du Panthéon [Ve], près l’École de droit, une des plus importantes maisons de cette époque, avec Joubert et Thorel, dans la spécialité des livres de droit et de jurisprudence. Il ne quitta cette maison que pour s’établir en 1837, 3 rue des Grès. Le 31 janvier 1838, à Paris, il épousa Marie-Geneviève-Élisabeth Douville. 



En 1846, il transporta sa librairie au numéro 7 de la même rue et à l’angle de la rue Toullier, au numéro 1. Sa fille Marie-Adrienne-Élisabeth Durand (1839-1890), née le 3 février 1839, épousa le 6 août 1859 Guillaume Pedone (1830-1923), né à Palerme [Sicile] le 28 janvier 1830, libraire 5 rue des Beaux-Arts [VIe]. Entré chez Auguste Durand en 1859, Ernest-Théodore Thorin, né le 28 décembre 1834, épousa le 18 avril 1861 sa seconde fille, Alexandrine-Aimée-Jenny Durand (1842-1929), née le 12 mars 1842, et s’établit libraire en 1866, 58 boulevard Saint-Michel [VIe]. En mai 1866, Auguste Durand associa son gendre Guillaume Pedone à son commerce, pour le détail, l’assortiment et la commission. Après le décès de son épouse, le 8 novembre 1866, 15 boulevard Saint-Michel [Ve], et devant l’affaiblissement de sa vue, Auguste Durand se retira complètement des affaires en 1868. Marié en secondes noces le 16 février 1876 à Louise-Claudine Boitard, institutrice, née le 29 novembre 1823, il mourut le 26 mai 1888, 20 rue du Cherche-Midi [VIe].

Maison Debauve & Gallais, 30 rue des Saints Pères (juin 2022)

Alphonse Picard avait épousé, le 21 septembre 1864, Augusta-Louise Gallais, née à Paris le 30 juillet 1836, fille de Auguste-Jean-Baptiste Gallais (1797-1858), pharmacien, qui était devenu en 1823 l’associé de son oncle Sulpice Debauve (1757-1836), également pharmacien, dans la Maison « Debauve & Gallais », chocolatier des anciens rois de France, 26 rue des Saints Pères [30 rue des Saints Pères, VIIe].

Hôtel de Tessé. Musée Carnavalet



Lorsque Alphonse Picard se sépara d’Auguste Durand, il s’associa d’abord avec Charles Porquet (1823-1902), « un gentilhomme qui faisait commerce de livres » dans l’hôtel de Tessé, 1 quai Voltaire [VIIe], au coin de la rue des Saints-Pères, où était mort du choléra le maréchal Thomas-Robert Bugeaud le 10 juin 1849. L’association fut dissoute le 21 avril 1869 : nommé liquidateur avec les pouvoirs les plus étendus, Porquet reprit la maison de commerce et continua les affaires sous l’ancienne dénomination de « Librairie ancienne et moderne de Ch. Porquet » ; le 9 juin 1869, Picard s’installa à son compte, 82 rue Bonaparte [VIe].

 


Librairie Picard en 2010

Intérieur de la Librairie Picard

« Tout en donnant de préférence ses soins et son attention à la librairie ancienne, Alphonse Picard s’occupa également, pendant quelques années, d’ouvrages classiques ; mais il réserva tous ses efforts à la commission des livres anciens, à l’expertise et aux achats de bibliothèques, à la publication de catalogues où se groupaient des œuvres utiles aux travaux de l’enseignement supérieur et des universités françaises et étrangères, à l’édition d’ouvrages d’érudition. Il avait ainsi retrouvé sa véritable voie, frappé qu’il était de toute l’importance que le commerce de la librairie ancienne et les connaissances bibliographiques pouvaient tirer de la multiplicité, sans cesse croissante, des diverses publications encore augmentées par la variété des modes d’impression due aux progrès et aux découvertes de la science moderne, du désir de remonter aux choses du passé ; de l’attrait qu’offrait à des esprits curieux le groupement d’intéressantes collections. »

(Paul Delalain. Bulletin de la Société des Archives historiques. Revue de la Saintonge et de l’Aunis. Saintes, J. Prévost, 1906, p. 290)

Libraire des Archives nationales et de la Société de l’École des chartes, Picard était aussi éditeur. Il publia la Bibliothèque de l’École des chartes, à partir de 1871 ; l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Comptes rendus des séances, à partir de 1874 ; les Séances et travaux de l’Académie des sciences morales et politiques, à partir de 1874 ; Le Cabinet historique. Revue mensuelle, à partir de 1877 ; la Collection de textes pour servir à l’étude et à l’enseignement de l’histoire, à partir de 1886 ; le Bulletin monumental, publié sous les auspices de la Société française d’archéologie, à partir de 1889.

En même temps, il édita, entre autres œuvres :

- Cours complet d’algèbre élémentaire convenant aux deux enseignements secondaires, par A. Guilmin (1872).

- Méthode phonomimique de A. Grosselin – Enseignement de la lecture, rendu attrayant et rapide par l’emploi de la phonomimie (1876).

- État des catalogues des manuscrits des bibliothèques de Belgique et de Hollande. Par Ulysse Robert (1878).

- Inventaire des cartulaires conservés dans les bibliothèques de Paris et aux Archives nationales, par M. Ulysse Robert (1878).

- Inventaire sommaire des manuscrits des bibliothèques de France dont les catalogues n’ont pas été imprimés, publié par Ulysse Robert (1879).

- Histoire des institutions monarchiques de la France sous les premiers Capétiens, par M. Achille Luchaire (1883).

- Notions élémentaires de critique historique, par Ad. Tardif (1883).

- Le Dépôt légal et nos collections nationales, par M. Georges Picot (1883).

- Cartulaire de l’abbaye de St-Chaffre du Monastier, par le chanoine Ulysse Chevalier (1884).

- Bibliotheca Mariana de la Compagnie de Jésus, par Carlos Sommervogel (1885).

- Raoul Glaber. Les Cinq Livres de ses histoires, publiés par Maurice Prou (1886).

- L’Introduction par la France du droit des neutres dans le droit public maritime, par H. Doniol (1886).

- Notes sur les imprimeurs du Comtat Venaissin et de la principauté d’Orange, par M. Pellechet (1887).

- Vie de Louis le Gros par Suger, par Auguste Molinier (1887).

- Deux registres de prêts de manuscrits de la Bibliothèque de Saint-Marc à Venise, publiés par H. Omont (1888).

- Textes relatifs à l’histoire du Parlement depuis les origines jusqu’en 1314, par Ch. V. Langlois (1888).

- Bibliothèque publique de Versailles. Catalogue des incunables et des livres imprimés de MD. à MDXX. Par M. Pellechet (1889).

- Louis VI le Gros. Annales de sa vie et de son règne, par Achille Luchaire (1890).

- Histoire du Pape Calixte II, par Ulysse Robert (1891).

- Livre de raison de la famille Dudrot de Capdebosc, par Philippe Tamizey de Larroque (1891).

- Les Archives de l’histoire de France, par Ch. V. Langlois et H. Stein (1891).

Il fut aussi l’expert pour quelques ventes publiques :

Vente à l’Hôtel des commissaires-priseurs, rue Drouot, salle n° 4, premier étage, les mercredi 18 et jeudi 19 février 1874 : Catalogue d’un choix de livres rares et curieux tirés de la bibliothèque d’un amateur. Ouvrages imprimés sur papier de Chine, de Hollande. Livres à figures, reliures de Capé, Lebrun, etc., etc. (Paris, Alphonse Picard, 1874).

Vente du lundi 6 au jeudi 16 novembre 1882, en 10 vacations, 28 rue des Bons Enfants, Maison Silvestre, salle n° 1 : Catalogue de la bibliothèque et des autographes de feu M. H. Cocheris (Paris, Alphonse Picard, 1882).

Vente du lundi 16 au lundi 23 mars 1885, en 7 vacations, 28 rue des Bons Enfants, Maison Silvestre, salle n° 1 : Catalogue des livres de philologie, De Littérature ancienne, d’Histoire et d’Archéologie, composant la bibliothèque de feu L. Quicherat, Membre de l’Institut, Ancien Conservateur à la Bibliothèque Sainte-Geneviève, Auteur du Thesaurus poeticus linguæ latinæ (Paris, Alphonse Picard, 1885).

Vente du lundi 14 au mercredi 23 décembre 1885, en 9 vacations, 28 rue des Bons Enfants, Maison Silvestre, salle n° 2 : Catalogue des livres composant la bibliothèque de feu M. Léon Renier, Membre de l’Institut, Professeur au Collège de France, Conservateur-administrateur de la Bibliothèque de l’Université, Commandeur de la Légion d’honneur (Paris, Alphonse Picard, 1885).

Vente du lundi 29 mars au mardi 13 avril 1886, en 14 vacations, 28 rue des Bons Enfants, Maison Silvestre, salle n° 1 : Catalogue des livres composant la bibliothèque de feu M. Émile Egger, Membre de l’Institut, Professeur à la Faculté des Lettres de Paris, Commandeur de la Légion d’honneur (Paris, Alphonse Picard, 1886).

Vente du lundi 25 avril au lundi 2 mai 1887, en 7 vacations, 28 rue des Bons Enfants, Maison Silvestre, salle n° 1 : Catalogue des livres composant la bibliothèque de M. R. [Ch. Robert] (Paris, Alphonse Picard, 1887).

Vente du jeudi 20 au samedi 22 février 1890, en 3 vacations, 28 rue des Bons Enfants, Maison Silvestre, salle n° 2 : Catalogue des livres composant la bibliothèque de feu M. Fustel de Coulanges, Membre de l’Institut, Professeur d’histoire à la Faculté des Lettres de Paris, Directeur honoraire de l’Ecole Normale Supérieure (Paris, Alphonse Picard, 1890).

Vente du lundi 29 au mercredi 31 mai 1893, en 3 vacations, 28 rue des Bons Enfants, Maison Silvestre, salle n° 2 : Catalogue des livres composant la bibliothèque de feu M. Siméon Luce, Membre de l’Institut, Professeur à l’École des Chartes, Chef de section aux Archives Nationales, Chevalier de la Légion d’honneur (Paris, Alphonse Picard et Fils, 1893).

 

Cercle de la Librairie. L'Illustration, samedi 7 février 1880, p. 88

Par suite des élections faites en Assemblée générale, le 26 février 1892, le Conseil d’administration du Cercle de la librairie, 117 boulevard Saint-Germain [VIe], à l’angle de la rue Grégoire de Tours, se trouva composé comme suit pour l’année 1892 : Armand Templier, président ; Georges Chamerot et Alphonse Picard, vice-présidents ; Henri Belin, secrétaire ; Félix Alcan, trésorier ; Bigo-Danel, Ferdinand Champenois, Maurice Firmin-Didot, Gruintgens, Henri Heugel, Edgar Laroche-Joubert, Lucien Layus, Alphonse Lemerre, Pierre Mainguet et Lucien Marc, conseillers.

Auguste Picard. Coll. Librairie Picard

 

Devenu l’associé de son père en 1892, Auguste-Eugène Picard épousa, le 22 juin de cette année, à Paris [IIIe], Madeleine-Marie Dreux, née à Paris le 15 avril 1870, domiciliée 38 rue Notre-Dame-de-Nazareth [IIIe], chez ses parents, Benoît-Émile Dreux, entrepreneur de peinture, et Marie-Geneviève-Julie Coquard.

Auguste Picard était né le 3 mars 1866 au 1 quai Voltaire. Déjà titulaire d’une licence ès-lettres, il avait reçu le diplôme d’archiviste paléographe le 23 janvier 1889 et était entré à la librairie de son père pour le seconder.

« Choisissant ses auteurs autant que ses clients, Auguste Picard n’oublia jamais l’enseignement qu’il avait reçu à l’École des chartes. C’est ainsi qu’il eut l’idée des deux collections, Sciences auxiliaires de l’histoire, d’une part, Archéologie et histoire de l’art, d’autre part, qui sont l’honneur de sa maison : lorsqu’il voulut entreprendre la deuxième série, il songea tout naturellement à consacrer quelques volumes à l’art du Moyen-Age et demanda à son camarade de promotion Camille Enlart d’en assurer la rédaction. N’est-ce pas le chartiste plus encore que l’éditeur qui voulut se charger de publier le Manuel de paléographie de Maurice Prou (1890), les Sources de l’histoire de France d’Auguste Molinier (1901), l’Architecture religieuse de Robert de Lasteyrie (1912) ? Il se faisait un devoir et un plaisir de lire lui-même et d’annoter les manuscrits qui lui étaient proposés ; il en discutait avec les auteurs et tenait à être leur collaborateur très actif : plus souvent qu’on ne le croit, il termina des ouvrages en cours de publication, laissés inachevés par la mort prématurée de leur auteur : il servait ainsi les intérêts de tous. Auguste Picard avait acquis à l’École des chartes quelques principes auxquels il demeura toujours fort attaché : il tenait à ce que tous les ouvrages édités par lui fussent munis d’un index et considérait comme essentielle une bibliographie critique aussi complète que possible ; les auteurs se laissant arrêter trop souvent par le caractère rebutant de cette besogne, c’est lui-même qui assurait l’établissement des index. Beaucoup de livres lui étaient passés entre les mains, il les avait feuilletés, il en savait les lacunes, il avait déterminé la meilleure édition : avec conscience, dans la bibliographie, il faisait profiter les lecteurs de l’expérience que lui avait donnée la pratique de son métier. »

(A. Martin. Bibliothèque de l’école des chartes. Paris, Henri Didier, 1946, t. CVI, p. 163)   

 


- Les Livres liturgiques du diocèse de Langres. Étude bibliographique. Par l’abbé L. Marcel (1892).

- Histoire de la participation de la France à l’établissement des États-Unis d’Amérique, par Henri Doniol (1892).

- Catalogue des incunables de la bibliothèque Sainte-Geneviève, rédigé par Daunou, publié par M. Pellechet (1892).

- Documents pour servir à l’histoire des domiciles de la Compagnie de Jésus dans le monde entier. Collationnés par le Père Alfred Hamy (s. d. [1893]).

- Œuvres historiques de M. le Docteur Ulysse Chevalier (1897).

- Bibliothèque nationale. Nouvelles acquisitions du département des manuscrits pendant l’année 1891-1892, par Henri Omont (1892).

- Manuel pratique du bibliothécaire, par Albert Maire (1896).

- Une association d’Imprimeurs parisiens au XVesiècle, par M. Pellechet (1897).

- Catalogue général des incunables des bibliothèques publiques de France, par M. Pellechet (1897).

- Henri Doniol. Serfs et vilains au moyen âge (1900).

- Manuel d’archéologie française, par Camille Enlart (1902).

Auguste Picard seconda également son père dans les ventes publiques :

Vente le mardi 10 et le mercredi 11 avril 1894, à l’Hôtel des commissaires-priseurs, 9 rue Drouot, salle n° 10 : Catalogue d’une jolie collection de livres composant la bibliothèque de Feu M. Charles Testart, Ancien juge au Tribunal de commerce de Saint-Quentin (Paris, Alphonse Picard et Fils, 1894).

Vente du vendredi 15 au samedi 23 février 1895, en 8 vacations, 28 rue des Bons Enfants, Maison Silvestre, salle n° 2 : Catalogue des livres composant la bibliothèque de Feu M. Armand Durand, Ancien professeur de rhétorique aux lycées Louis-le-Grand et Condorcet, Chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’Instruction publique (Paris, Alphonse Picard et Fils, 1895).

L’Université Harvard, à Cambridge (Massachusetts, États-Unis d’Amérique), acquit la bibliothèque de Paul Riant (1836-1888), historien des Croisades :

Catalogue de la bibliothèque de feu M. le comte Riant de l’Institut, Membre de l’Académie royale des Belles-Lettres de Suède, de l’Académie des Sciences de Turin, de l’Académie de Barcelone, etc., etc., décoré des ordres du Danebrog, de Saint-Olaf et de l’Étoile polaire. Rédigé par L. de Germon et L. Polain. Première partie : livres concernant la Scandinavie (Paris, Alphonse Picard et Fils, 1896).

Catalogue de la bibliothèque de feu M. le comte Riant de l’Institut, Membre de l’Académie royale des Belles-Lettres de Suède, de l’Académie des Sciences de Turin, de l’Académie de Barcelone, etc., etc., décoré des ordres du Danebrog, de Saint-Olaf et de l’Étoile polaire. Rédigé par L. de Germon et L. Polain. Deuxième partie I Nos 1 – 1850 bis (Paris, Alphonse Picard et Fils, 1899).

Catalogue de la bibliothèque de feu M. le comte Riant de l’Institut, Membre de l’Académie royale des Belles-Lettres de Suède, de l’Académie des Sciences de Turin, de l’Académie de Barcelone, etc., etc., décoré des ordres du Danebrog, de Saint-Olaf et de l’Étoile polaire. Rédigé par L. de Germon et L. Polain. Deuxième partie II Nos 1851 – 5192 (Paris, Alphonse Picard et Fils, 1899).

 


Dans une lettre datée du 12 novembre 1896, de son château d’Amareins [Ain], Julien Baudrier (1860-1915), président de la Société des Bibliophiles lyonnais, membre de l’Académie de Lyon et maire de la commune d’Amareins, contesta, à tort, les compétences de Picard :

« Ce catalogue Picard m’avait aussi tapé dans l’œil mais seulement pour un seul numéro, un Rigaud dont je me brosse le ventre […]. C’est le 7661. Mon avis n’est pas aussi sombre sur les livres. Picard n’entend absolument rien aux livres anciens ; la preuve en est dans ce même numéro qui, porté à cinquante francs, aurait eu autant de demandes. Même chose pour une centaine de numéros. Vous voyez donc qu’il n’y a pas à se monter le cou. Il y a une baisse, c’est indiscutable, mais les choses rares et belles tiennent leur prix et même en prennent tous les jours. Mon avis est que Picard et surtout ceux qui chargent Picard de vendre des livres sont des novices qui s’en mordront les doigts. Voyez les catalogues de Claudin. C’est un malin qui sait ce que vaut un livre et qui ne baisse pas follement les prix. »

(Denis Galindo. « Aperçus sur la correspondance de Julien Baudrier, ou l’Élaboration de la Bibliographie lyonnaise du XVIe siècle». Histoire et civilisation du livre. Genève, Droz, 2006, p. 246)

Alphonse Picard mourut le 22 juin 1906, 82 rue Bonaparte, et fut inhumé au cimetière du Montparnasse [3e division]. Son épouse le rejoignit le 6 juillet 1909.

 

 

 

Frédéric Reiset (1815-1891), directeur général des musées nationaux

$
0
0

  La reproduction des articles est autorisée à condition d'en citer l'origine.

Ferrette

Famille établie depuis la fin du XVe siècle en Alsace, dans le Sundgau, à Ferrette [Haut-Rhin] ; passée momentanément en Normandie, à Rouen [Seine-Maritime], au début du XIXesiècle, avant de s’installer à Paris.  

Claude Reiset

Claude Reiset, seigneur de Chavanatte, bailli de Montreux-Château et de Rougemont-le-Château [communes aujourd’hui dans le Territoire de Belfort], né à Chavannes-les-Grands [Territoire de Belfort], épousa Marie-Esther Demougé, le 25 janvier 1693 à Rougemont-le-Château. Le fief de Chavanatte resta dans la famille Reiset, du 15 mai 1685 jusqu’à la Révolution.

Territoire de Belfort

Le traité de Francfort (10 mai 1871), qui termina la guerre franco-allemande de 1870, créa le Territoire de Belfort, en conservant à la France une petite partie du département du Haut-Rhin : les quatre cantons de Belfort, Giromagny, Delle et Fontaine, avec trois communes du canton de Dannemarie [Haut-Rhin], Chavannes-les-Grands, Chavanatte et Suarce, et quatre communes de l’ancien canton de Masevaux [Masevaux-Niederbruck, Haut-Rhin], Rougemont-le-Château, Leval, Petitefontaine et Romagny-sous-Rougemont.

Humbert-Nicolas Reiset

Humbert-Nicolas Reiset, baptisé le 15 janvier 1694 en l’église Sainte-Odile de Chavannes-les-Grands, seigneur de Chavanatte, subdélégué du Roi à Ensisheim [Haut-Rhin], bailli de Sainte-Croix-en-Plaine [Haut-Rhin], du Bas-Landser [Haut-Rhin] et d’Issenheim [Haut-Rhin], officier de robe, conseiller du Roi, juge ordinaire au siège prévôtal de la maréchaussée d’Alsace, inspecteur des forêts, avocat au Conseil souverain d’Alsace, fut marié, à Colmar [Haut-Rhin], le 26 décembre 1719, à Anne-Marie Hirsinger, née et morte à Colmar, les 1er novembre 1699 et 31 mars 1785 ; 
50 rue des Clefs, Colmar

Notice Généalogique sur la famille de Reiset. Hanôvre, Imprimerie de Fr. Culemann, 1866.

elle fut enterrée auprès de son mari, qui était mort à Colmar, 50 rue des Clefs, le 20 décembre 1758, d’un ictus apoplectique, et fut enterré le 22 dans l’église des Dominicains, en face l’autel de la Sainte-Vierge : on y voyait encore son tombeau en 1868.

 

Jean-Jacques Reiset, par Jean-Jacques Karpff (1800). Musée Unterlinden.

Jean-Jacques Reiset, seigneur de Chavanatte et de Boron [Territoire de Belfort], fief entré dans la famille en 1776, subdélégué et bailli des départements d’Ensisheim, Sainte-Croix, Thann [Haut-Rhin] et du Bas-Landser, avocat au Conseil souverain d’Alsace, receveur général des finances du département du Haut-Rhin, est né à Colmar le 10 novembre 1730 ; 

Château de Schoppenwihr au XVIIIe siècle

domicilié rue de la Préfecture, il est mort le 15 thermidor An XII [3 août 1804] au château de Schoppenwihr, à Colmar ; il avait épousé, le 17 octobre 1762 à Ammerschwihr [Haut-Rhin], Thérèse-Henriette Carré, baptisée à Ammerschwihr le 3 décembre 1737, morte à Colmar, rue de la Préfecture, le 1er février 1817, dont dix-sept enfants, entre autres :  


Jacques-Louis Reiset et son fils Frédéric. Localisation inconnue.

Jacques-Louis-Étienne Reiset, violoniste et amateur des arts du dessin, cofondateur de la Société philharmonique de Rouen en 1833, receveur général des finances du département du Haut-Rhin, du Mont-Tonnerre [Allemagne] et de la Seine-Maritime, régent de la Banque de France, directeur de la Caisse d’épargne de Paris, membre de l’Académie de Rouen en 1815, officier de la Légion d’honneur, chevalier de Saint-Louis, né à Colmar, 50 rue des Clefs, le 30 décembre 1771, mort à Rouen, 83 quai d’Harcourt, le 5 février 1835, et inhumé au cimetière monumental de Rouen ; 

Colette Godefroy, par Anne-Louis Girodet (1823). The Metropolitan Museum of Art

marié en l’église Bonne-Nouvelle à Paris, le 15 messidor An XII [4 juillet 1804], à Colette-Désirée-Thérèse Godefroy, née à Paris, rue du Marché-Saint-Martin [rue Réaumur, IIIe], le 4 mai 1782 et baptisée le même jour en l’église de Saint-Nicolas-des-Champs, morte dans la même ville, 31 rue de la Chaussée-d’Antin [IXe], le 25 février 1850, inhumée au cimetière du Père Lachaise [10e division], dans le caveau Laumond, fille de Pierre-Prosper-Emmanuel Godefroy (1756-1819), premier commis de la comptabilité de la guerre, et d’Isabelle-Désirée-Joseph Laumond (1760-1847).

Ayant un culte pieux pour le poète dramatique Pierre Corneille (1606-1684), Jacques-Louis-Étienne Reiset avait cru acheter une maison lui ayant appartenu à Bapeaume-lès-Rouen [hameau de Canteleu, Seine-Maritime] :

« Enfin, suivant la tradition, une autre propriété connue sous le nom de ferme du grand Corneille, et qui existait encore, il y a peu de temps, à Bapeaume, sur le bord de l’ancien chemin, aurait aussi appartenu à Pierre Corneille ; c’est là une grosse erreur ; la ferme dont il s’agit appartenait bien à un Corneille, mais non au poète. Ce Corneille (Pierre aussi) était son cousin, secrétaire du Roi, fils de François Corneille, procureur au Parlement ; il l’avait acquise le 12 février 1670 d’un sieur Auger, sergent des eaux et forêts. »

(E. Gosselin. « Pierre Corneille (le père) maître des eaux et forêts et sa maison de campagne ». Revue de la Normandie. Rouen, E. Cagniard, 1864, t. III, p. 415)

Pour en assurer la sauvegarde, Colette Godefroy avait acheté en 1836 le château d’Arques-la-Bataille [Seine-Maritime], qui devait être démoli.

La sœur de Jacques-Louis-Étienne Reiset, Marie-Anne-Jeanne-Euphémie Reiset (1768-1853), dite « Mimi », aurait probablement épousé le général Jean-Baptiste Kléber (1753-1800), s’il n’avait pas été assassiné en Égypte. Le nom du frère de Jacques-Louis-Étienne Reiset, le général Marie-Antoine Reiset (1775-1836), qui reçut en 1822, du roi Louis XVIII, le titre de vicomte, est gravé sur le pilier ouest de l’arc de triomphe de l’Étoile, à Paris.

Louis-Xavier Reiset, capitaine de Dragons de la Garde impériale, officier de la Légion d’honneur, chevalier de Saint-Louis, né à Colmar le 4 décembre 1779, mort à Paris le 19 mars 1852, laissant de son mariage à Paris, le 11 juin 1832, avec Antoinette Branche, née le 23 novembre 1776 à Tournus [Saône-et-Loire] et baptisée le lendemain en l’église Saint-André, morte le 3 décembre 1842 à Paris, 15 rue des Moulins [Ier], deux enfants, dont Augustine-Modeste Reiset, née à Paris le 26 août 1813, mariée à son cousin germain Marie-Eugène-Frédéric Reiset.

Portrait conjugué de Frédéric, Jacques, Caroline et Colette Reiset, par J.-J. Karpff  (1818). Coll Priv

 
Frédéric Reiset, par Eugène Giraud. Photographie BnF

Château Lambert, Oissel

Marie-Eugène-Frédéric Reiset, directeur général des musées nationaux, officier de la Légion d’honneur, est né le 12 juin 1815 à Oissel [Seine-Maritime], sur le Quai [19 quai Stalingrad], dans la maison de Joseph Lambert (1751-1817), directeur de la Monnaie de Rouen ; 

 Augustine Reiset, par Jean-Auguste-Dominique Ingres (1846). Harvard Art Museums

à Paris, demeurant 24 rue de la Chaussée-d’Antin, il fut marié le 4 novembre 1835 à sa cousine germaine Augustine-Modeste Reiset, dame du palais de S. A. I. la princesse Mathilde Bonaparte (1820-1904). De cette union, Thérèse-Hortense-Marie, née à Paris le 27 août 1836, mariée le 9 juillet 1857 au comte Adolphe-Louis-Edgard de Ségur (1825-1900), fils de la comtesse de Ségur (1799-1874), officier de la Légion d’honneur, premier secrétaire d’ambassade à Constantinople et député de la Meuse.

Frédéric Reiset mourut 162 boulevard Haussmann [VIII] le 27 février 1891 et fut inhumé au cimetière du Montparnasse ; il fut transféré à l’ossuaire du cimetière du Père Lachaise le 7 septembre 1981. Son épouse mourut au même domicile parisien, le 17 avril 1893.   

 


Il avait vendu sa bibliothèque à la Maison Silvestre, 28 rue des Bons Enfants, salle n° 1, du mardi 15 au mercredi 30 avril 1879, en 14 vacations : Catalogue des livres sur les arts, tous bien reliés, composant la bibliothèque de M. R*** [Frédéric Reiset], Ancien Directeur des Musées nationaux (Paris, Adolphe Labitte, 1879, in-8, [3]-[1 bl.]-IV-377-[1 bl.]-[1]-[1 bl.] p., 3.123 + 5 doubles [bis] = 3.128 lots), avec une introduction, dont Catalogues d’art (collections particulières) [2.164 lots = 69,18 %], Catalogues de collections publiques [154 lots = 4,92 %], Ouvrages généraux sur les arts [70 lots = 2,23 %], Vies d’artistes en général [86 lots = 2,74 %], Peinture [494 lots = 15,79 %], Guides artistiques [112 lots = 3,58 %], Bibliographie des beaux-arts [18 lots = 0,57 %], Ouvrages divers [30 lots = 0,95 %].

« La bibliothèque bien connue qui se présente au feu des enchères renferme une collection spéciale du plus grand prix pour ceux qui s’occupent de l’histoire des arts et particulièrement de l’histoire de la peinture.

Nous voulons parler des Catalogues des collections particulières ou de ventes aux enchères publiés depuis 1640 jusqu’à nos jours. Très-simples sous Louis XIV, plus étendus sous Louis XV, ils sont devenus de nos jours de beaux volumes remplis d’eaux-fortes ; mais, quelle que soit leur élégance ou leur simplicité, ce qui les rendra également précieux, c’est l’histoire des chefs-d’œuvre qui s’y trouvent décrits, leur passage d’une collection dans une autre, c’est la certitude qu’ils donnent de leur authenticité, ce sont les prix divers qui s’y trouvent consignés suivant le goût variable de nos riches amateurs.

M. R*** a donné tous ses soins à cette collection ; le lecteur y trouvera les catalogues les plus rares et les plus curieux, tous en conditions exceptionnelles, reliés en maroquin par Derome et Padeloup, par Capé, Lortic, Closs, Dupré, Masson-Debonnelle, R. David, Petit, Weber. »

(p. I-II)


 

53. Catalogue raisonné d’un cabinet curieux en différens genres qui méritent l’attention des Amateurs. Paris, Musier Père, 1770, in-12, demi-rel. mar. vert. 300 fr.

Photographie I.N.H.A.


60. Catalogue de tableaux des peintres célèbres des différentes Ecoles ; Provenant du Cabinet de feu Madame la Présidente de Bandeville. Paris, Hayot de Longpré et Remy, 1787, in-12, demi-rel. mar. olive. 305 fr.





65. A Catalogue of that superb and well known cabinet of drawings of John Barnard. Londres, Greenwood, 1787. – A Catalogue of A most Capital and Valuable Collection of pictures, the property of the late Thomas Hankey. Londres, Christie, 1799. In-4, demi-rel. veau fauve avec coins. 500 fr.



218. Catalogue des tableaux du cabinet de feu S. A. S. Monseigneur le Prince de Carignan. Paris, Poilly, 1742, in-8, demi-rel. mar. r. 220 fr.



420. Catalogue de tableaux Des Ecoles hollandaise, flamande, allemande et française, dessins encadrés, estampes en feuilles, et quelques objets de curiosité, provenant du cabinet formé par M. Desfriches. Paris, Bonnefonds de Lavialle et Charles Paillet, 1834, in-8, demi-rel., mar. vert foncé. 400 fr.



430. Catalogue d’une collection de très beaux tableaux, desseins et estampes de maîtres des trois écoles. Partie de ces Effets viennent de la Succession de feu Mr. J. B. de Troy. Paris, Didot l’aîné, 1764, in-12, demi-rel. mar. brun, front. 1.000 fr.



457. Catalogue de tableaux originaux des bons maitres des trois écoles ; qui composent le cabinet de M. L. C. de D. [Le Comte de Dubarry]. Paris, Pierre Remy et P. le Brun, 1774, in-12, demi-rel. mar. bleu avec coins, tête dor. 1.220 fr.

Photographie I.N.H.A.


600. Catalogue raisonné des tableaux, groupes et figures de bronze Qui composent le Cabinet de feu Monsieur Gaignat. Paris, Vente, 1768, in-12, demi-rel. mar. bleu. 58 fr.

Photographie I.N.H.A.


795. Catalogue historique du cabinet de peinture et sculpture françoise, de M. de Lalive. Paris, Imprimerie de P. Al. le Prieur, 1764, mar. r., tr. dor. front. 310 fr.



852. Catalogue d’une riche collection de tableaux. Du cabinet de M*** [Jean-Denis Lempereur]. Paris, Imprimerie de Prault Père, 1773, in-8, veau fauve, tr. dor. 215 fr.


Photographies BnF


935. Catalogue raisonné des différens objets de curiosités dans les sciences et arts, qui composoient le Cabinet de feu Mr Mariette. Paris, l’Auteur et G. Desprez, 1775, in-8, gr. pap. de Hollande, mar. r., tr. dor. (Derome). 415 fr.



1.135. Catalogue des tableaux originaux De différens Maîtres, miniatures, desseins et estampes sous verre de feue Madame la marquise de Pompadour. Paris, Imprimerie de Hérissant, 1766, in-12, demi-rel. mar. r. 260 fr.



1.149. Catalogue raisonné Des Tableaux, Dessins, Estampes, Figures de Bronze & de marbre, & morceaux d’Histoire naturelle, qui composoient le Cabinet de feu M. Poullain. Paris, Langlier, Le Brun et Julliot fils, 1780, in-8, mar. brun, tr. dor., front. 350 fr.




1.383. Catalogue raisonné des tableaux, sculptures, tant de marbre que de bronze, desseins et estampes des plus grands maitres, porcelaines anciennes, meubles précieux, bijoux, Et autres Effets Qui composent le Cabinet de feu Monsieur le Duc de Tallard. Paris, Didot, 1756, in-12, veau, tr. dor. Exemplaire Mariette. 455 fr.

Photographie BnF


1.490. Catalogue raisonné d’une très-belle collection de tableaux des écoles d’Italie, de Flandre et de Hollande ; Qui composoient le Cabinet de M. le Comte de Vaudreuil. Paris, Le Brun, 1784, in-8, mar. r., tr. dor. 250 fr.

Photographie BnF


2.453. Le Trésor des merveilles de la Maison royale de Fontainebleau. Par le R. P. F. Pierre Dan. Paris, Sébastien Cramoisy, 1642, in-fol., fig., vélin. 100 fr.


Photographie New York Public Library


2.513. Liber veritatis ; or A collection of prints, after the original designs of Claude Le Lorrain ; in the collection of his grace the duke of Devonshire. London, Boydell and Co, s. d. [1779-1819], 3 vol. in-fol., portr. et pl. teintées, demi-rel. mar. r. avec coins, non rog. (Kleinhans). 320 fr.



2.574. Picturæ Raphælis sanctij urbinatis. Romæ, Io. Iacobi de Rossi filii, 1722, gr. in-fol., 19 pl., mar. r., fil., tr. dor. (Rel. anc.). Aux armes de Soubise. 131 fr.

Photographie BnF


2.650. Catalogue raisonné des tableaux du Roi. Par M. Lépicié. Paris, Imprimerie royale, 1752-1754, 2 vol. in-4, mar. r., dos fleurdelisé, fil. sur les plats, tr. dor. (Rel. anc.). Aux armes de Mesdames de France. 300 fr.


Photographie BnF


2.747.Œuvre de Jean Holbein, par Chrétien de Mechel. Basle, l’Auteur, 1780, 4 part. en 1 vol. in-fol., pl., demi-rel. chag. bleu. 135 fr.


Photographies I.N.H.A.

2.770. Galerie du Palais Royal gravée d’après les Tableaux des différentes Ecoles qui la Composent. Par J. Couché. Paris, J. Couché et J. Bouilliard, 1786-1808, 3 vol. in-fol., 352 pl., demi-rel. mar. vert. 629 fr.


Photographies I.N.H.A.

2.771. Galerie des peintres flamands, hollandais et allemands. Par M. Lebrun. Paris, l’Auteur et Poignant, 1792-1796, 3 vol. in-fol. mar. r., front. gr., portr. et pl., fil., tr. dor. (Rel. anc.). 610 fr.




2.801. Recueil d’estampes d’après les plus célèbres tableaux de la galerie royale de Dresde. Dresde, 1753-1757, 2 vol. gr. in-fol. max., portr., vign. et pl., cart. 500 fr.



3.077. De l’organisation des bibliothèques dans Paris. Par le comte de Laborde. Quatrième lettre. Paris, A. Franck, 1845, gr. in-8, pl., demi-rel. mar. r. avec coins, dos orné, fil., tête dor., non rog. (Masson-Debonnelle). 171 fr.


 

Il avait vendu également les plus belles pièces de sa collection de tableaux, à l’Hôtel Drouot, salles nos 8 et 9, le lundi 28 avril 1879 : Catalogue de tableaux de premier ordre formant la collection de M. Fréd. Reiset, Ancien directeur des Musées nationaux (Paris, Ch. Pillet et Féral, 1879, in-8, [1]-[1 bl.]-[2]-39-[1 bl.] p., 40 lots), avec une introduction.

 

Musée Condé, Chantilly

15. Vénus Anadyomène, par Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867). Le tableau, commencé en 1808 comme envoi de Rome du pensionnaire de l’Académie de France, ne fut terminé à Paris qu’en 1848 pendant la révolution pour Benjamin Delessert, mais il lui déplut à cause d’un genou mal dessiné et il le vendit aussitôt à Frédéric Reiset à qui il appartenait lors de sa présentation à l’Exposition Universelle de 1855.

Musée Condé, Chantilly


27. Portrait de Simonetta Vespucci, par Piero di Cosimo (1462-1522). Frédéric Reiset l’acquit en 1841.

Musée Condé, Chantilly

31. Léda et le cygne, par Nicolas Poussin (1594-1665). 

 


Le reste de sa collection de tableaux et dessins fut dispersé après sa mort, à l’Hôtel Drouot, salle n° 7, le mardi 25 juin 1895 : Catalogue de tableaux anciens & modernes, œuvres de Bellini, Boilly, Degas, Guardi, Harpignies, Ingres, Lajoue, Monticelli, Spaendonck, Stella, Verkolje, Vernet, etc., etc. Dessins, par Dussart, Guaspre, G. de Heush, Ingres, Lesueur, Pinturicchio, Poussin, Véronèse, etc. (Paris, Paul Chevalier et E. Féral, 1895, in-8, 14 p., 65 lots).

 

Armes de Reiset
D'azur à un croissant d'argent, surmonté d'un trèfle d'or
et soutenu d'une colline de trois coupeaux du même.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Louis Loviot (1885-1918), un chercheur qui trouve

$
0
0

   La reproduction des articles est autorisée à condition d'en citer l'origine.

Chargey-lès-Port, Grande Rue

Famille de laboureurs, originaire de Chargey-lès-Port [Haute-Saône], qui résida à Lavoncourt [Haute-Saône], avant de monter à Paris vers 1830.

Le 5 décembre 1765, Jean Loviot avait épousé Anne Mersuay ; leur mariage dut être réhabilité le 19 mars 1766, car il avait été fait dans l’ignorance de l’existence d’un quatrième degré de consanguinité : les époux avaient des arrière-arrière-grands-parents, ou trisaïeuls, communs. Jean Loviot mourut à Chargey le 21 floréal An X [11 mai1802], âgé de 68 ans ; sa femme décéda à l’âge de 70 ans, le 24 février 1810.

Hôpital Saint-Antoine (1860)

Leur fils François Loviot, charron à Chargey, y était né le 26 février 1775. En premières noces, il épousa, le 21 frimaire An XII [13 décembre 1803], à Theuley [Haute-Saône], Gabrielle Carteret, née à Theuley le 22 juillet 1772 ; il épousa en secondes noces, le 21 novembre 1810, à Soing [Haute-Saône], Jeanne-Françoise Ségaux, née à Soing le 24 mai 1785 et décédée à Paris, le 16 avril 1832, du choléra. François Loviot quitta Chargey pour Lavoncourt, puis monta à Paris, où, journalier demeurant 9 rue Saint-Bernard [XIe], il mourut dans sa soixantième année, le 26 décembre 1834 à l’hôpital Saint-Antoine d’un cancer de l’estomac.

Vanves, rue Falret (1913), par Henri Chapelle. Musée Carnavalet

Jean-Baptiste Loviot naquit à Lavoncourt [Haute-Saône], le 23 avril 1812. Fabricant d’équipements militaires à Paris [Xe], 38 rue du Faubourg Saint-Martin, il épousa, le 6 avril 1847, Marie-Joséphine Trouillet, née à Paris le 25 août 1824. Il mourut prématurément, dans sa quarante-et-unième année, à Vanves [Hauts-de-Seine], 4 rue du Bois [démolie en 1912, rue Falret], le 25 décembre 1852.


 

Louis-Ferdinand Loviot est né 38 rue du Faubourg Saint-Martin le 25 juillet 1848. Étudiant en médecine, il fut condamné le 24 février 1868 à quinze jours de prison par le Tribunal correctionnel de la Seine pour avoir provoqué à un délit, au moyen de discours proférés publiquement dans la nuit du 17 au 18 février, après la sortie du théâtre de l’Odéon. Obstétricien depuis 1879 à Paris [Xe], demeurant 5 rue de Paradis, il épousa le 25 août 1920, Marie-Philippine-Aspasie Warmez, née à Brunvillers-la-Motte [Oise] le 27 mars 1853.

Louis-Ferdinand Loviot, poète sous le nom de « Lovio », fut aussi le doyen des chansonniers français, grâce à une chanson qui fit le tour du monde, les « Stances » dites de Flégier [Ange Flégier (1846-1927)] :

« Les “Stances” datent de 1868. J’avais vingt ans ; Flégier en avait vingt-trois. C’est notre ami commun Léopold Dauphin, musicien et, plus tard, devenu poète, qui me mit en relation avec Flégier, alors élève du Conservatoire. Mon futur collaborateur avait une délicieuse petite amie Louise C…, fille d’un marchand de vins de la rue de Bondy, qui venait quelquefois prendre ses repas dans une crémerie, 6, rue de la Tour-d’Auvergne, où il la connut, vraisemblablement. Je fus inspiré par le charme de Louise et, pour complaire à Flégier, je fis les paroles des “Stances”, dont presque aussitôt il composa la musique, dans un moment d’enthousiasme. Je commençais mon poème par : J’aime Louise, ma maîtresse, et non : J’aime ma divine maîtresse, comme on l’imprima et chanta, à tort. »

(Maurice Hamel. « Les souvenirs du doyen des chansonniers français ». Le Journal, mardi 26 janvier 1937, p. 2)

Louis-Ferdinand Loviot alla passer sa retraite à Cahors [Lot], où il mourut le 22 juillet 1937, un an après le décès de son épouse.

 


Benoît-Édouard Loviot est né 50 rue Meslay le 20 novembre 1849. Architecte, Grand Prix de Rome 1874, demeurant 4 rue Jean Lantier [Ier], il épousa, le 1er février 1883, Marguerite-Désirée Duc, née Duprey le 4 mai 1864 au 34 rue du Marché Saint-Honoré [Ier], reconnue le 16 décembre 1869 lors du mariage de sa mère, Euphrasie-Mathilde Duprey, née à Essonnes [Corbeil-Essonnes depuis 1951, Essonne] le 13 mars 1835, avec Joseph-Louis Duc, architecte, né à Paris le 3 brumaire An XI [25 octobre 1802]. Benoît-Édouard Loviot mourut à Paris [VIIIe] le 12 juin 1921 ; son épouse décéda à Royan [Charente-Maritime], le 28 janvier 1951.

 

50 rue de Rome, Paris VIII (février 2023)

Louis-Joseph-Benoît Loviot est né le 18 avril 1885 au domicile de ses parents, 50 rue de Rome [VIIIe]. Secrétaire particulier de Joseph Chaumié (1849-1919), garde des sceaux, et demeurant chez ses parents au 3 avenue Vélasquez [VIIIe], il épousa, le 4 octobre 1905 à Paris [VIIe], Marie-Thérèse-Sylviane-Lydie Delzant, qui demeurait alors chez son aïeule paternelle, Appoline-Marie-Joseph Delzant (1822-1894), au château de Parays [Astaffort, Lot-et-Garonne] et à Paris, 40 avenue Duquesne [VIIe] : 

Alidor Delzant et sa fille (1893), par Norbert Goeneutte

elle était née le 24 mars 1889 au 6 place Saint-François-Xavier [place du Président Mithouard, VIIe], fille de Alidor Delzant (1847-1905), avocat et bibliophile, et de Adrienne-Anne-Gabrielle Fiquepeau de Caritan (1854-1903), qui avaient tenu, à Paris et, l’été, au Parays, un salon littéraire où ils recevaient Mallarmé, Rosny aîné, Alphonse Daudet, Paul et Victor Margueritte, les Frères Goncourt, Jean Sicard, Louis Carbonnel, Édouard Schuré, Jules Chéret.


  
(septembre 2022)

Membre de la conférence d’histoire littéraire de l’École Pratique des Hautes Études, il devint attaché à la Bibliothèque de l’Arsenal. Ses publications attirèrent sur lui l’attention des lettrés :


 

Paul Verlaine. Voyage en France par un Français. Publié d’après le Manuscrit inédit. Préface de Louis Loviot (Paris, Albert Messein, 1907, in-12). Tirages spéciaux : 16 ex. pour la « Librairie Dorbon Aîné » et 20 ex. avec couv. verte pour « Les XX ».

Louis Loviot. Au pays de Rabelais (Paris, Honoré Champion, 1907, in-8).  



Louis Loviot. Alice Ozy (Paris, Les Bibliophiles fantaisistes, Dorbon Aîné, 1910, in-8, 500 ex. dont 15 sur Japon).



Louis Loviot. L’Amour à la française. Roman (Paris, F. Tassel, 1910, in-12).



1830. Mémoires de la Duchesse d’Abrantès. Publiés avec Introduction et un Index par Louis Loviot (Paris, Arthème Fayard, s. d. [1910], in-8).

Photographie Librairie Le Cadratin, Sausheim


Louis Loviot. J. J. Henner et son œuvre (Paris, R. Engelmann, 1912, in-fol., 12 reproductions en noir contrecollées dans le texte et 20 lithographies originales hors texte, 225 ex. dont 25 sur Japon).

La Gazette de 1609. Réimpression textuelle avec une notice par Louis Loviot (Paris, Fontemoing et Cie, 1914, in-16, 200 ex.).

Depuis longtemps, Pierre Louÿs (1870-1925) désirait créer une revue de bibliophilie. Le premier numéro de la Revue des livres anciens parut le 1er janvier 1913. Tirés à 500 exemplaires, trois numéros parurent en 1913, deux en 1914, deux en 1916 et un, le dernier, en 1917 : huit numéros au total, formant deux volumes in-8 de [4]-472 et [4]-399 pages (Paris, Fontemoing et Cie, 1914 -1917, 58 fac-similés, 4 pl. en phototypie, 1 carte). Pierre Louÿs en fut le directeur, Louis Loviot en fut le rédacteur en chef et l’écrivain Paul Chaponnière (1883-1956) le gérant. Plusieurs autres érudits, tous bibliophiles et unanimes sur les connaissances et la sagacité de Pierre Louÿs, collaborèrent sans réticence à cette revue : l’historien Georges Ascoli, le bibliothécaire Jean Babelon, le chartiste Jacques Boulenger, le bibliographe Alfred Cartier, le bibliothécaire Ernest Coyecque, l’écrivain Remy de Gourmont, le bibliographe Frédéric Lachèvre, le bibliographe Paul Lacombe, l’historien Abel Lefranc, l’historien Émile Magne, le bibliothécaire André Martin, l’archiviste paléographe Jules Mathorez, le philologue Émile Picot, le professeur Jean Plattard, le bibliographe Marie-Louis Polain, le libraire Édouard Rahir, le bibliographe Philippe Renouard, l’archiviste René-Norbert Sauvage, le bibliographe Seymour de Ricci, l’écrivain René Sturel, le bibliographe Maurice Tourneux et le docteur Henri Voisin.

 


Vers 1904, Pierre Louÿs avait fait des recherches sur le roman colonial intitulé Le Zombi du Grand Perou : ou la Comtesse de Cocagne (S. l. [Rouen ou Hollande], s. n., quinze février 1697, in-12). La publication par Loviot de son article « Corneille Blessebois », résultat de ses propres recherches, dans la Revue des livres anciens (1916, t. II, fascicule III, p. 283-310), fut considérée, à tort, par Louys comme une malhonnêteté et provoqua la fin de leur amitié. 

Études de bibliographie littéraire. Auteurs et livres anciens (XVIeet XVIIe siècles). Par Louis Loviot (Paris, Fontemoing et Cie, 1917, in-8, 3 pl. h.-t. et 1 carte).

« M. Loviot est un chercheur infatigable, qui ne se contente pas de vagues informations ; quand il s’est proposé de résoudre une énigme, il ne néglige rien ; il fouille les bibliothèques, les archives, les registres paroissiaux ; il demande, s’il le faut, des renseignements au-delà des mers, bref il ne s’arrête qu’après avoir trouvé la solution, une solution tout à fait incontestable. Il s’efforce surtout de nous faire connaître les auteurs dont il s’occupe, de les faire sortir d’une obscurité souvent volontaire ; il attache moins d’importance aux sources, dont l’intérêt est parfois tout à fait secondaire. Quand il est maître de son sujet, il le présente sous une forme agréable et concise, peut-être même un peu trop concise. »

(Émile Picot. « Études de bibliographie littéraire ». Journal des savants, janvier-février 1918, p. 5)

« Si quelques concours ont été désertés, comme il était naturel dans la longue crise dont à peine nous sortons, le prix Brunet, qui se décerne tous les trois ans et qui a pour but d’encourager la biographie savante, a suscité des travaux de grand mérite. La commission qui avait à le juger l’a partagé entre trois concurrents, attribuant une moitié à M. Henri Hauser [1.500 fr.], pour son ouvrage considérable et si profondément utile sur les Sources de l’histoire de France, et faisant de l’autre deux parts inégales, la première et la plus importante à M. Louis Loviot [1.000 fr.], auteur d’un charmant livre, joliment présenté, qui est l’œuvre d’un chercheur, et d’un chercheur qui trouve ; cet élégant volume, intitulé Auteurs et Livres anciens (XVIe et XVIIe siècles), est plein de découvertes intéressant notre histoire littéraire ; je ne saurais mieux faire, faute de temps, que de renvoyer à l’analyse qu’en a faite dans le Journal des savants notre regretté confrère Emile Picot, sous le patronage duquel M. Loviot l’avait placé. Hélas ! ce jeune savant vient de succomber inopinément à un mal qui ne pardonne pas. – La seconde part est échue à M. Pierre Le Verdier [500 fr.], pour son curieux ouvrage qui a pour titre : L’atelier de Guillaume Le Talleur, premier imprimeur rouennais. »

(« Académie des inscriptions et belles-lettres. Séance publique annuelle du vendredi 22 novembre présidée par M. Paul Girard. Discours du président ». Journal officiel de la République française, 24 novembre 1918, p. 10163)

Louis Loviot. Bibliographie des éditions originales de Jasmin(Agen, Imprimerie moderne, 1918, in-8. Extrait de la Revue de l’Agenais, mai-juin 1918, p. 160-196)


 
Cimetière de Montmartre

Malheureusement, celui qui apparaissait comme le continuateur naturel du labeur bibliographique d’Émile Picot (1844-1918) décéda d’un cancer dans sa 34e année, le 16 novembre 1918, en son domicile 6 place Saint-François-Xavier ; ses obsèques eurent lieu le 19 en l’église Saint-François-Xavier et il fut inhumé au cimetière de Montmartre.


 

Sa bibliothèque fut vendue les lundi 5 et mardi 6 mai 1919, à l’Hôtel des commissaires-priseurs, 9 rue Drouot, salle n° 9 : Catalogue de livres anciens rares et curieux, poètes français, romans, contes et nouvelles, facéties, et d’ouvrages de bibliographie, provenant de la bibliothèque de M. Louis Loviot (Paris, Henri Leclerc, 1919, in-8, 95-[1] p., 5 pl. h.-t., 287 lots), dont Théologie [3 lots = 1,04 %], Jurisprudence [4 lots = 1,39 %], Sciences et Arts [8 lots = 2,78 %], Belles-Lettres [171 lots = 59,58 %], Histoire [16 lots = 5,57 %], Bibliographie-Reliure-Catalogues [85 lots = 29,61 %].

Le total de la vente s’éleva à 98.079 francs.

Photographie BnF

 

4. Rabelais. Ex reliquiiis venerandæ antiquitatis lucii Cuspidii testamentum. Lugduni, Apud Gryphium, 1532, in-8, mar. vert, milieu orné d’un grand médaillon de mar. r. et de fers azurés, dent. int., tr. dor. (Chambolle-Duru). 607 fr.



8. Montaigne. Essais de Messire Michel seigneur de Montaigne. Bourdeaus, S. Millanges, 1580, 2 tomes en 1 vol. in-8, mar. r., encadr. Renaissance sur les plats, dos orné, dent. int., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Ex. de Turner et de Naurois. 5.060 fr.

Photographie Librairie Amélie Sourget, Paris


9. Montaigne. Les Essais de Michel seigneur de Montaigne. Paris, Abel l’Angelier, 1595, in-fol., mar. r., fil., dos orné, dent. int., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Portrait de Montaigne par Thomas de Leu ajouté. 2.900 fr.

Photographie BnF


12. La Rochefoucauld. Reflexions ou sentences et maximes morales. Quatrième édition. Paris, Claude Barbin, 1675, in-12, front. gravé par Etienne Picart, mar. r., comp. de fil. à la Duseuil, dos orné, dent. int., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). 630 fr.

Photographie BnF


22. Franc (Martin). Le Champion des Dames, livre plaisant copieux & habondant en sentences. Paris, Galiot du Pré, 1530, pet. in-8, mar. r., fil., dos orné d’entrelacs de fil., dent. int., tr. dor. (Lortic). Ex. du baron Double, de Marigues de Champ-Repus et de Marcel Schwob. 2.100 fr.




27. Coquillart (Guillaume). Les Œuvres maistre Guillaume Coquillart, en son vivant official de Reims. Lyon, François Juste, 21 janvier 1535, in-16 goth., format agenda, mar. citr., encadr. de filets entrelacés, fleuron aux angles, dos orné, doublé de mar. bleu, fil., guirlande de feuillages aux angles, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Seconde édition des deux publiées en 1535. Ex. de Jules Le Petit. 2.255 fr.

Photographie BnF


30. Despériers. Recueil des œuvres de feu Bonaventure des Périers. Lyon, Jean de Tournes, 1544, in-8, mar. r., compart. de fil., fleurons aux angles, dos orné, dent. int., tr. dor. (Lortic). 1.805 fr.




31. Marguerite de Navarre. Marguerites de la Marguerite des Princesses. Lyon, Jean de Tournes, 1547, 2 part. en 1 vol. in-8, fig. sur bois, mar. vert, comp. de fil., dos orné, doublé de mar. r., compart. de filets et de feuillages couvrant la doublure, genre des Eve, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Ex. du comte de Fresne et du baron de Claye. 4.500 fr.




32. Aurigny (Gilles d’). Le Tuteur d’amour. Paris, Jehan Ruelle, 1553, in-16, mar. vert foncé, plats et dos ornés de fil., doublé de mar. r., encadr. de fil., entrelacs de filets et fleurons couvrant entièrement la doublure, tr. dor. (Bauzonnet). Ex-libris de Charles Nodier. 3.520 fr.




33. Labé (Louise). Euvres de Louïze Labé Lionnoize. Lyon, Jan de Tournes, 1556, in-8, mar. bleu vert à longs grains, compart. de fil. et motifs aux angles des plats, dos long orné, doublé de mar. r., dorures répétées, gardes et tr. dor. (Thouvenin). Ex. de Charles Nodier, avec « EX MUSÆO CAROLI NODIER. » sur les plats et l’indication manuscrite « Caroli Labbé, 1647 » sur le titre. Des bibliothèques Nodier, Yemeniz, Odiot, Tilliard, L. de Montgermont et Robert Hoe. 7.505 fr.

Photographie Librairie Bonnefoi, Paris


34. Ronsard. Les Œuvres de Pierre de Ronsard. Paris, Nicolas Buon, 1609-1610, 10 tomes en 5 vol. in-12, front. et portr. gravés, vélin, tr. jasp., cordons de soie verte (Rel. anc.). Ex. de la vente Lobris. 2.020 fr.

Photographie BnF


36. Montenay (Georgette de). Emblèmes, ou devises chrestiennes. Lyon, Jean Marcorelle, 1571, in-4, emblèmes gravés par Woeriot, mar. La Vallière, milieu orné de fil. courbes, de feuillages et de fleurs, dos orné de pet. couronnes de feuillage, dent. int., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Portrait de l’auteur joint. Ex. de G. Chartener. 700 fr.



37. Desportes. Les Premières Œuvres de Philippes des Portes. Paris, Robert Estienne, 1573, in-4, mar. r., fil., dos orné, dent. int., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). 1.000 fr.

Photographie BnF


47. Les Muses gaillardes, recueillies des plus beaux esprits de ce temps, par A. D. B. [Antoine du Brueil]. Paris, Anthoine du Brueil, s. d. [v. 1611], in-12, titre gravé par J. Verheyen, mar. citr., fil., dos orné de feuillages, doublé de mar. r., encad. de guirlandes de feuillages à petits fers, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Ex. du comte de Lignerolles. 605 fr.



78. Le Parnasse des Muses, ou Recueil des plus belles chansons à danser. Paris, Charles Hulpeau, 1628, 4 parties en 1 vol. pet. in-12, 2 front. gravés, mar. bleu à longs grains, fil., dent. à froid, dos orné, dent. int., tr. dor. (Rel. romantique). Ex. Nodier. Des bibliothèques Baudelocque, Chaponay, La Villestreux et Willems. 2.200 fr.



102. Blessebois (P. Corneille). Œuvres satirique [sic]. Leyde, 1676, 3 parties en 1 vol. in-12, front. gravé, mar. r. à longs grains, fil., dos orné, tête dor., non rogné (Rel. début XIXe). Des ventes Sensier, Montaran, Chaponay et Béhague. 720 fr.

Photographie BnF


110. Marguerite de Navarre. Histoires des amans fortunez. Paris, Gilles Gilles, 1558, pet. in-4, mar. bleu, entrelacs de fil. et de fers azurés, dos orné, dent. int., tr. dor. (Lortic). Première édition des contes de la reine Marguerite. 2.000 fr.



114. Despériers. Les Nouvelles Récréations et joyeux devis de feu Bonaventure des Périers. Lyon, Robert Granjon, 1558, in-4, caractères de civilité, basane brune, fil. et fleurons à froid. (Rel. XVIe). 3.005 fr.



115. Despériers. Les Nouvelles Récréations et joyeux devis de feu Bonaventure des Périers. Lyon, Guillaume Roville, 1561, in-4, mar. r., fil., dos orné, dent. int., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Ex. de Nodier, réglé en rouge et or, relié depuis par Trautz. 2.200 fr.


Photographie BnF

140. Montemajor. Los siete libros de la Diana de George de Monte-Mayor. Paris, Anthoine du Brueil, 1603, in-12, vélin ivoire souple, plats et dos entièrement couverts de comp. de filets droits et courbes remplis de feuillages, rinceaux à petits fers, tr. dor. 2.520 fr.



180. Plutarque. Œuvres, traduites du Grec par Jacques Amyot, avec des Notes & des Observations de M. l’Abbé Brotier. Paris, Jean-Baptiste Cussac, 1783-1787, 22 vol. in-8, 22 fig., mar. vert, fil., dos ornés, tr. dor. 820 fr.

Photographie BnF


193. Monluc (Blaise de). Commentaires de messire Blaise de Monluc. Bourdeaus, S. Millanges, 1592, in-fol., veau de diverses couleurs, compart. sur les plats, dos orné, tr. dor. (Rel. anc.). Aux armes d’Ilten [Hanovre]. 2.005 fr.



214. Brunet et Deschamps. Manuel du libraire et de l’amateur de livres. Cinquième édition. 6 vol. – Supplément. 2 tomes en 1 vol. – Dictionnaire de géographie. 1 vol. Paris, Firmin Didot et Cie, 1860-1880, ensemble 8 vol. in-8, dos et coins de mar. grenat, tête dor., non rog. (Pagnant). 870 fr.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 





Antoine-François de Fourcroy (1755-1809), pionnier de la chimie biologique et artisan majeur de la réorganisation de l’enseignement

$
0
0

   La reproduction des articles est autorisée à condition d'en citer l'origine.

Carte du Boulonnais, par Bourgoin (1774)

La famille Fourcroy était originaire du Boulonnais, où il existait, à deux lieues et demi à l’est de Boulogne-sur-Mer [Pas-de-Calais], un fief de Fourcroy, sur la commune de Conteville-lès-Boulogne.

Robert de Fourcroy, écuyer, homme d’armes des ordonnances du roi Charles VII, était né à Wissant, à quatre lieues au nord de Boulogne-sur-Mer. Il vint en 1449, avec sa femme, Pasques de Hamye, se fixer à Bruyères-sur-Oise [Val-d’Oise], dont il acquit la seigneurie en 1454 et où il mourut en 1482. 


Il portait « D’azur à un chevron d’or, accompagné de trois croissants d’argent » et laissait onze enfants, dont Georges de Fourcroy, 5e fils de Robert, seigneur du fief du Colombier, à Boran-sur-Oise [Oise] : d’une alliance inconnue, il eut un fils, Guillaume de Fourcroy, qui vint se fixer à Neuilly-sous-Clermont [Oise] et qui épousa Marguerite Delacroix. Le fils de ceux-ci, Abraham de Fourcroy, receveur du domaine du Roi en son comté de Clermont, épousa, par contrat du 10 mai 1555, Sidonie Billouet et en eut neuf enfants. Un de ses fils, Jean de Fourcroy, receveur des amendes de la maîtrise des eaux et forêts de Clermont, épousa, par contrat du 9 juin 1588, Jéromette Lefebvre : deux de leurs fils, Nicolas et Charles, furent les auteurs de deux branches. A cette époque la famille Fourcroy était très appauvrie et ses représentants avaient depuis longtemps cessé de porter les qualifications nobiliaires.


 

Charles de Fourcroy, auteur de la branche cadette, vint se fixer à Paris, épicier, comme le seront ses fils et petit-fils. 

Apothicaire, par Martin Engelbrecht (1735)

Sa descendance était représentée sous Louis XV par Jean-Michel de Fourcroy, rue Galande [Ve], apothicaire du duc d’Orléans depuis 1747, né à Paris le 5 avril 1710 et décédé le 14 janvier 1783, marié à Jeanne Laugier, tante du chimiste André Laugier (1770-1832), morte le 6 décembre 1763.  

 

Antoine-François de Fourcroy, par Lemonnier

Le fils de celui-ci, Antoine-François de Fourcroy, est né le 15 juin 1755 à Paris, rue Saint-André-des-Arcs, et fut baptisé le lendemain en l’église Saint-André-des-Arcs. Ayant perdu sa mère à l’âge de huit ans, il fut élevé par sa sœur aînée. Pris en aversion par un préfet brutal, il quitta le collège d’Harcourt en 1770 pour une place de copiste dans les bureaux de la Chancellerie. Avec l’aide financière d’un ami de son père, l’anatomiste Félix Vicq d’Azyr (1748-1794), il entreprit des études de médecine et obtint le doctorat en 1780.

Il épousa alors, le 27 juin 1780, Anne-Claude Bettinger, née à Strasbourg le 17 novembre 1764, fille d’un maître de forges, dont il eut deux enfants : Apolline, née le 17 mars 1782, épousa le receveur général des finances Alexandre Floucaud (1780-1830) et mourut le 26 octobre 1839, leurs enfants obtenant l’autorisation de porter également le nom de Fourcroy ; Nicolas, né le 28 mai 1786, fut tué à la bataille de Lützen [Allemagne], le 2 mai 1813, lors du retour de la campagne de Russie.

Orateur de talent, il préféra donner des leçons de chimie : il fut professeur à l’École royale Vétérinaire de Maisons-Alfort [Val-de-Marne] de 1783 à 1787, puis fit des cours le soir au Lycée de la rue de Valois [Ier], près du Palais Royal, espèce de cabinet ou de cercle littéraire à l’usage des gens du monde, moyennant le paiement d’une cotisation annuelle. En 1784, Buffon (1707-1788) le nomma professeur au Jardin des Plantes, futur Muséum national d’Histoire naturelle en 1793. Il entra à l’Académie des Sciences en 1785.

Partisan convaincu de la Révolution, il fut élu, le 21 septembre 1792, quatrième suppléant du département de Paris à la Convention nationale, et fut appelé, le 25 juillet 1793, à siéger dans l’Assemblée en l’emplacement de Marat. Il ne put s’opposer à la condamnation du chimiste Antoine de Lavoisier (1743-1794), qui fut guillotiné le 19 floréal An II [8 mai 1794].

Le 23 vendémiaire An IV [15 octobre 1795], il passa au Conseil des Anciens, où il siégea pendant deux ans. Le 9 décembre 1795, il fut élu membre de la Classe des sciences physiques et mathématiques de l’Institut. Il obtint deux autres postes de professeur de chimie :  à l’École de Santé de Paris en 1795, à l’École polytechnique en 1796. Il entra au Conseil d’État le 4 nivôse An VIII [25 décembre 1799].

Madame de Wailly, par Augustin Pajou (1789)

Divorcé en 1799, il épousa, le 17 janvier 1800, Adélaïde-Flore Belleville, née à Paris le 19 décembre 1765, veuve de l’architecte Charles de Wailly (1730-1798), dont il n’eut point de descendance.

Il fut nommé en 1801 directeur général de l’Instruction publique, puis membre de la Légion d’honneur le 9 vendémiaire An XII [2 octobre 1803] et commandeur de l’Ordre le 25 prairial suivant [14 juin 1804]. Ses fonctions de directeur de l’Instruction lui furent enlevées lors de la création de l’Université impériale, à la tête de laquelle Napoléon préféra placer, le 17 mars 1808, le catholique Louis de Fontanes (1757-1821), plutôt que l’ancien conventionnel incroyant. Cette disgrâce le désola et porta atteinte à sa santé : 

Hôtel de Magny, habitation de Fourcroy au Jardin des Plantes.
Habitations des personnages les plus célèbres de France.
Dessinées d'après nature par Auguste Régnier et lithographiées par Champin (1831)

Hôtel de Magny. Photographie Jacques Mossot (août 2004)

il mourut le 16 décembre 1809, d’une attaque d’apoplexie, au premier étage de l’hôtel de Magny, rue de Seine [rue Cuvier depuis 1838, Ve], qui avait été annexé au Jardin des Plantes en 1787.

Peu de jours auparavant, il avait été nommé directeur général des Mines, et, le 26 avril 1808, il avait reçu le titre de comte de l’Empire.

F.G.T. de Jolimont. Les Mausolées français. Paris, Firmin Didot, 1821

Cimetière du Père Lachaise (Division 11)

Ses obsèques eurent lieu le 20 décembre en l’église Saint-Médard ; il fut inhumé au cimetière du Père Lachaise [11e division] : son tombeau, de la plus grande simplicité, n’offre de remarquable qu’un buste en marbre blanc, placé dans une niche carrée et portant le nom gravé de « A F FOURCROY ».


Photographie Jeff Weber Rare Books, Montreux, Suisse

 

Fourcroy avait rédigé 190 articles scientifiques, dont une cinquantaine avec son ami le chimiste Nicolas-Louis Vauquelin (1763-1829), et plus de cinquante ouvrages, dont Philosophie chimique, ou Vérités fondamentales de la chimie moderne (Paris, 1792, in-8) et Systême [sic] des connaissances chimiques, et de leurs applications aux phénomènes de la nature et de l’art (Paris, Baudouin, brumaire An IX-pluviôse An X [octobre 1800-janvier 1802], 6 vol. in-4 ou 11 vol. in-8), qui étaient dans la bibliothèque de Napoléon à l’ile d’Elbe.

En 1794, Fourcroy avait eu une part directe à l’organisation de l’École centrale des Travaux publics, devenue École polytechnique en 1795, ainsi qu’à la création de trois Écoles de Santé à Paris, Montpellier et Strasbourg. Il avait organisé également douze Écoles de Droit et plus de 300 Lycées ou Collèges.


 

Sa bibliothèque fut vendue en l’une des salles de vente du 30 rue des Bons Enfants, du lundi 19 novembre au samedi 22 décembre 1810, en 29 vacations : Catalogue des livres de la bibliothèque de feu M. A. F. de Fourcroy, conseiller d’État, comte de l’Empire, l’un des commandans de la Légion d’honneur, membre de l’Institut de Franceet de plusieurs sociétés savantes de l’Europe, professeur au Museum d’histoire naturelle, etc. (Paris, Tilliard Frères, juin 1810, in-8, [4]-xx-338 p., 2.781 + 4 doubles [bis] = 2.785 lots), avec des erreurs de numérotation, une introduction, une « Table des divisions », une « Table des auteurs, éditeurs, traducteurs et commentateurs » et une « Table des ouvrages sans noms d’auteurs », dont Théologie [14 lots = 0,50 %], Jurisprudence [74 lots = 2,65 %], Sciences et Arts [1.940 lots = 69,65 %], Belles-Lettres [318 lots = 11,41 %], Histoire [438 lots = 15,72 %].

 


13. Dictionnaire des athées anciens et modernes. Par Sylvain M……l [Maréchal]. Paris, Grabit, An VIII, in-8, dos doré. 55 fr.


Photographies Librairie Bonnefoi, Paris


81. Procès instruit par la cour de justice criminelle et spéciale du département de la Seine, séant à Paris. Recueilli par des sténographes. Paris, C. F. Patris, 1804, 8 vol. gr. in-8, imprimés sur papier bleu, 35 portraits, demi-rel. 55 fr. 95.



174. L’Ami du beau sexe. Bourg en Bresse, Imprimerie de Janinet, An XIII-1805, 3 vol. in-8, pap. vélin, v. m., tr. d., dent. 26 fr.



243. Histoire philosophique et politique. Des établissemens & du commerce des Européens dans les deux Indes. La Haye, 1774, 7 vol. in-8, fig., bas. éc. 18 fr.



345. Ulyssis Aldrovandi [opera omnia]. Bononiæ, 1599-1668, 13 vol. in-fol., fig., v. éc., tr. dor. 54 fr.


Photographies BnF


381. De balneis omnia quae extant apud Græcos, Latinos, et Arabas. Venetiis, Apud Iuntas, 1553, in-fol., mar. bleu. 34 fr. 95.

Photographie Edward Rogers, Poncha Springs, Colorado


425. Traité de minéralogie, Par le CEN. Haüy. Paris, Louis, 1801, 5 vol. in-8, 86 pl., veau éc. 35 fr. 95.

Photographie BnF


531. Traité des arbres et arbustes que l’on cultive en France en pleine terre. Par Duhamel. Seconde Edition considérablement augmentée. Paris, Didot aîné, Michel et Lamy, 1801-1808, fig. de Redouté, 45 livraisons in-fol. et une livraison du 5e vol. 160 fr.



588. Josephus Gærtner. De fructibus et seminibus plantarum. Stutgardiæ, typis Academiæ Carolinæ, 1788-1791, 2 vol. in-4, 180 pl., v. éc. f., dos de mar. r. 75 fr.

Photographie Antiquariaat Junk, Amsterdam, Pays-Bas


699. Histoire des plantes de la Guiane françoise. Par M. Fusée Aublet. Londres, Et se trouve à Paris, Pierre-François Didot jeune, 1775, 4 vol. in-4, fig., v. m. 36 fr.

Photographie BnF


732. Jardin de la Malmaison, par E. P. Ventenat. Paris, Imprimerie de Crapelet, Et se trouve Chez l’Auteur, An XI-1803, 2 vol. in-fol. atlant., 120 pl. peintes par Redouté, pap. vélin, dans sa boîte de bois formant volume. 365 fr.

Photographie Librairie Camille Sourget, Paris


800. Oiseaux dorés ou à reflets métalliques. Histoire naturelle et générale des colibris, oiseaux-mouches, jacamars et promerops [t. I] – Histoire naturelle et générale des grimpereaux et des oiseaux de paradis [t. II]. Par J. B. Audebert et L. P. Vieillot. Paris, Desray, An XI=1802, 2 vol. in-fol., gr. pap. vélin, fig. avec les noms en or, 29 livraisons dans une boîte de bois. 382 fr.



836. Entomologie, ou Histoire naturelle des insectes. Par M. Olivier. Paris, Imprimerie de Baudouin, 1789-1808, 6 vol. gr. in-4, 363 pl. coloriées, dos de mar. vert doré. 350 fr.

Photographie BnF


890. Locupletissimi rerum naturalium thesauri accurata descriptio. Albertus Seba. Amstelædami, Janssonio-Wæsbergios et J. Wetstenium et Gul. Smith, 1734-1735, 4 vol. gr. in-fol., fig., mar. r. 277 fr.



952. Anatomia uteri humani gravidi tabulis illustrata. Auctore Gulielmo Hunter. Birminghamiæ, Joannes Baskerville, 1774, in-fol. max. atlantico, 34 pl., cart. 100 fr.



1.225. Andreæ Caesalpini Aretini, Quæstionum Peripateticarum Lib. V. Venetiis, Apud Iuntas, 1593, in-4, mar. citr. Ex. De Thou. 5 fr. 95.



1.253. Histoire des maladies de S. Domingue, Par M. Pouppé Desportes. Paris, Lejay, 1770, 3 vol. in-12, v. m. 3 fr. 10.



1.329. De morbo gallico omnia quæ extant apud omnes medicos cuiuscunque nationis. Venetiis, Apud Iordanum Zilettum, 1566, 2 vol. in-fol., mar. r. (Derome). 17 fr. 95.



1.368. L’Ami des femmes, ou Lettres d’un médecin, concernant l’influence de l’habillement des femmes sur leurs mœurs et leur santé, et la nécessité de l’usage habituel des bains en conservant leur costume actuel. Par P. J. Marie de Saint-Ursin. Paris, Barba et chez l’Auteur, 1804, in-8, 7 gravures en taille-douce, v. 6 fr. 40.



1.472. Petri Andreæ Matthioli Senensis medici, Commentarii in sex libros Pedacii Dioscoridis Anazarbei de Medica materia. Venetiis, Ex Officina Valgrisiana, 1565, in-fol., fig., rel. 42 fr.



1.553. Histoire générale des drogues, traitant des Plantes, des Animaux, & des Minéraux. Par le Sieur Pierre Pomet. Paris, Jean-Baptiste Loyson, Augustin Pillon et Estienne Ducastin, 1694, in-fol., fig., v. br. 8 fr. 95.

Photographie BnF


1.574. Deux livres des venins. Par Iaques Grevin. Anvers, Imprimerie de Christofle Plantin, 1568, in-4, fig., mar. vert. 18 fr. 80.



1.954. Les Dix Livres d’architecture de Vitruve. Seconde édition. Par M. Perrault. Paris, Jean-Baptiste Coignard, 1684, in-fol., fig., mar. r. 68 fr.



1.967. Les Edifices antiques de Rome dessinés et mesurés très exactement Par Antoine Desgodetz. Paris, Jean-Baptiste Coignard, 1682, in-fol., 323 pl., v. m. 72 fr.

Photographie BnF


2.112. Dictionnaire Tartare-Mantchou françois. Par L. Langlès. Paris, Imprimé par Fr. Ambr. Didot l’Aîné, 1789-1790, 3 tomes en 2 vol. in-4, demi-rel. 33 fr.



2.135. L’Iliade d’Homère, avec des remarques – L’Odyssée d’Homère, avec des remarques. Précédée de réflexions. Par M. Bitaubé. Troisième édition. Paris, Imprimerie de Didot l’Aîné, 1787-1788, 12 vol. in-18, fig., dos de v. 24 fr.



2.146. T. Lucretii Cari, de rerum natura Libri Sex, Cum notis integris, Et Selectis, curante Sigeberto Havercampo. Lugduni Batavorum, Janssonios Van Der Aa, 1725, 2 vol. in-4, fig., v. éc., tr. dor. 37 fr.

Photographie BnF


2.229. Erotopægnion, sive Priapeia veterum et recentiorum. Lutetiæ Parisiorum, C.-F. Patris, An VI – 1798, in-12, pap. vél., fig., br. 7 fr. 95.



2.278. Hypnerotomachie, ou Discours du songe de Poliphile. Paris, Iaques Kerver, 1554, in-fol., fig. en bois, rel. vélin. 3 fr. 95.



2.286. L’Isle inconnue, ou Mémoires du chevalier des Gastines, Publiés par M. Grivel. Paris, Moutard, 1784-1787, 6 vol. in-12, fig., dos de v. doré. 7 fr. 60.



2.406. Troisième voyage de Cook, ou Voyage à l’océan pacifique. Traduit de l’Anglois par M. D******** [Demennier]. Paris, Hôtel de Thou, 1785, 5 vol. in-4, fig., v. m. 43 fr.



2.411. Voyage de La Pérouse autour du monde, rédigé par M. L. A. Milet-Mureau. Paris, Imprimerie de la République, An V (1797), 4 vol. gr. in-4, fig., pap. satiné, et Atlas, in-fol. maximo, cart. 126 fr.

Photographie Librairie Amélie Sourget, Paris


2.493. Voyage historique de l’Amérique méridionale Par Don George Juan et Par Don Antoine de Ulloa. Amsterdam et Leipzig, Arkstee et Merkus, 1752, 3 part. en 2 vol. in-4, fig. v. f., fil., tr. dor. 22 fr. 60.



2.499. Voyage de découvertes aux Terres australes, Pendant les Années 1800, 1801, 1802, 1803 et 1804 ; Et rédigé par M. F. Péron. Paris, Imprimerie impériale, 1807, 2 vol. in-4, v. éc., fil. dor., l’Atlas colorié, pap. vél. satiné. 72 fr. 95.



2.502. Voyage pittoresque ou Description des royaumes de Naples et de Sicile. Paris, 1781-1786, 5 vol. in-fol., fig., v. éc., tr. dor. 530 fr.



2.503. Voyage pittoresque des isles de Sicile, de Lipari et de Malte. Par Jean Houel. Paris, Imprimerie de Monsieur, 1782-1787, 4 vol. in-fol., fig. en bistre, v. f., tr. dor. 250 fr. 95.



2.591. Les Mémoires de Messire Philippe de Commines. Leide, Elzeviers, 1648, in-12, v. br., f. 11 fr.



2.653. Description de l’Afrique. Traduite du Flamand d’O. Dapper. Amsterdam, Wolfgang, Waesberge, Boom & Van Someren, 1686, in-fol., fig., v. br. 9 fr. 80.

Photographie Libreria Antiquaria Gonnelli, Florence, Italie


2.685. Guillielmi Budæi Parisiensis secretarij Regij libri V. de Asse ; authore Io. Groliero Lugdunensi Christianissimi Gallorũ Regis Secretario. [ à la fin :] Venetiis in ædibus Aldi, et Andreæ Asulani Soceri, 1522, gr. in-8, demi-rel. dos de mar. r., tr. dor. 9 fr. 95.



2.692. Les Ruines des plus beaux monuments de la Grèce. Par M. Le Roy. Paris, H. L. Guérin et L. F. Delatour, Jean-Luc Nyon ; Amsterdam, Jean Neaulme, 1758, in-fol. atlant., 32 pl., mar. bl., dent. 59 fr. 50.

Photographie BnF


2.772. Abrégé de la vie des plus fameux peintres, avec leurs portraits gravés en taille-douce. Par M.*** [Dezalliers d’Argenville]. Paris, De Bure l’Aîné, 1745-1752, 3 vol. in-4, fig., mar. r. 39 fr.

Anne-Claude Bettinger mourut à Tulle [Corrèze], rue Fort Saint-Pierre [rue de la Tour de Maïsse], le 9 mai 1838 ; Adélaïde-Flore Belleville mourut à Paris, le 30 novembre 1838.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Champcenetz (1760-1794), publiciste et poète chansonnier, victime de l’amour de sa bibliothèque

$
0
0

   La reproduction des articles est autorisée à condition d'en citer l'origine.



Malgré les données des archives et les publications de Maurice Tourneux (1849-1917) dans La Grande Encyclopédie (Paris, Larousse, 1885, t. X, p. 441-442) et d’Alfred Bégis (1829-1904) dans L’Intermédiaire des chercheurs et curieux (30 octobre 1903, col. 639-640), qui établirent d’une manière exacte la généalogie des membres de la famille de Champcenetz, les détails biographiques les concernant sont encore aujourd’hui assez confus et quelque peu contradictoires.

Le chevalier de Champcenetz est encore souvent confondu avec son frère aîné, voire avec son père, et certains continuent à le prénommer « Louis-Edmond », après l’avoir prénommé « René-Ferdinand » ; 

Louis-Pierre Quentin de Richebourg (1754-1822)

son portrait par Thomas Gainsborough, peint vers 1780 et conservé à Knole House [Sevenoaks, Kent, Angleterre], est en réalité celui de son frère aîné.

D’autres auteurs ont donné pour épouse au fils – Louis-Pierre Quentin – la troisième femme de son père – Jean-Louis Quentin !

On peut aussi se demander pourquoi, alors que sur les actes les membres de cette famille signent tous « Quantin », c’est l’orthographe « Quentin » qui est aujourd’hui adoptée.


 

Les troubles qui désolèrent la Bretagne, du temps de la duchesse Anne (1477-1514), auraient obligé Guillaume [I] Quentin de quitter cette province pour venir s’établir en Touraine, sur la paroisse Saint-Ours de Loches [Indre-et-Loire], où, bachelier ès lois, il fut lieutenant particulier du bailli de Touraine, en l’absence de son lieutenant ordinaire. 


Il portait pour armes « D’azur, à 3 pommes de pin d’or ».

Son fils Guillaume [II] Quentin, également bachelier ès lois, fut enquêteur ordinaire du Roi ès siège et chatellenie de Loches.

 

Tours, par P-A Demachy (1787) : à droite, l'église Saint-Saturnin et la basilique Saint-Martin
Musée des Beaux-Arts de Tours

André Quentin, seigneur des terres de Richebourg [Semblançay, Indre-et-Loire], la Ménardière [Saint-Cyr-sur-Loire, Indre-et-Loire] et du Moulinet, quitta Loches pour s’établir à Tours [Indre-et-Loire], sur la paroisse Saint-Saturnin. Marchand, il épousa successivement, par contrats passés devant notaire, à Tours : Jeanne Drouin, le 10 mai 1556 ; Marguerite Bougrault, le 3 mai 1572, avec laquelle il acheta Richebourg.

René Quentin fut baptisé le 13 mars 1576 en l’église Saint-Saturnin de Tours. Le 4 juillet 1621, il épousa Antoinette Binet, d’une famille de perruquiers parisiens, à La Celle-Saint-Avant [Indre-et-Loire], où il demeura avant d’habiter La Haye [Descartes, Indre-et-Loire].

Paris, G. et F. Landry le Jeune, 1700. Coll. Châteaux de Versailles et de Trianon

 
François Quentin de la Vienne (1630-1710)

François Quentin de la Vienne [Chaumussay, Indre-et-Loire], né le 14 novembre 1630 à La Celle-Saint-Avant, chevalier, seigneur de Richebourg, marquis de Champcenetz [Champcenest, Seine-et-Marne], premier valet de chambre du Roi, obtint que Champcenetz fut érigé en marquisat, avec Courtacon et son hameau de Ligne, et Bezalles, par lettres du mois de novembre 1686 ; Louis Caillebot (1645-1728), seigneur de Champcenetz, lui avait vendu cette terre le 8 août 1685 pour la somme de 198.000 livres. Il avait épousé Jeanne-Claude Thierry, le 16 novembre 1672, en l’église Saint-Julien de Versailles [Yvelines], et, le 13 mars 1681, en l’église Saint-Germain-l’Auxerrois, Élisabeth Orceau, née à Tours, baptisée en l’église Notre-Dame-de-l’Écrignole le 14 août 1661. 

Eglise Saint-Martin de Champcenest

Il mourut à Paris, en son appartement du château du Louvre le 11 août 1710 et a été porté en carrosse de l’église Saint-Germain-l’Auxerrois en celle de Saint-Martin de Champcenetz, où il fut inhumé le 14.

« Ce la Vienne, qui avoit fait plus d’un métier, étoit devenu baigneur, et si à la mode, que le Roi, du temps de ses amours, s’alloit baigner et parfumer chez lui, car jamais homme n’aima tant les odeurs, et ne les craignit tant après, à force d’en avoir abusé. On prétendoit que le Roiqui n’avoit pas de quoi fournir à tout ce qu’il désiroit, avoit trouvé chez la Vienne des confortatifs qui l’avoient rendu plus content de lui-même, et que cela, joint à la protection de Mme de Montespan, le fit enfin premier valet de chambre. Il conserva toute sa vie la confiance du Roi. On en a vu un trait sur l’aventure de M. du Maine en Flandres et de la gazette d’Hollande. La Vienne, qui avoit passé sa vie avec les plus grands seigneurs, n’avoit jamais pu apprendre le moins du monde à vivre. C’étoit un gros homme noir, frais, de bonne mine, qui gardoit encore sa moustache comme le vieux Villars, rustre, très volontiers brutal, pair et compagnon avec tout le monde, et, ce qui est plaisant, parce qu’il n’en savoit pas davantage, car il n’étoit point glorieux et n'avoit d’impertinent que l’écorce. Honnête homme, ni méchant ni malfaisant, même bon homme et serviable. Il avoit poussé son frère Quentin, qu’il avoit fait barbier du Roi, puis premier valet de garde-robe. Celui-ci étoit un bon homme, qui se tenoit obscurément dans son état, et qu’on ne voyoit jamais qu’en fonction auprès du Roi. »

(Mémoires de Saint-Simon. Paris, Hachette et Cie, 1884, t. IV, p. 352-354)

 

Pour suppléer aux lacunes des archives de l’état civil et corriger les erreurs du Dictionnaire de la noblesse de La Chenaye-Desbois (Paris, Antoine Boudet, 1776, t. XI, p. 619) et de ses suiveurs, voir Les Maistres des requêtes ordinaires de l’hostel du Roi. […] entre Messire François Quentin de la Vienne, Chevalier Marquis de Champcenetz, premier Valet-de-Chambre du Roi, Demandeur […].  Et Messire André Quentin, Chevalier Seigneur de Launay, Conseiller du Roi, Trésorier de France à Tours, Défendeur (Paris, Imprimerie de Clousier, 1778).

Son frère cadet, Jean Quentin, né à La Celle-Saint-Avant en 1637, se fit connaître en 1673 par l’invention d’une perruque perfectionnée et privilégiée, que patronna le Roi. Il avait alors la qualité de perruquier ordinaire du Roi et eut bientôt une charge de porte-manteau, puis obtint, le 23 mars 1676, la survivance des charges de barbier-valet de chambre que possédait son frère la Vienne, et il remplaça celui-ci, à la fin de 1679, lorsque la Vienne passa premier valet de chambre. Il acheta la seigneurie de Villiers-sur-Orge [Essonne], dont il prit le nom, en 1689, et eut des lettres de noblesse en août 1693. En mai 1692, il se fit pourvoir d’une des quatre charges de premier valet de la garde-robe. Baron de Champlost [Yonne] en 1702, il passa maître d’hôtel du Roi, le 2 juillet 1704, et mourut le 7 mars 1717, étant paralysé depuis cinq ans ; il fut inhumé le 13 à Saint-Germain-l’Auxerrois. Il avait épousé Marie-Angélique-Madeleine Poisson, le 8 avril 1676, en l’église Saint-Wandrille de Le Pecq [Yvelines] ; elle mourut au Louvre, le 26 juin 1731, et fut enterrée le 27 aux Jacobins de la rue Saint-Honoré.

Château de Meudon, par P-D Martin (1723). Musée de Versailles

 

Louis Quentin de Richebourg, marquis de Champcenetz, premier valet de chambre du Roi, gouverneur des bourgs et châteaux de Meudon, Bellevue et Chaville [Hauts-de-Seine], capitaine des chasses desdits lieux, est né à Paris le 31 août 1689, a épousé, par contrat du 1er août 1722, Thérèse-Louise Trévillon et est mort au château de Meudon le 8 septembre 1760. Il fut inhumé dans l’église Saint-Martin et Saint-Blaise de Meudon, chapelle de Saint-François.

Jean-Louis Quentin de Richebourg, chevalier, marquis de Champcenetz, gouverneur des bourgs et châteaux de Meudon, Bellevue et Chaville, capitaine des chasses desdits lieux, premier valet de chambre du Roi, ensuite commandant de l’équipage du Roi pour le daim, est né à Paris le 27 mai 1723, a épousé, en 1748, Marie-Rose Tessier, morte le 6 octobre 1754 ;  le 2 juin 1755, Madeleine Pernon, morte le 1er octobre 1775 à Paris ; 

Albertine-Élisabeth von Neukirchen, par J.-B. Greuze (1770). Coll. priv.

le 20 juillet 1779, Albertine-Élisabeth von Neukirchen, née aux Pays-Bas le 30 octobre 1742, divorcée de Gerhard Pater le 29 juillet 1763 et décédée le 3 nivôse An XIV [24 décembre 1805] à Fontainebleau [Seine-et-Marne], 383 rue de l’Arbre Sec. Il mourut à cette dernière adresse le 7 décembre 1813. Son troisième mariage le brouilla avec son fils Louis-René Quentin de Richebourg, dit « le chevalier de Champcenetz ».

Né du premier mariage de Jean-Louis Quentin de Richebourg, Louis-Pierre Quentin de Richebourg, marquis de Champcenetz, né à Paris le 22 septembre 1754, gouverneur et capitaine des chasses de Meudon, en survivance, capitaine de dragons. Lieutenant général des armées du Roi, gouverneur des châteaux des Tuileries et Meudon, réfugié en Angleterre de 1792 à 1814, marié le 8 novembre 1817 à Armande-Pauline de Castellane (1788-1833), mourut le 4 mai 1822 au château de Meudon, fut transféré 6 rue du Doyenné [ancienne voie du Ier arrondissement], - où habitera en 1835 Théophile Gautier (1811-1872) -, 

Tombe de Louis-Pierre Quentin de Richebourg (1754-1822) au cimetière du Père Lachaise

et fut inhumé au cimetière du Père Lachaise [24e division].

Né du deuxième mariage de Jean-Louis Quentin de Richebourg, Edmond-Ferdinand Quentin de Richebourg, capitaine au régiment de Noailles dragons, né le 7 octobre 1762 à Paris, 8 rue Neuve-Saint-Roch [rue Saint-Roch, Ier], veuf le 30 juillet 1820 de Louise-Joséphine Le Prestre de Neubourg, épousa en secondes noces, le 8 août 1821, Hortense-Louise-Claire de Saint-Belin, née à Villeberny [Côte-d’Or] le 29 octobre 1777. Il mourut à Paris, 46 rue de Rivoli [IVe], le 1er décembre 1849.

« Honneur à Messieurs Casserole [Rivarol] et Chambrenette [Champcenetz],

Gobe-mouche littéraire et Gobe-mouche sans souci.

Quiconque prend plaisir à se mocquer d’autrui,

Doit attendre à son tour qu’on se rira de lui. »

(Les Étrennes de mon cousin, ou l’Almanach pour rire. Année 1789. Par M. C. D.

Falaise, Et se trouve à Paris, Desenne, Leroi et les Marchands de Nouveautés, front.)


Deuxième fils de Jean-Louis Quentin de Richebourg et premier né de son deuxième mariage avec Madeleine Pernon, Louis-René Quentin de Richebourg, dit « le chevalier de Champcenetz », est né à Paris, au Vieux Louvre, le 11 février 1760, et fut baptisé le jour même en l’église de Saint-Germain-l’Auxerrois.

Il fut reçu chevalier de Malte, entra au régiment des gardes françaises en 1777, obtint le brevet de lieutenant le 4 octobre 1788, et se vit licencier, ainsi que tout son régiment, le 31 août 1789.

« Ses couplets satiriques, ses duels, ses aventures galantes, non moins que son esprit et sa gaieté, en avaient fait un homme à la mode, et en même temps une victime du gouvernement. A plusieurs reprises, en effet, les prisons d’Etat s’étaient refermées sur lui, car, bien qu’il fût du parti de la cour, il ne ménageait pas plus les gens du pouvoir et de l’ancien régime, que les hommes nouveaux. On le vit soutenir, l’épée à la main, non seulement ses propres chansons, mais encore certains couplets anonymes qui n’étaient pas de lui et dont il assumait la responsabilité, soit par entêtement, soit par conviction, soit par orgueil, attendu qu’il n’était pas fâché qu’on l’en crût l’auteur. […]

Ayant pris à son compte un quatrain offensant que le marquis [chevalier de Souvré, marquis de Louvois] avait fait sur le prince d’Hénin, qu’il appelait le nain des princes, Champcenetz fut exilé pendant deux ans, dont il passa dix mois [du 1er janvier 1785 au 1er octobre 1786] dans un château-fort [Ham, Somme]. En outre, sa charge de gouverneur du château de Meudon et dépendances, qu’il exerçait en survivance de son père, lui fut retirée. »

(Honoré Bonhomme. « Le Clair de Lune de Rivarol et son groupe ». Revue britannique. Paris, 1883, t. V, p. 146-151)

Il eut en effet plusieurs duels, dont l’un avec le vicomte de Roncherolles, un de ses camarades du régiment des gardes, qui avait osé soutenir que l’auteur du vaudeville « Les Jeunes Gens du siècle » (1783) était à jeter par les fenêtres ; l’autre avec Cubières-Palmezeaux, au sujet de quelques lignes satiriques dans LePetit Almanach de nos grands-hommes (S. l., s. n., 1788, in-12), dont son ami Antoine de Rivarol (1753-1801) avait fourni les deux tiers.

Claude-Carloman de Ruhlière (1735-1791) a fait un portrait peu flatté, mais ressemblant, de Champcenetz :

 

« Être haï, mais sans se faire craindre ;

Être puni, mais sans se faire plaindre,

Est un fort sot calcul : Champcenetz s’est mépris.

En jeux de mots grossiers parodier Racine,

Faire un pamphlet fort plat d’une scène divine,

Débiter pour dix sous un insipide écrit,

C’est décrier la médisance,

C’est exercer sans art un métier sans profit ;

Il a bien assez d’impudence,

Mais il n’a pas assez d’esprit.

Il prend, pour mieux s’en faire accroire,

Des lettres de cachet pour des titres de gloire ;

Il croit que d’être honni, c’est d’être renommé :

Mais si l’on ne sait plaire on a tort de médire ;

C’est peu d’être méchant, il faut savoir écrire,

Et c’est pour de bons vers qu’il faut être enfermé. »

(Œuvres posthumes de Ruhlière. Paris, Ménard et Desenne Fils, 1819, t. II, p. 430-431)

 


À la Révolution, le bagage littéraire de Champcenetz était assez mince : Le Songe d’Athalie (S. l., s. n., s. d. [1787], in-8), parodie dirigée contre Madame de Genlis ; 




Petit traité de l’amour des femmes pour les sots (Bagatelle [ou Petersbourg], 1788, in-8) ; Les Gobe-mouches (Palais Royal, s. n., 1788, in-8) ; 



Réponse aux lettres [de Madame de Staël] sur le caractère et les ouvrages de J. J. Rousseau (Genève, s. n., 1789, in-8).



Il se fit de nouveaux ennemis en publiant, encore avec Rivarol, un Petit dictionnaire des grands hommes de la Révolution (Palais Royal, Imprimerie nationale, 1790, in-18).

L’un des rédacteurs les plus actifs du Journal général de la cour et de la ville, Connu sous le nom du Petit-Gautier [16 septembre 1789-10 août 1792] et des Actes des apôtres [2 novembre 1789-octobre 1791], il fut arrêté une première fois comme suspect, le 13 prairial An I [1er juin 1793], mais relâché sur le témoignage du commissaire de la section Guillaume Tell, qui allégua ses anciennes épigrammes contre la cour. Il se réfugia alors aux environs de Meaux [Seine-et-Marne].

Le journaliste François Journiac de Saint-Méard (1747-1827), miraculeusement sauvé des massacres de septembre grâce à sa connaissance du provençal, grâcié et protégé par le révolutionnaire Stanislas Maillard (1763-1794), fit obtenir à Champcenetz un certificat de civisme, avec lequel il eût échappé, peut-être, aux proscriptions dans les départements. Mais il ne put résister au désir de revenir dans la capitale. Saint-Méard alla le voir, et lui représenta le danger qu’il courait. 

Photographie Médiathèque de Montpellier

Champcenetz lui répondit, en lui montrant ses livres, marqués par un ex-libris représentant son blason sur un amoncellement de nuées, au centre d’une gloire rayonnante : « Voilà les seuls amis qui me restent. Je ne puis me résoudre à les abandonner. »

Cette imprudence fut la cause de sa seconde arrestation, le 29 ventôse An II [19 mars 1794]. Impliqué dans la prétendue conspiration de la prison des Carmes, il ne chercha point à défendre sa tête et salua d’une dernière saillie la lecture de son arrêt de mort, en demandant au président si on pouvait « se faire remplacer », comme pour le service de la garde nationale. 

Il fut guillotiné le 5 thermidor An II [23 juillet 1794] : il mourut l’un des derniers des 68 victimes qui l’accompagnèrent. 

Il fut inhumé au cimetière de Picpus [XIIe].


 

La vente aux enchères de sa riche bibliothèque, à son domicile, 19 rue du Mail [IIe], maison appartenant à Madame Récamier (1777-1849), demanda 15 vacations, du quintidi 5 [jeudi 26 novembre] au quartidi 24 frimaire An IV [mercredi 15 décembre 1795] : Catalogue des livres du cabinet du citoyen Champcenets (Paris, Mauger et Hubert, 1795, in-8, [1]-[1 bl.]-[2]-103-[1 bl.] p., 1.293 + 10 doubles [bis] = 1.303 lots), dont Théologie [71 lots = 5,44 %], Jurisprudence [16 lots = 1,22 %], Sciences et Arts [122 lots = 9,36 %], Belles-Lettres [681 lots = 52,26 %], Histoire [413 lots = 31,69 %].

 


8. Pensées de M. Pascal sur la religion et sur quelques autres sujets. Édition nouvelle. Amsterdam, Abraham Wolfgang, 1684, in-12, v. f., d. s. t.



12. Les Provinciales ou Lettres escrittes par Louis de Montalte : Traduites en Latin. En Espagnol. Et en Italien. Cologne, Balthasar Winfelt, 1684, in-8, cuir de Russie.



49. Recherches sur l’origine du despotisme oriental et des superstitions. S. l., s. n., 1762, in-12, v. m.



61. L’Arretin moderne. Rome, Aux dépens de la Congrégation de l’Index, 1783, 2 vol. in-12, bas.



77. Traité des eunuques. Par M ***. D ***. S.l., s. n., 1707, in-12, v. f., d. s. t.

Photographie Librairie Bombadil, Genève


86. Mémoires de MR. Caron de Beaumarchais. S. l., s. n., s. d. [1778], 2 vol. in-8, bas.



87. Le Phédon de Platon traittant de l’immortalité de l’âme. Le tout traduit de Grec en François par Loys le Roy. Paris, Sébastien Nyvelle, 1553, in-4, v. b.



111. Le Comte de Gabalis, ou Entretiens sur les sciences secrètes. Nouvelle édition. Par l’Abbé de Villars. Londres, Chez les Frères Vaillant, 1742, 2 tomes en 1 vol. in-12, v. m.



130. La Fable des abeilles, ou les Fripons devenus honnêtes gens. Traduit de l’Anglois. Londres, Aux dépens de la Compagnie, 1740, 4 tomes en 2 vol. in-12, v. m.



142. Les Gynographes, ou Idées de deux honnêtes-femmes. La Haye, Gosse et Pinet, 1777, in-8, v. m.



157. Les Rêves d’un homme de bien, qui peuvent être réalisés ; ou les Vues utiles et pratiquables de M. l’Abbé de Saint-Pierre. Paris, Veuve Duchesne, 1775, in-12, v. m.



173. Education des filles, Par Monseigneur l’Archevêque de Cambray. Paris, Jean Mariette, 1696, in-12, v. m.



192. Tableau de l’amour conjugal, ou la Génération de l’Homme. Par M. Nicolas Venette. Amsterdam, Aux dépens de la Compagnie, 1740, 2 vol. in-12, fig., v. b.



199. Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, par une société de gens de lettres. Paris, Briasson, David l’aîné, Le Breton et Durand, 1751-1765, 35 vol. in-fol., v. m. Première édition.



277. Les Œuvres galantes et amoureuses d’Ovide. Cythère, Aux Dépens du Loisir, 1756, in-8, v. m.



282. P. Papinii Statii opera. Amsterodami, Ludovici Elzevirii, 1653, in-24, v. fd. s. t.



300. La Dance aux aveugles. Lille, André Joseph Panckoucke, 1748, in-12, v. b.



331. Les Chevilles de ME Adam menuisier de Nevers. Rouen Iacques Cailloué et Iean Viret, 1654, in-8, m. r.



342. Les Œuvres de Maynard. Paris, Augustin Courbé, 1646, in-4, v. b.



360. Alaric, ou Rome vaincuë. Poëme héroïque. Par Monsieur de Scudéry. La Haye, Jacob Ellinckhuysen, 1685, in-12, fig., vél.

Photographie BnF


381. Fables nouvelles. Par M. de la Motte. Paris, Grégoire Dupuis, 1719, in-4, fig., v. m.



416. La Pucelle, poeme, suivi des contes et satires de Voltaire. Paris, Imprimerie de la Société littéraire-typographique, 1789, in-4, fig. avec cadre et sans la lettre, m. bl.



420. Caquet bon-bec, la poule à ma tante. S. l. [Paris], s. n. [Imprimerie royale], 1785, in-18, fig., parch. vert.



529.Œuvres de Colardeau. Paris, Ballard et Le Jay, 1779, 2 vol. in-8, fig., g. p., v. m.



609. L’Endimion de Gombauld. Paris, Nicolas Buon, 1624, in-8, fig. de Crispin de Pass, m. cit.



682. Contes et nouvelles de Marguerite de Valois. Amsterdam, George Gallet, 1698-1699, 2 vol. in-12, m. r. [Frontispice à l’eau-forte de Goérée, gravé par Vianen, et 72 belles estampes à mi-page in-texte, souvent attribuées à Romain de Hooghe]



697. Les Contes des Génies, ou les Charmantes Leçons d’Horam fils d’Asmar, Ouvrage traduit du Persan en Anglois, Par Sir Charles Morell ; et en François. Amsterdam, Marc Michel Rey, 1766, 3 vol. in-12, 13 fig., v. porph.



702. Les Métamorphoses ; ou l’Ane d’or d’Apulée, philosophe platonicien. Nouvelle édition. Paris, Jean-François Bastien, 1787, 2 vol. in-8, fig., v. porph.



738. Pétrone latin et françois, traduction entière suivant le manuscrit trouvé à Belgrade en 1688. Nouvelle edition. Amsterdam, Aux dépens de la Compagnie, 1736, 2 vol. in-12, fig., v. f.



786. Dell’ imprese di Scipion Bargagli gentil’huomo sanese. Venetia, Appresso Francesco de’ Franceschi Senese, 1594, in-4, fig., v. m.



822.Œuvres completes de Voltaire. De l’Imprimeie de la Société littéraire-typographique, 1785-1789, 70 vol. in-8, gr. pap. vél., fig. avant la lettre, m. bl. (Bradel).



884. Pausanias, ou Voyage historique de la Grèce, traduit en François, Avec des Remarques. Par M. l’Abbé Gedoyn. Paris, F. G. Quillau, 1731, 2 vol. in-4, g. p., fig., v. m., d. s. t.



922. L’Alcoran des Cordeliers. Tant en Latin qu’en François. C’est à dire, Recueil Des plus notables bourdes & blasphèmes de ceux qui ont osé comparer Sainct François à Iésus Christ. Nouvelle Edition ornée de figures dessinées Par B. Picart. Amsterdam, Aux dépens de la Compagnie, 1734, 2 vol. in-12, fig., v. f.

Photographie BnF


933. Mémoires historiques, pour servir à l’histoire des inquisitions, enrichis de plusieurs figures. Cologne, Denys Slebus, 1716, 2 tomes en 1 vol. in-12, fig., v. f.



997. Les Crimes des reines de France. Publiés par L. Prudhomme. Paris, Bureau des révolutions, et Lyon, Prudhomme Aîné, 1791, in-8, 5 fig., v. f.



1.017. Mémoires de Condé, ou Recueil pour servir à l’histoire de France. Londres, Claude du Bosc et Guillaume Darrés ; Paris, Rollin Fils, 1743, 6 vol. in-4, portraits et 2 plans, v. m.



1.086. Les Soupirs de la France esclave [Pierre Jurieu (1637-1713) ou Michel Le Vassor (1648-1718)]. Amsterdam, 1690, in-4, v. m.



1.128. Fastes de la République françoise. Paris, Louis, 1793, in-18, fig., v. f., d. s. t.

Photographie BnF

1.185. Advis fidelle aux veritables Hollandois. Touchant ce qui s’est passé dans les Villages de Bodegrave & Swammerdam, & les cruautés inoüies, que les François y ont exercées. S. l. [La Haye], s. n. [J. et D. Steuckers], 1673, in-4, 10 eaux-fortes originales de Romain de Hooghe imprimées sur 8 doubles pages, v. m.



1.200. Histoire des Yncas rois du Pérou. Traduite de l’Espagnol de l’Ynca Garciilasso de la Vega. Amsterdam, Jean Frédéric Bernard, 1737, 2 vol. in-4, fig. de B. Picart, v. f.



1.218. Le Parnasse françois, par M. Titon du Tillet. Paris, Imprimerie de Jean-Baptiste Coignard Fils, 1732, in-fol., fig., v. m., d. s. t.



1.280. Mémoires de Frédéric, baron de Trenck, Traduits par lui-même. Strasbourg, Jean George Treuttel ; Paris, Onfroy, 1789, 3 vol. in-8, v. f.

 

 

 

 

Jean Engel (1819-1892), père de la reliure industrielle

$
0
0

   La reproduction des articles est autorisée à condition d'en citer l'origine.

Les Deux Gaspards. Paris, Jouvet et Cie, 1887


La date de naissance de Jean Engel, deuxième du nom, donnée par Louis Dumur dans la Chronique du Journal général de l’imprimerie et de la librairie (81e Année, 2e Série, N° 30, 23 Juillet 1892, p. 152), est erronée. Elle a été reprise successivement par : Émile Bosquet, dans La Reliure (Paris, Imprimerie générale Lahure, 1894, p. 35), après qu’il ait pourtant écrit l’année correcte dans L’Imprimerie, journal de la typographie, de la lithographie et des arts et professions qui s’y rattachent (15 mars 1891, p. 1.134) ; Henri Beraldi, dans La Reliure du XIXe siècle (Paris, L. Conquet, 1895, t. II, p. 54) ; Charles Meunier, dans Réflexions d’un praticien en marge de La Reliure du XIXe siècle de M. Henri Beraldi (Paris, Maison du livre, 1918, p. 73) ; René Billoux, dans l’Encyclopédie chronologique des arts graphiques (Paris, L’Auteur, 1943, p. 139) ; Sophie Malavieille, dans Reliures et cartonnages d’éditeur en France au XIXe siècle (1815-1865) (Paris, Éditions Promodis, 1985, p. 241) et dans le Dictionnaire encyclopédique du livre (Paris, Éditions du Cercle de la librairie, 2005, t. II, p. 77) ; Philippe Boitel, dans Les Français qui ont fait la France (Bordeaux, Éditions Sud Ouest, 2009, p. 495) ; la Bibliothèque nationale de France et autres amateurs.

Jean [II] Engel. In E. Bosquet. La Reliure. Paris, Imprimerie générale Lahure, 1894, p. 34

 

Jean [II] Engel naquit le 1er novembre 1819 à Ebingen [quartier d’Albstadt, Bade-Wurtemberg, Allemagne], fils de Élisabeth-Barbe Linder et de Jean [I] Engel, ancien soldat d’une famille originaire de l’est de la France, fixé en Westphalie en 1808 et devenu bonnetier à Ebingen.

Jean Engel commença son apprentissage du métier de relieur dès l’âge de 12 ans à Tübingen [Bade-Wurtemberg, Allemagne], puis vint à Dijon [Côte-d’Or], où il passa chez Antoine Maître (1809-1871), place Saint-Jean, dans la maison natale du peintre Bénédict Masson (1819-1893), avant de monter à Paris.

Il débuta en 1832 dans l’atelier de Wagner, alors au 9 rue Poupée [disparue, Ve], puis travailla chez Joseph-Rodolphe Kleinhans (° 1828), 56 rue Mazarine [VIe: il y croisa Jean-Baptiste Galette (1806-1876), lui aussi apprenti, qui s’instala en 1836 au 47 rue Mazarine.


 

Pendant ce temps-là, le 22 novembre 1834, Étienne-René Berthe-Noël, d’Angers [Maine-et-Loire], relieur installé dans l’immeuble portant les numéros 2 rue du Battoir-Saint-André-des-Arts [partie ouest de la rue Serpente, VIe] et 10 rue Hautefeuille, à l’angle des deux rues, obtenait « un brevet d’importation et de perfectionnement de cinq ans, pour l’emploi de la toile, de la perkale [sic] ou percaline, de la cotonnade et autres étoffes semblables à tous les objets de reliure, cartonnage, gainerie et couvertures en tous genres, et pour les procédés de préparation au moyen desquels ces étoffes servent utilement à ces différents usages. »

Engel, rue du Pont-de-Lodi (1838-1844)

3 rue du Pont-de-Lodi. Façade sur cour, par Charles Lansiaux (1917). Coll. Musée Carnavalet

 

En 1838, à l’âge de 19 ans, après avoir réalisé un fonds d’économie de 1.200 francs, Jean Engel s’installa à son compte, 3 rue du Pont-de-Lodi [VIe].



Le 16 novembre 1841, domicilié 79 rue Saint-Jacques [Ve], Jean Engel épousa Ève-Catherine [I] Schaeck, relieuse, née le 10 juin 1813 à Geudertheim [Bas-Rhin], fille de Michel [I] Schaeck, cultivateur, décédé le 8 mars 1838, et de Anne-Marie Walter : père naturel à quatorze ans,il reconnut et légitima alors Ève-Catherine [II] Schaeck, née le 12 octobre 1833 à Geudertheim ; parmi les témoins du mariage, un frère de la mariée, Jacques Schaeck (1811-1894), serrurier en voitures, demeurant 5 rue de la Bienfaisance [VIIIe], devint carrossier du roi Louis-Philippe, fit fortune et acheta le château du Haut à Geudertheim.  

Ne pouvant répondre à toutes les commandes pressantes des libraires, les débuts furent difficiles, mais Jean Engel inventa ou perfectionna de nombreuses machines pour la reliure de série, ce qui lui vaut le titre de « père de la reliure industrielle ». 

In John Andrews Arnett. Bibliopegia ; or, the Art of bookbinding. London, R. Groombridge, 1835, front.


En 1842, il fit venir de Londres, une nouvelle presse à dorer, que la maison Sherwin, Cope & Co avait construite dix ans auparavant et à laquelle elle avait donné le nom de « Imperial Arming Press » : tout en ne tirant que des plaques de petites dimensions, elle rendit pourtant les plus grands services.

Engel et Schaeck, rue Suger (1845-1854)


Encouragements de la jeunesse. Paris, Vve Louis Janet, s. d.

 

En 1845, Jean Engel et son beau-frère Michel [II] Schaeck (1810-1890) s’associèrent et s’installèrent au 20 [22 à partir de 1849] rue Suger [rue du Cimetière-Saint-André-des-Arts avant 1844, VIe], où Schaeck s’était établi l’année précédente. 



Ils firent graver de superbes fers à dorer spéciaux pour la reliure de Le Juif errant, par Eugène Süe. Édition illustrée par Gavarni (Paris, Paulin, 1845, 4 vol. in-8) : ces gravures donnent d’un côté de la couverture du livre les types des membres de la famille Rennepont, entourés de guirlandes de fleurs ; au revers, ressortent, au milieu de plantes vénéneuses, les sinistres figures qu’on a vu paraître dans l’ouvrage ; enfin, au dos, le type du Juif errant.

En 1847, Jean Engel fit construire le premier laminoir approprié à la reliure : il s’empressa d’en faire part à Antoine Lenègre (1818-1867), alors au 11 bis rue Saint-Germain-des-Prés [partie de la rue Bonaparte, VIe], qui s’était installé en 1840 au 11 rue Furstemberg [sic ; on devrait écrire Fürstenberg, VIe], qui le mit en pratique.

Voyages de Gulliver, par Swift. Paris, Garnier Frères, 1852


L’établissement prit, d’année en année, plus d’importance. 

Etau à endosser


C’est à Jean Engel qu’on doit l’étau à endosser, dont le premier spécimen fut construit pour lui, en 1853, par Jean-Baptiste Van de Weghe (° 1819), mécanicien, 27 rue Saint-Jacques [Ve], élève du constructeur de machines Bernard Steinmetz (1812-1890). En 1854, Jean Engel fit transformer sa presse à dorer avec des pièces venues de Londres, remplaçant le barreau à bras par un système rotatif, actionné par un lourd volant, commandé par une manivelle : l’ensemble constituait ce qu’on a désigné depuis sous le nom de « balancier à genouillère ».

Engel et Schaeck, rue des Marais-Saint-Germain (1855-1862)

18 rue Visconti, par Atget (1910)

 

En 1855, les ateliers Engel-Schaeck, qui occupaient alors une vingtaine d’ouvriers, furent transportés 18 rue des Marais-Saint-Germain [rue Visconti depuis 1864, VIe]. À l’Exposition universelle de 1855, Jean Engel fit l’acquisition d’un rouleau à endosser, inventé par Sanborn & Carter, de Boston [États-Unis], et d’une machine à rogner perfectionnée et appropriée aux besoins de la reliure, construite par Laurent Poirier, mécanicien, 33 rue du Faubourg-Saint-Martin [Xe].

1860
                                                                                                

Bientôt, la presque totalité de l’immeuble occupé fut transformée pour les besoins de l’établissement : Jean Engel en devint propriétaire le 26 juillet 1860.


 
1862. Photographies BnF

Émile Bosquet a prétendu, dans La Reliure (Paris, Imprimerie générale Lahure, 1894, p. 37), que Schaeck se retira des affaires « vers la fin de l’année 1851 » : l’Annuaire de la librairie, de l’imprimerie, de la papeterie (Paris, Cercle de la librairie, de l’imprimerie, de la papeterie, 1860, p. 420) et l’Annuaire-Almanach du commerce […] ou Almanach des 500,000 adresses (Paris, Firmin Didot frères, fils et Cie, 1862, p. 253) citent toujours les deux associés.

Engel, rue du Cherche-Midi (1863-1870)


 

En effet, Schaeck ne se retira des affaires qu’en 1863, quand Jean Engel voulut s’éloigner du centre, les locaux de la rue des Marais-Saint-Germain étant devenus insuffisants : il acheta un vaste terrain, à l’extrémité de la rue du Cherche-Midi [VIe], au n° 91, sur lequel il fit construire un atelier complet. Il y installa une machine à vapeur, la première en France qui fut employée à la reliure :

Façade des ateliers Engel, 91 rue du Cherche Midi.
 In Exposition de la librairie françaisegroupes 17 et 18. Saint-Louis, 1904


 

« Dans une seule et immense salle bien éclairée, entourée d’une galerie supérieure et traversée par un pont volant, toutes les opérations de la reliure sont réunies sous la surveillance de divers contre-maîtres et sous la direction du maître qui, d’un coup d’œil, peut inspecter l’ensemble des travaux.

Les bras de l’ouvrier étant devenus insuffisants pour la prompte livraison des travaux commandés simultanément à certaines époques de l’année, un moteur à vapeur de la force de quatre chevaux communique le mouvement à diverses machines ingénieuses. C’est ainsi que le livre est successivement battu, rogné, grecqué, endossé, doré et gauffré [sic] sans le moindre effort et avec une précision toute mécanique.

De cette organisation nouvelle il résulte une telle rapidité d’exécution, que mille exemplaires d’un ouvrage nouveau en un volume grand in-8 peuvent être reliés, dorés et livrés à l’éditeur au bout d’une semaine, ce qui présente un grand avantage, notamment pour les livres d’étrennes dont la publication est urgente et dont l’impression n’est quelquefois terminée que dans les derniers mois de l’année. »

(J. T. [Jules Tardieu]. Chronique du Journal général de l’imprimerie et de la librairie. Paris, Cercle de la librairie, de l’imprimerie et de la papeterie, N° 42, 17 octobre 1863, p. 175)

Jean Engel y adjoignit bientôt deux presses hydrauliques. De 1864 à 1867, il fut agent-commissionnaire à titre gracieux de la Société Franklin pour la propagation des Bibliothèques populaires en France, pendant la présidence du député Jules Simon (1814-1896). 

Salle du Conseil du Cercle de la Librairie


De 1865 à 1872, il fut membre du Comité judiciaire et du Conseil d’administration du Cercle de la librairie. De 1868 à 1870, il fut président deux fois élu de la Chambre syndicale des relieurs, doreurs sur cuir et sur tranche, expert adjoint de la Commission des valeurs en douane et arbitre expert au Tribunal de commerce de la Seine.

En 1866, il fit construire la première cisaille circulaire pour couper le carton, ainsi qu’une machine à biseauter.

1866

 

Considérant que la critique est indispensable au perfectionnement, Victor-Pierre Wynants (1831-1906), relieur-doreur chez Pierre Chevannes (1830-1899), dit « Amand », 12 rue de l’Ancienne Comédie [VIe], délégué élu des ouvriers doreurs sur cuir à l’Exposition Universelle de Paris en 1867, et membre de la Commission ouvrière fondée à cette occasion, fut très sévère, comme à son habitude :

Exposition de 1867. Délégation des ouvriers relieurs. Paris, 1869-1875, 2e partie, p. 188

 

« La spécialité de cette maison est la reliure de commerce proprement dite ; aussi sa vitrine ne contient-elle que des spécimens de livres destinés à la vente des libraires, aux époques des distributions de prix, du jour de l’an, et des volumes vendus tout reliés à bon marché.

L’exposition de cette maison est surtout remarquable par ses dorures au balancier, dans lesquelles elle excelle.

Jusque alors les Anglais, qui avaient créé ce genre, étaient considérés comme supérieurs à nous pour cette partie du travail. Cette fois, ils sont dépassés. A la bonne impression des plaques, à la solidité de l’exécution, que l’on a toujours admirée chez nous, M. Engel a su joindre la délicatesse dans le dessin, en même temps que la richesse et le goût français dans la composition, ce qui fait sa supériorité.

Quant à la reliure, elle a un cachet de propreté qui flatte l’œil ; mais de solidité réelle, il ne faut pas compter. Le corps d’ouvrage est bien traité, mais n’a pas eu tous les soins voulus pour être solide. Aucun de ces volumes n’a été mis en paquet à l’endossure, ni frotté. C’est la tendance de toutes les grandes maisons de négliger cette façon. C’est plus expéditif, et, par conséquent, plus économique ; mais les personnes qui aiment la solidité seront assurément de notre avis, en n’acceptant pas cette façon de faire.

Comme il ne s’agit ici que de reliures de commerce, nous passerons sur les défauts qui ne sont qu’accidentels ; mais nous devons, toutefois, relever les plus saillants, et surtout ceux qui sont généraux.

Les cartonnages dits à la Bradel (aussi emboîtages) sont élégants et faits avec soin. Les cartonnages classiques, les basanes pleines racines et jaspées ont très bonne apparence comme coup d’œil ; mais les cartes sont collées sur le dos, ce qui empêche l’ouverture. Nous ne comprendrons jamais que l’on sacrifie l’utile à l’apparence.

La Vie de la Vierge Marie, in-folio chagrin bleu azuline, montée entièrement, texte et chromo, sur onglets de toile. Les onglets sont collés sur le recto du feuillet, c’est-à-dire sur le côté le plus apparent à l’œil. Le collage au verso n’a rien de plus mauvais, et a l’avantage de ne pas salir la face de la gravure ou de la feuille de texte.

L’endossure et la rognure sont bien soignées. La couvrure pèche par son apprêture, défaut général de la maison.

Le plat est orné d’une dentelle dont le caractère d’originalité est que, au lieu de se terminer en onglet, comme généralement toutes les dentelles, elle est sans interruption, les coins étant arrondis. Comme coup de fer, bon aplomb, bonne chaleur, bon brillant, mais il est regrettable que la dorure ne soit pas nettoyée parfaitement ; cela lui fait perdre un peu de son effet. La dorure du dos n’est pas en rapport avec le plat.

Comme M. Parizot, cette maison, qui a pour le moins trois doreurs à la main dans ses ateliers, a fait faire la seule pièce capitale dans ce genre hors de chez elle. (Doré par Froment.)

Nice et Savoie, in-folio. A ce volume, les onglets sont montés sur le verso ; mais, en revanche, les planches sont mal margées. L’endossure et la rognure sont bien faites. La dorure sur tranche est plucheuse.

Les Emaux de Petitot [en bleu]


Les Emaux de Petitot, in-4°, pleine reliure chagrin rouge, tranche marbrée dorée, les onglets sont encore collés sur le recto ; le corps d’ouvrage est bon ; la marbrure ne se voit pas sous l’or, elle a été enlevée presque complètement à la façon qui précède la couchure. Magnifique plaque, imitation consciencieuse, copie d’un plat doré genre Derome, aux initiales royales dans les coins.

Les Œuvres d’Alfred de Musset, in-4°, tête dorée, tranche ébarbée ; l’endossure est bien faite, mais l’ébarbure a été négligée ; la tête est bien dorée, les coups de la parure sont trop visibles, les nerfs ne sont pas sur les ficelles. Pour du commerce, cela pourrait passer ; pour de l’exposition, non !



Un Album-spécimen d’ornements typographiques de Deriez, fondeur, in-folio, pleine reliure chagrin rouge. Ce volume a été surjeté pour être cousu, et le dos est cassé. Cet Album est d’usage. N’aurait-il pas été raisonnable de le monter sur onglets, d’abord pour la fatigue qu’il est appelé à supporter, et puis pour qu’il y ait harmonie avec la richesse du travail extérieur ? Le bruni de la dorure sur tranche est rayé, la tranche est blanche par la peluche, que l’on n’a pas eu la précaution d’enlever.

La dorure extérieure est faite au balancier et mérite une mention spéciale, tout en accordant à ce travail dans cette maison des éloges mérités. La plaque a été préparée dans les ateliers de M. Deriez même et par ses procédés ; elle est en la même matière que les caractères et les attributs servant à la typographie. Avec des plaques de cette composition, plomb et régule, on ne pourrait remplacer le cuivre, car le fort degré de chaleur pour les tirages en cuivre, joint au foulage assez fort nécessité pour les impressions sur la toile aurait bien vite écrasé la matière ; mais pour un tirage sur la peau, et surtout en or, l’on pourrait en quelque sorte un peu s’en servir ; celle-ci, du reste, se prête merveilleusement au tirage en or sur la peau. En effet, les ornements si fins qui la composent, ces déliés en traits de plume, la roulette qui sert pour ainsi dire de cadre, ont quelque chose de si doux à l’œil que la dorure à la main la mieux faite ne saurait surpasser.

L’exécution des plats de ce volume est parfaite, l’or est brillant, rien n’est manqué, et l’examen le plus soutenu n’a rien à demander de plus pour un travail purement mécanique, il est vrai, mais où néanmoins surgit dans tout son éclat les soins et l’intelligence du doreur au balancier.

Nous pourrions offrir encore, comme argument contre les détracteurs du travail au balancier, le grand Atlas de Dufour. La disposition de la vitrine ne nous permet pas de retirer ce volume de l’endroit où on l’a placé, avec quelques autres, que nous regrettons de ne pouvoir examiner à notre aise ; mais, tel que nous le pouvons voir, il peut, à notre avis et avec avantage, servir de point de comparaison entre les travaux des maisons qui concourent dans cette spécialité et ceux exécutés à la main : « L’ennui, dit-on, naquit de l’uniformité. » Mais entre régularité et uniformité, la distance est immense, quand le résultat obtenu par la presse est aussi satisfaisant que celui dont nous avons les échantillons sous les yeux, il serait insensé de ne pas se ranger du côté de l’avantage qu’il doit, qu’il peut procurer et qu’il procure en effet par la rapidité d’exécution, et du bon marché que donne naturellement cette facilité de faire vite et bien.

1862


Les plaques de Daphnis et Chloé, les Amours de Psyché et de Cupidon, les Contes de Perrault, le Sabot de Noël, plaques froides et or, et beaucoup d’autres, toutes tirées par M. Eugène de la Courcelle, ainsi que celles dont nous avons parlé plus haut, font honneur à cet ouvrier, qui a fait preuve d’habileté en montrant quel parti on peut tirer d’un matériel intelligemment dirigé.

Les cartonnages emboîtages : Mademoiselle Lilli, toile gaufrée, plaque dentelle, ont un sérieux inconvénient ; les cartons sont à biseaux, nécessairement très forts et, par conséquent, trop lourds dans les mains d’un jeune enfant.


DEMI-RELIURES CHAGRIN ET VEAU

 

Les demi-reliures veau antique, pièces rouges et vertes, cinq nerfs, ne peuvent satisfaire un amateur ; les titres ne sont généralement pas compris. Dans la première pièce, le doreur a mis “ collection des classiques français ” et, dans la seconde pièce, le nom d’auteur, la tomaison générale, la matière du volume et sa tomaison particulière ; tandis qu’il y était, il aurait pu y mettre aussi l’édition, le millésime, et la pièce aurait été, de cette façon, archicomplète [sic]. Il était plus convenable de mettre dans la première pièce : Classiques français (collection sous-entendue), un trait, le nom d’auteur et la tomaison générale, s’il y avait lieu ; dans la seconde, la matière et la tomaison, cela aurait suffi.

Non-seulement, la seconde pièce est surchargée, mais le nom d’auteur y est mis en petit in-4°, tandis que la matière varie de l’in-8° grand papier à l’in-12 ; avec cela, souvent deux tomaisons, la générale et la particulière, le tout dans un encadrement d’in-8°, dont le dos est à cinq nerfs, par conséquent très étroit.

 Jugez de l’effet !...

Le nom de l’auteur peut dominer quand il est mis comme titre général ; mais la matière du volume, lorsqu’elle est mise dans la seconde pièce, est considérée comme discours et ne comporte pas plusieurs composteurs ni surtout l’emploi de gros caractères ; il est inutile de faire une affiche qui puisse être lue à un hectomètre de la bibliothèque, à moins cependant que l’on travaille pour un myope. Pourquoi aussi faire dominer le mot complètes, qui, dans le titre, a moins d’importance que le mot Œuvres ? Il faut éviter de sacrifier la logique pour faire des lignes à perspectives.

Les tomes généraux et de matières peuvent être mis avec avantage en chiffres romains, surtout si le dos est à cinq nerfs et affecte l’antique.

Pour les dos à cinq nerfs, lorsque l’on a un volume seul, sans nom d’auteur, et que par conséquent la seconde pièce se trouve complètement libre, on peut y mettre le nom, la date ou le lieu de l’édition pour la remplir ; mais, dans aucun cas contraire, comme il est dit à la maison Hachette, cela se met dans la queue.

Toute cette dorure à la main et ces titres sont bien poussés ; les encadrements de certains, au balancier ou remplis à la main, sont d’un goût un peu douteux.

Il est vrai que cette maison cherche le bon marché, mais si les doreurs à la main connaissaient les finesses de la dorure, en tant que titres, le travail, sans coûter plus cher, serait beaucoup mieux ; ce ne serait qu’une dépense d’intelligence, de goût et de savoir.

L’endossure des demi-reliures est bonne, mais la rognure n’est pas parfaite, surtout à ceux en veau, les chasses sont irrégulières. La couvrure pèche par l’apprêture ; c’est un défaut général à toute cette exposition. Les coins du carton, près la coiffe, sont coupés à angle droit ; ce défaut est commun à tous les volumes de cette vitrine. Cela est vilain pour des demi-reliures, mais encore plus laid pour des reliures pleines ; la coiffe est naturellement difficile à faire et n’est jamais bien, la bordure intérieure se trouve ébréchée ainsi que le plat extérieur. Pour bien faire, le coin doit être coupé un peu en long, dans le sens de la longueur du carton, et en biais dans le sens de l’épaisseur, de façon que la partie intérieure du carton soit très peu atteinte et que le vide intérieur puisse être rempli par le repli que la peau fait à la coiffe.

Plusieurs volumes ont des tranchefiles à rubans, couleurs carnavalesques.

La maison n’emploie que des spécialistes ; comment se fait-il qu’ils le soient si peu ?

M. Engel père est le fondateur de cette maison, qui n’a pas de semblable jusqu’alors à Paris pour son nombreux personnel, son outillage, son agencement, l’emploi de la vapeur comme force motrice et les vastes proportions de ses ateliers, en 1867.

Son travail exposé se ressent du but pour lequel il a été fait, car le courant du travail livré au commerce n’atteint pas toujours le bien fait de son exposition.

 

COOPÉRATEURS DE LA MAISON ENGEL ET FILS

Mise en train, ENGEL et GRUGER ;

Endossure, FAURE (les volumes ont tous été frottés, les reliés) ;

Rognure, FAURE et COZIE ;

Doreur sur tranches, Armand POUILLET ;

Couvrure, Jean SICHLER ;

Parure, KIESEWETTER, BUHNER ;

Dorure sur cuirs, Jules GARNON ;

Finissure, SICHLER ;

Dorure sur cuirs, maroquin plein, FROMENT ;

Dorure au balancier, E. DE LA COURCELLE. »

([E.-V. [Eugène Varlin (1839-1871)] et V. Wynants]. Exposition de 1867. Délégation des ouvriers relieurs. Paris, 1869-1875, 2e partie, p. 37-45)

Fondateur de l’hebdomadaire La Libre pensée, Louis Asseline (1829-1878) ne fut guère plus pondéré dans ses critiques :

1866

 

« L’exposition de M. Engel est très-mêlée. J’ai remarqué un livre (Botanique à ma fille) [i.e. Botanique de ma fille] dont les dorures sont d’une invention et d’une délicatesse remarquables ; mais à côté il y a des livres surchargés, bariolés, comme cet exemplaire de l’Amour et Psyché qu’un véritable amateur n’admettra jamais dans sa bibliothèque. Il serait injuste d’oublier quelques volumes dont les dos, dorés à la presse, sont bien exécutés. »

(L. Asseline. L'Exposition universelle de 1867 illustrée, 42e livraison, 26 septembre 1867, p. 190)

Jean Engel fut enfin naturalisé français, par décret impérial du 1er septembre 1868.

Le 21 septembre 1871, à Saint-Maurice [Val-de-Marne], son fils Michel Engel (1844-1916), épousa sa nièce, Anna-Eugénie Delimoges (1854-1923), en présence de Michel Schaeck et des libraires Auguste Garnier (1812-1887) et Émile Baillière (1831-1920). Le couple aura six enfants : Michel-Jean-Jacques-Paul-Urbain, né à Paris [VIe], le 7 novembre 1872 ; Henri-Marc, né à Paris [VIe], le 9 décembre 1873 ; Jeanne-Constance-Berthe, née à Paris [VIe], le 28 octobre 1875 ; Geneviève-Thérèse, née à Paris [VIe], le 6 juillet 1877 ; Lucienne-Éva-Catherine-Émilie-Madeleine, née à Meudon [Hauts-de-Seine], le 20 juillet 1884 ; Jacques-Michel, né à Paris [VIe], le 14 janvier 1886.  

Engel et Fils, rue du Cherche-Midi (1871-1892)

La même année 1871, Jean Engel céda à son fils la direction nominale et financière de l’établissement, mais il ne se désintéressa jamais de la marche des affaires, qu’il surveilla et guida jusqu’à son dernier jour.

Michel Engel fit le voyage de Londres pour y acquérir une nouvelle presse à balancier pour les tirages en noir-typo, utilisable seulement pour le tirage des couvertures : c’est alors que son père fit construire des balanciers à double effet.

De 1872 à 1889, Jean Engel fut membre du bureau de la Société de secours mutuels du quartier Notre-Dame-des-Champ s[VIe]. De 1876 à 1878, il fut membre des Comités d’admission, d’installation et du jury des récompenses, pour l’Exposition internationale de 1878. Il fut juré élu par les exposants pour l’Exposition des arts décoratifs, en 1882, et pour l’Exposition des sciences et arts industriels, en 1886, au Palais de l’industrie. 




De 1886 à 1889, il fut membre patron du bureau de l’Association philotechnique, fondée en 1848, où il fut professeur technique de reliure, les cours ayant lieu 21 rue de Fleurus [VIe], à ses frais, deux fois par semaine. Il fut juré nommé par l’administration pour l’Exposition des arts décoratifs au Palais de l’industrie, en 1887, et pour l’Exposition internationale de Bruxelles, en 1888. Il fut membre des Comités d’admission, d’installation et du jury des récompenses, pour l’Exposition internationale du centenaire, de 1886 à 1889.

1876

 
1877

Les plus hautes récompenses lui ont été dévolues aux nombreuses expositions auxquelles il a pris part : médaille de bronze en 1867, exposant pour la première fois à l’Exposition universelle à Paris ; médaille d’or en 1869, à l’Exposition universelle à Amsterdam ; première médaille [la plus haute récompense] en 1881, à l’Exposition universelle à Melbourne ; médaille d’or en 1883, à l’Exposition universelle à Amsterdam ; diplôme d’honneur en 1884, à l’Exposition universelle à Nice ; diplôme d’honneur en 1885, à l’Exposition universelle à Anvers ; hors concours [membre du jury] à l’Exposition universelle de Paris (1878), à l’Exposition des arts décoratifs au Palais de l’industrie (1882), à l’Exposition des sciences et arts industriels au Palais de l’industrie (1886), à l’Exposition des arts décoratifs au Palais de l’industrie (1887), à l’Exposition internationale de Bruxelles (1888) et à l’Exposition internationale du centenaire (1889).

Revue des Deux Mondes. Supplément au numéro du 15 février 1893

 

« L’établissement de MM. ENGEL et fils, relieurs, a été fondé en 1838 par M. Engel père.

Cette maison, qui occupe un personnel de 450 ouvriers et atteint un chiffre d’affaires de 1,100,000 francs environ, a su, l’une des premières en France, créer la branche industrielle de la reliure et rivaliser heureusement avec l’Angleterre et l’Amérique pour la production rapide et économique des cartonnages d’étrennes, de classe et de prix, sans négliger toutefois la reliure de bibliothèque, d’amateur et de luxe.

MM. Engel et fils possèdent trois ateliers principaux différents, affectés chacun à une spécialité de la reliure : rue du Cherche-Midi [91] s’effectuent les grands travaux pour éditeurs et imprimeurs ; l’établissement de la rue de Vaugirard [120] est consacré à l’exécution des travaux courants pour libraires, détaillants et commissionnaires ; enfin la maison de la rue Dauphine [16] se spécialise dans la reliure de bibliothèque et d’amateur.

Cette maison a déjà obtenu les récompenses suivantes aux diverses Expositions : Paris, 1867, médaille de bronze ; Anvers, 1885, diplôme d’honneur.

M. Engel père a été six fois membre du jury aux diverses Expositions depuis les douze dernières années, dont deux fois aux Expositions universelles de Paris (1878 et 1889). Il a été honoré en 1883 de la croix de chevalier du Nicham Iftikar [sic], et en 1885 de la croix de l’ordre royal du Cambodge.

La maison Engel a résolument abandonné toute compétition sur le terrain de la reliure artistique, si brillamment représentée par quelques-uns de ses confrères. Mais sur le terrain industriel et commercial, sa supériorité n’est pas à contester. Les modèles qu’elle a créés sont imités ou même reproduits partout, aussi bien à l’étranger qu’en France.

La description des diverses reliures qu’elle a exposées nous entraînerait trop loin, vu la multiplicité des articles. Citons cependant : ses tirages en métal et couleur qui ont été très avantageusement appréciés et dont nous avons trouvé des spécimens sur la couverture des ouvrages tels que : Suze et la Perse, les deux œuvres célèbres de M. et Mme Dieulafoy magistralement éditées par la maison Hachette ; les contes de Paul Arène ; l’Anthologie des poètes français et les autres publications d’étrennes de la librairie Alphonse Lemerre ; 



les Environs de Paris, de la librairie Quentin, etc.

Dans les modèles plus simples où l’emploi de l’or est harmonieusement souligné par de simples filets à froid, nous signalerons la série des volumes in-4° de la librairie Firmin-Didot et Cie : 




Le XVIIe siècle, Le XVIIIe siècle, Le Directoire, de Paul Lacroix, Les modes et costumes de Marie-Antoinette, etc.

Nous ne saurions passer sous silence, dans un ordre de travaux plus modestes, ce petit Guide bleu du Figaro, si coquet, si recherché, qui s’est relié à 200,000 exemplaires pendant la durée de l’Exposition. »

(Choquet. Exposition universelle internationale de 1889 à Paris. Rapports du jury international. Paris, Imprimerie nationale, 1891, p. 162-163)

1883

 

« Aujourd’hui comme à l’origine, l’objectif spécial de la maison est la fabrication rapide, économique et élégante, de reliures à grand nombre pour Éditeurs, Imprimeurs, Commissionnaires, Exportateurs. Elle occupe dans ses trois établissements un personnel de 450 à 500 ouvriers, ouvrières et apprentis des deux sexes ; son chiffre d’affaires atteint 1,200,000 francs par an ; son matériel comporte 26 presses à dorer et à imprimer, 5 presses hydrauliques, 12 coupe-papier, 15 étaux et rouleaux à endosser, 10 presses à percussion. Les dépenses de dessin et de gravure, nécessitées par la confection des couvertures de livres pour les prix et les étrennes, atteignent une moyenne annuelle de 25,000 francs. La valeur de ce matériel dépassait un million au 1er janvier dernier. 

Dans la maison Engel se sont successivement fondus les anciens établissements de reliure de MM. Schaeck, Vigneau, Pasquier, Mouveau et Levesque, Smeers et Kaufmann. »

(Le Cercle de la Librairie de Paris à l’Exposition du Livre. Catalogue. Paris, juillet 1890, p. 89-90)

1890

 

Ève-Catherine Schaeck décéda à Sèvres [Hauts-de-Seine], 21 rue des Binelles, le 20 mai 1890.

Par suite de la mort du relieur Germain-Frédéric-Guillaume Gayler, le 12 novembre 1890, à l’âge de 73 ans, époux de Alexandrine Hirou, directeur de la succursale de la ue Dauphine [anciennes maisons Isidore Smeers et Kaufmann réunies], consacrée à la reliure d’amateur et de luxe, cet atelier fut fermé le 1er janvier 1891.

En récompense des services rendus à l’art de la reliure, Jean Engel reçut la croix de chevalier de la Légion d’honneur, le 11 juillet 1891.

Le Monde illustré, 23 juillet 1892, p. 52. Photographie BnF


Il se rendait tous les ans à Saint-Gervais-les-Bains [Haute-Savoie], dont l’eau de source est riche en minéraux et oligo-éléments bénéfiques pour l’arthrose : c’est là que le surprit la catastrophe du 12 juillet 1892, vers 1 heure et demie du matin. Son corps, retrouvé au milieu des ruines amoncelées sous le limon charrié par les eaux, portant une chemise marquée « J. E. », fut rapporté à Paris : ses obsèques eurent lieu le lundi 18 juillet. Il fut inhumé au cimetière du Montparnasse.

« Cette maison, l’une des plus anciennes et des plus importantes qui existent, a été fondée en 1838 par Jean Engel père. Elle occupe actuellement plus de 500 ouvriers, répartis en deux usines. – Ces deux usines sont entièrement indépendantes l’une de l’autre, c’est-à-dire que tout travail entrepris par une usine y est achevé complètement ; chacune d’elles est mue par la vapeur et éclairée par l’électricité, qu’elle produit. Rue du Cherche-Midi, deux machines à vapeur, d’environ 100 chevaux, transmettent électriquement la force aux machines-outils. Ce dernier atelier, entièrement détruit par un incendie le 20 novembre 1901, reconstruit et réinstallé, a été remis en marche moins d’un an après le sinistre ; il est spécialement organisé en vue des gros travaux de reliure, qui sont une des spécialités de la maison.

C’est le plus récent et le mieux compris des grands établissements similaires européens, tant au point de vue de l’organisation du travail qu’au point de vue de l’hygiène. L’air et la lumière y sont répandus à flots ; en hiver, des conduits de vapeur y maintiennent, par les plus grands froids, une température de 16 degrés.

Le grand vaisseau central occupe un rectangle de 40 mètres sur 30 mètres, soit 1 200 mètres carrés de plain-pied ; le sous-sol, qui a 4 mètres de hauteur, occupe la même surface ; deux galeries superposées donnent ensemble un développement de 1 200 autres mètres carrés, soit au total 3 600 mètres carrés d’ateliers et de magasins réunis sous la même toiture, outre les cours et dépendances, écuries, remises, moteurs, groupes électrogènes.

Les deux usines réunies possèdent 24 presses à dorer mécaniques ; 10 presses à couleurs, 26 machines à coudre au fil de lin, 8 machines à coudre au fil métallique, 17 massiquots, 13 presses hydrauliques, etc. La production atteint, à certaines époques de l’année, le chiffre de 800 000 cahiers cousus et reliés par jour.

Un atelier de gravure sur cuivre et un dessinateur, installés dans la maison, entretiennent et augmentent sans cesse le matériel de fers à dorer amassés depuis plus de soixante ans. On trouve encore dans la maison un atelier de mécanique chargé de l’entretien des trois moteurs à vapeur, des dynamos et des machines-outils, et aussi un atelier de menuiserie. »

(« Michel Engel, relieur-doreur ». In Exposition de la librairie française, groupes 17 et 18. Saint-Louis, 1904)

Les établissements Engel fonctionnèrent rue du Cherche Midi jusque vers 1925, puis déménagèrent à Malakoff [Hauts-de-Seine], 148 route de Châtillon.

 

 

 



Charles-Nicolas Huguet de Sémonville (1640-1729)

$
0
0

   La reproduction des articles est autorisée à condition d'en citer l'origine.



La généalogie donnée par le vicomte Albert Révérend (1844-1911) dans Titres, anoblissements et pairies de la Restauration (Paris, Honoré Champion, 1904, t. IV, p. 21), qui reprend l’unique mention, non justifiée, de Saint-Allais dans son Nobiliaire universel de France (Paris, Bachelin-Deflorenne, 1874, t. VIII, première partie, p. 462), est totalement erronée : 

Photographie Archives de Paris


Charles-Louis Huguet (1759-1839) est bien le fils de Antoinette-Marguerite Beaudin et non de Marie-Augustine Thiroux, et le petit-fils de Pierre Huguet (1693-1768) et non de Charles-Nicolas Huguet (1640-1729). Ces « généalogistes » et leurs suiveurs ont confondu deux cousins presque homonymes : Charles Huguet (1724-1807), époux de Antoinette-Marguerite Beaudin (1735-1795), et Charles-François Huguet (1708-1775), époux en 1732 de Marie-Augustine Thiroux (1711-1759).    

Selon La Nouvelle Pairie française, restée manuscrite et portant l’épigraphe sarcastique « Fortuna non mutat genus » [La fortune ne change pas la naissance], écrite par Louis-Foy Duprat (1754-1826), agent général de l’Ordre royal et militaire de Saint-Lazare, la famille Huguet de Sémonville descendrait « d’un petit bourgeois de la ville de Bois-Commun, près d’Orléans » [Boiscommun, Loiret, 35 km au nord-est d’Orléans].


 

L’auteur de la branche de Sémonville fut Claude Huguet (1570-1629), marchand à Orléans [Loiret], qui acquit en 1626 la terre de Sémonville [hameau de Poinville, Eure-et-Loir, 35 km au nord d’Orléans].



Son fils Bertrand-François Huguet se fixa à Paris, où il se maria et où il fut pourvu d’un office de secrétaire du Roi en 1655.


 

Charles-Nicolas Huguet, seigneur de Sémonville, fut reçu, le 16 mars 1668, conseiller en la grande chambre du parlement de Paris, dont il était doyen en 1722. Il portait : écartelé, au 1 et 4, d’azur, au cygne d’argent ; au 2 et 3, d’or, au chêne de sinople, fruité d’or ; avec la devise « CANDOR ET ROBUR » [blancheur et force : allusion au cygne et au chêne].

Il avait épousé, en 1693, Madelaine le Rebours, morte le 11 juillet 1730, âgée de 72 ans, fille de Thierry le Rebours, chevalier, seigneur de Bertrand-Fosse [Plailly, Oise], maître des requêtes, président au grand conseil, et de Marie Mallet de Luzart. Il mourut le 5 avril 1729, à l’âge de 89 ans environ.

Sa bibliothèque passa à sa fille unique, Charlotte-Madelaine Huguet de Sémonville, mariée, le 30 mars 1702, avec Nicolas-Charles-César de Costentin (1682-1711), seigneur de Coutainville [Agon-Coutainville, Manche], colonel du régiment Dauphin, cavalerie.  

Mercure de France, avril 1733, p. 760

 

Après la mort de sa fille, arrivée le 4 septembre 1732, la bibliothèque fut vendue au début du mois de mai 1733 : Catalogus librorum ill. viri d. Caroli-Nicolai Huguet de Semonville, senatus parisiensis decani (Parisiis, Gabrielem Martin et H. Lud. Guerin, 1732, in-8, [1]-[1 bl.]-[2]-156 p., 2.541 + 38 doubles [*] – 18 manquants = 2.561 lots), avec des erreurs de numérotation et des erreurs dans le classement des formats, dont Théologie [257 lots = 11 in-fol. + 37 in-4 + 187 autres formats + 22 omis], Jurisprudence [199 lots = 45 in-fol. + 56 in-4 + 93 autres formats + 5 omis], Sciences et Arts [322 lots = 49 in-fol. + 85 in-4 + 180 autres formats + 8 omis], Belles-Lettres [685 lots = 46 in-fol. + 64 in-4 + 538 autres formats + 37 omis], Histoire [805 lots = 135 in-fol. + 142 in-4 + 507 autres formats + 21 omis], Manuscrits [29 lots = 22 in-fol. + 7 omis], et Supplément au Catalogue des livres de M. Huguet de Semonville, contenant Ceux de feuë Madame la Marquise de Costentin sa Fille [264 lots = 10 lots Théologie, 16 lots Sciences et Arts, 126 lots Humanités, 112 lots Histoire] en numérotation continue.

Les livres se divisent en cinq grandes classes, selon le système bibliographique dit « des libraires de Paris », mais sont encore décrits par ordre de formats, sans précisions sur leur reliure.


 

2. Histoire du vieux et du nouveau Testament, Enrichie de plus de quatre cens figures. Anvers, Pierre Mortier, 1700, 2 fol. in-fol., gr. pap. 60 l.



74. Andreæ Vesalii Bruxellensis, invictissimi Caroli V. Imperatoris medici, de Humani corporis fabrica Libri septem. Basileæ, Ioannem Oporinum, 1543, in-fol. 6 l.

Photographie BnF


151. Tableaux du temple des Muses tirez du cabinet de feu Mr. Favereau. Paris, Antoine de Sommaville, 1655, in-fol., fig. 16 l.



199. Histoire de France, depuis Faramond jusqu’à maintenant. Par F. E. du [de] Mezeray. Paris, Mathieu [et Pierre] Guillemot, 1643-1646-1651, 3 vol. in-fol., gr. pap., fig. 300 l.



251. Histoire généalogique de la royale maison de Savoye. Par Samuel Guichenon. Lyon, Guillaume Barbier, 1660, 2 vol. in-fol., fig., gr. pap. 80 l.

Photographie BnF


278. Le Vray Théâtre d’honneur et de chevalerie, ou le Miroir héroïque de la noblesse. Par Marc de Vulson, Sieur de la Colombière. Paris, Augustin Courbé, 1648, 2 vol. in-fol., fig. 24 l.



333. Théâtre de l’Antéchrist. Par Nicolas Vignier. S. l., s. n., 1610, in-fol. 6 l.

Photographie BnF


397. Le Parfait Négociant ou Instruction générale pour ce qui regarde le commerce de toute sorte de Marchandises. Par le Sieur Jacques Savary. Paris, Louis Billaine, 1675, in-4. 5 l.

Photographie BnF


539. Description de l’univers. Par Allain Manesson Mallet. Paris, Denys Thierry, 1683, 5 vol. in-8, fig. 30 l. 1

Photographie BnF


601. Les Mémorables Iournées des François, où sont descrites leurs grandes Batailles, & leurs signalées Victoires. Par le R. P. Antoine Girard. Paris, Iean Henault, 1647, in-4, fig. 3 l. 6



641. Histoire générale des Antilles habitées par les François. Par le R. P. du Tertre. Paris, Thomas Iolly, 1667-1671, 4 tomes en 3 vol. in-4, fig. 30 l. 1



1.118. Cinq livres de l’imposture et tromperie des diables. Par Iaques Grévin. Paris, Iaques du Puys, 1567, in-8. 3 l. 9



1.197. Pub : Ovidii Nasonis Opera. Lugd : Batavorum, Officina Elzeviriana, 1629, 3 vol. in-12, mar. 24 l.

Photographie BnF


1.371. Les Métamorphoses ou l’Asne d’or de L. Apulée philosoh. platonique. Paris, Samuel Thiboust, 1623, in-8, fig. 11 l.

Photographie Librairie de l'Univers, Lausanne


1.792. Recueil des choses mémorables faites et passées pour le faict de la Religion & estat de ce Royaume. S. l. [Strasbourg], s. n. [Estiart], 1565-1566-1567, 3 vol. in-8. 120 l. [recueil connu sous le nom de « Petits mémoires de Condé », par opposition à leur réédition augmentée par Denis-François Secousse (1691-1758), donnée à Paris en 1743 chez Rollin, en 6 vol. in-4]



1.833. Histoire du règne de Louis XIII. roi de France et de Navarre. Par Mr. Michel le Vassor. Amsterdam, Pierre Brunel, 1700, 10 vol. in-12. 62 l.



1.932. Les Délices de l’Italie. Paris, Compagnie des Libraires, 1707, 4 vol. in-12, fig. 9 l.



2.012. Introduction à l’histoire d’Angleterre, par le chevalier Temple. Traduite de l’Anglois. Amsterdam, J. Louis de Lorme, 1695, in-8, fig. 2 l. 15



2.078. Histoire de la conquète [sic] des isles Moluques par les Espagnols, par les Portugais, & par les Hollandois. Traduite de l’Espagnol d’Argensola. Amsterdam, Jacques Desbordes, 1706, 3 vol. in-12, fig. et cartes. 12 l. 1

Photographie William Reese Company - Americana, New Haven, Etats-Unis

2.135. Nouveaux voyages de MR le baron de Lahontan, dans l’Amérique septentrionale. La Haye, Frères l’Honoré, 1703, 2 vol. in-12, cartes et fig. 3 l. 1



2.159. La Gallerie des femmes fortes. Par le Père Le Moyne. Troisiesme Edition. Paris, Claude Barbin, 1661, in-12, fig., mar. 3 l. 

 

 

 

 

 

La Collection de Henry Huth (1815-1878), au troisième rang des bibliothèques particulières de la Grande-Bretagne

$
0
0

   La reproduction des articles est autorisée à condition d'en citer l'origine.



D’une famille originaire de Strelitz [Neustrelitz, Mecklembourg-Poméranie occidentale, Allemagne],Henry Huth est né à Londres, le 30 juillet 1815.

Son père, Johann-Friedrich-Andreas Huth, né à Stade [Basse-Saxe, Allemagne], le 29 octobre 1777, avait créé en 1805 son entreprise à La Corogne [Espagne], où il avait épousé, le 11 janvier 1806, Manuela-Felipa-Lorenza Mayfren, née le 10 janvier 1785. Fuyant l’invasion française en Espagne, il s’était installé en 1809 à Londres, comme négociant et banquier.

Leith Hill Place

 

Destiné par son père à l’Indian Civil Service [fonction publique en Inde britannique], Henry Huth fut envoyé à l’école privée du révérend George-Keylock Rusden (1784-1859), à Leith Hill Place [Dorking, Surrey, Angleterre], où il étudia le Latin, le Grec et le Français – sa langue maternelle était l’Espagnol -, ainsi que l’Hindoustani, le Persan et l’Arabe, et où il s’intéressa particulièrement aux sciences physiques et à la chimie. En 1833, tandis que le « Government of India Act 1833 » mettait fin aux activités commerciales de la Compagnie britannique des Indes orientales, le révérend Rusden dut quitter Leith Hill Place pour rejoindre son fils aîné en Australie : Henry Huth entra alors dans l’entreprise de son père et fut envoyé à l’étranger, aux États-Unis, puis au Mexique, en France et en Allemagne. 



Rentré en Angleterre en 1843, il épousa l’année suivante Augusta-Louisa-Sophia Westenholz (1823-1889), fille de Friedrich-Ludwig Westenholz (1787-1843) et de Louise Kuh (1800-1849), puis s’installa à Hambourg, où naquirent Manuela en 1845, Edward en 1847 et Augusta en 1848. Il revint en Angleterre en 1849 pour s’associer avec son père. Ses trois autres enfants naquirent à Londres : Alfred en 1850, Richard en 1852 et Louisa en 1858.

Vente chez Sotheby, Wilkinson & Hodge. The Graphic, 26 mai 1888

 

Le véritable accroissement de la bibliothèque de Henry Huth date de son retour à Londres. Il fit de gros achats aux ventes aux enchères de Sotheby, Wilkinson & Hodge, en particulier celle de l’écrivain George Daniel (1789-1864), le 20 juillet 1864 et les neuf jours suivants, et les huit ventes de la bibliothèque du révérend Thomas Corser (1793-1876), du 28 juillet 1868 au 25 juin 1873.

Henry Huth, par Charles-William Sherborn (1879)

 

« Mr. Henry Huth, who was born in London in 1815, was the third son of Mr. Frederick Huth of Hanover, who settled at Corunna, in Spain ; but on the occupation of that town by the French in 1809 he came to England, where he became a naturalised British subject, and founded the well-known firm which is still carried on by his descendants. Mr. Henry Huth, we are informed in the preface to the Catalogue of the Huth Library, written by his son, Mr. Alfred Henry Huth, was intended for the Indian Civil Service, and was sent to Mr. Rusden's school at Leith Hill in Surrey, where he “ learned Greek, Latin, and French (Spanish was his mother-tongue), and had also got well on with Hindustani, Persian, and Arabic ” ; but in 1833, the East India Company having lost their Charter, his father removed him from the school and took him into his business. Office-work proving distasteful to him, he travelled for some years on the Continent and in America, rejoining his father’s firm as partner in 1849. From his early years Mr. Henry Huth had been a collector of books, and on his return home he set energetically to work to form that splendid library which ranks among the finest in England, and which has been carefully preserved and augmented by his son, Mr. Alfred Henry Huth. Mr. Henry Huth gave commissions at most of the important book-sales, and we are told that “ he called daily at all the principal booksellers on his way back from the city, a habit which he continued up to the day of his death.” He was a member of the Philobiblon Society, and in 1867 printed for presentation to the members a volume of Ancient Ballads and Broadsides published in England in the Sixteenth Century, reprinted from the unique original copies he had bought at the Daniel sale. He was also a member of the Roxburghe Club. Mr. Huth died on the 10th of December 1878, and was buried in the churchyard of Bolney, in Sussex. He married Augusta Louisa Sophia, third daughter of Frederick Westenholz of Waldenstein Castle, in Austria, by whom he had three sons and three daughters.

Among the treasures in Mr. Huth’s library are block-books of the Ars MoriendiArs Memorandi, and the Apocalypse ; the superb copy of the Gutenberg Bible which was formerly in the libraries of Sir M. Masterman Sykes and Mr. Henry Perkins ; two copies of the Fust and Schoeffer Bible of 1462, one on vellum ; and a particularly fine copy of St. Augustine’s De Civitate Dei, printed at Rome in 1468. The collection also comprises several of the pre-Reformation German Bibles ; the first edition of Luther’s Bible ; the Coverdale Bible of 1535, and the Icelandic Bible printed at Holum in 1584 ; together with upwards of one hundred other Bibles, a large number of New Testaments, and various portions of the Scriptures in all languages.

In books from the presses of Caxton and other early English printers the library is remarkably rich. It contains no less than twelve Caxtons ; about fifty Wynkyn de Wordes, of which several are unique ; sixteen Pynsons, and a Machlinia. A vellum copy—the only one known—of the Fructus Temporum, printed at St. Albans about 1483 ; and the Exposicio Sancti Jeronimi in Symbolum Apostolorum, printed at Oxford, and bearing the date 1468 (a typographical error for 1478), are also found on its shelves.

Among the books printed by Caxton are the first editions of The Dictes or Sayings of the Philosophers, Chaucer’s Canterbury TalesTully of Old Age, Gower’s Confessio Amantis, and Christine de Pisan’s Fayts of Arms.

The books from the presses of foreign printers are both numerous and fine. Some of the most notable examples are the Dantes of Foligno and Mantua, both printed in the year 1472 ; the first edition of Homer, printed at Venice in 1488 ; a magnificent copy on thick paper, with the original binding, of the Poliphili Hypnerotomachia, printed by Aldus at Venice in 1499 ; the Aldine Virgil of 1501, with the book-plate of Bilibald Pirkheimer ; and two copies of the Tewrdannck, one on vellum, printed at Nuremberg in 1517. There is also a copy of the first edition of Don Quixote, with the Privilege only for Madrid.

Few collections are richer than the Huth Library in old English poetry and dramatic literature. It contains the first four folio Shakespeares, and a goodly gathering of quarto plays, many of which were acquired at the Daniel sale in 1864. Among them are the first editions of Richard II. and Richard III., printed in 1597 ; Henry V.Much Ado about NothingMidsummer Night’s Dream, and the Merchant of Venice, all printed in 1600 ; the first sketch of The Merry Wives of Windsor, printed in 1602 ; the second edition of Hamlet, printed in 1604 ; and the first editions of Pericles, printed in 1609, and Othello, printed in 1622. Other rare Shakespeareana are the first editions of Lucrece, the Sonnets, and the Poems, printed respectively in 1594, 1609, and 1640. It is only possible to mention a few of the rare English books in this grand library ; but the Hundred Merry Tales, published by Rastell about 1525 ; the unique copy of Munday’s Banquet of Daintie Conceits, printed in 1588 ; a first folio of Ben Jonson’s Works on large paper, of which only one other copy is known in that state, and a perfect set of the editions of Walton’s Compleat Angler from 1653 to 1760, cannot be passed over without notice. The unique collection of Elizabethan ballads, to which reference has already been made, would be considered a great treasure in any library. The collection of Voyages and Travels is believed to be the richest private one in Europe. It comprises the early letters of Columbus and Vesputius, and perfect editions of De Bry, Hulsius, Hakluyt, Purchas, etc., together with the voyages of Cortes, Drake, and other famous travellers.

The fine and large collection of manuscripts contains many choice and interesting examples. Several beautifully written Bibles, and a number of Books of Hours are to be found in it. Some of the latter are most charmingly illuminated ; two of them, written in the fifteenth century, of Flemish execution, are especially good. One of these contains the coats of arms of Philip the Good, Duke of Burgundy, and Isabella his wife. There are also three handsomely illuminated Petrarchs, and a remarkable manuscript on vellum in four volumes, with very beautiful illustrations of beasts, birds, fish, and insects, painted by George Hoefnagel for the Emperor Rudolph II. A collection of Madrigals for three voices, the words by John Milton, Thomas Tompkins, and others, is of especial interest, for Mr. A. H. Huth informs us that several of the songs by Milton in it have never been published, and that he composed some of the music.

The library also contains a considerable number of interesting letters, and a very fine collection of engravings ; the series by Albert Dürer being nearly complete. A somewhat recent addition to the collection is “ a proof set before numbers of the engravings to the Landino Dante of 1481, by Baccio Baldini, after the designs of Botticelli, and separately printed on slips.”

Many of the volumes once formed part of the libraries of Grolier, Maioli, Canevari, Diana of Poitiers, Henry IV. of France, De Thou, Count Mansfeld, Louis XIII., and other celebrated collectors, and bear on their covers the arms or devices of their former owners. There are fine examples of the work of all the great binders, and many books bound in silver, needlework, etc.

The admirable catalogue of the library in five volumes was compiled by Mr. F. S. Ellis and Mr. W. C. Hazlitt, and partly revised by Mr. Henry Huth himself. »

[Traduction :] « M. Henry Huth, né à Londres en 1815, était le troisième fils de M. Frederick Huth de Hanovre, établi à La Corogne, en Espagne ; mais lors de l’occupation de cette ville par les Français en 1809, il vint en Angleterre, où il devint sujet britannique naturalisé et fonda la célèbre entreprise qui est toujours exploitée par ses descendants. M. Henry Huth, nous sommes informés dans la préface du catalogue de la bibliothèque Huth, rédigé par son fils, M. Alfred Henry Huth, était destiné à la fonction publique indienne et a été envoyé à l’école de M. Rusden à Leith Hill en Surrey, où il “ apprit le grec, le latin et le français (l’espagnol était sa langue maternelle) et s’entendit également bien avec l’hindoustani, le persan, et arabe ” ; mais en 1833, la Compagnie des Indes orientales ayant perdu sa charte, son père le retira de l’école et le prit dans son entreprise. Le travail de bureau lui déplaisant, il voyagea pendant quelques années sur le continent et en Amérique, rejoignant l’entreprise de son père en tant qu’associé en 1849. Dès ses premières années, M. Henry Huth avait été un collectionneur de livres et, à son retour chez lui, il se mit énergiquement au travail pour former cette splendide bibliothèque qui compte parmi les plus belles d’Angleterre et qui a été soigneusement préservée et augmentée par son fils, M. Alfred Henry Huth. M. Henry Huth donnait des commandes dans la plupart des ventes de livres importantes, et on nous dit qu’“ il rendait visite quotidiennement à tous les principaux libraires à son retour de la ville, habitude qu’il conserva jusqu’au jour de sa mort ”. Il était membre de la Philobiblon Society et, en 1867, imprima pour présentation aux membres un volume d’Ancient Ballads and Broadsides publié en Angleterre au XVIe siècle, réimprimé à partir des exemplaires originaux uniques qu’il avait achetés à la vente Daniel. Il était également membre du Roxburghe Club. M. Huth est décédé le 10 décembre 1878 et a été enterré dans le cimetière de Bolney, dans le Sussex. Il épousa Augusta Louisa Sophia, troisième fille de Frederick Westenholz du château de Waldenstein, en Autriche, dont il eut trois fils et trois filles.

Parmi les trésors de la bibliothèque de M. Huth sont des blocs-livres de l’Ars Moriendi, de l’Ars Memorandi et de l’Apocalypse ; le superbe exemplaire de la Bible de Gutenberg qui se trouvait autrefois dans les bibliothèques de Sir M. Masterman Sykes et de M. Henry Perkins ; deux exemplaires de la Bible de Fust et Schoeffer de 1462, un sur vélin ; et un exemplaire particulièrement fin du De Civitate Dei de saint Augustin, imprimé à Rome en 1468. La collection comprend également plusieurs Bibles allemandes d’avant la Réforme ; la première édition de la Bible de Luther ; la Bible Coverdale de 1535 et la Bible islandaise imprimée à Holum en 1584 ; ainsi que plus d’une centaine d’autres Bibles, un grand nombre de Nouveaux Testaments et diverses parties des Écritures dans toutes les langues.

En livres provenant des presses de Caxton et d’autres premiers imprimeurs anglais, la bibliothèque est remarquablement riche. Il ne contient pas moins de douze Caxtons ; une cinquantaine de Wynkyn de Wordes, dont plusieurs sont uniques ; seize Pynsons et un Machlinia. Une copie sur vélin — la seule connue — du Fructus Temporum, imprimée à St. Albans vers 1483 ; et l’Exposicio Sancti Jeronimi in Symbolum Apostolorum, imprimé à Oxford, et portant la date 1468 (une erreur typographique pour 1478), se trouvent également sur ses étagères.

Parmi les livres imprimés par Caxton figurent les premières éditions des Dictes ou Sayings of thePhilosophes, les Contes de Canterbury de Chaucer, Tully of Old Age, la Confessio Amantis de Gower et les Fayts of Arms de Christine de Pisan.

Les livres sortis des presses des imprimeurs étrangers sont à la fois nombreux et beaux. Certains des exemples les plus remarquables sont les Dantes de Foligno et de Mantoue, tous deux imprimés en 1472 ; la première édition d’Homère, imprimée à Venise en 1488 ; un magnifique exemplaire sur papier épais, avec la reliure originale, du Poliphili Hypnerotomachia, imprimé par Alde à Venise en 1499 ; l’Aldine Virgile de 1501, avec l’ex-libris de Bilibald Pirkheimer ; et deux exemplaires du Tewrdannck, dont un sur vélin, imprimés à Nuremberg en 1517. Il existe également un exemplaire de la première édition de Don Quichotte, avec le privilège uniquement pour Madrid.

Peu de collections sont plus riches que la bibliothèque Huth en poésie anglaise ancienne et en littérature dramatique. Il contient les quatre premiers in-folio de Shakespeare et une bonne collection de pièces in-quarto, dont beaucoup ont été acquises lors de la vente Daniel en 1864. Parmi elles se trouvent les premières éditions de Richard II. et Richard III., imprimé en 1597 ; Henry V.Beaucoup de bruit pour rien, le Songe d’une nuit d’été et le Marchand de Venise, tous imprimés en 1600 ; la première édition des Joyeuses Commères de Windsor, imprimée en 1602 ; la deuxième édition d’Hamlet, imprimée en 1604 ; et les premières éditions de Périclès, imprimées en 1609, et d’Othello, imprimées en 1622. D’autres rares Shakespeareana sont les premières éditions de Lucrèce, des Sonnets et des Poèmes, imprimées respectivement en 1594, 1609 et 1640. On ne peut citer que quelques-uns des rares livres anglais de cette grande bibliothèque ; mais les Cent Joyeux Contes, publiés par Rastell vers 1525 ; l’exemplaire unique du Banquet des délicatesses de Munday, imprimé en 1588 ; un premier in-folio desŒuvres de Ben Jonson sur grand papier, dont un seul autre exemplaire est connu dans cet état, et un ensemble parfait des éditions du Compleat Angler de Walton de 1653 à 1760, ne peuvent être ignorés. La collection unique de ballades élisabéthaines, à laquelle il a déjà été fait référence, serait considérée comme un grand trésor dans n’importe quelle bibliothèque. La collection de Voyages est considérée comme la plus riche collection privée d’Europe. Il comprend les premières lettres de Colomb et de Vespucci, et les éditions parfaites de De Bry, Hulsius, Hakluyt, Purchas, etc., ainsi que les voyages de Cortes, Drake et d’autres voyageurs célèbres.

La belle et vaste collection de manuscrits contient de nombreux exemples choisis et intéressants. On y trouve plusieurs Bibles magnifiquement écrites et un certain nombre de livres d’heures. Quelques-unes de ces dernières sont joliment illuminées ; deux d’entre eux, écrits au quinzième siècle, d’exécution flamande, sont particulièrement bons. L’une d’elles contient les armoiries de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, et d’Isabelle son épouse. Il y a aussi trois Pétrarques joliment enluminés et un remarquable manuscrit sur vélin en quatre volumes, avec de très belles illustrations de bêtes, d’oiseaux, de poissons et d’insectes, peints par George Hoefnagel pour l’empereur Rodolphe II. Un recueil de Madrigaux à trois voix, sur les paroles de John Milton, Thomas Tompkins et autres, présente un intérêt particulier, car M. A. H. Huth nous informe que plusieurs des chansons de Milton qui y figurent n’ont jamais été publiées et qu’il a composé une partie de la musique.

La bibliothèque contient également un nombre considérable de lettres intéressantes et une très belle collection de gravures ; la série d’Albert Dürer étant presque complète. Un ajout assez récent à la collection est “ une épreuve mise avant les numéros des gravures du Landino Dante de 1481, par Baccio Baldini, d’après les dessins de Botticelli, et imprimées séparément sur des feuillets ”.

De nombreux volumes faisaient autrefois partie des bibliothèques de Grolier, Maioli, Canevari, Diane de Poitiers, Henri IV. de France, De Thou, le comte Mansfeld, Louis XIII., et d’autres collectionneurs célèbres, et portent sur leurs couvertures les armes ou les appareils de leurs anciens propriétaires. Il existe de beaux exemples du travail de tous les grands relieurs, et de nombreux livres reliés en argent, en broderie, etc.

L’admirable catalogue de la bibliothèque en cinq volumes a été compilé par M. F. S. Ellis et M. W. C. Hazlitt, et en partie révisé par M. Henry Huth lui-même. »

(William Younger Fletcher. English Book Collectors. London, Kegan Paul, Trench, Trübner and Company, 1902, p. 410-415)

Bible de Gutenberg, 2 vol. pap., mar. bleu [Catalogue. First portion, 1911, n° 649]. Achetée 3.000 £ chez Quaritch en 1874. Vendue 5.800 £ à John Pierpont Morgan le 20 novembre 1911. Aujourd’hui à la Morgan Library, New York.

« During a long series of years it was my special good fortune to see nearly every week the late Mr. Henry Huth, and to learn from him many particulars of the sources from which he had derived some of his fine and rare books. We made Mr. Huth’s acquaintance not long after the enrichment of his library by the sale of George Daniel’s collection in 1864 ; and that, with his very important acquisitions when Mr. Corser died, and his early English poetry came into the market soon after, constituted the backbone or stamina of the new-comer. Mr. Huth did not collect on a large scale during a great length of time ; he made his library, or had it made for him, chiefly between 1854, when he bought his first folio Shakespeare at Dunn-Gardner’s auction, and 1870. Once or twice his health and spirits failed, and he was always more or less desultory and capricious. We saw him one afternoon, when he shyly mentioned that he had at last taken courage to order home the Mazarin Bible, which Mr. Quaritch had kept two years after giving £2 625 for it at the Perkins sale, and then sold to Mr. Huth for £25 profit. He did not show the book to us, for he had not opened the parcel, and confessed that he was rather ashamed of himself. A very curious circumstance was that one of the Rothschilds, who had been nibbling at the copy, called at Quaritch’s a day or so later, and was of course vexed to find that he had been anticipated. Huth necessarily bought in every case, like Addington and Locker, at the top of the market, for he waited till the books were shown or sent to him ; he never searched for them. Condition governed his choice a good deal ; he was fond of Spanish books, his mother having been a Spaniard, and of early German ones, being a German on his father’s side. He took the classics and Americana rather hesitatingly, and there is no doubt that the old English literature interested him most powerfully, as it was most fully represented on his shelves. The folio volume of black-letter ballads, knocked down to his agent at the Daniel sale for £750, was regarded by him with special tenderness ; but we think that its real history was unknown to him. He was not aware that it was only a selection by Daniel from a much larger number obtained by Thorpe the bookseller from a private source, suspected to have been a person in the employment of the Tollemaches of Helmingham Hall, near Ipswich. Thorpe parted with the bulk to Mr. Heber for £200, and the latter, in sending the vendor the money, declared how conscious he was of his extravagance, and asked whether he had been so fortunate as to secure “ the inheritance of the Stationers’ Company ! ”

A far more extensive collection, though of later date, came some years afterward into Mr. Huth’s possession ; it consisted of three hundred and thirty-four sheet ballads of the Stuart period, which had formed part of a larger lot bought at a house-sale in the West of England for fifty shillings. Some went to the British Museum, some elsewhere ; Mr. Huth’s share cost him £500 !

The Huth catalogue is a disappointing production, owing to the circumstance that a good deal of useful information was suppressed, and the opportunity was not taken, where expense was the least object, to furnish an exhaustive account of the books. It is singular that the Grenville and Chatsworth catalogues were spoiled much in the same way, and that Lord Ashburnham’s own privately printed account of his books is a thousandfold inferior to the auctioneer’s one. »

[Traduction :]« Pendant une longue série d’années, j’ai eu la chance particulière de voir presque chaque semaine feu M. Henry Huth et d’apprendre de lui de nombreux détails sur les sources d’où il avait tiré certains de ses beaux et rares livres. Nous avons fait la connaissance de M. Huth peu de temps après l’enrichissement de sa bibliothèque par la vente de la collection de George Daniel en 1864 ; et cela, avec ses acquisitions très importantes à la mort de M. Corser et ses premières poésies anglaises arrivées sur le marché peu après, constituait l’épine dorsale ou la résistance du nouveau venu. M. Huth n’a pas collecté sur une grande échelle pendant une très longue période ; il construisit sa bibliothèque, ou la fit construire pour lui, principalement entre 1854, lorsqu’il acheta son premier in-folio Shakespeare aux enchères de Dunn-Gardner, et 1870. Une ou deux fois, sa santé et son moral se détérioraient, et il était toujours plus ou moins découragé et capricieux. Nous l’avons vu un après-midi, quand il nous a dit timidement qu’il avait enfin trouvé le courage de commander chez lui la Bible Mazarine, que M. Quaritch avait conservée deux ans après en avoir donné 2 625 £ à la vente Perkins, puis l’avait vendu à M. Huth pour un bénéfice de 25 £. Il ne nous a pas montré le livre, car il n’avait pas ouvert le paquet, et nous a avoué qu’il avait un peu honte de lui-même. Une circonstance très curieuse fut que l’un des Rothschild, qui avait repéré l’exemplaire, se rendit chez Quaritch environ un jour plus tard et fut bien sûr contrarié de constater qu’il avait été devancé. Huth achetait nécessairement dans tous les cas, comme Addington et Locker, au sommet du marché, car il attendait que les livres lui soient montrés ou lui soient envoyés ; il ne les a jamais recherchés. La condition conditionnait en grande partie son choix ; il aimait les livres espagnols, sa mère étant espagnole, et les premiers livres allemands, étant allemand du côté de son père. Il prit les classiques et l’Americana avec hésitation, et il ne fait aucun doute que la vieille littérature anglaise l’intéressa le plus, car elle était la mieux représentée sur ses étagères. Le volume in-folio de ballades en lettres noires, offert à son agent lors de la vente Daniel pour 750 £, fut considéré par lui avec une tendresse particulière ; mais nous pensons que sa véritable histoire lui était inconnue. Il ne savait pas qu’il ne s’agissait que d’une sélection de Daniel parmi un nombre beaucoup plus important obtenu par Thorpe le libraire d’une source privée, soupçonné d’avoir été une personne au service des Tollemaches de Helmingham Hall, près d’Ipswich. Thorpe céda la majeure partie à M. Heber pour 200 £, et ce dernier, en envoyant l’argent au vendeur, déclara comment conscient de son extravagance, il lui demanda s’il avait eu la chance d’obtenir “ l’héritage de la Stationers’ Company ! ”

Une collection beaucoup plus étendue, quoique plus tardive, arriva quelques années plus tard en possession de M. Huth ; il se composait de trois cent trente-quatre partitions de ballades de la période Stuart, qui faisaient partie d’un lot plus important acheté lors d’une vente dans l’ouest de l’Angleterre pour cinquante shillings. Certains sont allés au British Museum, d’autres ailleurs ; la part de M. Huth lui a coûté 500 £ !

Le catalogue Huth est une production décevante, en raison du fait qu’une grande partie des informations utiles a été supprimée et que l’occasion n’a pas été saisie, là où les dépenses étaient le moindre objet, de fournir un compte rendu exhaustif des livres. Il est singulier que les catalogues de Grenville et de Chatsworth aient été gâtés de la même manière, et que le compte rendu privé de Lord Ashburnham de ses livres soit mille fois inférieur à celui du commissaire-priseur. »

(W. Carew Hazlitt. The Book-Collector. London, G. Redway, 1904, p. 45-46)

En 1863, Henry Huth devint membre de la Philobiblon Society, fondée à Londres en 1853, sous le patronage du prince consort Albert de Saxe-Cobourg-Gotha (1819-1861), mari de la reine Victoria (1819-1901). 

Armoiries du duc de Roxburghe, à l'intérieur de la couverture du Valdarfer Boccaccio, 1471


En 1866, il entra au Roxburghe Club, fondé à Londres en 1812. Il publia plusieurs volumes basés sur sa propre collection, tirés à 50 exemplaires :Ancient Ballads & Broadsides published in England in the sixteenth century, chiefly in the earlier years of the reign of queen Elizabeth (London, Printed by Whittingham and Wilkins, 1867) ; Narrative of the journey of an irish gentleman through England in the year 1752(London, Printed at the Chiswick Press [Whittingham and Wilkins], 1868) ;Inedited poetical miscellanies 1584-1700 (Printed for private circulation [London, Chiswick Press : Whittingham and Wilkins], 1870) ; Prefaces, dedications, epistles selected from early english books 1540-1701 (Printed for private circulation [London, Chiswick Press : Whittingham and Wilkins], 1874) ; Fugitive tracts written in verse which illustrate the condition of religious and political feeling in England (Printed for private circulation [London, Chiswick Press : Whittingham and Wilkins], 1875, 2 vol. in-8).

Wykehurst Place (1875)

The Builder, 20 juillet 1872, p. 566

 


Dans ses dernières années, il vécut à Wykehurst Place, à Bolney, dans le Sussex. La maison avait été conçue et construite de 1872 à 1874 pour lui par l’architecte Edward-Middleton Barry (1830-1880), dans le style des châteaux de la Loire. Il y mourut le 11 décembre 1878 et fut inhumé au cimetière de Bolney.

Tombe de Henry Huth au cimetière de Bolney

 

Sa veuve décida de ne pas mettre en vente la riche bibliothèque formée par son mari, classée au troisième rang des bibliothèques particulières de la Grande-Bretagne, après celles de George Spencer (1758-1834) et de Thomas Grenville (1755-1846). Elle eut la charge, avec son fils Alfred-Henry Huth(1850-1910), d’en terminer le catalogue, que son mari avait commandé au bibliographe William Carew Hazlitt (1834-1913) et au libraire Frederick Startridge Ellis (1830-1901) : 



The Huth Library. A catalogue of the printed books, manuscripts, autograph letters, and engravings, collected by Henry Huth, with collations and bibliographical descriptions (London, Ellis and White, 1880, 5 vol. in-8, tirés à 130 ex.).  Augusta-Louisa-Sophia Westenholz mourut à Londres le 1er octobre 1889.

Alfred-Henry Huth s’occupa de la collection et l’enrichit. Il participa à la fondation de la London Bibliographical Society en 1892, dont il fut le trésorier fondateur, puis le président. 



Il légua au British Museum cinquante volumes précieux de la collection de son père, dont le catalogue fut publié : Catalogue of the fifty manuscripts & printed books bequeathed to the British Museum by Alfred H. Huth (London, British Museum, 1912, in-fol., 18 pl.). 

Fosbury House

Après sa mort, arrivée le 14 octobre 1910, le reste de la bibliothèque, qui se trouvait à Fosbury House [Fosbury, Wiltshire, Angleterre], fut dispersé aux enchères : 




Catalogue of the famous library of Printed Books, Illuminated Manuscripts, Autograph Letters and Engravings collected by Henry Huth, and since maintained and augmented by his son Alfred H. Huth, Fosbury Manor, Wiltshire(London, Sotheby, Wilkinson & Hodge, 1911-1920, 11 vol. in-4)

- The Autograph Letters (12-13 juin 1911) : 246 lots, pour 13.091 £ 4 s. 6 d.

- The Engravings & Woodcuts (4-6 juillet 1911) : 341 lots, pour 14.840 £ 12 s. 6 d.

- The Printed Books and Illuminated Manuscripts. First portion(15-17 novembre 1911 et 20-24 novembre 1911) : 1.186 lots, pour 50.821 £ 1 s. 6 d. [non compris les 42 lots de la collection Shakespeare vendus en bloc en privé à l’américain Alexander-Smith Cochrane (1874-1929)]  

- The Printed Books and Illuminated Manuscripts. Second portion (5-7 juin 1912 et 10-14 juin 1912) : 1.368 lots [numérotés 1.229-2.596], pour 30.169 £ 15 s. 6 d.

- The Printed Books and Illuminated Manuscripts. Third portion (2-6 juin 1913 et 9-12 juin 1913) : 1.335 lots [numérotés 2.597-3.931], pour 38.692 £ 17 s. 6 d.

- The Printed Books and Illuminated Manuscripts. Fourth portion (7-10 juillet 1914) : 671 lots [numérotés 3.932-4.602], pour 18.611 £ 1 s. 0 d.

- The Printed Books and Illuminated Manuscripts. Fifth portion (4-7 juillet 1916) : 603 lots [numérotés 4.603-5.205], pour 15.639 £ 19 s. 6 d.

- The Printed Books and Illuminated Manuscripts. Sixth portion (11-13 juillet 1917 et 16-18 juillet 1917) : 855 lots [numérotés 5.206-6.060], pour 27.091 £ 4 s. 6 d.

- The Printed Books and Illuminated Manuscripts. Seventh portion (1-5 juillet 1918 et 8-9 juillet 1918) : 1.122 lots [numérotés 6.061-7.182], pour 30.118 £ 15 s. 6 d.

- The Printed Books and Illuminated Manuscripts. Eigth portion (8-11 juillet 1919) : 660 lots [numérotés 7.183-7.842], pour 23.793 £ 0 s. 6 d.

- The Printed Books and Illuminated Manuscripts. Ninth and final portion (22-25 juin 1920) : 515 lots [numérotés 7.843-8.357], pour 15.628 £ 13 s. 6 d.


 

Les invendus et retournés comme imparfaits constituèrent une dernère vacation : The Huth Library – Catalogue of Books Unsold or returned as imperfect at the sales of the Huth Library (London, Sotheby, Wilkinson & Hodge, 27 février 1922, 232 lots).






 

Les livres de la bibliothèque Huth possèdaient un ex-libris ovale [37 x 30 mm] en cuir [blanc, jaune, rouge, marron ou noir] doré, montrant un livre ouvert avec la devise « ANIMVS NON RES » [Une âme n’est pas une chose], entouré par la légende « EX ◦ MVSÆO ◦ HVTHII ». 


Contrairement à ce que Alan Bell a affirmé, sans preuve, dans l’introduction de l’ouvrage de Stephen Parks,
The Elizabethan Club of Yale University and its Library (New Haven and London, Yale University Press, 1986, p. 20), cet ex-libris ne peut pas avoir été ajouté pour les ventes, car il était déjà présent sur les manuscrits choisis par le British Museum avant celles-ci.

 

 

 


Un maréchal de France oublié du Petit Larousse illustré : Nicolas de Huxelles (1652-1730)

$
0
0

   La reproduction des articles est autorisée à condition d'en citer l'origine.

Les Hublaies (octobre 2019)

« Huxelles, dont le nom était de Laye, et par adoption du Blé, du père du trisaïeul de celui dont il s’agit ici. Malgré ce nombre de degrés, ce ne fut que vers l’an 1500 que cette adoption fut faite par le grand-oncle maternel de ce bisaïeul, dont la femme devint par l’événement héritière de sa famille à condition, comme il a été exécuté, de prendre le nom et les armes de du Blé et de quitter celles de Laye »

(Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon. Paris, H.-L. Delloye, 1840, t. VII, p. 4)


 

La famille du Blé, originaire d’un petit village du Mâconnais appelé Ublé [hameau de Zublé ou Les Hublaies, ancienne commune de Massy, devenue La Vineuse-sur-Frégande depuis 2017, Saône-et-Loire], portait « De gueules, à trois chevrons d’or ». Hugues du Blé, seigneur de Cormatin [Saône-et-Loire], beau-frère de Claude de Laye, mourut sans postérité et donna tous ses biens à Hugues de Laye, son petit-neveu, à la charge de porter son nom et ses armes.

Les de Laye, seigneurs de Messimy-en-Dombes [Messimy-sur-Saône depuis 1983, Ain], avaient pour armes « D’argent, à la croix de sable ».

Château d'Uxelles : construit au XIesiècle, il fut rasé en 1835, pour le remplacer par le château actuel

Pétrarque du Blé, fils de Hugues de Laye du Blé et de Anne de la Magdeleine, épousa Catherine de Sercy le 14 octobre 1537. Il devint seigneur de Uxelles [Chapaize, Saône-et-Loire], après l’échange fait entre Jacqueline et Catherine de Sercy, de la terre de Uxelles contre celle de Sercy [Saône-et-Loire].

Antoine du Blé

Onzième et dernier enfant des précédents, Antoine du Blé est né à Sercy le 19 mars 1560. Le 9 septembre 1580, il épousa Catherine-Aimée de Bauffremont. Baron de Uxelles et de Cormatin, il fut lieutenant pour le Roi en Bourgogne et gouverneur de Chalon-sur-Saône [Saône-et-Loire] de 1601 à 1611. 

Il fit commencer la construction du château de Cormatin, quand il mourut le 20 mai 1616. 

Mausolée de Antoine du Blé et de Catherine de Bauffremont

Son épouse mourut le 20 juin suivant : ils furent inhumés tous deux en l’église des Minimes de Chalon-sur-Saône.


 

Jacques du Blé fut gouverneur de Chalon-sur-Saône en 1611, à la suite de la démission de son père. Le 9 juillet 1617, il épousa Claude Phelypeaux. Les terres de Uxelles et de Cormatin furent érigées en marquisat en novembre 1618. Admis dans l’ordre du Saint-Esprit en 1621, maréchal de camp en 1624, il fut blessé d’un coup de mousquet au siège de Privas [Ardèche], qui dura du 14 au 28 mai 1629, et mourut le 20 mai 1629 ; il fut inhumé dans le caveau de ses parents dans l’église des Minimes de Chalon-sur-Saône. Il avait eu pour secrétaire le poète Jean-Ogier de Gombauld (1576-1666), membre de l’Académie française en 1634.

Jacques du Blé fut le premier qui signa « Huxelles » : cette forme fut normale aux XVIIe et XVIIIesiècles.

Louis-Chalon du Blé, premier du nom, naquit le 25 décembre 1619 et eut pour parrain le maire de Chalon-sur-Saône, d’où son second prénom. Marquis de Uxelles, seigneur de Cormatin, gouverneur de Chalon-sur-Saône, capitaine général des armées du Roi, lieutenant du Roi en Bourgogne, chevalier du Saint-Esprit, il fut dans l’armée depuis l’âge de 18 ans et prit part à 22 campagnes. 

Siège de Gravelines (1658)

Blessé au siège de Gravelines [Nord] le 7 août 1658, il mourut le 17 août ; le bâton de maréchal de France fut déposé sur son lit de mort ; il fut inhumé dans l’église des Minimes de Chalon-sur-Saône, à côté du mausolée de son grand-père. 

Marie de Bailleul

Il avait épousé, le 5 octobre 1645, Marie de Bailleul, fille du surintendant des finances Nicolas de Bailleul, baron de Château-Gontier [Mayenne] : l’une des épistolières le plus actives du XVIIesiècle, elle fut l’amie de Madame de Sévigné (1626-1696) et décéda le 29 avril 1712.

Portrait de Louis-Chalon du Blé [II] dans la salle du maréchal du château de Cormatin

Louis-Chalon du Blé, second du nom, marquis de Uxelles et de Cormatin, gouverneur de Chalon-sur-Saône, est né le 29 août 1648 et eut pour parrain le maire de la ville. 
Siège de Candie (1669)

Il fut tué le 20 août 1669 au siège de Candie [Crète].  

 

Nicolas du Blé, maréchal de Huxelles. Coll. Gaignières

Son frère cadet, le maréchal de Huxelles a eu une vie longue et bien remplie, n’en déplaise à Saint-Simon qui le détestait et qui en parle constamment dans les termes les plus malveillants.

Nicolas du Blé, marquis de Huxelles, est né à Chalon-sur-Saône le 24 janvier 1652. Vaillant soldat et habile courtisan, il se jeta dans l’intimité de Jacques-Louis de Béringhen (1651-1723), dont le père avait épousé sa tante Anne du Blé († 1676) et dont il connaissait l’influence auprès du Roi. Il eut la fortune de plaire à Louvois (1641-1691), dont la faveur était souveraine alors sur tout le militaire en France. Créé maréchal de France en 1703, il fut plénipotentiaire à la conférence d’Utrecht (1712-1713). Sous la Régence, il présida le Conseil des affaires étrangères (1715-1718). Raillé sur son célibat, il répondait : « Je n’ai point encore trouvé de femme dont je voulusse être le mari, ni d’homme dont je voulusse être le père ! ». 

Plan Turgot (1736)

Il est décédé à Paris, dans son hôtel du 22 rue Neuve-Saint-Augustin [rue Saint-Augustin, IIe], le 10 avril 1730. Ses obsèques eurent lieu en l’église Saint-Roch et il fut inhumé dans la sépulture de ses ancêtres, en l’église des Feuillants.

« Nicolas du Blé, second fils de Louis-Chalon Ier et de Marie de Bailleul, naquit à Chalon le 24 janvier 1652, et porta d’abord le titre de comte de Tenarre ; le 28 juin 1658, il obtint une dispense d’âge du pape Alexandre VII, afin d’être reçu dans l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem ; destiné à l’état ecclésiastique, il fut pourvu dès sa jeunesse de l’abbaye de N.-D. de la Bussière-sur-Ouche [Côte-d’Or], au diocèse d’Autun, mais à la mort de son frère à Candie, il rentra dans le monde. Il fut nommé gouverneur de Chalon le 30 septembre 1669, et succéda à son frère comme enseigne de la compagnie colonelle du régiment Dauphin-Infanterie ; le 3 juin 1672, nommé capitaine, il prit part en cette qualité au passage du Rhin et aux sièges d’Orsoy, de Rheinberg, d’Utrecht et de Dœsbourg. En 1673, il était exempt des gardes du roy, il assista au siège de Maestricht, leva un régiment d’infanterie de son nom, qui devait devenir dans la suite le régiment d’Aumont, et à la tête duquel il ne resta pas longtemps, ayant obtenu le 2 juin 1674 le commandement du régiment Dauphin-Infanterie, vacant par la mort de son cousin germain, le marquis de Beringhem [sic], tué d’un coup de canon au siège de Besançon en 1674. Il participa, avec ce régiment, à la conquête de la Franche-Comté. Il assista aux sièges de Limbourg (21 juin 1675), de Condé (26 avril 1676), de Bouchain (11 mai) et d’Aire (31 juillet). Nommé brigadier d’infanterie le 25 février 1677, il prit part à la campagne de Flandre où on le voit aux sièges de Valenciennes (17 mars 1677) et de Cambrai (5 avril) ; au mois d’octobre, à Cassel, il commandait cinq bataillons ; en 1678, on le retrouve aux sièges de Gand (9 mars 1678) et d’Ypres (25 mars), à la bataille de Saint-Denis dans le pays de Voës (14 août) ; en 1679, il servit sous Créqui et défit les Brandebourgeois du général Spaen ; le 18 novembre 1681, il fut nommé inspecteur général de l’infanterie et, le 30 mars 1683, maréchal de camp ; il commanda, en cette qualité, au siège de Luxembourg, au mois de décembre 1684. Le 25 mars 1686, il dirigea le camp établi près de Versailles, sous le nom de Camp de Maintenon, destiné à construire un aqueduc pour amener les eaux de l’Eure à Versailles ; il fut appelé ensuite au commandement de l’Alsace, n’ayant encore que 36 ans. Le 24 août 1688, il devint lieutenant général et, en cette qualité, commanda à l’armée d’Allemagne, que dirigeait le dauphin ; le 3o décembre 1688, il fut fait chevalier des ordres du roi, pour sa belle conduite au siège de Philipsbourg, mais il s’illustra surtout au siège de Mayence, où il résista 56 jours contre une armée considérable d’impériaux et ne rendit la place que le 8 septembre 1689, après avoir épuisé toutes ses munitions. Sa conduite fut pourtant diversement appréciée : rentré à Paris, et violemment hué par le public au théâtre français il fut reçu par le parterre au cri de Mayence ! Mayence ! si bien qu’il dut se retirer du théâtre. Néanmoins, la prodigieuse fortune du marquis d’Uxelles n’en souffrit pas. En 1690, il fut appelé au commandement du Luxembourg, sans perdre celui de l’Alsace ; il servit ensuite sous les maréchaux de Catinat, de Choiseul et de Lorges ; il se distingua au combat de Pforzheim, le 17 septembre 1692, à la bataille de Sousthofen le 2 décembre de la même année ; à la prise du château de Hoherspaerg en avril 1693, à la prise d’Heidelberg et de son château les 21 et 23 mars 1693. En février 1694, il reçut la croix de Saint-Louis et fut nommé directeur général de l’infanterie en Allemagne, le 25 novembre 1695 ; en 1696, il fortifia le Spirebach, près de Spire, pour couvrir l’Alsace et, le 9 juillet 1697, il empêcha, à Spire, le prince Louis de Bade de traverser le Rhin ; en 1699, il commandait le camp sous Landau ; en 1702, il était sous les ordres de Catinat et, en novembre de cette même année, il commandait en chef l’armée de Catinat pendant que celui-ci était à Versailles, pour prendre les ordres du roi ; il fut chargé, pendant cet intérim, de détruire les retranchements de l’ennemi entre la Moder et la Lauter. Il pouvait désormais être promu maréchal de France, il devait l’être en 1702, si d’Harcourt n'avait fait échouer la promotion ; enfin, en 1703, le 14 janvier il obtint le bâton de maréchal de France.

Il resta néanmoins à Strasbourg, mais, désirant être duc et voyant la nécessité de revenir à la cour, il obtint l’autorisation de séjourner à Paris, tout en conservant le gouvernement de l’Alsace.

Il vint s’établir à Paris, rue Neuve-Saint-Augustin, et s’occupa activement de trouver des protecteurs ; il se lia avec le président de Mesme, M. du Maine, Mlle Choin, très influente près du duc de Bourgogne, il essaya d’atteindre l’entourage de Mme de Maintenon, d’abord sans succès, tomba dans une mélancolie noire dont ses amis étaient effrayés et dont désespéraient les médecins ; mais il en fut guéri, dit Saint-Simon, comme par enchantement, quand il fut nommé plénipotentiaire à Gertruydenberg avec l’abbé de Polignac Après d’habiles négociations, il conclut la paix d’Utrecht, en avril 1713.

Appelé, par le testament de Louis XIV, à siéger dans le conseil de Régence, il fut nommé président des affaires étrangères ; il négocia, en cette qualité, le traité secret avec la Prusse, le 14 septembre 1716, et essaya, l’année suivante, d’en conclure un autre avec la Russie, lors du voyage en France de Pierre le Grand. En 1717, avec une rare clairvoyance, il se montra opposé à la quadruple alliance et à l’entente avec l’Angleterre. Malheureusement, il eut la faiblesse de céder devant une menace de destitution ; il dut regretter fort ce manque d’énergie, car il fut remercié en 1718. Il est vrai qu’il rentra en grâce à une date postérieure ; et il assista, le 25 octobre 1722, au sacre de Louis XV, où il portait la main de justice ; il eut l’honneur de se voir exiler dans ses terres et privé de sa pension ainsi que tous les membres du conseil de Régence, pour avoir tenu tête au favori du régent, le trop fameux cardinal Dubois. Il fut rappelé au ministère par le cardinal de Fleury, en 1726, et mourut le 10 avril 1730, à l’âge de 78 ans. Il fut enterré dans l’église des Feuillants, à Paris ; avec lui s’éteignit la maison du Blé ; le maréchal d’Uxelles, n’étant pas marié, légua ses biens à son neveu Henri-Camille de Beringhen. »

(G. Jeanton et J. Martin. « Le Château d’Uxelles et ses seigneurs ». Annales de l’Académie de Mâcon. Mâcon, Protat Frères, 1907, 3e série, t. XII, p. 299-303)

Le maréchal de Huxelles, qui aurait acquis en 1727 la collection de Claude-Bernard Rousseau, fils d’un échevin de la ville de Paris, aurait été un des grands collectionneurs d’estampes du XVIIe siècle. Sa collection, riche de 13.150 estampes, conservée dans sa reliure primitive de parchemin à fers dorés [28 vol. de portraits et 50 vol. de topographie], serait passée en 1730 au fermier général Michel-Joseph-Hyacinthe Lallemant de Betz (1694-1773). Ce dernier en fit don à la Bibliothèque du Roi en 1753, donation qui prit l’apparence d’un échange, les mœurs du temps ne permettant pas qu’un cadeau fut offert au Roi par un de ses sujets autrement qu’à titre de legs.

« La collection dont il s’agit est aujourd’hui généralement connue sous le nom de Collection d’Huxelles, bien qu’aucune preuve historique, que je sache, aucune probabilité même, ne justifie cette désignation. Leprince, il est vrai, dans son Essai sur la Bibliothèque du roi, publié en 1782, dit en parlant des estampes cédées trente ans auparavant à cet établissement par Lallemant de Betz, qu’elles “ avaient appartenu au maréchal d’Huxelles ; ” [sic] mais comment concilier une pareille assertion avec l’avis très explicite imprimé lors de la mise en vente de ces estampes en 1727, - avis portant en propres termes que la collection proposée aux amateurs avait été “ formée par M. Rousseau, auditeur des comptes, ” [sic] et qu’elle était “ restée dans la bibliothèque du même M. Rousseau jusqu’à sa mort ? ” D’où vient enfin que Joly, lorsque la Bibliothèque fut mise en possession de cette collection, dont il devait assurément connaître l’origine et l’histoire, ait écrit en tête du catalogue qu’il en dressa une note constatant que “ M. Lallemant de Betz l’avait achetée 20,000 livres de M. Rousseau, ” [sic] et qu’il n’ait dit mot du maréchal ? »

(Henri Delaborde. « Le Département des estampes à la Bibliothèque nationale ». Revue des deux mondes. Paris, 1872, t. CII, p. 356)

 


La bibliothèque du maréchal de Huxelles fut vendue le lundi 24 juillet 1730 et les jours suivants, chez Robinot l’aîné, rue des Grands Augustins, vis-à-vis la rue Christine : Catalogue des livres de la bibliothèque de feu Monseigneur le maréchal de Huxelles (Paris, Robinot l’aîné, 1730, in-8, [1]-[1 bl.]-74 p., 952 + 9 doubles [*] + 2 triples [*] = 963 lots).

Plan Turgot (1736)

L’auteur du catalogue, Jean-Antoine Robinot, marchand libraire sur le quai des Grands Augustins [VIe], attenant l’église, était né le 12 février 1695, fils de Étienne Robinot et de Jeanne Musier, mariés le 31 mai 1694 ; il avait épousé en 1721 Marie-Jeanne Vitry, née le 8 septembre 1700, qui lui succéda et qui décéda le 21 décembre 1764, rue Gaillon [IIe].

Robinot utilisait encore le classement par formats, ce qui oblige de parcourir plusieurs fois la même classe pour trouver ce qu’on cherche : In-fol. [112 lots = 11,63 %], In-4 [182 lots = 18,89 %], In-8 et In-12 [669 lots = 69,47%], dont Théologie [114 lots = 11,83 %], Jurisprudence [26 lots = 2,69 %], Sciences et Arts [[31 lots = 3,21 %], Belles-Lettres [124 lots = 12,87 %], Histoire [636 lots = 66,04 %], Livres omis [32 lots = 3,32 %].

Le libraire parisien Gabriel Martin (1679-1761), rue Saint-Jacques [Ve], avait définitivement adopté pour ses catalogues, depuis 1708, les 5 grandes classes - théologie, jurisprudence, sciences et arts, belles-lettres et histoire -, que son ami Prosper Marchand (1678-1756) avait utilisées deux ans auparavant.


 

11. Les Six Livres de la République de I. Bodin Angevin. Paris, Iacques du Puys, 1577, in-fol.



15. Les Images ou Tableaux de platte peinture des deux Philostrates sophistes grecs et les Statues de Callistrate. Mis en François par Blaise de Vigenère Bourbonnois. Paris, veufve Abel l’Angelier et veufve M. Guillemot, 1614, in-fol., gr. pap., fig., mar.



38. La France métallique. Par Iacques de Bie, chalcographe. Paris, Iean Camusat, 1636, in-fol., fig.



67. Le Vray Theatre d’honneur et de chevalerie, ou le Miroir heroique de la noblesse. Par Marc de Vvlson, Sieur de la Colombière. Paris, Augustin Courbé, 1648, 2 vol. in-fol., fig.

Photographie BnF


68. Discours sur la castrametation et discipline militaire des Romains. Escript par Guillaume du Choul. Lyon, Guillaume Rouille, 1555, in-fol., fig.



81. Histoire de la guerre de Flandre, escrite en Latin par Famianus Strada. Mise en François par P. Du-Ryer. Paris, Augustin Courbé, 1650, 2 vol. in-fol., fig.

Photographie BnF


89. Histoire naturelle, civile, et ecclésiastique de l’empire du Japon : Composée en Allemand Par Engelbert Kaempfer & traduite en François sur la Version Angloise de Jean-Gaspar Scheuchzer. La Haye, P. Gosse & J. Neaulme, 1729, 2 vol. in-fol., fig.



137. Recherches sur les duels. Par P. Boyssat. Lyon, Irénée Barlet, 1610, in-4.



145. Fables choisies, mises en vers Par M. de la Fontaine. Paris, Claude Barbin, 1668, in-4.



198. Histoire de la Ligue. Par Monsieur Maimbourg. Paris, Sébastien Mabre-Cramoisy, 1683, in-4.



209. La Conionction des lettres et des armes des deux tresillustres princes Lorrains Charles Cardinal de Lorraine Archevesque & Duc de Rheims, & François Duc de Guyse, Frères, Tirée du Latin de M. Nicolas Boucher Docteur en Theologie : Et traduitte en François par M. Iaques Tigeou Angevin. Rheims, Iean de Foigny, 1579, in-4, fig.



247. Histoire de l’édit de Nantes. Delft, Adrien Beman, 1693, 5 vol. in-4, front.  



273. Le Theatre d’honneur, et de magnificence, préparé au sacre des roys. Par Dom Guillaume Marlot. Reims, François Bernard, 1643, in-4.



289. Les Eloges et les Vies des reynes, des princesses, et des dames illustres en Piété, en Courage & en Doctrine. Par F. Hilarion de Coste. Paris, Sébastien Cramoisy et Gabriel Cramoisy, 1647, 2 vol. in-4.

Photographie BnF


336. Reglement donné par une dame de haute qualité à M*** sa petite-fille Pour sa Conduite, & pour celle de sa Maison. Paris, Augustin Leguerrier, 1698, in-12.



350. Le Paradis perdu de Milton. Paris, Cailleau, Brunet Fils, Bordelet, Henry, 1729, 3 vol. in-12.



384. L’Esprit de Gerson. S. l., s. n., 1692, in-12.



393. Origine des Postes chez les Anciens et chez les Modernes. Par Monsieur Le Quien de La Neufville. Paris, Pierre Giffart, 1708, in-12.



397. Apologie pour les grands hommes soupçonnez de magie Par G. Naudé Parisien. Dernière Edition. Amsterdam, Pierre Humbert, 1712, in-8.



421. L’Ecole parfaite des officiers de bouche. Septième Edition. Paris, Pierre Ribou, 1708, in-12.



461. Histoire de la poësie françoise. Paris, Pierre Giffart, 1706, in-12.



480. Les Essais de Michel, seigneur de Montaigne. Nouvelle Edition. Amsterdam, Anthoine Michiels, 1659, 3 vol. in-12.



508. Description de l’Univers. Par Allain Manesson Mallet. Paris, Denys Thierry, 1683, 5 vol. in-8.



512. Voyage du tour de la France, Par feu M. Henry de Rouviere. Paris, Etienne Ganeau, 1713, in-12.



552. Histoire des ordres religieux De l’un & de l’autre Sexe ; Où l’on voit le temps de leur Fondation, la vie en abrégé, de leurs Fondateurs, & les figures de leurs Habits, Gravez par Adrien Schoonebeek. Seconde Edition. Amsterdam, H. Desbordes, P. Scépérus et P. Brunel, 1700, 3 vol. in-8, fig.



616. Histoire des Albigeois, et gestes de noble Simon de Mont-fort. Descrite par F. Pierre des Vallées Sernay. Paris, Guillaume Chaudière, 1569, in-8.

Photographie BnF


623. Le Tocsain, contre les massacreurs et auteurs des confusions en France. Reims, Iean Martin, 1577, in-12.



648. Panégyrique de l’henoticon ou edict de Henry III. roy de France & de Poloigne. Par M. Honoré de Laurens. S. l., s. n., 1588, in-8.

Photographie Bnf


718. Les Hommes illustres et Grands Capitaines françois qui sont peints dans la galerie du Palais Royal. Composez par M. de la Colombière. Dessignez & gravez par les Sieurs Heince & Bignon. Paris, Charles de Sercy, 1690, in-12.



741. Memoires et la Vie de Messire Claude de Letouf, chevalier baron de Sirot. Paris, Claude Barbin et Charles Osmont, 1683, 2 vol. in-12.



759. Memoires du duc de Navailles et de la Vallette, pair et maréchal de France. Paris, Veuve de Claude Barbin, 1701, in-12.



810. Memoires du chevalier de Terlon. Paris, Veuve Louis Billaine, 1681, 2 vol. in-12.

Photographie Prisca


855. La Fortune des gens de qualité, et des gentils-hommes particuliers. Par Monsieur de Caillière. Paris, Estienne Loyson, 1664, in-12.



872 [bis]. Histoire générale d’Espagne. Tirée de Mariana, & des Auteurs les plus célèbres. Paris, Pierre-François Giffart, 1723, 8 vol. in-12, fig.

Photographie Andrew Cox, Shropshire, United Kingdom


916. Etat présent du royaume de Danemarc. Paris, veuve Mabre Cramoisy, 1714, in-12.

 

 

 

 

 

 

François-André Isambert (1792-1857), « prêtrophobe et négrophile »

$
0
0

   La reproduction des articles est autorisée à condition d'en citer l'origine.



Au cimetière de Montmartre, s’élève le monument de François-André Isambert, orné de son buste et d’un bas-relief, réalisés par le sculpteur Félix Chabaud (1824-1902). Le bas-relief rappelle l’une des deux causes à laquelle s’attacha son nom : l’affranchissement des hommes de couleur dans les colonies. Son activité au service de l’une et de l’autre, - la défense de la liberté religieuse -, lui avait valu le double surnom de « prêtrophobe et de négrophile ».

Maison natale, à gauche

Emplacement de la maison natale, à gauche, n° 18 rue de l'Eglise (juillet 2019)

 


François-André Isambert descendait d’une famille de laboureurs originaire de Francourville [Eure-et-Loir], passée en 1756 à Aunay-sous-Auneau [Eure-et-Loir], où il est né le vendredi 30 novembre 1792, dans une ferme qui était située à l’emplacement de la maison du 18 rue de l’Église, sur laquelle a été apposée une plaque, le 8 mai 2009.

Son père, Louis [III] Isambert, laboureur, était né le 14 avril 1762 à Aunay-sous-Auneau et avait épousé une fille de laboureur, Marie-Catherine Le Roy, à Ablis [Yvelines], le 23 novembre 1784. 



En 1795, il s’installa à Lèves [Eure-et-Loir], comme meunier au moulin de Longsault, 

Carte des Cassini (1757) : Longsault et la Folie Bouvet

puis emménagea en 1803 au lieu-dit La Folie Bouvet, exploitation agricole avec tuilerie-briqueterie à Gasville-Oisème [Eure-et-Loir], où mourut son épouse, le 17 mars 1822. Il mourut à Chartres [Eure-et-Loir], rue de la Croix Thibault, le 24 mars 1840.


 

Son grand-père Louis [II] Isambert, laboureur, né le dimanche 15 août 1728 à Béville-le-Comte [Eure-et-Loir], mourut prématurément de maladie le 31 août 1772 à Aunay-sous-Auneau ; le 12 février 1754 à Ablis, il avait épousé Jeanne-Philibert Clinard, qui mourut à Aunay-sous-Auneau le 1er avril 1783.

Son arrière-grand-père, Jean Isambert, marchand, était né le 7 mai 1702 à Francourville, fils de Louis [I] Isambert, laboureur, qui mourut à Francourville le 2 juillet 1746, âgé d’environ 80 ans, et de Martine Boutroue, décédée à Chartres, paroisse Saint-André, le 3 juin 1752, âgée de 72 ans, mariés le 23 mai 1701 à Voise [Eure-et-Loir]. Le 25 janvier 1724, en l’église Saint-Lubin de Rambouillet [Yvelines], à 16 km au nord d’Ablis, Jean Isambert avait épousé Marguerite Roussin, qui fut inhumée le 14 décembre 1734 à Béville-le-Comte, âgée d’environ 33 ans. Marié en secondes noces à Élisabeth Bourgine, le 9 mai 1735, à Moinville-la-Jeulin [Eure-et-Loir], il mourut le 28 avril 1749 à Prunay-sous-Ablis [Prunay-en-Yvelines, Yvelines], à 3 km au nord-ouest d’Ablis.

François-André Isambert

 

François-André Isambert fit ses études à Chartres [Eure-et-Loir], puis obtint une bourse pour aller à Paris, au lycée impérial [lycée Louis-le-Grand]. Admis à l’École normale supérieure en 1810, il n’y entra pas, sa famille le destinant au notariat ; il fréquenta l’École de droit et le Collège de France, où il suivit l’enseignement de l’helléniste Jean-Baptiste Gail (1755-1829), 



pour lequel il dessina la plupart des 107 planches de l’Atlas contenant, par ordre de temps, les cartes relatives à la géographie d’Hérodote, Thucydide, Xénophon ; les plans de batailles décrites par ces trois historiens (Paris, Imprimerie royale, s. d. [1823], in-4).

Licencié en droit, il épousa, le 14 octobre 1813 à Paris, Antoinette-Eugénie-Catherine Afforty, née à Paris le 16 février 1792, fille de François Afforty (1756-1823), banquier, et de Antoinette Le Roux (1770-1859), qui lui donna quatre enfants : Caroline-Eugénie, le 16 octobre 1814 ; Baptiste-Anténor, le 14 mars 1817 ; Alfred, le 9 septembre 1821 ; Émile, le 22 juillet 1827.

D’abord clerc de notaire chez Auguste-François Potron (1778-1846), 10 rue Vivienne [IIe], il prit en 1818 une charge d’avocat aux Conseils du Roi et à la Cour de cassation. Il demeurait alors 31 rue de Seine. Il mena de front les affaires de son cabinet, les préoccupations de la vie publique et des publications se rattachant à la politique ou à l’histoire de son temps.

Il attacha surtout son nom à deux causes honorables : la liberté religieuse et l’affranchissement des hommes de couleur dans les colonies. Ce fut surtout par sa défense des condamnés et des déportés de la Martinique qu’il fit sa réputation : le 30 septembre 1826, il obtint, avec Claude-François Chauveau-Lagarde (1756-1841) – le défenseur de la reine Marie-Antoinette et de Charlotte Corday -, la cassation de l’arrêt de la Martinique, qui avait condamné le 12 janvier 1824 aux galères à perpétuité Cyrille Bissette, Louis Fabien et Jean-Baptiste Volny, hommes de couleur libres, pour avoir diffusé une brochure – De la situation des gens de couleur libres, aux Antilles françaises (Paris, Imprimerie de J. Mac Carthy, 1823, in-8) - considérée par les blancs comme un pamphlet destiné à soulever les libres de la colonie.

Il intervint dans la plupart des grands procès politiques de l’époque, en particulier : les quatre sergents de La Rochelle, accusés d’avoir voulu renverser la monarchie et guillotinés le 21 septembre 1822 ; le lieutenant-colonel Augustin-Joseph Caron (1774-1822), fusillé à Strasbourg le 1er octobre 1822, et l’ex maréchal de camp des armées du Roi Jean-Baptiste Berton (1767-1822), guillotiné à Poitiers le 5 octobre 1822, qui avaient voulu restaurer l’Empire.

François-André Isambert

 

Au lendemain de la révolution de 1830, il fut nommé conseiller à la Cour de cassation et directeur du Bulletin des Lois, fonction dont il démissionna le 29 novembre 1831. Il fut élu député d’Eure-et-Loir le 21 octobre 1830, député de Vendée le 27 décembre 1832 et réélu en 1834, 1837, 1839, 1842 et 1846, et député d’Eure-et-Loir le 23 avril 1848. La révolution de 1848, qui voyait le triomphe de ses idées, provoqua curieusement chez lui un profond changement politique.

Il avait été l’un des membres fondateurs de la Société de Géographie en 1821 et de la Société française pour l’Abolition de l’Esclavage en 1834, et avait été fait chevalier de la légion d’honneur le 30 avril 1836, demeurant alors 5 rue des Beaux Arts [VIe].




En 1838, les gens de couleur reconnaissants avaient fait frapper une médaille en son honneur.

The Anti-Slavery Society Convention de 1840, par Benjamin Haydon : Isambert était présent (point rouge) 

Il se retira de la vie politique en 1849, conserva ses fonctions à la Cour de cassation et se consacra à des travaux historiques. Il mourut subitement le 13 avril 1857, 10 rue de Trévise [IXe], d’une apoplexie foudroyante, au moment où il riait ; il fut inhumé au cimetière de Montmartre [11e section] :

Tombe de François-André Isambert au cimetière de Montmartre

« Quant à celui-ci, nul à coup sûr ne conteste ses excellentes qualités et ses vertus personnelles ; mais il offre justement un exemple affligeant (à nos yeux du moins) de ce que certaines époques peuvent faire de certains hommes, d’ailleurs honorables. M. Isambert nous semble en effet avoir été jusqu’au bout un homme malheureux. Prêtrophobe et négrophile dans toute sa carrière publique, il est passé au protestantisme environ deux ans avant sa mort, et il a été enterré sous deux discours, l’un de M. Odilon Barrot, - qui a perdu là, dit-on, une belle occasion de se taire, - l’autre de M. le pasteur Coquerel, - qui a profité de la circonstance pour laver le défunt du reproche d’irréligion, au moyen de cet argument majeur : “ Quand on n’a pas de religion, on n’en change pas.” – Absolument comme de chemise, – remarque là-dessus le spirituel marquis d’Urbin, dans ses Lettres parisiennes. »

(Louis de Kerjean. In Revue de Bretagne et de Vendée. Nantes, 1857, p. 608-609)  

Il fut un des collaborateurs les plus actifs de : la Nouvelle biographie universelle [puis générale, à compter du tome dixième] (Paris, Firmin Didot frères, 1852-1866, 46 vol. in-8), par le Dr Hoefer ; de l’Encyclopédie moderne ; de Thémis, ou Bibliothèque du jurisconsulte ; de la Gazette des tribunaux. Il a publié de nombreux ouvrages, parmi lesquels : le Recueil général des anciennes lois françaises, depuis l’an 420 jusqu’à la révolution de 1789 (Paris, Belin-Leprieur et Verdière, 1821-1833, 29 vol. in-8, dont 1 de table, en collaboration avec Decrusy et Taillandier) ; un Tableau historique du progrès du droit public et du droit des gens (1823) ; un Manuel du publiciste de de l’homme d’État (1823-1824, 4 vol.) ; Le Procès d’impiété chez les Hébreux, les Grecs et les Romains (1829) ;  l’État religieux de la France et de l’Europe (1844, en collaboration). Enfin, il a procuré une édition des Œuvres de Condorcet (1847-1849, 12 vol.) et une Traduction annotée de l’Histoire secrète de Justinien de Procope de Césarée (1856, 2 vol.).


 

La bibliothèque de François-André Isambert fut vendue, du lundi 22 février au mardi 2 mars 1858, en 8 vacations, à la Maison Silvestre, 28 rue des Bons Enfants, salle n° 4, au rez-de-chaussée : Catalogue de livres composant la bibliothèque de feu M. Isambert, conseiller à la Cour de cassation, ancien député, membre de la Société de géographie, etc., etc. (Paris, Durand et Édouard Garnot, 1858, in-8, [1]-[1 bl.]-[6]-75-[1 bl.] p., 927 + 1 double [bis] = 928 lots), dont Théologie [196 lots = 21,12 %], Jurisprudence [246 lots = 26,50 %], Belles Lettres [128 lots = 13,79 %], Histoire [149 lots = 16,05 %], Sciences et Arts [209 lots = 22,52 %].

Les libraires étaient Auguste Durand (1810-1888) et Édouard Garnot (1795-1879).


 

67. Tela ignea satanæ. [Par] Joh. Christophorus Wagenseilius. Altdorfi Noricorum, Joh. Henricus Schönnerstædt, 1681, 2 tomes en 3 vol. pet. in-4, d.-rel. v.



78.
De iusta reipub. Christianæ in reges impios et hæreticos authoritate : […] G. Guilelmo Rossæo Authore, Liber. Antverpiæ, Ioannem Keerbergium, 1592, in-8, v. ant., fil., d. s. t.



91. Le Nazaréen, ou le Christianisme des Juifs, des Gentils et des Mahométans. Traduit de l’Anglois. De Jean Toland. Londres [Amsterdam], s. n., 1777, in-8, bas.



95. Examen critique de la Vie & des Ouvrages de Saint Paul. Avec une Dissertation sur Saint Pierre, par feu M. Boulanger [D’Holbach]. Londres, s. n., 1770, in-12, d.-rel.



120. Histoire critique de Manichée et du manichéisme. Par M. de Beausobre. Amsterdam, J. Frédéric Bernard, 1734-1739, 2 vol. in-4, v.



134. Exposition succincte des principes religieux que professe la société de chrétiens, communément appelés Amis, ou Quakers. Par Henri Tuke. Traduit de l’Anglois sur la cinquième édition. Londres, W. Phillips, 1823, in-12, cart.



141. Histoire critique du gnoticisme, et de son influence Sur les Sectes religieuses et philosophiques des six premiers siècles de l’ère chrétienne. Par M. Jacques Matter. Paris, F. G. Levrault, 1828, 3 vol. in-8 dont 1 de planches, d.-rel., v.



143. The Mormons, or Latter-Day Saints : a contemporary history. London, National illustrated Library, s. d. [1851], in-8, fig., cart.



154. Dissertations mêlées, sur divers sujets importans et curieux [J.-B. de Mirabaud]. Amsterdam, J. F. Bernard, 1740, 2 tomes en 1 vol. pet. in-8, v. f.



169. De la Vérité en tant qu’elle est distincte de la Révélation, du Vray-semblable, du Possible & du Faux. Cet œuvre a esté composé par Monsieur Edouard Herbert. [Londres ou Paris], 1639, 3eédition, in-4, mar. rouge, dent., d. s. tr.  



174. Traité des trois imposteurs. 1775, in-8, d.-rel., v.



186. Défense du paganisme par l’empereur Julien, en Grec et en François, avec des dissertations et des notes […] ; par MR. le Marquis d’Argens. Berlin, Chrétien Frédéric Voss, 1769, 2 tomes en 1 vol. in-12, v. fil.

Photographie La Fontaine d'Aréthuse, Gentilly


193. Traité de Porphyre, Touchant l’Abstinence de la chair des Animaux ; avec la vie de Plotin par ce philosophe, et une dissertation sur les génies : Par M.de Burigny. Paris, De Bure l’Aîné, 1747, in-12, bas.



309. Précis historique des négociations entre la France et Saint-Domingue ; […]. Par M. Wallez. Paris, Ponthieu, Peytieux et Treuttel et Wurtz, 1826, in-8, d.-rel., v.



352. Des colonies modernes sous la zone torride, et particulièrement de celle de Saint-Domingue ; [...]. Par M. Barré Saint-Venant.  Paris, Brochot père et compagnie, An X (1802), in-8, d.-rel.



376. Colonies étrangères et Haïti. Résultats de l’émancipation anglaise ; par Victor Schoelcher. Paris, Pagnerre, 1843, 2 tomes en 1 vol. in-8, d.-rel., v.



378. Histoire politique et statistique de l’île d’Hayti, Saint-Domingue […]. Par M. Placide-Justin. Paris, Brière, 1826, in-8, d.-rel., v.



391. Histoire de l’île de Saint-Domingue, depuis sa découverte jusqu’à ce jour ; […] ; Par M. Charles-Malo. Paris, Louis Janet et Delaunay, 1819, in-8, d.-rel., v.

Photographie Librairie du Levant, Bayonne


392. Histoire de la révolution de Saint-Domingue, […] ; suivie d’un Mémoire sur le rétablissement de cette colonie. Par M. Dalmas. Paris, Mame frères, 1814, 2 vol. in-8, d.-rel.



394. Mémoires pour servir à l’histoire de la révolution de Saint-Domingue. Par le lieutenant-général baron Pamphile de Lacroix. Seconde édition. Paris, Pillet Aîné, 1820, 2 tomes in-8, d.-rel. v., cartes.



399. De la traite des esclaves en Afrique, et des moyens d’y remédier, […]. Traduit de l’Anglais sur la seconde édition, par J. J. Pacaud. Paris, Arthus Bertrand, 1840, in-8, carte, d.-rel. v.



413. Les Marrons, par L.-T. Houat (de l’Ile Bourbon). Orné de 14 jolisdessins [sic]. Paris, Ébrard, 1844, in-8, br.



414. Précis historique de la traite des noirs et de l’esclavage colonial, […]. Orné des portraits de MM. Bissette, Fabien et Volny, […]. Par M. J. Morenas. Paris, Chez l’Auteur et Firmin Didot, 1828, in-8, d.-rel. bas., front.



423. The African Slave Trade. By Thomas Fowell Buxton. London, John Murray, 1839, in-8, carte.



493.Œuvres de M. A. de Lamartine. Paris, Firmin Didot frères, 1849-1850, 14 vol. in-8, d.-rel. v. [édition dite « des souscripteurs »]



539. De l’avenir politique de l’Angleterre par le comte de Montalembert. Quatrième édition. Paris, Didier et Ce, juin 1856, in-12, d.-rel. v.



568. Les Pinaigrier. Par Doublet de Boisthibault. Paris, A. Leleux, 1854, in-8, br., pl. [Tiré à part de la Revue archéologique, p. 656-665].



591. Histoire de Constantinople Depuis le règne de l’ancien Justin, jusqu’à la fin de l’Empire, Traduite sur les Originaux Grecs par Mr. Cousin. Suivant la Copie imprimée à Paris, Damien Foucault, 1685, 8 vol. in-12.



714. Histoire de la ville de Chartres, du pays chartrain et de la Beauce. Par M. Doyen. Chartres, Imprimerie de Deshayes, et Paris, Regnault, 1786, 2 vol. in-8, d.-rel. v.



715.Histoire générale, civile et religieuse de la cité des Carnutes, et du Pays Chartrain, vulgairement appelé la Beauce, […]. Par Michel-Jean-François Ozeray. Chartres, Garnier fils, 1834-1836, 2 tomes en 1 vol. in-8, d.-rel. v.



780. Histoire de la monnaie, depuis les temps de la plus haute antiquité, jusqu’au règne de Charlemagne. Par M. le Marquis Garnier. Paris, Mme veuve Agasse, 1819, 2 vol. in-8, v. ant. fil.



800. Malte-Brun. Précis de la géographie universelle, ou Description de toutes les parties du monde, […]. Par M. Malte-Brun. Seconde édition. Paris, Fr. Buisson, 1812, 7 vol. in-8, cartes, d.-v. Avec l’Atlas complet du Précis de la géographie universelle de M. Malte-Brun ; dressé par M. Lapie. Paris, François Buisson, 1812, in-4, 75 cartes.



801. Dictionnaire géographique, historique, industriel et commercial de toutes les communes de la France […]. Par A. Girault de Saint Fargeau. Paris, Firmin Didot, 1844-1846, 3 vol. in-4, d. v., fig., blasons.



831. Voyage à Saint-Domingue, pendant les années 1788, 1789 et 1790 ; Par le Baron de Wimpffen. Paris, Cocheris, An V (1797), 2 tomes en 1 vol. in-8, d.-bas.  



862. Eloge de la paume, et de ses avantages Sous le rapport de la santé et du développement des facultés physiques, par M. Bajot. Quatrième édition. Paris, Typographie de Firmin Didot Frères, 1854, pl., d.-rel. v.



898.Œuvres complètes de M. le Vicomte de Chateaubriand. Paris, Ladvocat, 1826-1831. Avec La Vie de Rancé, 1 vol. Ensemble 29 vol. in-8, d.-rel. v.


 

Suivit la vente du mercredi 3 mars 1858, à l’Hôtel des Commissaires-Priseurs, 5 rue Drouot, salle n° 5 bis : Catalogue des monnaies & médailles grecques, romaines & françaises composant le cabinet de feu M. Isambert (Paris, Renou et Maulde, 1858, in-8, [2]-10 [chiffrées 79-88] p., 196 lots).

Antoinette Afforty, son épouse, décéda le 6 mai 1860, 10 rue Thérèse [Ier].

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Pierre-René Auguis (1783-1844), « l’icheumon du budget », était un amateur d’incunables

$
0
0

   La reproduction des articles est autorisée à condition d'en citer l'origine.

Claude Chastillon. Topographie françoise. Paris, Jean Boisseau, 1641


* Négligeant la consultation des actes authentiques, la B.n.F. [Bibliothèque nationale de France], le C.T.H.S. [Comité des travaux historiques et scientifiques], les Id.Ref [Identifiants et Référentiels pour l’enseignement supérieur et la recherche] et Wikipédia, persistent à écrire qu’il est né le 6 octobre 1786 [au lieu du 6 octobre 1783] et qu’il est mort le 23 décembre 1844 [au lieu du 21 décembre 1844].

Eglise Saint-Hilaire de Melle

Le 13 juillet 1695, en l’église Saint-Porchaire de Poitiers [Vienne], Pierre Auguis, marchand, fils de marchand, de la paroisse de Saint-Hilaire de Melle [Deux-Sèvres], veuf de Marie Chaillou depuis le 30 octobre 1694, épousa en secondes noces Louise-Renée Jolly, fille de Brice-Gay Jolly, avocat au siège présidial de Poitiers, et de Renée Bous. Devenu conseiller du Roi et lieutenant de maire [premier adjoint du maire], seigneur de la Foucauderie et subdélégué de l’intendant du Poitou, Pierre Auguis mourut à Melle le 29 mai 1743, âgé de 87 ans, et fut inhumé le 31 mai dans l’église des Capucins [2 place de Strasbourg].



Son fils Pierre-René [I] Auguis est né à Melle le 17 novembre 1713 et fut baptisé le lendemain en l’église Saint-Hilaire. Conseiller du Roi, lieutenant général du siège royal de la ville et ressort de Melle et subdélégué de l’intendant de la province de Poitou, il épousa, le 30 juillet 1742 à Lezay [Deux-Sèvres], Jeanne-Anne Girard, née le 3 février 1720 et baptisée le lendemain, fille de Alexis Girard, procureur fiscal du marquisat de Laval-Lezay, et de Marie Cotheron. Décédé prématurément, ses obsèques eurent lieu en l’église de Saint-Savinien le 7 avril 1759 avant d’être inhumé dans l’église des Capucins. Mariée en secondes noces à Melle, le 22 mars 1775, en l’église de Saint-Pierre, avec Antide-Joseph Gandillot, Jeanne-Anne Girard est décédée à Melle, rue de Fossemagne, le 4 thermidor An VI [22 juillet 1798].

Pierre-Jean-Baptiste Auguis
Emile Monnet. Archives politiques du département des Deux-Sèvres.
Niort, L. Clouzot, 1889, p. 10

Pierre Jean-Baptiste Auguis fut baptisé le 19 octobre 1747 en l’église Saint-Savinien de Melle. Il débuta ses études dans sa ville natale et les acheva à Poitiers. Il servit dans les dragons de Laval-Montmorency, puis succéda à son père, en 1773, dans les fonctions de juge royal. Le 28 avril 1777, à Sauzé-Vaussais [Deux-Sèvres], il épousa Marie-Catherine Guény, née le 9 juillet 1756, fille de Pierre Guény, seigneur de la Braudière, notaire royal et procureur fiscal du marquisat de Crugy-Marcillac [Limalonges, Deux-Sèvres], et de Marie Rochette.

En 1791, il fut nommé président du tribunal de district, puis élu député des Deux-Sèvres : il fut député du département sans interruption jusqu’à sa mort. Dans toutes les occasions, il fit preuve d’une grande modération. En 1793, il refusa de voter la mort de Louis XVI et fut envoyé dans les départements de l’Ouest. En 1794, il contribua à la chute de Robespierre et poursuivit ses anciens partisans jusqu’à Marseille [Bouches-du-Rhône]. En 1795, après avoir été envoyé en qualité de commissaire à l’armée des Pyrénées occidentales, il fut élu au Conseil des Anciens, puis, en 1798, au Conseil des Cinq-Cents. Il mourut à Melle le 17 février 1810. Marie-Catherine Guény mourut à Melle le 25 octobre 1821.

Pierre-René Auguis
Germain Sarrut et B. Saint-Edme. Biographie des hommes du jour.
Paris, Henri Krabe, 1836, t. I, 2e partie, p. 340 

 

Fils du précédent, Pierre-René [II] Auguis naquit à Melle, le 6 octobre 1783 et fut baptisé le même jour en l’église de Saint-Savinien. Destiné d’abord à la profession de peintre, il fut envoyé à Paris dès 1794 dans l’atelier de Jean-Michel Moreau (1741-1814), dit « Moreau le Jeune », mais son goût pour les lettres le fit entrer au Prytanée français [lycée Louis-le-Grand], rue Saint-Jacques. Il servit momentanément en qualité d’officier dans le 66e régiment d’infanterie de ligne, puis dans la marine hollandaise, avant de se consacrer exclusivement à la culture des lettres.

Il collabora à un grand nombre de journaux, dont le Journal de Paris, Le Courrier français, les Annales encyclopédiques et Le Nain jaune, et publia un grand nombre d’ouvrages d’érudition, de critique, d’archéologie et d’histoire : Les Révélations indiscrètes du XVIIIe siècle (Paris, Guitel, 1814, 20 portraits gravés) ; La Vérité, ou Petite Brochure pour servir à une grande histoire, avec le portrait du comte de Lille : ouvrage qui a été le motif de l’arrestation et du jugement De plusieurs Imprimeurs, Libraires et Hommes de Lettres (Paris, Marchands de nouveautés, 15 avril 1815) ; Napoléon, la Révolution, la Famille des Bourbons. Par MM. Auguis, B. C. et R. (Paris, Béchet, 1815, portr.) ; Monument à la gloire nationale, ou Collection générale des Proclamations, Rapports, Lettres et Bulletins des Armées françaises, depuis le commencement de la guerre de la révolution, en 1792, jusqu’en 1815 (Paris, Patris et Chaumerot jeune, 1818, 2 vol.) ; Épigrammes de M. Val. Martial, traduction nouvelle et complète, Par feu E. T. Simon ; Publiée par le général baron Simon, son fils, et P. R. Auguis (Paris, F. Guitel, 1819, 3 vol.) ; Lettres sur l’Italie. Par Dupaty (Paris, Ménard et Desenne, 1819, 2 vol., 8 fig.) ; Œuvres posthumes de Rulhière, de l’Académie française (Paris, Ménard et Desenne fils, 1819, 6 vol.) ; Supplément au Glossaire de la langue romane ; Par J. B. de Roquefort (Paris, Chasseriau et Hécart, 1820) ; Origine de tous les cultes, ou Religion universelle. Par Dupuis, membre de l’Institut de France. Nouvelle édition. Avec une notice biographique sur la vie et lesécrits de Dupuis, par M. P.-R. Auguis (Paris, Émile Babeuf, 1822, 7 vol.) ; Napoléon et la Grande Armée ; par un ancien officier supérieur (Paris, Dalibon, 1822, 2 vol.) ; Les Conseils du Trône, donnés par Frédéric II, dit le Grand, aux rois et aux peuples de l’Europe (Paris et Rouen, Béchet aîné, 1823) ; Œuvres complètes de Molière ; Par P. R. Auguis (Paris, Froment, 1823, 8 vol.) ; Œuvres de Clément Marot ; par M. PRE-R Auguis (Paris, Constant-Chantpie, 1823, 5 vol.) ; Les Poètes françois, depuis le XIIe siècle jusqu’à Malherbe (Paris, Imprimerie de Crapelet, 1824, 6 vol.) ; Œuvres complètes de Chamfort, Par P. R. Auguis (Paris, Chaumerot jeune, 1824-1825, 5 vol.) ; Œuvres complètes de J. J. Rousseau avec des éclaircissements et des notes historiques par P. R. Auguis (Paris, Dalibon, 1824-1825, 25 vol.) ; Œuvres complètes de Voltaire avec des remarques et des notes, par MM. Auguis, Clogenson, Daunou, Louis du Bois, Étienne, Charles Nodier, etc. (Paris, Delangle Frères, 1824-1834, 97 vol.) ; Œuvres complètes de J. Racine, avec des notes, par P. R. Auguis (Paris, Fortic, 1826) ; Mémoires historiques de Frédéric II, dit le Grand ; publiés par P.-R. Auguis (Paris, Béchet Aîné, 1828) ; Histoire de la Révolution française, depuis 1814 jusqu’à 1830, pour faire suite aux Esquisses de la Révolution, par J.-A. Dulaure, revue et continuée par M. Auguis (Paris, Poirée, 1838, 8 vol., 13 portraits, 6 cartes, 24 pl.).

Auguis fut aussi l’éditeur des Mémoires et correspondance de Duplessis-Mornay (Paris, Strasbourg et Londres, Treuttel et Würtz, 1824-1825, 12 vol.), trouvés en partie au château de Benais [Indre-et-Loire], et au château de La Forêt-sur-Sèvre [Deux-Sèvres], où est mort Philippe Duplessis-Mornay (1549-1623), dit « le pape des Huguenots ».

Il avait épousé, en l’église Saint-Germain-des-Prés, Marie-Geneviève Bourdet, baptisée le jour de sa naissance, le 30 mars 1787, en l’église Notre-Dame de Versailles [Yvelines], fille de René Bourdet, tailleur de pierre, et de Marie-Jeanne Éloy.

Le 13 novembre 1814, le tribunal correctionnel l’avait condamné à 5 années d’emprisonnement et à 5.000 francs d’amende, comme Jean-Baptiste Ferra (1782-1829), libraire à Paris, Augustin-Pierre Froullé, imprimeur à Paris, et Michel Marre-Roguin, imprimeur à Mortagne-au-Perche [Orne] : les deux premiers comme éditeurs et les deux derniers comme imprimeurs d’un libelle intitulé Extrait du Moniteur. Le même tribunal avait condamné à 10 francs d’amende les libraires Jean-Gabriel Dentu (1770-1840), Joseph Chaumerot et Roux, tous les trois installés dans les galeries de bois du Palais-Royal [Ier], et Rousseau, 107 rue de Richelieu [IIe], convaincus d’avoir vendu ce libelle.

« Le sieur Auguis, se disant homme de lettres, employé dans les bureaux de la préfecture de la Seine, était prévenu d’avoir compilé un manuscrit intitulé Extrait du Moniteur, dans l’intention de dénigrer la personne sacrée de S. M. Ce manuscrit avait été remis au sieur Ferra, qui l’avait fait imprimer à Mortagne par les nommés Froullé et Marc Roguin [sic]. Ce Froullé y avait ajouté un passage d’une brochure exécrable publiée sous Buonaparte, et par ses ordres.

Le ballot contenant les feuilles imprimées étant arrivé à Paris, chez Ferra, celui-ci chercha de suite à distribuer les exemplaires, et il plaça enfin les huit cents qui restaient chez le sieur Rousseau, libraire.

Des exemplaires de ce libelle odieux furent saisis chez Roux, Chaumerot et Dentu, qui indiquèrent d’où ils leur venaient.

La Cour royale évoqua cette affaire ; mais l’information ne produisit qu’une prévention de calomnie pour laquelle tous les individus ci-dessus indiqués furent renvoyés devant le tribunal de police correctionnelle.

L’instruction et les plaidoyers ont occupé trois séances. Tous les avocats se sont réunis à convenir que l’Extrait du Moniteur est un libelle diffamatoire, horrible, et le plus odieux que la méchanceté humaine ait pu inventer. Ils ont en même temps regretté que nos lois fussent insuffisantes pour punir ce crime comme il mériterait de l’être ; mais l’un des défenseurs a voulu prouver que le Monarque est trop élevé pour pouvoir être calomnié ; qu’une injure adressée à sa personne sacrée ne pourrait constituer qu’un crime de lèze-majesté [sic], et que ce genre de crime (injure faite au Roi), n’étant point prévu dans notre Code pénal, il ne pouvait être infligé aucune peine aux accusés. Il a raisonné long-temps, avec beaucoup d’adresse, pour établir qu’il fallait appliquer les lois criminelles sans commentaire, surtout sans créer, par induction, un délit qui n’était pas textuellement prévu.

Le tribunal de police correctionnelle a ouvert le livre de la loi : il a vu que la calomnie y est définie dans l’art. 367, sans que cet article ne porte aucune exception. Il a reconnu dans le libelle dénoncé la plus atroce calomnie ; et conformément aux dispositions des articles 367 et 371, il a condamné les nommés Auguis, Ferra, Froullé et Marc Roguin [sic] à cinq ans d’emprisonnement, à cinq mille francs d’amende, aux dépens, et à rester, pendant dix ans, privés des droits indiqués dans l’art. 42 du Code pénal.

Rousseau était prévenu d’être le complice des quatre condamnés ; mais le tribunal n’a vu contre lui qu’une contravention semblable à celle qui était reprochée à Chaumerot, Roux et Dentu ; et en ordonnant qu’il serait de suite mis en liberté, il l’a condamné, comme ceux-ci, à 10 francs d’amende, et aux dépens en ce qui les concerne. »

(La Quotidienne, N° 167, Lundi 14 Novembre an 1814, p. 2-3)

Libéré durant les Cent-Jours [20 mars-8 juillet 1815], Auguis avait été réincarcéré au retour du Roi et était resté emprisonné à la prison de La Force [IVe] jusqu’au 27 septembre 1817. Rentré en grâce sous le ministère modéré du duc Decazes, il fut nommé, en 1820, conservateur au palais des Thermes [Ve], mais ses relations avec le parti libéral le firent destituer deux ans après.

 


En 1827, Auguis étant absent de Paris, peut-être éloigné par un nouvel incident politique, son épouse traita avec Édouard Garnot (1795-1879), libraire installé alors 7 rue Pavée-Saint-André-des-Arcs [rue Séguier depuis 1864, VIe], de la vente d’une partie de sa bibliothèque, qui eut lieu à son domicile, 12 rue de Savoie [VIe], du lundi 8 au lundi 22 octobre, en 13 vacations : Catalogue des livres et autographes composant la bibliothèque de M. Auguis, homme de lettres (Paris, Édouard Garnot, 1827, in-8, [4]-104 p., 1.214 + 9 doubles [bis] = 1.223 lots), dont Théologie [51 lots = 4,17 %], Jurisprudence [10 lots = 0,81 %], Sciences et Arts [108 lots = 8,83 %], Belles-Lettres [321 lots = 26,24 %], Histoire [404 lots = 33,03 %], Autographes [329 lots = 26,90 %]. Avec quelques coquilles dans la numérotation des lots et les dates de certaines éditions.


1. La Saincte Bible en Françoys translatée selon la pure et entière traduction de Sainct Hiérome. Anvers, Martin Lempereur, 1530, in-fol. goth., fig. en bois.



8. Expositio super toto psalterio [Johannes de Turrecremata]. Moguntiæ, Petrus Schoyffer, 1476, in-fol., v. m.



102. Della fabrica del mondo, di M. Francesco Alunno da Ferrara, Libri Dieci. Venetia, Gio. Battista Porta, 1584, in-fol., v.



113. Descriptions pittoresques de jardins du goût le plus moderne. Leipzig, Voss et Compagnie, 1802, in-4, 28 pl., br.



137. Le Musée français, recueil complet des tableaux, statues et bas-reliefs, qui composent la collection nationale. Publié par Robillard-Péronville et Laurent. Paris, Imprimerie de L.-É Herhan, 1803-1811, 4 vol. gr. in-fol., en feuilles dans des boîtes.



165. De la démonomanie des sorciers. Par I. Bodin Angevin. Paris, Iacques du Puys, 1581, in-4, demi-rel.



186. Gazophylacium catalano-latinum. Auctore Ioanne Lacavalleria. Barcinone, Antonium Lacavalleria, 1696, in-fol., vélin.



230. Métamorphoses d’Ovide en rondeaux. Paris, Imprimerie royale, 1676, gr. in-4, fig., v. b.



241. De Verbo Mirifico [Le Verbe qui fait des merveilles, de Jean Reuchlin]. Spiræ, 1494, in-fol.



258. Le Rommant de la Rose. Paris, Jehan Longis, [à la fin :] 1538, in-8 goth.



327. Hymne au soleil. Par l’Abbé de Reyrac. Paris, Imprimerie royale, 1783, in-8, pap. vélin, mar. r., fil., doublé de tabis, d. s. t.



373.Œuvres de Rabelais. Édition variorum, augmentée de pièces inédites, des songes drolatiques de Pantagruel. Paris, Dalibon, 1823, 9 vol. in-8, fig., gr. raisin vélin, br.



385. L’Opere magnanime de i due Tristani cavalibri della Tavola Ritonda. Venezia, [f. aiij R° :] 1555, in-8, v.



525. Voyage en Turcomanie et à Khiva, fait en 1819 et 1820 ; Par M. N. Mouraviev. Paris, Louis Tenré, 1823, in-8, fig.



530. Le Premier [Second] Volume de la mer des histoires. Paris, Galiot du Pré, 1536, 2 tomes en 1 vol. in-fol. goth.

Photographie BnF


532. CRonica Cronicarum abbrege et mis par figures descentes et Rondeaulx cōtenans deux parties principalles. Paris, [à la fin :] Jehan Petit, Françoys Regnault et Jaques [sic] Ferrebouc, 1521, gr. in-fol. goth., fig. color.



576. Les Enluminures du fameux Almanach des PP. Jésuites, intitulé la Déroute, et la Confusion des Jansénistes. Ou Triomphe de Molina Jésuite sur S. Augustin. Avec l’Onguant pour la brulure. Ou Le secret d’empescher aux Jésuites de Bruler des Livres. Liège, Jaques le Noir, 1683, in-12, v.



590. Essai sur la secte des Illuminés [par Jean-Pierre Luchet]. Paris, s. n., 1789, in-8, br.



595. Histoire de France, depuis Faramond iusqu’à maintenant. Par F. E. du Mezeray. Paris, Mathieu Guillemot, 1643-1651, 3 vol. in-fol., fig., v. b., fil.



618. Les Mémoires de Messire Michel de Castelnau, seigneur de Mauvissiere. Par J. le Laboureur. Nouvelle édition. Bruxelles, Jean Léonard, 1731, 3 vol. in-fol., près de 400 armoiries grav., v. m.

Photographie BnF


839. Les Vrais Pourtraits et Vies des hommes illustres. Par André Thévet Angoumoysin. Paris, Veuve I. Kervert et Guillaume Chaudière, 1584, gr. in-fol., fig., v. b.



886. La Vie des peintres flamands, allemands et hollandois, avec des portraits. Par J. B. Descamps. Paris, Charles-Antoine Jombert, 1753, 4 vol. in-8, portr., veau marb.

La carrière politique de Auguis ne date que de 1831, quand il fut élu député des Deux-Sèvres. Pendant la durée de ses différentes législatures, de 1831 à1844, Auguis fit partie de l’opposition ministérielle, siégeant à gauche. Spécialiste des questions budgétaires, il réclama des réductions dans les dépenses et obtint quelques économies utiles : il fut surnommé, par le vicomte de Cormenin (1788-1868), « l’ichneumon du budget », du nom d’une guêpe tueuse d’insectes.


Le 2 juillet 1842, au préjudice des élèves de l’École des chartes, il fut nommé conservateur à la Bibliothèque Mazarine, après le décès de l’abbé Aimé Guillon (1758-1842), et habita dès lors à l’Institut, quai Conti [VIe]. Il y mourut, le 21 décembre 1844, frappé d’une attaque d’apoplexie foudroyante.

Il était membre de la Société royale des Antiquaires de France et de plusieurs autres sociétés savantes.

 


Sa bibliothèque fut dispersée à l’hôtel des ventes mobilières, place de la Bourse [IIe], salle n° 3, au premier, du lundi 4 août au jeudi 4 septembre 1845, sauf les vendredis, en 24 vacations : Catalogue des livres composant la bibliothèque de feu M. Auguis, membre de la Chambre des députés, et l’un des conservateurs de la Bibliothèque Mazarine, etc., etc. (Paris, Édouard Garnot, 1845, in-8, [2]-227-[1 bl.] p., 2.337 + 12 doubles [bis] = 2.349 lots), dont Théologie [87 lots = 3,70 %], Jurisprudence [44 lots = 1,87 %], Sciences et Arts [433 lots = 18,43 %], Belles-Lettres [690 lots = 29,37 %], Histoire [1.095 lots = 46,61 %]. Avec quelques coquilles dans les dates de quelques éditions.

 

Photographie Camille Sourget

79. Les Provinciales ou les Lettres escrites Par Louis de Montalte [Pascal]. Cologne, Pierre de la Vallée, 1657, in-4, v. Première édition.



82. Simplex et pia evangeliorum, quæ dominicis diebus, et in præcipuis Festis legi solent, explicatio. Per Mart. Lutherum. Norimbergæ, Ioannis Montani & Ulrici Neuber, 1545, in-fol., fig. sur bois, vél.



120. Les Divorces anglais, ou Procès en adultère jugés par le banc du roi et la cour ecclésiastique d’Angleterre. Paris, A. Leroux, 1823, 3 vol. in-12, br.

Photographie B. M. Orléans


142. Le Timée de Platon, traittant de la nature du monde, & de l’homme. Par Loys le Roy dit Regius. Paris, Abel l’Angelier, 1582, in-4, vél.



164. Les Œuvres morales et meslees de Senecque. Traduites de Latin en François, par Simon Goulart Senlisien. Paris, Iean Houzé, 1598, in-fol., portr. au titre, mar. v., d. s. t.



297. Histoire naturelle, générale et particulière, par Leclerc de Buffon ; Nouvelle Edition. Rédigé par C. S. Sonnini. Paris, Imprimerie de F. Dufart, An VIII-1808, 127 vol. in-8, fig. doubles, en noir et en coul., demi-rel.



307. Le Theatre d’agriculture et mesnage des champs, d’Olivier de Serres. Paris, Iamet Metayer, 1600, in-fol., fig., demi-rel. v. br.



321. Histoire des plantes de l’Europe, et des plus usitées qui viennent d’Asie, d’Afrique, & d’Amerique. Lyon, Iean-Bapt. de Ville, 1680, 2 tomes en 1 vol. in-8, fig., vél. Notes manuscrites de Chavignac-Dulattier, premier chirurgien de la cour en 1741.



326. Ulyssis Aldrovandi philosophi ac medici Bononiensis. Historiam Naturalem in Gymnasio Bononiensi Profitantis. Bononiæ, Franciscum de Franciscis Senensem, 1599-1642, 9 vol. in-fol., portr. et fig., v. br.



408. Utriusque Cosmi Maioris scilicet et minoris metaphysica, physica atque technica historia. Authore Roberto Flud. Oppenhemii, Johan-Theodori de Bry, 1617, in-fol., fig., v.



415. Traité physique et historique de l’aurore boréale. Par M.r de Mairan. Paris, Imprimerie royale, 1733, in-4, fig., v.



425. Construction des vaisseaux du Roy, et le nom de toutes les pièces qui y entrent, marquées en la Table par numéro. Au Havre de Grâce, Jacques Hubault, 1691, in-8, fig., vél.



460. De Humana physiognomonia Ioannis Baptistæ Portæ Neapolitani libri IV. Francofurti, Nicolaum Hoffmannum, 1618, in-8, fig., chagrin noir.



823. L’Iliade, traduction nouvelle. Paris, Barbou, Moutard et Ruault, 1776, 3 vol. gr. in-8, pap. de Hollande, 3 fig. de Cochin fils, v. marb.



852. Publii Virgilii Maronis opera. Nurembergæ, Anton Koberger, 1492, in-fol., rel. en bois recouvert en vélin gaufré.



925. Les Œuvres de Monsieur de Montreuil. Paris, Claude Barbin, 1671, in-12, fig., v.



930. Satyres sur les femmes bourgeoises qui se font appeller Madame. Paris, s. n., 1713, in-8, fig., fil., v. marb.



1.083. Faust, tragédie de M. de Goethe, traduite en Français par M. Albert Stapfer. Paris, Ch. Motte et Sautelet, 1828, gr. in-fol., portrait de l’auteur et 17 dessins par Eugène Delacroix, demi-rel. mar. v. Premier livre de peintre.

Photographie Thulin et Ohlson, Molndal, Suède


1.101. Il Decamerone di M. Giovanni Boccaccio. Vinegia, Paulo Gerardo, 1557, in-4, v. br.



1.162. L’Éloge de la folie, traduit du Latin d’Erasme, par M. Gueudeville. Nouvelle édition. S. l., s. n., 1771, in-12, fig., demi-rel.



1.181. M. Tullii Ciceronis Epistolæ ad familiares. [Venise], Nicolaus Jenson, 1471, in-4, demi-rel. mar.



1.198. Mes moments heureux [Louise d’Epinay]. Genève, De mon imprimerie, 1759, in-8, v. f. Exemplaire de Méon.



1.216. Les Œuvres de Monsieur de Cyrano Bergerac. Nouvelle édition. Amsterdam [Paris], Jacques Desbordes, 1709, 2 vol. in-12, v. f. Exemplaire de Bignon.




1.256. Le Grand Atlas, ou Cosmographie Blaviane. Amsterdam, Jean Blaeu, 1667, 12 vol. in-fol. max., vél. dor.



1.482. Des cérémonies du sacre ; par M. C. Leber. Paris, Baudouin Frères, et Reims, Frémau Fils, 1825, in-8, 48 pl., br.



1.510. Aquila inter lilia, sub qua Francorum Cæsarum a Carolo Magno usque ad Conradum imperatorem occidentis X. elogiis, hieroglyphicis, numismatibus, insignibus, Symbolis, Fasta exarantur. Auctore Ioanne Palatio. Venetiis, Io : Iacobum Herz, 1671, in-fol., fig., br.



1.565. Les Antenors modernes, ou Voyages de Christine et de Casimir en France, pendant le règne de Louis XIV. Paris, F. Buisson, 1806, 3 vol. in-8, pl., br.

Photographie BnF


1.736. Le Géographe parisien, ou le Conducteur chronologique et historique des rues de Paris. Paris, Valleyre l’aîné, Veuve Duchesne, Laurent Prault, Desaint et Delalain, 1769, 2 vol. in-8, plans, v. éc., tr. dor.



1.761. La Normandie, par M. Jules Janin. Paris, Ernest Bourdin, s. d. [1843], gr. in-8, fig.



1.809. Historia Albigensium. Auctore Petro. Trecis, Ioannem Grifard et Natalem Moreau, 1615, in-8, v. br.



1.935. Lettres sur la Sicile et sur l’ile de Malthe de Monsieur le comte de Borch. Turin, Frères Reycends, 1782, 2 tomes en 1 vol. in-8, 2 cartes et 27 estampes.



1.988. Danubius pannonico-mysicus, Observationibus geographicis, astronomicis, hydrographicis, historicis, physicis perlustratus Et in sex Tomos digestus ab Aloysio Ferd. Com. Marsili. Hagæ Comitum, P. Gosse, R. Chr. Alberts, P. de Hondt, et Amstelodami, Herm. Uttwerf & Franç. Changuion, 1726, 6 vol. in-fol., fig., demi-rel. vél.



2.033. Mémoires du règne de Pierre le Grand, Par le B. Iwan Nestesuranoi [Jean Rousset de Missy]. La Haye, R. C. Alberts, et Amsterd., Her. Uytwerf, 1725, 4 vol. in-12, v. Exemplaire de d’Aguesseau.



2.055. Histoire de la Laponie, sa description, l’origine, les mœurs […]. Traduites du Latin de Monsieur Scheffer. Paris, Veuve Olivier de Varennes, 1678, in-4, fig., br.



2.114. Description géographique de la Guiane. Paris, Imprimerie de Didot, 1763, in-4, fig., v. marb.

Marie-Geneviève Bourdet mourut le 8 février 1864, chez son gendre, rue de la Treille, à Melle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Giovanni-Battista Bearzi (c. 1770-1832), collectionneur d’éditions aldines et d’incunables

$
0
0

   La reproduction des articles est autorisée à condition d'en citer l'origine.



Confronté à l’ignorance avouée de tous les commentateurs concernant la biographie de l’abbé Bearzi, j’ai interrogé ChatGPT le 15 février 2024 :

« Que pouvez-vous me dire sur l’abbé Jean-Baptiste Chevalier de Bearzi, protonotaire apostolique et chargé d’affaires de S. M. le roi des Deux-Siciles à la cour de Vienne ? »

La réponse fut celle-ci :

« Quelle réponse préférez-vous ? Votre choix contribuera à améliorer ChatGPT. »

Réponse 1 :

« L'abbé Jean-Baptiste Chevalier de Bearzi était un ecclésiastique français du XVIIIe siècle, connu pour ses fonctions diplomatiques au service du roi des Deux-Siciles à la cour de Vienne. Voici quelques éléments à son sujet :

  1. Carrière diplomatique : L'abbé Jean-Baptiste Chevalier de Bearzi a occupé le poste de chargé d'affaires de Sa Majesté le roi des Deux-Siciles à la cour de Vienne. En tant que tel, il était chargé de représenter les intérêts du royaume des Deux-Siciles auprès de la cour autrichienne et de gérer les relations diplomatiques entre les deux États.

  2. Protonotaire apostolique : En plus de ses fonctions diplomatiques, l'abbé Bearzi était également protonotaire apostolique. Cela signifie qu'il occupait une position au sein de la Curie romaine, le gouvernement central de l'Église catholique romaine. Les protonotaires apostoliques étaient chargés de diverses responsabilités administratives et juridiques au sein de la Curie.

  3. Contexte historique : La période à laquelle l'abbé Bearzi a exercé ses fonctions diplomatiques était marquée par des changements politiques et géopolitiques en Europe. La cour de Vienne était un centre diplomatique majeur à cette époque, et les relations entre les différentes puissances européennes étaient souvent complexes et sujettes à des fluctuations.

  4. Rôle diplomatique : En tant que chargé d'affaires, l'abbé Bearzi aurait été impliqué dans des négociations diplomatiques, des échanges d'informations et des représentations officielles au nom du royaume des Deux-Siciles. Son rôle aurait été essentiel pour promouvoir les intérêts de son pays et maintenir des relations diplomatiques cordiales avec l'Autriche et d'autres puissances européennes.

Il est possible que des archives diplomatiques ou ecclésiastiques fournissent des détails supplémentaires sur les activités spécifiques de l'abbé Bearzi en tant que chargé d'affaires et protonotaire apostolique. »

Réponse 2 :

« Je suis désolé, mais je ne dispose d'aucune information spécifique sur l'abbé Jean-Baptiste Chevalier de Bearzi, protonotaire apostolique et chargé d'affaires de S. M. le roi des Deux-Siciles à la cour de Vienne. Il est possible que cette personne soit moins connue publiquement ou qu'il n'y ait pas suffisamment de données disponibles dans mes sources jusqu'à ma dernière mise à jour en janvier 2022.

Si vous avez des informations spécifiques que vous aimeriez partager ou si vous avez des questions sur un sujet plus large, n'hésitez pas à les poser, et je ferai de mon mieux pour vous aider avec les connaissances dont je dispose. »

Les utilisateurs de l’ « Intelligence Artificielle » ont du souci à se faire !

Giovanni-Battista Bearzi est né vers 1770 à Udine, capitale de la région du Frioul, en Italie septentrionale, bordée au nord par l’Autriche. Conquise en 1420 par la République de Venise, Udine devint française en 1797, à la suite des campagnes du général Bonaparte ; après la Restauration, elle fut rattachée au royaume de Lombardie-Vénétie, qui fut alors placé sous la souveraineté de l’empire d’Autriche.



L’abbé Bearzi s’installa à Vienne [Autriche] en 1796, travaillant à la nonciature apostolique, place Am Hof : représentation diplomatique permanente du Saint-Siège, elle était alors régie par l’archevêque Luigi Ruffo Scilla (1750-1832), nonce apostolique, qui avait rang d’ambassadeur.

Prince Alvaro Ruffo (1814)

 

L’ambassadeur de Naples à Vienne, Alvaro Ruffo (1754-1825), l’appela à l’ambassade, où il resta pendant plus de vingt ans, sans avoir de poste défini, tandis que les royaumes de Naples et de Sicile étaient unis en un royaume des Deux-Siciles en 1816. À la mort de Ruffo, Bearzi fut nommé adjoint de la légation, pour s’occuper des affaires du royaume des Deux-Siciles,dont il devint sujet naturalisé en 1827. Il mourut à Vienne, le 25 mars 1832 [Gianna Del Bono. Storia delle biblioteche fra settecento e novecento saggio bibliographico. Manziana, Vecchiarelli, 1995, p. 149].

 


La bibliothèque de l’abbé Bearzi ne fut vendue qu’à partir du 20 janvier 1855, à Vienne, sous la direction de Jakob Bader, libraire installé 776 Wollzeile : Verzeichniss der hinterlassenen werthvollen Bibliothek weiland des Herrn Herrn Abbé Joh. Baptist Ritter von Bearzi, päpstlichen Protonotars und Geschäftsträgers Sr. Majestät des Königs beider Sicilien am k. k. Wiener Hofe [Catalogue de la Bibliothèque de valeur laissée par Monsieur l’Abbé Joh. Baptiste Chevalier de Bearzi, Protonotaire pontifical et Homme d’affaires de Sa Majesté le Roi des Deux-Siciles à la cour de Vienne] (Wien, Jakob Bader, 1854, in-8, [2]-368 p., 6.197 + 30 doubles, triples, etc. [à, b, c, d, e, f] = 6.227 lots), dont In Octavo et plus petits formats [2.745 lots, p. 1-128], In Quarto et In Folio [2.390 lots, p. 128-311], Imprimés sur parchemin et Manuscrits [49 lots, numérotés 2.388-2.436, p. 311-316], Supplément [16 lots, numérotés 2.437-2.452, p. 317], Impressions aldines [1.027 lots, p. 319-368].

Le libraire parisien Edwin Tross (1822-1875), installé 11 place de la Bourse [IIe], acheta 70,66 % de la collection Bearzi pour 20.755 francs et 30 centimes.



Afin d’éviter les frais considérables de transport et de douane, Edwin Tross dut laisser à Vienne une quantité assez grande de livres, qui furent vendus à Leipzig, à partir du 16 avril 1855, au cours d’une vente rassemblant, outre ses livres, de nombreux autres : Verzeichniss der Bibliotheken des Herrn Kränner in Regensburg, […], sowie des Herrn Abbé Johann Baptist Ritter von Bearzi, Päbstlichen Protonotar und Geschäftsträger Sr. Maj. des Königs beider Sicilien am Wiener Hofe […] welche nebst mehreren anderen Büchersammlungen (Leipzig, O. A. Schulz, 1855, in-8, 200 p. et 4.217 lots, et [« Bibliothek des Ritter von Bearzi » :] 112 p. et 1.861 + 2 doubles = 1.863 lots).


 

Edwin Tross fit sa vente à la Maison Silvestre, 28 rue des Bons Enfants [Ier], salle du premier, du jeudi 31 mai au jeudi 28 juin 1855, en 24 vacations. Le catalogue comporte deux parties, avec une numérotation continue, mais avec des titres dictincts et une pagination propre :



[Première Partie] Catalogue de livres rares et précieux composant la bibliothèque de feu M. l’abbé Jean-Baptiste Chevalier de Bearzi, protonotaire apostolique et chargé d’affaires de S. M. le roi des Deux-Siciles à la cour de Vienne (Paris, Edwin Tross, 1855, in-8, XII-222 p., 2.508 lots), avec une introduction.



Catalogue des livres rares et précieux composant la bibliothèque de feu M. l’Abbé Jean-Baptiste, chevalier de Bearzi, Protonotaire apostolique et chargé d’affaires de S. M. le Roi des Deux-Siciles à la Cour de VienneSeconde Partie - (Paris, Edwin Tross, 1855, in-8, 191-[1] p., 1.979 + 1 double [bis] = 1.980 lots [numérotés 2.509-4.487], avec une « Table des matières » et un « Ordre des vacations ».

Au total : Théologie [709 lots = 15,79 %], Jurisprudence [94 lots = 2,09 %], Sciences et Arts [1.172 lots = 26,11 %], Belles-Lettres [1.033 lots = 23,01 %], Histoire [700 lots = 15,59 %], Archéologie [164 lots = 3,65 %], Biographie, Histoire littéraire, Typographie, Bibliographie [616 lots = 13,72 %].

La vente rapporta 85.678 francs, soit quatre fois le montant que Edwin Tross avait payé à Vienne.

« La Bibliothèque de M. de Bearzi n’est pas une de ces collections formées à la hâte, comme celles que nous voyons mettre en vente depuis quelque temps. C’est une Bibliothèque commencée depuis nombre d’années, dans le siècle dernier, lentement accrue, et devenue, grâce à des recherches persévérantes et à des hasards heureux, l’une des plus riches en livres précieux de différents genres. C’est une Bibliothèque comme on n’en fera plus.

M. de Bearzi s’était plus particulièrement attaché à certaines séries de raretés bibliographiques. C’est ainsi qu’il était parvenu à réunir une série presque complète d’éditions aldines, une collection très-considérable et précieuse d’incunables, parmi lesquels figurent en grand nombre les livres imprimés à Milan et les produits des presses de Jenson. Il avait, en outre, réuni un grand nombre d’éditions rares de Dante, de Pétrarque, de Boccace, beaucoup d’ouvrages sur l’origine de l’imprimerie et sur la bibliographie, une belle suite de livres à figures, et sur l’histoire des arts (principalement en Italie), etc. Enfin on trouve dans la Bibliothèque des raretés de toutes sortes : des manuscrits importants, des livres imprimés sur peau de vélin, des reliures anciennes et sortant des cabinets d’amateurs célèbres, comme Grolier, etc.

A côté des livres curieux, M. de Bearzi avait réuni une bonne collection d’ouvrages de travail et d’étude. »

(E. T. [Edwin Tross]. Catalogue, [Première partie], p. V-VI)

« Le 31 mai prochain, le libraire Edwin Tross procèdera, dans l’une des salles Silvestre, à la vente d’une partie de la bibliothèque de M. l’abbé de Bearzi, protonotaire apostolique et chargé d’affaires du roi des Deux-Siciles à la cour de Vienne. Le catalogue, qui forme un gros volume in-8, divisé en deux parties, ne contient pas moins de 4,487 numéros. – Parmi les manuscrits de cette riche collection nous citerons des Bibles et des Livres d’heures, des Psautiers avec miniatures, un Philo Judæus en latin du XIIe siècle, des extraits de saint Basile et de saint Chrysostome, en grec, du XIIIe siècle, les œuvres de Jamblicus, en grec, du XVesiècle, Vita Dagoberti, Caroli magni, Ludovici pii, Pipini, manuscrit du XIIe siècle sur vélin, etc., etc.

Les incunables sont très-nombreux, et ce sont, en général, des exemplaires de choix et magnifiquement reliés ; quelques-uns sont même uniques, comme celui du livre xylographique de l’Apocalypse de saint Jean, édition inconnue aux bibliographes. Nous citerons encore le Gratianus de P. Schoiffer, 1472, le Nova compilatio decretalium Gregorii papæ, du même, 1472, imprimé sur peau de vélin, avec miniatures, une foule d’éditions princeps et d’éditions aldines, dont quelques-unes sont sur vélin, une messe en musique chantée pour la canonisation de saint Léopold d’Autriche (1484), et dont on ne connait que deux exemplaires, différents recueils de gravures, de Cranach, d’Androuet du Cerceau, etc., etc., des livres de chasses, une collection de Tatwams, en sanscrit, imprimée sur papier de bambou, divers romans de chevalerie, etc., etc. »

(L. R. In L’Athenæum français, N° 19, samedi 12 mai 1855, p. 402)

« J’ai sous la main un catalogue de livres rares et précieux dont la vente aura lieu ces jours-ci. Ces livres appartenaient à un prêtre qui vient de mourir, M. l’abbé Jean de Bearzi, chargé d’affaires du roi des Deux-Siciles et protonotaire apostolique. Un grand nombre de ces livres ne sont pas, il faut l’avouer, d’une orthodoxie irréprochable, et l’on s’attendrait à les trouver partout ailleurs que dans la bibliothèque d’un ecclésiastique. Je veux citer les titres, non de tous, la liste en serait trop longue, mais de quelques-uns, pour prouver que la lecture du bréviaire n’est pas la seule de certains hommes d’Eglise. Voici d’abord deux éditions du Secrétaire des amans, puis les Baisers de Jean Second, le Cabinet satirique ou Recueil de vers gaillards, les Contes de La Fontaine, les Œuvres de Pierre Arétin ; il y a aussi deux exemplaires de la Rhétorique de ces dames. Je dis de ces dames pour ne pas dire le mot propre ou plutôt le mot sale, la langue française ne bravant pas l’honnêteté comme la latine. Les prêtres n’aiment pas Voltaire. Un seul ouvrage de Voltaire avait pourtant trouvé grâce devant M. l’abbé de Bearzi, c’est….. la Pucelle. On me dira peut-être que l’ecclésiastique doit tout lire, le bon et le mauvais. A la bonne heure ! mais presque tous les livres que je viens de citer se trouvent en double édition dans la bibliothèque du défunt abbé, et j’y compte jusqu’à trois exemplaires des Œuvres d’Arétin. Trois exemplaires ! c’est beaucoup pour un prêtre, même bibliophile. Admirons jusqu’où la passion des livres ornés de peintures égrillardes peut entraîner celui qui s’y abandonne, même quand il est abbé et protonotaire apostolique. »

(Edmond Texier. In Le Siècle, dimanche 13 mai 1855, p. 3)


 

1. Sacræ scripturæ veteris novæque omnia. Venetiis, in ædibus Aldi et Andreæ soceri, 1518, in-fol., cuir de Russie, dos de mar. r. Première édition du texte grec de la Bible. 211 fr.



4. Biblia latina. Impressum Venetiis per Franciscum de Hailbrun et Nicolaum de Frankfordia socios, 1475, pet. in-fol. goth. à 2 col. rel. en bois, rec. de mar. br. gaufré, imprimé sur peau de vélin. Au commencement une miniature, initiales en couleurs. 1.400 fr.



11. Biblia sacra Vulgatæ editionis tribus tomis distincta. Romæ, ex typographia apostolica Vaticana, 1590, gr. in-fol., mar. rouge. Première édition. 420 fr.



12. Biblia sacra Vulgatæ editionis. Romæ, ex typographia apostolica Vaticana, 1592, grand in-fol., front. grav., mar. rouge, fil., tr. dor. (Duseuil). Seconde édition. 475 fr.



19. Bible bohémienne. Altstadt-Prag, 1488, in-fol. goth. à 2 col., veau. Première édition de la Bible en langue de Bohême. 295 fr.

105. Horæ intemeratæ Virginis Mariæ secundum usum romanum totaliter ad longum sine requirere : cum pluribus orationibus in gallico et latino. Paris, Thielmā Kerver, 1498, gr. in-8, veau fleurdelisé, tr. dor., anc. rel., imprimé sur vélin avec de grandes grav. en bois et bordures peintes et rehaussées d’or. 250 fr.

106. Horæ beatæ Mariæ virginis secundum usum romanum cum illius miraculis : una cum figuris apocalipsis post Bibliæ figuras insertis ; impressa Parisiis opera Nicolai Higman. Impensis honesti

viri Symonis vostre, 1512, in-8 goth., mar. chagr. noir, tr. dor. Imprimé en rouge et noir sur vélin, avec la danse des morts, de grandes gravures en bois, et des bordures très variées. 295 fr.

787. Nova compilatio decretalium Gregorii papæ. Mogûcia, Petrus Schoiffer de Gernssheim, 1473, gr. in- fol. goth. à 2 col., peau de vélin, initiales en couleurs et 5 miniatures, mar. brun gaufr., fers à froid, tr. dor., rel. avec coins et fermoirs ciselés et dorés. 1.550 fr.



804.Aristotelis opera græce. Venetiis, impress. dexteritate Aldi Manutii, 1495-1498,. 5 vol. in-fol., mar. rouge, fil., tr. dor., plats ornés (Lortic). Première édition. 710 fr. à Yemeniz.



912. Marci Antonii Nattæ Astensis de Deo libri XV. Venetiis, apud Paulum Manutium, 1559, in-fol., veau ant. à compart. Sur l’un des plats se lit « Jo. Grolierii et amicorum ». Sur l’autre « Portio mea domine sit in terra viventium ». 880 fr.



943. Essais de Messire Michel Seigneur de Montaigne. Bourdeaus, S. Millanges, 1580, 2 part. en un vol. pet. in-8, vél. Édition originale. 240 fr.



1.007. Caii Plinii Secundi naturalis historia. Venetiis, Nicolaus Jenson, Gallicus, 1472, gr. in-fol., cuir de Russie, dos de mar. rouge. Troisième édition, initiales en or et couleur. 135 fr.

Photographie Librairie de l'Amateur, Strasbourg


1.009. C. Plynii Secundi naturæ historiarum libri XXXVII.Sumptibus ornatiss. virorum Joannis Kobergii ac Lucæ Alantsee, impressum Hagenoa opera industriaq. Thomæ Anthelmi Badensis mense novembris, 1518, 2 tom. en 1 vol. gr. in-fol. rel. en bois, bordures et grandes initiales gravées en bois, imprimé sur peau de vélin. 1.700 fr.

Photographie BnF


1.013. Historia naturale di C. Plinio Secondo, tradotta di lingua latina in fiorentina per Aristophoro Landino. Opus Nicolai Jansonis Gallici, impressum Venetiis, 1476, gr. in-fol., vél., avec une quarantaine de grandes initiales et une bordure peinte en miniature. 225 fr.

Photographie Boston Medical Library


1.131. Petrus de Montagnana. Fasciculus medicinæ. Similitudo complexionum et elementorum. Humidus est sanguis color est vis aeris illi. Sicca calet colera, sic est illi similata. Alget humet flegma ac exiccat quasi terram. Venetiis, Joh. et Gregorius de Forlivio, 1491, gr. in-fol. goth., cart. à la Bradel. 201 fr.

Photographie New York Academy of Medicine


1.132. Petrus de Montagnana fasciculus medicinæ. Similitudo complexionum et elementorum. Venetiis, Joh. et Greg. de Gregoriis, 1500, in-fol. goth., cart. à la Bradel. Les célèbres gravures de Mantegna au simple trait ne sont pas les mêmes dans les deux éditions. 201 fr.




1.408. Académie des sciences et des arts, par Isaac Bullart. Brusselle, Foppens, 1695, 2 vol. en un in-fol., mar. rouge, tr. dor. Livre précieux à cause des 274 portraits qu’il contient. 120 fr.



1.454. Le vite de’ più eccelenti architetti, pittori et scultori italiani da Cimabue insino a tempi nostri, descritte in lingua Toscana da Giorgio Vasari, pittore Aretino. In Fiorenza, appr. Lorenzo Torrentino, 1550, 3 tom. en 2 vol. pet. in-4, d.-rel. vél. Édition originale introuvable. 140 fr.



1.525. Recueil d’estampes d’après les plus célèbres tableaux de la galerie royale de Dresde, avec une description en français et italien. Dresde, [Chrêtien Henri Hagenmuüller], 1753-1757, 2 vol. en un très grand in-fol., d.- rel. mar. rouge, tête dor. Exemplaire de présent, avec anciennes épreuves, portant les mots « Exemplaire Royal » imprimés sur le titre du premier volume. 325 fr.

Photographie Robin Halwas, Londres


1.567. Fuggerorum et Fuggerarum, quæ in familia natæ, quære in familiam transierunt, quot extant ære expressæ imagines. Augustæ Vindel [Augsburg], [Andreas Aperger], 1618, gr. in-fol., d.-r., 127 portraits gravés par Kilian. 123 fr.

Photographie Petit Palais, Paris

1.577. Apocalypsis, sive Historia Sancti Johannis Evangelistæ, ejusque visionis apocalypticæ. S. 1. n. d., in-fol., mar. br., fers à froid, tr. dor. (Lortic). Le plus ancien volume xylographique. 6.000 fr.


Photographies Camille Sourget, Paris


1.586. Icones Novi Testamenti, arte et industria singulari Io. Amman. Francof. ad Mœnum, M. Lechler et Hier. Feyerabendt, 1571, in-4 obl., veau (Anc. rel.), 93 gravures en bois qui portent le monogramme I. A. (Jost Amman). Exemplaire peint et rehaussé d’or : l’enlumineur a mis son monogr. sur chaque planche, et s’est nommé sur la dernière, « David Rem fecit, an. 1598 ». 135 fr.



1.674. Le premier [le second] volume des plus excellents Bastiments de France. Par Iacques Androuet, du Cerceau, architecte. Paris, 1576-1579, 2 vol. en un gr. in-fol., fig., mar. citron, fil. (Anc. rel.). 650 fr.




1.715. Divina proportione Opera a tutti gl’ ingegni perspicaci e curiosi necessaria oue ciascun studioso di Philosophia : Prospectiva, Pictura, Sculptura, Architectura, Musica, e altre Mathematice suavissima ... doctrina consequira [auct. Frater Lucus Patiolus Burgensis]. Venetiis, impressum per Paganinum de Paganinis, 1509, 2 part. en un vol. in-fol., grav. en bois, mar. vert (Anc. rel.). Première perspective pratique imprimée. Quelques-unes des figures ont été gravées d’après les dessins de Leonardo da Vinci. 121 fr.



1.741. Architectura Von Ausstheilung, Symmetria und Proportion der Fünff Seulen, und aller darauss volgender Kunst Arbeit von Fenstern, Caminen, Thürgerichten, Portalen, Bronnen und Epitaphien. Durch Wendel Dietterlin, Maler zu Strassburg. Nurnberg, Balthasar Caymor, 1598, gr. in-fol., mar. brun, fers à froid, tr. dor. (Lortic). 400 fr.



1.808. Roberti Valturii de re militari libri XII ad Sigism. Pandulfum Malatestam. Johannes ex Verona oriundus, hunc de re militari librum sua in patria impressit. Anno 1472, gr. in-fol., gr. en bois color., cuir de Russie, dos de mar. rouge. Première édition, remarquable par ses belles gravures en bois, au nombre de 82, faites d’après les dessins de Matteo Pasti. 350 fr.




1.811. Institutionum reipublice militaris ac civilis libri novem Nicolai, Marescalci, Thurii, LL, ac canonum doctoris. Impressum feliciter in celebri urbe Rostochio, in ædibus Thuriis, 1515, fig. en bois, d.-rel. mar. Exemplaire avec les figures color. 140 fr.

1.866. Das erste buch vahet also an und leret || paissen und auch den habich erkenne. [À la fin :] Die adler vahent reher. gemsen. fuchs || hasê uñ darczu alle vogel damit ein end. S. l. et a. sans chiffr. récl. ni signat. [Augsburg, vers 1472], pet. in-4 goth., cart. Le plus ancien livre de fauconnerie qui ait été imprimé dans une langue vivante. 150 fr. [Le seul exemplaire connu est à la Preussische Staatsbibliothek de Berlin]



1.867. Sensuyt le livre du roy Modus et de la royne Racio, qui parle du deduyt de la chasse a toutes bestes sauvaiges come cerfz, biches, chevreulx, etc. On les vend à Paris a léseigne sainct Jehan Baptiste, en la rue neufve Nostre Dame, pet. in-4 goth., fig. en bois, parch. 505 fr.

2.047.Laurentii Vallensis viri clarissimi elegantiæ ad breve quoddam ac perutile redactæ ad compendium. Mediolani, impr. per Mgrm. Philippum de Lavagnia, Mediolanensem, 1475, in-4, mar. rouge, tr. dor. (Anc. rel.). 146 fr.

2.181. Homeri opera, græce. Florentiæ, sumptibus Bernardi et Nerii Nerliorum, 1488, 2 vol. en un in-fol., cuir de Russie. Première édition d’Homère. 1.550 fr. à Firmin Didot.

2.183. Homeri opera omnia græce, cum vita eius. Venetiis, Aldus, 1504, 2 vol. pet. in-8, mar. rouge, tr. dor. (Duru). 125 fr.

2.184. Homeri opera [græce]. Venetiis, in æd. Aldi et Andrex Asulani soceri, 1524, 2 vol. pet. in-8, mar. r., fil., tr. dor. (Derome). 153 fr.



2.222. Anthologia epigrammatum græcorum. Græce, cura Jo. Lascaris. Impressum Florentiæ, per Laurentium Francisci de Alopa Venetum, 1494, in-4, mar. r. à comp. et mosaïque, tr. dor. gaufr. Première édition imprimée en lettres capitales, avec la lettre de Lascaris et le dernier feuillet blanc. 230 fr.



2.248. Vita et fabellæ Aesopi, græce cum interpret. latina. Gabriæ fabellæ XLIII. Phurnutus. Palæphatus. Heraclides Ponticus. Orus Apollo, etc., græce. Venetiis, apud Aldum, 1505, in-fol., bas., dos de mar., tr. peinte. 130 fr.



2.262. Horatii Flacci opera cum annot. Christ. Landini. Impressum per Antonium Miscomium, Florentiæ, 1482, in-fol., vél., initiales en or et couleurs. 215 fr.



2.265. Horatius. Venetiis, Aldus, 1501, pet. in-8, mar. rouge, tr. dor. gaufr.Au second feuillet, une bordure peinte, toutes les initiales en or. 1.000 fr.

2.266. Horatius. S. l. n. d., pet. in-8, mar. r., tr. dor. (Hardy). Contrefaçon très rare de l’édition Aldine de 1501, faite à Lyon, sans date, avec la faute d’impression « imprissis ». 110 fr.



2.295. Virgilius. Venetiis, Aldus, 1501, pet. in-8, réglé, mar. bleu, tr. dor. (Thouvenin). Titre refait. 350 fr.

2.357. Euripidis Medea, Hippolytus, Alcestis et Andromache, græce. Cura Jo. Lascaris. S. 1. et a. [Florentiæ, Laurentius de Alopa, c. 1494], pet. in-4, mar. brun, fers à froid, tr. dor. (Capé). 370 fr.



2.370. Plauti comoediæ ex emendationibus atque commentariis Bernardi Saraceni, Joannis Petri Vallæ, etc. Venetiis, Laz. Soardus, 1511, in-fol., fig. en bois représ. des scènes de théâtre, rel. en bois. 166 fr.

2.374. P. Terentii comoedia. In Sancto Ursio Johannes de Reno impressit, 1475, in-fol., bas., dos de mar. rouge. 230 fr.

2.456. Ciceronis de Oratore libri III ad Quintum fratrem. Finiti et côtinuati sunt supra dicti libri M. T. C. Rome per me Ulricum Han. de Wiena. Anno domini, 1468, gr. in-4, d.-rel., avec des bordures peintes en or et couleurs. 375 fr.



2.477. Ciceronis Epistolæ ad familiares. Venetiis, Johannes de Spira, 1469, in-fol., bordure et initiales en or et couleurs, mar. rouge, tr. dor. (Anc. rel.). 415 fr.

2.489. Ciceronis epistolæ ad M. Brutum, ad Quintum fratrem, ad Octavium et ad Atticum [ed Joa. Andrea]. Impressum Romæ opus in domo Petri et Franc. de Maximis, president. Conradus Sweynheym et Arnoldus Pannarts, 1470, in-fol., bas., dos de maroquin. 501 fr.



2.584.La comedia di Dante [col commento di Benvenuto da Imola e colla vita di questo poeta scritta da Giovanni Boccacio]. De Spira vendelin fu il stampatore. 1477, in-fol. goth., peau de truie. 320 fr.



2.585. La comedia di Dante, col commento di Landino. Venetia, per Petro Cremonese dito Veronese, 1491, in-fol., cuir de Russie, dos de mar. citr. 250 fr.



2.589. Le terze rime di Dante. Venetiis, in ædib. Aldi, accuratissime, 1502, pet. in-8, mar. rouge, dos à pet. fers, tr. dor. (Duru).Premier tirage, sans l’ancre. 110 fr.

Photographie Bn Espagne


2.691. Cancionero general Agora nueuamete añadido.Toledo, Ramon d’petras, 1527,in-fol. goth. à 2 et 3 col. 1.220 fr.



2.700. Die geuerlichen und eins teils der geschichten des loblichen streytparen und hochberümbten helds und Ritters herr Thewerdanncks. Gedruckt in der Kayserlichen Stat Nürnberg, durch den Eltern Hannsen Schonsperger, s. d. [1517], gr. in-fol., rel. en bois. Imprimé sur peau de vélin, avec 118 gravures en bois par Hans Scheiffelein, Burgkmair, Jost Negker, etc. 400 fr.



2.747. Les sept saiges de Romme. Sensuyt lhystoire de Poncianus l’empereur qui navoit que ung seul filz qui avoit a nom Dyoclecian, lequel il bailla aux sept saiges de Romme pour le gouverner et instruyre en sciences. On les vend à Lyon cheulx Olivier Arnoullet, s. a. pet. in-fol. goth., fig., parch. 435 fr.

2.749. Les cent nouuelles contenant cent hystoires, ou nouueaulx comptes plaisans a deviser en toutes compaignies par ioyeusetė. Paris, Jehan Trepperel, s. d., pet. in-4 goth., grav. en bois, d.-rel. 355 fr.



2.769. Il Decamerone di M. Giovanni Boccaccio novamente corretto con tre novelle aggiunte. Impresso in Vinegia, nelle case d’Aldo Romano et d’Andrea Asolano suo socero, nell’ anno 1522, in-4, mar. br., fers à froid (Anc. rel.). 520 fr.

2.878. Phalaridis epistolæ, a Francisco Arretino e græco in latinum traductæ. Brixiæ, Thoma Ferrando auctore, Kalendis septembris, pet. in-4, cuir de Russie, dos de v. f. 150 fr.



3.047. Bartholomeo da li Sonnetti, Isolario. Gr. in-4 goth., cart. à la Bradel, 48 cartes géographiques gravées en bois, coloriées à l’époque où le volume parut. D’après Dibdin, il a été imprimé à Venise vers 1477. 205 fr.



3.054. Rudimentum noviciorum. Epithoma partes in sex juxta mundi sex ætates divisum. Anno 1475, in urbe Lubicina [per Lucam Brandis], 2 tom. en un vol. gr. in-fol., rel. en bois. Première production des presses de Lubeck, qui contient beaucoup de curieuses gravures en bois : les deux plus remarquables sont une grande mappemonde ronde et une carte de la Palestine. 151 fr.



3.127. Historiæ Augustæ scriptores [ed. Bonus Accursius]. Informatum est hoc opus per magistrum Philippum de Lavagna, 1475, Mediolani, 3 tom. en un vol. in-fol., mar. rouge, tr. dor. (Bozerian). Première édition. 301 fr.



3.150. Valerius Maximus. S. 1. [Venetiis], Vindelinus de Spira, 1471, in-fol., mar. rouge, tr. dor. (Duru), avec une bordure et des initiales en or et couleurs. 190 fr.

Photographie Bibliothèque du Vatican


3.178. Justini historici clarissimi in Trogi Pompeii historias libri. Venetiis, Nicolaus Jenson, Gallus, 1470, gr. in-4, mar. rouge à compart., tr. dor. Première édition. 147 fr.

3.184. Incipit Eutropius historiographus, et post eum Paulus Diaconus de historiis italice provincie ac Romanorum. Romæ, impressus anno dni 1471, pet. in-fol., mar. rouge à compart., tr. dor. Première édition, imprimée par G. Lauer. 151 fr.



3.348. Epitome princip. venet., Bernardo Georgio P. V. autore. Venetiis, apud Aldi filios, 1547, pet. in-4, mar. viol., tr. dor. (Derome). Exemplaire unique imprimé sur peau de vélin. 240 fr.



3.571. Diarium itineris in Moscoviam Perillustris ac Magnifici Domini Ignatii Christophori nobilis domini de Guarient, & Rall, Sacri Romani Imperii, & Regni Hungariae Equitis, Sacrae Caesareae Majestatis Consiliarii Aulico-Bellici ab Augustissimo, & Invictissimo Romanorum Imperatore Leopoldo I. ad Serenissimum, ac Potentissimu Tzarum, & Magnum Moscoviae Ducem Petrum Alexiowicium Anno M DCXCV III. ab legati extraordinarii Descriptum a Joanne Georgio Korb. Viennae Austriae, Leopolidi Voigt, [1700], in-fol., 19 gravures, mar. rouge, compart., tr. dor.L’ouvrage, écrit contre la Russie, a été supprimé. 110 fr.



4.176. Catalogue des livres imprimés sur vélin de la Bibliothèque du Roi, par Van Praet. Paris, 1822-1828, 6 tomes en 5 vol. gr. in-8, fig., br. - Catalogue des livres imprimés sur vélin qui se trouvent dans des bibliothèques tant publiques que particulières. Paris, 1824, 4 vol. gr. in-8, br. 120 fr.

« La vente de la bibliothèque de M. l’abbé Bearzi a beaucoup nui à celle de M. A. S. ; et il est probable qu’elle aura également une fâcheuse influence sur celle de M. le baron de Warenghien. Ces trois collections ont, en effet, beaucoup d’analogie puisque leur richesse consiste surtout en éditions de classiques grecs et latins. Habitant ordinairement l’Allemagne, pays où le culte de l’antiquité est poussé à un plus haut degré que de notre côté du Rhin, M. l’abbé Bearzi, a eu plus de facilité pour former sa collection ; mais il l’a aussi complétée d’une façon bien supérieure à ses deux concurrents. Ainsi un superbe exemplaire de la première édition d’Homère, Florentiae sumptibus Bernardi et Nerii Nerliorum, 1488, 2 vol. in-fol. a rapidement monté à 1,350 fr. ; les mêmes œuvres, édition des Aldes, 2 vol. pet. in-8°, 1504, ont été adjugées à 725 fr. ; un autre exemplaire sortant aussi des presses de ces célèbres imprimeurs, édition de 1524, a été vendu 153 fr. Il est rare qu’un collectionneur possède trois éditions aussi importantes. Les fables d’Esope, édition des Aldes, in-fol. 1505 se sont vendus 130 fr. Un manuscrit de la concordance des bibles exécuté au commencement du quatorzième siècle, sur peau de vélin a été adjugé à 105 fr.

M. Edwin Tross, qui était chargé de cette vente, a importé à la sale Silvestre une coutume de l’Allemagne qui nous l’espérons sera imitée par les libraires français. Il appelle seulement les numéros du catalogue au lieu de lire les titres des ouvrages ; cette mthode qui fait que la vente s’exécute plus rapidement a aussi l’avantage de ne pas écorcher les oreilles des bibliophiles par la lecture des titres en langue étrangère, et souvent même en français dénaturé de façon à les rendre complètement méconnaissables. »

(Répertoire universel de la bibliographie française et étrangère, N° 7, 30 juin 1855)

Quatre mois après la fin de cette vente, le 30 octobre 1855, Edwin Tross succéda à Pierre Jannet (1820-1870), à la tête de l’établissement de ventes publiques du 28 rue des Bons Enfants.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Comte André-Pierre Abrial (1783-1840), amateur d’ésotérisme

$
0
0

   La reproduction des articles est autorisée à condition d'en citer l'origine.

L'expérience des frères Montgolfier, le 5 juin 1783,  à Annonay

La famille Abrial, originaire du Haut-Vivarais, qui appartenait à la bourgeoisie de la ville d’Annonay [Ardèche], remonte jusqu’au XVIesiècle : Jean Abrial, apothicaire, vivait en 1590 et mourut en 1657. 

Le chirurgien de village, par Pieter Jansz Quast (1606-1647)

Pierre Abrial, apothicaire, 2e consul de cette ville en 1623, décédé le 13 octobre 1660, époux le 30 août 1648 de Étiennette Panatier, inhumée le 13 décembre 1693, fut le père d’Antoine Abrial, maître chirurgien, 2e consul d’Annonay en 1700, époux de Marie-Anne Peyron le 4 août 1680 et décédé le 29 juin 1707, et le grand-père d’André Abrial, aussi maître chirurgien, baptisé le 16 octobre 1699, aussi 2e consul d’Annonay en 1722,  et décédé le 27 mars 1755, inhumé dans la chapelle des Pénitents le lendemain, époux le 18 août 1719 de Jeanne Ravel, morte le 17 mars 1778 et inhumée le lendemain. 



Le fils de ces derniers, Jean-Pierre Abrial, également maître chirurgien, fut baptisé le 17 mars 1720 et mourut le 22 septembre 1765 ; il était l’époux, le 5 novembre 1748 à Saint-Victor [Ardèche], de Marie-Catherine Murol, qui lui survécut jusqu’au 18 avril 1783.


 

La descendance a été illustrée par André-Joseph Abrial, né à Annonay le 19 mars 1750. Elevé à partir de 1762 à l’école de Sorèze [Tarn], il fit ensuite ses études au collège Louis-le-Grand, puis fut reçu avocat au Parlement en 1771. Handicapé par un bégaiement, il n’exerça guère son métier avant la Révolution. En outre, la réforme du système judiciaire menée par le garde des sceaux René-Charles de Maupeou (1714-1792) et l’exil des parlementaires l’éloignèrent momentanément du barreau : il dirigea un comptoir au Sénégal, mais, malade, il dut rentrer en France. En 1790, il demeurait 16 rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie [IVe]. En 1791, il obtint l’emploi de commissaire du Roi au Tribunal du VIe arrondissement, puis près le Tribunal de cassation. Ministre de la Justice en 1799, envoyé à Naples en 1800 pour y organiser le gouvernement républicain, sénateur en 1802, grand officier de la Légion d’honneur en 1804, comte de l’Empire en 1808, il n’en vota pas moins la déchéance de l’Empereur en 1814. Pair de France héréditaire en 1814, il vota la mort du maréchal Ney. Vers la fin de 1819, atteint d’une cécité presque absolue, il n’aborda plus la tribune jusqu’à sa mort, qui arriva le 13 novembre 1828 ; il fut inhumé au cimetière du Père Lachaise [division 28]. Il avait épousé en premières noces, le 7 janvier 1782, en l’église Saint-Médard de Paris [Ve], Henriette-Denise Regnard, qui décéda rue Garancière [VIe] le 8 thermidor An VII [26 juillet 1799], et en secondes noces, le 18 juillet 1811, Marie Abrial, sa cousine germaine, née à Boulieu-lès-Annonay [Ardèche] le 9 septembre 1769 et décédée à Paris le 2 juillet 1814. 



Abrial portait « D’argent, à l’arbre terrassé de sinople, au chef d’azur, chargé d’un soleil d’or ».

Du premier mariage du comte André-Joseph Abrial, le comte André-Pierre-Étienne Abrial est né à Paris, rue des Juifs [rue Ferdinand Duval à partir de 1900, IVe], le 5 décembre 1783, et fut baptisé le lendemain en l’église Saint-Gervais. Il entra de bonne heure dans la carrière politique et fut nommé, successivement, auditeur près le ministre de la Justice en 1804, auditeur au Conseil d’État de 1804 à 1814, commissaire-général de police à Lyon [Rhône] en 1810, préfet du Finistère en 1813, maître des requêtes honoraire en 1814-1815, préfet du Gers en 1815, maître des requêtes en service extraordinaire en 1818-1819. Chevalier de l’Ordre royal de la Légion d’honneur en 1821, il succéda à son père dans la dignité héréditaire de la pairie le 14 février 1829 et fut promu officier de la Légion d’honneur en 1837.

Il avait épousé, le 3 nivôse An XIII [24 décembre 1804], Élisabeth-Augustine-Edme Treilhard, née à Paris le 21 octobre 1783, fille du conseiller d’État Jean-Baptiste Treilhard et de Edme-Élisabeth Boudot, qui lui avait donné quatre enfants : André-Achille, né à Paris, 18 rue Plumet, le 14 vendémiaire An XIV [6 octobre 1805] et décédé à Smyrne [Izmir, Turquie] le 26 avril 1853 ; Jeanne-Rosalie-Edme-Henriette, née à Paris en 1806 et décédée chez son gendre, à Saint-Étienne [Loire], 6 place Marengo, le 11 janvier 1868 ; Edme-Félicité, née à Lyon le 19 septembre 1811, décédée à Paris [XVe], 58 boulevard du Montparnasse, le 1er décembre 1883 ; Jules-Étienne, né à Paris, 18 rue Plumet, le 12 janvier 1817 et décédé à Paris [VIIe], 6 rue Éblé, le 4 mai 1891.


André-Pierre-Étienne Abrial mourut dans son hôtel parisien du 18 rue Plumet [XVe, détruit] le 26 décembre 1840 et fut inhumé au cimetière du Père Lachaise [division 28].

 


Sa bibliothèque fut dispersée au cours d’une vente qui eut lieu à son domicile, 18 rue Plumet, du lundi 7 juin au mercredi 7 juillet 1841, en 27 vacations : Catalogue des livres composant la bibliothèque de feu M. le CTE Abrial, pair de France (Paris, Edouard Garnot, 1841, in-8, [12]-194 p., 3.035 + 8 doubles [bis] = 3.043 lots), avec un « Ordre des vacations » et une « Table des divisions », dont Théologie [317 lots = 10,41 %], Jurisprudence [413 lots = 13,57 %], Sciences et Arts + Addition [765 lots = 25,13 %], Belles-Lettres [675 lots = 22,18 %], Histoire [872 lots = 28,65 %], 1 globe céleste et 1 globe terrestre. Nombreux titres incomplets, ou mal transcrits, ou avec des coquilles [n° 1.752 : « Audri » pour Oudry], erreurs dans la numérotation.

Photographie BnF

 

37. Physique sacrée, ou Histoire-Naturelle de la Bible. Traduite du Latin de MR. Jean-Jaques [sic] Scheuchzer. Enrichie de Figures en Taille-douce, gravées par les soins de Jean-André Pfeffel. Amsterdam, Pierre Schenk et Pierre Mortier, 1732-1737, 8 vol. in-fol., fig., v. m., tr. d.



158. Théologie des Insectes, ou Démonstration des perfections de Dieu Dans tout ce qui concerne les Insectes. Traduit de l’Allemand de MR. Lesser. La Haye, Jean Swart, 1742, 2 vol. in-8.

Photographie BnF


171. Génie du christianisme, ou Beautés de la religion chrétienne ; par François-Auguste Chateaubriand. Paris, Migneret, An X. – 1802, 4 vol. in-8.

Photographie Pierre Brillard


252. Zend-Avesta, ouvrage de Zoroastre : Traduit en François. Par M. Anquetil du Perron. Paris, N. M. Tilliard, 1771, 3 vol. in-4, pl., bas., fil.



302. La Fable du Christ dévoilée, ou Lettre du muphti de Constantinople, à Jean Ange Braschy, muphti de Rome. Paris, Imprimerie de Franklin, Desenne, An II, in-8, front.



521. Le Grand Coutumier du pays et duché de Normendie [sic]. Imprimé à Rouen par Nicolas Le Roux, pour Françoys Regnault à Paris, Jehan Mallard à Rouen et Girard Anger à Caen, 1539, in-fol. goth.



667. Code criminel de l’empereur Charles V. vulgairement appellé [sic] la Caroline. Paris, Imprimerie de Claude Simon, 1734, in-4.

Photographie BnF


779. Discours de la Méthode pour bien conduire sa raison, & chercher la vérité dans les sciences. Plus la Dioptrique, les Météores, la Méchanique, et la Musique, Qui sont des essais de cette Méthode, par René Descartes. Paris, Charles Angot, 1668, in-4.



882. Entretiens du sage Pétrarque Sur les plus beaux sujets de la Morale. Paris, Pierre Trabouillet, 1678, 2 vol. in-12.



996. P. Gasparis Schotti Magia universalis naturæ et artis, Sive Recondita Naturalium & Artificialium rerum Scientia. Bambergæ, Joh. Martini Schönwetteri, 1677, 4 vol. in-4.



1.017. La Physique occulte, ou Traité de la baguette divinatoire. La Haye, Adrien Moetjens, 1762, 2 vol. in-12, fig.

Photographie Camille Sourget


1.063. Discours admirables de la nature des eaux et fonteines [sic]. Par M. Bernard Palissy. Paris, Martin le Ieune, 1580, in-8.



1.138. Histoire naturelle des coquilles. Par L. A. G. Bosc. Paris, Deterville, An X, 5 vol. in-18, pap. vélin, fig. color., v. f., fil., tr. dor.



1.170. Des satyres, brutes, monstres et démons. Par F. Hedelin. Paris, Nicolas Buon, 1627, in-8.



1.203. Antigigantologie, ou Contre-discours de la grandeur des geans [sic]. Par Nicolas Habicot. Paris, Iean Corrozet, 1618, in-8.



1.204. Gaspari Bauhini Basileensis De hermaphroditorum monstrosorumq; partuum Natura ex Theologorum, Jureconsultorum, Medicorum, Philosophorum, & Rabbinorum sententia Libri Duo hactenus non editi. Oppenheimii, Typis Hieronymi Galleri, 1614, in-8.



1.272. Nouveau Traité de navigation, contenant la théorie et la pratique du pilotage. Par M. Bouguer. Paris, Hippolyte-Louis Guérin et Louis-François Delatour, 1753, in-4, pl., bas.



1.291. Le Véritable Dragon rouge. S. l., 1521 [v. 1800], in-16.



1.304 bis. Le Monde enchanté. Divisé en quatre Livres par Balthazar Bekker. Traduit de l’Hollandois. Amsterdam, Pierre Rotterdam, 1694, 4 vol. in-12, fig. – Idée générale de la théologie payenne [sic], Servant de Réfutation au Système de Mr. Bekker. Par Mr. B. ***. Amsterdam, Jean du Fresne, 1699, in-12.



1.324. Le Comte de Gabalis, ou Entretiens sur les sciences secrètes. Par l’Abbé de Villars. Londres, Frères Vaillant, 1742, 2 vol. in-12.



1.340. Histoire des imaginations extravagantes de Monsieur Oufle. Causées par la lecture des livres qui traitent de la magie. Paris, Prault père, 1753, 2 vol. in-12, fig.



1.352. Histoires, disputes et discours, des illusions et impostures des diables. Le tout comprins en six livres par Iean Wier. [Genève], Iaques Chouet, 1579, in-8.

Photographie Librairie Koegui


1.378. La Chyromantie naturelle de Ronphile. Lyon, Antoine Iullieron, 1653, in-8, fig.



1.437. Les Propheties de M. Michel Nostradamus. Lyon, 1698, in-12.

Photographie David Brass, Calabasas, Californie


1.483. Histoire générale de la danse. Par M. Bonnet. Paris, D’Houry fils, 1723, in-12.



1.514. Thesaurus linguæ latinæ. Lugduni, s. n., 1573, 4 tomes en 2 vol. in-fol., v. f., fil.



1.640. La Pharsale de Lucain, Traduite en François Par M. Marmontel. Paris, Merlin, 1766, 2 vol. in-8, fig.

Photographie Librairie Le Feu Follet


1.682. Les triũphes de la Noble et amoureuse Dame. Paris, Hodin Petit, 1541, in-8 goth.



1.706.Œuvres de Nicolas Boileau Despréaux. La Haye, P. Gosse et J. Neaulme, 1729, 2 vol. in-fol., fig. de B. Picart, dent., tr. dor.



1.752. Fables choisies, mises en vers par J. de La Fontaine. Paris, Desaint & Saillant, et Durand, 1755-1759, 4 vol. in-fol., fig. d’après les dessins d’Oudry, v. éc., dent., tr. dor. (Bozerian).



1.862. Opere del signor abate Pietro Metastasio. In Parigi, Vedova Herissant, 1780-1782, 12 vol. in-8, fig., mar. violet, dent., tr. dor.



1.943. Contes et nouvelles de Bocace Florentin. Seconde édition. Cologne, Jacques Gaillard, 1702, 2 vol. in-12, fig. d’après les dessins de Romain de Hooge, v. m.



1.992. L’Eloge de la Folie, par Erasme, traduit par Mr. Gueudeville. Nouvelle édition. Amsterdam, François L’Honoré, 1731, in-12, fig. de Holbein, v. m.



2.056. Orus Apollo de Ægypte de la signification des notes Hieroglyphiques des Aegyptiens. Paris, Iacques Kerver, 1543, in-8, 197 bois.



2.104.Œuvres de M. le marquis de Pompignan. Paris, Nyon l’aîné, 1784, 7 vol. in-8.



2.115. Recueil de pièces galantes, de Madame la comtesse de La Suze, et de Monsieur Pelisson. Nouvelle édition. Trévoux, La Compagnie, 1748, 5 vol. in-12.



2.147. I dilettevoli dialogi le vere narrationi, le facete epistole di Luciano Philosopho. Vineggia, Nicolo di Aristotile, 1529, in-12, fig. en bois.

Photographie Arader Books, New York


2.188. Nouveau voyage autour du monde. Par Guillaume Dampier. Rouen Jean-Baptiste Machuel, 1723, 5 vol. in-12, cartes et fig.



2.270. Voyage dans l’intérieur de l’Afrique, par M. Mungo Park. Traduit de l’anglais sur la seconde édition, par J. Castéra. Paris, Dentu et Carteret, An VIII, 2 vol. in-8, front., fig. et cartes.

Photographie BnF


2.374. La Piété Affligée ou Discours Historique & Théologique de la Possession des Religieuses dites de Sainte Elizabeth de Louviers. Par le R. P. Esprist du Bosroger. Amsterdam, Pierre Schaier, 1700, in-12.



2.428. C. Iulii Cæsaris Commentarii. Venetiis, Apud Aldum, 1575, in-8, fig., 2 cartes.

Photographie BnF


2.559. Description de Paris, de Versailles, de Marly, de Meudon, de S. Cloud, de Fontainebleau, Et de toutes les autres belles Maisons & Châteaux des Environs de Paris. Par M. Piganiol de la Force. Nouvelle Edition. Paris, Charles-Nicolas Poirion, 1742, 8 vol. in-12, fig.



2.803. Le Miroir De la Cruelle, & horrible Tyrannie Espagnole. Amsterdam,Ian Evertss Cloppenburg, 1620, in-4, fig.



3.031. Mêlanges [sic] tirés d’une grande bibliothèque [Bibliothèque du marquis de Paulmy]. Paris, Moutard, 1779-1788, 70 tomes en 69 vol. in-8, v. m.

L’épouse du comte André-Pierre Abrial décéda à Paris le 17 mars 1877, chez son fils Jules-Étienne Abrial, 22 rue Oudinot [VIIe].

 

 

Les Débuts d’Henri Floury (1862-1961), éditeur d’art

$
0
0

   La reproduction des articles est autorisée à condition d'en citer l'origine.

Marque de Floury

La famille Floury est originaire de Fontaine-Saint-Lucien, à 9 km. au nord-est de Beauvais [Oise], où François Floury était maçon et dont l’épouse, Marie-Catherine Vérité, mourut le 19 août 1806, en leur maison sise dans la Grande Rue. Leur fils François-Augustin Floury y était également maçon, né le 10 février 1775, époux d’une cultivatrice et décédé le 30 mai 1818 en sa maison située vis-à-vis l’église.


 

François-Mathieu Floury, menuisier, né à Fontaine-Saint-Lucien le 21 septembre 1807, épousa Victoire-Ernestine Clément le 29 décembre 1829 à Beauvais où il s’installa, 22 Petite Rue Saint-Martin [rue Saint-Laurent] ; son épouse, repasseuse, était née à Beauvais le 20 thermidor An VI [7 août 1798] et y mourut le 7 mai 1850.

 


Pierre-Augustin-Ernest Floury naquit à Beauvais le 20 mars 1831. Menuisier, il épousa, à Bailleul-sur-Thérain [Oise], le 12 juillet 1854, Adeline-Anaïse-Séraphine Martin, sous-maîtresse chez Madame Anselin, maîtresse de pension Grande Rue Saint-Laurent [rue Gambetta] à Beauvais, qui était née le 25 juillet 1826 à Bailleul-sur-Thérain et qui décéda le 2 juin 1863 à Fresneaux-Montchevreuil [Oise]. Pierre-Augustin-Ernest Floury, domicilié alors à Paris, 42 rue Mademoiselle [XVe], y épousa en secondes noces Marie-Henriette Rousselet, confectionneuse, le 19 août 1876. Demeurant 47 rue de la Croix Nivert [XVe], il mourut le 11 mars 1884 à l’hôpital Bicêtre, 78 rue du Kremlin, à Gentilly [depuis 1896 : 78 rue du Général Leclerc, Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne].

Henri Floury

 

Paul-Henri-Joseph Floury était né à Fresneaux-Montchevreuil le 12 mai 1862.

En 1881, il entra comme employé de librairie chez Charles Marpon (1838-1890) et Ernest Flammarion (1846-1936), associés depuis 1875, 1 à 7 galeries de l’Odéon [VIe]. Le 6 juin 1888, demeurant 28 rue Feydeau [IIe], il épousa, à Paris [Xe], Blanche-Marie-Augustine Bagnard, sans profession, née à Paris [XIe] le 3 novembre 1863, domiciliée chez ses parents, 7 rue Saint-Vincent-de-Paul [Xe], Antoine Bagnard (1826-1879), maçon, et Marie-Françoise, dite « Maria », Sauvanet (1835-1909) : parmi les témoins, l’éditeur Charles Marpon. Le couple Floury aura trois enfants : Madeleine, née et morte à Paris [Ier] les 19 et 24 août 1889 ; Yvonne, née à Paris [Ier] le 23 décembre 1891, décédée à Paris [XVIIe] le 2 mars 1922 ; Jean-Joseph, né à Paris [IXe] le 4 mars 1894, décédé le 24 février 1984 à La Celle-Saint-Cloud [Yvelines].

Après la mort d’Édouard Dentu (1830-1884), sa veuve, Louise-Léonie Faure (1842-1914), lui avait succédé. Dans la situation désastreuse créée par les abus de pouvoir de Louis Sauvaitre (1828-1909), premier commis de son mari, nommé administrateur provisoire de la librairie, et l’incurie des liquidateurs, elle avait renvoyé Sauvaitre et confié, en 1887, le fonds de la « Librairie de la Société des Gens de Lettres », 3 place de Valois [Ier], à Lucien Curel (1850-1934), peintre à ses heures, et à Henri Gougis (1854-1939), avec lesquels elle s’était associée sous la raison sociale « Curel, Gougis & Cie ».

En 1888, la veuve Dentu confia la direction et la gérance de la « Succursale de la maison Dentu », 36 bis avenue de l’Opéra [IIe], à Henri Floury, 


Menu du dîner célébrant la publication du livre Henri Boutet Graveur et Pastelliste
 Rijks Museum, Amsterdam  


qui inaugura la collection « Études sur quelques Artistes originaux » avec le premier tome de Henri Boutet, Graveur et Pastelliste, par Léon Maillard (1894). 

Photographie Bertrand Hugonnard-Roche

 
Coll. priv.

En 1895, la faillite de la maison Dentu ne put être évitée : Henri Floury s’installa au 1, boulevard des Capucines, à l’angle de la rue Louis le Grand [IIe], en face le Vaudeville, le 1er avril 1895 ; 

Le Vaudeville et le boulevard des Capucines, par Jean Béraud (1889). Coll. priv.


Joseph-Arthème Fayard (1866-1936) racheta une partie des fonds de « Curel, Gougis & Cie », donnant naissance à une nouvelle librairie, « Curel & Fayard Frères », le 1er avril 1896 ; les magasins de vente et les bureaux de la Librairie Dentu furent transférés au 78 boulevard Saint-Michel le 1er août 1896. 


 

« Une remarque que nous avons tous faite, c’est que les magasins de librairie, si nombreux entre la Porte St-Martin et le Crédit Lyonnais, font complètement défaut entre ce dernier établissement et la Madelaine. Sur toute cette partie des boulevards, si brillante et si animée, le cœur du Paris vivant par excellence, on ne rencontrait pas une seule boutique où se débitât le livre. Cette lacune a cessé d’exister, car M. Floury, l’ancien directeur de la succursale de la maison Dentu de l’avenue de l’Opéra, vient d’ouvrir, au n° 1 du boulevard des Capucines, un élégant magasin où amateurs et passants pourront satisfaire à loisir leurs besoins intellectuels.

Désireux d’offrir aux premiers un petit centre où ils puissent échanger leurs idées, M. Floury compte mettre à leur disposition une pièce spécialement disposée à leur usage, où ils pourront se rencontrer dans l’après-midi et tenir une petite parlotte, une sorte de five-o’clock bibliophilique.

L’aimable bibliopole qui leur offre ainsi l’hospitalité n’est pas complètement sans arrière-pensée. Nous lui supposons l’ambition de marcher sur les traces des Conquet, des Rouquette et des Ferroud, et de continuer la série d’éditions artistiques de luxe, tirées à petit nombre, qu’il avait déjà inaugurée dans sa gestion précédente, et dont nous avons un prototype dans la description de l’œuvre de Boutet par M. Maillard. Il cherche évidemment à créer, à ses côtés, une sorte de conseil consultatif à la critique duquel il puisse soumettre les idées très originales dont il nous a fait la confidence sous le sceau d’un secret que nous nous empressons de violer, avec l’impudence qui caractérise le publiciste moderne.

Quoiqu’il arrive, nous lui souhaitons prompt succès et nous ne doutons pas qu’il n’arrive à se faire rapidement sa place dans le monde du livre et de l’estampe. »

(« Une nouvelle librairie parisienne ». In Répertoire des ventes, n° 25, samedi 13 avril 1895, col. 391-392)

Floury poursuivit la publication de la collection « Études sur quelques Artistes originaux » : 



Henri Boutet, Graveur et Pastelliste, par Léon Maillard (1895, t. II, 560 ex.) ; Auguste Rodin, Statuaire, par Léon Maillard (1899) ; Félicien Rops, par Érastène Ramiro (1905), avec Gustave Pellet, 51 rue Le Peletier [IXe] ; Maufra, peintre et graveur, par Victor-Émile Michelet (1908) ; Louis Legrand, peintre et graveur, par Camille Mauclair (1910), avec Pellet ; Alexandre Lunois, peintre, graveur et lithographe, par Édouard André (1914).

Dès sa fondation par Octave Uzanne (1851-1931), le 14 mars 1896, Floury devint le libraire de la Société des Bibliophiles indépendants, successeurs des Bibliophiles contemporains : 



Badauderies parisiennes. Les Rassemblements. Physiologies de la rue (1896, ill. Félix Vallotton et François Courboin, 220 ex.) ; Voyage autour de Sa Chambre, par Octave Uzanne (1896, - Henry [sic] Floury, 1897, sur la couv. -, ill. Henri Caruchet, 210 ex.) ; La Leçon bien apprise, conte par Anatole France (1898, ill. Léon Lebègue, 210 ex.) ; La Porte des rêves, par Marcel Schwob (1899, Henry [sic] Floury, ill. Georges de Feure, 220 ex.) ; Figures de Paris. Ceux qu’on rencontre et celles qu’on frôle (1901, ill. de Victor Mignot, 218 ex.) ; Chansons de l’ancienne France imagées par W. Graham Robertson (1905, 150 ex.).

 




De décembre 1896 à décembre 1897, Floury édita L’Image, revue mensuelle littéraire et artistique, fondée par la Société corporative française des graveurs sur bois, «  pour la conservation d’un art que les procédés mécaniques tendent à faire disparaitre », qui réunit les œuvres de 106 graveurs et de dizaines d’écrivains : Jules Rais, Léon Ruffe, Auguste Lepère, Tony Beltrand, Maurice Barrès, Pierre Louÿs, Jules Renard, Lucien Descaves, Joris-Karl Huysmans, Émile Zola, Alfons Mucha, Henri de Toulouse-Lautrec, Victor-Émile Prouvé, Bellery-Desfontaines, Félix Vallotton, Georges Auriol, Pierre Puvis de Chavannes, Maurice Denis, Auguste Rodin, Eugène Grasset, Eugène Carrière, Jules Chéret, Paul-César Helleu, etc.


 

Floury publia encore Octave Uzanne : L’École des faunes, fantaisies [comédies sur la couv.] muliéresques,Contes De la Vingtième Année (1896, décorations en camaïeu par Eugène Courboin, frontispice de Daniel Vierge gravé à l’eau-forte par Frédéric Massé) ; 



Les Évolutions du bouquin. La Nouvelle Bibliopolis (1897, lithographies en couleurs et marges décoratives de Henri-Patrice Dillon, front. à l’eau-forte par Henri Manesse d’après Félicien Rops) ; Types de Londres (1898, pl. en couleurs de William Nicholson), réédité par Payot sous le titre Instantanés d’Angleterre (1914) ; Visions de notre heure. Choses et gens qui passent, notations d’art, de littérature et de vie pittoresque (1899), rassemblant les chroniques publiées dans L’Écho de Paris sous le pseudonyme de « La Cagoule » ; La Panacée du capitaine Hauteroche (1899, ill. par Eugène Courboin), repris dans les Contes à Mariani (1902), où chaque auteur s’est attaché à faire allusion au vin tonique à la coca du Pérou mis au point par Angelo Mariani (1838-1914).

D’autres éditions portent l’adresse de Floury : Supplément au catalogue de l’Œuvre gravé de Félicien Rops, par Erastène Ramiro (1895, ill. de Félicen Rops) ; Explication, par Jules Claretie. Illustrée par A. Robida (1896) ; F. Mistral. Les Secrets des Bestes (1896, 30 compositions de A. Robida) ; La Plante enchantée, par Armand Silvestre (1896, ill. de A. Robida) ; L’Année féminine (1895). Les Deshabillés au théâtre. Texte de Georges Montorgueil. Illustrations de Henri Boutet (1896) ; L’Année féminine (1896). Les Parisiennes d’à présent. Texte de Georges Montorgueil. Illustrations de Henri Boutet (1897, 810 ex.) ; Paul Arène. Le Secret de Polichinelle (1897, ill. A. Robida, 500 ex.) ; La Vie artistique, par Gustave Geffroy (1897-1903, 4 dernières séries, les 4 premières ayant été editées par la maison Dentu, 3 place de Valois, de 1892 à 1895) ; 

Photographie BnF


Georges Clemenceau. Au pied du Sinaï (1898, ill. Henri de Toulouse Lautrec, 380 ex.) ; Jules Renard. Histoires Naturelles (1899, ill. H. de Toulouse-Lautrec) ; Un chapitre inédit de Don Quichotte, par Jules Claretie (1899, ill. Atalaya) ; 



Maurice Montégut. Trois Filles et Trois Garçons (1899, dessins de Louis Morin) ; Entr’actes de Pierres, par Maurice Guillemot (1899, eaux-fortes d’Eugène Béjot, 325 ex.) ; Jean-Louis Renaud. L’Homme aux poupées (1899, dessins de Jean Veber, 225 ex.) ; 

Photographie BnF


Pervenche. Conte par M. Bouchor (1900, ill. L. Lebègue, 500 ex.) ; Histoire des Peintres Impressionnistes, par Théodore Duret (1906) ; Daniel Vierge, sa vie, son œuvre, par Jules de Marthold (1906) ; La Bijouterie française au XIXe siècle, par Henri Vever (1906-1908, 3 vol.) ; Georges Toudouze. Henri Rivière, Peintre et Imagier (1907) ; Jean-François Raffaelli, peintre, graveur et sculpteur, par Arsène Alexandre (1909) ; Marcel Guérin. Forain lithographe (1910) ; Paul Signac. D’Eugène Delacroix au Néo-Impressionnisme (1911) ; Paul Helleu, peintre et graveur, par Robert de Montesquiou (1913) ; Paul Lafond. Degas (1918) ; Feu Pierrot, 1857-19 ?, par A. Willette (1919) ; Paul Sérusier. A B C de la Peinture (1921), avec La Douce France, 251 boulevard Raspail [XIVe].

Président de la Chambre syndicale des Libraires de France de 1903 à 1908, Floury participa aux expositions de Paris en 1900 (médaille d’argent), de Saint-Louis (médaille d’or), de Liège (médaille d’or), de Londres (diplôme d’honneur), de Bruxelles (diplôme d’honneur), de Buenos Aires (diplôme d’honneur), de Turin (grand prix).



Il créa la collection « Les Maîtres de l’Art moderne » : Gustave Courbet, peintre, par Georges Riat (1906) ; Eugène Carrière, peintre et lithographe, par Élie Faure (1908).

Les Quais. In Biblio-Sonnets, p. 45

 

Pierre Dauze (1852-1913), rédacteur en chef de la Revue biblio-iconographique, avait fait la connaissance de Paul Verlaine (1844-1896) en 1895 et lui avait commandé 24 sonnets sur des thèmes liés à la bibliophilie. La mort du poète interrompit ce travail, et seuls 13 sonnets parurent chez Floury, sous le titre de Biblio-Sonnets. Poèmes inédits (1913), illustrés par Richard Ranft (1862-1931) ; un tirage spécial fut réservé aux membres de la Société Les Vingt.

De 1913 à 1919, Floury édita une série d’albums patriotiques pour la jeunesse : 



Professor Knatschké. Œuvres choisies du grand Savant allemand et de sa fille Elsa. Recueillies et illustrées par Hansi (1912) ; 



L’Histoire d’Alsace racontée aux petits enfants par l’oncle Hansi (1913) ; Mon village. Ceux qui n’oublient pas. Images et commentaires par l’Oncle Hansi (1913) ; Le Paradis tricolore. Par l’oncle Hansi (1918) ; L’Alsace heureuse. Par l’oncle Hansi (1919).

En 1921, il déménagea au 2 rue Saint-Sulpice et 4 rue de Condé [VIe], à l’angle des deux rues, et acheta le fonds des éditeurs Michel Manzi (1849-1915) et Maurice Joyant (1864-1930), associés depuis 1888, 24 boulevard des Capucines, constituant momentanément la raison sociale « Librairies Henri Floury et Manzi-Joyant Réunies ».

On lui doit les éditions suivantes : Georges Rivière. Renoir et ses amis (1921) ; Le Voyage d’Erika en Alsace française. Communiqué et illustré par Hansi (1921) ; 

Photographie La 25e Heure, Maxéville


Les Sources d’Ubu-Roi, par Charles Chassé (1921) ; Charles Chassé. Gauguin et le groupe de Pont-Aven (1921) ; Clément-Janin. La Curieuse Vie de Marcellin Desboutin, PeintreGraveur - Poète (1922) ; Comte de La Vaulx, Paul Tissandier, Charles Dollfus. L’Aéronautique, des origines à 1922 (1922) ; André Lebey. Jean de Tinan (1922) ; Odilon Redon. A soi-même. Journal (1867-1915) (1922) ; Carlos Fischer. Colmar en France. Cent dix Aquarelles, Eaux-Fortes et Dessins par Hansi (1923) ; Georges Rivière. Le Maître Paul Cézanne (1923) ; 



Anders Zorn, par A. Romdahl (1923) ; Charles Müller. Cinq Mois aux Indes, de Bombay à Colombo (1924) ; 



La Merveilleuse Histoire du bon St. Florentin d’Alsace. Racontée aux petits enfants par l’Oncle Hansi (1925) ; Guillaume Janneau. Le Verre et L’Art de Marinot (1925) ; Maurice Joyant. Henri de Toulouse-Lautrec, 1864-1901, Peintre (1926) ; Gustave Geffroy. Charles Meryon (1926) ; Henry Nocq. Le Poinçon de Paris (1926-1928, t. I-III) ; La Maison des aïeules, Suivie de Mademoiselle Anna, très humble poupée, par Pierre Loti (1927) ; 



Bonnard. Texte de Charles Terrasse (1927) ; François Fosca. H.-H. Newton (1928) ; 



Vincent Van Gogh. Texte de Florent Fels (1928) ; 



Hansi. Les Clochers dans les Vignes (1929).  

Floury créa une nouvelle collection, « La Vie et l’Art Romantiques » : 



Daumier, Peintre et Lithographe, par Raymond Escholier (1923) ; Gavarni, Peintre et Lithographe, par Paul-André Lemoisne (1924) ; Célestin Nanteuil, Peintre, Aquafortiste et Lithographe, par Aristide Marie (1924) ; Le Peintre Poète Louis Boulanger, par Aristide Marie (1925) ; Achille et Eugène Devéria, par Maximilien Gauthier (1925) ; Delacroix, Peintre, Graveur, Écrivain, par Raymond Escholier (1927).


 

En 1929, son local de la rue de Condé étant devenu trop exigu, il emménagea 136 boulevard Saint-Germain [VIe].



Blanche Bagnard mourut le 27 janvier 1933, 166 rue de l’Université [VIIe]. Chevalier de la Légion d’honneur en 1911, promu officier en 1926, Henri Floury décéda à Condat-sur-Trincou [Dordogne] le 15 avril 1961. Tous les membres de la famille Floury furent inhumés au cimetière de Malesherbes [Loiret], où ils avaient une maison de campagne, dans le caveau d’Antoine Bagnard [les années de naissance de Floury et de sa femme y sont erronées].

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Bibliothèque du château de Bercy, victime d’une civilisation qui sacrifie la beauté à l’utile

$
0
0

  La reproduction des articles est autorisée à condition d'en citer l'origine.



La seigneurie de Bercy [Charenton-le-Pont, Val-de-Marne], située sur la rive droite de la Seine, passa en 1522 aux mains de la famille Malon. 

Le château de Bercy vers 1720-1730. Coll. Château de Brissac

Porte d'entrée du château de Bercy,  par Lancelot
 In Magasin pittoresque, 1864, p. 249 

Plan du château de Bercy, par Jean Mariette. In L'Architecture française, 1727, t. I, pl. 102

Le maître des requêtes Charles-Henri de Malon († 1676), puis son fils et son petit-fils, firent construire, de 1658 à 1714, le château, sur les dessins de l’architecte François Le Vau (1613-1676) [et non de François Mansart], et les bâtiments des basses-cours, sur ceux de l’architecte Jacques de La Guépière (1669-1734). Le fameux André Le Nôtre (1613-1700) dessina le parc, le décora d’avenues magnifiques, l’environna de délicieux jardins, et le borda, du côté de la Seine, par une longue terrasse.



Du mariage de Maximilien-Emmanuel de Malon (1745-1781) avec Catherine de Simiane (1756-1781) naquit Charles-Jean-François de Malon (1779-1809), qui fut le dernier du nom. Il laissa sa fortune et son domaine, à la condition qu’il prendrait le nom de Bercy, à Aymard-Charles-Théodore-Gabriel de Nicolaï, né le 22 mars 1808, deuxième fils de sa sœur Alexandrine-Charlotte-Marie de Malon, née le 19 février 1781, qui avait épousé, le 14 février 1801, Aymard-François-Chrétien de Nicolaï ; Alexandrine mourut peu de temps avant son frère ; son mari vécut jusqu’en 1839.

Les Nicolaï se désintéressèrent peu à peu de leur vaste domaine. L’envahissement du commerce des vins dès 1804, l’enceinte de 1841 qui coupa leur parc en deux, le chemin de fer de Lyon qui traversa leur propriété de l’ouest à l’est à quelques pas du grand perron du château en 1847, furent des motifs plus que suffisants pour décider Aymard-Charles-Théodore-Gabriel de Nicolaï à aliéner sa propriété, après l’annexion de Bercy à Paris en 1859, effective le 1er janvier 1860 :

« Le château et le parc de Bercy viennent d’être vendus par la famille Nicolaï, partie à la compagnie du chemin de fer de Lyon, et partie à une compagnie de spéculateurs moyennant la somme de 10,500,000 fr., plus 50,000 fr. d’épingles pour les serviteurs et employés du château.

Antérieurement M. de Nicolaï avait déjà cédé trois parties du parc pour un prix d’environ 3 millions de fr., savoir : à la commune de Bercy, à la compagnie du chemin de fer de Lyon et au ministère de la guerre pour l’enceinte continue.

Le parc et le château de Bercy avaient été achetés 1,800,000 fr. au commencement de ce siècle. On peut juger par ce fait combien les propriétés immobilières, situées dans le voisinage de Paris, ont augmenté de valeur depuis cinquante ans.

Toute la partie basse du parc, qui a plus d’un kilomètre de longueur sur la rive droite de la Seine, va, dit-on, être convertie en superbes entrepôts particuliers pour remplacer ceux de Bercy.

Un magnifique port sera construit sur cette rive depuis le pont Napoléon jusqu’à Conflans. »

(Le Constitutionnel, vendredi 29 juin 1860, p. 3)

 


Le mobilier fut dispersé du dimanche 15 au mercredi 18 juillet 1860, en 4 vacations, au château, porte de Charenton : Catalogue des boiseries sculptées, marbres, meubles anciens, tapisseries, tableaux, ornements, etc., etc., du châteaude Bercy, Construit par François Mansart (Paris, Imprimerie Renou et Maulde, 1860, in-8, 15-[1 bl.] p.), avec une « Notice », signée par Chesnel, greffier de la Justice de Paix du canton de Charenton, faisant fonction de commissaire-priseur. Un amateur avait offert cent mille francs pour toutes les boiseries : elles ont été plus haut. La vente a produit au total environ 200.000 francs.

Groupe de meubles en bois sculpté et doré. In L'Illustration, 14 juillet 1860, p. 32

Les boiseries du grand cabinet du rez-de-chaussée furent remontées dans l’ancien hôtel Hirsch, 2 rue de l’Élysée [VIIIe], celles de l’antichambre du premier étage remontées en partie avec des éléments étrangers dans l’ancien hôtel de la Rochefoucauld Doudeauville [actuelle ambassade d’Italie, 47 rue de Varenne, VIIe], celles du grand cabinet du premier étage intégralement conservées à Chislehurst [Grande-Bretagne], mis à part les toiles peintes des dessus de porte, les deux fontaines du buffet conservées au château de Ferrières [Seine-et-Marne] et la balustrade de la chapelle remployée à l’église Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux [IVe].


 

La bibliothèque fut vendue au château, en 3 vacations, du dimanche 22 au mardi 24 juillet 1860 : Catalogue des livres rares ou curieux, composant la bibliothèque du château de Bercy (Paris, J. F. Delion, 1860, in-8, 54 p., 420 lots), avec la même notice de Chesnel, dont Théologie – Histoire ecclésiastique [38 lots = 9,04 %], Sciences [17 lots = 4,04 %], Linguistique [3 lots = 0,71 %], Littérature [92 lots = 21,90 %], Beaux Arts – Livres à figures – Musique [16 lots = 3,80 %], Histoire littéraire [7 lots = 1,66 %], Sciences politiques [12 lots = 2,85 %], Histoire [211 lots = 50,23 %], Polygraphie [24 lots = 5,71 %].

De la bibliothèque de Madame de Pompadour : 17 lots [4,04 %]. En outre, environ 1.500 volumes, composés de bons ouvrages de littérature ou d’histoire, de jurisprudence, coutumes, etc., furent vendus par lots. La vente a produit environ 25.000 francs.

 

Dans la Bibliothèque. In L'Illustration, 14 juillet 1860, p. 32

Bibliothèque, par Joseph-Antoine Froelicher, 1860. Musée du Louvre

« Les six mille volumes étaient renfermés dans deux grands corps de meubles en chêne sculpté, séparés par le passage d’une porte donnant dans les grands appartements ; une boiserie à hauteur d’appui, d’un style sobre et sévère et qui contrastait heureusement avec les prodigalités sculptées des autres boiseries du château, régnait devant les rayons de livres et donnait entrée par deux portes à chacun de ces compartiments.

Depuis l’an de grâce 1775, sur des tablettes solides et bien remplies, se reposaient ces livres, qu’avaient pu feuilleter autrefois les mains dorées des contrôleurs des finances, des fermiers généraux, et les petites mains aristocratiques des marquises et des duchesses des dix-septième et dix-huitième siècles. Ils avaient échappé presque miraculeusement à tous les ravages du temps dans ces lieux autrefois remplis de toutes les magnificences du grand siècle, de toutes les fêtes du luxe et de l’élégance suprêmes, maintenant déserts et inhabités, livrés au silence, à la solitude, à l’abandon qui a tamisé lentement la poussière des siècles sur toutes ces splendeurs éteintes, et dont les ruines même auront disparu au moment où nous écrivons.

Pour la dernière fois les échos de ce glorieux château se sont réveillés, mais pour répéter, hélas ! les cris des enchères, les propos tumultueux des marchands et des enchérisseurs.

On a jeté sur la table de vente tous ces livres, où le sinet du dernier des Malon de Bercy marquait à la fois et la dernière lecture du maître et le dernier jour de splendeur du château ; puis la vente a commencé, vente qui ressemblait fort à toutes celles de la rue des Bons-Enfants et de l’hôtel Drouot, moins le local et le magnifique paysage qui l’entourait.

L’assemblée était nombreuse et quelques amateurs étaient venus se mêler aux marchands ; d’ordinaire ils se font représenter dans les ventes de livres, en donnant leurs commissions tantôt à un marchand, tantôt à un autre, pour qu’on ne puisse deviner le secret de leurs convoitises et le leur faire payer en conséquence. – Cette fois, plusieurs d’entre eux avaient bravé cette accoutumance, et la philosophie dans toute sa gravité, la fantaisie dans tout son caprice, étaient représentées par leurs chefs d’école respectifs, M. Cousin et M. J. Janin. C’est une imprudence en certains cas, et nous croyons bien que si notre éminent philosophe n’eût point illustré l’assemblée de sa présence, il eût payé bien moins cher le n° 250, Histoire de France, par le Père Daniel, Paris, 1755, que les marchands lui ont poussé jusqu’à cent trente-six francs.

Tous les livres composant la bibliothèque du château de Bercy n’étaient pas des livres de choix, tant s’en faut, et il a fallu chaque jour, au commencement de la vente, mettre sur table des paquets de livres de théologie ou de jurisprudence d’un grand format, mais d’une valeur insignifiante ; mais dans le nombre considérable de tous les volumes on retrouvait quelques beaux livres auxquels on a fait honneur, et souvent d’une manière exagérée selon nous. »

(L. Rouxel. « Courrier de l’art et de la curiosité ». In Les Beaux-Arts. Revue nouvelle. Paris, 1860, t. I, p. 284-285)

Photographie Librairie Trois Plumes

 

3. Le Nouveau Testament de nostre seigneur Jesus Christ. Mons, Gaspard Migeot, s. d., 2 vol. pet. in-12, réglés, mar. bleu doublé de mar. r.

Armes de Jean-Baptiste Colbert


5. Psalterium dispositum per hebdomadam. S. l. [Paris], s. n. [François Muguet], s. d. [1679], gr. in-8, mar. r., fil., tr. dor. Bréviaire de Colbert. 27 fr.



6. Histoire du vieux et du nouveau Testament, Enrichie de plus de quatre cens figures. Amsterdam, Pierre Mortier, 1700, 2 vol. in-fol., v. f. Avec les clous.

Armes de Malon de Bercy



7. L’Histoire du vieux et du nouveau Testament, représentée avec des figures. Par feu Monsieur Le Maitre de Sacy, sous le nom du Sieur de Royaumont. Paris, Jean Villette, 1713, in-4, mar. vert. Aux armes de M. de Bercy.



12. Traitté [sic] qui contient la methode la plus facile et la plus asseurée pour convertir ceux qui se sont separez de l’Eglise. Par le Cardinal de Richelieu. Nouvelle édition. Paris, Sébastien et Gabriel Cramoisy, 1657, in-4, mar. r., fil., tr. dor. Aux armes de Richelieu.



43. Les Essais de Michel seigneur de Montaigne. Paris, Michel Blageart, 1640, in-fol., gr. pap., mar. r., fil., tr. dor.



61. Les Cent Nouvelles nouvelles. Cologne, Pierre Gaillard, 1701, 2 vol. pet. in-8, fig. de Romain de Hooge, v. br. Aux armes de Mortemart.



76. P. Virgilii Maronis Opera. Lugd. Batavor., Ex officina Elzeviriana, 1636, pet. in-12, v. f., fil.

85. Le Roman de la Rose. In-fol., v. br. Ms. du XVe sur vélin. Premier feuillet orné d’une miniature et les initiales sont coloriées. 420 fr. à Aubry.



86. Cy est le Rommant de la Rose. Paris, Jehan Petit, 1531, pet. in-fol. goth., fig. sur bois, v. br. 85 fr.

Photographie BnF


87. Les faictz et dictz de feu de bõne mémoire Maistre Jehan Molinet. Paris, Jehan Longis et Veuve Jehan Sainct-Denys, 1531, pet. in-fol. goth., fil., v. m. Aux armes de Madame de Pompadour [Trois derniers feuillets manuscrits].  




88.Sensuit le labyrinht [sic] de fortune et Sejour des trois nobles dames. Paris, Philippe Le Noir, s. d. [1526], pet. in-4 goth., v. f., fil. Aux armes de Madame de Pompadour. 64 fr.

Photographie BnF


90.Le palais des nobles dames, auquel a treze parcelles ou chambres principales : en chascune desquelles sont déclarées plusieurs histoires tant grecques, hébraicques, latines que françoyses. S. l. n. d. [Lyon, Pierre de Sainte-Lucie, 1534], pet. in-8 goth., v. f., fil. Aux armes de Madame de Pompadour. 101 fr.

Photographie BnF


91.Lesperon de discipline pour inciter les humains aux bonnes lettres. S. l., 1532, pet. in-4 goth., 2 tomes en 1 vol., v. f., fil. Aux armes de Madame de Pompadour. 410 fr.



92.Collection Coustelier de poètes français. 10 vol. pet. in-8, v.Les Poésies de Guillaume Coquillart, 1723. 1vol. - Les Poésies de Guillaume Crétin, 1723. 1 vol. - La Farce de Maistre Pierre Pathelin, 1723. 1vol. - La Légende de maistre Pierre Faifeu, 1723. 1 vol. - Les Œuvres de François Villon, 1723. 1 vol. - Les Œuvres de Jean Marot, 1 vol. 1723 - Les Œuvres de Racan, 2 vol. - Les Poésies de Martial de Paris, 1724. 2 vol. Paris, De l’imprimerie d’Antoine-Urbain Coustelier - Chez Antoine-Urbain Coustelier, 1723-1724. 191 fr.



93. Recueil des plus belles pièces des poëtes françois, Depuis Villon jusqu’à Benserade. Paris, J. Guignard, s. d., 5 vol. in-12, v. m. Exemplaire de Madame de Pompadour. 61 fr.



97. Les Œuvres de P. de Ronsard gentil-homme vandomois. Paris, Mathurin Henault, 1629, tome I en 3 vol. pet. in-12, v. m. Aux armes de Madame de Pompadour.



98. Les Ieux de Ian Antoine de Baif. Paris, Lucas Breyer, 1573, 2 vol. pet. in-8, v. m., fil. Aux armes de Madame de Pompadour.

Photographie BnF


99. Les Œuvres poetiques d’Amadis Iamin. Paris, Imprimerie de Robert Estienne, par Mamert Patisson, 1575, in-4, v. gr., fil. Exemplaire de Madame de Pompadour. 176 fr.



100. Les Œuvres de Maynard. Paris, Augustin Courbé, 1646, in-4, v. m., fil. Aux armes de Madame de Pompadour.



107. Poësies de Madame Deshoulières. Paris, Jean Villette, 1705, 2 vol. pet. in-8, mar. vert, dent., tr. dor., doublé de mar. 330 fr.



113. Poesies de Monsieur de Haller. Zuric [sic], Heidegger et Compagnie, 1752, in-12, v. mar. Aux armes de Madame de Pompadour.

Photographie BnF


152. Davidis Teniers Antverpiensis, Theatrum Pictorium. Bruxellæ, Sumptibus auctoris, 1660, in-fol., v.



168. Histoire literaire [sic] de la France. Par des Religieux Benedictins de la Congregation de S. Maur. Paris, Osmont, Hourdel, Huart l’aîné, Gissey, Chaubert et Clousier, 1733-1763, 12 vol. in-4, v. m.



175. De l’esprit des loix. Genève, Barrillot et Fils, s. d. [1748], 2 vol. in-4. Édition originale.



178. Discours politiques de Monsieur Hume, traduits de l’Anglois. Amsterdam, Et se vend à Paris, Michel Lambert, 1754, 2 vol. in-12, v. gr., fil., tr. dor. Exemplaire de Madame de Pompadour.

Photographie Sequitur Books, Boonsboro, Etats-Unis


189. L’Antiquité expliquée et représentée en figures. Par Dom Bernard de Montfaucon. Paris, Florentin Delaulne, Hilaire Foucault, Michel Clousier, Jean-Geoffroy Nyon, Etienne Ganeau, Nicolas Gosselin et Pierre-François Giffart, 1719, 10 vol. in-fol., gr. pap., v. f.




190. Thesaurus græcarum antiquitatum, Auctore Jacobo Gronovio. Lugduni Batavorum, Petru & Balduinus vander Aa, et Hildebrandus vander Aa, Fratres, 1697, 13 gr. in-fol., fig., vélin cordé - Thesaurus antiquitatum romanarum, Congestus a Joanne Georgio Graevio. Traject. ad Rhen., Lugd. Batavor., Franciscum Halmam et Petrum vander AA, 1694, 12 gr. in-fol., fig., vélin cordé.



242. L’Histoire de France, Enrichie des plus notables occurances [sic], survenues ez Provinces de l’Europe & pays voisins. De l’Imprimerie. Par Abraham H., 1581, 3 vol. in-fol., v. gr., fil., tr. dor. Aux armes de Madame de Pompadour. 115 fr.

Armes de Madame de Pompadour


266. Recueil d’oraisons funèbres de Henry IV, par Ph. Cospeau, J. Petriny, N. Coeffeteau, de Nervèze, Jacq. Seguier, Nicolas de Paris, P. Fenolliet, N. Deslarides, etc. Paris, 1610, 12 pièces pet. in-8 en 2 vol., v. gr., fil. Aux armes de Madame de Pompadour.

Photographie BnF


290. Medailles sur les principaux evenements du regne entier de Louis le Grand. Paris, Imprimerie royale, 1723, in-fol., mar. r., fil., tr. dor. 241 fr.



295. Histoire des quatre dernières campagnes du maréchal de Turenne, enrichie de cartes et de plans topographiques, Par M. le Chevalier de Beaurain. Paris, Chez le Chevalier de Beaurain, 1782, 2 vol. in-fol., v., fil., tr. dor. 151 fr.



316. Le Secret des finances de France. S. l., 1581, in-8, v. m., fil. Aux armes de Madame de Pompadour.

Photographie Librairie Historique F. Teissèdre, Paris


325. Essai sur les interets du commerce maritime. Par M. D ***. La Haye, 1754, in-12, mar. r., fil., tr. dor. Exemplaire de Madame de Pompadour.



327. Examen des effets que doivent produire dans le Commerce de France, l’usage & la fabrication des Toiles Peintes. Genève, Et se trouve à Paris, Veuve Delaguette, 1759, in-8, mar. r., fil., tr. dor. Aux armes de Madame de Pompadour.



340. Histoire genealogique et chronologique de la maison royale de France. Par le P. Anselme. Troisième édition. Paris, Compagnie des Libraires, 1726-1733, 9 vol. in-fol., gr. pap., v. m.



350. Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris. Par M. l’Abbé Lebeuf. Paris, Prault Père, 1754-1758, 15 vol. in-12, v. m. 140 fr.


Photographies Bertrand Hugonnard-Roche


365. Hystoire agregative des Annalles et cronicques Daniou, Recueillies et mises en forme par noble et Discret missire Jehan de bourdigne. Angiers, Charles de Boingne et Clément Alexandre, 1529, in-fol. goth., demi-rel.

Photographie Camille Sourget, Paris


398. Les Vies des hommes illustres, Grecs et Romains, comparées l’une avec l’autre par Plutarque. 6 vol. – Les Œuvres morales et meslées de Plutarque. 7 vol. Ensemble 13 vol. pet. in-8, mar. vert, fil., tr. dor. Paris, Vascosan, 1567-1574. Exemplaire possédant au sixième volume Les Vies de Hannibal et Scipion l’Africain, traduites par Charles de l’Écluse, partie séparée de 160 p. qui manque parfois.



417. Recueil de pieces choisies, tant en prose qu’en vers. La Haye, Van-Lom, Pierre Gosse et Albers, 1714, 2 vol. in-8, v. Exemplaire de Madame de Pompadour.

Le château de Bercy en 1861, par Ricois

 

L’agrandissement de Paris, la nécessité de reporter hors barrière l’entrepôt des vins dont le voisinage immédiat était depuis longtemps une menace permanente pour ce parc désigné fatalement au remisage des tonneaux par la nouvelle enceinte de Paris, les expropriations successives qui l’avaient envahi déjà dans ses plus belles parties, toutes ces causes réunies portèrent le dernier coup au château de Bercy qui disparut sous le marteau des démolisseurs en 1861, à l’exception des communs qui subsistent encore rue du Petit-Château :

« Encore quelques mois, quelques semaines peut être, et le château de Bercy va disparaître du coteau qu’il couronne si majestueusement aujourd’hui : il n’en restera qu’un nom de plus à ajouter au nécrologe déjà si nombreux des habitations princières qui s’en vont chaque jour. Déjà la grille magnifique qui s’ouvrait vis-à-vis de la façade principale est supprimée depuis longues années. Les deux lions de pierre qui la gardaient de chaque côté ont laissé choir, l’un la partie la plus notable de son train de derrière, l’autre sa mâchoire inférieure tout entière, et contemplent les passants d’un air découragé de leur inutilité profonde : déjà le chemin de fer a coupé d’une entaille infranchissable cette noble avenue qui descendait par une pente douce jusqu’à la grille supprimée, magnifique frontispice d’un ouvrage splendide. »

(F.-B. de Boisdenier. « Le château de Bercy ». In L’Illustration, 14 juillet 1860, p. 31)

 

 

   

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Louis-François Delatour (1727-1807), libraire et imprimeur « d’une probité délicate »

$
0
0

  La reproduction des articles est autorisée à condition d'en citer l'origine

L’Histoire francoise de S. Gregoire de Tours. Paris, Claude de la Tour, 1610,  f. ũ vij

Edmond Werdet [Histoire du livre en France, 1864, 3e partie, t. II, p. 310-311], a repris sans clairvoyance et sans preuves, y ajoutant des erreurs sur les noms, prénoms et dates, ce qu’avaient écrit Jean de la Caille en 1689 [Histoire de l’imprimerie et de la librairie, p. 210], puis Augustin-Martin Lottin un siècle plus tard [Catalogue chronologique des libraires et libraires-imprimeurs de Paris, 1789, 2e partie, p. 43-44]. 

 

Mont Saint-Hilaire, par Charles Marville (1865)

Claude Guérin († 1627), dit « la Tour », marchand libraire en l’Université de Paris, au Mont Saint-Hilaire [rue de Lanneau, Ve], à l’enseigne Saint-Hilaire, serait dès 1606 à l’origine de la famille des Delatour. Cette famille termina sa carrière de librairie au bout de 172 ans en la personne de Louis-François Delatour (1727-1807).


Privilège du 11 septembre 1609
Claude de la Tour est nommé "Claude Gairin"

Claude de la Tour publia L’Histoire francoise de S. Gregoire de Tours, contenue en dix livres (achevé d’imprimer le 28 février 1610) ; 




Le Voyage des princes fortunez, Œuvre steganographique, receuilli par Beroalde(achevé d’imprimer le 6 novembre 1610) 




Les Memoires de Pierre de Miraulmont escuyer (achevé d’imprimer le 2 janvier 1612) ; 




Le Theatre des antiquitez de Paris (achevé d’imprimer le 2 avril 1612). 


 

Fils de Claude de la Tour, d’après Lottin, Louis de la Tour († 1691), entra en 1638 comme apprenti chez Jean Subjet, marchand libraire et doreur de livres, rue Saint-Jacques [Ve], vis-à-vis Saint-Yves, aux Armes de la Reine, puis travailla comme compagnon, à partir de 1644, chez Gilles Dubois (1628-1671), libraire et relieur ordinaire du Roi en 1648, au Collège Royal [place Marcelin-Berthelot, Ve], devant Saint-Jean-de-Latran. Il épousa, le 15 novembre 1648, Marguerite Pillon, fille du libraire et relieur Nicolas Pillon, rue Saint-Jean-de-Latran [disparue, Ve], et fut reçu libraire le 10 décembre suivant. Il demeurait en 1664 rue Saint-Jean-de-Latran et prenait alors le titre de relieur juré de l’Université de Paris.

Louis-Denis de la Tour est né à Paris le 21 novembre 1666 et fut apprenti à partir de 1679 chez François Muguet († 1702), rue de la Harpe [Ve], aux Trois Rois. Reçu libraire le 27 janvier 1688, il continua à travailler chez la veuve Muguet, Catherine Pillé († 1720), qu’il aurait épousée, hérita du fonds de la librairie en 1720, fut reçu imprimeur le 22 avril 1724, épousa le 19 février 1726 Marie-Anne Mérigot († 5 juillet 1767), fille d’un marchand boucher, et mourut le 22 octobre 1734. Sa veuve lui succéda et vendit son fonds d’imprimerie en 1765 à Pierre-François Gueffier († 1804).

Maison de Mariette, 67 rue Saint-Jacques

Louis-François Delatour naquit à Paris le 6 avril 1727. Il fut reçu libraire le 2 juillet 1745, acheta l’imprimerie de Pierre-Jean Mariette (1694-1774), rue Saint-Jacques [n° 67], au mois de septembre 1750, et fut reçu imprimeur le 16 novembre suivant. Il épousa, le 18 mai 1752, Catherine-Françoise Guérin, « extraordinairement laide » selon l’inspecteur de la Librairie Joseph d’Hémery (1722-1806), née le 13 août 1727, seule héritière de Hippolyte-Louis Guérin (1698-1765), ami de Jean-Jacques Rousseau, 

Plan Turgot (1739) : 36 rue Saint-Jacques [point rouge]

rue Saint-Jacques [n° 36, puis 59, Ve], vis-à-vis le couvent des Mathurins [démoli en 1863], à l’angle de la rue des Mathurins [depuis 1867 : rue du Sommerard, Ve], à Saint-Thomas d’Aquin, avec lequel il s’associa de 1752 à 1765.

 


Ils publièrent : Catalogue des livres du cabinet de M. de Boze (1753), avec G. Martin ; Lettres sur l’électricité. Par M. l’Abbé Nollet (1753) ; Vocabulaire universel Latin-François (1754) ; Essai sur l’électricité des corps. Par M. l’Abbé Nollet (1754) ; Traité du calcul intégral ; Par M. de Bougainville, le jeune (1754) ; Réflexions sur l’Alphabet et sur la Langue dont on se servoit autrefois à Palmyre. Par M. l’Abbé Barthelemy (1754) ; Recherches sur les causes particulières des phénomènes électriques. Par M. l’Abbé Nollet (1754) ; Leçons de physique expérimentale. Par M. l’Abbé Nollet (1754) ; 



Les Olympiques de Pindare, traduites en François (1754), avec Claude-A. Briasson, Laurent Durand, Desaint et Saillant, et, à Lyon, Aimé Delaroche ; Manuel de trigonométrie pratique. Par M. l’Abbé Delagrive (1754) ; Traité des arbres et arbustes qui se cultivent en France en pleine terre. Par M. Duhamel du Monceau (1755) ; Nouveaux mémoires des missions de la Compagnie de Jésus, dans le Levant (1755) ; Pièce qui a remporté le prix de l’Académie royale des sciences, Sur les mouvemens de Roulis & de Tangage des Navires. Par M. Chauchot (1755), avec G. Martin et A. Boudet ; 



Conférences ecclésiastiques du diocèse d’Angers, sur les Etats. Rédigées par M. Babin (1755), avec Pierre-Louis Dubé, à Angers ; Elévations de l’âme à Dieu. Par M. l’Abbé Clément (1755) ; Idée de l’homme physique et moral (1755) ; Bibliothèque françoise, ou Histoire de la littérature françoise. Par M. l’Abbé Goujet (1755), avec P. G. le Mercier ; 



L’Iliade d’Homère, traduite en François. Par Madame Dacier (1756), avec G. Martin et A. Boudet ; Les Véritables Actes des martyrs, Par le R. P. D. Thierry Ruinart (1756) ; L’Odyssée d’Homère, traduite en François. Par Madame Dacier (1756), avec G. Martin et A. Boudet ; Abrégé du Traité de l’amour de Dieu, de S. François de Sales (1756) ; Leçons élémentaires d’optique. Par M. l’Abbé de la Caille (1756) ; Nouvelle Méthode sûre, courte et facile, pour le traitement des personnes attaquées de la rage. Par le Frère Claude du Choisel (1756) ; Projet d’un Glossaire françois (1756) ; Mémoires pour servir à l’histoire universelle de l’Europe. Par le Père d’Avrigny (1757) ; Leçons élémentaires de mécanique. Par M. l’Abbé de la Caille (1757) ; La Manœuvre des vaisseaux. Par M. Bouguer (1757) ; Armorial des principales maisons et familles du royaume. Par M. Dubuisson (1757), avec Laurent Durand et Veuve J. B. T. le Gras ; 



Mémoires de la vie de François de Scepeaux, sire de Vieilleville et Comte de Duretal, maréchal de France. Composés par Vincent Carloix (1757) ; Observations sur un livre intitulé : De l’esprit des loix (1757-1758, 3 vol., 30 ex.) ; La Physique des arbres. Par M. Duhamel du Monceau (1758) ; 



Lettres édifiantes et curieuses, par quelques Missionnaires de la Compagnie de Jésus (1758) ; Œuvres spirituelles du Père le Valois, de la Compagnie de Jésus (1758) ; 



Moyens de conserver la santé aux équipages des vaisseaux. Par M. Duhamel du Monceau (1759) ; Méditations pour tous les jours de l’année, sur les principaux devoirs du christianisme (1759) ; Addition à l’Essai sur les probabilités de la durée de la vie humaine. Par M. Deparcieux (1760) ; 



L’Art de peindre. Poëme. Par M. Watelet (1760) ; Des semis et plantations des arbres, et de leur culture. Par M. Duhamel du Monceau (1760) ; Œuvres de J. Racine (1760) ; Nouveau traité de navigation, contenant la théorie et la pratique du pilotage. Par M. Bouguer (1760) ; Explication de la mosaïque de Palestrine. Par M. l’Abbé Barthelemy (1760) ; Mémoires sur les os. Par M. Fougeroux (1760) ; Traité d’Optique sur la gradation de la lumière : Ouvrage posthume de M. Bouguer (1760) ; 



Précis pour les Jésuites de France (1761) ; Leçons élémentaires d’astronomie géométrique et physique : Par M. l’Abbé de la Caille (1761) ; Exercices de l’âme, pour se disposer aux sacremens de pénitence et d’eucharistie, Par M. l’Abbé Clément (1761) ; Réponse au mémoire intitulé : Mémoire sur les Demandes formées contre le Général & la Société des Jésuites (1761) ; Oraison funèbre de Charles-Louis-Auguste Foucquet de Belle-Isle. Par le R. P. de Neuville (1761) ; 



Recueil de médailles de Rois (1762) ; Histoire d’un Insecte qui dévore les grains de l’Angoumois. Par MM. Duhamel du Monceau & Tillet (1762) ; Eléments d’Agriculture, Par M. Duhamel du Monceau (1762) ; 



Tactique navale. Par M. le Vicomte de Morogues (1763) ; Recueil de médailles de peuples et de villes (1763) ; Instruction sur le S. Sacrifice de la Messe. Par M. l’Abbé Clément (1763) ; Mélanges de physique et de morale (1763) ; Coelum australe stelliferum, a Nicolao-Ludovico de la Caille (1763) ; Mémoire sur les limites de l’empire de Charlemagne. Par D. Philippe-Louis Lieble (1764) ; 



De l’exploitation des bois. Par M. Duhamel du Monceau (1764) ; Supplément au Traité de la conservation des grains. Par M. Duhamel du Monceau (1765) ; 



Traité de la garance, et de sa culture. Par M. Duhamel du Monceau (1765) ; Le Manœuvrier, ou Essai sur la Théorie et la Pratique des Mouvements du Navire et des Evolutions navales. Par M. Bourdé de Villehuet (1765) ; Principes d’Astronomie sphérique. Par M. Mauduit (1765) ; Méditations sur la passion de Jésus-Christ : Par M. l’Abbé Clément (1765) ; Mélange de diverses médailles, Pour servir de Supplément aux Recueils des médailles de Rois et de Villes (1765).    

La publication des Descriptions des arts et métiers, faites ou approuvées par Messieurs de l’Académie royale des sciences commença en 1760 :


 

« En 1760 parut l’art du charbonnier chez le libraire Delatour ; au cours de l’année suivante les travaux d’impression furent activement poussés car en 1762, 7 volumes purent être publiés. Puis la publication se poursuivit sur un rythme accéléré et à peu près soutenu jusqu’en 1780 ; Delatour continua à l’assurer. Il s’associa quelque fois avec H. L. Guérin, par exemple, pour le cirier en 1762, la draperie en 1765, et plus tard, pour le volume sur les pêches, avec les libraires Saillant et Nyon et Desaint. Après Delatour, l’entreprise fut poursuivie par Moutard qui publia en 1780 le volume sur les étoffes de laine et en 1788 celui sur le potier d’étain, dernière description de la collection ayant paru. »

(Maurice Daumas et René Tresse. « La Description des Arts et Métiers de l’Académie des Sciences et le sort de ses planches gravées en taille douce ». In Revue d’histoire des sciences, t. VII, N° 2, avril-juin 1954, p. 165)

 


Delatour assura l’impression des catalogues suivants : Catalogue raisonné des différens effets curieux, qui composent le Cabinet de feu M. Bailly. Par les Sieurs Helle & Glomy (1766) ; Catalogue des tableaux, desseins, estampes, miniatures, émaux, et autres curiosités, du cabinet De Feu M. Bailly de la Tour. Par J. B. Glomy (1767) ; Catalogue du cabinet d’histoire naturelle de M…. Par J. B. Glomy (1769) ; Catalogue des livres imprimés et manuscrits de la bibliothèque de M. de Lamoignon, Président du Parlement (1770).


 

En 1770, l’imprimerie de Delatour comptait 14 presses et employait 41 ouvriers : C. Cornelii Taciti opera (1771, 4 vol. in-4), par le jésuite Gabriel Brotier, qui se réfugia chez Delatour après la suppression de la Compagnie de Jésus ; Astronomie, par M. de la Lande (1771) ; La Religion vengée de l’incrédulité par l’incrédulité elle-même. Par M. l’Evêque du Puy (1772) ; Fables nouvelles, par Monsieur l’Abbé Aubert (1773) ; Suite et arrangement des volumes d’estampes, dont les planches sont à la Bibliothèque du Roy (1775, 6 ex.).

Delatour se démit le 11 décembre 1778, pour acheter en 1779 une charge de secrétaire du Roi.

Eglise Saint-Brice (1778) à Saint-Brice-sous-Forêt

Il avait hérité de la maison de campagne de son beau-père, située à Saint-Brice [Saint-Brice-sous-Forêt, Val-d’Oise], où résida l’écrivain Jean-François Marmontel (1723-1799) pendant été 1781, dans une maison de campagne prêtée par un ami de l’abbé André Morellet (1727-1819) :

« Dans ce village étaient deux hommes estimables, intimement unis ensemble, et avec qui moi-même je fus bientôt lié. L’un était le curé, frère aîné de l’abbé Maury, homme d’un esprit sage et d’un caractère excellent ; l’autre était un ancien libraire appelé Latour, homme doux, paisible, modeste, d’une probité délicate, et aussi obligeant pour moi qu’il était charitable envers les pauvres du village. Sa bibliothèque fut la mienne. »

(Marmontel. Mémoires d’un père. Paris, Étienne Ledoux, 1827, t. II, p. 133-134)

 

Photographie BnF

Amateur de curiosités de la Chine, il fut en correspondance avec les missionnaires de Pékin, qui lui adressèrent les collections les plus précieuses en tous genres avec lesquelles il composa son ouvrage intitulé Essais sur l’architecture des Chinois, sur leurs jardins, leurs principes de médecine, et leurs mœurs et usages (Paris, Imprimerie de Clousier, An XI. 1803, 36 ex.).

Feuilleton du Journal de Paris, mardi 22 mars 1808, p. 2

Louis-François Delatour mourut à Paris le 9 novembre 1807. Ses meubles, batterie de cuisine, linge, dentelles, porcelaines, dorures, bronzes, marbres, tableaux et estampes, bijoux, diamants, argenterie, bibliothèque, curiosités chinoises, et autres objets furent mis en vente à partir du lundi 21 mars 1808. La bibliothèque fut dispersée en deux ventes.

 


La première, qui ne concernait que les livres ornant sa maison de Paris, 59 rue Saint-Jacques, en face de celle des Mathurins, s’y déroula du lundi 30 mai au vendredi 3 juin 1808, en 5 vacations : Premier catalogue des livres, la plupart précieux, du cabinet de feu M. L.-F. Delatour, ancien imprimeur-libraire et secrétaire du Roi (Paris, Tilliard Frères et J.-G. Mérigot, avril-mai 1808, in-8, [1]-[1 bl.]-[1]-[1 bl.]-[6]-80 p., 404 + 1 double [bis] = 405 lots), dont Théologie [47 lots = 11,60 %], Sciences et Arts [64 lots = 15,80 %], Belles-Lettres [113 lots = 27,90 %], Histoire [181 lots = 44,69 %] ; avec une introduction. Erreurs d’adresse [n° 128] et d’attribution d’éditions de Guérin au profit de l’association Guérin-Delatour.


 

54. Réflexions ou sentences, et Maximes morales de M. le duc de La Rochefoucault. Paris, J. G. Mérigot, 1789, pet. in-8, v. rac., large dent., tr. dor. (Bozerian). Avec paysage peint sur la tranche par Henriette Mérigot, premier fait à Paris sur les modèles venus de Londres.



65. Petri Andreæ Matthioli medici Senensis Commentarii. Venetijs, in officina Erasmiana, apud Vincentium Valgrisium, 1554, in-fol., fig. en bois, veau marbré.

Photographie Librairie Clavreuil, Paris


84. Champ Fleury. Au quel est contenu Lart & Science de la deue & vraye Proportiõ des Lettres Attiques. Paris, Geofroy Tory et Giles Gourmont, [à la fin :] 1529, in-4, fig. en bois, dos de mar. r., l. r.

Photographie BnF


86. La Science pratique de l’imprimerie. Saint Omer, Martin Dominique Fertel, 1723, in-4, fig., v. m.

Photographie I.N.H.A.


102. De l’Architecture Egyptienne, considérée Dans son origine, ses principes et son goût, et comparée Sous les mêmes rapports à l’Architecture Grecque. Par M. Quatremere de Quincy. Paris, Barrois l’aîné et Fils, An XI-1803, in-4, fig., v. éc. f.

Photographie BnF


108. Essay sur les feux d’artifice pour le spectacle et pour la guerre. Par Mr. P. d’O. Paris, Coustelier, 1745, in-8, fig., v. m.



128. Poetæ Græci principes heroici carminis, & alii nonnulli. [Genève], Henricus Stephanus, 1566, in-fol., témoins, rel. mar. vert, dent. à compart. antiqués, gardes de vélin.



147. Publii Ovidii Nasonis, quæ hoc in libello continentur. [à la fin :] Venetijs, Aldus, 1502-1503, 3 parties en 1 vol. in-8, v. rac. Tranche antiquée en caractères gothiques portant « Séraphin du Tillet Kelmiere de mimk ».



155. P. Virgilii Maronis Opera. Lugd. Batavor., Ex officina Elzeviriana, 1636, in-12, fig., mar. bl., l. r. Exemplaire Gaignat.

Photographie Librairie Aparté, Pézenas


163. Joan. Baptistæ Santolii Victorini Opera poëtica. Parisiis, Dionysium Thierry, 1694, in-12, fig., mar. noir, dent., lavé, réglé. Exemplaire Lamoignon.



184. Recueil de ballets de la Cour, par Baltasar de Beaujoyeulx. Paris, Adrian le Roy, Robert Ballard et Mamert Patisson, 1582-1680, 7 vol. in-4, fig., mar. r. Exemplaire de la femme du Régent.



207. El Ingenioso Hidalgo Don Quixote de la Mancha. Madrid, Don Joaquin Ibarra, 1780, 4 vol. gr. in-4, fig., mar. r. Exemplaire du comte de Montmorin.

Photographie Bibliothèque royale de Belgique


218. Essais de Michel seigneur de Montaigne. Paris, Abel l’Angelier, 1588, in-4, mar. r., doublé de mar., lavé, réglé (Duseuil).



282. Histoire philosophique et politique. Des établissemens & du commerce des Européens dans les deux Indes. La Haye, 1774, 7 vol. in-8, fig., v. mar.

Photographie BnF


288. Recueil de peintures antiques, Imitées fidelement pour les couleurs & pour le trait, d’après les Desseins coloriés faits par Pietre-Sante Bartoli. Paris, 1757. Contient La Mosaïque de Palestrine, 1760. Fol. atlantico, mar. r., dent. tabis. Exemplaire de Randon de Boisset.



290. Collection of Etruscan, Greek and Roman Antiquities from the cabinet of thr hon.BLE W.M Hamilton - Antiquités Etrusques, Grecques et Romaines, tirées du cabinet de M. Hamilton. Naples, François Morelli, 1766-1775, 4 vol. in-fol. atlantico, fig. color., mar. r., dent.



327. Systema bibliothecæ collegii parisiensis Societatis Jesu. Parisiis, Sebastianus Mabre-Cramoisy, 1678, in-4, demi-rel.



335. Traitté des plus belles bibliothèques de l’Europe. Par le Sieur Le Gallois. Paris, Estienne Michallet, 1680, in-12, v. br. Traduction de Johannis Lomeieri de Bibliothecis (Ultrajecti, Johannis Ribbii, 1680).



399. Discours sur la vie et la mort, le caractère et les mœurs de M. d’Aguesseau. Chasteau de Fresnes, 1720 [i.e. 1778], in-8, 60 ex., mar. r. Composé typographiquement par le président Jean-Baptiste-Gaspard Bochart de Saron (1730-1794) et sa femme, dans leur hôtel [17 rue de l’Université, Paris VII], à l’aide de caractères procurés par Delatour.


 

La seconde, qui concernait la bibliothèque de sa maison de campagne, eut lieu au 58 rue Saint-André-des-Arcs, au coin de celle Pavée, du lundi 22 janvier au mardi 13 février 1810, en 20 vacations : Second catalogue des livres ; des ouvrages Chinois, Tartares, etc., tant manuscrits qu’imprimés, dessins, gravures et peintures à gouache, etc., exécutés à la Chine, du cabinet de feu M. L.-F. Delatour, ancien imprimeur-libraire et secrétaire du Roi (Paris, Tilliard Frères et J.-G. Mérigot, janvier 1810, in-8, [1]-[1 bl.]-[1]-[1 bl.]-4-iv-185-[1 bl.] p., 1.408 + 5 doubles [* et bis] + 1 triple [**] = 1.414 lots), dont Théologie [49 lots = 3,46 %], Jurisprudence [19 lots = 1,34 %], Sciences et Arts [329 lots = 23,26 %], Belles-Lettres [552 lots = 39,03 %], Histoire [465 lots = 32,88 %] ; avec « Livres chinois, tartares, etc. tant manuscrits qu’imprimés, dessins, gravures et peintures à gouache, etc., exécutés à la Chine, Détaillés et décrits dans ce Catalogue » et une « Notice des principaux objets de curiosités de la Chine et autres, Dépendans des successions de M. et Mme Delatour ».


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Bibliothèque de la Pléiade : indications bibliographiques inexactes

$
0
0

   La reproduction des articles est autorisée à condition d'en citer l'origine








In Le Bibliophile Rémois, N° 37, mars 1995, p. 7-10


La Bibliothèque de Sarah Bernhardt (1844-1923), « la reine de la plaine Monceau »

$
0
0

   La reproduction des articles est autorisée à condition d'en citer l'origine

Sarah Bernhardt dans le rôle de Jeanne d’Arc (1914)

La tragédienne Sarah Bernhardt a toujours donné des renseignements vagues ou contradictoires sur sa vie et ses origines.



Le 25 octobre 1944, à la lumière des informations dont on disposait alors, une plaque mentionnant sa naissance - le 25octobre 1844 - fut apposée au 5 rue de l’École-de-Médecine [VIe] : la date et le lieu de naissance sont erronés.

Les registres d’état civil de Paris ont brûlé en 1871 lors de l’incendie de l’Hôtel de Ville par les communards. 

Grand Plan de Paris illustré (1861)

Place de l'Ecole de Médecine, par L. Chancourtois (1805)
Photographie BnF

On a retrouvé, dans le Minutier central de Paris, un extrait d’acte de naissance de Sarah Bernhardt daté du 2 juillet 1857 – avant l’incendie - indiquant qu’elle était née le 22 octobre 1844 chez la sage-femme Charlotte-Clémence Collé, au 5 place de l’École-de-Médecine [VIe, détruit en 1902], et que sa mère, Julie Bernardt, lui avait donné alors le prénom de Rosine. Elle fut baptisée en l’église Saint-Louis de Versailles [Yvelines] le 21 mai 1856 sous les prénoms de Sara [sic]-Marie-Henriette, fille de Édouard Bernhardt et de Judith Van Hard[Hélène-Claire Richard et Danièle Prévost. « Le Père de Sarah Bernhardt, une énigme enfin résolue ». In Les Cahiers de la Société historique et archéologique des VIIIeet XVIIe arrondissements, n° 161, septembre 2022].


 

Rosine ou Sara Bernardt, dite « Sarah Bernhardt », est née hors mariage, à Paris [VIe], 5 place de l’École de Médecine, le 22 octobre 1844.    

Petite-fille de François-Louis-Édouard Viel (1797-1839), marchand drapier à Montivilliers [Seine-Maritime], rue Royale [rue Léon Gambetta], et de Françoise-Florence Courché (1788-1863), mariés le 30 septembre 1818.

Fille de Édouard-Gustave Viel, né à Montivilliers le 8 juin 1819, avoué auprès du tribunal civil du Havre [Seine-Maritime], « la coqueluche et la terreur des femmes de son pays », condamné pour escroquerie en 1855 et mort à Pise [Italie] le 18 mai 1857, et de Judith Bernardt, née en 1825 à Amsterdam [Pays-Bas] et décédée le 6 janvier 1876, 99 rue Neuve des Mathurins, à Paris [VIIIe]. À son décès, Judith Bernardt est dite « Bernhardt », fille de Maurice Bernhardt et de Jeanne Hartman.


 

Au sortir du Conservatoire de musique et de déclamation, installé dans l’hôtel des Menus-Plaisirs, rue du Faubourg Poissonnière [IXe, détruit en 1910], Sarah Bernhardt débuta en 1862 à la Comédie-Française, au Palais-Royal [Ier], puis joua au Théâtre du Gymnase, boulevard Bonne-Nouvelle [Xe], au Théâtre de la Porte-Saint-Martin, boulevard Saint-Martin [Xe] et au Théâtre de l’Odéon, place de l’Odéon [VIe], où elle se révéla par sa délicieuse création dans Le Passant (1869), de François Coppée.

Elle demeura successivement : 265 rue Saint-Honoré [Ier], chez sa mère ; 11 boulevard Malesherbes [VIIIe], où elle donna naissance à son fils Maurice le 20 décembre 1864 ; rue Duphot [VIIIe] ; 16 rue Auber [IXe] de 1867 à 1869. Son appartement de la rue Auber ayant été dévasté par un incendie le 11 septembre 1869, elle emménagea au 4 rue de Rome [VIIIe] de 1870 à 1874.        

Rentrée à la Comédie-Française en 1872, elle y obtint de brillants succès dans Ruy Blas (1872), de Victor Hugo ; Le Sphinx (1873), d’Octave Feuillet ; Phèdre (1873), de Racine ; La Fille de Roland (1875), de Henri de Bornier ; Rome vaincue (1876), d’Alexandre Parodi ; Hernani (1877), de Victor Hugo. Elle rompit brusquement avec ce théâtre en 1880 et fut condamnée à 100.000 francs de dommages-intérêts, sommequi sera annulée en 1900, faute de paiement. 

En 1876, deux ans avant que le peintre décorateur Guillaume Dubufe (1853-1909) s’installe dans son hôtel particulier, au 45 [aujourd’hui 43] avenue de Villiers [XVIIe], 

37 rue Fortuny, par Alphonse Trimolet (1881)
Coll. Musée Carnavalet

43 avenue de Villiers, par Alphonse Trimolet (1881)
Coll. Musée Carnavalet

Sarah Bernhardt avait fait construire son propre hôtel particulier mitoyen, 37 rue Fortuny et 43 [aujourd’hui 41] avenue de Villiers, à l’angle des deux voies [détruit en 1955]. Pendant dix ans, la comédienne y reçut le Tout-Paris des arts, des lettres et de la politique. Le 5 mai 1885, Sarah Bernhardt dut vendre cet hôtel à la veuve de Cyr-Adolphe Dervillé (1815-1868), propriétaire du 35 rue Fortuny [qui n’a jamais appartenu à Sarah Bernhardt], et s’installa dans un appartement du 15 rue Saint-Georges [IXe] jusqu’en 1887.

Villa à Sainte-Adresse. Photographie Gédé de Le Havre

En 1879, elle fit construire une villa, dite « Château de la Solitude », à Sainte-Adresse [Seine-Maritime], 4 Rue Ernest Hérouard, qu’elle dut revendre en 1883, encore pour des raisons financières.

Elle commença alors une longue série de tournées à l’étranger [Londres, Copenhague, États-Unis, Pérou, Chili, Russie, Australie, Canada] dans l’intervalle desquelles elle créa au Théâtre du Vaudeville, boulevard des Capucines [IXe], Fédora (1882), de Victorien Sardou, et à la Porte-Saint-Martin Théodora (1884) et la Tosca (1887), de Victorien Sardou ; Jeanne d’Arc (1890), de Jules Barbier ; Cléopâtre (1890), de Victorien Sardou.

Devenue en 1893 propriétaire du Théâtre de la Renaissance, boulevard Saint-Martin [Xe], elle y joua Les Rois (1893), de Jules Lemaître ; Izeyl (1894), d’Armand Sylvestre et Eugène Morand ; Gismonda (1894), de Victorien Sardou ; Magda (1895), de Hermann Sudermann ; La Princesse lointaine (1895), d’Edmond Rostand ; Lorenzaccio (1896), d’Alfred de Musset ; La Samaritaine (1897), d’Edmond Rostand ; La Ville morte (1898), de Gabriele d’Annunzio.

Batterie de la Pointe des Poulains. Photographie Benoît Stichelbaut

Pour les vacances d’été, Sarah Bernhardt acheta, sur l’île de Belle-Île-en-Mer [Morbihan], la batterie de la Pointe des Poulains, sur la commune de Port-Philippe [Sauzon], le 11 novembre 1894. À côté, en 1897, elle fit bâtir la villa des « Cinq parties du Monde » pour son fils et un atelier de peintre pour son ami Georges Clairin (1843-1919). Elle fit construire une autre villa identique, la villa « Lysiane », pour loger son gardien et ses amis de passage, et acheta la villa « Hervé », rebaptisée « Simone », pour loger son jardinier. En 1903, elle se porta acquéreur d’une ferme et de pâturages à Calastren [Bangor], pour y pique-niquer avec ses amis. 

En 1909, elle acheta le manoir de Penhoët [détruit en 1944], en face de son domaine, et s’y installa.

Photographie ZeusUpsistos

En 1898 elle loua le Théâtre des Nations, place du Châtelet [IVe], qui devint le Théâtre Sarah Bernhardt. Elle y créa Hamlet (1899), de William Shakespeare ; L’Aiglon (1900), d’Edmond Rostand ; La Sorcière (1903), de Victorien Sardou ; Les Bouffons (1907), de Miguel Zamacoïs ; reprit Angelo (1905), de Victor Hugo.

Douée d’un merveilleux tempérament lyrique, Sarah Bernhardt se plaça au tout premier rang par le charme de sa voix, la pureté de sa diction, ses qualités de plastique et la puissance dramatique de ses créations. Peintre et sculpteur, elle se révéla aussi auteur dramatique avec L’Aveu, drame en un acte en prose (Paris, Paul Ollendorff, 1888) ; Adrienne Lecouvreur, drame en six actes (Paris, Eugène Fasquelle, 1908) ; Un cœur d’homme, pièce en quatre actes (Paris, Eugène Fasquelle, 1911).

Chevalier de la Légion d’honneur en 1914, puis officier en 1921, elle fut amputée de la jambe droite en 1915, pour une tuberculose osseuse du genou. Elle continua néanmoins à paraître sur la scène, dont l’éloigna seule la maladie qui devait l’emporter, une insuffisance rénale aiguë, le 26 mars 1923, en son 

56 boulevard Pereire, le 29 mars 1923

domicile du 56 boulevard Pereire [XVIIe, détruit], qu’elle louait depuis 1887. Ses obsèques eurent lieu en l’église Saint-François-de-Sales le 29 mars : 400.000 personnes furent dans les rues de Paris pour ses funérailles. 


Elle fut inhumée au cimetière du Père Lachaise [44e division].


 

Ses propriétés belliloises furent mises en vente dès juin 1923.


 

Son mobilier fut vendu du lundi 11 au mercredi 13 juin 1923, en 3 vacations, à la Galerie Georges Petit, 8 rue de Sèze [IXe] : Catalogue des tableaux modernes, aquarelles, pastels, dessins, sculptures par Sarah Bernhardt, bijoux de théâtre […], pièces anciennes & orientales […], Objets d’Art, de Curiosité et d’Ameublement, collection de verres de Gallécollection de poupées, sculpturesmarbresterres cuites, Bronzes d’Extrême-Orient & autres, Bronzes d’Ameublement, meubles & sièges, mobilier de salon en tapisserie, tapisseries, dépendant de la succession de Madame Sarah Bernhardt (Paris, F. Lair-Dubreuil et André Benoist ; André Schoeller, G. Falkenberg, Robert Linzeler et G. Guillaume, 1923, in-8, 44 p., 370 lots).

Bibliothèque du 56 boulevard Pereire (1907)

 Sa bibliothèque fut dispersée à l’Hôtel des Commissaires-Priseurs, 9 rue Drouot [IXe] :

 


Du lundi 25 au mercredi 27 juin 1923, salle n° 7 : Bibliothèque de MME Sarah BernhardtPremière partie. Livres anciens. - Théâtre, Pièces du répertoire de Mme Sarah Bernhardt, Auteurs contemporains en éditions originales, Livres modernes illustrés (Paris, L. Giraud-Badin, 1923, in-8, [3]-[1 bl.]-138 p., 543 + 1 double [bis] = 544 lots), dont Livres anciens dans tous les genres [23 lots = 4,22 %], Théâtre [258 lots = 47,42 %], Éditions originales d’auteurs du XIXe siècle et contemporains [198 lots = 36,39 %], Livres modernes illustrés [65 lots = 11,94 %].

Nombreux sont les exemplaires qui portent des envois autographes des auteurs à Sarah Bernhardt et les initiales « S. B. » au dos de la reliure ou sur le premier plat. Quelques exemplaires furent imprimés spécialement au nom de Sarah Bernhardt. 



Peu d’exemplaires ont l’ex-libris de Sarah Bernhardt [6,50 x 4,50 cm], avec le monogramme « SB » et la devise « QUAND MÊME ».

Photographie BnF

 

6. Les Principales Avantures de l’admirable Don Quichotte, représentées en figures par Coypel, Picart Le Romain et autres habiles maîtres. La Haie [sic], Pierre de Hondt, 1746, gr. in-4, 31 fig. par Boucher, Cochin, Coypel, Lebas, Picart et Tremolières, gravées par Fokke, Picart, V. Schley et Tanjé, mar. vert, fil., dos orné, doublé et gardes de moire rouge, 5 fil. int., tr. dor. (Hardy-Mennil). Premier tirage renfermant les figures en belles épreuves avant les numéros. Aux armes et au chiffre du Prince d'Essling, provenant des bibliothèques de F. Garde, H. Grésy et Victorien Sardou. Avec lettre autographe d’Edmond Rostand offrant ce volume à Sarah Bernhardt.



8. Fables nouvelles. La Haye, Et se trouve à Paris, chez Delalain, 1773, 2 vol. pet. in-8, front., fig., vign. et culs-de-lampe par Marillier, veau écaille, fil., le premier plat de chaque vol. portant en lettres dor. « Chambre de lecture », dos ornés, tr. dor. (Rel. anc.). Ex-libris à chaque vol.

Photographie BnF


16. Le Temple de Gnide. Nouvelle Edition, Avec Figures Gravées par N. le Mire, D’après les Dessins de Ch. Eisen. Le Texte Gravé par Droüet. Paris, le Mire, 1772, gr. in-8, mar. r., fil., dos orné, dent. int., tr. dor. (Chambolle-Duru). Ex-libris.



20. Voyage pittoresque ou Description des royaumes de Naples et de Sicile. Paris, [Jean-Baptiste Delafosse], 1781-1786, 4 tomes en 5 vol. in-fol., mar. r., fil., dos ornés, dent. int., tr. dor. (Rel. anc.).

Photographie BnF


23. Le Temple des Muses, orné de LX. tableaux Où sont représentés les Evenemens les plus remarquables de l’Antiquité fabuleuse ; Dessinés & gravés par B. Picart le Romain, & autres habiles Maitres. Amsterdam, Zacharie Chatelain, 1733, in-fol., pl., mar. citron, fil., dos orné, tr. dor. (Rel. anc.). Premier tirage, provenant du cabinet de E. Quentin-Bauchart.  

Photographie Librairie Camille Sourget, Paris


29.Œuvres complètes de J. Racine, avec les notes de tous les commentateurs. Édition publiée par L. Aimé-Martin. Paris, Lefèvre, 1820, 6 vol. gr. in-8, gr. pap. vélin, chag. noir, encadr. de filets à froid, dos ornés, fil. à l’int., non rognés (Ginart). Avec portraits ajoutés. Chaque volume est frappé du chiffre du comédien Joseph Samson (1793-1871), premier possesseur, sur les deux plats. Les initiales « S. B. » ont été ajoutées au bas du dos de chaque reliure.



63. La Femme de Claude, pièce en trois actes, précédée d’une préface par Alexandre Dumas Fils. Paris, Michel Lévy Frères, 1873, in-8, mar. blanc, violettes mosaïquées éparpillées au bas du premier plat ; à l’int., encadr. de mar. orné d’un vol de libellules dor. et hirondelles d’argent, doublé et gardes de moire blanc crème, doubles gardes, tr. dor. sur témoins, couverture (Ch. Meunier). Édition spéciale tirée en tout à 31 exemplaires ; celui-ci est un des 5 sur pap. de Chine. Le faux titre porte un envoi autographe en latin d’Alexandre Dumas Fils à Sarah Bernhardt.



88. Alladine et Palomides ; Interieur ; et La Mort de Tintagiles : trois petits drames pour marionnettes par Maurice Maeterlinck. Bruxelles, Edmond Deman, 1894, in-16, demi-rel. vélin blanc, dos orné et chiffre, non rogné, couv. (Franz). Édition originale avec envoi de l’auteur.

Franz Ostermann, dit « Franz », relieur d’origine alsacienne, avait son atelier 80 boulevard Malesherbes depuis 1872, puis 28 rue Ampère à partir de 1902 ; il exerça jusqu’en 1938.



95.Émile Moreau. Le Secret de Saint Louis. Paris, Ch. Delagrave, s. d. [1899], in-4, 12 compositions par Adrien Moreau, vélin blanc, dent., angles des plats et dos fleurdelisés, dent. int., tête dor., non rogné, couv. (Franz). Édition originale, avec envoi autographe.

Photographie Librairie Aparté, Pézenas


107. Amédée Rolland – Nos ancêtres. Tragédie nationale. Paris, Imprimerie de D. Jouaust, 1889, gr. in-8, 11 compositions et allégories de Aug.-Fr. Gorguet gravées sur bois, demi-mar. blanc, fil., dos orné et chiffre, tête dor., non rogné (Franz). Tirage 500 ex. numérotés H. C. Exemplaire au nom de Sarah Bernhardt.



108. Edmond Rostand – Chanteclerc, pièce en quatre actes, en vers. Paris, Eugène Fasquelle, 1910, in-8, mar. blanc, grand coq mosaïqué dans ses teintes naturelles au centre du premier plat, large fleur de coquelicot double épanouie dans les angles, feuilles et tiges formant encadr., sur le second plat, dans un médaillon central Chantecler lançant son appel au soleil levant, rouges fleurs sur les bords ; à l’int., cadre de mar. orné de 5 fil. dor., doublé et gardes d’une riche étoffe de satin blanc semée de grands épis tissés en fils d’or, doubles gardes, têt. dor., non rogné, étui feutré (Franz). Édition originale. Exemplaire sur papier impérial du Japon, imprimé spécialement pour Sarah Bernhardt. Avec envoi autographe.



110.Œuvres complètes illustrées de Edmond Rostand. Illustrations en couleurs et en noir. Paris, Pierre Lafitte et CIE, s. d. [1910], 7 vol. pet. in-4, cart. dos de chag. vert, plats toile, fers spéciaux de l’éditeur.

Photographie Antikvariat Valentinska, Prague


122. Rama. Poeme dramatique par Paul Verola. Illustrations de A : Mucha. Paris, Bibliothèque artistique et littéraire, 1898, in-4, broché. Premier exemplaire sorti des presses et hors numérotage. Avec hommage autographe.



128. Fedra. Tragedia di Gabriele d’Annunzio. Milano, Fratelli Trèves, 1909, in-8, fig. gravées sur bois par Adolphe de Karolis, cartonn. vélin blanc, fil., dos orné et chiffre, dent, int., têt. dor., non rogné, couverture (Franz). Avec envoi autographe.

Photographie Antique Sommer & Sapunaru KG, Munich


131. Faust, Eine Tragödie von Johann Wolfgang von Goethe. Erster Theil. Illustrirt in 50 Compositionen von Alexander Liezen Mayer Mit Ornamenten von Rudolf Seitz. München, Theodor Stroefers Kunstverlag, s. d. [1880], gr. in-4, fig. sur bois et 5 pl. à l’eau-forte, toile rouge, fers spéciaux, tr. dor. (Cartonn. éditeur). Avec un envoi.



134. Umrisse zu Goethe’s Faust, gezeichnet von Retsch. Stuttgart und Tübingen, J. G. Cotta, 1820, in-8 oblong, 26 pl. gravées au trait, cartonn. pap. vert, titre sur pièce rouge (Cartonn. époque). Signature au crayon de Sarah Bernhardt sur un feuillet de garde.



136. The Pictorial Edition of the works of Shakspere. London, Charles Knight an Co, s. d. [1838-1843], 8 vol. gr. in-8, très nombreuses illustrations, mar. rouge, encadr. de dent., dos ornés, dent. int., tr. dor. (Rel. anglaise époque). Ex-libris de Sarah Bernhardt à l’intérieur des volumes ; ses initiales ont été ajoutées au bas du dos des reliures.



143.•Shakespeare’s•Tragedy•of•Hamlet•with•preface•glossary•&•by•Israel•Gollancz•M•A•. London, J. M. Dent and Co, 1899, pet. in-16, mar. de Tanger orange, le premier plat encadré d’un fil. dor., formant aux angles de petits compart. couverts de points dor., dos orné, fil. à l’int., tr. dor. (Rel. anglaise). Le monogramme « S. B. », exécuté en filets et pointillé dor., orne le milieu du premier plat ; la devise « Quand Même » est frappée au-dessous.



152. François Coppée - La Bataille d’Hernani. Poésie Dite par MLLE Sarah Bernhardt A la Comédie-Française, le 25 février 1880. Paris, Alphonse Lemerre, 1880, in-4, en feuilles, sous un carton de papier glacé vert clair, dos de toile, avec attaches. Exemplaire unique, imprimé sur peau de vélin pour Sarah Bernhardt.



171. Victor Hugo – Hernani – Nouvelle Édition – Paris, Calmann-Lévy, 1878, in-8, eau-forte de Chifflart, 100 ex., mar. blanc rosé, fil., grandes initiales S. B. frappées sur le premier plat, dos orné et chiffré, dent. int., doubles gardes, tr. dor. sur témoins (Gruel). Sur pap. Whatman, avec dédicace autographe.



172. Ruy Blas - Drame en cinq actes, en vers. Paris, Michel Lévy Frères, 1872, in-8, 275 ex., eau-forte d’Edmond Morin, mar. rouge jans., initiales S. B. frappées au dos, dent. int., doubles gardes, tr. dor. (Gruel). Avec envoi autographe.



189. Les Graces. Paris, Laurent Prault et Bailly, 1769, in-8, veau brun, marb., dos orné, tr. dor. (Rel. anc.). Titre gravé par Moreau, front. par Boucher et 5 fig. de Moreau. Plats revêtus d’une lourde orfèvrerie de fantaisie formant un décor en relief agrafé dans la reliure, composé de feuilles et de grandes fleurs de chardons, modelées en métal argenté, avec semis de gros cabochons d’améthyste sertis de métal, disposés entre les motifs, et de cabochons plus petits posés sur les feuilles et les fleurs, fermoir incrusté d’opales et de turquoises.

Photographie BnF


207. Justinien et la civilisation byzantine au VIE siècle, par Charles Diehl. Paris, Ernest Leroux, 1901, gr. in-8, front. et ill., cartonn. dos et coins vélin blanc, fil., dos orné portant les initiales S. B., têt. dor., ébarbé, couverture (Pierson).



215. Charles Yriarte – Un condottiere au XVE siècle. Rimini. Paris, J. Rothschild, 1882, gr. in-8, 200 dessins, broché. Première édition. Avec lettre autographe d’envoi.

Exemplaire de Sarah Bernhardt. Photographie de François Guillou, Deauville 


225. Journée Sarah Bernhardt. 9 Décembre 1896. [à la fin:] Imprimé par Chamerot et Renouard, in-4, papier vélin glacé, couverture en papier cuir doré, ornée d’une figure modelée d’après Alexandre Charpentier. Livre d’or tiré à 600 ex. numérotés.

Photographie BnF


227. Frédéric Loliée. La Comédie-Française. Histoire de la Maison de Molière de 1658 à 1907. Paris, Lucien Laveur, 1907, gr. in-8, 34 pl. sur cuivre et 200 gravures sur bois, broché.



238. Dans les nuages. Impressions d’une chaise. Récit recueilli par Sarah-Bernhardt. Illustré par Georges Clairin. Paris, G. Charpentier, s. d. [1878], in-4, mar. bleu gris, fil., dos orné, initiales S. B., dent. int., tête dor., non rogné, couverture (Pierson). 1 des 50 sur pap. de Hollande.



240. Mme Sarah Bernhardt – L’Aveu, drame en un acte et en prose. Paris, Paul Ollendorff, 1888, in-8, médaillon, 4 pl. et 2 vign. par Georges Clairin. Un des 100 ex. imprimés sur pap. du Japon.



268. La Machinerie théatrale – Trucs et décors, par Georges Moynet. Paris, La Librairie illustrée, s. d. [1893], gr. in-8, 30 pl. et 100 vign., demi-mar. blanc rosé, fil., dos orné et chiffre, têt. dor., ébarbé (Franz).

Photographie Librairie Camille Sourget, Paris


273. Les Souvenirs et les Regrets du vieil amateur dramatique, ou Lettres d’un Oncle à son Neveu sur l’ancien Théatre Français. Paris, Charles Froment et Nepveu, 1829, in-12, 36 gravures coloriées, papier vergé, veau bleu foncé, compart. de fil., motifs aux angles, dos orné, fil. à l’int., tr. dor. (Rel. époque). Initiales S. B. à l’angle du premier plat.



299. Louis de Courmont – Feuilles au Vent. Poésies. Paris, Tresse, 1884, gr. in-8, portr., 4 eaux-fortes et dessins, mar. blanc, compart. de fil., fleurons aux angles, initiales S. B. frappées au centre, dos orné, dent., têt. dor., non rogné.

Photographie BnF


356. Robert de Montesquiou. Les Perles rouges. 93 sonnets. Paris, Eugène Fasquelle, 1899, in-4, 4 eaux-fortes de Albert Besnard, cartonn. vélin blanc, 3 fil. dor., dos orné et chiffré, têt. dor., non rogné, couverture (Franz). Avec hommage autographe.



372. Jean Richepin – La Mer. Paris, Maurice Dreyfous, 1886, in-4, 36 aquarelles originales de Charles Jouas, mar. La Vall., 3 fil. dor., dos orné, portant au bas « Exemplaire de Sarah Bernhardt », dent. int., doubles gardes, tête dor., non rogné (Pierson). Édition originale. Ex. sur pap. du Japon imprimé pour Sarah Bernhardt.



395. L’An. Poëmes par Thomas Braun. Bruxelles, E. Lyon-Claesen, 1847 [i.e. 1897], in-4 carré, 16 litho. en coul. d’après Franz M. Melchers, broché. Hommage autographe de l’illustrateur.

Photographie BnF


416. Judith Gautier – Le Paravent de soie et d’or. Paris, Eugène Fasquelle, 1904, in-8, ill. en coul., broché. Édition originale. Hommage autographe.



430. Pierre Loti - Au Maroc. Paris, Calmann-Lévy, 1890, in-12, 72 aquarelles originales de Charles Jouas, mar. blanc crème, les plats couverts d’un semis d’anthémises mosaïquées, double encadr. d’un fil. de mar. brun et de rangs de fil. et pointillé dor., feuillages laurés, dos orné ; à l’int., bord. de mar. ornée de guirlandes dor., doublé et gardes de moire crème, doubles gardes, tr. dor. sur témoins, couverture, étui (Ch. Meunier). Première édition. Avec envoi autographe.

Photographie Librairie Koegui, Bayonne


485. Le Cas du vidame, par l’académicien d’Estampes. Illustré par A. Robida. Paris, La Librairie illustrée, s. d. [1889], pet. in-4, cartonn. dos de vélin blanc, monogramme S. B., ébarbé (Franz).

Photographie BnF


487. Racontars illustrés d’un vieux collectionneur, par Charles Cousin. Paris, Librairie de l’Art, 1887, in-4, ill. d’après les dessins de Félix Régamey, dos et coins mar. olive foncé, tête dor., non rogné. Exemplaire de Grand-Carteret.



492. Collection Calmann Lévy – La Dame aux camélias, par Alexandre Dumas Fils. Illustrations de A. Lynch. Paris, Maison Quantin, s. d. [1886], in-4, mar. gris bleuté, compart. de filets droits et au pointillé, filets courbes et feuillages laurés, camélias mosaïqués aux angles et entre les nerfs du dos, initiales S. B. frappées au bas, dent. int., doubles gardes, tr. dor., non rogné, couverture (Pierson).



506.Édition nationale – Victor Hugo – Notre-Dame de Paris. Paris, Émile Testard et CIE, 1889, 2 vol. in-4, compositions gravées à l’eau-forte par Géry-Bichard d’après Luc-Olivier Merson, mar. blanc, double encadr., de rangs de fil. dor. gras et maigres et d’un entredeux de rinceaux repoussés sur fond dor. et semé de rosaces au cœur argenté, dos ornés du même entredeux en réduction, dentelle fleuronnée à l’int., doubl. et gardes de moire blanc crème, doubles gardes, tr. dor. sur témoins, couverture, étuis (Ch. Meunier). Aquarelle originale avec hommage autographe de Merson.



519. [Arthur Meyer]. Mes livres, mes dessins, mes autographes. Paris, 1921, in-4, broché. Avec hommage autographe.



521. Robert de Montesquiou – La Divine Comtesse. Étude d’après Madame de Castiglione. Paris, Goupil & CIE, Manzi, Joyant & Cie, 1913, in-4, mar. vieux bleu, encadr. de filets à froid et dor. et de rinceaux et fers azurés, chiffre couronné au centre, dos orné, rangs de fil. dor. à l’int., doublé et gardes de moire prune, têt. dor., non rogné, double couverture, étui (Durvand). 1 des 25 ex. sur pap. du Japon. Avec dédicace autographe.

Photographie BnF


532. La Porte des Rêves, par Marcel Schwob. Paris, Henry Floury, pour Les Bibliophiles indépendants, 1899, in-4, ill. et ornementations de George de Feure, broché. 1 des 20 ex. non numérotés réservés pour l’auteur. Avec envoi autographe.



541. Th. Villard – Les Fleurs à travers les âges et à la fin du XIXEsiècle. Reproductions d’aquarelles de Madeleine Lemaire. Paris, Armand Magnier, 1900, in-4, mar. blanc, le premier plat encadré d’un riche décor floral stylisé mosaïqué à froid, formé d’orchidées jaunes régulièrement disposées sur un large bord de mar. gris, avec adjonction de quelques feuilles vertes et brunes, mêmes fleurs et feuilles massées sur un médaillon rond au centre du second plat, dos mosaïqué ; à l’int., bord. de mar. couverte d’un motif à répétition mosaïqué et dor., doublé et gardes de soie crème brochée de feuillages rouges, doubles gardes, tr. dor. sur témoins, couverture, étui (Ch. Meunier).


 

Et le mardi 3 juillet 1923, salle n° 1 : Bibliothèque de MME Sarah BernhardtDeuxième partie. Ouvrages anciens et modernes sur les beaux-arts et le costume, Livres modernes dans tous les genres, Voyages, Dessins, Estampes et Portraits (Paris, L. Giraud-Badin, 1923, in-8, 39-[1] p., 207 [chiffrés 544-750] + 1 double [bis] = 208 lots), dont Beaux-Arts [74 lots = 35,57 %], Livres modernes dans tous les genres. Voyages [65 lots = 31,25 %], Supplément [26 lots = 12,5 %], Dessins – Estampes et portraits [43 lots = 20,67 %].

 


559. Armand Dayot. L’Image de la Femme. Paris, Hachette et Cie, 1899, in-4, demi-rel. mar. rouge, fil., dos orné et chiffré, tête dor., non rogné, couverture (Franz). Avec hommage autographe.



590. Les Travaux d’Ulysse, desseignez par le Sieur de Sainct Martin, de la façon qu’ils se voyent dans la Maison Royalle de Fontainebleau. Paris, Melchior Tavernier, 1633, in-4, 38 pl. gravées, oblong, dos et coins veau marb., dos orné, tr. rouges (Rel. anc.).



626.Œuvres complètes de N. Boileau. Paris, Laplace, Sanchez et CIE, 1873, gr. in-8, 20 pl. color., demi-rel. mar. bleu clair, dos orné, non rogné. Initiales S. B. au dos du volume.

Photographie BnF


645. Un hiver à Paris, par M. Jules Janin. Paris, Aubert et Ce et L. Curmer, 1843, gr. in-8, 18 pl., vign., demi-rel. mar. vert, dos orné de compart. de fil., tr. dor. (Andrieux). Première édition et premier tirage.

Exemplaire de Sarah Bernhardt


656. Montesquieu – Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence. Paris, Alphonse Lemerre, 1876, gr. in-8, portraits et vignettes, mar. rouge, fil., dos orné de compart. de fil., et chiffre, fil.à l’int.,tr.dor. (R. Petit). 1 des 250 ex. sur gr. pap. vergé de Hollande.


 

Un tirage de luxe sur papier de Hollande, de 100 exemplaires numérotés, couverture rempliée, rassemblant les deux parties, préfacé par Robert de Flers (1872-1927), de l’Académie française, fut publié après les deux ventes : Bibliothèque de MME Sarah Bernhardt - Livres anciens. - Théâtre, Pièces du répertoire de Mme Sarah Bernhardt, Auteurs contemporains en éditions originales, Livres modernes illustrés, Ouvrages anciens et modernes sur les beaux-arts et le costume, Voyages, Dessins, Estampes et Portraits (Paris, L. Giraud-Badin, 1923, in-8, VIII-174 p. et portrait de Sarah Bernhardt en frontispice, 750 + 2 doubles [bis] = 752 lots), avec une « Table des divisions » :

« Je ne pense pas que Mme Sarah Bernhardt ait été une de ces bibliophiles acharnées qui sont capables de tous les sacrifices, de toutes les ruses et de toutes les intrigues pour arriver à posséder un livre souhaité. […]

Mme Sarah Bernhardt n’a point sans doute réuni les livres qu’elle possédait selon une méthode rigoureuse. Il semble que ce soit son génie qui, au cours de sa carrière éblouissante, les ait appelés auprès d’elle ; ils y sont venus docilement, tendrement, embellis de leurs plus beaux vêtements, enrichis de leurs parures les plus précieuses et c’est en vain que parmi eux, on chercherait un intrus. »

(Robert de Flers. « Les Livres de Mme Sarah Bernhardt », p. V)

 

 

 

 

 

 

 



La Grande Librairie Médicale d’Alexandre Maloine (1849-1925)

$
0
0

   La reproduction des articles est autorisée à condition d'en citer l'origine



Sous le règne du roi Louis XV « le Bien-Aimé », Joseph Maloine, époux de Thérèse Dottin, était tailleur d’habits à Querrieu [Somme], village d’environ 600 habitants, situé à une douzaine de kilomètres au nord-est d’Amiens.

Leur fils Pierre-Hippolyte, né à Querrieu le 16 fructidor An II [2 septembre 1794] était « saietteur » : ce mot, qui n’était en usage qu’en Picardie, désignait le faiseur d’une étoffe de laine appelée « saie » ; le 16 juin 1819, il épousa Marguerite Évrard, dite « Eugénie », fille d’un peigneur de laine, née à Querrieu le 20 juillet 1793 et décédée au même endroit le 13 juin 1834 ; remarié à Léocadie Sagez, Pierre-Hippolyte Maloine mourut à Querrieu le 17 mai 1861.


 

François-Hippolyte Maloine est né à Querrieu le 18 mars 1822. Devenu brocheur à Paris, 5 rue Gît-le-Cœur [VIe], il épousa, le 15 juillet 1845, en l’église Saint-Sulpice, Adèle-Céline Chassinte, fille d’un doreur sur bois, née le 25 février 1825 au 7 rue Beautreillis [IVe], baptisée le 27 février en l’église Saint-Paul-Saint-Louis. François-Hippolyte Maloine disparut en 1873. Adèle-Céline Chassinte décéda le 18 août 1896 à Chaville [Hauts-de-Seine], dans sa « Villa des Orties », avenue de Sully : elle fut inhumée au cimetière du Montparnasse [17e division].

Alexandre-Adolphe Maloine naquit à Paris, 41 rue Descartes [Ve], le 11 février 1849 et fut baptisé en l’église Saint-Étienne-du-Mont.

Il fut employé chez son cousin, Louis Larose (° 1841), qui avait ouvert une librairie de livres de droit en 1862, au 22 rue Soufflot [Ve]. Demeurant alors avec sa mère au 1 place de la Vieille Estrapade [Ve], Alexandre Maloine épousa, le 27 septembre 1877, Émilie-Pauline-Louise Luce, brocheuse, demeurant avec sa mère 241 rue Saint-Jacques [Ve], née à Paris le 4 février 1856, fille de Geneviève-Pierrette Luce et de père non dénommé. Le couple eut cinq enfants : Mathilde-Émilie, née le 23 juillet 1878, 12 rue Gay Lussac [Ve] ; Berthe-Céline, née le 29 décembre 1879, 218 rue Saint-Jacques [Ve] ; Félix-Alexandre, né le 1er janvier 1884, 14 rue Saint-Sulpice [VIe] ; Norbert-Auguste, né le 12 mai 1886, 5 rue de l’Éperon [VIe] ; Maxime-Léon, né le 29 août 1895, 93 rue de Seine [VIe].  

in Le Progrès médical, 4 novembre 1882


 

En 1881, tandis qu’un nommé Forcel, employé de Larose, devenait associé de la maison sous la raison sociale « L. Larose et Forcel », Alexandre Maloine aurait hérité de la bibliothèque d’un médecin parisien et se décida alors à ouvrir une « Librairie médicale et littéraire », dans le quartier de l’École de Médecine : au 91 boulevard Saint-Germain, vis-à-vis la cour du Commerce [VIe], il pratiqua la vente et l’achat de livres neufs et d’occasion.




En 1891, Alexandre Maloine fut involontairement plongé au cœur d’une affaire d’attentat contre Ernest Constans (1833-1913), ministre de l’Intérieur, Eugène Étienne (1844-1921), sous-secrétaire d’État aux Colonies, et Georges Treille (1847-1926), directeur du Service de santé colonial. Chacun d’entre eux reçut, le jeudi 23 juillet, un colis postal expédié de Toulon [Var] le 22 juillet, qui renfermait un livre évidé en son centre, constituant une véritable « machine infernale ».

Le livre adressé à Constans, relié en noir et doré sur tranche, portait à la première page le titre de Missel de Paris latin-françois. Quatrième partie (Aux dépôts des librairies associées pour les usages du diocèse, 1741) ; ce volume contenait du fulminate de mercure et des balles, renfermés dans une petite boîte à sardines.

Celui apporté par la poste à Étienne était intitulé Mémoires de médecine, cartonné, dos en cuir, titre enlevé ; il contenait une boîte de biscuits Palmers, contenant des petites boîtes d’allumettes suédoises, pleines de fulminate et de poudre chloratée.

Celui envoyé à Treille était un livre de médecine cartonné, dos en cuir, titre gratté, portant sur la première page J.-B. de Larroque. De quelques maladies abdominales (Paris, J.-B. Baillière, 1831) ; il contenait des paquets de poudre chloratée, noyée dans du fulminate et des balles, le tout dans une boîte à sardines.

« Ces livres proviennent de la librairie médicale et littéraire de M. Alexandre Maloine, boulevard Saint-Germain, 91.

Deux de ces volumes, ceux traitant de matières médicales, avaient été achetés par M. Maloine, avec beaucoup d’autres du même genre, au moins [sic] de juillet 1890, à un médecin militaire alors en garnison dans une ville de Maine-et-Loire [médecin-major du 135e régiment d’infanterie de ligne, en garnison à Angers]. Quant au missel, expédié à M. Constans, M. Maloine ne saurait en donner d’une façon exacte la provenance.

Ces trois ouvrages avaient été mis en vente à l’étalage, à raison de cinquante centimes pièce, et c’est là qu’au mois d’août suivant un passant en a fait l’acquisition en disant au commis :

- Tenez, ces livres feront bien mon affaire. »

(Le Figaro, jeudi 27 août 1891, p. 2)

« Quant à celui reçu par M. Constans, on vient de découvrir sa provenance. Il a été acheté chez Mme Sauvat, brocanteuse, rue Saint-André-des-Arts.

Ce volume est un des neuf tomes dont l’ouvrage complet se composait. Mme Sauvat a acheté trois tomes de l’ouvrage à un inconnu et elle en a vendu un à une personne inconnue également. Les deux autres tomes sont encore entre les mains de Mme Sauvat. »

(Le Figaro, dimanche 30 août 1891, p. 3)

Les faits de l’enquête démontrèrent « d’une manière évidente que l’acte criminel du 23 juillet a été commis par une personnalité militaire d’état et qu’en cette situation il y a lieu, pour l’autorité militaire, d’exercer l’action publique. » (Le Figaro, vendredi 27 novembre 1891, p. 1). L’affaire n’a jamais été tirée au clair.


 

Dès 1895, la « Grande Librairie médicale » de Alexandre Maloine ouvrit une seconde librairie au 21, 23 et 25, place et rue de l’École-de-Médecine [VIe].

Rue de l'Ecole-de-Médecine, par Charles Marville (1866)
A gauche : de l'entrée de la cour du Commerce à la colonnade de la Faculté de Médecine ; les maisons furent démolies de 1875 à 1877, pour le prolongement du boulevard Saint-Germain et l'agrandissement de la Faculté. A droite : la maison au débouché de la rue Dupuytren fut démolie en 1912



Rue de l'Ecole-de-Médecine de 1881 à 1907 : librairies Maloine (rouge) ; Delahaye, Battaille, Bordier-Michalon, Vigot (rose) ; Asselin (bleu et vert) ; Aniéré (noir)


 

La place de l’École-de-Médecine était comprise dans la rue du même nom entre les numéros 15 et 23 : la librairie Asselin et Cie, formée après la mort de Pierre-Michel Asselin (1820-1877), entre sa veuve, son fils Alexandre et Léon-Jules Houzeau (1848-1923), employé depuis longtemps dans la maison, était au 17, ainsi qu’au 2 rue Antoine Dubois ; la Librairie Louis Battaille et Cie, successeurs de Anne-Félicie Voury († 1894), veuve de Adrien Delahaye (1826-1875), associée à Émile Lecrosnier,  était au 23.

La rue de l’École-de-Médecine allait du 26 boulevard Saint-Michel et de la rue Racine jusqu’au 1 rue Dupuytren : la Faculté de Médecine se trouvait au 12, le Musée Dupuytren au 15 [créé dans l’ancien réfectoire du couvent des Cordeliers en 1835, déménagé en 2016 à l’Université des sciences Pierre et Marie Curie de Jussieu].

La librairie de Henri Aniéré († 1867), dont les successeurs furent successivement Edmond-Albert-Antoine Broussois (1828-1891), puis François-Joseph Victorion (1842-1921), était au 4 rue Dupuytren.


 

Parmi les ouvrages présentés dans le catalogue de Maloine d’octobre 1895 :

Précis élémentaire d’Anatomie pathologique, par Abadie-Leroy (1887, in-18).

Exposé pratique du Traitement de la rage par la méthode Pasteur. Par Le Dr J.-R. Suzor (1888, in-8, fig. dans le texte, lettre autographe de Pasteur).

Rabelais Médecin. Notes et commentaires par le Dr Félix Brémond (t. II, 1888, in-18, portrait ; le t. I a été publié en 1879 par la Librairie de Madame Veuve Pairault, 55 rue de Lafayette).

Leçons de Gynécologie opératoire, par Vulliet et Lutaud (1890, in-8, 2eédition, 200 fig.).

Docteur R. Hagen. Manuel pratique de diagnostic et de propédeutique. Par le Docteur J. Toison (1890, in-8, 78 fig. et 1 pl. h.-t.).

Nouveau guide pratique de Technique microscopique appliquée à l’histologie et à l’embryogénie, par René Boneval (1890, in-8, 21 fig. dans le texte).

Précis théorique et pratique de Neuro-hypnologie, par Le Dr Paul Joire (1890, in-18).

Hygiène élémentaire, publique et privée, par le Dr A. Amblard (1891, in-18, fig.).

Étude sur les bassins viciés par boiterie, par Le Dr E. Prouvost (1891, in-8, 14 fig. intercalées dans le texte, demi-grandeur nature).

Précis d’Assistance aux Opérations. Préparation du malade et des instruments, par le Dr Paul Thiéry (1892, in-18).

Neurasthénie et Arthritisme – Urologie, régime alimentaire, traitement, par Le Dr R. Vigouroux (1893, in-12)

Leçons de Clinique chirurgicale. Par le Dr H. Duret (1894, in-8).

Dr Emile Laurent - La Médecine des âmes (1894, in-32, caractères elzéviriens, encadrement rouge).

Nouveaux éléments d’Histologie normale, à l’usage des étudiants en médecine, par Henri Berdal (1894, in-8, 4eédition, fig. dans le texte).

Compendium moderne de Médecine pratique, publié sous la direction du Docteur de Maurans (1894, in-8).

Traité pratique de Médecine clinique et thérapeutique, publié sous la direction de Samuel Bernheim et Émile Laurent (1895, 6 vol. in-8).

Atlas microphotographique des Bactéries, par Georges Itzerott et Franz Niemann (1895, in-4, 21 pl. comprenant 126 fig.).

DrÉmile Laurent - Mariages consanguins et dégénérescences (1895, in-18).

Formulaire de Gynécologie. Thérapeutique -Traitement des Maladies des femmes, par Le Dr R. Vaucaire (1895, in-18).

Précis de Posologie infantile, par Le Dr Raymond Nogué (1895, in-18).

Précis clinique de Pathologie générale, par le Dr Ludolf Krehl (1895, in-8).

Manuel pratique du traitement des Maladies de l’oreille, par Le Dr Antoine Courtade (1895, in-12).

DR Samuel Bernheim - Immunisation et sérumthérapie (1895, in-12).

DrÉmile Laurent - La Neurasthénie et son traitement - Vade-Mecum du médecin praticien (1895, in-18).

Sanatoria des Alpes françaises - Guide pratique de la Savoie & Haute-Savoie médicale et pittoresque, par Le Docteur Ch. Linarix (1895, in-12, 16 photogravures).

Technique du Traitement manuel suédois (Gymnastique médicale suédoise), par Le Dr Arvid Kellgren (1895, in-8).

Dyspeptiques et obèses du ventre, par Le Dr Zabé (1895, in-12 carré, 6 dessins d’après nature).

Traité de L’Œil artificiel, par le DR P. Pansier (1895, in-18, fig.).

Premiers soins aux blessés et aux malades. Manuel du secouriste (1895, in-18, fig.).

Le Médecin militaire, par Le Docteur F. Gils (1896, in-18).

Précis iconographique des Maladies de la peau, par le Docteur Élie Chatelain (1896, 2eédition, in-8, 50 pl. h.-t. en couleurs par Félix Méheux).



  

En 1897, la librairie Maloine est uniquement au 23-25 rue de l’École-de-Médecine.



La Librairie Vigot Frères, 10 rue Monsieur-le-Prince, avait été fondée en 1890 par Paul Vigot (1864-1937) : sa maison de détail, dirigée par Bordier et Michalon, succéda en 1897 à Louis Battaille et Cie au 23 place de l’École-de-Médecine. À partir du 1
er juillet 1898, la maison Vigot Frères fut transférée au 23 place de l’École-de-Médecine et réunie à sa maison de détail, « toujours acquéreurs des ouvrages de médecine d’éditions récentes, et de tous beaux livres médicaux, avec figures et planches en noir et en couleur, collections médicales, scientifiques et philosophiques ».              




 

En 1903, Maloine est au 25-27 rue de l’École-de-Médecine, au coin de la rue Dupuytren, au rez-de-chaussée d’un immeuble qui fut détruit et remplacé en 1904, sur les plans des architectes Charles-Hippolyte Ragache (1848-1929) et ses deux fils, qui signaient collectivement « H. Ragache ».


 

En 1905, Alexandre Maloine reprit la « Librairie médicale, scientifique et industrielle » de Louis Savy, à Lyon, 6 rue de la Charité, près la place Bellecour, dont Valentin Renaux devint le gérant.   

En 1915, Alexandre Maloine s’adjoint comme associé son fils Norbert Maloine (1886-1967), sous la raison sociale « A. Maloine et Fils ». Ce dernier épousa alors, le 24 novembre 1915, à Paris [Xe], Blanche-Victoria Chazot, née à Paris [XIIe] le 14 juin 1888 ; ils divorcèrent le 15 février 1923.



Alexandre Maloine mourut à Nice [Alpes-Maritimes], 14 rue Maccarani, le 27 mars 1925 : ses obsèques eurent lieu à Paris, en l’église Saint-Sulpice, le jeudi 2 avril ; il fut inhumé au cimetière du Montparnasse [17e division].


Norbert Maloine épousa, en secondes noces, le 16 juin 1926, à Paris [VI
e], Véra de Vorogeykine, née le 7 septembre 1903 à Poltava [Russie, aujourd’hui en Ukraine] : l’éditeur Ernest Flammarion (1846-1936), 26 rue Racine [VIe], était l’un des deux témoins.

 

 

La Bibliothèque de Éléonor Huillard (1811-1869), une des plus belles de Paris

$
0
0

   La reproduction des articles est autorisée à condition d'en citer l'origine

6 quai d'Orléans, Paris IV, par Eugène Atget (1915)

À une quarantaine de kilomètres au nord-est de Rouen [Seine-Maritime], Nicolas Huillard, laboureur à Sommery [Seine-Maritime], mourut le 17 août 1723 à Sigy-en-Bray [Seine-Maritime], où il fut inhumé dans le chœur de l’église Saint-Martin.


Son fils Nicolas, deuxième du nom et aussi laboureur à Sommery, avait été baptisé dans la même église de Sigy le 7 septembre 1718 ; le 27 novembre 1737, en l’église Saint-Vivien de Rouen, il épousa la fille d’un laboureur d’Argueil [Seine-Maritime], Marie-Catherine Lecouflet.

Leur fils Nicolas-René Huillard, né à La Feuillie [Seine-Maritime] le 15 mars 1741, devint avocat ; il mourut le 17 germinal An XI [7 avril 1803] à Neufchâtel-en-Bray [Seine-Maritime], président au tribunal de première instance.


 

Ambroise-Gustave Huillard est né le 16 juillet 1779 à La Ferté-en-Bray [Seine-Maritime] et fut baptisé le même jour en l’église Saint-Samson. Négociant en drogueries à Paris, 38 rue de la Vannerie [disparue en 1854], près l’Hôtel de Ville, il épousa, le 31 janvier 1807, Marie-Euphrosyne Guérin, née à Paris le 17 septembre 1782, fille d’un marchand distillateur, veuve en premières noces de Charles-Jean Delagroue (1773-1805). Il mourut le 5 mars 1836, au 50 rue de Ménilmontant [XXe] ; son épouse, le 20 juin 1852, 27 rue Saint-Sulpice [VIe].

Les deux fils de Ambroise-Gustave Huillard, Jean-Louis-Ambroise (1807-1892), dit « Huillard Aîné », et Éléonor-Claude-Marie (1811-1869), succédèrent à leur père sous la raison sociale « Huillard Frères ».

Éléonor-Claude-Marie Huillard était né à Paris, le 11 juin 1811. Le 2 juillet 1842, il épousa Geneviève-Marie-Aglaé Bertrand, fille d’un orfèvre, née à Paris le 17 janvier 1822, qui lui donna, en particulier, Louise-Marie-Marguerite, née le 23 mars 1843, 2 rue des Coquilles [disparue en 1851], et Charles-Paul-Georges, né le 9 mars 1851, 64 rue du Cherche Midi [VIe], où elle mourut prématurément le 9 juillet 1851, dans sa trentième année.

Dès lors, Huillard sembla ne plus trouver de consolation que dans l’étude. Il apprit plusieurs langues et songea à se former une bibliothèque : il commença en 1853, à la mémorable vente De Bure.

« Ce n’est cependant que depuis une douzaine d’années qu’il suivait assidûment les ventes, ne manquant jamais une occasion d’acquérir un bijou bibliographique pour son cabinet. Avec quelle ardeur, avec quel amour il regardait les livres, les examinant, les mesurant ! jamais il ne manquait une exposition, et plusieurs de nos lecteurs se rappelleront sans doute un homme, de petite taille, avec des lunettes, à l’œil intelligent, d’une vivacité remarquable dans ses mouvements, qui, dans les ventes les plus célèbres, Radzivil, Yemeniz, Brunet, Pichon, a disputé aux plus riches amateurs quelques-unes de ces hautes curiosités bibliographiques si prisées de nos jours. C’était M. Huillard.

Aux livres viennent se joindre tout naturellement les autographes, et M. Huillard céda à ce nouveau goût qui cependant ne fut pas développé chez lui au même degré que celui des livres. »

(L’Amateur d’autographes, 1er février 1870, p. 31)


 

Eléonor Huillard, domicilié alors 6 quai d’Orléans [IVe], mourut 1 rue Berton [XVIe], le 18 décembre 1869, dans sa 59e année.

 

Le Figaro, 9 février 1870

Ses collections d’objets d’art et de curiosité furent vendues à l’Hôtel Drouot, salle 6, le vendredi 11 février 1870 : terres émaillées de Bernard de Palissy, jades, cristaux de roche, ivoires, bronzes, émaux, miniatures, pendules Louis XVI en marbre blanc, vase en bronze ciselé de la même époque, porcelaines et faïences, tableaux et gravures.  

 

Le Figaro, 9 février 1870

Sa collection d’autographes fut dispersée le lundi 14 février 1870, 28 rue des Bons Enfants :

« M. Huillard était très-difficile pour les autographes comme pour les livres. Il fallait qu’une pièce présentât ou l’intérêt historique ou l’intérêt de la rareté. De là le petit nombre d’autographes dont se composait sa collection. La plupart proviennent des ventes Lucas de Montigny, Lajarriette, Fossé Darcosse, Yemeniz, etc. Le XVIIe siècle était le siècle favori de M. Huillard, admirateur éclairé de nos grands classiques, et cette préférence se fait sentir dans sa collection. Racine, Lafontaine, Bossuet, Fénelon, Julie d’Angennes, la duchesse de La Vallière, en témoignent suffisamment. »

(L’Amateur d’autographes, 1er février 1870, p. 31-32)

Le Figaro, 9 février 1870

 

Deux ventes furent nécessaires pour sa bibliothèque :

 


La première, à l’Hôtel des commissaires-priseurs, rue Drouot, salle n° 5, au premier étage, du lundi 14 au samedi 19 février 1870, en 6 vacations : Catalogue des livres rares et précieux, manuscrits et imprimés, composant la bibliothèque de feu M. El. Huillard Première partie (Paris, L. Potier, 1870, in-8, XII-231-[1] p., 1.168 – 1 manquant + 13 doubles [bis] = 1.180 lots), dont une « Table des divisions », Théologie [111 lots = 9,40 %], Jurisprudence [8 lots = 0,67 %], Sciences et Arts [107 lots = 9,06 %], Belles-Lettres [675 lots = 57,20 %], Histoire [279 lots = 23,64 %].


 

4. Biblia Sacra vulgatæ Editionis. Parisiis, Sebastianum Martin, 1656, 3 part. en 1 vol. pet. in-8, réglé, mar. r., dent. à petits fers, doublé de tabis, tr. dor. (Derome). Bible dite de Richelieu. Ex. Yemeniz.



5. Psalterium Davidis. Lugduni, Joh. et Dan. Elsevirios, 1653, pet. in-12, titre gravé, mar. bl., fil., dos orné, tr. dor. (Purgold). Ex. Solar.



18. Ioannis Mariæ Velmatii. Venetiis, s. n. [Aurelio Pinzi], 1538, in-4, 11 fig. sur bois à mi-page, mar. v., tr. dor. (Petit). Ex. Chaponay.



118. M. T. Ciceronis de philosophia Volumen primum. Lugduni, Antonium Gryphium, 1585, in-16, lettres ital., réglé, mar. ol., fil., tr. dor. Aux armes et à la devise de Henri III. Ex. Double.

Photographie BnF


130. La Fleur de vertu. Paris, Galiot du Pré, [à la fin :] 1530, in-8 goth., fig. sur bois, mar. bleu, fil., tr. dor. (Rel. anc.). Ex. Nodier, provenant de la vente Yemeniz.



156. Traité du ris, contenant son essance, ses causes, et mervelheus effais, curieusement recerchés [sic], raisonnés & observés, Par M. Laur. Ioubert. Paris, Nicolas Chesneau, 1579, pet. in-8, portrait de Joubert gravé sur bois, mar. r., fil., tr. dor. (Thouvenin). Ex. Nodier, de la vente Yemeniz.

Photographie BnF


182. Gynæceum, Sive Theatrum mulierum […], expressos a Iodoco Amano. Francoforti, Sigismundi Feyrabendij, 1586, in-4, fig. sur bois, mar. r., coins et dos ornés à la rose, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Ex. Solar.



189. Recueil de costumes de théâtre de la fin du XVIIIe siècle. In-4 obl., 36 pl. color. [fig. de Les Souvenirs et les Regrets du vieil amateur dramatique. Paris, Charles Froment, 1829], demi-rel. mar. v. Ex. Rachel avec son ex-libris.

Photographie Librairie Bonnefoi, Paris


228. Proiect du livre intitulé De la precellence du langage François. Par Henri Estienne. Paris, Mamert Patisson, 1579, in-8, mar. r., riches compart. et dos à petits fers, fil., tr. dor. (Niedrée). Cachet de la Bibliothèque de Saint-Germain-des-Prés sur le titre.


Photographie BnF

255.
Les Amours de Léandre et de Héro : poëme de Musée le Grammairien ; traduit du grec en françois, avec le texte. Paris, Nyon le Jeune, 1784, in-12, fig. d’après Cochin, mar. v., tr. dor. (Derome). Ex. Coislin [2e vente].



256. Theocriti, Moschi & Bionis idyllia, græcè & latinè. Operâ & studio Thomæ Martin. Londini, C. Hitch et L. Hawes, 1760, in-8, mar. bl., dent., dos orné, tr. dor. (Bozerian). Ex. De Bure.



257. Les Idylles de Theocrite, traduites de Grec en Vers François. Paris, Pierre Aubouin, Pierre Emery et Charles Clouzier, 1688, in-12, réglé, front., mar. r. doublé de mar. vert, dent., tr. dor. (Boyet). Ex. Longepierre, portant sur les plats, le dos et à l’intérieur les insignes de la Toison d’or.



260. Les Œuvres de Lucrece. Paris, Thomas Guillain, 1692, 2 vol. in-12, mar. vert, fil., tr. dor. Aux armes de Madame de Pompadour, provenant du cabinet de J.-J. De Bure.

Photographie Librairie Histoire et Société, Bordeaux


273. Les Bucoliques de Virgile, traduites en vers français. Paris, Giguet et Michaud, 1806, in-4, vél. vert. Un des deux ex. imprimés sur vélin. 19 dessins originaux de Huet et Fragonard ajoutés. Ex. La Bédoyère.



290. La Métamorphose d’Ovide figurée. Lyon, Ian de Tournes, 1564, pet. in-8, 178 fig. sur bois du Petit Bernard, mar. r., compart., tr. dor. (Capé). Ex. de M. Ch….

Photographie Librairie de l'Univers, Lausanne


302. Phædri, Aug. liberti fabularum Æsopiarum libri V. Amstelædami, Francisci Halmæ, 1701, in-4, front., fig. et médaillons de D. Vianen, vign. et culs-de-lampe, mar. r., fil., dent., dos à petits fers, tr. dor. (Bozerian). Gr. pap. fort rare.



350. Le Rommant de la Rose nouvellement Reveu et corrige oultre les precedentes Impressions. Paris, Galliot du Pré, 1529, pet. in-8, lettres rondes, mar. v., fil., dos orné, tr. dor. (Rel. anc.). Des bibliothèques de F. Didot, La Bédoyère, prince d’Essling [père et fils], comte d’Auteuil.

Photographie BnF


358. Les Œuvres feu maistre Alain chartier en son vivant Secretaire du feu roy Charles septiesme du non [sic]. Paris, Galliot du Pré, 1529, pet. in-8, lettres rondes, mar. r., fil., dos orné, tr. dor. (Rel. anc.). Des bibliothèques de La Vallière, de d’Hangard et du prince Radziwill.

Photographie BnF


392. Le Tombeau de Marguerite de Valois royne de Navarre. Paris, Michel Faizandat, Robert GranIon [sic] et Vincent Sartenas, 1551, pet. in-8, portr., mar. bl. doublé de mar. or., dent., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Ex. Renouard acheté à la vente Solar et recouvert depuis par Trautz-Bauzonnet.

Photographie B. M. Orléans


396. Euvres de Louïze Labé lionnoize. Lion, Ian de Tournes, 1556, pet. in-8, veau marbré. Aux armes du duc de La Vallière. Seconde édition originale fort rare. Des bibliothèques Soleinne et Cailhava.

Photographie BnF


399. Amoureux repos de Guillaume des Autelz Gentilhomme Charrolois. Lyon, Jean Temporal, 1553, pet. in-8, 2 portr. sur bois, mar. br., ornem. sur les plats, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Ex. Chaponay.



403. La Muse chrestienne. Paris, Gervais Malot, 1582, in-12, réglé, mar. r., compart., tr. dor. Chiffre P. C. M. répété 11 fois : au-dessus et au-dessous de celui placé au centre des deux plats, on lit « Roc Perronizé » et « Amy a pureté », anagrammes de Pierre Crozon et de Marye Petau. Signature de Ballesdens sur la page de titre. Ex. Cigongne.



417. La Poesie de Loys le Caron Parisien. Paris, Gilles Robinot, 1554, pet. in-8, mar. r., compart., tr. dor. (Thouvenin). Ex. Nodier, avec les écussons sur les plats, acheté à la vente H. D. L. [de Lassize] en 1863.



420. Brief discours sur les troubles qui depuis douze ans ont continuellement agité & tourmenté le Royaume de France. Par Iean le Masle, Angevin. Lyon, Benoist Rigaud, 1573, pet. in-8, mar. r., fil., tr. dor. (Niedrée). Des plus rares. Des ventes Buvignier, Solar et d’Auteuil.

Photographie BnF


425. Les Œuvres poetiques de Clovis Hesteau sieur de Nuysement. Paris, Abel l’Angelier, 1578, pet. in-4, mar. r., dent. int., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Manque à presque toutes les collections des poètes anciens.



433. Recueil des œuvres poetiques de Ian Passerat. Paris, Claude Morel, 1606, in-8, portr., mar. r., fil., dos orné, tr. dor. (Hardy-Mennil). Ex. prince d’Essling.



446. Les Œuvres de MRE François de Malherbe, Gentil-homme ordinaire de la chambre du Roy. Paris, Charles Chappellain, 1630, 2 part. en 1 vol. in-4, portr., vélin. Edition originale achetée à la vente du marquis Lever en 1866.



542. Les Saisons, poème traduit de l’anglais de Thompson. Edition ornée de Figures dessinées par Lebarbier, et gravées sous sa direction. Paris, Imprimerie de Didot Jeune, 1796, gr. in-8, pap. vélin, fig., mar. bl., fil., dos orné, tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Ex. La Bédoyère, unique, orné des dessins originaux de Lebarbier, avec les fig. avant la lettre et les eaux-fortes.



544. Die geuerlicheiten und eins teils der geschichten des loblichen streytparen und hochberumbten helds und Ritters herr Tewrdannckhs. Nürnberg, Hanssen Schonsperger, 1517, in-fol., 118 fig. sur bois, rel. en bois recouvert de peau de truie estampée (Rel. époque).



559. Francisci Floridi Sabini in M. Actii Plauti aliorumque latinæ linguæ scriptorum calumniatores Apologia, nunc primum ab autore aucta atque recognita. Apud inclytam Basilæam, mars 1540, in-fol., mar. br., compart., tr. dor. Ex. de Grolier, de la vente Solar.



564. Les Comedies de Terence, avec la traduction et les remarques, de Madame Dacier. Rotterdam, Gaspar Fritsch, 1717, 3 vol. pet. in-8, front. et fig. de B. Picart, mar. r., fil., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet).



604. Les Œuvres de Monsieur Moliere. Amsterdam, Jaques [sic] le Jeune, 1675, 5 vol. pet. in-12, mar. r., compart., tr. dor. (Capé).



663. Nouvelles amours de Louis le Grand. Comedie. Paris, Antoine Brunet, 1696, pet. in-12, front., mar. r., fil. à froid, tr. dor. (Lortic).



683. Esope en belle humeur, ou Dernière traduxion, et augmentacion de ses Fables. Amsterdam, Antoine Michils [sic], 1690, in-12, front., fig., mar. v., fil., tr. dor. (Thouvenin). Ex. A. Bertin.



697. L’Amour de Cupido et de Psiché mere de volupté. Paris, Imprimerie de Ieanne de Marnef, vefve de feu Denis Ianot, 1546, pet. in-8, 32 fig. sur bois, mar. brun, compart., tr. dor. (Capé).



708. L’Ariane de Monsieur des Marets. Paris, Matthieu Guillemot, 1639, in-4, front., 15 fig. gravées par Abraham Bosse d’après Vignon, mar. r., compart., dos orné, tr. dor. (Rel. anc.). Aux armes de Cremeaux d’Entragues, vente de Coislin en 1857.

Photographie Bertrand Hugonnard-Roche, Alise-Sainte-Reine


736. Histoire du chevalier des Grieux, et de Manon Lescaut. Amsterdam, Aux dépens de la Compagnie, 1753, 2 vol. in-12, gr. pap. de Hollande, fig. de Pasquier et de Gravelot, mar. vert d’eau, fil., dos ornés, tr. dor. (Duru). Ex. J. d’Ortigue.



754. Le Tombeau des amours de Louis le Grand, & ses dernieres galanteries. Cologne, Pierre Marteau, 1695, pet. in-12, front., mar. bl., fil., dent., doublé de tabis, dent. int., dos à petits fers, tr. dor. (Bozerian). Ex. Renouard.

Photographie BnF


771. Hypnerotomachie, ou Discours du songe de Poliphile, Deduisant comme Amour le combat a l’occasion de Polia. Paris, Iaques [sic] Kerver, 1546, in-fol., fig. en bois attribuées à J. Cousin, mar. br., fil. à froid, tr. dor. (Hardy). Première édition.



848. Le Theatre des bons engins, auquel sont contenus cent emblemes [sic]. Paris, [à la fin :] Denis Ianot, s. d. [1539], in-8, fig. sur bois, mar. r., fil., tr. dor. (Trautz-Bauzonnet). Ex. Chaponay.



855. Sacrum sanctuarium crucis et patientiæ crucufixorum et cruciferorum, emblematicis imaginibus laborantium et ægrotantium ornatum : auctore R. P. Petro Bivero. Antverpiæ, Ex officina Plantiniana, Balthasaris Moreti, 1634, in-4, fig. sur cuivre, mar. r., compart., dent., tr. dor. (Rel. anc.). Ex. Solar et Van der Helle.



856. Conceptus Chronographicus De Concepta sacra Deipara. Augustæ, Typis Joannis Michaëlis Labhart, 1712, in-fol., front. et fig., v. br.



877. Les Œuvres de Monsieur Cyrano Bergerac. Amsterdam, Jacques Desbordes, 1709, 2 vol. in-12, front. et fig., v. éc., fil. Ex. Parison.



891. Cours des principaux fleuves et rivieres de l’Europe. Paris, J. Collombat, 1718, pet. in-4, portr. Louis XV enfant par Audran, demi-rel. dos et coins de mar. bl., fil., tête dor., non rogné (Capé).



899. Itinerarium, Das ist : Historische / Beschreibung weylund Herrn Georgen von Ehingen raisens nach der Ritterschafft / vor 150. Jaren / in X. underschidliche Königreich verbracht. Augspurg, 1600, in-fol., 10 portraits gravés par D. Custos, mar. vert, tr. dor. (Niedrée).




902. Catalogo de gli anni et Principi de la creation de l’huomo – Chronica di Giovanni Carione. Venetia, Michele Tramezino, 1544 et 1543, 2 tomes en 1 vol. pet. in-8, mar. r., compart., tr. dor. Ex. de Demetrio Canevari, dont les reliures portent sur leurs plats un char d’Apollon dirigé vers le Parnasse. De la bibliothèque de Brunet.

Photographie BnF


914. Courte description des ordres des femmes & filles religieuses. Avec les Figures de leurs habits, gravez par Adrien Schoonenbeek. Amsterdam, Chez l’Autheur, s. d., mar. bl., compart., dos orné, tr. dor. (Hardy).



923. Jacobi Gualle Jure, consulti Papie Sanctuarium. [à la fin :] Papie, Jacob de Burgofrãcho, 1505, in-4 goth., 72 fig. sur bois, mar. br., ornements, dent. int., tr. dor. (Capé).



926. La Vie de STE Gudule vierge, Patronne de l’Eglise Collegiale & de la Ville de Brusselles. Brusselles, François Foppens, 1703, pet. in-8, fig. d’Harrewyn, mar. bl., tr. dor. (Duru). Ex. comte d’Auffay.



937. Pauli Orosii Presbyteri Hispani, viri doctissimi, adversus Paganos, (quos vocant) historiarum libri septem. Coloniæ, Iasparis Gennepæi, 1542, in-8, mar. br. à compart., tr. dor. Ex. de Demetrio Canevari, dont les reliures portent sur leurs plats un char d’Apollon dirigé vers le Parnasse. De la vente Brunet.



974. Les Monumens de la monarchie françoise. Par le R. P. Dom Bernard de Montfaucon. Paris, Julien-Michel Gandouin et Pierre-François Giffart, 1729-1733, 5 vol. in-fol., gr. pap., fig., cuir de Russie, fil., dos ornés, tr. dor.



976. Des antiquités de la maison de France, et des maisons mérovingienne et carlienne. Par M. Gilbert-Charles le Gendre. Paris, Briasson, 1739, in-4, front., mar. r., large dent., tr. dor. Aux armes de la reine Marie Leczinska. Ex. de Gaignat, acheté à la vente J. P***.



980. Heroinæ nobilissimæ Ioannæ Darc Lotharingæ vulgo Aurelianensis puellæ historia. Authore Ioanne Hordal. Ponti-Mussi, Melchiorem Bernardum, 1612, in-4, 3 fig. de Léonard Gaultier, mar. v., tr. dor. (Rel. anc.).



1.005. La Vie et Faits notables de Henry de Valois. Tout au long, sans rien requerir. Où sont contenues les trahisons, perfidies, sacrileges, exactions, cruautez & hontes de cest Hypocrite & Apostat, ennemy de la Religion Catholique. S. l., s. n., 1589, pet. in-8, 2 fig. sur bois, mar. r., fil., tr. dor. (Derome).



1.010. Le Banquet et Apresdinee du Conte d’Arete, où il se traicte de la dissimulation du Roy de Navarre, & des mœurs de ses partisans. Paris, Guillaume Bichon, 1594, in-8, v. f. Aux armes de Richelieu. Ex. Ad. Audenet.



1.025. Lettres du cardinal duc de Richelieu. Où l’on voit la fine Politique & le Secret de ses plus grandes negotiations. Paris, Veuve Mabre Cramoisi [sic], 1695, in-12, portr., mar. bleu, fil., tr. dor. (Du Seuil). Sur les plats de la reliure se trouve un fleuron surmonté d’un Soleil avec une Couronne royale, emblème de Louis XIV ; de chaque côté du fleuron, on remarque le Lion issant couronné de Madame de Maintenon.



1.045. Les Heros de la France sortans de la barque de Caron, S’entretenans avec Messieurs de Louvois, Colbert & Seignelai. Cologne, Pierre Marteau, 1693, pet. in-12, front. et fig., mar. bl., fil. à froid, tr. dor. (Duru).



1.058. Les Antiquitez Croniques et Singularitez de Paris, Ville Capitalle du Royaume de France. Par Gille Corrozet, Parisien, & depuis augmentees, Par N. B. Parisien. Paris, Nicolas Bonfons, 1586 – Les Antiquitez et Singularitez de Paris. Livre second. De la Sepulture des Roys, & Roynes de France, Princes, Princesses & autres persõnes illustres : Representez par figures. Recueillis par Iean Rabel, M. paintre. Paris, Nicolas Bonfons, 1588. 2 part. en 1 vol. in-8, fig. sur bois, vél. Première édition.



1.079. Memoires de L’Histoire de Lyon, Par Guillaume Paradin de Cuyseaulx, Doyen de Beaujeu. Lyon, Antoine Gryphius, 1573, in-fol., mar. r., fil., dos et coins ornés, tr. dor. (Duru).

Photographie B. M. Nancy


1.085. Le recueil ou croniques des hystoires des royaulmes daustrasie / ou france orientale dite a present lorrayne. [à la fin :] Nancy, Simphorien Champier, 1510, in-fol. goth., fig. sur bois, mar. r., compart., tr. dor. (Bauzonnet).

Photographie BnF


1.103. Insignia Sacræ Cæsareæ maiestatis, principum electorum. Francofurti ad Mœnum, s. n., 1579, in-4, 245 fig. sur bois, presque toutes signées des différents monogrammes de Jost Amman, mar. bleu, compart., tr. dor. (Niedrée). Ex. Yemeniz.

Photographie BnF


1.104. Cosmographie de Levant, Par F. André Thevet d’Angoulesme. Lion, Ian de Tournes et Guil. Gazeau, 1556, in-4, fig. sur bois, veau fauve, fil., tr. dor. (Niedrée). Ex. Huzard, de la vente Yemeniz.


 

La seconde, à la maison Silvestre, 28 rue des Bons Enfants, salle n° 2, du lundi 20 au samedi 25 juin 1870, en 6 vacations : Catalogue des livres anciens et modernes composant la bibliothèque de feu M. El. Huillard. Deuxième partie (Paris, L. Potier, 1870, in-8, [3]-[1 bl.]-128 p., 941 + 3 doubles [bis] = 944 lots), dont une « Table des divisions » et Théologie [37 lots = 3,91 %], Jurisprudence [3 lots = 0,31 %], Sciences et Arts [72 lots = 7,62 %], Belles-Lettres [412 lots = 43,64 %], Histoire [420 lots = 44,49 %].

Ce catalogue contenait les livres doubles et ceux qui n’avaient pas été portés dans le premier, parmi lesquels se trouvaient des ouvrages qui, sans avoir l’importance de ceux décrits dans le premier catalogue, présentaient encore beaucoup d’intérêt.

 

 

    

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 





Latest Images